Archive pour le 23 mars, 2009

de Giuliano Ferrara : Tous contre le Pape en Afrique (Traduction Google sans corrections)

23 mars, 2009

du site:

http://holy.harmoniae.com/news/2009_03_19.cfm

(traduction Google sans corrections)

Tous contre le Pape en Afrique
 

de Giuliano Ferrara

L’agression sur Benoît XVI est de plus en plus pressante, grossiers, astiosa bien orchestrée des médias et mal soutenu rationnelle. Hier, c’était au tour de la France, l’Allemagne et le Fonds monétaire international. Avec un langage tronfio et censorious, un porte-parole à Paris, Berlin et le FMI à Washington, ont accusé le chef de l’Eglise catholique pour ses points de vue bien documenté sull’inutilità substantielle préservatif comme stratégique dans la lutte contre la grave épidémie de sida en Afrique.

Nous parlons de la bureaucratie, bien sûr, pas des peuples. Bureaucraties et des diplomates qui ont la cause de la petite mais insidieuse ultrasecolariste croisades contre un Pape qui a du nerf, comme son prédécesseur, afin de contester la raison de dire dans l’espace public et mondial, le contenu et le sens de la foi chrétienne, un la foi qui prend quelques principes libéraux de l’ère moderne sans la soumettre à sa dérive nullista. Et contre un Pape qui a eu la sagesse de contester la raison que la laïcité occidentale de dépôt de la meilleure Christian illumination d’un banal postmodernism légitimité à la notion de vérité et la réalité exorcise mettre une fausse conscience de la question, l’idéologie sectaire et très intolérant à la caisse.

Ce temps est au nom de la défense de la vie derrière l’attaque des porte-parole des institutions d’une culture dont les piliers sont les spermicides mondial d’éthique, l’avortement est moralement indifférente, la planification familiale forcée du sexe de l’enfant à naître, l’eugénisme et la sélection de la vie sa reproduction artificielle comme un moyen à des fins de recherche, à l’euthanasie. Plaignent de ce que Benoît XVI a réaffirmé lors du voyage en Afrique, sa condamnation n’est pas avec les préservatifs qui sont la lutte contre la pandémie du sida. Cette conviction, que, dans la lumière du sens commun tient tous les test et de vérification, étant donné que le préservatif est le seul viatique de masse de la promiscuité sexuelle qui remonte à la responsabilité de l’infection, est connu en Afrique, partagée par la grande majorité des travailleurs de la santé et social, non seulement dans la grande mouvance catholique missionnaire ou d’autres confessions chrétiennes, mais aussi parmi les laïques.

Tout le monde sait ce que beaucoup ne sont même pas oser répéter en public de peur d’être sanctionnés et mis au ban comme des hérétiques de la pensée dominante: tout le monde le sait, qui se traduit par le lancement de la BBC il ya deux jours que le taux d’infection à Washington DC, la capitale américaine qui accueille Lumaconi ceux du FMI, qui a beaucoup plus à être traitée, est égale à celle de l’Ouganda (3 pour cent de la population de plus de douze ans), démontrant clairement que la différence sont les comportements à risque et non-disponibilité des préservatifs (disponibilité universelle de la ville de Washington). Tout le monde sait ou devrait savoir que, parmi les Noirs de sexe masculin que le taux d’infection est trois fois plus que les hommes blancs et de deux fois supérieur à celui des Hispaniques, et que le vecteur de contagion beaucoup plus puissant encore la promiscuité des rapports sexuels chez les hommes.

Le politiquement correct culture a fait une épopée angélique sida, la maladie, créé par le culte idolâtre et exorciser le mystique, la solidarité, et tout à cacher le fait que le syndrome d’immunodéficience acquise est une simple conséquence de nouveaux comportements sociaux et libertaires, dans laquelle la sexualité spregiudicata a-valutativa et remplacent les anciennes conditions « réactionnaires » de la continence et de l’amour-eros comme dell’agape sol famille.

Toute personne qui pense le contraire ne fait pas de doute, mais raillée et censuré comme rétrograde, et de laisser la tête d’une église que la défense de la vie humaine, consacre la plupart de son énergie, sans parler d’un pape, un scandale et une folie pour la pansessualismo néopaganisme contemporains, croit à la simplicité des costumes, dans une sexualité humaine orientée vers la construction d’une importance vitale, et non pas la destruction de la caricature de piacere.Con grande arrogance, présomption infini, dans une langue moralement le chantage, les bureaucraties qui sont au top de la fonction des pouvoirs de la vieille Europe et les classifications globalists mettre accusé le Pape, de la pratique obscène d’un milliard d’avortements en trente ans, « l’attaque sur la vie en Afrique. » Un paradoxe révoltant.

Ile Maurice : l’évêque de Port-Louis s’exprime sur le SIDA

23 mars, 2009

du site:

http://www.zenit.org/article-20537?l=french

Ile Maurice : l’évêque de Port-Louis s’exprime sur le SIDA

Il explique son soutien au Pape

ROME, Lundi 23 mars 2009 (ZENIT.org) – « Si on n’y met pas l’âme, si on n’aide pas les Africains, on ne peut pas résoudre ce fléau par la distribution de préservatifs », souligne Mgr Maurice Piat, évêque de Port-Louis, à l’Ile Maurice, dans un communiqué de l’évêché.

Revenant sur la réponse faite par Benoît XVI à un journaliste durant le vol qui le conduisait en Afrique, concernant la position de l’Eglise, « considérée comme n’étant pas réaliste et efficace », dans sa façon de lutter contre le SIDA, Mgr Piat estime que « le pape a tout à fait raison lorsqu’il dit que le problème du SIDA ne peut être réglé simplement en distribuant des préservatifs ».

Le communiqué de l’évêché rappelle que le pape, dans sa réponse, dit explicitement qu’ « on ne peut pas surmonter ce problème du SIDA uniquement avec des slogans publicitaires » ; que « la solution se trouve dans un double engagement : une humanisation de la sexualité et l’assistance humaine et spirituelle des malades du SIDA ».

Pour expliquer pourquoi il donne raison au pape, Mgr Piat reprend une partie de son message de Noël de 2005 rapportant qu’après « des recherches faites en Afrique du Sud, des organismes ont été surpris de voir la maladie se répandre très vite malgré les tonnes de préservatifs déversés dans les lycées, les collèges, les universités ».

Ces chercheurs ont alors constaté que « quand des gens bien intentionnés viennent dans des collèges faire des campagnes d’information et de prévention par rapport au SIDA et qu’ils proposent le préservatif comme seul moyen de prévention, ce qui se passe en fait c’est que des jeunes qui jusque-là s’abstenaient de relations sexuelles par peur du SIDA, comprennent alors qu’ils peuvent avoir des relations sexuelles autant qu’ils veulent, en toute sécurité, pourvu qu’ils se servent du préservatif ».

Ces jeunes « commencent alors à avoir une vie sexuelle active et souvent dispersée en se protégeant avec un préservatif » et après un temps, poursuit le communiqué, soit eux, soit leurs partenaires commencent à en avoir assez du préservatif « gêneur », ou bien ils négligent d’en avoir toujours sous la main, et de plus en plus prennent des risques en ayant des relations sexuelles non protégées ».

« Et c’est souvent ainsi qu’ils attrapent le virus et deviennent des agents propagateurs de la maladie », expliquait alors Mgr Piat.

Ce qui est grave, estime-t-il, « ce n’est pas de se servir d’un préservatif si on ne peut s’empêcher d’avoir des relations sexuelles à risque et qu’on veut se protéger ou protéger sa partenaire, mais c’est de laisser entendre aux jeunes qu’ils peuvent avoir la vie sexuelle la plus désordonnée qui soit avant le mariage et qu’ils seront toujours en sécurité pourvu seulement qu’ils se servent d’un préservatif ».

Pour l’évêque de Port-Louis, le pape, dans sa réponse au journaliste, a fait appel « à un certain sens de la dignité humaine dans la manière de vivre la sexualité ».

De fait, explique-t-il, « dans un pays comme l’Ouganda, c’est grâce à une campagne d’éducation en vue d’une abstinence avant le mariage et la fidélité dans le mariage que le taux de propagation de l’épidémie a sensiblement baissé ces dernières années ».

L’évêque de Port-Louis assure que pour prévenir l’expansion du SIDA d’une manière durable, « il faut croire en la capacité des jeunes de vivre une sexualité épanouie et responsable dans les paramètres de la fidélité et de l’abstinence ».

« Le changement de comportement auquel sont conviés les jeunes est un processus à promouvoir aussi bien par les adultes que par les jeunes eux-mêmes », souligne-t-il dans le communiqué de l’évêché.

Enfin, Mgr Piat  déplore «les campagnes de distribution tous azimuts de préservatifs », car selon lui « elles laissent entendre que l’épidémie peut être jugulée par des moyens purement mécaniques ».

Pour être durable, estime-t-il « ce combat doit aussi faire appel à des ressources humaines plus profondes et plus solides à long terme ».

Isabelle Cousturié

Annonciation

23 mars, 2009

Annonciation dans images sacrée

http://santiebeati.it/

Rencontre avec les jeunes en Angola : Discours de Benoît XVI

23 mars, 2009

du site:

http://www.zenit.org/article-20525?l=french

Rencontre avec les jeunes en Angola : Discours de Benoît XVI

ROME, Dimanche 22 mars 2009 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le discours que le pape Benoît XVI a prononcé ce samedi au cours de sa rencontre avec les jeunes, au stade dos Coqueiros de Luanda, en Angola, dans le cadre de sa visite apostolique en Afrique. La rencontre a débuté à 16.30. Elle avait pour thème : « Voici que je fais toutes choses nouvelles » (Ap 21, 5).

*  *  *

Très chers jeunes,

Vous êtes venus très nombreux, sans parler de tous ceux qui vous sont unis spirituellement, pour rencontrer le successeur de Pierre et, avec lui, proclamer devant tous la joie de croire en Jésus Christ et renouveler l’engagement d’être aujourd’hui ses fidèles disciples. Une rencontre semblable avait eu lieu en cette même cité, le 7 juin 1992, avec le bien-aimé Pape Jean-Paul II. Sous des traits un peu différents, mais avec le même amour dans le cœur, voici devant vous l’actuel successeur de Pierre, qui vous prend tous dans ses bras en Jésus Christ qui « est le même, hier et aujourd’hui, et pour l’éternité » (He 13, 8).

Avant tout, je désire vous remercier pour cette fête que vous me faites, pour cette fête que vous êtes vous-mêmes, pour votre présence et pour votre joie. J’adresse un salut affectueux à mes vénérés Frères dans l’Épiscopat et dans le Sacerdoce et à ceux qui animent ce rassemblement. De grand cœur, je remercie et je salue tous ceux qui ont préparé cette rencontre et, en particulier, la Commission épiscopale pour la Jeunesse et les Vocations, ainsi que son Président, Monseigneur Kanda Almeida, à qui j’exprime ma reconnaissance pour les paroles chaleureuses de bienvenue qu’il m’a adressées. Je salue tous les jeunes, catholiques et non-catholiques, qui sont à la recherche d’une réponse à leurs problèmes, dont certains ont été évoqués par vos représentants : j’ai écouté leurs paroles avec gratitude. L’accolade que j’ai échangée avec eux s’étend naturellement à vous tous.

Rencontrer des jeunes est, pour tous, bienfaisant ! Ils ont sans doute beaucoup de problèmes, mais ils portent en eux tant d’espérance, tant d’enthousiasme, tant d’envie de recommencer. Chers jeunes, vous détenez en vous la dynamique de l’avenir. Je vous invite à regarder celui-ci avec les yeux de l’apôtre Jean : « Alors j’ai vu un ciel nouveau et une terre nouvelle (…) et j’ai vu descendre du ciel, d’auprès de Dieu, la cité sainte, la Jérusalem nouvelle, toute prête, comme une fiancée parée pour son époux. Et j’ai entendu la voix puissante qui venait du Trône divin ; elle disait : ‘Voici la demeure de Dieu avec les hommes’ » (Ap 21, 1-3). Chers amis, la présence de Dieu fait la différence. Cela se vérifie en commençant par la sereine intimité entre Dieu et le couple humain présent dans le jardin d’Éden, en passant par la gloire divine qui irradiait la Tente de la Rencontre plantée au milieu du peuple d’Israël durant la traversée du désert, jusqu’à l’Incarnation du Fils de Dieu qui s’est indissolublement uni à l’homme en Jésus Christ. Ce même Jésus reprend la traversée du désert humain en passant à travers la mort et parvient à la résurrection, entraînant avec lui l’humanité entière vers Dieu. Maintenant, Jésus ne se trouve plus situé dans les limites d’un lieu et d’un temps déterminé, mais son Esprit, l’Esprit Saint, vient de Lui et pénètre en nos cœurs, nous unissant ainsi avec Lui et par Lui avec le Père – avec le Dieu un et trine.

Oui, mes chers amis ! Dieu fait la différence… Qui plus est, Dieu nous rend différents, nous refait à neuf ! Telle est la promesse qu’il fait Lui-même : « Voici que je fais toutes choses nouvelles » (Ap 21, 5). Et cela est vrai ! L’apôtre saint Paul nous le dit : « Si quelqu’un est en Jésus Christ, il est une créature nouvelle. Le monde ancien s’en est allé, un monde nouveau est déjà né. Tout cela vient de Dieu : il nous a réconciliés avec lui par le Christ » (2 Co 5, 17-18). Étant monté au ciel et étant entré dans l’éternité, Jésus Christ est devenu le Seigneur de tous les temps. C’est pourquoi, il peut se faire notre compagnon dans le présent, portant le livre de nos jours dans sa main : en elle, il tient fermement le passé, avec les sources et les fondements de notre être ; en elle, il garde jalousement notre avenir, en nous laissant apercevoir la plus belle aube qu’il fait lever sur notre vie, c’est-à-dire la résurrection en Dieu. L’avenir de l’humanité nouvelle, c’est Dieu, et le commencement de tout cela, c’est son Église. Quand vous en aurez la possibilité, lisez attentivement son histoire : vous vous rendrez compte avec surprise que l’Église, au cours des âges, ne vieillit pas ; elle devient au contraire de plus en plus jeune, parce qu’elle chemine vers le Seigneur, se rapprochant chaque jour de la seule et véritable source d’où jaillissent la jeunesse, la régénération, la force de la vie.

Amis qui m’écoutez, l’avenir, c’est Dieu. Comme nous l’avons entendu il y a peu, « il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort n’existera plus ; il n’y aura plus de pleurs, de cris, ni de tristesse ; car la première création aura disparu » (Ap 21, 4). En même temps, je vois présents ici – mais il y en a des milliers d’autres – de jeunes angolais qui sont mutilés à cause de la guerre et des mines, je pense aux torrents de larmes que tant de vous ont versé à cause de la perte de membres de vos familles, et il n’est pas difficile d’imaginer les sombres nuages qui couvrent encore le ciel de vos rêves les plus beaux… Je lis dans vos cœurs un doute, que vous m’objectez : « C’est cela qui est notre réalité. Ce que tu nous dis, nous ne le voyons pas ! La promesse est garantie par Dieu – et nous y croyons -, mais quand Dieu se lèvera-t-il pour renouveler toutes choses ? » La réponse de Jésus est la même que celle qu’il a faite à ses disciples : « Ne soyez donc pas bouleversés : vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi. Dans la maison de mon Père, beaucoup peuvent trouver leur demeure ; sinon, est-ce que je vous aurais dit : Je pars vous préparer une place ? » (Jn 14, 1-2). Mais vous, chers jeunes, vous insistez : « D’accord ! Mais quand cela adviendra-t-il ? » À une question semblable faite par ses apôtres, Jésus répondit : « Il ne vous appartient pas de connaître les délais et les dates que le Père a fixés dans sa liberté souveraine. Mais vous allez recevoir une force, celle du Saint-Esprit qui viendra sur vous. Alors vous serez mes témoins (…) jusqu’aux extrémités de la terre » (Ac 1, 7-8). Vous le voyez, Jésus ne nous laisse pas sans réponse ; il nous dit clairement une chose : le renouvellement commence en nous ; vous recevrez une force d’En-Haut. La force dynamique de l’avenir se trouve en vous.

Elle se trouve en nous… mais comment ? Tout comme la vie est à l’intérieur d’une semence : ainsi Jésus l’a-t-il expliqué, en un moment décisif de son ministère. Son ministère avait débuté dans l’enthousiasme, puisque les gens voyaient les malades guéris, les démons chassés, l’Évangile annoncé ; mais pour le reste, le monde tournait comme avant : les Romains dominaient encore, la vie était difficile dans la succession des jours, bien qu’il y ait eu ces signes et ces belles paroles. L’enthousiasme était allé en diminuant jusqu’à s’éteindre, au point que plusieurs disciples avaient abandonné le Maître (cf. Jn 6, 66), qui prêchait mais ne changeait pas le monde. Et tous se demandaient : au fond, quelle valeur ce message a-t-il ? Qu’est-ce que nous apporte ce Prophète de Dieu ? Alors, Jésus se mit à parler d’un semeur qui semait dans le champ du monde, et il expliqua ensuite que la semence était sa parole (cf. Mc 4, 3-20) et les guérisons qu’il avait opérées : en vérité peu de choses en regard des immenses besoins et difficultés de chaque jour. Et pourtant, dans la semence, l’avenir est présent, parce que la semence porte en elle le pain de demain, la vie de demain. La semence semble n’être presque rien, mais elle est la présence de l’avenir, elle est la promesse déjà tangible aujourd’hui ; quand elle tombe dans une bonne terre, elle fructifie trente, soixante et même parfois cent fois pour un.

Mes amis, vous êtes une semence jetée par Dieu sur la terre ; elle porte dans le cœur une force d’En-Haut, la force de l’Esprit Saint. Cependant, pour passer de la promesse de vie au fruit, la seule voie possible est d’offrir sa vie par amour, et de mourir par amour. Jésus l’a dit lui-même : « Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s’il meurt, il donne beaucoup de fruit. Celui qui aime sa vie la perd, celui qui s’en détache en ce monde la garde pour la vie éternelle » (Jn 12, 24-25). Ainsi Jésus a-t-il parlé, et ainsi a-t-il vécu : sa crucifixion semble être un échec total, mais il n’en est rien ! Jésus, animé par la force de « l’Esprit éternel, s’est offert lui-même à Dieu comme une victime sans tâche » (He 9, 14). Et de cette façon, tombé en terre, Il a pu donner du fruit en tout temps et tout au long du temps. Au milieu de vous se trouve le Pain nouveau, le Pain de la vie qui vient, la sainte Eucharistie qui nous nourrit et fait s’épanouir la vie trinitaire dans le cœur des hommes.

Chers jeunes, semences animées de la force de l’Esprit éternel lui-même, ouvrez-vous au feu de l’Eucharistie, dans laquelle se réalise le testament du Seigneur : Il se donne à nous et nous répondons en nous donnant aux autres par amour pour Lui. C’est là chemin de la vie ; mais il sera possible de le parcourir à la seule condition qu’existe un dialogue constant avec le Seigneur et un dialogue vrai entre vous. La culture sociale dominante ne vous aide pas à vivre la Parole de Jésus ni le don de vous-même auquel il vous appelle selon le dessein du Père. Chers amis, la force se trouve en vous, comme elle était en Jésus qui disait : « Le Père qui demeure en moi (…) accomplit ses propres œuvres (…) Celui qui croit en moi accomplira les mêmes œuvres que moi. Il en accomplira même de plus grandes, puisque je pars vers le Père » (Jn 14, 10.12). N’ayez donc pas peur de prendre des décisions définitives. La générosité ne vous manque pas – je le sais ! Cependant, face au risque de s’engager pour toute la vie, que ce soit dans le mariage ou dans une consécration particulière, vous éprouvez de la crainte : « Le monde vit dans un mouvement continuel et la vie est riche de possibilités. Puis-je disposer aujourd’hui de ma vie alors que j’ignore les imprévus qu’elle me réserve ? Par une décision définitive, est-ce que je ne mets pas en jeu toute ma liberté et est-ce que je ne me lie pas les mains ? » Tels sont les doutes qui vous assaillent et la culture individualiste et hédoniste les renforce. Le résultat : vous ne vous décidez pas, et vous risquez ainsi de demeurer d’éternels enfants !

Je vous le dis : Courage ! Osez prendre des décisions définitives parce que ce sont les seules qui ne détruisent pas la liberté, mais qui lui donnent la juste orientation, en permettant d’avancer et de faire quelque chose de grand dans la vie. La vie n’a de valeur que si vous avez le courage de l’aventure et la certitude confiante que le Seigneur ne vous laissera jamais seuls. Jeunesse de l’Angola, libère en toi l’Esprit Saint, la force d’En-Haut ! Confiant en cette force, à l’image de Jésus, risque ce saut dans le « définitif » et, par lui, offre une chance à la vie ! Ainsi naîtront parmi vous des points, puis des oasis et enfin de grandes étendues de culture chrétienne, à travers laquelle deviendra visible cette « cité sainte, qui descend du ciel, d’auprès de Dieu, toute prête, comme une fiancée parée pour son époux ». Voilà la vie qui mérite d’être vécue et que, de tout cœur, je vous souhaite. Vive la jeunesse de l’Angola !

[Texte original: Portugais]

Angola : Discours de Benoît XVI sur la promotion de la femme

23 mars, 2009

du site:

http://www.zenit.org/article-20528?l=french

Angola : Discours de Benoît XVI sur la promotion de la femme

Dimanche 22 mars

ROME, Dimanche 22 mars 2009 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le texte du discours que le pape Benoît XVI a prononcé ce dimanche après-midi au cours de sa rencontre avec des représentants de mouvements catholiques engagés dans la promotion de la femme. La rencontre s’est déroulée dans une paroisse de la périphérie de Luanda, en Angola, dans le cadre du voyage apostolique de Benoît XVI en Afrique.

*  *  *

Chers frères et sœurs,

« Ils n’ont plus de vin » – disait Marie en suppliant Jésus, afin que les noces puissent continuer dans la fête, comme il se doit : « Les invités de la noce pourraient-ils donc jeûner pendant que l’Époux est avec eux ? » (Mc 2, 19). Puis la Mère de Jésus s’approcha des serviteurs pour leur recommander : « Faites tout ce qu’il vous dira » (Jn 2, 5). Cette médiation maternelle rendit possible le « bon vin », prémonitoire d’une nouvelle alliance entre la toute-puissance divine et le cœur humain, pauvre mais disponible. C’est d’ailleurs ce qui s’était déjà produit dans le passé quand – nous l’avons entendu dans la première lecture – « le peuple tout entier répondit d’une seule voix : « Tout ce qu’a dit le Seigneur, nous le ferons. » » (Ex 19, 8).

Ces mêmes paroles jaillissent du cœur de ceux qui sont ici réunis, dans l’église Saint-Antoine, édifiée grâce à l’œuvre missionnaire méritoire des Frères mineurs capucins, qui la voulurent comme une nouvelle Tente pour l’Arche de l’Alliance, signe de la présence de Dieu au milieu du peuple en marche. Sur eux et sur tous ceux qui collaborent et qui bénéficient de l’assistance religieuse et sociale qui y est donnée, le Pape invoque une bienveillante et encourageante bénédiction. Je salue affectueusement chacune des personnes présentes : Évêques, prêtres, personnes consacrées et, de façon particulière, vous, les fidèles laïcs qui accomplissez consciemment les devoirs d’engagement et de témoignage chrétien qui découlent du sacrement du Baptême et pour les époux, du sacrement du Mariage. En raison du motif qui nous réunit ici, j’adresse une salutation pleine d’affection et d’espérance aux femmes auxquelles Dieu a confié les sources de la vie : vivez et misez tout sur la vie, parce que le Dieu vivant a misé sur vous ! Avec reconnaissance, je salue les responsables et les animateurs des Mouvements ecclésiaux qui ont à cœur, entre autres, la promotion de la femme angolaise. Je remercie Monseigneur José de Queirós Alves et vos représentants pour les paroles qu’ils m’ont adressées, soulignant les préoccupations et les espérances des nombreuses femmes héroïques et silencieuses de cette Nation bien-aimée.

Je vous exhorte tous à une réelle prise de conscience des conditions défavorables auxquelles ont été – et continuent d’être – soumises de nombreuses femmes, en examinant dans quelle mesure la conduite des hommes, leur manque de sensibilité ou de responsabilité peuvent en être la cause. Les desseins de Dieu sont autres. Nous avons entendu dans la lecture que tout le peuple répondit d’une même voix : « Tout ce qu’a dit le Seigneur, nous le ferons. » (Ex 19, 8). L’Écriture Sainte dit que le Créateur divin, en examinant l’œuvre qu’il avait accomplie, découvrit que quelque chose manquait : tout aurait été bon, si l’homme n’avait pas été seul ! Comment l’homme seul pouvait-il être à l’image et à la ressemblance de Dieu qui est un et trine, de Dieu qui est communion ? « Il n’est pas bon que l’homme soit seul. Je vais lui faire une aide qui lui correspondra ». Et après que l’homme a cherché longuement dans la création sans résultat (cf. Gn 2, 18-20), Dieu se mit de nouveau à l’œuvre pour créer l’aide qui lui manquait, et le gratifia de façon privilégiée en introduisant l’ordre de l’amour, qu’il ne voyait pas suffisamment représenté dans la création.

Comme vous le savez, frères et sœurs, cet ordre de l’amour appartient à la vie intime de Dieu lui-même, à la vie trinitaire, l’Esprit Saint étant l’hypostase personnelle de l’amour. Or, « conformément au dessein éternel de Dieu – comme disait le regretté Pape Jean-Paul II -, la femme est celle en qui l’ordre de l’amour dans le monde créé des personnes trouve le lieu de son premier enracinement » (Lettre Apostolique Mulieris dignitatem, n. 29). En effet, en voyant le charme fascinant qui émane de la femme de par la grâce intime que Dieu lui a donnée, le cœur de l’homme s’éclaire et se retrouve en elle : « Cette fois-ci, voilà l’os de mes os et la chair de ma chair » (Gn 2, 23). La femme est un autre « moi » dans l’humanité commune. Il faut reconnaître, affirmer et défendre l’égale dignité de l’homme et de la femme : tous les deux sont des personnes, à la différence de tout autre être vivant dans le monde autour d’eux.

Tous les deux sont appelés à vivre en profonde communion, dans une reconnaissance mutuelle et un don de soi réciproque, travaillant ensemble pour le bien commun avec les caractéristiques complémentaires de ce qui est masculin et de ce qui est féminin. Aujourd’hui, qui ne perçoit le besoin d’accorder plus de place aux « raisons du cœur » ? Dans une civilisation comme la nôtre, dominée par la technique, on ressent le besoin de cette complémentarité de la femme, afin que l’être humain puisse y vivre sans se déshumaniser complètement. Il suffit de penser aux terres où règne la pauvreté, aux régions dévastées par la guerre, à de nombreuses situations dramatiques découlant des migrations forcées ou non… Ce sont presque toujours les femmes qui y maintiennent intacte la dignité humaine, défendent la famille et sauvegardent les valeurs culturelles et religieuses.

Chers frères et sœurs, l’histoire mentionne presque exclusivement les conquêtes des hommes, alors qu’en réalité une part très importante est due à des actions déterminantes, persévérantes et utiles accomplies par des femmes. Parmi de nombreuses femmes extraordinaires, laissez-moi vous parler de deux d’entre elles : Teresa Gomes et Maria Bonino. La première, Angolaise, est décédée en 2004 dans la ville de Sumba, après une vie conjugale heureuse, dont sont nés sept enfants. Sa foi chrétienne a été solide et son zèle apostolique admirable, surtout au cours des années 1975 et 1976, quand une propagande idéologique et politique féroce s’est abattue sur la paroisse Notre-Dame des Grâces de Porto Amboim, arrivant presque à faire fermer les portes de l’église. Teresa se mit alors à la tête des fidèles qui n’abdiquaient pas face à cette situation, les soutenant, protégeant courageusement les structures paroissiales et recherchant toutes les voies possibles pour que la Messe soit à nouveau célébrée. Son amour pour l’Église la rendit infatigable dans l’œuvre de l’évangélisation, sous la conduite des prêtres.

Quant à Maria Bonino, pédiatre italienne, elle s’est proposée comme volontaire pour différentes missions en cette Afrique bien-aimée, et elle est devenue responsable du service pédiatrique de l’hôpital provincial d’Uíge durant les deux derrières années de sa vie. Se consacrant aux soins quotidiens de milliers d’enfants qui y étaient hospitalisés, Marie dût payer par le sacrifice le plus haut le service qui y était rendu durant une terrible épidémie de fièvre hémorragique de Marbourg, finissant par être elle-même contaminée. Transférée à Luanda, c’est ici qu’elle est décédée et qu’elle repose depuis le 24 mars 2005. Demain, ce sera le quatrième anniversaire de sa mort. L’Église et la société humaine ont été – et continuent à être – grandement enrichies par la présence et par les vertus des femmes, en particulier de celles qui se sont consacrées au Seigneur et qui, en fondant leur vie sur Lui, se sont mises au service des autres.

Chers Angolais, aujourd’hui personne ne devrait plus douter du fait que les femmes, sur la base de leur égale dignité avec les hommes, ont « tout à fait le droit de jouer un rôle actif dans tous les secteurs de la vie publique, et leur droit doit être affirmé et défendu, y compris par des instruments juridiques lorsque cela se révèle nécessaire. La reconnaissance du rôle public des femmes ne doit pas diminuer pour autant leur rôle irremplaçable à l’intérieur de la famille : leur contribution au bien et au progrès de la société a là une valeur réellement inestimable, même si elle est peu considérée » (Message pour la Journée Mondiale de la Paix 1995, n. 9). Toutefois, au niveau personnel, la femme fait l’expérience de sa dignité non pas comme le résultat de l’affirmation de droits sur le plan juridique, mais plutôt comme la conséquence directe des attentions matérielles et spirituelles reçues au sein de la famille. La présence maternelle dans la famille est tellement importante pour la stabilité et la croissance de cette cellule fondamentale de la société, qu’elle devrait être reconnue, louée et soutenue par tous les moyens possibles. Et, pour le même motif, la société doit rappeler aux maris et aux pères leurs responsabilités à l’égard de leur propre famille.

Chères familles, vous vous êtes certainement rendu compte qu’aucun couple humain ne peut à lui seul, uniquement par ses propres forces, donner de façon adéquate à ses enfants l’amour et le sens de la vie. En effet, pour pouvoir dire à quelqu’un : « Ta vie est bonne, bien que je n’en connaisse pas l’avenir », il faut une autorité et une crédibilité plus grandes que celles que les parents peuvent avoir à eux seuls. Les chrétiens savent que cette plus grande autorité a été confiée à cette famille plus large que, par son Fils Jésus Christ et par le don de l’Esprit Saint, Dieu a créée dans l’histoire des hommes, c’est-à-dire à l’Église. Nous voyons ici à l’œuvre cet Amour éternel et indestructible qui assure un sens permanent à la vie de chacun de nous, même si nous n’en connaissons pas l’avenir. C’est pourquoi la construction de chaque famille chrétienne advient au sein de cette famille plus grande qu’est l’Église, qui la soutient et la serre sur son cœur, en garantissant que se pose sur elle, maintenant et à l’avenir, le « oui » du Créateur.

« Ils n’ont plus de vin » – dit Marie à Jésus. Chères femmes angolaises, prenez-la comme votre Avocate auprès du Seigneur. C’est ainsi que nous la connaissons depuis les noces de Cana : comme la Femme bienveillante, pleine de sollicitude maternelle et de courage, la Femme qui perçoit les besoins des autres et, voulant y remédier, les porte devant le Seigneur. Auprès d’Elle, nous pouvons tous, femmes et hommes, retrouver la sérénité et la confiance intime qui nous font nous sentir heureux en Dieu et infatigables dans la lutte pour la vie. Puisse la Vierge de Muxima être l’Étoile de votre vie ! Qu’elle vous garde unis dans la grande famille de Dieu ! Amen.

[00424-03.01] [Texte original: Portugais]

par Sandro Magister: Ethiopie, une étonnante chrétienté en terre d’Afrique

23 mars, 2009

du site:

http://chiesa.espresso.repubblica.it/articolo/1337571?fr=y

Ethiopie, une étonnante chrétienté en terre d’Afrique

A Venise, une exposition fait la lumière sur une Eglise presque inconnue du reste du monde, bien qu’elle soit nombreuse et florissante et qu’elle ait des origines très anciennes et de fortes caractéristiques juives. « Noire et belle » comme la reine de Saba

par Sandro Magister

ROMA, le 18 mars 2009 – A la veille du voyage de Benoît XVI au Cameroun et en Angola, une grande exposition est consacrée, pour la première fois en Italie, à une autre région de l’Afrique chrétienne, l’Ethiopie, avec des icônes, des manuscrits enluminés, des croix, des sculptures, des peintures à la beauté évocatrice, qui n’ont encore jamais été présentés au public.

Le titre de l’exposition est: « Nigra sum sed formosa », je suis noire mais belle. Cette phrase du Cantique des Cantiques est traditionnellement appliquée à la reine de Saba, ancêtre de l’Ethiopie selon le poème épique national « Kebra Negast », la gloire des rois.

Selon le poème, qui concorde en partie avec le livre des Rois biblique, la reine de Saba rendit visite, à Jérusalem, au roi Salomon et en eut un fils. C’est par elle que le judaïsme s’enracina en Ethiopie.

Mais la reine de Saba a aussi une place de choix dans la tradition et l’art chrétiens. On dit que, lors de son voyage à Jérusalem, une intuition prophétique la fit s’agenouiller devant le bois du pont sur la rivière Siloé, bois destiné à devenir un jour la croix de Jésus.

L’exposition a lieu à Venise, ville qui a eu, surtout au XVe siècle, des rapports avec ce lointain royaume africain.

Une nation et une chrétienté isolées encore aujourd’hui. Inconnues de la plupart des gens. L’Ethiopie est l’un des très rares pays au monde où même un pape voyageur comme Jean-Paul II ne s’est pas rendu.

L’exposition marque donc aussi la rupture d’un isolement. C’est un regard enfin jeté sur cette étonnante chrétienté en terre d’Afrique.

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Selon les Actes des Apôtres, chapitre 8, le premier païen converti à la foi chrétienne fut un Ethiopien judaïsant, haut fonctionnaire du royaume, baptisé par l’apôtre Philippe au bord de la route de Jérusalem à Gaza.

En tout cas l’Ethiopie est chrétienne dès la première moitié du IVe siècle. Son lien le plus étroit est avec Alexandrie d’Egypte, dont le patriarche nomme le métropolite de la capitale du royaume. Depuis lors l’Eglise égyptienne copte et l’Eglise éthiopienne sont restées liées, y compris par leur foi monophysite qui ne reconnaît que la nature divine du Christ. Elles acceptent les trois premiers conciles – Nicée, Constantinople et Ephèse – mais pas celui de Chalcédoine en 451, qui a fixé la doctrine des deux natures, divine et humaine, du Christ. Voilà pourquoi les Eglises copte et éthiopienne sont aussi appelées « préchalcédoniennes ».

L’expansion de l’Islam – qui a entouré ce royaume et tenté plusieurs fois de le soumettre mais a toujours été repoussé par une résistance tenace – a contribué à l’isolement de l’Ethiopie chrétienne.

Le danger culmina au XVIe siècle. L’Ethiopie appela le Portugal à l’aide. Il envoya une armée qui battit les musulmans. C’est aussi à cette époque qu’eut lieu une tentative de ramener l’Eglise orthodoxe d’Ethiopie à l’unité avec l’Eglise de Rome. Saint Ignace de Loyola s’y employa en personne. Des missionnaires jésuites vinrent en deux vagues. Au début du XVIIe siècle, des rois embrassèrent la foi catholique. Mais, tout de suite après, cette tentative d’union échoua.

Au XXe siècle – après la parenthèse sanglante de la guerre coloniale italienne – l’empereur de l’époque, Hailé Sélassié, s’employa à revigorer l’Eglise éthiopienne. Jusqu’alors l’unique évêque de cette Eglise était nommé et envoyé par le patriarche copte d’Alexandrie d’Egypte. Hailé Sélassié obtint d’abord une hiérarchie ecclésiastique autochtone puis, en 1959, l’autonomie dans la nomination du métropolite, élevé à la dignité de patriarche.

En 1974, le régime marxiste-léniniste du colonel Menghistu prit le pouvoir. Le patriarche Théophilos fut arrêté et étranglé en prison. Son successeur, Paulos, fut lui aussi incarcéré et torturé pendant sept ans, puis exilé aux Etats-Unis. Revenu dans son pays en 1992, après la chute du régime de Menghistu, il exerce toujours ses fonctions aujourd’hui. En 1993, il a rencontré au Vatican le pape Jean-Paul II qui lui a offert une église à Rome pour y célébrer les liturgies pour les immigrés de rite éthiopien.

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Voici comment le patriarche Paulos a décrit l’Eglise d’Ethiopie dans une interview au mensuel italien « Jesus » de janvier 2009:

« Nous avons actuellement plus de 50 000 églises dans tout le pays. Nos jeunes vont régulièrement à la messe, avec un taux de présence de 70%. Au total, donc, du fait de la persévérance avec laquelle les adultes et les personnes âgées vont à la liturgie, près de 80% de la population assiste à la messe chaque dimanche. Mais il y a un autre aspect que je voudrais souligner: la vie monastique. De plus en plus de jeunes demandent à devenir moines. Nous avons 1 200 monastères dans tout le pays et environ 50 000 moines et moniales. Nous pouvons dire que nous avons en tout 45 millions de fidèles, en comptant les très nombreux chrétiens éthiopiens qui vivent à l’étranger et à qui nous avons affecté 17 archevêques. Dans le pays même, il y a 45 évêques. Nous sommes donc très fiers de notre histoire et de notre présence ».

A cela on peut ajouter que les prêtres, très nombreux, sont en général mariés, mais seulement avant d’être ordonnés, alors que les évêques sont choisis parmi les moines, qui sont célibataires. A la campagne les prêtres vivent comme les paysans et sont aimés par la population. Beaucoup de veufs et de veuves se retirent dans les monastères, groupes de cabanes où l’on mène une vie austère et de pénitence. La formation du clergé se limite en général aux arts liturgiques. La langue des textes et rites sacrés est le guèze ancien, mais aujourd’hui on utilise aussi l’amharique, langue d’une ethnie du plateau situé au nord du Nil Bleu, berceau de la civilisation éthiopienne.

La structure des églises est particulière. L’autel est placé dans un espace clos, « le saint des saints », où ne peuvent entrer que les prêtres (et autrefois les rois). Autour, il y a un emplacement circulaire pour les diacres et les chantres, regroupés en une confrérie laïque. Puis il y a l’espace pour les simples fidèles, mais beaucoup d’entre eux suivent le rite en dehors de l’église, soit à cause de l’affluence soit en tant que catéchumènes ou pénitents.

Les chrétiens éthiopiens portent toujours au cou un cordon, le « mateb », reçu au baptême. Ils sont circoncis 8 jours après la naissance et présentés au temple 40 jours plus tard, comme Jésus. Ils entrent pieds nus à l’église, comme Dieu l’ordonna à Moïse devant le buisson ardent. Comme le prescrit le Lévitique, ils ne mangent pas d’aliments impurs, par exemple la viande de porc. Ils disent qu’ils conservent l’Arche d’Alliance et les Tables de la Loi qui leur ont été confiées par le roi Salomon. Ils gardent donc des éléments judaïsants.

L’aumône et l’assistance aux pauvres sont largement pratiquées, ainsi que l’abstention de viande et de laitages observée environ 180 jours par an. Les pèlerinages aux sanctuaires sont fréquents, surtout à Axoum, la capitale historique et religieuse, et à Lalibela, dont les 10 églises du XIIe siècle creusées dans la roche reproduisent symboliquement la topographie de Jérusalem.

Le calendrier compte douze mois de trente jours chacun, plus un treizième mois de cinq jours ou, tous les quatre ans, de six jours. L’année bissextile s’appelle année de Luc, les trois autres années prenant, dans l’ordre, les noms de Jean, Matthieu et Marc, les trois autres évangélistes. La vie est très marquée par les temps liturgiques. Noël correspond à notre 7 janvier. Le Carême dure sept semaines et chaque dimanche prend le nom du passage d’évangile correspondant: dimanche du Sabbat, du Temple, du Paralytique, du Mont des Oliviers, du Bon Serviteur, de Nicodème.

L’art sacré éthiopien présente également des caractères originaux. Pour en découvrir l’extraordinaire beauté, il suffit d’aller à Venise, à la magnifique exposition « Nigra sum sed formosa ».