Archive pour le 21 mars, 2009

Marie Vierge et le petit enfant Jesus

21 mars, 2009

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http://catholicexchange.com/2008/01/01/97664/

Homelie pour la IV dimanche du carême, le 2006 étais année B

21 mars, 2009

 du site:

http://www.stignace.net/homelies/4caremeB06.htm 

Quatrième dimanche de Carême B  - 26 mars 2006                       

 Père Jean-Yves Calvez,  jésuite

Le temps du carême est temps de jeûne et de purification, mais pas moins temps d’enseignement, de grands rappels. Aujourd’hui, c’est d’abord le rappel de l’histoire d’Israël. En peu de mots : Israël pécheur et sourd. Sourd aux prophètes surtout, les tournant en dérision. Réduit du coup au malheur : le temple est brûlé, le peuple déporté, fait esclave (comme en Egypte autrefois)… Cependant voici qu’extraordinairement Cyrus, roi des Perses, vient à son secours. Symbole de Jésus que son Père envoie risquer la mort, risquer la croix, pour nous.

Le commentaire, dans la lettre aux Ephésiens, c’est que tout le bien qui nous vient ainsi, le salut qui nous est assuré, sont miséricorde. C’est par grâce –grâce de Dieu– que nous sommes sauvés. Ce n’est pas notre oeuvre, cela ne vient pas de nos actes : c’est « don de Dieu ». Posons-nous ici une question car on se la pose souvent : est-ce nous humilier misérablement, est-ce mépriser la grandeur humaine et notre liberté que de reconnaître cette grâce et cette libéralité ? Jean-Paul Sartre, il y a quelques années, voyait une contradiction entre Dieu, fût-il bon, et la liberté : tout doit venir de moi… La réponse pourtant c’est que le mystère de l’homme justement est d’être grand par autrui, en s’ouvrant à l’autre ; d’être suscité par autre que soi, à sa création comme à sa rédemption et libération. L’être tout court, peut-on dire en définitive, est ouverture, pas enfermement en soi. Notre richesse c’est d’être appelés, d’être confortés par là : par plus grand que nous très proche de nous…

Mais, troisième point, enfin, il y a tout de même quelque chose qui doit venir de nous, ne peut venir que de nous. Il faut croire, dit l’Evangile, se livrer dans la confiance. Celui qui croit est sauvé.

Précision importante : celui qui croit vient à la lumière, c’est dire qu’il y a dans le salut dont nous parlons, une libération mais aussi une illumination. Nous savons que l’homme de toute manière vit de lumière, il est intelligence et clarté, il voit, il embrasse par l’esprit. Que serions-nous si nous n’avions pas cette extraordinaire capacité ? Eh bien, par la croix et la résurrection de Jésus celui qui croit en lui reçoit beaucoup de lumière. Il comprend le monde, toute notre civilisation, toutes nos entreprises dans une perspective large, totale. Ces entreprises, ces initiatives des hommes, ce ne sont pas là de tout petits cantons d’être ou d’action mais des parts d’une aventure de portée infinie, nous sommes assumés dans… l’œuvre du Christ, dans… la vie de Dieu, pas moins. Nous voyons, entrevoyons du moins, tout ce vaste horizon en croyant. La vie du Christ, en dépit de la mort, passe en éternité, et notre vie avec la sienne.

Nous croyons donc, nous donnons notre confiance ; notre vie, notre histoire en retour sont éclairées, nous pouvons vivre au large, dans un grand espace, tout l’espace de l’histoire humaine mais bien plus encore : nous pouvons vivre tout près du principe, du commencement, de l’origine, de la source de l’être et de l’amour. Le pape Benoît XVI nous a écrit il y a peu, vous le savez, une lettre sur Dieu qui est amour. On y lit que nous sommes appelés à partager volonté et amour avec Dieu même : « L’histoire d’amour entre Dieu et l’homme consiste, je cite, dans le fait que […] notre vouloir et la volonté de Dieu coïncident toujours plus […] Dieu est [devient] plus intime à moi-même que je ne le suis à moi-même». Et l’amour du prochain est aussi inclus car tout ami de Dieu, de Jésus est mon ami. Et tout ceci n’est pas chose lointaine ou abstraite, c’est vu clairement, amplement, quand je crois. Voilà donc les leçons pour aujourd’hui : le salut, la plus grande richesse, est don de Dieu ; cependant croire compte ; que moi je croie, que nous croyions, compte. Demandons donc de croire, chers frères et sœurs, demandons-le les uns pour les autres : afin de vivre et d’être illuminés. Amen.

Cameroun : Discours de Benoît XVI aux malades

21 mars, 2009

du site:

http://www.zenit.org/article-20495?l=french

Cameroun : Discours de Benoît XVI aux malades

Texte Intégral

ROME, Jeudi 19 mars 2009 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le texte intégral du discours que le pape Benoît XVI a adressé aux malades qu’il a rencontré cet après-midi à Yaoundé au Cameroun. La rencontre a eu lieu au « Centre national de réhabilitation des handicapés ».

*  *  *

Messieurs les Cardinaux,

Madame le Ministre des Affaires Sociales,

Monsieur le Ministre de la Santé,

Chers frères dans l’Episcopat et cher Monseigneur Joseph Djida,

Monsieur le Directeur du Centre Cardinal Léger,

Cher personnel soignant, chers malades,

J’ai vivement souhaité passer ces moments avec vous et je suis heureux de pouvoir vous saluer chers frères et sœurs qui portez le poids de la maladie et de la souffrance. Dans cette douleur, vous n’êtes pas seuls, car le Christ lui-même est solidaire de tous ceux qui souffrent. Il révèle aux malades et aux infirmes la place qu’ils ont dans le cœur de Dieu et dans la société. L’évangéliste Marc nous donne en exemple la guérison de la belle-mère de Pierre : « Sans plus attendre, on parle à Jésus de la malade, est-il écrit. Jésus s’approcha d’elle, la prit par la main, et la fit lever » (Mc 1, 30-31). Dans ce passage de l’Évangile, nous voyons Jésus vivre une journée auprès des malades pour les soulager. Il nous montre ainsi, par des gestes concrets, sa tendresse et sa bienveillance fraternelles pour tous ceux qui ont le cœur brisé et le corps blessé.

Depuis ce Centre qui porte le nom du Cardinal Paul-Émile Léger, fils du Canada, qui était venu chez vous pour soulager les corps et les âmes, je n’oublie pas ceux qui, chez eux, dans les hôpitaux, dans des établissements spécialisés ou des dispensaires, sont porteurs d’un handicap, qu’il soit moteur ou mental, ni ceux qui portent dans leur chair la trace de violences et de guerres. Je pense aussi à tous les malades et, spécialement ici, en Afrique, à ceux qui sont victimes de maladies comme le sida, le paludisme et la tuberculose. Je sais combien chez vous l’Église catholique est fortement engagée dans une lutte efficace contre ces terribles fléaux, je l’encourage à poursuivre avec détermination cette œuvre si urgente. À vous qui êtes éprouvés par la maladie et la souffrance, à toutes vos familles, je souhaite apporter de la part du Seigneur un peu de réconfort, vous redire mon soutien, et vous inviter à vous tourner vers le Christ et vers Marie qu’il nous a donnée pour Mère. Elle a connu la douleur, et elle a suivi son Fils sur le chemin du Calvaire, en conservant dans son cœur l’amour même que Jésus est venu apporter à tous les hommes.

Devant la souffrance, la maladie et la mort, l’homme est tenté de crier sous l’effet de la douleur, comme le fit Job, dont le nom signifie ‘ souffrant ‘ (cf. Grégoire le Grand, Moralia in Job, I, 1, 15). Jésus lui-même a crié, peu avant de mourir (cf. Mc 15, 37 ; He 5, 7). Quand notre condition se dégrade, l’angoisse augmente ; certains sont tentés de douter de la présence de Dieu dans leur existence. Job, au contraire, est conscient de la présence de Dieu dans sa vie ; son cri ne se fait pas révolte, mais, du plus profond de son malheur, il fait monter sa confiance (cf. Job 19 ; 42, 2-6). Ses amis, comme chacun de nous face à la souffrance d’un être cher, s’efforcent de le consoler, mais ils emploient des mots creux et vides.

Face aux tourments, nous nous sentons démunis et nous ne trouvons pas les mots justes. Devant un frère ou une sœur plongé dans le mystère de la Croix, le silence respectueux et compatissant, notre présence habitée par la prière, un geste de tendresse et de réconfort, un regard, un sourire, en font plus parfois que bien des discours. Cette expérience a été vécue par un petit groupe d’hommes et de femmes, dont la Vierge Marie et l’Apôtre Jean, qui ont suivi Jésus au cœur de sa souffrance lors de sa passion et de sa mort sur la Croix. Parmi eux, nous rapporte l’Évangile, se trouvait un Africain, Simon de Cyrène. Il fut chargé d’aider Jésus à porter sa Croix sur le chemin du Golgotha. Cet homme, bien involontairement, est venu en aide à l’Homme des douleurs, abandonné par tous les siens et livré à une violence aveugle. L’histoire rapporte donc qu’un Africain, un fils de votre continent, a participé, au prix de sa propre souffrance, à la peine infinie de Celui qui rachetait tous les hommes, y compris ses bourreaux. Simon de Cyrène ne pouvait pas savoir qu’il avait son Sauveur devant les yeux. Il a été « réquisitionné » pour l’aider (cf. Mc 15, 21) ; il a été contraint, forcé à le faire. Il est difficile d’accepter de porter la croix d’un autre. Ce n’est qu’après la résurrection qu’il a pu comprendre ce qu’il avait fait. Ainsi en va-t-il de chacun de nous, frères et sœurs : au cœur de la détresse, de la révolte, le Christ nous propose sa présence aimante même si nous avons du mal à comprendre qu’Il est à nos côtés. Seule la victoire finale du Seigneur nous dévoilera le sens définitif de nos épreuves.

Ne peut-on pas dire que tout Africain est en quelque sorte membre de la famille de Simon de Cyrène ? Tout Africain et tout homme qui souffrent, aident le Christ à porter sa Croix et montent avec lui au Golgotha pour ressusciter un jour avec lui. En voyant l’infamie dont Jésus est l’objet, en contemplant son visage sur la Croix, et en reconnaissant l’atrocité de sa douleur, nous pouvons entrevoir, par la foi, le visage rayonnant du Ressuscité qui nous dit que la souffrance et la maladie n’auront pas le dernier mot dans nos vies humaines. Je prie, chers frères et sœurs, pour que vous sachiez vous reconnaître dans ce ‘Simon de Cyrène’. Je prie, chers frères et sœurs malades, pour que beaucoup de ‘Simon de Cyrène’ viennent aussi à votre chevet.

Depuis la résurrection et jusqu’à nos jours, nombreux sont les témoins qui se sont tournés, avec foi et espérance, vers le Sauveur des hommes, en reconnaissant sa présence au cœur de leur épreuve. Le Père de toutes les miséricordes accueille toujours avec bienveillance la prière de celui qui se tourne vers Lui. Il répond à notre appel et à notre prière, comme Il le veut et quand Il veut, pour notre bien et non pas suivant nos désirs. A nous de discerner sa réponse et d’accueillir les dons qu’Il nous offre comme une grâce. Fixons notre regard sur le Crucifié, avec foi et courage, car de Lui nous viennent la Vie, le réconfort, les guérisons. Sachons regarder Celui qui veut notre bien et sait essuyer les larmes de nos yeux. Sachons nous abandonner dans ses bras, comme un petit enfant dans les bras de sa mère !

Les saints nous en ont donné un bel exemple par leur vie entièrement remise à Dieu, notre Père. Sainte Thérèse d’Avila, qui avait placé son monastère sous le patronage de saint Joseph, a été guérie d’une souffrance le jour même de sa fête. Elle disait qu’elle ne l’avait jamais prié en vain et le recommandait à tous ceux qui prétendaient ne pas savoir prier : « Je ne comprends pas, écrivait-elle, comment on peut penser à la Reine des anges et à tout ce qu’elle essuya de tribulations, durant le bas âge du divin Enfant Jésus, sans remercier saint Joseph du dévouement si parfait avec lequel il vint au secours de l’un et de l’autre. Que celui qui ne trouve personne pour lui enseigner l’oraison choisisse cet admirable saint pour maître, il n’aura pas à craindre de s’égarer sous sa conduite » (Vie, 6). D’intercesseur pour la santé du corps, la sainte voyait en saint Joseph un intercesseur pour la santé de l’âme, un maître d’oraison et de prière.

Choisissons-le, nous aussi, comme maître de prière ! Non seulement nous qui sommes en bonne santé, mais vous aussi, chers malades, et toutes les familles. Je pense tout particulièrement à vous qui faites partie du personnel hospitalier, et à tous ceux qui travaillent dans le monde de la santé. En accompagnant ceux qui souffrent, par votre attention et par les soins que vous leur accordez, vous accomplissez un acte de charité et d’amour que Dieu reconnaît : « J’étais malade, et vous m’avez visité » (Mt 25, 36). À vous, chercheurs et médecins, il revient de mettre en œuvre tout ce qui est légitime pour soulager la douleur ; il vous appartient en premier lieu de protéger la vie humaine, en étant les défenseurs de la vie, depuis sa conception jusqu’à son terme naturel. Pour tout homme, le respect de la vie est un droit et en même temps un devoir, car toute vie est un don de Dieu. Je veux, avec vous, rendre grâce au Seigneur pour tous ceux qui, d’une façon ou d’une autre, œuvrent au service des personnes qui souffrent. J’encourage les prêtres et les visiteurs de malades à s’engager par leur présence active et amicale au sein d’une aumônerie dans les hôpitaux ou à assurer une présence ecclésiale à domicile, pour le réconfort et le soutien spirituel des malades. Conformément à sa promesse, Dieu vous donnera le juste salaire et vous récompensera au ciel.

Avant de vous saluer plus personnellement, puis de vous quitter, je veux assurer chacun de vous de ma proximité affectueuse et de ma prière. Je souhaite aussi vous exprimer mon désir qu’aucun de vous ne se sente jamais seul. C’est en effet à tout homme, créé à l’image du Christ, qu’il revient de se faire proche de son prochain. Je vous confie tous et toutes à l’intercession de la Vierge Marie, notre Mère, et à celle de saint Joseph. Que Dieu nous accorde d’être les uns pour les autres, des porteurs de la miséricorde, de la tendresse et de l’amour de notre Dieu et qu’Il vous bénisse !

Cameroun : Homélie de Benoît XVI (fête de saint Joseph)

21 mars, 2009

du site:

http://www.zenit.org/article-20491?l=french

Cameroun : Homélie de Benoît XVI (fête de saint Joseph)

Texte intégral

ROME, Jeudi 19 mars 2009 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le texte de l’homélie que le pape Benoît XVI a prononcée lors de la messe solennelle de ce jeudi, fête de saint Joseph, dans le stade « Amadou Ahidjo », à Yaoundé, au Cameroun. C’est également au cours de cette messe qu’a été publié l’Instrumentum laboris de la deuxième assemblée spéciale pour l’Afrique du synode des évêques.

*  *  *

Chers Frères dans l’Episcopat,

Chers frères et sœurs,

Loué soit Jésus-Christ qui nous réunit aujourd’hui sur ce stade, afin de nous faire pénétrer plus profondément dans sa vie !

Jésus-Christ nous rassemble en ce jour où l’Église, ici au Cameroun, comme sur toute la terre, célèbre la fête de saint Joseph, époux de la Vierge Marie. Je commence par souhaiter une très bonne fête à tous ceux qui, comme moi, ont reçu la grâce de porter ce beau nom, et je demande à saint Joseph de leur accorder une protection spéciale en les guidant vers le Seigneur Jésus Christ tous les jours de leur vie. Je salue aussi les paroisses, les écoles et les collèges, les institutions qui portent le nom de saint Joseph. Je remercie Mgr Tonyé Bakot, Archevêque de Yaoundé, pour ses aimables paroles et j’adresse un salut chaleureux aux représentants des Conférences épiscopales d’Afrique venus à Yaoundé à l’occasion de la publication de l’Instrumentum laboris de la deuxième Assemblée spéciale pour l’Afrique du Synode des Évêques.

Comment pouvons-nous entrer dans la grâce spécifique de ce jour ? Tout à l’heure, à la fin de la messe, la liturgie nous dévoilera le point culminant de notre méditation, quand elle nous fera dire : « Par cette nourriture reçue à ton autel, Seigneur, tu as rassasié ta famille, heureuse de fêter saint Joseph ; garde-la toujours sous ta protection et veille sur les dons que tu lui as faits ». Vous le voyez, nous demandons au Seigneur de garder toujours l’Église sous sa constante protection – et Il le fait ! – exactement comme Joseph a protégé sa famille et a veillé sur les premières années de Jésus enfant.

L’Évangile vient de nous le rappeler. L’Ange lui avait dit : « Ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse » (Mt 1, 20) et c’est exactement ce qu’il a fait : « Il fit ce que l’Ange du Seigneur lui avait prescrit » (Mt 1, 24). Pourquoi saint Matthieu a-t-il tenu à noter cette fidélité aux paroles reçues du messager de Dieu, sinon pour nous inviter à imiter cette fidélité pleine d’amour ?

La première lecture que nous venons d’entendre ne parle pas explicitement de saint Joseph, mais elle nous apprend beaucoup de choses sur lui. Le prophète Nathan va dire à David, sur l’ordre de Dieu lui-même : « Je te donnerai un successeur dans ta descendance » (2 S 7, 12). David doit accepter de mourir sans voir la réalisation de cette promesse, qui s’accomplira « quand [sa] vie sera achevée » et qu’il reposera « auprès de [ses] pères ». Ainsi, nous voyons qu’un des vœux les plus chers de l’homme, celui d’être le témoin de la fécondité de son action, n’est pas toujours exaucé par Dieu. Je pense à ceux parmi vous qui sont pères et mères de famille : ils ont très légitimement le désir de donner le meilleur d’eux-mêmes à leurs enfants et ils veulent les voir parvenir à une véritable réussite. Pourtant, il ne faut pas se tromper sur cette réussite : ce que Dieu demande à David, c’est de Lui faire confiance. David ne verra pas lui-même son successeur, celui qui aura un trône « stable pour toujours » (2 S 7, 16), car ce successeur annoncé sous le voile de la prophétie, c’est Jésus.  David fait confiance à Dieu. De même, Joseph fait confiance à Dieu, quand il écoute son messager, son Ange, lui dire : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse : l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint » (Mt 1, 20). Joseph est, dans l’histoire, l’homme qui a donné à Dieu la plus grande preuve de confiance, même devant une annonce aussi stupéfiante.

Et vous, chers pères et chères mères de famille qui m’écoutez, avez-vous confiance en Dieu qui fait de vous les pères et les mères de ses enfants d’adoption ? Acceptez-vous qu’Il compte sur vous pour transmettre à vos enfants les valeurs humaines et spirituelles que vous avez reçues et qui les feront vivre dans l’amour et le respect de son saint Nom ? Aujourd’hui où tant de personnes sans scrupule cherchent à imposer le règne de l’argent au mépris des plus démunis, il vous faut être très attentifs. L’Afrique en général, et le Cameroun, en particulier, sont en danger s’ils ne reconnaissent pas le Véritable Auteur de la Vie ! Frères et sœurs du Cameroun et de l’Afrique, vous qui avez reçu de Dieu tant de qualités humaines, ayez soin de vos âmes ! Ne vous laissez pas fasciner par de fausses gloires et de faux idéaux ! Croyez, oui, continuez à croire que Dieu, Père, Fils et Esprit Saint, est le Seul qui vous aime vraiment comme vous l’attendez, qu’Il est le seul à pouvoir vous combler, à pouvoir donner la stabilité à vos vies. Le Christ est l’unique chemin de Vie.   

Seul Dieu pouvait donner à Joseph la force de faire confiance à l’Ange. Seul Dieu vous donnera, chers frères et sœurs qui êtes mariés, la force d’élever votre famille comme Il le veut. Demandez-le Lui ! Dieu aime qu’on Lui demande ce qu’Il veut donner. Demandez-Lui la grâce d’un amour véritable et toujours plus fidèle, à l’image de son propre amour. Comme le dit magnifiquement le psaume : son « amour est bâti pour toujours, [sa] fidélité est plus stable que les cieux » (Ps 88, 3).

Comme sur d’autres continents, aujourd’hui, la famille connaît effectivement, dans votre pays et dans le reste de l’Afrique, une période difficile que sa fidélité à Dieu l’aidera à traverser. Certaines valeurs de la vie traditionnelle ont été bouleversées. Les rapports entre générations ont évolué de telle manière qu’ils ne favorisent plus comme avant la transmission des connaissances antiques et de la sagesse héritée des aïeux. Trop souvent, on assiste à un exode rural comparable à celui que de très nombreuses périodes humaines ont connues elles aussi. La qualité des liens familiaux s’en trouve profondément affectée. Déracinés et fragilisés, les membres des jeunes générations, souvent – hélas ! – sans véritable travail, cherchent des remèdes à leur mal de vivre dans des paradis éphémères et artificiels importés dont on sait qu’ils ne parviennent jamais à assurer à l’homme un bonheur profond et durable. Parfois aussi l’homme africain est contraint à fuir hors de lui-même et à abandonner tout ce qui faisait sa richesse intérieure. Confronté au phénomène d’une urbanisation galopante, il quitte sa terre, physiquement et moralement, non pas comme Abraham pour répondre à l’appel du Seigneur, mais pour une sorte d’exil intérieur qui l’écarte de son être même, de ses frères et sœurs de sang et de Dieu lui-même.

Y a-t-il là une fatalité, une évolution inévitable ? Certes non ! Plus que jamais, nous devons « espérer contre toute espérance » (Rm 4, 18). Je veux saluer ici avec admiration et reconnaissance le travail remarquable réalisé par d’innombrables associations qui encouragent la vie de foi et la pratique de la charité. Qu’elles en soient chaleureusement remerciées ! Qu’elles trouvent dans la Parole de Dieu un regain de force pour mener à bien tous leurs projets au service d’un développement intégral de la personne humaine en Afrique, et notamment au Cameroun !

La première priorité consistera à redonner sens à l’accueil de la vie comme don de Dieu. Pour l’Ecriture Sainte comme pour la meilleure sagesse de votre continent, l’arrivée d’un enfant est une grâce, une bénédiction de Dieu. L’humanité est aujourd’hui conviée à modifier son regard : en effet, tout être humain, tout petit d’homme, aussi pauvre soit-il, est créé « à l’image et à la ressemblance de Dieu » (Gn 1, 27). Il doit vivre ! La mort ne doit pas l’emporter sur la vie ! La mort n’aura jamais le dernier mot !

Fils et filles d’Afrique, n’ayez pas peur de croire, d’espérer et d’aimer, n’ayez pas peur de dire que Jésus est le Chemin, la Vérité et la Vie, et que par Lui seulement nous pouvons être sauvés. Saint Paul est bien l’auteur inspiré que l’Esprit Saint a donné à l’Église pour y être le « docteur des nations » (1 Tm 2, 7), lorsqu’il nous dit qu’Abraham « espérant contre toute espérance, a cru et est ainsi devenu le père d’un grand nombre de peuples, selon la Parole du Seigneur : Vois quelle descendance tu auras ! » (Rm 4, 18).

« Espérant contre toute espérance » : n’est-ce pas une magnifique définition du chrétien ?  L’Afrique est appelée à l’espérance à travers vous et en vous ! Avec le Christ Jésus, qui a foulé le sol africain, l’Afrique peut devenir le continent de l’espérance ! Nous sommes tous membres des peuples que Dieu a donnés comme descendance à Abraham. Chacun et chacune d’entre nous est pensé, voulu et aimé par Dieu. Chacun et chacune d’entre nous a son rôle à jouer dans le plan de Dieu, Père, Fils et Esprit Saint. Si le découragement vous envahit, pensez à la foi de Joseph ; si l’inquiétude vous prend, pensez à l’espérance de Joseph, descendant d’Abraham qui espérait contre toute espérance ; si le dégoût ou la haine vous saisit, pensez à l’amour de Joseph, qui fut le premier homme à découvrir le visage humain de Dieu, en la personne de l’Enfant conçu par l’Esprit Saint dans le sein de la Vierge Marie. Bénissons le Christ de s’être fait aussi proche de nous et rendons-Lui grâce de nous avoir donné Joseph comme exemple et modèle de l’amour à son égard.

Chers frères et sœurs, je vous le dis à nouveau de tout cœur : comme Joseph, ne craignez pas de prendre Marie chez vous, c’est-à-dire ne craignez pas d’aimer l’Église. Marie, Mère de l’Eglise, vous apprendra à suivre ses pasteurs, à aimer vos évêques, vos prêtres, vos diacres et vos catéchistes, et à suivre ce qu’ils vous enseignent, à prier aussi à leurs intentions. Vous qui êtes mariés, regardez l’amour de Joseph pour Marie et pour Jésus ; vous qui vous préparez au mariage, respectez votre futur conjoint ou conjointe comme le fit Joseph ; vous qui vous êtes donnés à Dieu dans le célibat, repensez à l’enseignement de l’Église notre Mère : « La virginité et le célibat pour le Royaume de Dieu ne diminuent en rien la dignité du mariage ; au contraire ils la présupposent et la confirment. Le mariage et la virginité sont les deux manières d’exprimer et de vivre l’unique mystère de l’Alliance de Dieu avec son peuple » (Redemptoris custos, 20).

Je voudrais encore adresser une exhortation particulière aux pères de famille puisque saint Joseph est leur modèle. C’est lui qui peut leur enseigner le secret de leur propre paternité, lui qui a veillé sur le Fils de l’Homme. De même, chaque père reçoit de Dieu ses enfants créés à sa ressemblance et à son image. Saint Joseph a été l’époux de Marie. De même, chaque père de famille se voit confier le mystère de la femme à travers sa propre épouse. Comme saint Joseph, chers pères de famille, respectez et aimez votre épouse, et conduisez vos enfants, avec amour et par votre présence avisée, vers Dieu où ils doivent être (cf. Lc 2, 49).

Enfin, à tous les jeunes qui sont ici, j’adresse des paroles d’amitié et d’encouragement : devant les difficultés de la vie, gardez courage ! Votre existence a un prix infini aux yeux de Dieu. Laissez-vous saisir par le Christ, acceptez de Lui donner votre amour et, pourquoi pas, dans le sacerdoce ou la vie consacrée ! C’est le plus haut service. Aux enfants qui n’ont plus de père ou qui vivent abandonnés dans la misère de la rue, à ceux qui sont séparés violemment de leurs parents, maltraités et abusés, et incorporés de force dans des groupes paramilitaires sévissant dans certains pays, je voudrais dire : Dieu vous aime, Il ne vous oublie pas et saint Joseph vous protège ! Invoquez-le avec confiance.

Que Dieu vous bénisse et vous garde tous ! Qu’Il vous donne la grâce d’avancer vers Lui avec fidélité ! Qu’Il donne à vos vies la stabilité pour recueillir le fruit qu’Il attend de vous ! Qu’Il fasse de vous les témoins de son amour, ici, au Cameroun et jusqu’aux extrémités de la terre ! Je Le prie avec ferveur de vous faire goûter la joie de Lui appartenir, maintenant et pour les siècles des siècles. Amen.

bonne nuit

21 mars, 2009

bonne nuit dans image bon nuit, jour, dimanche etc. lamium_purpureum_15e0
http://www.floralimages.co.uk/index2.htm

Saint Augustin : « Le publicain…n’osait même pas lever les yeux vers le ciel »

21 mars, 2009

dal sito:

http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=commentary&localdate=20090321

Commentaire du jour
Saint Augustin (354-430), évêque d’Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l’Église
Sermon 115

« Le publicain…n’osait même pas lever les yeux vers le ciel »

      Le pharisien disait : « Je ne suis pas comme certains hommes ». Qui sont-ils ces autres hommes, sinon tous, lui excepté ? « Moi, je suis juste, les autres sont pécheurs ; je ne suis pas comme les autres hommes, injustes, voleurs, adultères. » Et voilà que la présence d’un publicain à côté de lui lui donne l’occasion de s’enorgueillir plus encore. « Moi, je suis un homme à part ; lui, il est comme les autres. Je ne suis pas de son espèce ; grâce à mes oeuvres de justice je ne suis pas un pécheur. Je jeûne deux fois la semaine, je donne le dixième de tout ce que je possède. » Que demande-t-il à Dieu ? Cherchez dans ses paroles, vous ne trouverez rien. Il montait soi-disant pour prier ; or, il ne demande rien à Dieu, il se loue. Et même c’est trop peu pour lui de ne rien demander à Dieu mais de se louer : en outre, il insulte celui qui prie à côté de lui : c’est un comble !

      Le publicain « se tenait à distance », et pourtant il s’approche de Dieu ; les reproches de son coeur l’en éloignaient, mais son amour le rapproche de Dieu. Ce publicain se tient à distance, mais le Seigneur s’approche de lui pour l’écouter. « Le Seigneur est élevé, mais il se penche vers les humbles », alors que « ceux qui s’élèvent », comme ce pharisien, « il les connaît de loin » (Ps 137,6). Tout ce qui est élevé, le Seigneur le regarde de loin, mais il ne l’ignore pas.

      Voyez, par contre, l’humilité de ce publicain. Non seulement il se tient à distance, il ne lève même pas les yeux vers le ciel. Il n’ose pas lever les yeux pour chercher un regard. Il n’ose pas regarder en haut, sa conscience l’abaisse, mais l’espérance le soulève. Écoutez encore : « Il se frappait la poitrine ». De lui-même, il réclame un châtiment ; c’est pourquoi Dieu pardonne à cet homme qui avoue sa faute. « Seigneur, sois propice au pécheur que je suis » : voilà quelqu’un qui prie ! Pourquoi t’étonner que Dieu ignore ses fautes lorsque lui-même les reconnaît ? Il se fait son propre juge et Dieu plaide sa cause ; il s’accuse et Dieu le défend. « En vérité je vous le dis » — c’est la Vérité qui parle, c’est Dieu, c’est le juge — « c’est ce publicain qui est rentré chez lui justifié, et non pas l’autre. » Dis-nous, Seigneur, pourquoi ? « –Qui s’élève sera abaissé, qui s’abaisse sera élevé. »