3° dimanche de Carême (15 mars 2009) (commentaire biblique)

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3° dimanche de Carême (15 mars 2009) (commentaire biblique)

Au Sinaï, Dieu rappelle à son peuple les exigences de l’Alliance : tu n’auras pas d’autres dieux que moi … car moi, le Seigneur ton Dieu, je suis un Dieu jaloux. Il donne à son peuple sa Loi qui est une parole de vie.

Dans l’évangile, par une action énergique, Jésus invite au respect du Temple, tout en indiquant qu’il est lui-même le nouveau Temple de Dieu parmi les hommes.

Pour Paul, le Christ est un signe de contradiction pour les hommes, pour les juifs comme pour les païens. Il manifeste la folie de l’amour de Dieu pour nous.
 
Exode 20,1-17 

Il serait dommage de réduire ce magnifique texte à une liste de commandements et d’interdits. Le discours de Dieu est un contrat d’Alliance entre son peuple et lui. Dieu commence par se présenter :  » Je suis le Seigneur ton Dieu « . Il rappelle ensuite ce qu’il a fait :  » je t’ai fait sortir du pays d’Égypte « . Puis il pose l’exigence principale qui conditionne tout le reste :  » tu n’auras pas d’autres dieux que moi.  » Il donne enfin les exigences secondaires qui permettent une vie harmonieuse dans le cadre de l’Alliance.

Comme tout amour conjugal, l’amour de Dieu est exclusif. Dans sa  » jalousie « , Dieu ne supporte pas de rivaux. Il menace de punir les infidèles jusqu’à la troisième et la quatrième génération, tout en promettant sa fidélité jusqu’à la millième génération. Ce langage est surprenant pour les chrétiens d’aujourd’hui. Il comporte cependant deux belles affirmations de foi :
– les hommes sont solidaires dans le bien comme dans le mal
– la bonté de Dieu l’emporte sur sa sévérité.

L’Alliance avec Dieu comporte donc deux volets : le respect de son Nom et l’observance du sabbat en son honneur d’une part, l’amour mutuel des membres du peuple d’autre part. Dieu indique les exigences minimums pour une vie en commun.
 
Psaume 18 

Le psaume célèbre les commandements du Sinaï en multipliant les appellations : la  » Loi du Seigneur « , sa  » charte « , ses  » préceptes « , son  » commandement « , ses  » décisions « . La Loi n’est pas imposée de manière arbitraire et ne freine en rien l’initiative et la liberté de l’homme. Bien au contraire, pour ceux qui la mettent en pratique, elle est une source de vie car elle favorise aussi bien de bonnes relations avec Dieu qu’avec le prochain. La perfection de la Loi vient de son auteur. Dieu en effet sait mieux que l’homme ce qui est bon pour celui-ci. Il lui évite de s’engager dans les chemins du malheur et lui confère une véritable sagesse qui consiste à savoir bien diriger sa vie.
 
1 Corinthiens 1,22-25
 

Les chemins de Dieu surprennent nos attentes. À ceux qui le cherchent dans la raison et la beauté, il se révèle sous les traits défigurés du Crucifié. À ceux qui attendent des miracles, il montre un homme condamné. Pour les uns et les autres, le Christ est un scandale. Tel est bien pourtant le visage du Dieu sauveur : sa seule puissance, c’est la folie de la croix.
 
Jean 2,13-25
 

Dans l’évangile de Jean, l’incident du Temple est le deuxième signe donné par Jésus, immédiatement après celui de Cana. Jésus se situe dans la lignée des prophètes d’autrefois. Comme Jérémie (Jr 7) qui accusait ses compatriotes de se bercer d’illusion en croyant qu’ils étaient automatiquement en sécurité dans le Palais du Seigneur alors qu’ils avaient une conduite exécrable, Jésus accuse ses compatriotes d’avoir transformé le Temple en  » une caverne de bandits « . Il reprend les paroles de Zacharie selon lequel  » il n’y aura plus de marchands dans la Maison du Seigneur, le tout-puissant  » lors de l’intervention ultime du Seigneur (Za 14,21).

On peut remarquer que Jésus module son comportement en fonction des différents protagonistes. Il traite beaucoup moins sévèrement les marchands de colombes que les marchands de bœufs et de brebis. Chassant ces derniers ainsi que leurs animaux à coup de fouets, il invite simplement les marchands de colombes à enlever leur marchandise en leur expliquant les raisons de son geste. Y aurait-il une tendresse particulière de Jésus pour ceux qui approvisionnent les pauvres gens, ceux qui viennent offrir  » un couple de tourterelles ou deux petits pigeons  » comme Joseph et Marie l’ont fait lors de la présentation de Jésus au Temple, dans le récit de Luc ?

Pour la communauté chrétienne qui relit cet événement à la lumière de Pâque, le geste de Jésus n’est pas un acte d’hostilité mais un acte d’amour envers le Temple et envers Dieu. L’évangile de Jean associe le Temple et la mort de Jésus. Jésus expire en effet au moment où les agneaux de Pâque sont immolés dans le Temple. Il est le nouvel agneau pascal. De son côté ouvert sur la croix sort du sang et de l’eau, comme l’eau qui sort du côté du Temple dans la vision du prophète Ézéchiel et qui va irriguer et assainir le pays (Ez 47). Le nouveau temple de Dieu c’est le Corps du Christ. 

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