Archive pour le 11 mars, 2009
La semaine prochaine, 18e voyage d’un pape en Afrique
11 mars, 2009du site:
http://www.zenit.org/article-20411?l=french
La semaine prochaine, 18e voyage d’un pape en Afrique
Pour la réconciliation, la justice et la paix
ROME, Mercredi 11 mars 2009 (ZENIT.org) – Benoît XVI sera au Cameroun et en Angola, du 17 au 23 mars : ce sera le 18e voyage d’un pape sur ce continent, a rappelé le P. Federico Lombardi, lors d’une rencontre avec la presse, hier, 10 mars. Comme le synode des évêques pour l’Afrique que ce voyage lance et prépare, il est sous le signe de « la réconciliation, la justice et la paix ».
Le P. Lombardi a souligné des moments saillants du voyage : la rencontre, le 19 mars, au Cameroun, avec les évêques des 52 pays africains, pour la remise de « l’Instrumentum laboris », le document de travail. Le synode en effet sera ouvert en quelque sorte à Yaoundé, avant de se poursuivre à Rome en octobre, sous le signe de la réconciliation et de la justice.
Quant à l’étape angolaise, elle sera marquée par le 500e anniversaire de l’évangélisation de ce pays : ce fut le premier pays africain à accueillir l’Evangile. Mais il n’en a pas moins été déchiré par 27 ans de guerre civile.
Le 20 mars, le pape rencontrera les diplomates en poste à Luanda : ce sera l’occasion de rappeler la responsabilité de la communauté internationale vis-à-vis de l’Afrique, comme le pape l’avait déjà fait lors de son discours du 8 janvier dernier au Vatican devant le Corps diplomatique (cf. Zenit du 8 janvier 2009).
Le pape soulignait en particulier son souci des enfants africains en disant : « Dans l’attente de cette visite que j’ai tant désirée, je prie le Seigneur afin que leurs cœurs soient disponibles à accueillir l’Evangile et à le vivre avec cohérence, en construisant la paix par la lutte contre la pauvreté morale et matérielle. Un soin tout particulier est à réserver à l’enfance : vingt ans après l’adoption de la Convention sur les droits des enfants, ceux-ci demeurent très vulnérables. Beaucoup d’enfants vivent le drame des réfugiés et des déplacés en Somalie, au Darfour et dans la République démocratique du Congo. Il s’agit de flux migratoires concernant des millions de personnes qui ont besoin d’une aide humanitaire et qui surtout sont privées de leurs droits élémentaires et blessées dans leur dignité ».
Le pape soulignait la responsabilité de la communauté internationale en disant : « Je demande à ceux qui exercent des responsabilités politiques, au niveau national et international, de prendre toutes les mesures nécessaires pour résoudre les conflits en cours et pour mettre fin aux injustices qui les ont provoqués ».
Le pape réunira idéalement dans ce premier voyage pontifical en Afrique – à l’âge de bientôt 82 ans – les cultures du continent marquées par l’influence linguistique et culturelle d’autres nations, à travers le français et l’anglais, mais aussi l’allemand (au Cameroun) et le portugais (comme en Angola), a rappelé le P. Lombardi. Il unira aussi les deux hémisphères en traversant l’Equateur en passant de Yaoundé à Luanda.
Il rencontrera les catholiques lors des deux messes en plein air de Yaoundé, le jour de sa fête, la Saint-Joseph, le 19 mars) et Luanda, le 22 mars. Mais il rencontrera aussi spécifiquement différents groupes : associations caritatives, jeunes, femmes, représentants d’autres religions.
Ce sera le premier voyage de Benoît XVI en terre africaine, mais pas le premier voyage de Joseph Ratzinger ! En 1987 en effet, le cardinal Ratzinger, alors préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, s’était rendu au Congo, à Kinshasa, pour un congrès.
Paul VI a été le premier pape à se rendre en Afrique, pendant l’été 1969. Jean-Paul II s’est ensuite rendu en Afrique à 16 reprises, soit un contact direct avec 42 des 53 nations africaines. Il a aussi convoqué deux synodes continentaux pour l’Afrique, le second devant se tenir en octobre prochain à Rome. Le premier synode, de 1994, a donné lieu à la publication par Jean-Paul II de son exhortation apostolique « post-synodale » sur l’Eglise en Afrique, « Ecclesia in Africa », en 1995.
Le pape Wojtyla a eu ainsi un contact direct avec les dons de l’Afrique, comme la générosité et les valeurs familiales, la force spirituelle d’une Eglise jeune, et avec les défis que le continent doit affronter : celui de la paix et de la réconciliation, de la pauvreté et de l’urgence alimentaire.
Le deuxième synode a été confirmé par Benoît XVI : le 22 juin 2005 le pape avait annoncé, lors de l’audience générale, la tenue d’un second synode pour l’Afrique, notamment en vue de la promotion de l’évangélisation, « de la réconciliation, de la justice et de la paix ».
« Confirmant ce qu’avait décidé mon vénéré prédécesseur le 13 novembre de l’an dernier, je désire annoncer mon intention de convoquer une seconde assemblée spéciale pour l’Afrique du synode des évêques », avait annoncé Benoît XVI.
Le voyage et le synode s’inscrivent ainsi dans la continuité de la sollicitude des papes pour un continent souvent jugé « oublié », alors que le nombre des catholiques, a récemment indiqué l’Annuaire pontifical 2009, y a progressé de 3% en 2007. Ainsi, les « lineamenta », le premier document préparatoire du synode, publiés en 2006, ont souligné que l’avenir de l’Afrique est d’abord entre les mains des Africains.
Le paragraphe 20 dit notamment : « À l’heure de la mondialisation, comment pouvons-nous sauvegarder le meilleur des cultures africaines tout en intégrant le meilleur de ce qui vient d’ailleurs? Et à ce propos, Sa Sainteté Benoît XVI interpelle non seulement les Africains, mais aussi le monde occidental à assumer ses responsabilités face à l’Afrique: «Nous devons confesser que l’Europe a exporté non pas seulement la foi en Jésus-Christ, mais aussi les vices du vieux continent. Elle a exporté le sens de la corruption, la violence qui dévaste actuellement l’Afrique. Nous devons reconnaître notre responsabilité en faisant de sorte que l’exportation de la foi [...] soit plus forte que l’exportation des vices [...] Nous devons œuvrer pour l’enracinement de la foi et avec elle de la force pour résister à ces vices et reconstruire une Afrique chrétienne, qui sera une Afrique heureuse, un grand continent du nouvel humanisme». Si l’Occident doit s’interroger sur ses propres responsabilités, les Africains doivent également assumer leurs propres responsabilités ».
Le synode, que ce voyage contribuera à lancer et en même temps à achever de préparer, se teindra à Rome du 4 au 25 octobre 2009 sur le thème : « L’Église en Afrique au service de la réconciliation, de la justice et de la paix ‘Vous êtes le sel de la terre … Vous êtes la lumière du monde’ (Mt 5, 13.14) ».
Anita S. Bourdin
La foi n’est pas une entrave à l’existence, estime le card. Arinze
11 mars, 2009dal sito:
http://www.cardinalrating.com/cardinal_7__article_8526.htm
La foi n’est pas une entrave à l’existence, estime le card. Arinze
Mar 11, 2009
ROME, Mardi 3 mars 2009 (ZENIT.org) – L’homme d’aujourd’hui est encore capable de rencontrer Dieu, à la condition de dépasser « deux obstacles » : la « superficialité » et la « peur », a expliqué le cardinal Francis Arinze, qui a aussi rappelé que la foi n’est pas une « entrave » à l’existence.
L’ancien président de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements qui prêche cette année, du 1er au 7 mars, les exercices de Carême au Vatican, a accordé une interview à L’Osservatore Romano, le 1er mars. Il y évoque le thème choisi pour cette retraite : ‘Le prêtre rencontre Jésus et le suit’.
« Nous pouvons voir une synthèse de tout le christianisme » dans le fait de rencontrer et de suivre Jésus, a expliqué le haut prélat africain. « Les réflexions que j’offrirai au pape ne sont pas seulement sacerdotales mais elles valent pour tous, parce que le christianisme est la rencontre de tout homme avec Jésus », a-t-il expliqué.
« S’il le veut », l’homme d’aujourd’hui peut encore rencontrer Jésus, a ajouté le cardinal Arinze. « S’il réussit à dépasser deux obstacles ». « Le premier est la superficialité, la distraction. Et le second est la peur ».
« Aujourd’hui encore, a poursuivi le haut prélat, beaucoup de personnes manquent au rendez-vous de la vérité, parce qu’elles ont peur de ce que Jésus représente et de son message ». « Elles ne se rendent pas compte que la foi n’est pas une entrave à l’existence, mais une promesse de vie et de vérité », a-t-il ajouté.
Le cardinal Arinze a évoqué trois lieux fondamentaux pour la rencontre avec le Christ qui sont la prière, l’Ecriture – « L’Evangile n’est pas un livre poussiéreux du passé, c’est la voix de Dieu aujourd’hui » – et l’Eglise.
Le haut prélat africain a enfin évoqué le message de Carême de Benoît XVI sur le jeûne. « Jeûner, c’est accepter d’être pécheurs ». C’est aussi un instrument « d’entraînement spirituel semblable à celui que pratiquent les athlètes pour réussir dans une discipline sportive », a-t-il expliqué.
« Il y a ensuite la dimension plus dynamique qui est celle d’aider les pauvres ». « L’esprit chrétien doit aller dans la direction opposée au consumérisme sans frein », a souligné le cardinal Arinze. « Avoir les buffets et les armoires pleines – pleines de choses qui souvent ne nous servent pas ou que nous n’utilisons que parfois – est une offense aux pauvres ».