Jesus – les tentations
1 mars, 2009Botticelli – Temptation_and_freedom_Tentation_et_ liberte
Botticelli – Temptation_and_freedom_Tentation_et_ liberte
du site:
http://users.skynet.be/prier/textes/PR0242.HTM
J’ai longtemps erré
Auteur : Saint Augustin
J’ai longtemps erré comme une brebis égarée…
Je t’ai cherché dans les merveilles que tu as créées.
J’ai demandé à la terre si elle était mon Dieu,
elle m’a répondu que non.
Je l’ai demandé à la mer, à ses abîmes,
tous les êtres qu’ils contiennent m’ont répondu :
cherchez-le au-dessus de nous.
J’ai interrogé le ciel, la lune, le soleil, les étoiles,
toutes m’ont répondu : nous ne sommes pas votre Dieu.
Maudit soit l’aveuglement qui m’empêchait de te voir.
Maudite soit la surdité
qui ne me permettait pas d’entendre ta voix !
Sourd et aveugle que j’étais,
je ne m’attachais qu’aux merveilles de ta création.
Je me suis fatigué à te chercher hors de moi,
Toi qui habites en moi, pourvu que j’en aie le désir.
J’ai parcouru les bourgs et les places publiques,
et je ne t’ai pas trouvé,
parce que je cherchais en vain ce qui était en moi.
Mais tu m’as éclairé de ta lumière,
alors je t’ai vu et je t’ai aimé,
car on ne peut t’aimer sans te voir,
ni te voir sans t’aimer.
O temps malheureux où je ne t’ai point aimé !
du site:
http://www.zenit.org/article-19953?l=french
Semaine de prière pour l’unité des chrétiens : Méditation pour le 7e jour
Les chrétiens face au pluralisme religieux
ROME, Vendredi 23 janvier 2009 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous la méditation proposée pour le 7e jour de la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens (le 23 janvier). Ce commentaire est distribué par la Commission foi et constitution du Conseil œcuménique des Eglises et par le Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens. La base du texte a été rédigée par une équipe de représentants œcuménique de Corée.
* * *
7e jour
Les chrétiens face au pluralisme religieux
Ils seront unis dans ta main
Es 25, 6-9 C’est le Seigneur en qui nous avons espéré
Ps 117 (116), 1-2 Nations, louez toutes le Seigneur
Rm 2, 12-16 Ceux qui mettent en pratique la loi seront justifiés
Mc 7, 24-30 A cause de cette parole, va, le démon est sorti de ta fille
Commentaire
Chaque jour ou presque, nous entendons parler des violences qui, dans plusieurs régions du monde, opposent des fidèles de diverses religions. En revanche, la Corée se présente comme un pays où des religions différentes – bouddhistes, chrétiens, confucéens – réussissent la plupart du temps à coexister dans la paix.
Dans un grand hymne de louange, le prophète Esaïe annonce que Dieu essuiera toute larme et préparera un riche festin pour tous les peuples et toutes les nations ! Un jour – dit le prophète – tous les peuples de la terre glorifieront Dieu et exulteront puisqu’il les aura sauvés. Le Seigneur en qui nous avons espéré est l’hôte du festin éternel dont parle Esaïe dans son action de grâce.
Lorsque Jésus rencontre une femme non-juive qui lui demande de guérir sa fille, il lui répond de manière surprenante et refuse d’abord de l’aider. La femme insiste sur le même ton que lui : « Mais les petits chiens, sous la table, mangent les miettes des enfants ». Jésus reconnaît la sagacité de cette femme qui a compris que la mission du Christ s’adresse aux juifs et aux non-juifs, et l’invite à retourner chez elle en lui promettant de guérir sa fille.
Les Eglises se sont engagées à dialoguer pour promouvoir l’unité des chrétiens. Au cours des dernières années, le dialogue s’est affirmé aussi parmi les fidèles d’autres religions, en particulier les religions du « Livre » (judaïsme, islam). Il s’agit de rencontres qui ne sont pas seulement enrichissantes mais qui contribuent à promouvoir le respect et de bonnes relations avec les uns et les autres et à construire la paix dans les zones de conflits. Si nous, chrétiens, sommes unis dans notre témoignage contre les préjugés et la violence, il n’en sera que plus efficace. Et si nous écoutons attentivement nos frères des autres religions, ne pourrons-nous pas en apprendre davantage sur l’universalité de l’amour de Dieu et de son royaume ?
Le dialogue avec les autres chrétiens ne devrait pas signifier une perte au niveau de notre identité chrétienne respective ; nous devrions au contraire nous réjouir d’obéir à la prière de Jésus, que tous soient un, comme Lui est un avec le Père. L’unité ne se fera pas du jour au lendemain. Il s’agit plutôt d’un pèlerinage que nous effectuons avec les autres fidèles et qui nous conduit vers un destin commun d’amour et de salut.
Prière
Seigneur Dieu, nous te remercions pour la sagesse que nous transmettent tes écritures. Donne-nous le courage d’ouvrir notre cœur et notre esprit à notre prochain, soit-il d’une autre confession chrétienne ou d’une autre religion. Accorde-nous la grâce de surmonter les barrières de l’indifférence, des préjugés et de la haine. Renforce notre vision des derniers jours, lorsque tous les chrétiens marcheront ensemble vers le festin final et quand toute larme et tout désaccord seront vaincus par l’amour. Amen.
du site:
MESSE CHRISMALE
HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT XVI
Basilique Vaticane
Jeudi Saint 5 avril 2007
Chers frères et sœurs,
L’écrivain russe Léon Tolstoï raconte, dans un court récit, l’histoire d’un souverain sévère qui demanda à ses prêtres et à ses sages de lui montrer Dieu afin qu’il puisse le voir. Les sages ne furent pas en mesure de satisfaire son désir. Alors un pasteur, qui était à peine rentré des champs, se proposa d’assumer la tâche des prêtres et des sages. Le roi apprit de lui que ses yeux n’étaient pas suffisants pour voir Dieu. Alors, il voulut cependant au moins savoir ce que Dieu faisait. « Pour pouvoir répondre à ta question – dit le pasteur au souverain – nous devons échanger nos vêtements « . Avec hésitation, mais toutefois poussé par la curiosité pour l’information attendue, le souverain y consentit; il remit ses vêtements royaux au pasteur et se fit revêtir du simple habit de l’homme pauvre. Et voilà alors la réponse qu’il entendit: « C’est cela que Dieu fait ». De fait, le Fils de Dieu – vrai Dieu né du vrai Dieu – a abandonné sa splendeur divine: « …il se dépouilla lui-même, en prenant la condition de serviteur. Devenu semblable aux hommes et reconnu comme un homme à son comportement, il s’est abaissé lui-même… jusqu’à mourir sur une croix » (cf. Ph 2, 6sq). Dieu a accompli – comme le disent les Pères – le sacrum commercium, l’échange saint: il a assumé ce qui était à nous, afin que nous puissions recevoir ce qui était à lui, devenir semblables à Dieu.
Saint Paul, à propos de ce qui se passe lors du Baptême, utilise explicitement l’image du vêtement: « En effet, vous tous que le baptême a unis au Christ, vous avez revêtu le Christ » (Gal 3, 27). Voilà ce qui s’accomplit dans le Baptême: nous nous revêtons du Christ, Il nous donne ses vêtements et ceux-ci ne sont pas quelque chose d’extérieur. Cela signifie que nous entrons dans une communion existentielle avec Lui, que son être et le nôtre confluent, s’interpénètrent réciproquement. « Ce n’est plus moi qui vit, mais le Christ qui vit en moi » – c’est ainsi que saint Paul décrit l’événement de son baptême dans la Lettre aux Galates (2, 2). Le Christ a revêtu nos vêtements: la douleur et la joie de l’être humain, la faim, la soif, la fatigue, les espérances et les déceptions, la peur de la mort, toutes nos angoisses jusqu’à la mort. Et il nous a donné ses « vêtements ». Ce qu’il expose dans la Lettre aux Galates comme simple « fait » du Baptême – le don du nouvel être – Paul nous le présente dans la Lettre aux Ephésiens comme un devoir permanent: « Il s’agit de vous défaire de votre conduite d’autrefois, de l’homme ancien qui est en vous… Adoptez le comportement de l’homme nouveau, créé saint et juste dans la vérité, à l’image de Dieu. Débarrassez-vous donc du mensonge, et dites toute la vérité à votre prochain, parce que nous sommes membres les uns des autres. Si vous êtes en colère ne tombez pas dans le péché… » (Ep 4, 22-26).
Cette théologie du Baptême revient de manière nouvelle et avec une nouvelle insistance dans l’Ordination sacerdotale. De même que dans le baptême un « échange de vêtements », un échange de destin, une nouvelle communion existentielle avec le Christ, sont effectués, de même dans le sacerdoce a lieu un échange: dans l’administration des sacrements le prêtre agit et parle désormais « in persona Christi ». Dans les saints mystères, il ne se présente pas lui-même et ne parle pas en s’exprimant lui-même, mais il parle pour l’Autre – pour le Christ. Ainsi, dans les Sacrements devient visible de manière dramatique ce que signifie être prêtre en général; ce que nous avons exprimé avec notre « Adsum – je suis prêt », au cours de la consécration sacerdotale: je suis ici pour que tu puisses disposer de moi. Nous nous mettons à la disposition de Celui « qui est mort pour tous, afin que les vivants n’aient plus leur vie centrée sur eux-mêmes… » (2 Co 5, 15). Nous mettre à la disposition du Christ signifie que nous nous laissons attirer dans son « pour tous »: en étant avec Lui, nous pouvons être véritablement « pour tous ».
In persona Christi – au moment de l’Ordination sacerdotale, l’Eglise a rendu visible et tangible pour nous cette réalité des « vêtements nouveaux », même extérieurement, car nous avons été revêtus des ornements liturgiques. Dans ce geste extérieur, celle-ci veut mettre pour nous en évidence l’événement intérieur et la tâche qui en découle pour nous: revêtir le Christ; se donner à Lui comme Il s’est donné à nous. Cet événement, « se revêtir du Christ », est représenté toujours à nouveau lors de chaque Messe à travers le fait que nous nous revêtons des ornements liturgiques. Les mettre doit représenter plus qu’un fait extérieur pour nous: c’est entrer toujours à nouveau dans le « oui » de notre charge – dans ce « non plus moi » du baptême que l’Ordination sacerdotale nous donne de manière nouvelle et, dans le même temps, nous demande. Le fait que nous soyons à l’autel, revêtus des ornements liturgiques, doit immédiatement rendre visible aux personnes présentes et à nous-mêmes que nous sommes là « en la personne d’un Autre ». Les habits sacerdotaux, tels qu’ils se sont développés au cours du temps, sont une profonde expression symbolique de ce que le sacerdoce signifie. Chers confrères, je voudrais donc expliquer en ce Jeudi Saint l’essence du ministère sacerdotal en interprétant les ornements liturgiques qui, pour leur part, veulent précisément illustrer ce que signifie « se revêtir du Christ », parler et agir « in persona Christi ».
L’acte de revêtir les vêtements sacerdotaux était autrefois accompagné par des prières qui nous aident à mieux comprendre chaque élément du ministère sacerdotal. En commençant par l’amict. Par le passé – et aujourd’hui encore dans les ordres monastiques -, il était tout d’abord placé sur la tête, comme une sorte de capuche, devenant ainsi un symbole de la discipline des sens et de la concentration de la pensée nécessaire pour une juste célébration de la Messe. Les pensées ne doivent pas errer ici et là derrière les préoccupations et les attentes de ma vie quotidienne; mes sens ne doivent pas être attirés par ce qui, à l’intérieur de l’église, voudrait fortuitement attirer les yeux et les oreilles. Mon cœur doit docilement s’ouvrir à la parole de Dieu et être recueilli dans la prière de l’Eglise, afin que ma pensée reçoive son orientation des paroles de l’annonce et de la prière. Et le regard de mon cœur doit être tourné vers le Seigneur qui est parmi nous: voilà ce que signifie ars celebrandi – la juste façon de célébrer. Si je suis ainsi avec le Seigneur, alors avec mon écoute, ma façon de parler et d’agir j’attire également les autres personnes dans la communion avec Lui.
Les textes de la prière qui interprètent l’aube et l’étole vont tous deux dans la même direction. Ils évoquent le vêtement de fête que le maître donne au fils prodigue revenu à la maison, sale et en haillons. Lorsque nous nous approchons de la liturgie pour agir en la personne du Christ, nous nous apercevons tous combien nous sommes loin de Lui; combien il existe de saleté dans notre vie. Lui seul peut nous donner le vêtement de fête, nous rendre digne de présider à sa table, d’être à son service. Ainsi, les prières rappellent également les paroles de l’Apocalypse selon lequel les vêtements des 144.000 élus, non par leurs mérites, étaient dignes de Dieu. L’Apocalypse commente qu’ils avaient lavé leurs vêtements dans le sang de l’Agneau et que, de cette façon, ils étaient devenus blancs comme la lumière (cf. Ap 7, 14). Dès l’enfance, je me suis demandé: mais lorsqu’on lave une chose dans le sang, elle ne devient certainement pas blanche! La réponse est: le « sang de l’Agneau » est l’Amour du Christ crucifié. C’est cet amour qui rend propres nos vêtements sales; qui rend vrai notre esprit obscurci et l’illumine; qui, malgré toutes nos ténèbres, nous transforme en « lumière du Seigneur ». En revêtant l’aube, nous devrions nous rappeler: Il a souffert pour moi aussi. Ce n’est que parce que son amour est plus grand que tous mes péchés, que je peux le représenter et être témoin de sa lumière.
Mais avec le vêtement de lumière que le Seigneur nous a donné lors du Baptême et, de manière nouvelle, lors de l’Ordination sacerdotale, nous pouvons aussi penser au vêtement nuptial, dont Il nous parle dans la parabole du banquet de Dieu. Dans les homélies de saint Grégoire le Grand, j’ai trouvé à ce propos une réflexion digne d’intérêt. Grégoire distingue entre la version de Luc de la parabole et celle de Matthieu. Il est convaincu que la parabole de Luc parle du banquet nuptial eschatologique, alors que – selon lui – la version transmise par Matthieu traiterait de l’anticipation de ce banquet nuptial dans la liturgie et dans la vie de l’Eglise. En effet, chez Matthieu – et seulement chez Matthieu – le roi vient dans la salle remplie de monde pour voir ses hôtes. Et voilà qu’au sein de cette multitude, il trouve aussi un hôte sans habit nuptial, que l’on jette ensuite dehors dans les ténèbres. Alors Grégoire se demande: « Mais quelle espèce d’habit lui manquait-il? Tous ceux qui sont réunis dans l’Eglise ont reçu l’habit nouveau du baptême et de la foi; autrement ils ne seraient pas dans l’Eglise. Que manque-t-il donc encore? Quel habit nuptial doit encore être ajouté? ». Le Pape répond: « Le vêtement de l’amour. Et, malheureusement, parmi ses hôtes auxquels il avait donné l’habit nouveau, le vêtement blanc de la renaissance, le roi en trouve certains qui ne portent pas le vêtement de couleur pourpre du double amour envers Dieu et envers le prochain. « Dans quelle condition voulons-nous nous approcher de la fête du ciel, si nous ne portons pas l’habit nuptial – c’est-à-dire l’amour, qui seul peut nous rendre beaux? », demande le Pape. Sans l’amour, une personne est obscure intérieurement. Les ténèbres extérieures, dont parle l’Evangile, ne sont que le reflet de la cécité intérieure du cœur (cf. Hom. 38, 8-13).
A présent, alors que nous nous apprêtons à célébrer la Messe, nous devrions nous demander si nous portons cet habit de l’amour. Demandons au Seigneur d’éloigner toute hostilité en nous, de nous ôter tout sens d’autosuffisance et de nous revêtir véritablement du vêtement de l’amour, afin que nous soyons des personnes lumineuses et qui n’appartiennent pas aux ténèbres.
Pour finir, encore quelques mots à propos de la chasuble. La prière traditionnelle, lorsque l’on revêt la chasuble, voit représenté en celle-ci le joug du Seigneur qui, en tant que prêtres, nous a été imposé. Et elle rappelle la parole de Jésus qui nous invite à porter son joug et à apprendre de Lui, qui est « doux et humble de cœur » (Mt 11, 29). Porter le joug du Seigneur signifie tout d’abord: apprendre de Lui. Etre toujours disposés à aller à son école. De Lui, nous devons apprendre la douceur et l’humilité – l’humilité de Dieu qui se montre dans son être homme. Saint Grégoire de Nazianze s’est demandé une fois pourquoi Dieu avait voulu se faire homme. La partie la plus importante, et pour moi la plus touchante de sa réponse est: « Dieu voulait se rendre compte de ce que signifie pour nous l’obéissance et il voulait tout mesurer sur la base de sa propre souffrance, cette invention de son amour pour nous. De cette façon, Il peut directement connaître en lui-même ce que nous ressentons – combien il nous est demandé, combien d’indulgence nous méritons – en calculant, sur la base de sa souffrance, notre faiblesse » (Discours 30; Disc. théol. IV, 6). Nous voudrions parfois dire à Jésus: Seigneur, ton joug n’est pas du tout léger. Il est même terriblement lourd dans ce monde. Mais, ensuite, en Le regardant, Lui qui a tout porté – qui a éprouvé en lui l’obéissance, la faiblesse, la douleur, toute l’obscurité -, toutes nos plaintes se taisent. Son joug est d’aimer avec Lui. Et plus nous L’aimons, plus nous devenons avec Lui des personnes qui aiment, plus son joug apparemment lourd devient léger pour nous.
Prions-le de nous aider à devenir avec Lui des personnes qui aiment, pour ressentir ainsi toujours davantage comme il est beau de porter son joug. Amen.
du site:
http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=readings&localdate=20090301
Commentaire du jour
Saint Augustin (354-430), évêque d’Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l’Église
Les Discours sur les Psaumes, Ps 60 ; CCL 39, 766 (trad. Brésard, 2000 ans C, p. 88)
« En toutes choses, il a connu l’épreuve comme nous, et il n’a pas péché » (He 4, 15)
« Écoute, ô Dieu, ma plainte, sois attentif à ma prière… Des confins de la terre je crie vers toi ; mon coeur est dans l’angoisse » (Ps 60,2-3). Des confins de la terre, c’est-à-dire de partout… Ce n’est donc pas une seule personne qui parle ainsi ; et pourtant si, c’est une seule personne, car il n’y a qu’un seul Christ dont nous sommes les membres (Ep 5,23)… Celui qui crie des confins de la terre est dans l’angoisse, mais il n’est pas abandonné. Car c’est nous, c’est-à-dire son corps, que le Seigneur a voulu préfigurer en son propre corps…
Il nous a symbolisés en sa personne quand il a voulu être tenté par Satan. On lit dans l’Évangile que notre Seigneur, le Christ Jésus, a été tenté au désert par le diable. Dans le Christ, c’est toi qui étais tenté, car le Christ avait pris de toi sa chair pour te donner son salut, de toi il prenait sa mort pour te donner sa vie, de toi il subissait ses outrages pour te donner son honneur. C’est donc de toi qu’il prenait aussi les tentations, pour te donner sa victoire. Si nous sommes tentés en lui, en lui aussi nous triomphons du diable.
Tu remarques bien que le Christ a été tenté, et tu ne remarques pas qu’il a remporté la victoire ? Reconnais-toi comme tenté en lui, reconnais-toi comme vainqueur en lui. Il aurait pu empêcher le diable de s’approcher de lui ; mais s’il n’avait pas été tenté, comment t’aurait-il enseigné la manière de vaincre dans la tentation ? C’est pourquoi ce n’est pas étonnant si, harcelé de tentations, il crie des confins de la terre selon ce psaume. Mais pourquoi n’est-il pas vaincu ? Le psaume continue : « Tu m’as établi sur le roc »… Souvenons-nous de l’Évangile : « Sur ce roc je bâtirai mon Église » (Mt 16,18). C’est donc l’Église, qu’il a voulue bâtir sur le roc, qui crie des confins de la terre. Mais qui est devenu rocher pour que l’Église puisse être bâtie sur le roc ? Écoutons saint Paul nous le dire : « Le rocher c’était le Christ » (1Co 10,4). C’est donc sur lui que nous sommes bâtis. Et voilà pourquoi ce roc sur lequel nous sommes bâtis a été le premier à être battu par les vents, les torrents et les pluies lorsque le Christ a été tenté par le diable (Mt 7,25). Voilà la fondation inébranlable sur laquelle il a voulu t’établir.