1er dimanche de Carême (1er mars 2009)

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1er dimanche de Carême (1er mars 2009)

COMMENTAIRE AUX LECTURES

“ Rappelle-toi, Seigneur ta tendresse, ton amour qui est de toujours. ”    La phrase du psaume introduit à l’important hème de l’Alliance qui est présent dans les textes de ce jour.

Après son baptême, Jésus vit dans le désert parmi les bêtes sauvages. Rappel de Noé qui sort de l’arche après le déluge avec tous les animaux de la création et avec qui Dieu fait alliance.

Avec Jésus Christ, cette alliance s’accomplit en plénitude. Elle est valable pour les hommes de tous les temps, même pour ceux qui sont morts dans le déluge, rappelle Paul. Jésus est le Sauveur universel qui inaugure sa vie publique par un triomphe sur les forces du mal.
 
Genèse 9,8-15
 

Dès le départ, l’humanité se libère de la volonté de Dieu et sombre dans la violence. Caïn ne peut maîtriser le péché tapi à sa porte et se comporte en bête féroce avec son frère Abel. Lameck, un de ses descendants, chante : “ J’ai tué un homme pour une blessure, un enfant pour une meurtrissure. Oui, Caïn sera vengé sept fois, mais Lameck soixante-dix-sept fois ”. L’humanité s’enferme dans le cycle infernal de la violence. Dieu est obligé d’intervenir par un déluge pour effacer son œuvre première. Mais il ne peut se résoudre à en finir une fois pour toute avec l’humanité. En demandant à Noé et aux siens de construire une arche, il les sauve.

Après le déluge, Dieu conclut avec Noé une alliance de paix. Elle est universelle, unilatérale et sans conditions. Dieu s’engage à ne plus ravager la terre. Il raccroche son arc de guerre dans le ciel pour en faire un signe de paix. Visible après chaque orage, l’arc-en-ciel est le signe de l’Alliance entre Dieu et l’humanité. Il est l’anneau nuptial qui relie le ciel à la terre.
 
Psaume 24  

“ Rappelle-toi, Seigneur ta tendresse, ton amour est de toujours ”. Cette expression est au coeur de la théologie de l’Alliance. Israël se souvient de l’Alliance conclue entre Dieu et Abraham, mais également entre Dieu et Noé, en d’autres termes, de l’Alliance entre Dieu et son peuple choisi mais également entre Dieu et l’humanité tout entière. C’est Dieu qui a l’initiative de ces Alliances où il s’engage de manière unilatérale sans exigences à priori mais en attendant un amour en retour. Avec audace, le psaume invite Dieu à se rappeler sa propre parole et à oublier le comportement lamentable du peuple. Au lieu de répondre avec ferveur à son Dieu, le peuple s’est égaré sur le chemin du mal. Il en a conscience et il plaide sa cause en disant que c’étaient des péchés de jeunesse. Il ne le refera plus. Il abandonnera son orgueil pour se laisser conduire par Dieu. Cette prière fervente et humble trouve bien sa place dans notre coeur et dans notre bouche en ce début du Carême.

 • 1 Pierre 3,18-22

Lettre écrite vers les années 75-80 par une personnalité de l’Église de Rome qui emprunte le nom de Pierre, mort martyr dix ans auparavant, lettre adressée à des chrétiens d’Asie Mineure. Ceux-ci étaient païens jusqu’à l’arrivée de Paul et restent entourés de païens qui trouvent  » étrange  » que ces chrétiens ne se joignent plus à eux pour les débauches, les passions et le culte des idoles. Les jeunes chrétiens sont sinon persécutés, du moins outragés et inquiétés.

C’est pourquoi notre auteur commence par rappeler que la souffrance et la mort du Christ ont été condition de sa gloire ; puis pour parler de la totalité du mystère pascal – Jésus est allé porter la bonne nouvelle de la résurrection même aux morts d’autrefois – il remonte au déluge, c’est-à-dire au temps de la génération la plus incrédule qui soit. De là, notre auteur passe à Noé, au baptême, et à la responsabilité qui revient à ceux qui font partie du petit nombre que Dieu sauve.


Marc 1,12-15 

Marc raconte très sobrement les tentations de Jésus.  Il n’y a ni jeûne ni déplacements de Jésus dans différents endroits, comme en Matthieu et Luc. Mais cette apparente simplicité, le texte est d’une grande richesse théologique.

Tout démarre par une initiative divine : l’Esprit “ pousse ” Jésus au désert. La traduction littérale dit : l’Esprit “ projette ” Jésus au désert. Le lecteur de la Bible se rappelle l’irruption de l’Esprit sur des hommes de l’Ancien Testament. Il s’en empare pour en faire des prophètes et il les expédie vers le peuple d’Israël pour lui délivrer un message de conversion, souvent assez rude.

Le désert et la durée du séjour évoquent les quarante ans d’errance du peuple avant l’entrée en terre promise mais aussi le temps d’épreuves et de révoltes contre Dieu. Au début de son activité publique, Jésus récapitule l’histoire de son peuple, mais au lieu de succomber devant les tentations diaboliques, il en triomphe avec l’aide de Dieu : des anges viennent le servir.  Le mot employé ici évoque la diaconie, le service des tables. On se souvient du livre de l’Exode et à la manne, ce pain du ciel qui a permis aux Hébreux de traverser le désert. On pense également au premier livre des Rois et au pain apporté par un ange au prophète Élie lors de sa traversée du désert pendant 40 jours.

La vie paisible de Jésus parmi les bêtes sauvages renvoie à nos premiers parents dans le jardin des origines et à l’ordre de Dieu : “ Soyez les maîtres des poissons de la mer, des oiseaux du ciel, et de tous les animaux qui vont et viennent sur la terre. ” (Gn 1,28) On pense également au texte présenté dans la première lecture. Noé est au milieu des animaux qui sortent de l’arche. Dieu fait Alliance avec lui pour un nouveau départ de l’humanité.

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