Archive pour janvier, 2009

Fête de la conversion de saint Paul, 25 janvier 2008: du site de Jerusalem poème-prière-himne

24 janvier, 2009

du site:

http://jerusalem.cef.fr/homelies/index.php?hid=420

Fête de la conversion de saint Paul
Frère Pierre-Marie

Vendredi 25 janvier 2008

Saint-Gervais, Paris

Lectures bibliques
Actes 22,3-16
Psaume 116
-
Marc 16,15-18

Conversion de saint Paul
Pourquoi ?
Oui, pourquoi ?
Pourquoi pourchasser hommes et femmes
qui ne partagent pas la même foi ?
Pourquoi persécuter à mort
des disciples de l’Évangile de la paix ?
Pourquoi crucifier l’Envoyé de Dieu
venu pour être Rédempteur de l’homme ?
Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? (Ac 22,7).

*

Nous fêtons aujourd’hui la conversion de Saul de Tarse.
Un juif devenu chrétien.
Un fidèle observateur de la Torah,
devenu ministre de l’Évangile du Christ.
Un pharisien strict devenu apôtre libérateur.
Le persécuteur de l’Église naissante
s’est fait son plus zélé défenseur.
Scandalisé par la croix du Christ,
il met en elle toute sa fierté.
En lutte farouche pour la sauvegarde de l’orthodoxie mosaïque,
il sera le premier à vouloir ouvrir l’Évangile aux païens.

En vérité, rien n’est impossible à Dieu !
Rien ne peut freiner la toute-puissance de la grâce
quand une âme se livre pleinement et humblement
à sa lumière et à son action.
Dieu ne désespère jamais de l’homme,
tant Il veut que nous parvenions tous au salut.
La conversion de l’apôtre Paul nous rappelle tout à la fois
combien la miséricorde, la patience de Dieu sont sans mesure ;
mais aussi qu’il n’est pas de sainteté possible
sans passer par un chemin de conversion.
Oui, Dieu peut tout,
mais seulement dans la mesure où l’homme consent
à accueillir en lui l’action de sa grâce.

En ce jour où nous fêtons le retournement
et le retour de saint Paul,
son retournement sur la route de Damas
et son retour dans les bras de Celui qu’il persécutait,
nous pouvons donc nous demander nous aussi,
car ce n’est jamais fini, pour ne pas dire jamais commencé :
«Que me reste-t-il à faire encore pour me convertir ?»

*

Ce n’est peut-être pas sans motif
que l’Église nous propose de fêter la conversion de Saul
au terme de la Semaine de l’Unité.
Que s’est-il passé en effet ?
Quand Saul s’est retrouvé en face d’Ananie,
celui-ci ne l’a pas condamné !
Sans lui faire le moindre reproche, il lui a dit :
Saul, mon frère, retrouve la vue (Ac 22,13).
Quand Saul a été mis en face des premiers chrétiens,
ceux-ci ne lui ont pas intenté un procès
et ne l’ont pas traîné devant leurs tribunaux.
Ils ne l’ont pas accablé de reproches.
Il eut été facile pourtant de faire juger et condamner,
ou du moins de rejeter celui qui avait organisé
arrestations, déportations, emprisonnements et meurtres.
Mais non ! Il n’y a pas eu de procès !
Il n’y a pas eu d’accusations, d’assignation en justice.

Ananie lui dit simplement, au nom de la communauté :
Saul, le Dieu de nos pères
t’a destiné à connaître sa volonté,
à voir celui qui est le Juste
et à entendre la parole qui sort de sa bouche (Ac 22,14).
Et l’on n’a pas tergiversé longtemps
pour savoir ce qu’il y avait à faire.
Maintenant, lui dit Ananie, pourquoi hésiter ?
Lève-toi et reçois le baptême,
sois lavé de tes péchés en invoquant le nom de Jésus (22,16).
Et l’on a ouvert à Paul la table fraternelle.

Quelle belle leçon pour nos vies !
Rien mieux que le pardon, la miséricorde, l’oubli des offenses,
ne saurait construire la concorde
et garder nos cœurs dans la paix.
Pourquoi toujours vouloir partir en guerre ?
Qu’a-t-on pu voir alors à Damas et Jérusalem ?
À la conversion de Paul, dans son âme et dans sa foi,
a répondu la conversion des disciples
des premières communautés chrétiennes
de Damas et de Jérusalem.
Il s’est fait l’apôtre des païens et le chantre du pur amour,
le prédicateur du Dieu des miséricordes !.
Et c’est ainsi que l’Église a pu devenir apostolique
en se construisant dans l’unité et la paix.

Saint Paul de Tarse et de Rome,
prie pour l’Église du Christ :
qu’elle se convertisse à toujours plus d’unité
par le lien qu’est la paix (Ep 4,3). 

bonne nuit

24 janvier, 2009

bonne nuit dans image bon nuit, jour, dimanche etc. stratocumulus1_small

stratocumulus clouds at sunset.

http://www.windows.ucar.edu/tour/link=/earth/Atmosphere/clouds/cloud_il.html&edu=high

Imitation de Jésus-Christ:Livré aux hommes et à son Père, le Christ nous nourrit de la Parole et du Pain de vie.

24 janvier, 2009

du site:

http://www.levangileauquotidien.org/www/main.php?language=FR&localTime=01/24/2009#

Imitation de Jésus-Christ, traité spirituel du 15ème siècle
Livre IV, ch. 11 (trad. Ravinaud/Driot, Médiaspaul 1984, p. 237)

Livré aux hommes et à son Père, le Christ nous nourrit de la Parole et du Pain de vie.
      Tu m’es témoin, mon Dieu, que rien ne peut me satisfaire, que personne ne peut m’apaiser ; c’est toi seul, mon Dieu, que je désire contempler éternellement. Mais cela n’est pas possible tant que je serai dans ce corps mortel… En attendant, les livres saints seront mes guides, le miroir de ma vie ; et par-dessus tout, ton corps sacré sera mon remède et mon refuge.

      Je sais que deux choses me sont ici-bas absolument nécessaires, sans lesquelles cette misérable vie me deviendrait insupportable. Lié aux servitudes de mon corps, j’ai besoin d’aliments et de lumière. C’est pourquoi tu m’as donné ton corps sacré pour soutenir mon corps et mon âme malades, et « ta parole comme une lampe pour éclairer mes pas » (Ps 118,105). Sans cela, je ne pourrais pas vivre dignement, car la parole de Dieu est la lumière de l’âme, et ton sacrement le pain de vie.

      On peut dire aussi que ce sont deux tables dressées parmi les trésors de la sainte Église. L’une est la table de l’autel, qui porte le pain sacré, c’est-à-dire le corps précieux de Jésus Christ ; l’autre est la table de la Loi divine, contenant la doctrine éternelle, celle qui enseigne la vraie foi et conduit avec sûreté vers le repos de Dieu.

      Je te remercie, ô Créateur et Rédempteur des hommes, qui, pour manifester ton amour au monde entier, nous as préparé ce grand banquet au cours duquel tu donnes en nourriture, non pas le symbole de l’agneau, mais la réalité de ton corps et de ton sang. Banquet sacré où tous les fidèles boivent avec allégresse au calice du salut qui renferme toutes les joies du paradis.

bonne nuit

23 janvier, 2009

bonne nuit dans image bon nuit, jour, dimanche etc. iris_sibirica_411

Iris sibirica

http://www.floralimages.co.uk/index2.htm

Concile Vatican II, LG: « Il appela ceux qu’il voulait »

23 janvier, 2009

du site:

http://www.levangileauquotidien.org/www/main.php?language=FR&localTime=01/23/2009#

Concile Vatican II
Constitution dogmatique sur l’Eglise, « Lumen Gentium », § 18-19

« Il appela ceux qu’il voulait »
      Ce saint synode, à l’exemple du Concile Vatican I, enseigne avec lui et déclare que Jésus Christ, Pasteur éternel, a édifié la sainte Église en envoyant les apôtres comme lui-même avait été envoyé par le Père et a voulu que leurs successeurs, c’est-à-dire les évêques, soient dans son Église pasteurs jusqu’à la fin des temps. Et afin que l’épiscopat lui-même soit un et sans fissure, il a mis à la tête des autres apôtres le bienheureux Pierre qu’il a établi comme principe et fondement perpétuel autant que visible de l’unité de la foi et de la communion…

      Le Seigneur Jésus, après avoir prié le Père, a appelé à lui ceux qu’il voulait et en a nommé douze qu’il prendrait avec lui et qu’il enverrait prêcher le Royaume de Dieu ; et ces apôtres il les a constitués en collège ou corps stable, à la tête duquel il a mis Pierre, choisi parmi eux. Il les a envoyés d’abord aux enfants d’Israël et puis à toutes les nations afin que, revêtus de son autorité, ils fassent de tous les peuples ses disciples, les sanctifient et les gouvernent. Ainsi ils propagent l’Église et, sous la conduite du Seigneur, ils en sont les ministres et les pasteurs, tous les jours jusqu’à la fin du monde. Ils ont été pleinement confirmés dans cette mission le jour de la Pentecôte selon la promesse du Seigneur : « Vous recevrez une force, celle du Saint Esprit qui viendra sur vous, et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre ».

      Les apôtres, donc, prêchant partout l’Évangile, qui a été accueilli par les auditeurs sous la motion du Saint Esprit, ont rassemblé l’Église universelle que le Seigneur avait fondée dans les apôtres et qu’il avait édifiée sur le bienheureux Pierre, leur chef, Jésus Christ étant lui-même la suprême pierre angulaire. La mission divine confiée par le Christ aux apôtres durera jusqu’à la fin des temps, puisque l’Évangile qu’ils doivent prêcher est de tout temps pour l’Eglise le principe de sa vie entière.

Références bibliques : Jn 20,21; Mc 3,13-19; Mt 10,1-42; Lc 6,13; Jn 21,15-17; Rm 1,16; Mt 28,16-20; Mc 16,15; Lc 24,45-48; Jn 20,21-23; Mt 28,20; Ac 2,1-36; Ac 1,8; Mc 16,20; Ap 21,14; Mt 16,18; Ep 2, 20; Mt 28,20. 

Jean Galot : Les anges et le monde spirituel

23 janvier, 2009

du site:

http://maranatha.mmic.net/Anges.htm

R.P. Jean Galot s.j.

Les anges et le monde spirituel 

Comme le Christ est l’unique médiateur entre Dieu et les hommes, on pourrait être tenté de n’accorder au­cune importance à l’existence des an­ges. Dans la tradition juive, de multi­ples témoignages affirment néan­moins cette existence; en fait la révélation de la nouvelle alliance va dans le même sens. Jésus parle des anges à plusieurs reprises, et certains d’en­tre eux jouent plus particulièrement un rôle dans sa venue ou dans son œuvre.

Ainsi, l’ange Gabriel, spécialement nommé par Luc dans le récit de l’An­nonciation, intervient d’une manière significative au moment où va s’ac­complir le mystère de l’Incarnation. Le contact qu’il établit avec Marie montre que, loin de vouloir supprimer tous les intermédiaires, le dessein di­vin se sert de la médiation d’un ange pour adresser à Marie la proposition de maternité messianique et pour re­cueillir son consentement.

La présence des anges est encore mentionnée lors de la naissance de Jésus ; elle est plus remarquable lors de la résurrection, puisque ce sont des anges qui, les premiers, font con­naître la vérité du Christ ressuscité et contribuent à susciter les premières adhésions de foi à ce mystère. Ce sont également des anges qui expli­quent aux disciples le sens de l’Ascension et les invitent à adopter une attitude qui correspond à l’inten­tion divine manifestée par ce départ.

En se présentant comme le Fils de l’homme, Jésus attire l’attention sur les anges qui l’accompagnent. La déclaration la plus impressionnante en ce domaine nous est rapportée par saint Jean au début de sa vie pu­blique : « En vérité, en vérité, je vous le dis, vous verrez le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et descen­dre au-dessus du Fils de l’homme » (1, 51). Il y a là une allusion au songe de Jacob, qui avait vu une échelle plantée en terre, dont le sommet attei­gnait le ciel, avec les anges qui y montaient et y descendaient (Gn 28, 10-17). Cette figure de l’échelle qui unit ciel et terre se réalise dans le Fils de l’homme, personnage divin qui mène une existence humaine. Les an­ges s’attachent à ce Fils de l’homme en assurant le continuel passage du ciel à la terre qui distingue le mystère de l’Incarnation.

L’image de l’échelle aide à mieux comprendre en quel sens le Christ est médiateur : il vient du ciel sur la terre pour apporter à la terre toute la ri­chesse du ciel. Loin d’exclure la médiation des anges, il l’inclut dans la mission où il unit divinité et humani­té.

On peut d’ailleurs se souvenir de l’interprétation qui doit être donnée à l’unique médiation du Christ : le Christ est le seul médiateur entre Dieu et les hommes, en ce sens que sa médiation exclut toute médiation concur­rente ou parallèle. Mais elle n’exclut pas les participations à sa médiation : c’est ainsi que les prêtres participent à la médiation sacerdotale du Christ et que Marie, elle aussi, exerce un rôle de médiatrice en participation et en dépendance de la mission rédemptrice de son Fils.

Jésus a voulu faire une place aux anges dans l’œuvre du salut. Il a même affirmé une assistance continuelle des anges à la vie humaine, ce qui contribue à montrer la valeur de chaque vie, si modeste soit-elle. Même si les croyants sont des « petits », ils possèdent une grandeur cachée : « Gardez-vous de mépriser aucun de ces petits ; car, je vous le dis, leurs anges aux cieux se tiennent constam­ment en présence de mon Père qui est au cieux » (Mt 18, 10).

Il y a donc des anges qui sont attachés à chaque personne et qui, de­meurant dans la contemplation céles­te du Père, orientent l’existence hu­maine vers le Père. On les a appelés anges gardiens, mais leur rôle n’est pas seulement un rôle de protection. Ils dirigent chacun vers le but de la vie qui se trouve dans le Père.

En laissant entrevoir cette valeur donnée à la vie humaine par la présence des anges, Jésus a attiré notre attention sur un monde spirituel plus vaste que nous ne pensons, et plus apte à nous épanouir dans notre des­tinée spirituelle. 

Saint Stephen martyr

22 janvier, 2009

Saint Stephen martyr dans images sacrée stephen_martyr

http://oneyearbibleimages.com/

Le culte des saints dans l’Église catholique

22 janvier, 2009

du site:

http://www.esprit-et-vie.com/breve.php3?id_breve=529

Le culte des saints dans l’Église catholique 

Maurice Jourjon

Le culte des saints dans l’Église catholique Tout au long de l’année, nous fêtons des saints : apôtres, martyrs, évêques, docteurs, religieux et religieuses, hommes et femmes ayant exercé une fonction pédagogique ou une activité caritative. Nous les fêtons parce qu’ils ont rempli une fonction dans l’Église de Dieu, parce qu’ils sont été des serviteurs et des ministres du peuple de Dieu, rejoignant les intendants fidèles et avisés de l’Évangile.

À côté de ces « fonctionnaires », au meilleur sens du terme, l’Esprit Saint suscite librement des hommes et des femmes hors catégorie, qui ne sont pas des fonctionnaires mais des prophètes : François d’Assise, Catherine de Sienne, Jeanne d’Arc, Thomas More, Frédéric Ozanam, Thérèse de Lisieux ou Edith Stein, dont le P. Jourjon dit, dans une belle formule, qu’ » ils ont jeté l’Église en avant ». Leur canonisation répond à la mission ce l’Église de présenter aux chrétiens ceux et celles qui sont « non seulement nos ancêtres dans la foi, mais des hommes et des femmes d’avenir, et des enfants de grande espérance ».

L’étude originale du P. Jourjon nous aide à mieux saisir la place des saints dans la vie de l’Église, de notre Église qui en permanence est à la fois institutionnelle et charismatique. Il conviendrait de la prolonger par une recherche sur les critères et les modalités des béatifications et des canonisations, qui ont sensiblement évolué au long des siècles, et donc par une nouvelle réflexion théologique et ecclésiologique sur le culte que nous rendons aux saints.

Pour aborder la question du culte des saints dans l’Église catholique, nous prendrons le terme de canonisation au sens large, nous l’étendrons pour ainsi dire tout au long des siècles. La canonisation des saints, c’est leur inscription sur une liste, l’enregistrement de leurs noms dans un document officiel (un martyrologe) après un jugement, officiel lui aussi, porté sur eux au cours d’un véritable procès. Nous écrirons donc par une induction vérifiée et pas du tout un abus de langage trois chapitres de l’histoire de ce que, peu à peu, on appellera canonisation.

Nous réfléchirons d’abord sur la liste primitive, celle de l’Église à ses origines, celle des deux premiers siècles. Puis, sur la liste dressée, peu à peu, par l’Église ancienne, l’Église des Pères, comme on dit, l’Église du iie au ve siècles. Enfin, franchissant allégrement Moyen Âge et Temps modernes, nous évoquerons quelques canonisés de notre xxe siècle qui s’achève.

Pour ce faire, nous utiliserons, nous analyserons trois textes. Nous ferons vraiment trois explications de textes, tournant à la théologie historique et à la spiritualité.

Les martyrs, premiers canonisés. Un texte percutant d’Irénée

C’est par le truchement d’un texte percutant d’Irénée que nous aborderons notre premier sujet : les martyrs premiers canonisés. Que veut dire Irénée lorsqu’il affirme que, grâce à l’Esprit Saint, le christianisme est : « une connaissance vécue comportant : l’enseignement des apôtres ; l’organisme originel de l’Église répandu à travers le monde entier ; la marque distinctive du Corps du Christ consistant dans la succession des évêques auxquels les apôtres remirent chaque Église locale ; parvenue jusqu’à nous, une conservation immuable des Écritures […] ; enfin le don suréminent de l’amour […]. Voilà pourquoi l’Église, en tout lieu, à cause de son amour pour Dieu, envoie sans cesse au-devant d’elle une multitude de martyrs vers le Père » (Contre les hérésies (A. H.), IV, 33, 8-9 ; trad. A. Rousseau, p. 519).

Expliquons le texte d’Irénée par Irénée lui-même, c’est-à-dire par son ouvrage intitulé Contre les hérésies : une connaissance vraie et non une connaissance au nom menteur (celle des sectes gnostiques) c’est, pour Irénée, cette sorte d’expérience de la présence, en nous, par la foi baptismale, de l’Esprit de vérité promis par le Christ pour nous enseigner toutes choses (Jn 14, 26) et nous conduire vers la vérité tout entière (Jn 16, 13).

Selon l’enseignement des apôtres, il y a un seul Dieu, Père tout-puissant, un seul Christ, Jésus, Fils de Dieu qui s’est incarné pour notre salut, et l’Esprit Saint qui, par les prophètes, a annoncé tout cela. (Voir A. H. I, 10, 1 ; trad., p. 65.)

L’organisme originel de l’Église, c’est son lien, son articulation avec le Père qui est la tête du Christ, le Verbe, qui est la tête de l’Église et l’Esprit qui est « l’eau vive octroyée par le Seigneur » (A. H. V, 18, 2 ; trad., p. 624).

La continuité apostolique de toutes les Églises grâce à la succession des évêques est la marque distinctive du Corps du Christ. Cette marque, qui est comme le signal de l’Église du Christ, prend sens et signification, devient signe d’authenticité par la prédication de l’Évangile et la vie selon l’Évangile (A. H. IV, 26, 5 ; trad., p. 495). C’est pourquoi il faut s’attacher à ceux qui gardent la succession depuis les apôtres et offrent une parole saine et une conduite irréprochable, comme c’est le cas de l’Église que Pierre et Paul fondèrent à Rome (A. H. III, 3, 2 ; trad., p. 279-280).

La conservation immuable des Écritures, c’est leur transmission intégrale et la proclamation de leur enseignement (A. H. I, 10, 2 ; trad., p. 66) par une lecture exempte de fraude et une interprétation légitime. Enfin le don par excellence, supérieur à tous les autres charismes, c’est l’amour pour Dieu, cause de l’irréfutable sainteté de l’Église : la multitude des martyrs.

Lorsque, vers 180 ap. J.-C., Irénée compose ce beau texte, quels sont les chrétiens que leur martyre a, si nous nous permettons cet anachronisme, canonisés ? Saint Étienne, Pierre et Paul et les autres victimes de Néron ; Polycarpe de Smyrne, Ignace d’Antioche, Justin et ses compagnons, les martyrs lyonnais, les martyrs scilitains. Le martyre d’Étienne est dans l’Écriture Sainte (Ac 7, 54-60) ; celui de Pierre et Paul est attesté par la lettre de l’Église de Dieu qui pérégrine à Rome, de l’Église de Dieu qui pérégrine à Corinthe. Pour ceux (et implicitement pour celles) que je viens de citer, nous avons des documents sûrs, authentiques, qui attestent l’historique vérité de leur mort pour le Christ. Le martyre de Polycarpe est attesté par une lettre de son Église, celle de Smyrne, à celle de Philomélium « et à toutes les communautés de la sainte Église catholique ». Pour Ignace, nous n’avons de récit de sa mort que légendaire, mais sept lettres de lui nous disent qu’il a été jugé et condamné à être livré aux bêtes. Pour Justin et ses disciples ou élèves ou étudiants, nous avons les Actes officiels mêmes de son procès et de sa condamnation. La lettre sur la persécution des chrétiens de Lyon, lettre des serviteurs du Christ qui sont à Vienne et à Lyon, nous raconte ces faits. Des martyrs de Scili, bourgade près de Carthage, par les Actes de leur procès (qui sont également l’acte de naissance du christianisme en Afrique), nous connaissons même les noms : Speratus, Nartzalus, Cittinus, Donata, Secunda, Vestia (trois hommes, trois femmes, quatre Romains, deux Berbères).

Ce sont des documents, certes, mais plus et mieux encore : ce sont des sources de vie et un pain nourrissant. Souvent, en les relisant, monte de mon cœur à ma mémoire l’étonnante parole de saint Jean de la Croix :

Cette source d’eau vive que je désire

Et ce pain de la vie, moi je la vois

Encore que de nuit.

Comme on ne peut pas tout dire, ni tout lire, nous procéderons selon la méthode bien connue de l’adjudant ; il demandait : « Pourquoi Pasteur et Berthelot sont-ils de grands savants du xixe siècle ? » et il fallait répondre : « C’est pour ne citer que les principaux ! » Nous allons considérer comme principaux : Étienne, Pierre et Paul, les Lyonnais.

Étienne

Le premier martyr, c’est-à-dire le premier qui restitua au Christ le sang que le Christ versa pour nous. On peut même dire le premier à prier le Christ, c’est-à-dire à le confesser comme Dieu. Étienne, en effet, adresse au Christ la prière du Christ au Père. La mort d’Étienne est comme la reprise de la mort de Jésus, une nouvelle version, un remake de la mort de Jésus. La mort de Jésus est un passage de Jésus à son Père. La mort d’Étienne est un passage d’Étienne à Jésus.

« Étienne prononçait cette invocation : « Seigneur Jésus, reçois mon esprit. » Puis il fléchit les genoux et lança un grand cri : « Seigneur, ne leur compte pas ce péché. » Et sur ces mots il mourut. » (Ac 7, 59-60.)

Telle est la première canonisation. Et le premier canonisé a, pour ainsi dire, signé son entrée au ciel : « Étienne, plein de grâce et de vérité » (Ac 6, 8). « Rempli d’Esprit Saint fixa le ciel : il vit la gloire de Dieu et Jésus debout à la droite de Dieu. « Voici, dit-il, que je contemple les cieux ouverts, et le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu. » » (Ac 7, 55-56.)

Pierre et Paul, plus une immense foule d’élus

Témoigne d’eux la lettre écrite, en 95-96, par l’Église de Rome à celle de Corinthe : « Pierre qui […] a supporté tant de souffrances […] et qui après avoir rendu ainsi témoignage [littéralement  : avoir accompli son martyre] s’en est allé au séjour de gloire qui lui était dû […]. Paul […] après avoir enseigné la justice au monde entier et atteint les bornes de l’Occident rendit témoignage [litt. : accomplit son martyre] et s’en alla au séjour de sainteté. […] À ces hommes qui ont vécu dans la sainteté est venue se joindre une immense foule d’élus… » (Clément de Rome, Épître aux Corinthiens, Paris, Éd. du Cerf ; coll. « Sources chrétiennes » (SC), n° 167, p. 109).

Ignace

« Comme l’a dit quelqu’un des nôtres, condamné aux bêtes à cause du témoignage rendu par lui à Dieu : « Je suis le froment du Christ et je suis moulu par la dent des bêtes, pour être trouvé un pur pain de Dieu. » » (Rousseau, p. 654.)

Polycarpe

« Je te bénis pour m’avoir jugé digne de ce jour et de cette heure de prendre part, au nombre de tes martyrs, au calice de ton Christ pour la résurrection… » (Ignace d’Antioche, Lettres, SC 10, p. 263.)

saint Bède le Vénérable: Marie glorifie le Seigneur

22 janvier, 2009

du site:

http://www.vatican.va/spirit/documents/spirit_20010529_beda_fr.html

Marie glorifie le Seigneur

« Mon âme exalte le Seigneur; exulte mon esprit en Dieu mon Sauveur. Le sens premier de ces mots est certainement de confesser les dons que Dieu lui a accordés, à elle, Marie, spécialement; mais elle rappelle ensuite les bienfaits universels dont Dieu ne cesse jamais d’entourer la race humaine. L’âme glorifie le Seigneur quand elle consacre toutes ses puissances intérieures à louer et à servir Dieu; quand, par sa soumission aux préceptes divins, elle montre qu’elle ne perd jamais de vue sa puissance et sa majesté.

L’esprit exulte en Dieu son Sauveur, quand il met toute sa joie à se souvenir de son Créateur dont il espère le salut éternel. Ces mots, sans doute, expriment exactement ce que pensent tous les saints, mais il convenait tout spécialement qu’ils soient prononcés par la bienheureuse Mère de Dieu qui, comblée d’un privilège unique, brûlait d’un amour tout spirituel pour celui qu’elle avait eu la joie de concevoir en sa chair. Elle avait bien sujet, et plus que tous les saints, d’exulter de joie en Jésus — c’est-à-dire en son Sauveur — car celui qu’elle reconnaissait pour l’auteur éternel de notre salut, elle savait qu’il allait, dans le temps, prendre naissance de sa propre chair, et si véritablement qu’en une seule et même personne serait réellement présent son Fils et son Dieu.

Car le Puissant fit pour moi des merveilles. Saint est son nom! Pas une allusion à ses mérites à elle. Toute sa grandeur, elle la rapporte au don de Dieu, qui, subsistant par essence dans toute sa puissance et sa grandeur, ne manque pas de communiquer grandeur et courage à ses fidèles, si faibles et si petits qu’ils soient en eux-mêmes.

Et c’est bien à propos qu’elle ajoute: Saint est son nom, pour exhorter ses auditeurs et tous ceux auxquels parviendraient ses paroles, pour les presser de recourir à l’invocation confiante de son nom. Car c’est de cette manière qu’ils peuvent avoir part à l’éternelle sainteté et au salut véritable, selon le texte prophétique: Quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé. C’est le nom dont elle vient de dire: Exulte mon esprit en Dieu mon Sauveur.

Aussi est-ce un usage excellent et salutaire, dont le parfum embaume la sainte Église, que celui de chanter tous les jours, à vêpres, le cantique de la Vierge. On peut en attendre que les âmes des fidèles, en faisant si souvent mémoire de l’incarnation du Seigneur, s’enflamment d’une plus vive ferveur, et que le rappel si fréquent des exemples de sa sainte Mère les affermisse dans la vertu. Et c’est bien le moment, à vêpres, de revenir à ce chant, car notre âme, fatiguée de la journée et sollicitée en sens divers par les pensées du jour, a besoin, quand s’approche l’heure du repos, de se rassembler pour retrouver l’unité de son attention. »

Des Homélies sur l’Évangile de saint Bède le Vénérable, prêtre (I, 4 : CCL 122, 25-26.30)  

Prière

Dieu tout-puissant, tu as inspiré à la Vierge Marie, qui portait en elle ton propre Fils, de visiter sa cousine Élisabeth; accorde-nous d’être dociles au souffle de l’Esprit afin de pouvoir nous aussi te magnifier éternellement. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen

Préparé par le Département de Théologie Spirituelle de
L’Université Pontificale de la Sainte-Croix

Saint Augustin : La Vie s’est manifestée dans la chair

22 janvier, 2009

du site:

http://www.levangileauquotidien.org/www/main.php?language=FR&localTime=01/22/2009#

Saint Augustin (354-430), évêque d’Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l’Église
Sermons sur la première lettre de saint Jean, 1,1 (trad. cf SC 75, p. 113)

La Vie s’est manifestée dans la chair
      « Ce qui était depuis le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons contemplé de nos yeux, et que nos mains ont touché, c’est le Verbe, la Parole de la vie. » (1Jn 1,1) Comment peut-on toucher de ses mains le Verbe, sinon parce que « le Verbe s’est fait chair et qu’il a établi sa demeure parmi nous » ? (Jn 1,14) Ce Verbe, qui s’est fait chair pour être touché de nos mains, a commencé d’être chair dans le sein de la Vierge Marie. Mais ce n’est pas alors qu’il a commencé d’être le Verbe, car il était « depuis le commencement », dit saint Jean…

      Peut-être que certains entendent le « Verbe de la vie » comme une expression vague pour désigner le Christ, et non pas précisément le corps même du Christ, que des mains ont touché. Mais voyez la suite : « Oui, la vie s’est manifestée » (1Jn 1,2). Le Christ est donc le Verbe de la vie. Et comment cette vie s’est-elle manifestée ? Elle était dès le commencement, mais elle ne s’était pas manifestée aux hommes : elle s’était manifestée aux anges, qui la voyaient et qui s’en nourrissaient comme de leur pain. C’est ce que dit l’Écriture : « L’homme a mangé le pain des anges » (Ps 77,25).

      Donc, la vie elle-même s’est manifestée dans la chair ; elle a été placée en pleine manifestation, pour qu’une réalité visible seulement par le coeur devienne également visible aux yeux, afin de guérir les coeurs. Car seul le coeur voit le Verbe ; la chair et les yeux du corps ne le voient pas. Nous étions capables de voir la chair, mais pas capables de voir le Verbe. Le Verbe s’est fait chair, que nous pouvions voir, pour guérir en nous ce qui devait voir le Verbe.

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