Archive pour janvier, 2009

Homélie de Benoît XVI : Solennité de la conversion de saint Paul

27 janvier, 2009

du site:

http://www.zenit.org/article-19969?l=french

Homélie de Benoît XVI : Solennité de la conversion de saint Paul

Conclusion de la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens

ROME, Lundi 26 janvier 2009 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le texte intégral de l’homélie que le pape Benoît XVI a prononcée dimanche 25 janvier, solennité de la conversion de saint Paul, dans la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs, en conclusion de la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens.

*  *  *

Chers frères et sœurs,

C’est à chaque fois une grande joie de nous retrouver auprès du sépulcre de l’apôtre Paul, en la mémoire liturgique de sa Conversion, pour conclure la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens. Je vous salue tous avec affection. Je salue de manière particulière le cardinal Cordero Lanza di Montezemolo, l’abbé et la communauté des moines qui nous accueillent. Je salue également le cardinal Kasper, président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens. Avec lui, je salue les cardinaux présents, les évêques et les pasteurs des différentes Eglises et communautés ecclésiales, réunis ici ce soir. Une parole de reconnaissance spéciale va à ceux qui ont collaboré à la préparation des documents pour la prière, en vivant en première personne l’exercice de la réflexion et de la confrontation dans l’écoute les uns des autres et, tous ensemble, de la Parole de Dieu.

La conversion de saint Paul nous offre le modèle et nous indique la voie pour aller vers la pleine unité. L’unité demande en effet une conversion : de la division à la communion, de l’unité blessée à l’unité rétablie et pleine. Cette conversion est un don du Christ ressuscité, comme cela eut lieu pour saint Paul. Nous l’avons entendu dans les paroles mêmes de l’apôtre, dans la lecture qui vient d’être proclamée : « Mais ce que je suis, je le suis par la grâce de Dieu » (1 Co 15, 10). Le Seigneur, le même qui appela Saul sur le chemin de Damas, s’adresse aux membres de son Eglise – qui est une et sainte – et, appelant chacun par son nom, il demande : pourquoi m’as-tu divisé ? Pourquoi as-tu blessé l’unité de mon corps ? La conversion implique deux dimensions. Lors de la première étape, on identifie et on reconnaît les fautes à la lumière du Christ, et cette reconnaissance devient douleur et repentir, désir d’un nouveau début. Lors de la deuxième étape, on reconnaît que ce nouveau chemin ne peut pas venir de nous-mêmes. Il consiste à se laisser saisir par le Christ. Comme le dit saint Paul : « …je poursuis ma course pour saisir tout cela, comme j’ai moi-même été saisi par le Christ » (Ph 3, 12). La conversion exige notre oui, elle exige ma « course » ; ce n’est pas, en dernière analyse, une activité personnelle, mais un don, le fait de se laisser former par le Christ ; elle est mort et résurrection. C’est pourquoi saint Paul ne dit pas : « Je me suis converti », mais il dit « j’ai cessé de vivre » (Ga 2, 19), je suis une nouvelle créature. En réalité, la conversion de saint Paul ne fut pas un passage de l’immoralité à la moralité, d’une foi erronée à une foi correcte, mais elle fut le fait d’être conquis par l’amour du Christ : le renoncement à sa propre perfection, elle fut l’humilité de celui qui se met sans réserve au service du Christ pour ses frères. Et ce n’est que dans ce renoncement à nous-mêmes, dans cette conformité au Christ que nous sommes unis également entre nous, que nous devenons « un » dans le Christ. C’est la communion avec le Christ ressuscité qui nous donne l’unité.

Nous pouvons observer une analogie intéressante avec la dynamique de la conversion de saint Paul, également en méditant sur le texte biblique du prophète Ezéchiel (37, 15-28) choisi cette année comme base de notre prière. Dans celui-ci, en effet, est présenté le geste symbolique des deux morceaux de bois réunis en un seul dans la main du prophète, qui par ce geste représente l’action future de Dieu. C’est la deuxième partie du chapitre 37, qui dans la première partie contient la célèbre vision des os desséchés et de la résurrection d’Israël, effectuée par l’Esprit de Dieu. Comment ne pas remarquer que le signe prophétique de la réunification du peuple d’Israël est placé après le grand symbole des os desséchés vivifiés par l’Esprit ? Il en découle un schéma théologique semblable à celui de la conversion de saint Paul : à la première place se trouve la puissance de Dieu qui, avec son Esprit, accomplit la résurrection comme une nouvelle création. Ce Dieu, qui est le Créateur et qui est en mesure de ressusciter les morts, est également capable de reconduire à l’unité le peuple divisé en deux. Paul – comme Ezéchiel et plus que lui – devient un instrument élu de la prédication de l’unité conquise par Jésus à travers la croix et la résurrection : l’unité entre les juifs et les païens, pour former un seul peuple nouveau. La résurrection du Christ étend le périmètre de l’unité : non seulement l’unité des tribus d’Israël, mais l’unité des juifs et des païens (cf. Ep 2 ; Jn 10, 16) ; l’unification de l’humanité dispersée par le péché et encore plus l’unité de tous les croyants dans le Christ.

Nous devons le choix de ce passage du prophète Ezéchiel à nos frères de Corée, qui se sont sentis profondément interpellés par cette page biblique, aussi bien en tant que Coréens, qu’en tant que chrétiens. Dans la division du peuple juif en deux royaumes, ils se sont reflétés comme des fils d’une unique terre, que les événements politiques ont séparés, une partie au nord et une partie au sud. Et leur expérience humaine les a aidés à mieux comprendre le drame de la division entre chrétiens. A présent, à la lumière de cette Parole de Dieu que nos frères coréens ont choisie et proposée à tous, apparaît une vérité pleine d’espérance : Dieu promet à son peuple une nouvelle unité, qui doit être signe et instrument de réconciliation et de paix, également au niveau historique, pour toutes les nations. L’unité que Dieu donne à son Eglise, et pour laquelle nous prions, est naturellement la communion au sens spirituel, dans la foi et dans la charité ; mais nous savons que cette unité dans le Christ est un ferment de fraternité également sur le plan social, dans les relations entre les nations et pour toute la famille humaine. C’est le levain du Royaume de Dieu qui fait croître toute la pâte (cf. Mt 13, 33). Dans ce sens, la prière que nous élevons en ces jours, qui se réfère au prophète Ezéchiel, s’est également faite intercession pour les différentes situations de conflit qui à l’heure actuelle frappent l’humanité. Là où les paroles humaines deviennent impuissantes, car le fracas tragique de la violence et des armes domine, la force prophétique de la Parole de Dieu est présente et nous répète que la paix est possible, et que nous devons être des instruments de réconciliation et de paix. C’est pourquoi notre prière pour l’unité et pour la paix demande toujours d’être soutenue par des gestes courageux de réconciliation entre nous chrétiens. Je pense encore à la Terre Sainte : comme il est important que les fidèles qui vivent là, ainsi que les pèlerins qui s’y rendent, offrent à tous le témoignage que la diversité des rites et des traditions ne devrait pas constituer un obstacle au respect mutuel et à la charité fraternelle. Dans les diversités légitimes de positions, nous devons chercher l’unité dans la foi, dans notre « oui » fondamental au Christ et à son unique Eglise. Et ainsi les différences ne seront plus un obstacle qui nous sépare, mais une richesse dans la multiplicité des expressions de la foi commune.

Je voudrais conclure ma réflexion en faisant référence à un événement que les plus âgés parmi nous n’ont certainement pas oublié. Le 25 janvier 1959, il y a exactement cinquante ans, le bienheureux pape Jean XXIII manifesta pour la première fois en ce lieu sa volonté de convoquer « un concile œcuménique pour l’Eglise universelle » (AAS LI [1959], p. 68). Il fit cette annonce aux Pères cardinaux, dans la Salle du chapitre du monastère de Saint-Paul, après avoir célébré la messe solennelle dans la basilique. De cette décision providentielle, suggérée à mon vénéré prédécesseur, selon sa ferme conviction, par l’Esprit Saint, a également dérivé une contribution fondamentale à l’œcuménisme, synthétisée dans le Décret Unitatis redintegratio. On y lit notamment : « Il n’y a pas de véritable œcuménisme sans conversion intérieure. En effet, c’est du renouveau de l’âme (cf. Ep 4, 23), du renoncement à soi-même et d’une libre effusion de charité que partent et mûrissent les désirs de l’unité » (n. 7). L’attitude de conversion intérieure dans le Christ, de renouveau spirituel, de charité accrue envers les autres chrétiens a donné lieu à une nouvelle situation dans les relations œcuméniques. Les fruits des dialogues théologiques, avec leurs convergences et avec l’identification plus précise des divergences qui demeurent encore, incitent à poursuivre courageusement dans deux directions : dans l’accueil de ce qui a été positivement atteint et dans un engagement renouvelé vers l’avenir. De façon opportune, le Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, que je remercie pour le service qu’il rend à la cause de l’unité de tous les disciples du Seigneur, a récemment réfléchi sur l’accueil et sur l’avenir du dialogue œcuménique. Cette réflexion, si elle souhaite d’une part valoriser à juste titre ce qui a été acquis, entend de l’autre trouver de nouvelles voies pour la poursuite des relations entre les Eglises et les communautés ecclésiales dans le contexte actuel. L’horizon de la pleine unité reste ouvert devant nous. Il s’agit d’une tâche ardue, mais enthousiasmante pour les chrétiens qui veulent vivre en harmonie avec la prière du Seigneur : « Que tous soient un, pour que le monde croie » (Jn 17, 21). Le Concile nous a exposé que « ce projet sacré, la réconciliation de tous les chrétiens dans l’unité d’une seule et unique Eglise du Christ, dépasse les forces et les capacités humaines » (UR, n. 24). Confiants dans la prière du Seigneur Jésus Christ, et encouragés par les pas significatifs accomplis par le mouvement œcuménique, nous invoquons avec foi l’Esprit Saint, pour qu’il continue à illuminer et à guider notre chemin. Que, du ciel, l’apôtre Paul nous encourage et nous assiste, lui qui s’est tant dépensé et a tant souffert pour l’unité du corps mystique du Christ ; que la Bienheureuse Vierge Marie, Mère de l’unité de l’Eglise nous accompagne et nous soutienne.

26 janvier – Saint Timothée et Tite

27 janvier, 2009

26 janvier

Sommaire :

 Saint Timothée -  Saint Tite

Saint Timothée et saint Tite, compagnons de voyage et amis de saint Paul, furent choisis par l’Apôtre pour gouverner, l’un l’Eglise d’Ephèse et l’autre l’Eglise de Crète. Autrefois, le premier était fêté le 24 janvier et le second le 4 janvier.

Saint Timothée

Né à Lystres d’un père païen, fut, avec sa mère (Eunice) et sa grand-mère (Loïs), juives et croyantes, converti par saint Paul qui, sur la recommandation des prophètes de la communauté de Lystres, le prit comme compagnon de voyage. Saint Paul lui confia des missions près des communautés (Thessalonique, Macédoine, Corinthe) et l’utilisa comme secrétaire pour rédiger les épîtres. Après avoir partagé sa première captivité, il accompagna saint Paul jusqu’à ce que celui-ci lui demandât de rester à Ephèse dont il fut le premier évêque. La tradition dit qu’il fut massacré à coups de massue et de pierres dans une émeute populaire, pour avoir voulu dissuader le peuple de se mêler aux désordres d’une fête païenne. Le corps de saint Timothée fut enterré près de celui de saint Jean, à Ephèse, où il resta jusqu’à ce qu’on le transportât à Constantinople (356).

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Saint Tite

Né dans le paganisme, aurait été, selon une ancienne tradition, de parents nobles, de la race royale de Minos, roi de Crète. Cette même tradition ajoute qu’il aurait fait de solides études en lettres profanes quand il aurait entendu une voix mystérieuse lui ordonnant de quitter son pays et de sauver son âme, ajoutant que la science profane des Grecs lui serait peu utile pour son salut. Il aurait attendu un an au bout duquel la même voix lui aurait dit de lire les Ecritures des Hébreux. Son oncle, proconsul de Crète, ayant appris la naissance du Messie d’Israël, l’aurait envoyé à Jérusalem où il aurait connu le Seigneur qui l’aurait compté parmi ses soixante-douze disciples. Témoin de la vie publique de Jésus, de sa Passion, de sa Résurrection et de son Ascension, il aurait été consacré par les Apôtres et adjoint à saint Paul.

Plus probablement, on pense que Tite, né païen, fut converti par saint Paul qui, quatorze ans plus tard, l’ayant rencontré à Antioche, l’emmène jusqu’à Jérusalem où il assiste au fameux « concile » qui rejette la circoncision des païens. A partir de ce moment là, il accompagne saint Paul dans ses voyages et lui sert de messager, singulièrement vers les communautés de Corinthe et d’Ephèse. Après la première captivité de saint Paul, il aborda en Crète avec l’Apôtre qui l’y laissa jusqu’à ce qu’il l’envoie en Dalmatie. Après le martyre de saint Paul, Tite revint en Crète où, disent les byzantins, il mourut dans un âge très avancé (quatre-vingt-quatorze ans). Le corps de saint Tite resta dans la cathédrale de Gortyne jusqu’à ce que la cité fût détruite par les musulmans (823) ; on ne retrouva que la tête de Tite qui fut transportée à Venise où elle est vénérée à Saint-Marc.

bonne nuit

26 janvier, 2009

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Goldenrod

http://www.floralimages.co.uk/index2.htm

Pape Benoît: Saints Timothée et Tite, successeurs des apôtres

26 janvier, 2009

du site:

http://www.levangileauquotidien.org/www/main.php?language=FR&localTime=01/26/2009#

Pape Benoît XVI
Audience générale du 03/05/2006

Saints Timothée et Tite, successeurs des apôtres
      La communauté, née de l’annonce évangélique, reconnaît qu’elle est convoquée par la parole de ceux qui, les premiers, ont fait l’expérience du Seigneur et ont été envoyés par lui. Elle sait qu’elle peut compter sur la conduite des Douze, comme aussi sur celle de ceux qui, petit à petit, s’associent à eux comme successeurs dans le ministère de la Parole et le service de la communion. En conséquence, la communauté se sent engagée à transmettre aux autres la « joyeuse nouvelle » de la présence actuelle du Seigneur et de son mystère pascal, à l’oeuvre dans l’Esprit.

      On voit ceci bien mis en évidence dans les lettres pauliniennes : « Je vous ai transmis ce que j’ai moi-même reçu » (1Co 15,3). Et ceci est important. Saint Paul sait que, à l’origine, il a été appelé par le Christ, qu’il est un véritable apôtre et pourtant, pour lui aussi, ce qui compte fondamentalement c’est la fidélité à ce qu’il a reçu. Il ne voulait pas « inventer » un nouveau christianisme, pour ainsi dire « paulinien ». Aussi insiste-t-il : « Je vous ai transmis ce que j’ai moi-même reçu ». Il a transmis le don initial qui vient du Seigneur et est la vérité qui sauve. Puis, vers la fin de sa vie, il écrit à Timothée : « Tu es le dépositaire de l’Évangile, garde-le dans toute sa pureté, grâce à l’Esprit Saint qui habite en nous » (2Tm 1,14).

      C’est ce que montre avec efficacité aussi cet ancien témoignage de la foi chrétienne, écrit par Tertullien vers l’an 200 : « (Les apôtres) ont affirmé la foi en Jésus Christ et ont établi des Églises pour la Judée et, sitôt après, éparpillés dans le monde, ont annoncé la même doctrine et une même foi aux nations et donc ils ont fondé l’Église presque dans chaque ville. À partir de celles-ci, les autres Églises ont échangé et propagé leur foi et les semences de la doctrine, et elles l’échangent continuellement pour être vraiment des Églises. De cette manière, elles aussi sont réputées apostoliques en tant que descendance des Églises des apôtres ».

célébrer les heures: Comprends-tu vraiment ce que tu lis ? » Lire l’Ancien Testament aujourd’hui

26 janvier, 2009

du site:

http://www.spiritualite2000.com/page-1876.php

CÉLÉBRER LES HEURES
du Mai 2008

« Comprends-tu vraiment ce que tu lis ? » Lire l’Ancien Testament aujourd’hui
Danielle Jodoin


Il est légitime de se demander, comme chrétiens et chrétiennes, si la lecture de l’Ancien Testament est encore nécessaire. Pourquoi lire ces récits si peu édifiants ? Comment justifier le comportement des deux filles de Lot, neveu d’Abraham, le père des croyants, qui saoulent leur père pour obtenir de lui une descendance (Genèse 19, 30-38) ? Comment accepter que le roi David, choisi par Dieu, ordonne le meurtre d’Urie, le mari de Bethsabée (2 Samuel 11, 1-17) ? Et pourquoi Dieu ne réagit-il pas à la ruse malhonnête de Jacob et de sa mère Rébecca qui a permis de détourner la bénédiction d’Isaac (Genèse 27, 1-29) ?

Comme chrétiens, n’est-il pas difficile parfois de reprendre les psaumes et les cantiques bibliques pour en faire sa prière ? Comment comprendre un Dieu qui frappe les ennemis à la mâchoire et qui brise les dents des méchants (Psaume 3, 8) ? Comment peut-on proclamer ce cantique biblique qui met ces mots dans la bouche de Dieu : « Je les ai foulés dans ma colère, je les ai piétinés dans ma fureur. Leur jus a giclé sur mes habits, taché tous mes vêtements. » (Isaïe 63, 1-5, AT 31) Dieu est-il « tendre et miséricordieux, lent à la colère, plein d’amour et de fidélité » (Exode 34, 6) ou est-il un Dieu vengeur? : « C’est un Dieu jaloux et vengeur que Yahvé ! Il se venge, Yahvé, il est riche en colère ! Il se venge, Yahvé, de ses adversaires, il garde rancune à ses ennemis. » (Nahoum 1, 2, traduction de la Bible de Jérusalem)

HISTOIRES À ÉLIMINER OU HISTOIRE DE L’HUMANITÉ ?
L’Ancien Testament intimide, indispose ou indiffère. À cause de sa diversité et des difficultés de lecture qu’il présente, certains en abandonnent la lecture au profit du seul Nouveau Testament. Ce refus de la violence de l’Ancien Testament n’est-il pas révélateur du refus de la violence qui nous habite ? L’Ancien Testament n’est-il pas le miroir de notre humanité ?

L’Ancien Testament est constitué de récits d’hommes et de femmes qui ont tenté de servir Dieu au gré de leur obéissance et de leurs infidélités, de leur loyauté et de leurs trahisons, de leur amour et de leur haine. L’Ancien Testament parle de nous : l’être humain se retrouve dans la foi d’Abraham (Genèse 15, 6), dans les passions du roi David (2 Samuel 11, 2-5), dans le sentiment d’indignité de Jérémie (Jérémie 1, 6), dans la détresse de Job (Job 3, 11-23). Au-delà des crimes et des trahisons vétérotestamentaires, il y a toujours ce Dieu qui veut bénir et se faire proche de son peuple, malgré une certaine violence apparente. Le lecteur de l’Ancien Testament doit être capable de nuances, pour déceler le symbolique et le métaphorique des récits épiques.

L’Ancien Testament est aussi l’histoire de l’être humain qui tente de dire Dieu. On y retrouve, en certains passages, une théologie de la rétribution : Dieu bénit les justes et châtie les impies. Mais Jésus est venu raffiner la compréhension humaine de Dieu. Le Dieu de Jésus Christ, qui est le même que dans l’Ancien Testament, est un Père miséricordieux (Luc 15, 11-32). C’est la façon de parler de lui qui est différente.

UN GUIDE POUR COMPRENDRE LE NOUVEAU TESTAMENT ?
Négliger l’Ancien Testament signifie se priver d’une multitude de références qui aident à mieux comprendre le Nouveau Testament. La venue de Jésus s’inscrit dans l’histoire du salut d’Israël. Les apôtres et les disciples de Jésus attendaient un Messie qui les délivrerait du joug de l’occupation. Mais Jésus est mort en croix, une malédiction de Dieu aux yeux des Juifs (Deutéronome 21, 23 ; Galates 3, 13). Pour trouver réponse à ce qui leur arrivait, les premiers chrétiens ont puisé dans les Écritures ; ils y ont reconnu le Christ.

Osons l’admettre : notre non familiarité avec les textes de l’Ancien Testament se double de notre difficulté à l’interpréter. On ne sait que dire de ces textes ; alors, on les ignore. Éliminer les récits compromettants de l’Ancien Testament résoudrait-il toutes les difficultés? Je ne le crois pas. Alors que, par crainte et par malaise, on se prive de lire l’Ancien Testament, une plus grande familiarité avec lui pourrait permettre une meilleure compréhension du Nouveau Testament. Comme dans l’épisode de Philippe et de l’eunuque éthiopien (Actes 8, 26-35), l’Ancien Testament ne pourrait-il pas devenir un guide dans notre lecture du Nouveau ? Pour que l’Ancien Testament devienne ce guide de lecture, il faut d’abord oser le lire, préférablement avec d’autres, tout comme l’Éthiopien qui comprend mieux avec Philippe. Ainsi nos lectures s’éclaireront mutuellement.

Les diverses saveurs du Nouveau Testament ne se dévoilent pleinement qu’en ayant goûté à l’« aigre-doux » de l’Ancien Testament. Comment comprendre le deuxième acte d’une pièce de théâtre si on a manqué la première partie ? Le premier acte n’est pas complet sans le deuxième acte, tout comme le deuxième acte ne se comprend pas sans le premier. Ancien et Nouveau Testament sont les deux actes d’une même histoire : l’histoire de l’humanité qui cherche à reconnaître le Dieu d’Abraham, d’Isaac, de Jacob et de Jésus dans leur vie.

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1. Isaac, en accordant la bénédiction à Jacob, lui lègue ses droits. Jacob devient le successeur légitime d’Isaac, alors que ce droit revenait au fils aîné, Ésaü.

2. Un condamné, qu’il soit pendu à un arbre (Deutéronome) ou crucifié sur une croix, était une malédiction de Dieu.

bonne nuit et bonne fête de la conversion de Saint Paul

25 janvier, 2009

bonne nuit et bonne fête de la conversion de Saint Paul dans image bon nuit, jour, dimanche etc. giant-panda-cobb-680795-sw

Panda Yawning, Kunming, China
Photograph by Jodi Cobb

A giant panda (Ailuropoda melanoleuca) yawns in its enclosure at the Yuantong Zoo in Kunming, China. Wild pandas live only in remote, mountainous regions in central China. These high forests of bamboo (their primary food) are cool and wet—just as pandas like it.

(Photo shot on assignment for the National Geographic book Journey into China, 1982)

http://photography.nationalgeographic.com/photography/photo-of-the-day

Sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix : « Laissant dans la barque leur père…, ils partirent derrière lui »

25 janvier, 2009

du site:

http://www.levangileauquotidien.org/www/main.php?language=FR&localTime=01/25/2009#

Sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix [Edith Stein] (1891-1942), carmélite, martyre, co-patronne de l’Europe
Pour la première profession de soeur Myriam de Sainte-Thérèse (trad. Source cachée, p. 255)

« Laissant dans la barque leur père…, ils partirent derrière lui »
      Celui qui se laisse conduire comme un enfant par le lien de la sainte obéissance, celui-là arrivera dans le Royaume de Dieu promis aux « tout-petits » (Mt 19,4). Cette obéissance a conduit Marie, la fille de roi, de la maison de David, dans la modeste maisonnette du pauvre charpentier de Nazareth ; elle a entraîné les deux êtres les plus saints du monde hors de l’enceinte protectrice de leur humble foyer sur les grand-routes jusque dans l’étable de Bethléem ; l’obéissance a déposé le Fils de Dieu dans la crèche.

      Dans une pauvreté librement choisie, le Sauveur et sa mère ont parcouru les routes de Judée et de Galilée et ont vécu de l’aumône des croyants. Nu et dépouillé, le Seigneur a été suspendu à la croix et a remis le soin de sa mère à l’amour de son disciple (Jn 19,25s).

      Voilà pourquoi il demande la pauvreté à ceux qui veulent le suivre. Le coeur doit être libre de tout attachement aux biens terrestres, il ne doit pas s’en soucier, ni en être dépendant, ni les désirer, s’il veut appartenir sans partage à l’Époux divin.

Conversion of Saint Paul

24 janvier, 2009

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Bible Historiale_conversion of Paul Artwork: Conversion of Saul, The Artist: UNKNOWN; Illustrator of Petrus Comestor’s ‘Bible Historiale’, France, 1372 ;

http://www.artbible.net/2NT/Act0901_Saul_Conversion/index.htm

SAINT PAUL, LE PASSIONNÉ, LE FOU DU CHRIST

24 janvier, 2009

du site:

http://www.dieu-parmi-nous.com/NIC/Conversion.de.Paul.pdf

SAINT PAUL, LE PASSIONNÉ, LE FOU DU CHRIST

Conversion de saint Paul, 25 janvier

La conversion de Paul* de Tarse, ce juif convaincu, fervent disciple de Moïse et des grands serviteurs de Dieu au sein du judaïsme, est un modèle pour chacun de nous, même s’il lui a fallu en tomber en bas de son cheval alors qu’il persécutait des chrétiens ! Sa conversion est tellement importante qu’on la fête spécialement le 25 janvier. Elle est là, juste un mois après Noël, jour pour jour, comme une célébration renouvelée de la naissance de Dieu fait homme. La vraie fête de saint Paul* est à la fin du mois de juin. L’adhésion de Paul au Christ est en effet tellement riche et profonde qu’elle regroupe aujourd’hui tous les chrétiens durant la Semaine annuelle de prières pour l’Unité qui a lieu chaque année à la fin du mois de janvier pour honorer cette conversion exemplaire et phénoménale à la fois. Les chrétiens se rassemblent depuis près d’un siècle pour demander à Dieu d’arriver un jour à ce que nous soyons tous unis comme l’a tant souhaité Jésus lui-même. C’est ce que nous rapporte dans son évangile saint Jean, dans l’une des plus belles pages de l’histoire humaine. Le Fils de Dieu s’adresse à son Père la veille de sa Passion* : « Je prie pour que tous soient un, Père, qu’ils soient unis à nous, comme toi tu es en moi et moi en toi.. Qu’ils soient un pour que le monde croie que tu m’as envoyé ». Or, c’est terrible ce qui nous est arrivé à nous chrétiens depuis quelques siècles en dépit de cette admirable prière de Jésus. Nous sommes tellement divisés que j’ai entendu dire qu’il y aurait maintenant plus de 32,000 Églises chrétiennes différentes.et séparées. Mais heureusement, notre Église catholique, quant à elle, en dépit des soubresauts qu’elle éprouve, demeure unie. Elle comprend même une vingtaine d’Églises unies au pape, l’évêque de Rome, successeur de Pierre*. Ces Églises conservent pour ainsi dire leur autonomie sous la juridiction d’un patriarche. Certains patriarches sont parfois nommés cardinaux Nous n’y
pensons pas assez et presque tout le monde l’ignore.

Je vous mentionne donc quelques-unes de ces Églises où il fait bon aller de temps à autres pour y communier, nous latins, avec nos frères unis: l’Église Chaldéenne catholique d’Irak, l’Église Maronite et l’Église Melkite du Moyen-Orient, l’Église Arménienne catholique, les Églises Syro-Malabar et Syro-Malankar de l’Inde, et beaucoup d’Églises importantes commel’Église Ukrainienne catholique de rite byzantin. Ces Églises unies à notre Église latinepréfigurent, avec toutes les autres Églises unies autour de l’évêque de Rome, l’union à venir des anciennes Églises apostoliques et de la grande Église Orthodoxe.

N’oublions jamais que nos frères Orthodoxes non unis à Rome demeurent toujours unis entre eux; leurs Églises dites autocéphales, ou nationales, étant fidèles les unes aux autres, fidèles à une tradition tout à fait semblable à celle des catholiques et qui s’exprime en particulier par leur attachement au Patriarche oecuménique qui a son siège au coeur de la Grande Orthodoxie, à Constantinople, ville maintenant musulmane depuis le XVe siècle sous le nom d’Istambul, dans ce pays devenu musulman à plus de 99%. Nous formons, nous catholiques, plus de la moitié des chrétiens du monde. Ce qui nous unit, c’est tout d’abord évidemment le Christ lui-même. Mais nous attachons aussi beaucoup d’importance à ces paroles de Jésus à l’Apôtre Pierre : « Pierre, tu es Pierre et sur cette pîerreje bâtirai mon Église, et les forces de l’enfer ne l’emporteront jamais contre elle ».

Pour nous, Pierre* est et demeure le premier pasteur de l’Église universelle, le premier pape, celui auquel le Christ a dit : « Sois le berger de mes brebis ». Notre coeur de chrétiens est toujours meurtri en voyant tous nos frères souvent si fervents et ardents qui n’arrivent pas à saisir combien nous les aimons et combien nous voudrions tant être tous ensemble, égaux et fraternels comme Jésus l’a souhaité.

La Semaine de prières pour l’unité, fondée en France par l’abbé Paul Couturier*, permet aux uns et aux autres de se mieux connaître en priant ensemble, comme Jésus l’a demandé à son Père il y a près de deux mille ans. N’oublions jamais que la connaissance fervente engendre
l’amour réciproque.
Saint Paul* a admirablement parlé de l’unité au chapitre 4 de sa très belle lettre adressée aux habitants de la ville d’Éphèse. On sent chez saint Paul tout le feu que le Christ est venu porter sur la terre. Son âme est brûlante de ce feu qui nous émeut toujours après deux millénaires : « Nous parviendrons tous ensemble à l’unité de notre foi et de notre
connaissance du Fils de Dieu. Nous deviendrons des adultes dont le développement atteindra à la stature parfaite du Christ. Alors, nous ne serons plus des enfants, emportés par les vagues et poussés çà et là par n’importe quel vent d’enseignement répandu par des hommes trompeurs, qui entraînent les autres dans l’erreur par les ruses qu’ils inventent.

Au contraire, en proclamant la vérité avec amour, nous grandirons en tout vers le Christ qui est la tête. C’est grâce à lui que les différentes parties du corps sont solidement assemblées et que le corps entier est bien uni par toutes les jointures dont il est pourvu. Ainsi, lorsque chaque partie agit comme elle doit, le corps entier grandit et se développe par l’amour ».

Comme tous ceux qui aiment saint Paul l’ont dit et répété, la personne de ce très grand saint, ses enseignements et son désir fantastique de communiquer sa foi sont extrêmement attachants. Tout nous émerveille chez ce juif miraculeusement converti. C’est saint Luc qui nous raconte dans les Actes des Apôtres cette conversion très étonnante que l’on retrouve dans la vie de nombreux autres chrétiens au cours des siècles. Ce sont des conversions subites comme celle d’Alphonse Ratisbonne au XIXe siècle, d’André Frossard au XXe siècle.

On trouve celle de saint Paul au chapitre 9 des Actes des Apôtres. C’est tellement spécial
que, comme le dit bien Joseph Holzner dans son admirable « Paul de Tarse », à la page 47 : «La critique, hostile au surnaturel, essaie d’expliquer la conversion de saint Paul et sa nouvelle
conception du Christ de façon exclusivement psychologique».
Or Holzner, après avoir contredit cette opinion réductrice, reprend de façon magistrale le récit de saint Luc dans les Actes: « De lui-même saint Paul ne serait jamais devenu chrétien » écrit Holzner. Il s’approchait de Damas où il devait commettre un nouveau crime. Mais l’heure de son revirement était proche. Les yeux de Saul commençaient à lui faire mal… C’est alors que se produisit l’événement inouï, que personne n’expliquera jamais. Soudain une lumière céleste resplendit autour de lui. Les chevaux se cabrent, se jettent sur le côté… L’arc enflammé se referme au-dessus de lui. Dans cette apparition de feu il voit une face, celle d’un « homme céleste » (1 Cor. 15, 48).

Un regard se pose sur lui, un regard d’éternité où se mêlent la sévérité et la tristesse, la noblesse et la douceur. Sous ce regard de feu, toute résistance s’évanouit. Et une voix lui parle dans la langue de ses pères (Actes, 26, 14) : « Saul ! Saul ! pourquoi me persécutes-tu ? En un éclair il comprend : Ma cause est perdue ! « Qui es-tu, Seigneur ? » Voici que tombe le mot libérateur : « Je suis Jésus ! » et puis comme un doux reproche : « Que tu persécutes ! » À cet instant, le visage transfiguré du Christ lui apparaît comme couvert de sang et de blessures, sillonné de lignes rouges. Le sang des martyrs qu’il avait répandu coulait de cette face goutte à goutte… Alors jaillit du plus profond de son être une source, dont les flots inondèrent son âme de cette « lumière dans laquelle resplendit la connaissance de la gloire de Dieu imprimée sur la face du Christ » (2 Cor. 4, 6).

La lumière de la foi brillait en lui. Une force mystérieuse faisait irruption dans son âme; une vie nouvelle commençait. Il entrait dans un monde supérieur. (…) Saint Paul n’aura jamais le moindre doute au sujet de ce qu’il a vécu pendant ces quelques instants. Sa conviction demeurera inébranlable : il avait réellement vu le Ressuscité et il lui avait parlé. … Quand Paul
se relève, il est disciple de Jésus pour toujours. De cette bonté du Christ à son égard, Paul tirera immédiatement une conclusion : ce qui importe, ce n’est pas de vouloir, ni de courir, c’est uniquement la miséricorde de Dieu (Rom. 9, 16)….
Le fait que le Christ ressuscité lui soit apparu, non pas sous les traits de celui qui châtie et qui venge, mais avec une face empreinte de miséricorde et de bonté (Tit. 3, 5), confirme saint Paul dans l’idée que la colère de Dieu contre les hommes s’est transformée en amour, grâce au Crucifié. »

Sources : J. Holzner, « Paul de Tarse », Alsatia, réédité par Pierre Téqui, 1997.

M. Villain, « L’abbé Paul Couturier », Casterman, 1964.

25 janvier – Conversion de Saint Paul

24 janvier, 2009

du site:
http://missel.free.fr/Sanctoral/01/25.php

25 janvier

Conversion de St Paul
Evêque et docteur de l’Eglise

Sur la route de Damas, à la tête d’une troupe de fanatiques, chemine un homme de trente ans, qu’on appelle alors Saul (plus exactement Shaoul). Juif de race, grec de fréquentation, et politiquement romain, il a bénéficié de trois cultures, il connait le grec, l’araméen et l’hébreu. Il revendique une double citoyenneté, celle de Tarse1 et celle de Rome. A Tarse, sa ville natale, il n’a fréquenté que les écoles de grammaire, puis il est allé chercher à Jérusalem sa culture supérieure à l’école de Gamaliel2. Moins tolérant que son maître il s’est vite mué en persécuteur des chrétiens. On le voit garder les vêtements de ceux qui lapident Etienne, ravager l’Eglise de Jérusalem et obtenir un mandat officiel pour engager des poursuites contre les chrétiens de Damas.

Avant de parvenir à Damas, Saul rencontre le Christ et sa destinée en est toute changée. De ce grand événement, nous possédons trois récits inspirés : saint Paul rapporte lui-même les faits dans son discours apologétique aux Juifs de Jérusalem et dans son éloquente plaidoirie devant le roi Agrippa ; saint Luc raconte cet épisode au début des Actes des Apôtres.

 Ainsi, Saul voit apparaître dans la gloire le Christ ressuscité. Saul n’est pas un incroyant qui découvre Dieu, ni un pécheur qui veut se libérer de ses fautes, de ses négligences ou de son indifférence. S’il se convertit, c’est plus par un dépassement de sa foi première que par une répudiation de ses erreurs, qu’un retour à l’innocence perdue. Il croyait à la Loi et aux prophètes, il croyait que les promesses divines se réaliseraient et que le Messie viendrait. Dans sa conversion, il apprend et accepte, pour en faire la règle de sa vie, que Alais il ne croyait pas en Jésus! Il n’avait pas saisi que Jésus est le véritable accomplissement des prophéties, le propre Fils de Dieu, le Sauveur du monde, le ressuscité du matin de Pâques. Passer du judaïsme au christianisme n’était donc pas renier le passé religieux d’Israël mais le retrouver transfiguré dans ses providentiels achèvements.

On ne saurait trop insister sur le caractère personnel de ce brusque face à face. Saul signale la soudaine irruption d’une lumière qui dépasse l’éclat du plein midi et qui l’enveloppe ainsi que son escorte. Un choc violent les renverse tous à terre, tandis qu’ils entendent le son d’une voix. Mais la lumière et le langage demeurent indistincts pour son entourage. Lui seul voit quelqu’un dans la gloire et perçoit nettement le message qui lui est exclusivement destiné. Celui qui interpelle si familièrement son adversaire montre qu’il a pénétré jusqu’à ses intentions les plus secrètes : c’est le Christ qu’il poursuit et qu’il atteint dans les chrétiens : « Je suis Jésus, celui que tu persécutes. »

La formulation de l’identité s’accompagne d’une invitation à la docilité : il est temps de mettre fin aux égarements d’une âme que vient stimuler l’aiguillon de la grâce. Saul n’hésitera pas à se livrer sur-le-champ en s’écriant : « Seigneur, que voulez-vous que je fasse? »

Trois faits semblent avoir particulièrement impressionné l’âme de saint Paul au chemin de Damas : la vie du Christ dans la gloire, sa présence mystérieuse dans ses fidèles, et son retour anticipé. Le Christ est donc simultanément le personnage transcendant du ciel, de l’histoire et de l’apocalypse. Sous l’effet de la lumière intérieure qui l’éclaire soudain sur la portée des Ecritures, Saul voit dans le Christ l’aboutissement de l’Ancien Testament et la réalisation des prophéties. Saul sait maintenant que les longues préparations sont terminées : l’humanité se trouve désormais engagée dans cette période qu’il désignera par « la plénitude des temps »

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1 Tarse (l’actuelle Tarsus en Turquie) est une ville de Cilicie plane. Située sur les rives du Cydnos, près d’un lac relié à la mer par un canal, Tarse fut, au deuxième millénaire, la capitale du royaume de Kizzuwatna ; dominée par les Hittites, puis annexée à l’empire assyrien au VIII° siècle, elle fut ruinée par Sennachérib en 696 à la suite d’une révolte. Après la conquête d’Alexandre, Tarse fit partie de l’empire séleucide. On sait qu’elle se révolta, en même temps que Mallos, parce qu’Antiochus IV Epiphane en avait donné les revenus à sa concubine Antiochis (II Maccabées, IV 30). A l’époque romaine, Tarse qui est la métropole de la province de Cilicie, abritait une importante communauté juive.

2 Gamaliel était un pharisien très influent, « docteur de la Loi, respecté de tout le peuple » (Actes des Apôtres, V 34). Chef d’une école rabbinique, il fut le maître de saint Paul (Actes des Apôtres, XXII 3). Gamaliel était partisan de l’enseignement de Hillel qui représentait dans l’interprétation de la Loi le courant le plus libéral ; ainsi autorisait-il à épouser une femme sur l’avis de décès du mari rapporté par un seul témoin. Gamaliel était membre du Sanhédrin lors de l’arrestation des Apôtres (Actes des Apôtres, V 34), et c’est grâce à son intervention prudente et lucide, qu’ils échappèrent à la condamnation capitale. Il mourut en 70.

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