Archive pour le 5 janvier, 2009

Fête de l’Epiphanie : par André Vingt-Trois Archevêque de Paris – dimanche 7 janvier 2007

5 janvier, 2009

du site:

http://www.catholique-paris.com/276-3-Fete-de-l-Epiphanie.html

Fête de l’Epiphanie 
 
4 janvier

Le premier dimanche après le 1er Janvier, l’Epiphanie célèbre la présentation de Jésus aux trois Rois mages. Le mot Epiphanie désigne la manifestation de Dieu aux hommes en la personne de Jésus-Christ, et plus précisément, sa venue dans le monde en un temps historique donné. C’est le sens profond de la fête de l’Épiphanie qui, avec l’évocation des mages venus d’Orient, rappelle également la dimension universelle du message évangélique. Le mystère de Noël et de l’Epiphanie constitue, à l’intérieur de l’année liturgique, comme le commencement de l’œuvre de notre salut, qui a son point culminant à Pâques et à la Pentecôte.
« L’Epiphanie fait partie du cycle des manifestations du Christ en ses premiers temps. Ces manifestations ont commencé par la Nativité, elles se poursuivent par l’Epiphanie que nous fêtons aujourd’hui, elles se continuent par le baptême du Christ où le Seigneur va être manifesté comme le Messie, le Fils bien-aimé du Père. Ce cycle se conclura le dimanche suivant par la lecture des Noces de Cana qui sont, dans l’évangile selon saint Jean, le premier signe par lequel le Christ manifeste que le temps du Royaume est arrivé. Dans ce cycle de manifestations, l’Epiphanie joue un rôle très particulier. Dans la nuit de la Nativité, les bergers ont été conduits par la voix de l’Ange vers le nouveau-né emmailloté dans une mangeoire, et nous savons que, dans le langage biblique, la voix de l’Ange, c’est la voix de Dieu. C’est Dieu lui-même qui appelle des membres de son peuple et qui les conduit à venir reconnaître le Messie dans l’enfant nouveau-né.

Avec les Mages, nous sommes dans une autre construction. Ce n’est pas la voix de Dieu qui les a appelés à venir, c’est une étoile. Qu’est-ce que l’Evangile veut nous faire comprendre en nous montrant ces trois hommes venus de pays lointains en suivant une étoile ? Il veut nous faire comprendre, -sans exclure que leur intelligence ait été soutenue et aidée par la lumière de Dieu -, elle veut nous faire comprendre que c’est par leur recherche, leur réflexion, leur désir de progresser dans la connaissance de la vérité, qu’ils ont fait ce long chemin et qu’ils viennent à la rencontre de celui dont on leur a dit qu’il serait le Messie, le Roi des Juifs qui vient de naître. D’une certaine façon, on peut considérer que le point de départ de ces hommes n’est pas la révélation biblique : ils ne s’inscrivent pas dans la tradition des prédications prophétiques, ils ne s’inscrivent pas dans l’annonce prophétique du Messie ; ils s’inscrivent dans un autre mouvement qui est la recherche de l’intelligence humaine vers plus de vérité et d’authenticité pour l’existence des hommes. Ils savent cependant que ce Roi des Juifs dont ils ont découvert qu’il venait de naître, serait quelqu’un d’exceptionnel.

La tradition chrétienne a interprété cette réflexion, cette recherche de la vérité, comme un signe théologique proposé à notre réflexion. Que signifie ce signe des mages suivant l’étoile ? Il signifie que l’homme de bonne volonté qui suit avec rigueur les critères de l’intelligence humaine peut parvenir à trouver le chemin vers Dieu ; que l’homme fidèle à sa conscience et guidé par son intelligence peut être conduit vers Dieu, non pas parce qu’il se passerait quelque chose de miraculeux mais tout simplement parce que, – nous le savons par la foi que nous avons dans l’Ecriture -, Dieu a créé l’homme à son image, et cette image de Dieu qui repose dans l’homme rend l’homme non pas seulement capable de rencontrer Dieu mais vraiment désireux de rencontrer Dieu.

Ainsi, nous sommes invités à ne pas considérer tout le travail de l’intelligence humaine comme une espèce de labeur sans grande signification pour organiser le monde le moins mal possible, mais à y reconnaître aussi une démarche vers la connaissance de la vérité plénière qui est le Christ. C’est ainsi que les Pères anciens ont interprété tout l’effort de la philosophie grecque en reconnaissant qu’il y avait dans cette recherche de la vérité une démarche qui conduisait vers la sagesse, et que cette sagesse ne pouvait être quelqu’un d’autre que Dieu lui-même. Ainsi encore, ces mages symbolisent l’ouverture universelle de la manifestation de Dieu en ce monde.

Si nous sommes aujourd’hui disciples du Christ, c’est précisément parce que le Mystère qui avait été caché aux générations antérieures a été dévoilé dans le Christ, comme nous le dit saint Paul ; c’est parce que les Nations païennes ont été associées à la Promesse et à l’Alliance ; c’est parce que nous avons été gratuitement introduits dans ce Mystère d’Alliance que nous pouvons à notre tour nous reconnaître dans Jésus, le Messie de Bethléem. C’est dire que tout acte de foi dans le Christ, toute reconnaissance du signe messianique donné dans l’enfant couché dans une mangeoire, s’accompagne inévitablement d’une exultation car nous découvrons et nous comprenons que l’amour infini de Dieu est ouvert à tous les hommes. »

+ André Vingt-Trois Archevêque de Paris – dimanche 7 janvier 2007
 

pour l’Italie, la fête de l’Épiphanie est demain 6 janvier (religieux et civil)

5 janvier, 2009

pour l'Italie, la fête de l'Épiphanie est demain 6 janvier (religieux et civil) dans images sacrée

Mat-02,01-The magis, Les mages » 3-Adoration
austria/vienna/libraries/oesterreichische_nationalbibliothek/

http://www.artbible.net/3JC/-Mat-02,01-The%20magis,%20Les%20mages/index.html

6 janvier 2008 – Pape Benoît: homélie pour l’Épiphanie

5 janvier, 2009

du site:

http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/homilies/2008/documents/hf_ben-xvi_hom_20080106_epifania_fr.html

CHAPELLE PAPALE EN LA SOLENNITÉ DE L’ÉPIPHANIE DU SEIGNEUR

HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT XVI

Basilique Vaticane
Dimanche 6 janvier 2008   

Chers frères et sœurs,

Nous célébrons aujourd’hui le Christ, Lumière du monde, et sa manifestation aux nations. Le jour de Noël, le  message  de la liturgie retentissait ainsi:  « Hodie descendit lux magna super terram – Aujourd’hui, une grande lumière descend sur la terre » (Missel Romain). A Bethléem, cette « grande lumière » apparut à un petit groupe de personnes, un minuscule « reste d’Israël »:  la Vierge Marie, son époux Joseph et quelques pasteurs. Une humble lumière, dans le style du vrai Dieu:  une petite flamme allumée dans la nuit:  un nouveau-né fragile qui pleure dans le silence du monde… Mais l’hymne de louange des multitudes célestes, qui chantaient gloire et paix, accompagnait cette naissance cachée et inconnue (cf. Lc 2, 13-14).

Ainsi cette lumière, bien que modeste dans son apparition sur la terre, se projetait avec force dans les cieux:  la naissance du Roi des Juifs avait été annoncée par l’apparition d’une étoile, visible de très loin. Tel fut le témoignage de « plusieurs Mages » venus d’Orient à Jérusalem, peu après la naissance de Jésus, au temps du roi Hérode (cf. Mt 2, 1-2). Encore une fois, le ciel et la terre, le cosmos et l’histoire s’appellent et se répondent. Les antiques prophéties se retrouvent dans le langage des astres. « Un astre issu de Jacob devient chef, / un sceptre se lève, issu d’Israël » (Nb 24, 17), avait annoncé le voyant païen Balaam, appelé à maudire le peuple d’Israël, mais qui en revanche le bénit, car – Dieu lui révéla – « ce peuple [...] est béni » (Nb 22, 12). Chromace d’Aquilée, dans son commentaire à l’Evangile de Matthieu, mettant en relation Balaam avec les Mages, écrit:  « Celui-ci prophétisa que le Christ serait venu; et ces derniers le virent avec les yeux de la foi ». Et il ajoute une observation importante:  « L’étoile était vue par tous, mais tous n’en comprirent pas le sens. De la même manière, le Seigneur notre Sauveur est né pour tous, mais tous ne l’ont pas accueilli (ibid., 4, 1-2). Dans une perspective historique, apparaît ici la signification du symbole de la lumière appliqué à la naissance du Christ:  il exprime la bénédiction particulière de Dieu sur la descendance d’Abraham, destinée à s’étendre à tous les peuples de la terre.

L’événement évangélique que nous rappelons dans l’Epiphanie – la visite des Mages à l’Enfant Jésus à Bethléem – nous renvoie ainsi aux origines de l’histoire du peuple de Dieu, c’est-à-dire à l’appel d’Abraham. Nous sommes au 12 chapitre du Livre de la Genèse. Les 11 premiers chapitres sont comme de grandes fresques qui répondent à plusieurs questions fondamentales de l’humanité:  quelle est l’origine de l’univers et du genre humain? D’où vient le mal? Pourquoi y a-t-il plusieurs langues et civilisations? Parmi les récits du début de la Bible, apparaît une première « alliance », établie par Dieu avec Noé, après le déluge. Il s’agit d’une alliance universelle, qui concerne toute l’humanité:  le nouveau pacte avec la famille de Noé est en même temps un pacte avec « toute chair ». Ensuite, avant l’appel d’Abraham, on trouve une autre grande fresque très importante pour comprendre  le  sens de l’Epiphanie:  celle de la tour de Babel. Le texte sacré affirme qu’à l’origine « tout le monde se servait d’une même langue et des mêmes mots » (Gn 11, 1). Puis les hommes dirent:  « Allons! Bâtissons-nous une ville et une tour dont le sommet pénètre les cieux!  Faisons-nous  un  nom  et  ne soyons pas dispersés sur toute la terre! » (Gn 11, 4). La conséquence de ce péché d’orgueil, semblable à celui d’Adam et Eve, fut la confusion des langues et la dispersion de l’humanité sur toute la terre (cf. Gn 11, 7-8). Voilà ce que signifie « Babel », et ce fut une sorte de malédiction semblable à celle d’Adam et Eve chassés du paradis terrestre.

A ce point, commence l’histoire de la bénédiction, avec l’appel d’Abraham:  c’est le commencement du grand dessein de Dieu pour faire de l’humanité une famille, à travers l’alliance avec un peuple nouveau, qu’Il a choisi pour qu’il soit une bénédiction parmi toutes les nations (cf. Gn 12, 1-3). Ce plan divin est encore en cours et a atteint son moment culminant dans le mystère du Christ. Depuis ce moment, les « temps derniers » ont commencé, au sens où le dessein a été pleinement révélé et réalisé dans le Christ, mais il demande à être accueilli par l’histoire humaine, qui reste toujours une histoire de fidélité de la part de Dieu et, malheureusement, également d’infidélité de notre part à nous, les hommes. L’Eglise elle-même, dépositaire de la bénédiction, est sainte et composée de pécheurs, marquée par la tension entre le « déjà » et le « pas encore ». Dans la plénitude des temps, Jésus Christ est venu conduire l’alliance à son accomplissement:  Lui-même, vrai Dieu et vrai homme, est le Sacrement de la fidélité de Dieu à son dessein de salut pour l’humanité tout entière, pour nous tous.

L’arrivée des Mages d’Orient à Bethléem, pour adorer le Messie nouveau-né, est le signe de la manifestation du Roi universel aux peuples et à tous les hommes qui cherchent la vérité. C’est le début d’un mouvement opposé à celui de Babel:  de la confusion à la compréhension, de la dispersion à la réconciliation. Nous entrevoyons ainsi un lien entre l’Epiphanie et la Pentecôte:  si le Noël du Christ, qui est le Chef, est également le Noël de l’Eglise, son corps, nous voyons dans les Mages les peuples qui se joignent au reste d’Israël, préannonçant le grand signe de l’ »Eglise polyglotte », réalisé par l’Esprit Saint cinquante jours après Pâques. L’amour fidèle et tenace de Dieu, qui ne manque jamais à son alliance, de génération en génération. C’est le « mystère » dont parle saint Paul dans ses Lettres, également dans le passage de la Lettre aux Ephésiens qui vient d’être proclamé:  l’Apôtre affirme que ce mystère « lui a été fait connaître par révélation » (cf. Ep 3, 3) et qu’il est chargé de le faire connaître.

Ce « mystère » de la fidélité de Dieu constitue l’espérance de l’histoire. Il est certes marqué par des mouvements de divisions et des abus de pouvoir, qui déchirent l’humanité à cause du péché et du conflit des égoïsmes. Dans l’histoire, l’Eglise est au service de ce « mystère » de bénédiction pour l’humanité tout entière. Dans ce mystère de fidélité de Dieu, l’Eglise n’accomplit pleinement sa mission que lorsque se reflète en elle la lumière du Christ Seigneur, et qu’elle aide ainsi les peuples du monde sur la voie de la paix et du progrès authentique. En effet, la parole de Dieu révélée par l’intermédiaire du prophète Isaïe reste toujours valable:  « … les ténèbres s’étendent sur la terre, / et l’obscurité sur les peuples » (Is 60, 2). Ce que le prophète annonce à Jérusalem s’accomplit dans l’Eglise du Christ:  « Les nations marcheront à ta lumière et  les  rois  à  ta clarté naissante » (Is 60, 3).

Avec Jésus Christ, la bénédiction d’Abraham s’est étendue à tous les peuples, à l’Eglise universelle comme nouvel Israël qui accueille dans son sein l’humanité tout entière. Aujourd’hui aussi, pourtant, ce que disait le prophète reste vrai dans beaucoup de sens:  « l’obscurité s’étend sur les peuples » et notre histoire. On ne peut pas dire, en effet, que la mondialisation soit synonyme d’ordre mondial, bien au contraire. Les conflits pour la suprématie économique et la domination des ressources énergétiques, hydriques et des matières premières rendent difficile le travail de ceux qui, à tous les niveaux, s’efforcent de construire un monde juste et solidaire. Il y a besoin d’une espérance plus grande, qui permette de préférer le bien commun de tous au luxe d’un petit nombre et à la misère d’un grand nombre. « Cette grande espérance ne peut être que Dieu… non pas n’importe quel dieu, mais le Dieu qui possède un visage humain » (Spe salvi, n. 31):  le Dieu qui s’est manifesté dans l’Enfant de Bethléem et dans le Crucifié-Ressuscité. S’il existe une grande espérance, on peut persévérer dans la sobriété. Si la véritable espérance manque, on recherche le bonheur dans l’ivresse du superflu, dans les excès, et l’on se ruine soi-même, ainsi que le monde. La modération n’est donc pas seulement une règle ascétique, mais également une voie de salut pour l’humanité. Il est désormais évident que ce n’est qu’en adoptant un style de vie sobre, accompagné par un engagement sérieux pour une distribution équitable des richesses, qu’il sera possible d’instaurer une ordre de développement juste et durable. C’est pourquoi il y a besoin d’hommes qui nourrissent une grande espérance et qui possèdent donc beaucoup de courage. Le courage des Mages, qui entreprirent un long voyage en suivant une étoile, et qui surent s’agenouiller devant un Enfant et lui offrir leurs dons précieux. Nous avons tous besoin de ce courage, ancré à une solide espérance. Que Marie nous l’obtienne, en nous accompagnant au cours de notre pèlerinage terrestre par sa protection maternelle. Amen!

par Sandro Magister : A Gaza le Vatican hisse le drapeau blanc

5 janvier, 2009

dal sito:

http://chiesa.espresso.repubblica.it/articolo/213171?fr=y 

A Gaza le Vatican hisse le drapeau blanc

Le Hamas refuse à Israël le droit d’exister. Mais, selon la diplomatie pontificale, l’état juif a tort de défendre sa vie par les armes. Le Custode de la Terre Sainte révèle les raisonnements qui sous-tendent la politique de l’Eglise au Proche-Orient

par Sandro Magister 

ROMA, le 4 janvier 2009 – Plusieurs fois, pendant la période des fêtes, Benoît XVI est intervenu contre la guerre qui a Gaza pour épicentre.

Mais ce qu’il a dit est tombé dans le vide. Un insuccès qui n’est pas nouveau pour les autorités du Saint Siège quand elles abordent la question d’Israël.

En plus de trois ans de pontificat, Benoît XVI a innové quant aux rapports entre les religions chrétienne et juive, au risque d’incompréhensions et de difficultés, chez les catholiques comme chez les juifs.

Mais, dans le même temps, la politique du Vatican vis-à-vis d’Israël semble avoir peu ou pas changé.

La seule évolution, marginale, porte sur le ton. Il y a deux ans encore, le cardinal Angelo Sodano étant secrétaire d’état et Mario Agnes directeur de l’ »Osservatore Romano », Israël était critiqué sans cesse, gravement, parfois agressivement. C’est fini aujourd’hui. Sous le cardinal Tarcisio Bertone, la secrétairerie d’état a adouci le ton et « L’Osservatore Romano », dirigé par Giovanni Maria Vian, a cessé de lancer des invectives, élargissant l’espace du débat religieux et culturel.

Mais la politique générale n’a pas changé. Les autorités de l’Eglise catholique ne défendent certes pas l’existence d’Israël – que ses ennemis veulent anéantir et qui est l’enjeu véritable et final du conflit – avec la détermination claire et très forte qu’elles montrent quand elles élèvent la voix pour défendre les principes “non négociables” concernant la vie humaine.

On l’a vu ces jours-ci. Les autorités de l’Eglise et Benoît XVI lui-même ont élevé la voix pour condamner « la violence massive qui a éclaté dans la bande de Gaza en réponse à une autre violence » seulement quand Israël s’est mis à y bombarder les positions du mouvement terroriste Hamas. Pas avant, pas quand le Hamas consolidait sa domination féroce sur Gaza, massacrait les musulmans fidèles au président Abu Mazen, humiliait les minuscules communautés chrétiennes, lançait chaque jour des dizaines de missiles sur les populations israéliennes qui vivent près de la bande.

Jamais les autorités du Vatican n’ont déclenché l’alarme rouge à propos du Hamas et de sa « mission » affichée de rayer l’état juif de la face de la terre, du Hamas avant-poste des visées expansionnistes de l’Iran au Proche-Orient, du Hamas allié du Hezbollah et de la Syrie. Jamais elles n’ont montré qu’elles voyaient en lui un risque mortel pour Israël, un obstacle à la naissance d’un état palestinien, en plus d’un cauchemar pour les régimes arabes de la région, de l’Egypte à la Jordanie et à l’Arabie Saoudite.

Un commentaire publié à la une de « L’Osservatore Romano » du 29-30 décembre sous la signature de Luca M. Possati et contrôlé mot à mot par la secrétairerie d’état du Vatican, affirme que « pour l’état juif, la seule voie de sécurité possible doit passer par le dialogue avec tous, y compris ceux qui ne le reconnaissent pas ». Lire : le Hamas.

Dans le même numéro de ce journal, le patriarche latin de Jérusalem, Fouad Twal, revenait sur cette idée, après avoir déploré la réaction militaire « disproportionnée » d’Israël, dans une déclaration également concertée avec la secrétairerie d’état: « Nous devons avoir l’humilité de nous asseoir autour d’une table et de nous écouter mutuellement ». Pas un mot sur le Hamas et son rejet de principe de l’existence même d’Israël.

En revanche « L’Osservatore Romano » n’est pas revenu sur les déclarations, au même moment, du chef du gouvernement allemand, Angela Merkel, pour qui « Israël a le droit légitime de protéger sa population civile et son territoire » et la responsabilité de l’attaque israélienne sur Gaza incombe « clairement et exclusivement » au Hamas.

Ces propos du chancelier allemand ont mis fin au chœur de lamentations que font entendre régulièrement, y compris cette fois, beaucoup de gouvernements – et le Vatican – quand Israël exerce par les armes son droit à l’autodéfense. En Italie, l’expert en géopolitique qui a le plus parlé de cette prise de position d’Angela Merkel – dans le quotidien « La Stampa » – est Vittorio E. Parsi, professeur de politique internationale à l’Université Catholique de Milan et commentateur de pointe, il y a quelques mois encore, d’ »Avvenire », le journal de la conférence des évêques d’Italie. Il y a deux ans, au moment de la guerre au Liban, il écrivait dans « Avvenire » un éditorial intitulé « Les raisons d’Israël », où il disait:

« L’amère vérité, c’est que dans la région moyen-orientale, la présence d’Israël est jugée ‘provisoire’ et que la garantie de la survie de l’état juif repose – même si c’est triste à dire – sur sa supériorité militaire ».

Le problème est que cette idée que l’état d’Israël est « provisoire » est répandue dans une partie significative de l’Eglise catholique. Elle influe sur la politique vaticane au Proche-Orient, la bloque sur de vieux choix inefficaces et l’empêche de saisir des nouveautés pourtant devenues évidentes ces jours-ci, comme l’aversion très forte et croissante qu’inspire le Hamas aux principaux régimes arabes et même aux palestiniens des Territoires qui sont aujourd’hui, objectivement, plus proches que le Vatican des thèses israéliennes.

* * *

Un livre d’entretiens avec le franciscain Pierbattista Pizzaballa, Custode de la Terre Sainte, publié ces jours-ci en Italie, éclaire bien le concept de « caractère provisoire » d’Israël et son influence dans l’Eglise catholique.

Nommé en 2004, le père Pizzaballa est, avec le nonce et le patriarche latin de Jérusalem, l’un des représentants les plus qualifiés de l’Eglise catholique en Israël et aussi celui qui s’exprime avec le plus de liberté.

Ayant indiqué que les chrétiens de Terre Sainte, presque tous palestiniens, ne sont aujourd’hui que 1% de la population, le père Pizzaballa rappelle que « les chrétiens ont été, jusqu’à il y a encore quelques décennies, des protagonistes des luttes arabes pour l’indépendance » en Palestine, au Liban, en Syrie. Aujourd’hui ils ne comptent plus « pour rien, politiquement, dans le conflit israélo-palestinien » où les composantes islamistes pèsent beaucoup plus. Mais ces chrétiens ont conservé le « refus d’accepter Israël » qui perdure dans une large part du monde arabe.

Une preuve de ce refus, ajoute Pizzaballa, a été l’opposition aux accords fondamentaux et à l’échange de représentants diplomatiques décidés en 1993 par le Saint Siège et l’état d’Israël:

« Accepter le virage n’a pas été facile pour l’Eglise locale. Le monde chrétien de Terre Sainte étant surtout arabo-palestinien, l’accord n’était pas acquis d’avance, ce qui rend le geste du Saint-Siège encore plus courageux. Je me souviens très bien des problèmes qui se sont présentés, des peurs, des commentaires qui n’étaient pas du tout enthousiastes. Cela ressemblait presque à une trahison des thèses palestiniennes parce que, pour le côté palestinien, l’histoire d’Israël a toujours été vue comme la négation de ses thèses ».

Et ensuite:

« En février 2000, le Saint-Siège a aussi conclu un accord avec l’Autorité Palestinienne, ce qui a un peu calmé cette peur ».

Mais il est resté une idée de fond:

« Quand on dit que, si Israël n’existait pas, il n’y aurait pas tous ces problèmes, cela donne presque l’impression qu’Israël est la source de tous les maux du Moyen-Orient. Je ne crois pas qu’il en soit ainsi. Mais le fait est, en tout cas, qu’Israël n’a pas encore été accepté par la très grande majorité des pays arabes ».

* * *

Si Israël n’existait pas ou, en tout cas, s’il n’agissait pas comme il le fait… Il faut se rappeler que de telles idées existent non seulement chez les chrétiens arabes, mais aussi chez des représentants connus de l’Eglise catholique qui vivent hors de la Terre Sainte et à Rome.

L’un d’eux, par exemple, est le jésuite Samir Khalil Samir, égyptien de naissance, islamologue des plus écoutés au Vatican, qui a écrit, il y a deux ans, dans un « décalogue » pour la paix au Moyen-Orient:

« La racine du problème israélo-palestinien n’est ni religieuse ni ethnique, elle est purement politique. Le problème remonte à la création de l’état d’Israël et au partage de la Palestine en 1948 – après la persécution organisée systématiquement contre les juifs – décidé par les grandes puissances sans tenir compte des populations présentes en Terre Sainte. Voilà la vraie cause de toutes les guerres qui ont suivi. Pour remédier à une grave injustice commise en Europe contre un tiers de la population juive mondiale, l’Europe elle-même, appuyée par les autres nations les plus puissantes, a décidé et commis une nouvelle injustice contre la population palestinienne, innocente du martyre des juifs ».

Cela dit, le père Samir affirme en tout cas que l’existence d’Israël est aujourd’hui un fait indéniable, indépendamment de son péché originel. C’est aussi la position officielle du Saint Siège, depuis longtemps favorable à ce qu’il y ait deux états, israélien et palestinien.

Mais, sous l’acceptation d’Israël, il reste au Vatican une autre réserve. Pas sur l’existence de l’état, mais sur ses actes. Exprimée sous les formes et dans les occasions les plus variées, elle consiste à répéter, à chaque conflit, le jugement qui fait des arabes des victimes et des israéliens des oppresseurs. Même le terrorisme islamiste est rattaché à cette question de fond:

« Bien des problèmes aujourd’hui attribués presque exclusivement aux différences culturelles et religieuses trouvent leur origine dans d’innombrables injustices économiques et sociales. C’est vrai aussi pour la question complexe du peuple palestinien. Dans la Bande de Gaza, la dignité humaine est foulée aux pieds depuis des décennies; c’est un aliment de la haine et du fondamentalisme homicide ».

Ce jugement – le plus récent des autorités vaticanes – est du cardinal Renato Martino, président du Conseil pontifical Justice et Paix, dans une interview à « L’Osservatore Romano » du 1er janvier 2009.

Pas un mot sur le fait qu’Israël se soit retiré de Gaza à l’été 2005 et que le Hamas y ait pris le pouvoir par la force en juin 2007.

bonne nuit

5 janvier, 2009

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Saint Romanos le Mélode : « On lui amena tous ceux qui souffraient »

5 janvier, 2009

du site:

http://www.levangileauquotidien.org/www/main.php?language=FR&localTime=01/05/2009#

Saint Romanos le Mélode (?-vers 560), compositeur d’hymnes
2e Hymne pour l’Épiphanie, § 15-18 (trad. SC 110, p. 289s. rev.)

« On lui amena tous ceux qui souffraient »
      Levons tous les yeux vers le Seigneur qui est aux cieux, en nous écriant comme le prophète : « Celui qui a été vu sur la terre, celui-là est notre Dieu qui, par un effet de sa volonté, a conversé avec les hommes » (Ba 3,38)… Celui qui s’est montré aux prophètes sous diverses apparences, celui qu’Ézéchiel a contemplé sous un aspect d’homme sur un char de feu (1,26), et que Daniel a vu Fils d’homme et Ancien des jours, vieux et jeune à la fois (7,9.13), proclamant en lui un seul Seigneur, c’est lui qui est apparu et qui a tout illuminé.

      Il a dissipé la nuit sinistre ; grâce à lui tout est midi. Sur le monde a resplendi la lumière sans soir, Jésus notre sauveur. Le pays de Zabulon est dans l’abondance et imite le paradis, car « le torrent des délices l’abreuve » (Ps 35,9) et sourd en lui un courant d’eau toujours vive… Dans la Galilée nous contemplons « la source d’eau vive » (v. 10), celui qui est apparu et qui a tout illuminé.

      Moi aussi, je te verrai donc, Jésus, illuminer mon esprit et dire à mes pensées : « Vous qui avez toujours soif, venez à moi et buvez » (Jn 7,37). Arrose ce coeur humilié que ma course errante a brisé. Elle l’a consumé de faim et de soif : faim non de nourriture, soif non de boisson, mais d’écouter la parole de l’Esprit (Am 8,11)… C’est pourquoi il gémit tout bas, en attendant ton jugement, toi qui es apparu et qui as tout illuminé…

      Donne-moi un signe clair, purifie mes fautes cachées, car mes blessures secrètes me minent… Je tombe à tes genoux, Sauveur, comme la femme avec des pertes de sang. Moi aussi, je saisis ta frange en disant : « Si seulement j’arrive à la toucher, je serai sauvé » (Mc 5,28). Ne rends pas vaine ma foi, toi le médecin des âmes…; je te trouverai pour mon salut, toi qui es apparu et qui as tout illuminé.