Archive pour décembre, 2008

Troisième dimanche de l’Avent, homélie, (mais année A)

14 décembre, 2008

du site de la Fraternité de Jerusalem, il y a, aussi, homélie pour toutes le dimanche de l’Advent mais sont de l’année A:

http://jerusalem.cef.fr/index.php/fraternites/vivre-la-liturgie/temps-liturgique/avent/troisieme-dimanche-avent

Le temps de l’Avent
Troisième dimanche de l’Avent

«Soyez dans la joie du Seigneur, soyez toujours dans la joie, le Seigneur est proche» (Ph 4,4-5). L’antienne d’ouverture de l’eucharistie de ce troisième dimanche en donne la note spécifique : «Gaudete !», c’est le dimanche de la joie.

Et l’oraison précise en quel sens nous sommes invités à entrer dans cette joie : «Tu le vois, Seigneur, ton peuple se prépare à célébrer la naissance de ton Fils ; dirige notre joie vers la joie d’un si grand mystère : pour que nous fêtions notre salut avec un cœur vraiment nouveau».

Une fois de plus, les perspectives sont élargies : nous ne marchons pas vers la crèche pour y admirer un nouveau-né ; nous entrons progressivement dans un mystère qui n’est rien de moins que celui de notre salut. L’aurore s’approche comme le signifie la couleur plus claire (presque rose !) des ornements liturgiques de ce troisième dimanche.
 
La joie qui nous est promise en ce dimanche est celle des vainqueurs. Le premier décor tendu par le prophète Isaïe est une fois de plus celui des temps messianiques où l’impossible devient réalité : le désert fleurit et même «crie de joie» (Is 35,1), les faibles sont raffermis, il n’y a plus ni sourd, ni aveugle, ni boiteux, ni muet : «Allégresse et joie les rejoindront, douleur et plainte auront pris fin» (35,10). L’avènement du Messie est pensé comme une recréation, autrement dit comme un salut : «Voici votre Dieu, c’est la vengeance qui vient, la revanche de Dieu. Il vient lui-même et va vous sauver» (35,4). Une certitude reprise en écho par le psaume responsorial : «Le Seigneur fait justice aux opprimés (…) Le Seigneur ouvre les yeux des aveugles (…) D’âge en âge, le Seigneur régnera» (Ps 145). Remarquons qu’il n’est plus question de conversion – il fallait entendre l’appel la semaine dernière ! – ; la liturgie ne se répète pas, elle avance vers le mystère et nous montre clairement que toute l’initiative est divine. Si notre cœur est prêt, Dieu y agira.
 
Pour autant, le don de Dieu n’est ni évident ni automatique. La deuxième lecture, extraite de la lettre de saint Jacques, le laisse déjà deviner qui emploie à quatre reprises le mot de «patience». Le temps de la patience reste celui de la charité : «Ne gémissez pas les uns contre les autres» (Jc 5,9). Mais par dessus tout, le temps de la patience est celui de la foi, et d’une foi qui peut prendre ou garder les couleurs de la nuit. La grande figure de Jean le Baptiste, prophète de la joie parfaite (cf. Jn 3,29), est là pour en témoigner dans la péricope de Matthieu que la liturgie nous donne à entendre en ce dimanche. Hier, les foules accouraient vers Jean dans un esprit de repentance et de conversion. Ses mains ouvraient pour elles une route et un espoir nouveaux. Aujourd’hui, dans la nuit de la prison, Jean ne peut rencontrer Jésus que par l’intermédiaire de ses disciples, et sa seule parole est une question : «Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ?» (Mt 11,3). Voici comment, en ce troisième dimanche de l’Avent, nous sommes invités à la joie. Non pas à la joie tranquille des gens repus et satisfaits, mais à la joie de l’espérance et de la foi qui donne de reconnaître dans les signes (Mt 11,5 ; cf. Is 35,5) la venue certaine du salut.
 
«Cieux, répandez votre justice, que des nuées vienne le salut ! Monte sur la hauteur, joyeuse messagère de Sion, élève fortement la voix, joyeuse messagère de Jérusalem ; élève ta voix sans crainte et va dire aux villes de Juda : Voici votre Dieu, voici le Seigneur qui vient avec puissance» (Liturgie de l’Avent).

bonne nuit

14 décembre, 2008

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http://www.photosforsouls.com/nature51.html

Saint Augustin : « Il est venu pour rendre témoignage à la Lumière »

14 décembre, 2008

du site: 

http://www.levangileauquotidien.org/www/main.php?language=FR&localTime=12/14/2008#

Saint Augustin (354-430), évêque d’Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l’Église
Sermons sur l’évangile de Saint Jean, n°2, §5-7 (trad. Bibliothèque augustinienne, t. 71, p. 183s rev.)

« Il est venu pour rendre témoignage à la Lumière »

Comment le Christ est-il venu ? Il est apparu en homme. Parce qu’il était homme à ce point que Dieu était caché en lui, un homme remarquable a été envoyé devant lui pour faire reconnaitre qu’il était plus qu’un homme, lui, le Christ… Qui était-il, celui qui devait ainsi rendre témoignage à la Lumière ? Un être remarquable, ce Jean, un homme d’un haut mérite, d’une grâce éminente, d’une grande élévation. Admire-le, mais comme on admire une montagne : la montagne reste dans les ténèbres tant que la lumière ne vient pas l’envelopper : « Cet homme n’était pas la Lumière ». Ne prends pas la montagne pour la lumière ; ne va pas te briser contre elle, bien loin d’y trouver du secours.

Et que faut-il admirer alors ? La montagne, mais comme montagne. Elève-toi jusqu’à celui qui éclaire cette montagne qui est dressée pour recevoir, la première, les rayons du soleil, afin de les renvoyer à tes yeux… De nos yeux, on dit aussi qu’ils sont des lumières ; et pourtant si on n’allume pas de lampe la nuit ou si le soleil ne se lève pas durant le jour, nos yeux s’ouvrent en vain. Jean lui-même était ténèbres avant d’être illuminé ; il n’est devenu lumière que par cette illumination. S’il n’avait pas reçu les rayons de la Lumière, il serait demeuré ténèbres comme les autres…

Et la Lumière elle-même, où est-elle ? « la Lumière véritable qui illumine tout homme en venant dans ce monde » ? (Jn 1,9) S’il illumine tout homme, il illuminait aussi Jean, par qui il voulait être manifesté… Il venait pour des intelligences infirmes, pour des coeurs blessés, pour des âmes aux yeux malades…, des gens incapables de le voir directement. Il a couvert Jean de ses rayons. En proclamant qu’il avait été lui-même illuminé, Jean a fait connaître Celui qui illumine, Celui qui éclaire, Celui qui est la source de tout don.

Roma 13 Décembre 2008, Le fleuve Tevere en totalité…

13 décembre, 2008

Roma 13 Décembre 2008, Le fleuve Tevere en totalité... dans photos

sur le pont vers « Trastevere »: la Synagoge

13%20DICEMBRE%202008%20010.jpg%20IL%20TEVER%20IN%20PIENA%20PONTE%20GARIBALDI dans photos

sur le même pont, à l’autre côté: San Pietro;

autre photo sur « Picasa »:

http://picasaweb.google.com/gabriella.chatnoir/ROMAILTEVEREINPIENA#

merci, ciao

Gabriella

bonne nuit

13 décembre, 2008

bonne nuit dans image bon nuit, jour, dimanche etc. 002446

http://www.folp.free.fr/Search.php?getTheme=FLEURS%20OU%20FLEUR

Saint Augustin: « Il marchera devant le Seigneur avec l’esprit et la puissance d’Elie » (Lc 1,17)

13 décembre, 2008

du site: 

http://www.levangileauquotidien.org/www/main.php?language=FR&localTime=12/13/2008

Saint Augustin (354-430), évêque d’Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l’Église
Sermons sur l’évangile de St Jean, n° 4

« Il marchera devant le Seigneur avec l’esprit et la puissance d’Elie » (Lc 1,17)

« Pourquoi donc les scribes, c’est-à-dire les docteurs de la Loi, disent-ils qu’il faut qu’Elie vienne d’abord ? » Le Seigneur leur répond : « Elie est déjà venu, et ils lui ont fait souffrir tout ce qu’ils ont voulu, et si vous voulez le comprendre, c’est Jean le Baptiste. » Ainsi notre Seigneur Jésus Christ dit expressément : « Elie est déjà venu » et qu’il s’agit de Jean Baptiste. Mais quand on interroge Jean, il déclare qu’il n’est pas plus Elie qu’il n’est le Christ (Jn 1,20s)… Pourquoi donc affirme-t-il : « Je ne suis pas Elie » tandis que le Seigneur dit à ses disciples qu’il est Elie ? Notre Seigneur voulait parler symboliquement de son avènement à venir et dire que Jean était venu dans l’esprit d’Elie. Ce que Jean a été pour le premier avènement, Elie le sera pour le second. Il y a deux avènements pour le Juge, il y a aussi deux précurseurs. Le juge est le même dans les deux avènements, mais il y a deux précurseurs… Le juge devait d’abord venir pour être jugé ; il a envoyé devant lui un premier précurseur, et il l’a appelé Elie, parce qu’Elie sera pour le second avènement ce que Jean a été pour le premier.

Considérez, frères bien-aimés, combien cette explication est fondée sur la vérité. Au moment où Jean a été conçu…le Saint Esprit avait fait cette prédiction qui devait s’accomplir en lui : « Il sera le précurseur du Très-Haut, dans l’esprit et la puissance d’Elie » (Lc 1,17)… Qui pourra comprendre ces choses ? Celui qui aura imité l’humilité du précurseur et connu la majesté du juge. Personne n’a été plus humble que ce saint précurseur. Cette humilité de Jean constitue son plus grand mérite ; il aurait pu tromper les hommes, passer pour le Christ, être regardé comme le Christ, tant était grandes sa grâce et sa vertu, et cependant il déclare ouvertement : « Je ne suis pas le Christ. –Es-tu Elie ?… –Je ne suis pas Elie. »

aujourd’hui: Notre Dame de Guadalupe (mf)

12 décembre, 2008

aujourd'hui: Notre Dame de Guadalupe (mf) dans images sacrée

http://santiebeati.it/

« Notre-Dame de Guadalupe, une communicatrice par excellence »

12 décembre, 2008

du site:

http://www.zenit.org/article-19608?l=french

« Notre-Dame de Guadalupe, une communicatrice par excellence »

Message de Mgr Claudio Maria Celli

ROME, Vendredi 12 décembre 2008 (ZENIT.org) – Ce vendredi 12 décembre, à l’occasion de la fête de Notre-Dame de Guadalupe, Patronne de l’Amérique, Mgr Claudio Maria Celli, président du Conseil pontifical pour les communications sociales, adresse un message aux communicateurs du continent. Il y souligne que Notre Dame de Guadalupe est « une communicatrice par excellence ». Voici l’intégralité de ce message qu’il est également possible de suivre en images sur le site de H2onews :

*  *  *

En célébrant dans la joie la fête de Notre-Dame de Guadalupe, patronne de l’Amérique et à laquelle le Réseau informatique de l’Eglise en Amérique Latine (RIIAL) renouvelle continuellement sa consécration, je désire envoyer mes plus sincères et fraternelles salutations à tous les hommes et toutes les femmes qui servent l’Eglise avec le charisme de la communication et partager avec eux quelques réflexions maintenant que les évêques ont lancé la Mission continentale qui orientera radicalement l’activité pastorale présente et future de nos communautés.

Cette année, l’Eglise catholique a vécu un moment très important durant le Synode de la Parole dans la vie et dans la mission de l’Eglise. Ce synode nous a rappelé que Dieu s’est révélé pleinement à nous comme Amour, en Jésus Christ, et que chaque mission évangélisatrice est communication, comme l’Eglise l’est Elle-même. Ces pourquoi tous ont le devoir -  disciples et missionnaires – d’être des communicateurs experts de cette Parole que nous avons reçue dans notre cœur. 

En matière de communication, nous nous trouvons dans un processus d’accélération jamais vu. Les moyens de communication de masse n’agissent plus de manière isolée ; ils s’entrecroisent et  s’affirment dans le monde virtuel créé par Internet, y compris les mini-écrans qui reçoivent et émettent des contenus de chaque maison, voire même de notre paume de la main. Même dans les secteurs sociaux souffrant d’importantes carences, l’utilisation accrue du téléphone portable est devenue comme une nouvelle fenêtre sur le dialogue social.

Les changements dans ce domaine nous interpellent. Il est urgent d’inclure tous ceux qui ne participent pas à ce dialogue, et d’agir aussi comme ponts entre les générations : entre celles qui sont nées et ont grandi dans le monde de la parole et du texte et celle que l’on dit « native du numérique », qui ne comprend plus les modèles précédents et qui a besoin, elle aussi, d’être touchée par la Parole du Seigneur. D’où l’importance et l’opportunité, nous semble-t-il, du thème choisi par le pape Benoît XVI pour la Journée mondiale des communications sociales 2009 : « Nouvelles technologies, nouvelles relations. Promouvoir une culture de respect, de dialogue, d’amitié ».

L’Eglise ne succombe pas au charme de la technologie en soi, bien que celle-ci puisse se révéler attirante, mais elle ne craint pas non plus ce fruit de la créativité humaine, si digne d’appréciation. En tant que disciples du Seigneur, nous centrons notre attention sur les personnes, les familles, les communautés et sur tout ce qui peut les aider à parcourir le chemin de la paix, de la justice, de l’amour et de la rencontre avec Dieu. Ainsi, à l’exemple de Saint Paul de Tarse, le grand communicateur qui a utilisé les moyens de son temps, nous assumons cette technologie en tous les cas adéquate et sans servilisme, avec liberté et courage, comme des agents porteurs de sens et des serviteurs de nos frères dans cette nouvelle culture.

Quel que soit le milieu dans lequel nous travaillons, nous profitons des opportunités que nous offre la technologie pour le faire en réseau, nouant des liens de collaboration avec d’autres initiatives d’Eglise qui, avec leurs charismes particuliers, servent le même noble objectif : porter le Seigneur Jésus Christ dans le cœur de la société de l’information. L’intégration entre nous ne signifiera pas « uniformité », mais « belle et multiple harmonisation de nos efforts ».

Qu’en ce temps de l’Avent, et au prochain Noël du Seigneur, Notre-Dame de Guadalupe, excellente communicatrice, continue à veiller sur notre vie personnelle et professionnelle.

Pape Benoît: Audience générale du 10 décembre : Comment Jésus entre-t-il dans notre vie ?

12 décembre, 2008

du site:

http://www.zenit.org/article-19599?l=french

Audience générale du 10 décembre : Comment Jésus entre-t-il dans notre vie ?


Texte intégral

ROME, Jeudi 11 décembre 2008 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le texte intégral de la catéchèse prononcée mercredi par le pape Benoît XVI au cours de l’audience générale, dans la salle Paul VI du Vatican. Le pape a laissé de côté son texte préparé et improvisé sa catéchèse.

Chers frères et sœurs,

Dans la catéchèse de mercredi dernier, en suivant saint Paul, nous avons vu deux choses. La première, que notre histoire humaine, depuis le début, est contaminée par l’abus de la liberté créée, qui veut s’émanciper de la Volonté divine. Et ainsi, elle ne trouve pas la véritable liberté, mais s’oppose à la vérité et falsifie, par conséquent, nos réalités humaines. Elle falsifie surtout les relations fondamentales : la relation avec Dieu, la relation entre l’homme et la femme, entre l’homme et la terre. Nous avons dit que cette contamination de notre histoire se diffuse dans tout son tissu et que ce défaut hérité s’est étendu et est maintenant visible partout. Cela est le premier point. Le deuxième point est celui-ci : nous avons appris de saint Paul qu’il existe un nouveau début dans l’histoire et de l’histoire en Jésus Christ, Celui qui est homme et Dieu. Avec Jésus, qui vient de Dieu, commence une nouvelle histoire formée par son oui au Père, et donc fondée non pas sur l’orgueil d’une fausse émancipation, mais sur l’amour et sur la vérité.

Mais à présent se pose la question : comment pouvons-nous entrer dans ce nouveau début, dans cette nouvelle histoire ? Comment cette nouvelle histoire arrive-t-elle à moi ? Nous sommes inévitablement liés à la première histoire contaminée, en vertu de notre descendance biologique, étant donné que nous appartenons tous à l’unique corps de l’humanité. Mais la communion avec Jésus, la nouvelle naissance pour faire partie de la nouvelle humanité, comment se réalise-t-elle ? Comment Jésus arrive-t-il dans ma vie, dans mon être ? La réponse fondamentale de saint Paul, de tout le nouveau Testament, est : il arrive au moyen de l’Esprit Saint. Si la première histoire commence, d’une certaine manière, avec la biologie, la seconde commence dans l’Esprit Saint, l’Esprit du Corps ressuscité. Cet Esprit a créé à la Pentecôte le début de la nouvelle humanité, de la nouvelle communauté, l’Eglise, le Corps du Christ.

Mais nous devons être encore plus concrets : cet Esprit du Christ, l’Esprit Saint, comment peut-il devenir mon Esprit ? La réponse est que cela se produit de trois façons, intimement liées l’une à l’autre. La première est la suivante : l’Esprit du Christ frappe à la porte de mon cœur, me touche intérieurement. Mais étant donné que la nouvelle humanité doit être un véritable corps, étant donné que l’Esprit doit nous réunir et créer réellement une communauté, étant donné que surmonter les divisions et rassembler les personnes dispersées, est caractéristique du nouveau commencement, cet Esprit du Christ se sert de deux éléments de rassemblement visible : la Parole de l’annonce et les Sacrements, en particulier le Baptême et l’Eucharistie. Dans la Lettre aux Romains, saint Paul dit : « Si tes lèvres confessent que Jésus est Seigneur et si ton cœur croit que Dieu l’a ressuscité des morts, tu seras sauvé » (10, 9), c’est-à-dire que tu entreras dans la nouvelle histoire, une histoire de vie et non de mort. Puis, saint Paul poursuit : « Mais comment l’invoquer sans d’abord croire en lui ? Et comment croire sans d’abord l’entendre ? Et comment entendre sans prédicateur ? Et comment prêcher sans être d’abord envoyés ? » (Rm 10, 14-15). Dans un passage successif, il dit encore : « La foi naît de la prédication » (Rm 10, 17). La foi n’est pas le produit de notre pensée, de notre réflexion, c’est quelque chose de nouveau que nous ne pouvons pas inventer, mais uniquement recevoir comme un don, comme une nouveauté produite par Dieu. Et la foi ne vient pas de la lecture, mais de l’écoute. Il ne s’agit pas uniquement de quelque chose d’intérieur, mais d’une relation avec Quelqu’un. Elle suppose une rencontre avec l’annonce, elle suppose l’existence de l’autre qui annonce et crée la communion.

Et enfin l’annonce : celui qui annonce ne parle pas de lui, mais est envoyé. Il s’inscrit dans une structure de mission qui commence avec Jésus envoyé par le Père, passe aux apôtres – le terme apôtres signifie « envoyés » – et continue dans le ministère, dans les missions transmises par les apôtres. Le nouveau tissu de l’histoire apparaît dans cette structure des missions, dans laquelle, à la fin, nous entendons parler Dieu lui-même, sa Parole personnelle. Le Fils parle avec nous, arrive jusqu’à nous. La Parole s’est faite chair, en Jésus, pour créer réellement une nouvelle humanité. C’est pourquoi, la parole de l’annonce devient Sacrement dans le baptême, qui est renaissance de l’eau et de l’Esprit, comme le dira saint Jean. Dans le sixième chapitre de la Lettre aux Romains, saint Paul parle de façon très profonde du Baptême. Nous avons entendu le texte. Mais sans doute est-il utile de le répéter : « Ou bien ignorez-vous que, baptisés dans le Christ Jésus, c’est dans sa mort que tous nous avons été baptisés ? Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême dans la mort, afin que, comme le Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, nous vivions nous aussi dans une vie nouvelle » (Rm 6, 3-4).

Evidemment, dans cette catéchèse, je ne peux pas entrer dans une interprétation détaillée de ce texte qui n’est pas facile. Je voudrais brièvement souligner trois choses. La première : « nous avons été baptisés » est une action passive. Personne ne peut se baptiser lui-même, il a besoin de l’autre. Personne ne peut devenir chrétien de lui-même. Devenir chrétiens est un processus passif. Nous ne pouvons être faits chrétiens que par quelqu’un d’autre. Et cet « autre qui fait de nous des chrétiens, qui nous donne le don de la foi, est avant tout la communauté des croyants, l’Eglise. Nous recevons de l’Eglise la foi, le baptême. Sans nous laisser former par cette communauté, nous ne devenons pas chrétiens. Un christianisme autonome, autoproduit, est une contradiction en soi. En premier lieu, cette autre personne est la communauté des croyants, l’Eglise, mais en second lieu, cette communauté n’agit pas non plus d’elle-même, selon ses propres idées et désirs. La communauté vit elle aussi dans ce même processus passif : seul le Christ peut constituer l’Eglise. Le Christ est le véritable donateur des Sacrements. Tel est le premier point : personne ne se baptise tout seul, personne ne se fait chrétien. Nous devenons chrétiens.

La deuxième chose est la suivante : le Baptême est plus qu’un lavement. Il est mort et résurrection. Paul lui-même, en parlant dans la Lettre aux Galates, du tournant de sa vie qui s’est réalisé avec la rencontre avec le Christ ressuscité, la décrit en ces termes : je suis mort. A ce moment commence réellement une nouvelle vie. Devenir chrétiens est plus qu’une opération cosmétique, qui ajouterait quelque chose de beau à une existence déjà plus ou moins complète. Il s’agit d’un nouveau début, d’une nouvelle naissance : mort et résurrection. Bien sûr, dans la résurrection ressort ce qu’il y avait de bon dans l’existence précédente.

La troisième est : la matière fait partie du Sacrement. Le christianisme n’est pas une réalité purement spirituelle. Il implique le corps. Il implique l’univers. Il s’étend vers la nouvelle terre et les nouveaux cieux. Revenons au dernier mot du texte de saint Paul : ainsi – dit-il – nous pouvons « marcher dans une vie nouvelle ». Voici un élément pour un examen de conscience pour nous tous : marcher dans une vie nouvelle. Voilà pour le Baptême.

Venons-en à présent au Sacrement de l’Eucharistie. J’ai déjà montré dans d’autres catéchèses le profond respect avec lequel saint Paul transmet verbalement la tradition sur l’Eucharistie qu’il a reçue des témoins mêmes de la dernière nuit. Il transmet ces paroles comme un trésor précieux confié à sa fidélité. Et ainsi, dans ces paroles, nous entendons réellement les témoins de la dernière nuit. Nous entendons les paroles de l’Apôtre : « Pour moi, en effet, j’ai reçu du Seigneur ce qu’à mon tour je vous ai transmis : le Seigneur Jésus, la nuit où il était livré, prit du pain et, après avoir rendu grâce, le rompit et dit : « Ceci est mon corps, qui est pour vous ; faites cela en mémoire de moi ». De même, après le repas, il prit la coupe en disant : « Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang ; chaque fois que vous en boirez, faites cela en mémoire de moi » » 1 (Co 11, 23-25). Il s’agit d’un texte inépuisable. Ici, dans cette catéchèse, je ne ferai que deux brèves observations. Paul transmet les paroles du Seigneur sur la coupe de cette façon : cette coupe est « la nouvelle alliance dans mon sang ». Dans ces paroles se cache une allusion à deux textes fondamentaux de l’Ancien Testament. La première allusion concerne la promesse d’une nouvelle alliance dans le Livre du prophète Jérémie. Jésus dit aux disciples et nous dit : maintenant, en cette heure, avec moi et par ma mort se réalise la nouvelle alliance ; à partir de mon sang commence dans le monde cette nouvelle histoire de l’humanité. Mais dans ces paroles est également présente une allusion au moment de l’alliance du Sinaï, lorsque Moïse avait dit : « Ceci est le sang de l’Alliance que le Seigneur a conclue avec vous moyennant toutes ces clauses » (Ex 24, 8). Il s’agissait là du sang d’animaux. Le sang des animaux ne pouvait être que l’expression d’un désir, l’attente d’un véritable sacrifice, du véritable culte. Avec le don de la coupe, le Seigneur nous donne le véritable sacrifice. L’unique véritable sacrifice est l’amour du Fils. Avec le don de cet amour, amour éternel, le monde entre dans la nouvelle alliance. Célébrer l’Eucharistie signifie que le Christ se donne lui-même, donne son amour, pour nous conformer à lui et pour créer ainsi le monde nouveau.

Le deuxième aspect important de la doctrine sur l’Eucharistie apparaît dans la même première Lettre aux Corinthiens, où saint Paul dit : « La coupe de bénédiction que nous bénissons, n’est-elle pas communion au sang du Christ ? Le pain que nous rompons, n’est-il pas communion au corps du Christ ? Parce qu’il n’y a qu’un pain, à plusieurs nous ne sommes qu’un corps, car tous nous participons à ce pain unique » (10, 16-17). Dans ces paroles apparaît également le caractère personnel et le caractère social du Sacrement de l’Eucharistie. Le Christ s’unit personnellement à chacun de nous, mais le même Christ s’unit également avec l’homme et la femme à mes côtés. Et le pain est pour moi, mais également pour l’autre. Ainsi, le Christ nous unit tous à lui et nous unit tous, l’un avec l’autre. Nous recevons le Christ dans la communion. Mais le Christ s’unit également avec mon prochain : le Christ et le prochain sont inséparables dans l’Eucharistie. Et ainsi, nous ne formons tous qu’un seul pain, un seul corps. Une Eucharistie sans solidarité avec les autres est une Eucharistie dont on abuse. Et ici, nous sommes aussi à la racine et en même temps au centre de la doctrine sur l’Eglise comme Corps du Christ, du Christ ressuscité.

Nous voyons également tout le réalisme de cette doctrine. Le Christ nous donne son corps dans l’Eucharistie, il se donne lui-même dans son corps et il fait de nous son corps, il nous unit à son corps ressuscité. Si l’homme mange le pain normal, dans le processus de la digestion, ce pain devient partie de son corps, transformé en substance de vie humaine. Mais dans la sainte Communion, se réalise le processus inverse. Le Christ, le Seigneur, nous assimile à lui, nous introduit dans son Corps glorieux et ainsi, tous ensemble, nous devenons son Corps. Celui qui ne lit que le chapitre 12 de la première Lettre aux Corinthiens et le chapitre 12 de la Lettre aux Romains, pourrait penser que la parole sur le Corps du Christ comme organisme des charismes n’est qu’une sorte de parabole sociologique-théologique. En réalité, dans la politologie romaine, cette parabole du corps avec plusieurs membres qui forment une unité, était utilisée par l’Etat lui-même, pour dire que l’Etat est un organisme dans lequel chacun a sa fonction, la multiplicité et la diversité des fonctions forment un corps et chacun a sa place. En ne lisant que le chapitre 12 de la première Lettre aux Corinthiens, on pourrait penser que Paul se limite à transférer uniquement cela à l’Eglise, qu’ici aussi, il ne s’agit que d’une sociologie de l’Eglise. Mais en tenant compte de ce dixième chapitre, nous voyons que le réalisme de l’Eglise se situe bien ailleurs, il est beaucoup plus profond et vrai que celui d’un Etat-organisme. Parce que le Christ nous donne réellement son corps et fait de nous son corps. Nous devenons réellement unis au corps ressuscité du Christ, et ainsi, unis l’un à l’autre. L’Eglise n’est pas seulement une corporation comme l’Etat, c’est un corps. Ce n’est pas simplement une organisation, mais un véritable organisme.

Enfin, quelques très brèves réflexions sur le Sacrement du mariage. Dans la Lettre aux Corinthiens on ne trouve que quelques allusions, tandis que la Lettre aux Ephésiens a vraiment développé une profonde théologie du mariage. Paul définit ici le mariage comme un « mystère de grande portée ». Il dit qu’ « il s’applique au Christ et à l’Eglise » (5, 32). Il faut souligner dans ce passage une réciprocité qui se configure dans une dimension verticale. La soumission respective doit adopter le langage de l’amour, qui trouve son modèle dans l’amour du Christ envers l’Eglise. Ce rapport entre le Christ et l’Eglise, rend premier l’aspect théologal de l’amour matrimonial, il exalte la relation affective entre les époux. Un authentique mariage sera bien vécu si, dans la constante croissance humaine et affective, il s’efforcera de rester toujours lié à l’efficacité de la parole et au sens du baptême : le Christ a sanctifié l’Eglise, en la purifiant à travers le lavement de l’eau, accompagné par la Parole. La participation au corps et au sang du Seigneur ne fait que cimenter, et rendre visible, une union rendue indissoluble par la grâce.

Ecoutons enfin les paroles de saint Paul aux Philippiens : « le Seigneur est proche » (Ph 4, 5). Il me semble que nous avons compris que, au moyen de la Parole et à travers les Sacrements, dans toute notre vie le Seigneur est proche. Prions-le afin que nous puissions toujours être touchés au plus profond de notre être par sa proximité, afin que naisse la joie – cette joie qui naît lorsque Jésus est réellement proche.

Puis le pape a proposé une synthèse de sa catéchèse, en français :

Chers frères et sœurs,

L’enseignement de saint Paul nous présente une riche doctrine sur la « nouvelle créature » et « l’homme nouveau » que nous sommes appelés à devenir, notamment par les sacrements. Ainsi, le baptême est-il sacrement de la participation à la mort et à la résurrection du Christ. Il est commencement et germe de vie nouvelle. Il nous insère dans le Corps mystique du Christ. Dans le lien qu’il reconnaît entre le Baptême et l’Esprit, Paul laisse entrevoir le sens de ce qui sera ensuite le sacrement de Confirmation. L’homme nouveau, le baptisé, vit de l’Esprit.

Rappelant aux Corinthiens la dernière Cène, Paul souligne que le baptisé est appelé à vivre la communion avec le Christ et à travers lui, avec son corps qui est l’Eglise, dans le sacrement de l’Eucharistie. La doctrine de Paul concerne aussi le sacrement du mariage qu’il considère à travers l’image de la communion entre le Christ et son Eglise. Pour l’Apôtre, l’acte conjugal exprime le fait que l’homme et la femme s’appartiennent l’un à l’autre. Le mariage est un don de Dieu. Il a son modèle dans l’amour du Christ envers l’Eglise.

Je suis heureux d’accueillir les pèlerins francophones, en particulier les religieuses du cours de formation de formatrices à la vie consacrée et le groupe de la République du Congo. Que l’enseignement de saint Paul vous aide à approfondir votre communion au Christ et à l’Eglise, notamment par la vie sacramentelle. Avec ma Bénédiction apostolique ! 

bonne nuit

12 décembre, 2008

bonne nuit dans image bon nuit, jour, dimanche etc. chrysosplenium_oppositifolium_cc3

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http://www.floralimages.co.uk/index2.htm

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