Sainte Thérèse d’Avila: « Syméon prit l’enfant dans ses bras »

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Sainte Thérèse d’Avila (1515-1582), carmélite, docteur de l’Église
Le Chemin de la perfection, ch. 31/33 (trad. OC, Cerf 1995, p. 814)

« Syméon prit l’enfant dans ses bras »
      Dans l’oraison de quiétude, le Seigneur commence à nous montrer qu’il entend notre prière et nous accorde son Royaume, afin que nous puissions véritablement le bénir et sanctifier son nom, et que nous incitions tous les hommes à faire de même. C’est quelque chose de surnaturel et que nous ne pouvons pas procurer par nos efforts, quels qu’ils soient.

      Ici, en effet, l’âme se plonge dans la paix, ou, pour mieux dire, le Seigneur l’y plonge par sa présence, ainsi qu’il l’a fait envers le juste Syméon. Alors toutes les puissances de l’âme s’apaisent, et elle comprend, par un mode de compréhension très différent de celui qui nous vient par le moyen des sens extérieurs, qu’elle est tout près de son Dieu, et que, pour un peu, elle en viendrait à être par l’union une même chose avec lui. Ce n’est pas qu’elle le voie des yeux du corps ni de ceux de l’âme ; le juste Syméon, lui aussi, ne voyait au-dehors que l’auguste petit Pauvre, et, aux langes qui l’enveloppaient, au petit nombre de ceux qui lui faisaient cortège, il aurait pu le prendre pour le fils de pauvres gens, plutôt que pour le Fils du Père céleste. Mais l’Enfant lui-même lui a fait savoir qui il était. Ici, c’est de la même manière que l’âme comprend ; avec moins de clarté toutefois, parce qu’elle ne sait pas encore comment elle comprend. Seulement, elle se rend compte qu’elle se trouve dans le Royaume, ou du moins près du Roi qui doit le lui donner, et elle est saisie d’un si grand respect qu’elle n’ose lui faire aucune demande.

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