Archive pour le 29 décembre, 2008
Noël : Méditation d’un petit poète devant le calendrier de l’Avent: Pour Allégra
29 décembre, 2008du site:
http://users.skynet.be/prier/textes/PR0470.HTM
Noël : Méditation d’un p’tit poète devant le calendrier de l’Avent
Auteur : M-C Pellerin
Pour Allégra
»Dommage et ennuyeux,
ce carreau trop étroit pour un si long voyage ! »
C’est ce que j’ai pensé puis bougonné tout haut
en contemplant Joseph, attentif à Marie,
assise sur le dos du petit âne gris dans mon calendrier.
Dommage côté vue !
Imagine Allégra,
ce paysage ami bouclé dans une case,
et nos yeux vagabonds interdits de séjour
en Terre de l’Avent !
Ennuyeux pour l’effet !
Comment les dénombrer,
s’ils demeurent figés sur cet instantané :
tous les pas de Joseph (et ceux de son bâton),
les double-trots de l’âne,
… et les balancements oh ! ces balancements …
au tempo de l’ânon – pour une femme enceinte !’ -
Pas qu’un seul
Plus de cent et sur des kilomètres !
Encore un. Puis dix mille … à lui tourner le coeur …
jusqu’à Bethléem.
Heureusement pour eux qu’ils ignoraient la suite.
Mais nous deux, Allégra ! Nous connaissons d’avance :
les auberges bondées, aucun lit pour dormir et,
au coeur de la nuit, point de moïse bleu pour y bercer l’enfant.
Nous savons et comptons leurs pas bien mieux qu’eux-mêmes
… et les balancements oh ! ces balancements …
tandis qu’ils voyageaient, sûrs de trouver repos
au douillet d’une auberge.
Et ces pas bout-à-bout
… si différents des leurs qui ne s’en doutaient guère …
et les balancements s’avancent en nos coeurs,
pour nous ouvrir les yeux sur le dépouillement
de l’Étable à Noël.
Point d’auberge, point de lit, point de moïse bleu.
De toute éternité le Père aussi savait,
Lui qui additionnait les mêmes pas que nous
(… et les balancements …).
C’est d’ailleurs pour nous deux, Allégra, qu’Il n’a pu
…forcer tel hôtelier à héberger Marie.
Car nous n’aurions pas su, Allégra,
ni même additionné au boulier de l’Amour
la somme d’enjambées
… et les balancements oh ! ces balancements …
dessinant le chemin vers l’Étable à Noël
où, inlassablement sans jamais S’imposer,
nous sourit l’Enfant-Dieu
… né au bout du voyage en Terre de l’Avent.
Tiré de »Pèlerin de l’Avent »
reçue par e-mail de Yverdon-les-Bains, Suisse
Sainte Thérèse d’Avila: « Syméon prit l’enfant dans ses bras »
29 décembre, 2008du site:
http://www.levangileauquotidien.org/www/main.php?language=FR&localTime=12/29/2008#
Sainte Thérèse d’Avila (1515-1582), carmélite, docteur de l’Église
Le Chemin de la perfection, ch. 31/33 (trad. OC, Cerf 1995, p. 814)
« Syméon prit l’enfant dans ses bras »
Dans l’oraison de quiétude, le Seigneur commence à nous montrer qu’il entend notre prière et nous accorde son Royaume, afin que nous puissions véritablement le bénir et sanctifier son nom, et que nous incitions tous les hommes à faire de même. C’est quelque chose de surnaturel et que nous ne pouvons pas procurer par nos efforts, quels qu’ils soient.
Ici, en effet, l’âme se plonge dans la paix, ou, pour mieux dire, le Seigneur l’y plonge par sa présence, ainsi qu’il l’a fait envers le juste Syméon. Alors toutes les puissances de l’âme s’apaisent, et elle comprend, par un mode de compréhension très différent de celui qui nous vient par le moyen des sens extérieurs, qu’elle est tout près de son Dieu, et que, pour un peu, elle en viendrait à être par l’union une même chose avec lui. Ce n’est pas qu’elle le voie des yeux du corps ni de ceux de l’âme ; le juste Syméon, lui aussi, ne voyait au-dehors que l’auguste petit Pauvre, et, aux langes qui l’enveloppaient, au petit nombre de ceux qui lui faisaient cortège, il aurait pu le prendre pour le fils de pauvres gens, plutôt que pour le Fils du Père céleste. Mais l’Enfant lui-même lui a fait savoir qui il était. Ici, c’est de la même manière que l’âme comprend ; avec moins de clarté toutefois, parce qu’elle ne sait pas encore comment elle comprend. Seulement, elle se rend compte qu’elle se trouve dans le Royaume, ou du moins près du Roi qui doit le lui donner, et elle est saisie d’un si grand respect qu’elle n’ose lui faire aucune demande.