Archive pour le 14 décembre, 2008
Troisième dimanche de l’Avent, homélie, (mais année A)
14 décembre, 2008du site de la Fraternité de Jerusalem, il y a, aussi, homélie pour toutes le dimanche de l’Advent mais sont de l’année A:
Le temps de l’Avent
Troisième dimanche de l’Avent
«Soyez dans la joie du Seigneur, soyez toujours dans la joie, le Seigneur est proche» (Ph 4,4-5). L’antienne d’ouverture de l’eucharistie de ce troisième dimanche en donne la note spécifique : «Gaudete !», c’est le dimanche de la joie.
Et l’oraison précise en quel sens nous sommes invités à entrer dans cette joie : «Tu le vois, Seigneur, ton peuple se prépare à célébrer la naissance de ton Fils ; dirige notre joie vers la joie d’un si grand mystère : pour que nous fêtions notre salut avec un cœur vraiment nouveau».
Une fois de plus, les perspectives sont élargies : nous ne marchons pas vers la crèche pour y admirer un nouveau-né ; nous entrons progressivement dans un mystère qui n’est rien de moins que celui de notre salut. L’aurore s’approche comme le signifie la couleur plus claire (presque rose !) des ornements liturgiques de ce troisième dimanche.
La joie qui nous est promise en ce dimanche est celle des vainqueurs. Le premier décor tendu par le prophète Isaïe est une fois de plus celui des temps messianiques où l’impossible devient réalité : le désert fleurit et même «crie de joie» (Is 35,1), les faibles sont raffermis, il n’y a plus ni sourd, ni aveugle, ni boiteux, ni muet : «Allégresse et joie les rejoindront, douleur et plainte auront pris fin» (35,10). L’avènement du Messie est pensé comme une recréation, autrement dit comme un salut : «Voici votre Dieu, c’est la vengeance qui vient, la revanche de Dieu. Il vient lui-même et va vous sauver» (35,4). Une certitude reprise en écho par le psaume responsorial : «Le Seigneur fait justice aux opprimés (…) Le Seigneur ouvre les yeux des aveugles (…) D’âge en âge, le Seigneur régnera» (Ps 145). Remarquons qu’il n’est plus question de conversion – il fallait entendre l’appel la semaine dernière ! – ; la liturgie ne se répète pas, elle avance vers le mystère et nous montre clairement que toute l’initiative est divine. Si notre cœur est prêt, Dieu y agira.
Pour autant, le don de Dieu n’est ni évident ni automatique. La deuxième lecture, extraite de la lettre de saint Jacques, le laisse déjà deviner qui emploie à quatre reprises le mot de «patience». Le temps de la patience reste celui de la charité : «Ne gémissez pas les uns contre les autres» (Jc 5,9). Mais par dessus tout, le temps de la patience est celui de la foi, et d’une foi qui peut prendre ou garder les couleurs de la nuit. La grande figure de Jean le Baptiste, prophète de la joie parfaite (cf. Jn 3,29), est là pour en témoigner dans la péricope de Matthieu que la liturgie nous donne à entendre en ce dimanche. Hier, les foules accouraient vers Jean dans un esprit de repentance et de conversion. Ses mains ouvraient pour elles une route et un espoir nouveaux. Aujourd’hui, dans la nuit de la prison, Jean ne peut rencontrer Jésus que par l’intermédiaire de ses disciples, et sa seule parole est une question : «Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ?» (Mt 11,3). Voici comment, en ce troisième dimanche de l’Avent, nous sommes invités à la joie. Non pas à la joie tranquille des gens repus et satisfaits, mais à la joie de l’espérance et de la foi qui donne de reconnaître dans les signes (Mt 11,5 ; cf. Is 35,5) la venue certaine du salut.
«Cieux, répandez votre justice, que des nuées vienne le salut ! Monte sur la hauteur, joyeuse messagère de Sion, élève fortement la voix, joyeuse messagère de Jérusalem ; élève ta voix sans crainte et va dire aux villes de Juda : Voici votre Dieu, voici le Seigneur qui vient avec puissance» (Liturgie de l’Avent).
bonne nuit
14 décembre, 2008Saint Augustin : « Il est venu pour rendre témoignage à la Lumière »
14 décembre, 2008du site:
http://www.levangileauquotidien.org/www/main.php?language=FR&localTime=12/14/2008#
Saint Augustin (354-430), évêque d’Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l’Église
Sermons sur l’évangile de Saint Jean, n°2, §5-7 (trad. Bibliothèque augustinienne, t. 71, p. 183s rev.)
« Il est venu pour rendre témoignage à la Lumière »
Comment le Christ est-il venu ? Il est apparu en homme. Parce qu’il était homme à ce point que Dieu était caché en lui, un homme remarquable a été envoyé devant lui pour faire reconnaitre qu’il était plus qu’un homme, lui, le Christ… Qui était-il, celui qui devait ainsi rendre témoignage à la Lumière ? Un être remarquable, ce Jean, un homme d’un haut mérite, d’une grâce éminente, d’une grande élévation. Admire-le, mais comme on admire une montagne : la montagne reste dans les ténèbres tant que la lumière ne vient pas l’envelopper : « Cet homme n’était pas la Lumière ». Ne prends pas la montagne pour la lumière ; ne va pas te briser contre elle, bien loin d’y trouver du secours.
Et que faut-il admirer alors ? La montagne, mais comme montagne. Elève-toi jusqu’à celui qui éclaire cette montagne qui est dressée pour recevoir, la première, les rayons du soleil, afin de les renvoyer à tes yeux… De nos yeux, on dit aussi qu’ils sont des lumières ; et pourtant si on n’allume pas de lampe la nuit ou si le soleil ne se lève pas durant le jour, nos yeux s’ouvrent en vain. Jean lui-même était ténèbres avant d’être illuminé ; il n’est devenu lumière que par cette illumination. S’il n’avait pas reçu les rayons de la Lumière, il serait demeuré ténèbres comme les autres…
Et la Lumière elle-même, où est-elle ? « la Lumière véritable qui illumine tout homme en venant dans ce monde » ? (Jn 1,9) S’il illumine tout homme, il illuminait aussi Jean, par qui il voulait être manifesté… Il venait pour des intelligences infirmes, pour des coeurs blessés, pour des âmes aux yeux malades…, des gens incapables de le voir directement. Il a couvert Jean de ses rayons. En proclamant qu’il avait été lui-même illuminé, Jean a fait connaître Celui qui illumine, Celui qui éclaire, Celui qui est la source de tout don.