Archive pour novembre, 2008

Saint Patrick : « Nous sommes des serviteurs quelconques »

11 novembre, 2008

du site: 

http://www.levangileauquotidien.org/www/main.php?language=FR&localTime=11/11/2008#

Saint Patrick (vers 385-vers 461), moine missionnaire, évêque
Confession, 12-14 (trad. SC 249, p. 83 rev.)

« Nous sommes des serviteurs quelconques »

Moi qui étais d’abord un rustre fugitif et sans instruction, moi « qui ne sais pas prévoir l’avenir » (Qo 4,13 Vulg), je sais cependant une chose avec certitude : c’est qu’« avant d’être humilié » (Ps 118,67) j’étais comme une pierre gisant dans une boue profonde. Mais il est venu, « celui qui est puissant » (Lc 1,49) et dans sa miséricorde il m’a pris ; il m’a hissé vraiment bien haut et m’a placé au sommet du mur. C’est pourquoi je devrais élever la voix très fort, afin de rendre quelque chose au Seigneur pour ses bienfaits ici-bas et dans l’éternité, bienfaits si grands que l’esprit des hommes ne peut les compter.

Soyez donc dans l’admiration, « grands et petits qui craignez Dieu » (Ap 19,5) ; et vous, seigneurs et beaux parleurs, écoutez et examinez attentivement. Qui m’a suscité, moi l’insensé, du milieu de ceux qui passent pour sages, experts de la loi, « puissants en paroles » (Lc 24,19) et en toutes choses ? Qui m’a inspiré plus que d’autres, moi le rebut de ce monde, pour que « dans la crainte et le respect » (He 12,28)…je fasse loyalement du bien au peuple vers lequel l’amour du Christ m’a porté et à qui il m’a donné, pour que, si j’en suis digne, je les serve toute ma vie avec humilité et vérité ?

C’est pourquoi, « selon la mesure de ma foi » (Rm 12,6) en la Trinité, je dois reconnaître et…proclamer le don de Dieu et sa « consolation éternelle » (2Th 2,16). Je dois répandre sans crainte mais avec confiance le nom de Dieu en tout lieu, afin que, même après ma mort, je laisse un héritage à mes frères et à mes enfants, à tant de milliers d’hommes que j’ai baptisés dans le Seigneur.

bonne nuit

10 novembre, 2008

bonne nuit dans image bon nuit, jour, dimanche etc. k4904-20

Columbia, Hermiston, Oregon.

http://66.102.9.104/translate_c?hl=it&u=http://www.ars.usda.gov/is/graphics/photos/k4904-20.htm&usg=ALkJrhidvfhlC-yqFIq0e1D-ARnhNx-HeA

Saint Cyprien : « Tu lui pardonneras

10 novembre, 2008

 du site:

http://www.levangileauquotidien.org/www/main.php?language=FR&localTime=11/10/2008#

Saint Cyprien (v.200-258), évêque de Carthage et martyr
Les Bienfaits de la patience

« Tu lui pardonneras »

« La charité aime tout, elle croit tout, elle espère tout, elle supporte tout. » (1Co 13,7) Par là l’apôtre Paul montre que, si cette vertu peut se maintenir avec une telle fermeté, c’est qu’elle a été trempée dans une patience à toute épreuve. Il dit encore: « Supportez-vous les uns les autres dans l’amour, faisant tout ce qui est en votre pouvoir pour garder l’unité de l’esprit dans le lien de la paix. » (Ep 4,2)

Il n’est pas possible de maintenir l’unité ni la paix, si les frères ne s’appliquent pas à garder la tolérance mutuelle et le lien de la concorde grâce à la patience. Que dire encore, sinon de ne pas jurer, ni maudire, de ne pas réclamer ce qu’on nous enlève, de présenter l’autre joue à qui nous frappe, de pardonner au frère qui a péché contre nous, non seulement soixante-dix fois sept fois, mais de lui remettre tous ses torts, d’aimer nos ennemis, de prier pour nos adversaires et ceux qui nous persécutent ?

Comment parvenir à accomplir tout cela si l’on n’est pas fermement patient, tolérant ? C’est ce que fit saint Étienne quand, loin de crier vengeance, il demanda grâce pour ses bourreaux en disant : « Seigneur, ne leur impute pas ce péché. » (Ac 7,60)

par Sandro Magister : L’art de lire les Ecritures. Un cours pour les analphabètes d’aujourd’hui

9 novembre, 2008

 du site:

http://chiesa.espresso.repubblica.it/articolo/208629?fr=y

L’art de lire les Ecritures. Un cours pour les analphabètes d’aujourd’hui

La liturgie doit de nouveau façonner la lecture et la compréhension de la Bible. Comme au temps du monachisme médiéval, créateur de la civilisation moderne. Timothy Verdon explique pourquoi, alors que le synode des évêques est arrivé à mi-parcours

par Sandro Magister

ROMA, le 16 octobre 2008 A peu près à mi-parcours de ses travaux, le synode des évêques consacré à « La parole de Dieu dans la vie et dans la mission de lEglise » a aussi demandé une consultation à la sociologie.

Cette consultation a eu lieu non pas dans la salle du synode, mais à proximité, dans la salle de presse du Saint-Siège. Cest là que, mardi 14 octobre, le professeur Luca Diotallevi, de l’Université Roma III, a présenté les résultats dune grande enquête menée par GFK-Eurisko dans douze pays du monde: Etats-Unis, Grande-Bretagne, Pays-Bas, Allemagne, France, Espagne, Italie, Pologne, Russie, Hong-Kong, Philippines, Argentine.

Le premier résultat est que les adultes de ces pays disent, à une large majorité, quils ont fait lexpérience de Dieu, un Dieu qui « veille sur leur vie et les protège ».

De plus, une majorité aussi large déclare quelle prie. La foi en Dieu nest donc pas en régression. Au contraire, dans des pays comme la Russie et Hong-Kong, elle semble connaître une vigoureuse reprise.

Face à cette large et constante demande de sens religieux, la réponse des Eglises et des communautés chrétiennes apparaît faible. En effet, ayant pris la Bible comme instrument de mesure pour cette réponse, lenquête montre quun petit nombre des personnes interrogées en ont lu au moins un passage au cours des douze derniers mois.

En Europe surtout, le contact avec la Bible a lieu presque uniquement à l’église, au moment de l’homélie. Dans deux pays seulement, la Bible est lue par une large majorité de la population: les Etats-Unis et les Philippines.

Bien que peu lue et peu connue, la Bible bénéficie dune image très positive. A une large majorité, les personnes interviewées trouvent son contenu « réel », « intéressant », « vrai ». Mais, en même temps, « difficile », ce qui met de nouveau en cause les responsabilités des Eglises.

Voici comment le professeur Diotallevi a résumé, en termes sociologiques, la leçon tirée de l’enquête:

« Le niveau de consommation de rites religieux a une énorme marge de croissance, mais l’offre religieuse est bien loin davoir satisfait toute la demande potentielle déjà présente ».

* * *

Bien entendu, on peut aussi interpréter l’actuel analphabétisme biblique autrement que ne le fait la sociologie.

Cest ce qua fait, par exemple, Timothy Verdon dans un article magistral paru dans « L’Osservatore Romano » de dimanche 12 octobre.

Historien de lart, Verdon dirige à Florence le service diocésain de la catéchèse par lart et participe au synode des évêques en tant quexpert. Dans cet article, il explique, aux points de vue artistique, liturgique et théologique, la perte de sens que les Saintes Ecritures ont subie aux époques moderne et contemporaine.

La reconstitution réalisée par Verdon est passionnante mais, pour bien la comprendre, il faut aussi se référer à son arrière-plan.

Qui est le grand discours lu par Benoît XVI à Paris, au Collège des Bernardins, le 12 septembre dernier:

> « Chercher Dieu et se laisser trouver par Lui »

Voici donc l’article de Verdon paru dans « L’Osservatore Romano » du 12 octobre 2008:

A la recherche du symbole perdu. Lanalphabétisme biblique actuel

par Timothy Verdon

Alors que le synode des évêques médite sur la Parole de Dieu dans la vie et dans la mission de lEglise, il peut être utile de réfléchir à ce que lon pourrait appeler « lanalphabétisme biblique actuel », cest-à-dire à la perte presque totale des instincts et techniques qui ont formé au fil des siècles lapproche chrétienne des écritures saintes.

Pour mesurer la gravité de cette situation, il suffit dobserver les livres enluminés que les monastères ont produits au Moyen Age pour la liturgie. Lhomme moderne qui découvre de tels trésors dans le cadre dune exposition ou dun texte dhistoire de lart ne conçoit peut-être même pas la distance qui nous sépare aujourdhui du monde qui les a produits: entre notre expérience du livre et celle quen avait le Moyen Age, il existe en effet des différences si fondamentales que nous risquons de ne pas les percevoir. A l’ère dInternet, le concept de « livre » commence déjà à nous échapper et, à la lumière d’études bibliques et liturgiques modernes, lidée traditionnelle de « livre sacré » na plus le même poids que jadis. Concrètement, il est presque impossible aujourdhui de concevoir lautorité sacrale que pouvait avoir un texte biblique ou liturgique au Moyen Age.

Il en est de même pour les miniatures qui ornent les textes. Notre époque, saturée dimages aux couleurs brillantes dans les revues, dans les journaux, à la télévision – photos instantanées, prises en direct, images produites par ordinateur – narrive pas à saisir la surprise, la délicieuse fraîcheur de miniatures aux couleurs limpides, étincelantes dor, quentourent les colonnes serrées du texte dun manuscrit. Nous ne savons pas non plus retrouver le rapport intellectuel et affectif qui subsiste entre limage fixe et un texte ancien que lon connaissait, que lon aimait, auquel on croyait.

Pourtant, pendant plus de mille ans dhistoire de lEurope, les livres ont toujours été perçus précisément dans le contexte dune foi intensément vécue, profondément méditée, nourrie par des textes si anciens quils semblaient « éternels »: des textes qui plaçaient le lecteur à la frontière entre sa propre situation et des réalités universelles, le contexte liminal que nous pouvons simplement définir par le mot « prière ». Les livres liturgiques servaient en effet à la prière en communauté et les Bibles à la « lectio divina » qui, à son tour, était nourrie et en quelque sorte façonnée par la liturgie et la dévotion.

Par liturgie, nous entendons ici lensemble des rites ecclésiaux avec, au centre, la liturgie eucharistique ou messe. Les textes de la messe, qui changent en fonction des fêtes ou des périodes de lannée, imposent en effet une sorte de « lectio divina » communautaire, une souplesse dans linterprétation de l’événement ou du personnage célébré, que lon doit qualifier de contemplative. Tout est constamment ramené au centre mystique de la foi chrétienne – le sacrifice de soi que Jésus a accompli en mourant sur la croix – et à la vie nouvelle de sa résurrection. Même pendant la nuit de Noël, les textes de la messe obligent à lier la joie dune naissance au fait dramatique de la mort sur la croix; le petit corps dans la mangeoire, le corps de lhomme adulte crucifié, le « Corpus Christi » réellement présent dans le pain eucharistique et le « Corps Mystique » que forme la communauté réunie par la prière ne font plus quun. Voilà pourquoi, sur la fresque de la basilique dAssise représentant saint François qui dépose lEnfant dans la mangeoire de la crèche de Greccio, cette mangeoire est placée sous une grande croix et à côté de lautel.

Cette façon de voir – et de comprendre – les rapports de causalité entre des événements historiques, métahistoriques et surnaturels, est différente de la nôtre: c’était une façon de voir – et de comprendre – qui influençait la manière de lire et donc aussi dimaginer et de représenter les contenus des textes.

Prenons lexemple de lillustration reproduite ci-dessus: une superbe lettrine peinte du bréviaire du XIVe siècle qui se trouve à la bibliothèque municipale Queriniana de Brescia. Cest le « B » du premier mot du psaume 1 en latin de la Vulgate: « Beatus vir qui non abiit in consilio impiorum », heureux l’homme qui ne va pas au conseil des impies. Les pères de lEglise lisaient le début de ce psaume en pensant au Christ. Ainsi, le miniaturiste du « B » utilise les vides dans cette initiale pour évoquer toute la vie du Christ, avec des scènes de lannonciation, de la nativité, de la crucifixion et de la sépulture. En plaçant les mots « Beatus vir » dans linitiale et au bord en dessous de ces scènes, lartiste anonyme associe la « béatitude » du rapport de lhomme avec Dieu – le sujet du psaume – avec Jésus-Christ.

Lancien mode de lecture avait en outre une dimension de parabole que nous risquons de perdre, à lheure des études bibliques « scientifiques ». Lantienne du « Benedictus » pour les louanges de la solennité de lEpiphanie, par exemple, relie de manière tout à fait suggestive les trois événements bibliques qui, dans leur suite chronologique, constituent ensemble la première manifestation du Christ au monde: larrivée des mages apportant leurs présents au nouveau-né Jésus (Matthieu 2, 1-12); le baptême de Jésus à trente ans dans le Jourdain (Matthieu 3, 13-17; Marc 1, 9-11; Luc 3, 21-22); leau changée en vin aux noces de Cana (Jean 2, 1-12). Mais lauteur anonyme de lantienne inverse la chronologie et place les noces avant le baptême, en disant: « Aujourdhui, lEpoux céleste sunit à son Eglise que le Christ lave de son péché dans le Jourdain ». Ayant ainsi évoqué le mariage de Dieu et avec son peuple conformément à la promesse des prophètes, mais aussi lobligation pour « l’époux » de purifier son « épouse », en la lavant (cf. Ephésiens, 5, 25-27), lauteur introduit alors les Mages, quil fait arriver avec leurs présents comme des invités à la fête nuptiale dont les convives se réjouiront de leau transformée en vin premier miracle du Christ, à Cana: « Hodie caelesti Sponso juncta est Ecclesia, quoniam in Iordane lavit eius crimina: currunt cum munere Magi ad regales nuptias, et ex acqua facto vino laetantur conviviae, alleluia! ». Ce qui signifie: « Aujourdhui, lEglise sest unie à lEpoux céleste, qui la lavée de ses péchés dans le Jourdain. Les Mages accourent avec leurs présents aux noces royales dont les convives se réjouissent de la transformation de leau en vin. Alléluia! ».

Le premier et le dernier mot de lantienne « hodie » et « alléluia » font comprendre ce mode de lecture. Ici, les textes du Nouveau Testament ont été interprétés à la lumière de la liturgie. Une liturgie où le sens du temps change, si bien que des événements passés et qui se suivent même entre eux sont vécus de manière extatique dans lunique « aujourdhui » de Dieu. Cela a pour effet de transformer des superpositions historiques impossibles en mystères simultanés et entremêlés. Chaque événement éclaire tous les autres, dans lunique projet du Père révélé par la vie-mort-résurrection du Christ: voilà la « forma mentis » sous-jacente à dinnombrables images chrétiennes, depuis les catacombes jusquau XXIe siècle.

L’initiale enluminée et l’antienne de l’Epiphanie sont toutes deux le fruit de l’imagination monastique et cette origine est dune importance fondamentale. Le monachisme est en soi une œuvre d’art: il rend visible et tangible une intensité particulière de la vie chrétienne, parce que le moine veut être, comme le Christ, icône ou image de la beauté de Dieu. Le monastère est le lieu où, avec laide de confrères qui ont la même vision intérieure, l’œuvre peut être tranquillement menée à bien, dans une sorte de laboratoire de l’âme.

La plus répandue des formulations occidentales de la vie monastique, la « Regula monachorum » de saint Benoît de Nursie, se réfère explicitement à cette analogie quand elle compare le monastère à un atelier dartisan et présente la vie des moines toute entière comme un processus de création (Regula 4, 75-78). Cette affirmation fait aussi écho à une tradition plus ancienne selon laquelle la vie de tout croyant est embellie « par l’or des bonnes actions et les mosaïques de la foi persévérante ». Les moines diffèrent des autres chrétiens, au moins dans la pensée de saint Benoît, par la profondeur de leur engagement: ils investissent toutes leurs énergies humaines dans leur projet spirituel et leurs « outils » sont les préceptes moraux de la vie chrétienne, « instrumenta artis spiritalis » (Regula 4, 75).

Même si ces phrases sont clairement métaphoriques, rien d’étonnant à ce que la métaphore se soit transformée en une réalité et que les monastères soient devenus des centres de développement des arts, ce que prévoyait dailleurs saint Benoît (cf. le chapitre 57 de la règle, sur « Les artisans au monastère »). Un climat de créativité dans un domaine dactivité suscite une même créativité dans dautres secteurs. De plus la vie monastique favorise la production d’art sacré parce que, excluant les distractions profanes, elle permet à l’artiste de simmerger dans les Ecritures et les actions sacramentelles qui donnent couleur et forme à sa foi, en lui garantissant de plus un « public » dévot et préparé.

Dans lhistoire du christianisme, les fruits culturels du monachisme ne se limitent pas aux moines. En effet le silence et la vie retirée des monastères nont pas éloigné la masse des fidèles, ils l’ont attirée. Lhistoire monastique confirme lattrait que les moines ont toujours suscité dans de larges groupes sociaux. Bien avant quAlcuin nenseignât ou quAnselme n’écrivît, les habitants dAlexandrie d’Egypte allaient écouter saint Antoine lErmite dans le désert et les Romains envoyaient leurs fils chez saint Benoît. Même quand l’âge d’or de la culture monastique a commencé à décliner, à partir des XIIIe et XIVe siècles, l’idéal dune solitude pleine de prière est resté comme un exemple pour les ordres religieux actifs de la fin du Moyen Age et pour les laïcs à qui ils prêchaient.

On peut dire sans exagération que les conquêtes formelles des moines – leur art et leur architecture, leurs pratiques en matière de liturgie et de dévotion, leurs structures dorganisation et leurs méthodes éducatives, agricoles et commerciales – ont imprégné la conscience culturelle de l’Europe. Plus encore, la vie monastique elle-même, considérée comme choix social créatif et libre, sest profondément gravée dans l’imaginaire des chrétiens, au point que certaines des aspirations les plus fondamentales de notre civilisation ne sont compréhensibles qu’à la lumière de l« entreprise » monastique.

Dans tout cela, il est important de noter le double rôle de l’imagination. La vie monastique demande un effort d’imagination à ceux qui la choisissent en devenant moines; elle en demande aussi un à ceux qui ne deviennent pas moines, cest-à-dire à la société chrétienne en général. Celui ou celle qui renonce aux biens légitimes de la vie et se retire pour chercher Dieu dans le silence et la prière a besoin dune forte capacité d« imagination » sociale et morale pour continuer à croire à « ces choses que l’œil na point vues, que loreille na point entendues, mais que Dieu a préparées pour ceux qui laiment » (1 Corinthiens 2, 9): ce passage est dailleurs cité dans la règle de saint Benoît (4, 77). Cest surtout dans les rapports parfois problématiques avec les confrères que limagination, en plus de la foi, permet au moine de sentir que « chaque fois que vous avez fait cela à lun de ces plus petits de mes frères, cest à moi que vous lavez fait » (Matthieu, 25, 40; cf. Regula 36, 3).

Par un effort identique d’imagination, ceux qui nentrent pas au monastère ont choisi, à travers les siècles, de voir dans les moines des « sages » et des « prophètes » plutôt que de dangereux dissidents en marge de la société. Les chrétiens – de ceux qui, par milliers, sont allés écouter la parole dAntoine labbé dans le désert égyptien à ceux qui, par centaines de milliers, lisent aujourdhui Thomas Merton ou Enzo Bianchi – ont toujours cru que la solitude des moines nimplique pas le mépris pour autrui et que leur silence peut faire jaillir une sagesse au service de lhomme.

Cette confiance, émouvante dans sa simplicité, fait entrevoir la plus importante fonction du monachisme dans limaginaire des chrétiens, celle de « symbole » qui sanctifie ce qui sen approche. Ceux qui viennent en visite dans un monastère ont, comme les moines eux-mêmes, limpression que, dans le recueillement contemplatif du cloître, les lieux et les objets prennent quelque chose des intentions et du dévouement des habitants de ces lieux. Les objets, même humbles, sont soudain perçus comme des signes qui révèlent la solidarité entre l’homme et le sacré, les barreaux dune échelle qui va de la terre au ciel. Cest dans cet esprit que saint Benoît dit que même les outils ordinaires du monastère doivent être traités comme si c’étaient des vases sacrés pour la liturgie (Regula 31, 10).

Cest une façon de voir sacramentelle, dans laquelle la surface des choses devient transparente pour révéler une perspective infinie et donne de lefficacité aux images. Une représentation de la Dernière Cène dans le réfectoire dun couvent, comme celle que Léonard de Vinci a peinte à Santa Maria delle Grazie, à Milan, nest pas seulement décorative, cest aussi un objet fonctionnel qui communique et nourrit la foi dont elle est née. Les choix opérationnels dans la genèse formelle de l’œuvre, qui relèvent normalement du domaine de lhistoire de l’art, sont ici associés à dautres choix qui ne sont pas esthétiques, mais existentiels.

bonne nuit (J’ai un rhume allergique, j’espère dormir ce nuit)

9 novembre, 2008

bonne nuit (J'ai un rhume allergique, j'espère dormir ce nuit) dans image bon nuit, jour, dimanche etc. crested-crane-nichols-642758-ga

Crested Crane, Zaire, 1995Photograph by Michael Nichols

Backlit by the setting sun, a crested crane forages in the African savanna. Also called grey-crowned cranes, these ostentatiously adorned birds are known for their equally flamboyant courtship dances, which involve, among other flourishes, head-bobbing, jumping, wing-flapping, and stick-tossing.

(Photo shot on assignment for, but not published in, « Return to Rwanda, » October 1995, National Geographic magazine)

http://photography.nationalgeographic.com/photography/photo-of-the-day/crested-crane-nichols.html

Cardinal John Henry Newman: « Détruisez ce Temple, et en trois jours je le relèverai »

9 novembre, 2008

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Cardinal John Henry Newman (1801-1890), prêtre, fondateur de communauté religieuse, théologien
PPS, vol. 4, n° 12 : « The Church a Home for the Lonely » (trad. Brémond rev.)

« Détruisez ce Temple, et en trois jours je le relèverai »

Le Temple juif, visible et matériel, était confiné à un seul endroit. Le monde entier ne pouvait pas y demeurer, même pas toute une nation, mais seulement quelques-uns de la multitude. Mais le temple chrétien est invisible et spirituel, et peut donc être partout… Jésus dit à la Samaritaine : « Le temps viendra où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité » (Jn 4,23). « En esprit et en vérité » car, à moins d’être invisible, sa présence ne peut pas être réelle. Ce qui est visible n’est pas le réel ; ce qui est matériel se désagrégera ; ce qui dans un endroit n’est qu’un fragment.

Le temple de Dieu, en régime chrétien, est partout où se trouvent des chrétiens au nom du Christ ; il est aussi complètement présent en chaque endroit que s’il n’était nulle part ailleurs. Et nous pouvons y entrer et nous joindre aux saints qui l’habitent, à la famille céleste de Dieu, aussi réellement que l’adorateur juif entrait dans les parvis visibles du Temple. Nous ne voyons rien de notre temple spirituel, mais c’est la condition requise pour qu’il soit partout. Il ne serait pas partout si nous le voyions quelque part ; nous ne voyons rien, mais nous jouissons de tout.

Ainsi nous le présentent déjà les prophètes de l’Ancien Testament. Isaïe écrit : « Il arrivera dans l’avenir que la montagne du Temple du Seigneur sera placée sur la tête des montagnes et dominera les collines. Toutes les nations afflueront vers elles » (2,2). Le temple chrétien a été dévoilé à Jacob…lorsqu’il a vu en songe « une échelle dressée sur la terre et dont le sommet touchait le ciel ; des anges de Dieu y montaient et descendaient » (Gn 28,12), et aussi au serviteur d’Élisée : « Le Seigneur ouvrit les yeux du serviteur, et voici que la montagne était remplie de chevaux et de chars de feu » (2R 6,17). C’étaient là des anticipations de ce qui allait s’établir lorsque Christ est venu et « a ouvert le Royaume de Dieu à tous les croyants ». Ce qui fait dire à Saint Paul : « Vous vous êtes approchés de la montagne de Sion, de la cité du Dieu vivant, la Jérusalem céleste, de milliers d’anges en fête, de l’assemblé des premiers-nés dont les noms sont inscrits dans les cieux » (He 12,22).

bonne nuit

8 novembre, 2008

bonne nuit dans image bon nuit, jour, dimanche etc.

http://openphoto.net/gallery/index.html?org_id=531

Saint Ambroise: « Faites-vous des amis avec l’argent trompeur »

8 novembre, 2008

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Saint Ambroise (vers 340-397), évêque de Milan et docteur de l’Église
Sur Abraham, I, 5, 32-35 (trad. Sr Isabelle de la Source, Lire la Bible, vol. 1, Mediaspaul 1988, p. 63)

« Faites-vous des amis avec l’argent trompeur »

« Abraham était assis à l’entrée de sa tente, nous dit l’Écriture, il y était assis au plus chaud du jour » (Gn 18,1). Les autres se reposaient ; lui guettait la venue d’hôtes éventuels. Il méritait bien que Dieu vienne à lui au chêne de Mambré, celui qui cherchait avec tant d’empressement à exercer l’hospitalité…

Oui, l’hospitalité est bonne, elle a sa récompense particulière : elle s’attire d’abord la gratitude des hommes ; elle reçoit aussi ‒ ce qui est plus important ‒ un salaire de la part de Dieu. Nous sommes tous, en cette terre d’exil, des hôtes de passage. Pour un temps, nous avons à loger sous un toit ; bientôt, il faudra en déloger. Prenons garde ! Si nous avons été durs ou négligents dans l’accueil des étrangers, une fois écoulé le cours de cette vie, les saints pourraient bien, à leur tour, refuser de nous accueillir. « Faites-vous des amis avec l’argent malhonnête, dit le Seigneur dans l’Évangile, afin qu’ils vous reçoivent dans les demeures éternelles »…

D’ailleurs, sais-tu si ce n’est pas Dieu que tu reçois, alors que tu penses n’avoir affaire qu’à des hommes ? Abraham accueille des voyageurs ; en réalité il reçoit chez lui Dieu et ses anges. Toi aussi, qui accueilles un étranger, c’est Dieu que tu reçois. Le Seigneur Jésus l’atteste dans l’Évangile : « J’étais un étranger et vous m’avez accueilli. Ce que vous avez fait à l’un de ces tout-petits, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25,35. 40).

La resurrection de Jesus

7 novembre, 2008

La resurrection de Jesus dans images sacrée anastasi

A Byzantine painting from the year 1315, depicting the resurrection of Jesus Christ 

http://www.towards-success.com/dejnarde_files/mocker.htm

Saint François Xavier : Vivre en bon gérant des dons de Dieu

7 novembre, 2008

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Saint François Xavier (1506-1552), missionnaire jésuite
Lettre du 15/01/1544 (trad. Couturier, Cerf Foi vivante 1996, p. 34 rev.)

Vivre en bon gérant des dons de Dieu

De ces régions [l'Inde et le Sri Lanka] je ne sais que vous écrire sinon ceci : si grandes sont les consolations communiquées par Dieu notre Seigneur à ceux qui vont parmi les païens pour les convertir à la foi du Christ, que, s’il est quelque joie en cette vie, c’est bien celle-ci. Souvent il m’arrive d’entendre dire à quelqu’un qui va au milieu de ces chrétiens : « Ô Seigneur, ne me donnez pas tant de consolations en cette vie ! Mais puisque, dans votre bonté et miséricorde infinies, vous me les donnez, emmenez-moi dans votre sainte gloire! Il y a en effet tant de peine à vivre sans vous voir, une fois que vous vous êtes montré ainsi à votre créature ». Ah ! si ceux qui cherchent le savoir dans les études se donnaient autant de peine pour chercher ces consolations de l’apostolat qu’ils se donnent jour et nuit à la poursuite du savoir ! Si les joies que cherche un étudiant dans ce qu’il apprend, il les cherchait en faisant sentir à son prochain ce qui lui est nécessaire pour connaître et servir Dieu, combien il se trouverait plus consolé et mieux préparé à rendre compte de lui-même, lorsque le Christ reviendra et lui demandera : « Rends-moi compte de ta gestion »…

Je termine en demandant à Dieu notre Seigneur…qu’il nous rassemble dans sa sainte gloire. Et pour nous obtenir ce bienfait, prenons pour intercesseurs et avocats toutes les âmes saintes des régions où je me trouve… À toutes ces saintes âmes, je demande de nous obtenir de Dieu notre Seigneur, tout au long de ce temps qui reste de notre séparation, la grâce de sentir à l’intime de notre âme sa très sainte volonté et de l’accomplir parfaitement.

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