Archive pour novembre, 2008

bonne nuit

13 novembre, 2008

bonne nuit dans image bon nuit, jour, dimanche etc. immature-grapes-1

Immature grapes

http://www.freephotos.se/view_photo.asp?photo=1030&cat=5&order=date

« Le Règne de Dieu est au milieu de vous »

13 novembre, 2008

du site: 

http://www.levangileauquotidien.org/www/main.php?language=FR&localTime=11/13/2008#

Concile Vatican II
Constitution sur l’Eglise dans le monde de ce temps « Gaudium et spes », § 38

« Le Règne de Dieu est au milieu de vous »

Le Verbe de Dieu, par qui tout a été fait, s’est lui-même fait chair et est venu habiter la terre des hommes. Homme parfait, il est entré dans l’histoire du monde, l’assumant et la récapitulant en lui. C’est lui qui nous révèle que « Dieu est amour » (1Jn 4,8) et qui nous enseigne en même temps que la loi fondamentale de la perfection humaine, et donc de la transformation du monde, est le commandement nouveau de l’amour… En acceptant de mourir pour nous tous, pécheurs, il nous apprend par son exemple que nous aussi nous devons porter cette croix que la chair et le monde font peser sur les épaules de ceux qui cherchent la justice et la paix.

Constitué Seigneur par sa résurrection, le Christ, à qui tout pouvoir a été donné au ciel et sur la terre (Mt 28,18), agit désormais dans le coeur des hommes par la puissance de son Esprit ; il n’y suscite pas seulement le désir du monde à venir, mais par là même anime aussi, purifie et fortifie ces aspirations généreuses qui poussent la famille humaine à améliorer ses conditions de vie et à soumettre à cette fin la terre entière. Assurément les dons de l’Esprit sont divers : tandis qu’il appelle certains à témoigner ouvertement du désir de la demeure céleste et à garder vivant ce témoignage dans la famille humaine, il appelle les autres à se vouer au service terrestre des hommes, préparant par ce ministère la matière du Royaume des cieux. Mais de tous il fait des hommes libres pour que, renonçant à l’amour-propre et rassemblant toutes les énergies terrestres pour la vie humaine, ils s’élancent vers l’avenir, vers ce temps où l’humanité elle-même deviendra une offrande agréable à Dieu.

* * *
« Fais fructifier en nous, Seigneur, l’eucharistie qui nous a rassemblés : c’est par elle que tu formes dès maintenant, à travers la vie de ce monde, l’amour dont nous t’aimerons éternellement. » (Missel romain : Postcommunion, 1er dimanche de l’Avent)

Saint Josaphat

12 novembre, 2008

Saint Josaphat dans images sacrée

Saint Josaphat

http://santiebeati.it/

12 novembre – Saint Josaphat

12 novembre, 2008

du site:

http://missel.free.fr/Sanctoral/11/12.php

12 novembre – Saint Josaphat

Extrait de la lettre encyclique “Ecclesiam Dei”

de S.S. Pie XI (12 novembre 1923),

à l’occasion du troisième centenaire de la mort de saint Josaphat.

Pour que cette unité et cette bonne entente pussent se maintenir à jamais, la Providence si sage de Dieu les marqua du sceau de la sainteté et du martyre. Cette auréole était réservée à l’archevêque de Polotsk, Josaphat, du rite slave oriental, que nous saluons à juste titre comme la plus belle gloire et le plus ferme soutien de l’Orient slave ; car on trouvera difficilement quelqu’un qui ait fait plus honneur au nom slave et plus efficacement travaillé au salut de ces populations que Josaphat, leur pasteur et apôtre, qui a versé son sang pour l’unité de la Sainte Eglise.

Puisque nous voici au troisième centenaire de ce très glorieux martyre, ce Nous est une très vive joie de rappeler le souvenir de ce si grand saint ; daigne le Seigneur, cédant aux prières plus ferventes des fidèles, susciter dans son Eglise l’esprit qui remplissait le bienheureux Martyr et Pontife Josaphat… et qui le porta à donner sa vie pour ses brebis ; puisse s’accroître le zèle du peuple chrétien pour l’unité, et ainsi l’œuvre principale de Josaphat se poursuivre jusqu’au jour où se réalisera le vœu du Christ et de tous les saints : Et il n’y aura qu’un seul bercail et qu’un seul Pasteur.

Né de parents séparés de l’unité catholique, Josaphat, qui reçut au saint baptême le nom de Jean, se consacra à la piété dès sa plus tendre enfance. Tout en suivant la splendide liturgie slave, il recherchait avant toutes choses la vérité et la gloire de Dieu ; à cette fin, et en dehors de toute considération humaine, il se tourna tout enfant vers la communion de l’unique Eglise œcuménique ou catholique, se considérant comme appelé à la communion de cette Eglise par le baptême même qu’il avait validement reçu. Bien plus, se sentant poussé par une inspiration du ciel à travailler au rétablissement de la sainte unité dans le monde entier, il comprit qu’il pouvait y contribuer dans une très large mesure s’il conservait dans le cadre de l’unité de l’Eglise universelle le rite slave oriental et l’Ordre des moines basiliens.

C’est pourquoi, reçu en 1604 parmi les Basiliens et ayant échangé le nom de Jean pour celui de Josaphat, il s’adonna tout entier à l’exercice de toutes les vertus, particulièrement de la piété et de la mortification. La vue de Jésus crucifié avait fait naître en lui, dès son enfance, l’amour de la croix, qu’il ne cessa ensuite de pratiquer à un degré éminent. D’après Joseph Velamin Russky, métropolite de Kiev, qui avait été archimandrite de ce monastère, il fit en peu de temps de tels progrès dans la vie monastique qu’il put servir de maître aux autres. Aussi, à peine ordonné prêtre, Josaphat est lui-même nommé archimandrite et placé à la tête du monastère. Pour accomplir sa charge, il ne se contenta point de maintenir en bon état le monastère et l’église attenante et de les fortifier contre les attaques des ennemis ; mais, constatant qu’ils étaient presque abandonnés par le peuple chrétien, il résolut de s’employer à l’y ramener.

Entre temps, préoccupé avant tout de l’union de ses compatriotes avec la chaire de Pierre, il s’enquérait de tous côtés des moyens soit de la promouvoir, soit de la consolider ; surtout, il étudiait sans répit les livres liturgiques dont les Orientaux, y compris les schismatiques eux-mêmes, avaient accoutumé de se servir en accord avec les prescriptions des saints Pères.

Le “ravisseur d’âmes”

Après cette si active préparation, Josaphat se mit à l’œuvre de restauration de l’unité avec tant de force tout ensemble et de douceur, et il y réussit à tel point que ses adversaires eux-mêmes l’appelaient ravisseur d’âmes. Le nombre, en effet, est étonnant de ceux qu’il ramena à l’unique bercail de Jésus-Christ, convertis de toutes condition et origine, gens du peuple, commerçants, nobles, préfets même et administrateurs de provinces, comme nous savons que ce fut le cas pour Sokolinski de Polotsk, pour Tyszkievicz de Novgrodensk, pour Mieleczko de Smolensk.

Josaphat sur le siège de Polotsk

Mais il étendit bien plus encore son action apostolique du jour où il fut nommé évêque de l’Eglise de Polotsk. Cet apostolat a dû avoir une influence incroyable ; car on vit Josaphat donner l’exemple d’une extrême chasteté, pauvreté et austérité ; il se montrait envers les pauvres d’une telle générosité qu’il alla jusqu’à mettre en gage son omophorion pour secourir leur indigence ; se renfermant strictement dans le domaine religieux, il ne s’ingérait en rien dans les affaires politiques, encore que par des instance vives et réitérées on le pressât de se charger d’intérêts et à prendre parti dans des conflits d’ordre temporel ; enfin, il apportait à son œuvre le dévouement accompli d’un très saint évêque, travaillant sans relâche par sa parole et ses écrits à faire pénétrer la vérité. Il a publié en effet nombre d’ouvrages merveilleusement mis à la portée du peuple, entre autres sur la Primauté de saint Pierre et le baptême de saint Vladimir, et encore une apologie de l’unité catholique, un catéchisme selon la méthode du bienheureux Pierre Canisius, et d’autres travaux du même genre.

Se multipliant pour rappeler l’un et l’autre clergé à l’accomplissement attentif de ses devoirs, il obtint peu à peu, en réveillant le zèle pour le ministère sacerdotal, que le peuple, régulièrement instruit de la doctrine chrétienne et nourri de la parole divine par une prédication appropriée, se reprît à fréquenter les sacrements et les cérémonies liturgiques, et fût ramené à une vie toujours plus chrétienne.

Le témoignage du sang ; fruits du martyre

C’est ainsi que, par une large et abondante diffusion de l’esprit de Dieu, Josaphat consolida merveilleusement l’œuvre d’unité à laquelle il s’était voué. Cet affermissement, on peut même dire cette consécration, il la donna surtout le jour où il tomba martyr de cette cause, par un acte de sa pleine volonté et avec une admirable grandeur d’âme. La pensée du martyre était toujours dans son esprit, fréquemment sur ses lèvres ; le martyre, il l’appela de ses vœux au cours d’une prédication solennelle ; le martyre, enfin, il le sollicitait comme une faveur particulière de Dieu. C’est ainsi que, peu de jours avant sa mort, averti des embûches qui se tramaient contre lui, il dit : Seigneur, faites-moi la grâce de pouvoir répandre mon sang pour l’unité, ainsi que pour l’obéissance au Siège Apostolique.

Son désir fut exaucé le dimanche 12 novembre 1623 ; avec un visage où éclate la joie et qui respire la bonté, il va au-devant de ses ennemis qui l’entourent, cherchant l’apôtre de l’Unité ; il leur demande, à l’exemple de son Maître et Seigneur, de ne faire aucun mal aux siens, et se livre entre leurs mains ; frappé avec une extrême cruauté et tombé sous leurs coups, il ne cesse jusqu’au dernier soupir d’implorer de Dieu le pardon pour ses meurtriers. Ce martyre si glorieux fut fécond en résultats ; notamment, il inspira une grande énergie et fermeté aux évêques ruthènes, qui faisaient deux mois plus tard, dans une lettre à la Sacrée Congrégation de la Propagande, la déclaration suivante : Nous nous affirmons absolument prêts à donner notre vie jusqu’au sang, comme vient de le faire l’un des nôtres, pour la foi catholique. Un nombre considérable de schismatiques, parmi lesquels les meurtriers mêmes du martyr, rentrèrent bientôt après dans la seule véritable Eglise.

Les dix clés de la prière

12 novembre, 2008

du site:

http://jerusalem.cef.fr/index.php/fraternites/prier-dans-la-ville/la-priere-nous-habite

Les dix clés de la prière

1. La prière nous habite

La première vérité dont il importe ici de prendre conscience est que la prière nous habite déjà. Il en est en effet de la prière comme de cette loi de sainteté donnée par Dieu et qui n’est ni au-delà de nos moyens ni hors de notre atteinte. Et c’est le Seigneur en personne qui nous révèle où elle est cachée : Elle n’est pas dans les cieux, qu’il te faille dire : Qui montera pour nous aux cieux nous la chercher, que nous l’entendions pour la mettre en pratique ? Elle n’est pas au-delà des mers, qu’il te faille dire : Qui ira pour nous au-delà des mers nous la chercher, que nous l’entendions pour la mettre en pratique ? Car la Parole est tout près de toi, elle est dans ta bouche et dans ton cśur pour que tu la mettes en pratique (Dt 30,11-14). Ainsi de la prière, qui est dialogue entre l’homme et Dieu, à partir de la Parole donnée à l’homme par Dieu.

Peut-être n’y avions-nous encore jamais pensé. Pourtant la réalité est bien celle-là. Nous portons en nous, inscrit en notre être, le souffle même de Dieu, insufflé en notre poitrine depuis le commencement (Gn 2,7). C’est la plus belle grâce de notre création divine. Dès l’origine, en effet, cet être vivant que nous sommes est, ontologiquement peut-on dire, de manière constitutive, un être priant, puisqu’il a été fait âme vivante (1 Co 15,45), marqué au plus profond de lui par le sceau de l’image et de la ressemblance (Gn 1,26).

Avec la grâce de l’Incarnation rédemptrice, ce même Esprit a été répandu à profusion dans nos cśurs (Rm 5,5). Plus merveilleusement encore, nous en possédons les prémices et nous en portons la marque (Ep 1,13-14). C’est lui qui nous anime puisqu’il est notre vie (Rm 8,13). Et puisque l’Esprit est notre vie, la première clef de la prière consiste donc à le laisser nous faire agir (Ga 5,25), lui qui, le premier, et comme spontanément, si nous ne le contristons pas, nous conduit au chemin de la contemplation.

Il nous faut donc commencer par rejoindre la prière qui réside en nous. En reconnaître l’antériorité et la trace. Ne pas l’empêcher de monter. La libérer, par notre foi en sa Présence et notre docilité à ses appels. Pour bien prier, il faut commencer par écouter en soi l’Esprit de Dieu prier à l’adresse du Père des cieux (Ga 4,6) et nous faire dire de Jésus et à Jésus qu’il est Seigneur, en nous introduisant au plus profond de l’intimité divine (1 Co 12,3). Car ce n’est pas vous qui parlerez, c’est l’Esprit de votre Père qui parlera en vous (Mt 10,20).

Qu’importent dès lors notre faiblesse, notre lourdeur, notre manque de savoir-faire. Ce n’est pas en butant obstinément contre cet état de fait que nous parviendrons à passer. Non ! Au milieu de ce mur épais, une porte a été pratiquée et nous en avons déjà la clef. Nous ne savons que faire pour prier comme il convient ; mais le problème n’est pas là. L’Esprit lui-même intercède pour nous en des murmures ineffables (Rm 8,26). On peut le suivre dans ce dédale et le Père entend notre Abba filial (8,15).

Rejoignons donc d’abord la prière même de Dieu. Car Dieu, en nous, est déjà en prière ! Jésus lui-même nous en a fait la bouleversante révélation : Si quelqu’un m’aime, mon Père l’aimera et nous viendrons chez lui et nous ferons chez lui notre prière (Jn 14,23). Cela n’est pas une affaire de connaissance ou de technique, mais de consentement et de foi. «L’âme qui possède la Sagesse, porte en elle-même comme l’éclat de la lumière éternelle et le reflet de la majesté de Dieu ; et, de même qu’intérieurement elle est pénétrée de la grâce du Seigneur, de même, à l’extérieur, elle répand l’émanation de la splendeur et de l’amour de Dieu» (Guillaume de Saint-Thierry, Traité sur l’Amour de Dieu).

Nous devons donc avant toutes choses prier dans l’Esprit Saint (Jude 20). C’est lui qui est le maître d’śuvre de notre prière. Puisque l’Esprit de Dieu habite en nous (Rm 8,1) et que le Père ne peut nous le refuser si nous le lui demandons (Lc 11,13). Et que le Fils en personne prie le Père de nous le donner pour être avec nous à jamais (Jn 14,16). Vivons donc à l’écoute de cet hôte intérieur, soyons ductiles à ses désirs (Jc 4,5), attentifs à sa présence, consentant à ses appels (Jn 16,13). Il vient lui-même en personne, au secours de notre incapacité native, dans la douceur ineffable de ses murmures (Rm 8,26). N’éteignons pas son action (1 Th 5,19). Et nous prierons déjà en Lui en le laissant, le premier, prier en nous (1 Jn 3,24 ; 4,19).

«Le Père, dit saint Basile, demande les fruits de ce dont il a déposé le germe en nous.» Laissons d’abord pousser la semence jetée par Dieu dans le champ de notre âme (1 Co 3,9). Que notre prière commence donc par une invocation à l’Esprit Saint, comme nous le faisons trois fois par jour au début de nos trois liturgies (Veni Creator ou Veni Sancte, le matin ; Roi du ciel Consolateur ou À la troisième heure du jour, à midi ; Feu et Lumière, le soir) et nous aurons déjà en main la première clef de la prière qui est, ni plus ni moins, l’Esprit Saint.

buona notte

12 novembre, 2008

buona notte dans image bon nuit, jour, dimanche etc. 7art-00303_cactus-flower-chandelier

Big cactus-flower-chandelier

http://7art-screensavers.com/free-clipart/7art-00303_cactus-flower-chandelier.shtml

Saint Bernard : « Les neuf autres, où sont-ils ? »

12 novembre, 2008

du site: 

http://www.levangileauquotidien.org/www/main.php?language=FR&localTime=11/12/2008#

Saint Bernard (1091-1153), moine cistercien et docteur de l’Église
Sermons divers, n° 27

« Les neuf autres, où sont-ils ? »

De nos jours, on voit beaucoup de gens qui prient, mais hélas, on n’en voit pas qui reviennent sur leurs pas et rendent grâce à Dieu… « N’ont-ils pas été guéris tous les dix ? Où sont donc les neuf autres ? » Vous vous rappelez, je pense, que c’est en ces termes que le Sauveur se plaignait de l’ingratitude des neuf autres lépreux. Nous lisons qu’ils savaient bien « prier, supplier et demander », car ils ont élevé la voix pour s’écrier : « Jésus, fils de David, ayez pitié de nous ». Mais il leur a manqué une quatrième chose que réclame l’apôtre Paul : « l’action de grâce » (1Tm 2, 1), car ils ne sont pas revenus sur leurs pas et n’ont pas rendu grâce à Dieu.

Nous voyons bien encore de nos jours un certain nombre de personnes qui demandent à Dieu avec instance ce qui leur manque, mais on n’en voit qu’un petit nombre qui semblent reconnaissants des bienfaits qu’ils ont reçus. Il n’y a pas de mal à demander avec instance, mais ce qui fait que Dieu ne nous exauce pas, c’est qu’il trouve que nous manquons de gratitude. Après tout, peut-être est-ce encore un acte de clémence de sa part de refuser aux ingrats ce qu’ils demandent, pour qu’ils ne soient pas jugés d’autant plus rigoureusement à cause de leur ingratitude… C’est donc par miséricorde que Dieu retient parfois sa miséricorde…

Vous voyez donc que tous ceux qui se trouvent guéris de la lèpre du monde, je veux dire des désordres évidents, ne profitent pas de leur guérison. Plusieurs, en effet, sont atteints secrètement d’un ulcère pire que la lèpre, d’autant plus dangereux qu’il est plus intérieur. C’est pourquoi c’est avec raison que le Sauveur du monde demande où sont les neuf autres lépreux, car les pécheurs s’éloignent du salut. C’est ainsi qu’après son péché, Dieu a demandé au premier homme : « Où es-tu ? » (Gn 3,9)

Saint Martin de Tours (memoire en Italie, en France…je ne sais pas)

11 novembre, 2008

Saint Martin de Tours (memoire en Italie, en France...je ne sais pas) dans images sacrée

http://santiebeati.it/ 

aujourd’hui Saint Martin de Tours – memoire (en Italie, en France ?)

11 novembre, 2008

du site:

http://www.liguge.com/martin.html

Martin, soldat à Amiens, partageant son manteau avec un pauvre

C’est à Ligugé que tout commence, avec l’installation de ce soldat des légions romaines.

Né, selon toute vraisemblance en 316 à Sabania de Pannonie, d’un père militaire, il a servi dans l’armée de l’âge de 17 ans à l’âge de 40 ans.Devenu chrétien dès l’âge de 20 ans, Martin avait obtenu l’autorisation de quitter l’armée en 356.

Epris de mysticisme chrétien, il usa de sa liberté pour se rapprocher de Saint-Hilaire, évêque de Poitiers, qui lui avait confié la fonction d’exorciste.

Sur les conseils de Saint Hilaire, il s’installe à Ligugé, sur la rive gauche du clain, dans une ancienne villa romaine désaffectée et en ruine, dont la superficie semble assez importante.Là, avec des « frères » épris d’ascétisme qui ne tardent pas à le rejoindre, il vit modestement dans ce « monastérium » dont on a retrouvé les vestiges, et qui est sans conteste le premier monastère de Gaule. On peut facilement imaginer Martin et ses frères, diffusant la parole divine et amenant à la chrétienté bon nombre d’habitants du Poitou. Martin avait en effet une réputation de thaumaturge, et à cet égard, Sulpice Sévère, son principal biographe, fait part de ses miracles et en particulier de la résurrection de deux morts.

Le pouvoir surnaturel de Martin se répandait dans toute la région, et en particulier en Touraine, où l’évêque Saint Lidoire venait de mourir.

Très attaché au Poitou et à son début de congrégation, peu enclin à en partir aussi rapidement, le moine Martin est conduit presque <> à Tours, au mois de juillet 371.Voici ce que narre Sulpice Sévère, au sujet de ce »pieux enlèvement »: << Comme il était difficile de le tirer de son monastère, un certain Rusticius, citoyen de Tours, feignit d'avoir sa femme malade et, se jetant à ses pieds, parvint à le faire sortir...>> et, avec des complices, à l’ emmener << sous bonne garde jusqu'à la cité, comme prisonnier.>>

Il faut rappeler qu’ en cette fin du IVe siècle, les agissements de Martin dérangeaient les hauts dignitaires épiscopaux qui se considéraient comme les plus autorisés et surtout les plus aptes à promouvoir la religion du christ, désormais officielle.Les évêques des alentours critiquaient le choix des Tourangeaux pour Martin et rapporte Sulpice Sévère: <> Cette description de Martin par son biographe est-elle conforme à la réalité? On peut se le demander et à cet égard voici ce qu’en pense P. Leveel: <> On peut aussi penser que la première image de Martin qu’ont eu les Tourangeaux était celle d’un homme amené pratiquement de force, fatigué du voyage de Ligugé à Tours, aux vêtements quelque peu tiraillés et à la toilette, par le fait, négligée.

Evêque de Tours, saint Martin prend très à coeur ses nouvelles fonctions, mais il reste très fidèle à l’idéal monastique, préférant loger dans une cellule près de son église, plutôt que dans la domus ecclesiae.Il se ménage de grandes journées de solitude, en dehors de Tours, à Marmoutier en particulier.Il accepte très vite des disciples, et ils sont environ une centaine, vivant en commun d’étude et de prière.Il entreprend de convertir les paiens, car avant son arrivée, presque personne en ces régions avaient reçu le nom du christ.Grégoire de Tours cite les six paroisses fondées par Martin:Saunay et Amboise, près du diocèse de Chartres, Langeais et Candes, près du diocèse d’ Angers, Tournon et Ciran, près du diocèse de Poitiers.

Pour établir le plus vite possible la religion chrétienne, et rompre définitivement avec le paganisme, saint Martin n’hésite pas à mettre la main à la pâte, renversant et brisant lui-même les statues des idoles, ou prêtant main forte à la destruction des lieux de culte des anciennes divinités.En cela, il fût un précurseur illégal, car ce n’est qu’en 381 que l’empereur Théodose interdit les oracles, la divination et les cérémonies paiennes dans les temples, et en 382 que l’empereur Gratien abolit les sacerdoces romains et confisque les revenus des temples paiens.

Sulpice Sévère nous indique avec beaucoup de précision en quoi consistait la méthode martinienne pour rompre avec le paganisme: << Martin, par sa prédication, apaisait si bien l'esprit de ces Gentils qu bientôt, éclairés des lumières de la vérité, ils renversaient eux-mêmes leurs temples. >>

Le biographe narre encore la destruction du célèbre « idolium » d’Amboise, énorme tour en pierres de taille polies, s’élevant très haut et se terminant en une forme de cône.Sa mise à bas posant des problèmes auprès des autorités locales, Martin décida de brusquer les choses et d’agir seul :<< Il passa toute la nuit en prières; au matin éclata un orage qui renversa jusqu'aux fondations le temple de l'idole. >>

P Leveel approuve les historiens martiniens quand ils insistent sur l’engagement total du saint qui ayant quitté la militia Caesaris pour la militia Christi << s'était forgé une spiritualité de combat, ardemment militante jusqu'aux affrontements et aux risques physiques; on ne peut s'expliquer sans cet arrière-plan la violence de ses commandos contre les sanctuaires paiens des pays de Loire ou de la future Bourgogne .>>(J.Fontaine,1962) Véritable apôtre des Gaules, Martin voyage beaucoup, quitte fréquemment son diocèse, afin de poursuivre la lutte contre la paganisme parfois difficile à éradiquer, ou pour assister à des conciles ou synodes épiscopaux.Les influences martiniennes se dirigent essentiellement dans trois directions: nord-est vers Chartres, Paris, Reins et Trèves; est et sud-est , traversant le Sénonais, le pays Eduen et la vallée du Rhône jusqu’ à Vienne; puis surtout le sud-ouest aquitain de Paulin de Périgueux et de Sulpice Sévère. C’est en partie grâce à ces derniers que la popularité de Saint Martin est devenue aussi importante: d’abord Sulpice Sévère(360-420), avocat de Bordeaux et moine à la fin de sa vie; puis Paulin de Périgueux qui complétera les écrits de Sulpice Sévère( av 478); enfin Venance Fortunat érudit italien, pèlerin de saint Martin en 565, et évêque de Poitiers en 600.

La popularité se saint Martin, doit aussi beaucoup à saint Grégoire, qui fut son successeur sur la siège de Tours, et qui dans « l’histoire ecclésiastique des Francs »(ap.575) témoigne du rayonnement exceptionnel de saint Martin et de son sanctuaire tourangeau.

Notons tout de même que Martin, malgré cette popularité largement supérieure, ai voulu avant tout rester évêque de Tours, n’ ayant fondé aucune église paroissiale hors de Tours, sans doute pour ne pas exacerber la susceptibilité de ses collègues dans l’épiscopat. A cet égard, ses rapports avec certains autres évêques furent parfois tendus, comme en témoigne « l’affaire du Priscillianisme », où Martin considérait comme inadmissible que certains évêques aient fait exécuter par le « bras séculier » de l’empereur, Priscillien et ses disciples…Comme pour réagir contre la hiérarchie défaillante de l’église, il ne se rendit plus, à la fin de sa vie dans les synodes ou les conciles, comme pour mieux affirmer sa volonté d’unification, et pour réagir contre l’orgueil et la jalousie de certains évêques.

Ses rapports avec les empereurs furent parfois difficiles, mais ceux-ci finirent toujours à admettre la supériorité de son pouvoir.Là encore, Sulpice Sévère nous raconte comment Martin en voyage chez les empereurs de Trèves, au bord de la Moselle, traitait avec ceux-ci d’égal à égal, ou pire encore les amenait à s’humilier devant la puissance divine qu’il représentait.

Dés le début de son épiscopat, Martin se rendit à Trèves pour obtenir selon l’expression de Sulpice Sevère, <>. Valentinien Ier, alors régnant(364-375), donna l’ordre de lui fermer les portes du palais.Pour vaincre cette obstination par une autre plus grande, le saint évêque fit pénitence pendant sept jours; après quoi, un ange le conduisit au palais où, toutes portes ouvertes, l’homme de Dieu parut devant l’empereur: <>

En prenant toujours comme source les récits de Sulpice Sévère, on apprend que les plus hauts dignitaires tremblaient devant Martin, persuadés que le saint évêque connaissait à l’avance leurs pensées les plus secrètes.(P Leveel).

Ce respect des plus grands envers lui, Martin ne le tient pas uniquement de ses bonnes paroles, mais de ses actes hors du commun que sont les miracles. D’où l’obstination de Sulpice Sévère pour convaincre les plus incrédules, de citer nommément des témoins encore vivants :<>

La popularité de Martin va grandissante, et s’ il stupéfait les puissants, il sait aussi mettre en confiance et protéger les gens simples. En nous référant à P Leveel dans « L’ histoire de Touraine », voici comment Martin chassa de Tours un indésirable visiteur: Le comes Avitianus (comte Avitien) avait été gouverneur d’Afrique sous le règne de Julien, et avait continué de servir sous Valentinien Ier. On l’a cru frère cadet du comte Ausone, le très érudit poète bordelais; mais c’est inexact, car Avitien, frère d’ Ausone, mourut jeune; il s’agit d’une simple homonymie. Fidèle de l’usurpateur Maxime, il parcourait les Gaules, recherchant pour les éliminer les partisans de l’empereur Gratien qui venait d’être égorgé à Lyon. « Un jour, la rage au coeur, il entra dans la cité de Tours, suivi d’un cortège lamentable de gens enchaînés. Il ordonna de préparer pour leur supplice divers genres de tortures, et décida de procéder le lendemain, dans la ville traumatisée, à ces funèbres exécutions. Dès que Martin en fut informé, il se rendit seul, un peu avant minuit, au palais de cette bête féroce. Mais, dans le silence de la nuit profonde, tous dormaient, les portes étaient fermées : impossible d’entrer… » Par deux fois, Avitien fut averti par un ange que Martin était à la porte du palais – « Comme ses esclaves tardaient, il alla lui-même jusqu’à la porte extérieure. Là, comme il l’avait pensé, il trouva Martin. Alors, sous le coup de cette puissance si grande et si manifeste, le misérable s’écria : Pourquoi m’avoir fait cela, Maître ? Tu n’as pas besoin de parler, je sais ce que tu veux, je vois ce que tu demandes. Retire-toi au plus vite; à cause de l’affront qu’on t’a fait, la colère céleste pourrait me consumer. Crois bien que j’ai été durement frappé, pour m’être décidé à venir ici moi-même. Après le départ du saint, il appela ses officiers et ordonna de relâcher tous les prisonniers. Bientôt, il partit lui-même. C’est ainsi qu’Avitien fut mis en fuite, au milieu de l’allégresse de la cité, enfin délivrée. »

Une autre rencontre avec le comte Avitien établit clairement que la puissance du thaumaturge se doublait, chez Martin, de celle de l’exorciste. La peur des démons était alors universelle et constante, et le saint évêque était reconnu de tous comme leur adversaire le plus efficace. Sulpice Sévère écrit ainsi : « Je reviens à Avitien. Cet homme qui était partout cruel, n’était inoffensif qu’à Tours. Là… il s’apprivoisait et se calmait en présence du bienheureux Martin. Un jour, à peine entré dans la salle d’audience, le saint vit derrière le comte, et assis sur ses épaules, un démon d’une grandeur extraordinaire. De loin, l’évêque soufflant (exsufflans) sur le démon… Avitien crut qu’il avait soufflé sur lui – Pourquoi donc, saint homme, me traites-tu ainsi ? Alors Martin – Ce n’est pas toi que je vise, c’est l’infâme qui pèse sur tes épaules. Depuis ce jour, on l’a constaté, Avitien fut plus doux. » Rien ne dit dans les textes que le personnage se soit amendé définitivement; on ignore même s’il fut ou non chrétien; on sait seulement que son épouse avait fait bénir par le saint évêque une fiole d’huile qui demeurait remplie malgré l’usage qu’elle en faisait pour soigner les malades.(P Leveel)

Martin lui-même attribuait son pouvoir thaumaturgique à la seule grâce divine, obtenue par la prière, le jeûne et la pénitence. Mais il avouait connaître des échecs; un jour, comme il venait de faire rebrousser chemin à un serpent qui traversait la Loire, il dit avec un profond soupir de regret : « Les serpents m’écoutent, les hommes ne m’écoutent pas. » Nous savons déjà que des évêques le jalousaient; la zizanie se développait ça et là parmi les clercs de Touraine. Le plus violent à l’égard de son maître fut, sans conteste, Brictio, le futur saint Brice : « Il avait été nourri au monastère (de Marmoutier) par la charité de Martin. Maintenant, il élevait des chevaux, achetait des esclaves. En ce temps-là, bien des gens l’accusaient d’avoir acheté non seulement des garçons de race barbare, mais aussi des jolies filles… Sous l’influence des démons qui l’agitaient, il s’emporta contre Martin avec une telle violence qu’il faillit en venir aux coups… disant que Martin s’était souillé des ignominies de la vie militaire et que, maintenant tombé dans de vaines superstitions, dupe des ridicules fantasmagories de ses prétendues visions, il vieillissait au milieu d’extravagances séniles. » Le forcené se repentit, non sans récidiver dans ses colères ; mais « Martin craignait de paraître venger des injures personnelles. Il répétait souvent Si le Christ a supporté Judas, je peux bien, moi, supporter Brice. »(P Leveel)

Pour son dernier voyage, Martin se rendit à Candate (Cande, Candes) « car les clercs de cette église se querellaient, et il désirait y rétablir la paix. Il n’ignorait pas que la fin de ses jours approchait; cependant, il ne refusa pas de partir, estimant que ce serait un beau couronnement de sa vie de vertu, s’il rendait et léguait la paix à une église… Il séjourna quelque temps dans le vicus ou dans l’église qu’il était allé visiter. La paix rétablie entre les clercs, il songeait à revenir au monastère (de Marmoutier) quand les forces de son corps commencèrent tout à coup à l’abandonner. »

La mort de Martin (P Leveel.Histoire de Touraine) L’agonie et la mort de Martin nous sont connues par le récit qu’en fait Sulpice Sévère à sa mère Bassula, d’après des témoins oculaires : « Je te ferai part de tout ce que je sais de source sûre. » Rien dans ce long témoignage qui ne soit d’une dignité parfaite. On pleurait autour du mourant, quoi de plus naturel ? D’où la dernière prière de Martin : « Seigneur, si je suis encore nécessaire à ton peuple, non recuso laborein, je ne me dérobe point à la peine. Que ta volonté soit faite. » Rien, chez les biographes contemporains, ne rapporte la querelle avec les clercs de Poitiers pour prendre possession du corps de saint Martin, et le subterfuge employé par ceux de Tours qui réussirent à s’en emparer. Les subtils et délicats lettrés aquitains, Sulpice Sévère et Paulin de Périgueux, n’avaient pas connu, ou par convenance n’avaient pas voulu narrer l’événement survenu dans la nuit du 8 au 9 novembre 397. C’est par saint Grégoire de Tours qu’on en sait les détails quelque peu rocambolesques. Nombreux étaient les disciples de Martin venus des diocèses de Poitiers et de Tours à l’annonce de sa maladie, le veillant jour et nuit. Dès qu’il fut reçu, selon ses dernières paroles « dans le sein d’ Abraham », et que les assistants eurent admiré « son visage comme le visage d’un ange, ses membres blancs comme neige au point que l’on disait : – Qui croirait jamais qu’il était couvert d’un cilice et enveloppé de cendres ? », ils se divisèrent aussitôt et se surveillèrent mutuellement; ils voulaient tous emporter le corps saint, qui à Ligugé en remontant la Vienne et le Clain, qui à Tours en remontant la Loire. Mais les Poitevins étaient, semble-t-il, plus fatigués que leurs concurrents : « Ainsi, dès que les Tourangeaux les voient endormis, ils saisissent le très saint corps ; certains le font passer par la fenêtre, d’autres le reçoivent au dehors ; ils le placent dans une barque, descendant la rivière de Vienne; puis, étant entrés dans le cours de la Loire, ils se dirigent vers Tours. » Le texte porte ceci : Positoque in navi, per Vigennam fluvium descendunt, ingressique Ligeris alveum, ad urbein Turonicam… On a voulu tirer argument de cette phrase de saint Grégoire pour prouver que la Vienne se jetait alors en Loire beaucoup plus à l’ouest qu’aujourd’hui (C. Chevalier, 1858). Cela est inexact, puisque le toponyme gaulois Candate ou Condate signifie confluent. Il suffit de remarquer qu’au droit de l’église de Candes, pour éviter les bancs de sable de la pointe du Véron, une barque doit d’abord descendre le cours de la Vienne avant de remonter celui de la Loire » (P. Gourdin, 1976).

Mais voici la suite : « Ils se dirigèrent vers la ville de Tours, en chantant à pleine voix des louanges et des psaumes. Les Poitevins, réveillés par ces chants, et n’ayant plus rien du trésor qu’ils gardaient, s’en retournèrent chez eux dans une grande confusion. » On ne s’étonnera pas que l’évêque-historien ait insisté aussi lourdement au risque de froisser des voisins et amis : « Le récit de ce larcin commis par les Tourangeaux se passe de commentaire. Nous comprenons aisément la satisfaction qu’en a éprouvé Grégoire de Tours, car la possession du corps du saint a fait la fortune de sa ville épiscopale » (R. Latouche, 1963).

La cérémonie des obsèques de Martin eut lieu le 11 novembre 397 en sa ville de Tours, et nous la vivons par l’un des plus émouvants passages de Sulpice Sévère : « Pour suivre le cortège des funérailles accourut une multitude incroyable. Tout entière au devant du corps se précipita la cité. Tous les habitants des campagnes et des vici étaient là, et même beaucoup venus des villes voisines. Oh combien grand était le deuil de tous! Et surtout quelles lamentations de moines éplorés. Ce jour-là, dit-on, ils étaient venus plus de deux mille, eux la gloire spéciale de Martin… Puis venait le choeur des vierges. Par pudeur elles s’interdisaient de pleurer, mais comme sous leur sainte allégresse elles dissimulaient leur douleur… Chacun faisait en sorte de souffrir pour lui-même et de se réjouir pour Martin. Le corps du bienheureux fut accompagné solennellement jusqu’au lieu de la sépulture par cette foule qui chantait des hymnes célestes. » Certes, l’emplacement exact de la première sépulture du corps de saint Martin a suscité par la suite bien des hypothèses et controverses, qui semblent inutiles si l’on veut bien s’en tenir aux témoignages les plus anciens qui sont les meilleurs. Entre l’arrivée du corps saint à Tours dans la soirée du 9 novembre et la cérémonie solennelle des obsèques le 11 novembre, il avait été déposé en un lieu provisoire, où les clercs de la ville avaient pu le veiller et prier comme il était convenable. Selon une tradition constante du diocèse de Tours, à l’emplacement de cette statio S. Martini fut édifié par la suite un modeste oratoire, lequel fut remplacé au xiv’ siècle par une chapelle plus vaste, appelée dès lors et jusqu’à nos jours le Petit Saint Martin; l’édifice, réhabilité depuis peu, appartient désormais à la Ville de Tours. Il n’y a aucune raison de placer ailleurs cette statio toute provisoire. Quant à la sépulture proprement dite, à partir du 11 novembre 397, elle eut lieu à l’emplacement même des futures basiliques successives qui prirent aussitôt le vocable de Saint-Martin; à cet égard, Grégoire de Tours est très précis : De quo vico (Candatense) navigio sublatus Turonis est sepultus, in loco quo nunc adoratur sepulcrum ejus ; il affirme qu’après son transfert par la Loire depuis Candes, le corps saint fut enseveli à l’endroit même où est encore maintenant vénéré son tombeau. On peut s’étonner avec raison que les clercs de Tours n’aient pas choisi de l’inhumer dans la basilique cémétériale qui contenait déjà les restes mortels de saint Gatien et de saint Lidoire (Ch. Lelong, 1965). Constatons seulement que les Tourangeaux avaient toutes raisons de préférer un emplacement où pourrait être édifiée une église pour Martin seul. Des textes plus tardifs d’Alcuin(vers 800) repris par le Chronicon Turonense Magnum (vers 1127) précisent que, comme il l’avait demandé, Martin fut enseveli dans le « polyandrion), ou cimetière public : in publico polyandro sicut jusserat sepelierunt. Les cimetières à l’ouest de la ville du Haut-Empire s’étendaient de part et d’autre de la voie romaine, dont l’actuel tracé est celui des rues du Grand-Marché et de La Riche (Georges-Courteline). Si au III ie siècle encore, les chrétiens avaient pu être relégués au plus loin vers l’ouest dans un cimetière spécial où fut d’abord inhumé saint Gatien (près de la future église N.D. La Riche), au IV iè siècle le cimetière public leur était ouvert; ses contours restent encore imprécis, mais on s’accorde à le situer de part et d’autre de la voie antique, soit au nord de celle-ci où est situé le Petit Saint-Martin, soit au midi jusque et y compris l’ emplacement des successives basiliques sous le vocable de saint Martin. Ainsi la statio provisoire et la sépulture définitive du corps saint ne sont nullement incompatibles. L’une et l’autre appartenaient, selon toute vraisemblance, à l’aire d’inhumations où désormais, sous l’Empire chrétien, tous les habitants de l’ouest de Tours recevaient normalement leur sépulture.

Cette mise au point une fois faite (elle intéressera surtout les Tourangeaux de Tours), reprenons le récit de Sulpice Sévère, pour qui un tel concours de peuple aux obsèques du saint fut bien mieux qu’un triomphe : « Qu’à ce cortège on compare si l’on veut les fameuses pompes profanes, je ne dirai pas de funérailles, mais d’un triomphe, y trouvera-t-on rien de semblable aux obsèques de Martin ?… Martin, pauvre et modeste, pénètre en riche au ciel. J’ai l’espérance que de là-haut il nous protège d’un regard favorable, moi qui t’écris ces lignes et toi qui les lis. » Depuis lors et pour plusieurs siècles, l’histoire de Tours allait être dominée par le fait martinien. Cité gallo-romaine moins importante que beaucoup d’autres, la ville de saint Martin allait devenir l’une des métropoles de la Chrétienté. Quelques années après ce premier « onze novembre » célébré à Tours, la vie et la mort de Martin étaient connues dans tout le monde méditerranéen, et même des « pères du désert », les anachorètes de la Thébaïde. Au récit des miracles obtenus par saint Martin, soit durant sa vie de moine et d’évêque, soit après sa mort autour de son tombeau, des foules de pèlerins allaient se mettre en marche vers Tours. Une liturgie particulière allait être célébrée en son honneur, avec chaque année les deux points forts de la « Saint-Martin d’été » (4 juillet), qui rappelle l’entrée à Tours et le sacre de Martin dans Ecclesiae prima sur l’emplacement de l’actuelle cathédrale; et surtout de la « Saint-Martin d’automne » (11 novembre), en souvenir de la mort du saint à Candes et de la sépulture solennelle à Tours. D’autres fêtes martiniennes moins importantes furent ajoutées par la suite au « Propre de Tours », c’est-à-dire aux offices spécialement réservés à ce diocèse. Pour résumer l’état d’esprit de foi profonde avec lequel la foule des clercs et du peuple abordaient le saint tombeau de Tours, voici l’inscription gravée sur le marbre, dont saint Euphrone, évêque d’Autun, fit don peu après, en 473, à la basilique tourangelle : « Confesseur par ses mérites, martyr par ses souffrances, apôtre par ses actes, Martin règne glorieux dans le ciel, et ici dans son tombeau; qu’il se souvienne, et qu’effaçant les péchés de notre pauvre vie, il cache nos fautes sous ses mérites. »

bonne nuit

11 novembre, 2008

bonne nuit dans image bon nuit, jour, dimanche etc. passiflora_caerulea_54b

Passiflora caerulea

http://www.floralimages.co.uk/ppassicaeru.htm

1...5678910