Archive pour le 12 novembre, 2008
12 novembre – Saint Josaphat
12 novembre, 2008du site:
http://missel.free.fr/Sanctoral/11/12.php
12 novembre – Saint Josaphat
Extrait de la lettre encyclique “Ecclesiam Dei”
de S.S. Pie XI (12 novembre 1923),
à l’occasion du troisième centenaire de la mort de saint Josaphat.
Pour que cette unité et cette bonne entente pussent se maintenir à jamais, la Providence si sage de Dieu les marqua du sceau de la sainteté et du martyre. Cette auréole était réservée à l’archevêque de Polotsk, Josaphat, du rite slave oriental, que nous saluons à juste titre comme la plus belle gloire et le plus ferme soutien de l’Orient slave ; car on trouvera difficilement quelqu’un qui ait fait plus honneur au nom slave et plus efficacement travaillé au salut de ces populations que Josaphat, leur pasteur et apôtre, qui a versé son sang pour l’unité de la Sainte Eglise.
Puisque nous voici au troisième centenaire de ce très glorieux martyre, ce Nous est une très vive joie de rappeler le souvenir de ce si grand saint ; daigne le Seigneur, cédant aux prières plus ferventes des fidèles, susciter dans son Eglise l’esprit qui remplissait le bienheureux Martyr et Pontife Josaphat… et qui le porta à donner sa vie pour ses brebis ; puisse s’accroître le zèle du peuple chrétien pour l’unité, et ainsi l’œuvre principale de Josaphat se poursuivre jusqu’au jour où se réalisera le vœu du Christ et de tous les saints : Et il n’y aura qu’un seul bercail et qu’un seul Pasteur.
Né de parents séparés de l’unité catholique, Josaphat, qui reçut au saint baptême le nom de Jean, se consacra à la piété dès sa plus tendre enfance. Tout en suivant la splendide liturgie slave, il recherchait avant toutes choses la vérité et la gloire de Dieu ; à cette fin, et en dehors de toute considération humaine, il se tourna tout enfant vers la communion de l’unique Eglise œcuménique ou catholique, se considérant comme appelé à la communion de cette Eglise par le baptême même qu’il avait validement reçu. Bien plus, se sentant poussé par une inspiration du ciel à travailler au rétablissement de la sainte unité dans le monde entier, il comprit qu’il pouvait y contribuer dans une très large mesure s’il conservait dans le cadre de l’unité de l’Eglise universelle le rite slave oriental et l’Ordre des moines basiliens.
C’est pourquoi, reçu en 1604 parmi les Basiliens et ayant échangé le nom de Jean pour celui de Josaphat, il s’adonna tout entier à l’exercice de toutes les vertus, particulièrement de la piété et de la mortification. La vue de Jésus crucifié avait fait naître en lui, dès son enfance, l’amour de la croix, qu’il ne cessa ensuite de pratiquer à un degré éminent. D’après Joseph Velamin Russky, métropolite de Kiev, qui avait été archimandrite de ce monastère, il fit en peu de temps de tels progrès dans la vie monastique qu’il put servir de maître aux autres. Aussi, à peine ordonné prêtre, Josaphat est lui-même nommé archimandrite et placé à la tête du monastère. Pour accomplir sa charge, il ne se contenta point de maintenir en bon état le monastère et l’église attenante et de les fortifier contre les attaques des ennemis ; mais, constatant qu’ils étaient presque abandonnés par le peuple chrétien, il résolut de s’employer à l’y ramener.
Entre temps, préoccupé avant tout de l’union de ses compatriotes avec la chaire de Pierre, il s’enquérait de tous côtés des moyens soit de la promouvoir, soit de la consolider ; surtout, il étudiait sans répit les livres liturgiques dont les Orientaux, y compris les schismatiques eux-mêmes, avaient accoutumé de se servir en accord avec les prescriptions des saints Pères.
Le “ravisseur d’âmes”
Après cette si active préparation, Josaphat se mit à l’œuvre de restauration de l’unité avec tant de force tout ensemble et de douceur, et il y réussit à tel point que ses adversaires eux-mêmes l’appelaient ravisseur d’âmes. Le nombre, en effet, est étonnant de ceux qu’il ramena à l’unique bercail de Jésus-Christ, convertis de toutes condition et origine, gens du peuple, commerçants, nobles, préfets même et administrateurs de provinces, comme nous savons que ce fut le cas pour Sokolinski de Polotsk, pour Tyszkievicz de Novgrodensk, pour Mieleczko de Smolensk.
Josaphat sur le siège de Polotsk
Mais il étendit bien plus encore son action apostolique du jour où il fut nommé évêque de l’Eglise de Polotsk. Cet apostolat a dû avoir une influence incroyable ; car on vit Josaphat donner l’exemple d’une extrême chasteté, pauvreté et austérité ; il se montrait envers les pauvres d’une telle générosité qu’il alla jusqu’à mettre en gage son omophorion pour secourir leur indigence ; se renfermant strictement dans le domaine religieux, il ne s’ingérait en rien dans les affaires politiques, encore que par des instance vives et réitérées on le pressât de se charger d’intérêts et à prendre parti dans des conflits d’ordre temporel ; enfin, il apportait à son œuvre le dévouement accompli d’un très saint évêque, travaillant sans relâche par sa parole et ses écrits à faire pénétrer la vérité. Il a publié en effet nombre d’ouvrages merveilleusement mis à la portée du peuple, entre autres sur la Primauté de saint Pierre et le baptême de saint Vladimir, et encore une apologie de l’unité catholique, un catéchisme selon la méthode du bienheureux Pierre Canisius, et d’autres travaux du même genre.
Se multipliant pour rappeler l’un et l’autre clergé à l’accomplissement attentif de ses devoirs, il obtint peu à peu, en réveillant le zèle pour le ministère sacerdotal, que le peuple, régulièrement instruit de la doctrine chrétienne et nourri de la parole divine par une prédication appropriée, se reprît à fréquenter les sacrements et les cérémonies liturgiques, et fût ramené à une vie toujours plus chrétienne.
Le témoignage du sang ; fruits du martyre
C’est ainsi que, par une large et abondante diffusion de l’esprit de Dieu, Josaphat consolida merveilleusement l’œuvre d’unité à laquelle il s’était voué. Cet affermissement, on peut même dire cette consécration, il la donna surtout le jour où il tomba martyr de cette cause, par un acte de sa pleine volonté et avec une admirable grandeur d’âme. La pensée du martyre était toujours dans son esprit, fréquemment sur ses lèvres ; le martyre, il l’appela de ses vœux au cours d’une prédication solennelle ; le martyre, enfin, il le sollicitait comme une faveur particulière de Dieu. C’est ainsi que, peu de jours avant sa mort, averti des embûches qui se tramaient contre lui, il dit : Seigneur, faites-moi la grâce de pouvoir répandre mon sang pour l’unité, ainsi que pour l’obéissance au Siège Apostolique.
Son désir fut exaucé le dimanche 12 novembre 1623 ; avec un visage où éclate la joie et qui respire la bonté, il va au-devant de ses ennemis qui l’entourent, cherchant l’apôtre de l’Unité ; il leur demande, à l’exemple de son Maître et Seigneur, de ne faire aucun mal aux siens, et se livre entre leurs mains ; frappé avec une extrême cruauté et tombé sous leurs coups, il ne cesse jusqu’au dernier soupir d’implorer de Dieu le pardon pour ses meurtriers. Ce martyre si glorieux fut fécond en résultats ; notamment, il inspira une grande énergie et fermeté aux évêques ruthènes, qui faisaient deux mois plus tard, dans une lettre à la Sacrée Congrégation de la Propagande, la déclaration suivante : Nous nous affirmons absolument prêts à donner notre vie jusqu’au sang, comme vient de le faire l’un des nôtres, pour la foi catholique. Un nombre considérable de schismatiques, parmi lesquels les meurtriers mêmes du martyr, rentrèrent bientôt après dans la seule véritable Eglise.
Les dix clés de la prière
12 novembre, 2008
du site:
http://jerusalem.cef.fr/index.php/fraternites/prier-dans-la-ville/la-priere-nous-habite
Les dix clés de la prière
1. La prière nous habite
La première vérité dont il importe ici de prendre conscience est que la prière nous habite déjà. Il en est en effet de la prière comme de cette loi de sainteté donnée par Dieu et qui n’est ni au-delà de nos moyens ni hors de notre atteinte. Et c’est le Seigneur en personne qui nous révèle où elle est cachée : Elle n’est pas dans les cieux, qu’il te faille dire : Qui montera pour nous aux cieux nous la chercher, que nous l’entendions pour la mettre en pratique ? Elle n’est pas au-delà des mers, qu’il te faille dire : Qui ira pour nous au-delà des mers nous la chercher, que nous l’entendions pour la mettre en pratique ? Car la Parole est tout près de toi, elle est dans ta bouche et dans ton cśur pour que tu la mettes en pratique (Dt 30,11-14). Ainsi de la prière, qui est dialogue entre l’homme et Dieu, à partir de la Parole donnée à l’homme par Dieu.
Peut-être n’y avions-nous encore jamais pensé. Pourtant la réalité est bien celle-là. Nous portons en nous, inscrit en notre être, le souffle même de Dieu, insufflé en notre poitrine depuis le commencement (Gn 2,7). C’est la plus belle grâce de notre création divine. Dès l’origine, en effet, cet être vivant que nous sommes est, ontologiquement peut-on dire, de manière constitutive, un être priant, puisqu’il a été fait âme vivante (1 Co 15,45), marqué au plus profond de lui par le sceau de l’image et de la ressemblance (Gn 1,26).
Avec la grâce de l’Incarnation rédemptrice, ce même Esprit a été répandu à profusion dans nos cśurs (Rm 5,5). Plus merveilleusement encore, nous en possédons les prémices et nous en portons la marque (Ep 1,13-14). C’est lui qui nous anime puisqu’il est notre vie (Rm 8,13). Et puisque l’Esprit est notre vie, la première clef de la prière consiste donc à le laisser nous faire agir (Ga 5,25), lui qui, le premier, et comme spontanément, si nous ne le contristons pas, nous conduit au chemin de la contemplation.
Il nous faut donc commencer par rejoindre la prière qui réside en nous. En reconnaître l’antériorité et la trace. Ne pas l’empêcher de monter. La libérer, par notre foi en sa Présence et notre docilité à ses appels. Pour bien prier, il faut commencer par écouter en soi l’Esprit de Dieu prier à l’adresse du Père des cieux (Ga 4,6) et nous faire dire de Jésus et à Jésus qu’il est Seigneur, en nous introduisant au plus profond de l’intimité divine (1 Co 12,3). Car ce n’est pas vous qui parlerez, c’est l’Esprit de votre Père qui parlera en vous (Mt 10,20).
Qu’importent dès lors notre faiblesse, notre lourdeur, notre manque de savoir-faire. Ce n’est pas en butant obstinément contre cet état de fait que nous parviendrons à passer. Non ! Au milieu de ce mur épais, une porte a été pratiquée et nous en avons déjà la clef. Nous ne savons que faire pour prier comme il convient ; mais le problème n’est pas là. L’Esprit lui-même intercède pour nous en des murmures ineffables (Rm 8,26). On peut le suivre dans ce dédale et le Père entend notre Abba filial (8,15).
Rejoignons donc d’abord la prière même de Dieu. Car Dieu, en nous, est déjà en prière ! Jésus lui-même nous en a fait la bouleversante révélation : Si quelqu’un m’aime, mon Père l’aimera et nous viendrons chez lui et nous ferons chez lui notre prière (Jn 14,23). Cela n’est pas une affaire de connaissance ou de technique, mais de consentement et de foi. «L’âme qui possède la Sagesse, porte en elle-même comme l’éclat de la lumière éternelle et le reflet de la majesté de Dieu ; et, de même qu’intérieurement elle est pénétrée de la grâce du Seigneur, de même, à l’extérieur, elle répand l’émanation de la splendeur et de l’amour de Dieu» (Guillaume de Saint-Thierry, Traité sur l’Amour de Dieu).
Nous devons donc avant toutes choses prier dans l’Esprit Saint (Jude 20). C’est lui qui est le maître d’śuvre de notre prière. Puisque l’Esprit de Dieu habite en nous (Rm 8,1) et que le Père ne peut nous le refuser si nous le lui demandons (Lc 11,13). Et que le Fils en personne prie le Père de nous le donner pour être avec nous à jamais (Jn 14,16). Vivons donc à l’écoute de cet hôte intérieur, soyons ductiles à ses désirs (Jc 4,5), attentifs à sa présence, consentant à ses appels (Jn 16,13). Il vient lui-même en personne, au secours de notre incapacité native, dans la douceur ineffable de ses murmures (Rm 8,26). N’éteignons pas son action (1 Th 5,19). Et nous prierons déjà en Lui en le laissant, le premier, prier en nous (1 Jn 3,24 ; 4,19).
«Le Père, dit saint Basile, demande les fruits de ce dont il a déposé le germe en nous.» Laissons d’abord pousser la semence jetée par Dieu dans le champ de notre âme (1 Co 3,9). Que notre prière commence donc par une invocation à l’Esprit Saint, comme nous le faisons trois fois par jour au début de nos trois liturgies (Veni Creator ou Veni Sancte, le matin ; Roi du ciel Consolateur ou À la troisième heure du jour, à midi ; Feu et Lumière, le soir) et nous aurons déjà en main la première clef de la prière qui est, ni plus ni moins, l’Esprit Saint.
buona notte
12 novembre, 2008Big cactus-flower-chandelier
http://7art-screensavers.com/free-clipart/7art-00303_cactus-flower-chandelier.shtml
Saint Bernard : « Les neuf autres, où sont-ils ? »
12 novembre, 2008du site:
http://www.levangileauquotidien.org/www/main.php?language=FR&localTime=11/12/2008#
Saint Bernard (1091-1153), moine cistercien et docteur de l’Église
Sermons divers, n° 27
« Les neuf autres, où sont-ils ? »
De nos jours, on voit beaucoup de gens qui prient, mais hélas, on n’en voit pas qui reviennent sur leurs pas et rendent grâce à Dieu… « N’ont-ils pas été guéris tous les dix ? Où sont donc les neuf autres ? » Vous vous rappelez, je pense, que c’est en ces termes que le Sauveur se plaignait de l’ingratitude des neuf autres lépreux. Nous lisons qu’ils savaient bien « prier, supplier et demander », car ils ont élevé la voix pour s’écrier : « Jésus, fils de David, ayez pitié de nous ». Mais il leur a manqué une quatrième chose que réclame l’apôtre Paul : « l’action de grâce » (1Tm 2, 1), car ils ne sont pas revenus sur leurs pas et n’ont pas rendu grâce à Dieu.
Nous voyons bien encore de nos jours un certain nombre de personnes qui demandent à Dieu avec instance ce qui leur manque, mais on n’en voit qu’un petit nombre qui semblent reconnaissants des bienfaits qu’ils ont reçus. Il n’y a pas de mal à demander avec instance, mais ce qui fait que Dieu ne nous exauce pas, c’est qu’il trouve que nous manquons de gratitude. Après tout, peut-être est-ce encore un acte de clémence de sa part de refuser aux ingrats ce qu’ils demandent, pour qu’ils ne soient pas jugés d’autant plus rigoureusement à cause de leur ingratitude… C’est donc par miséricorde que Dieu retient parfois sa miséricorde…
Vous voyez donc que tous ceux qui se trouvent guéris de la lèpre du monde, je veux dire des désordres évidents, ne profitent pas de leur guérison. Plusieurs, en effet, sont atteints secrètement d’un ulcère pire que la lèpre, d’autant plus dangereux qu’il est plus intérieur. C’est pourquoi c’est avec raison que le Sauveur du monde demande où sont les neuf autres lépreux, car les pécheurs s’éloignent du salut. C’est ainsi qu’après son péché, Dieu a demandé au premier homme : « Où es-tu ? » (Gn 3,9)