Archive pour le 5 novembre, 2008
Figures mariales de l’Ancien Testament
5 novembre, 2008du site:
http://campus.udayton.edu/mary/resources/french/elementspour.html
Éléments pour une réflexion sur la relation
de l’Ancien Testament à Marie
Figures mariales de l’Ancien Testament
Éléments pour une réflexion sur la relation
de l’Ancien Testament à Marie
1. En étudiant l’Ancien Testament, les mariologues commencent par interpréter les textes dans leur contexte historique. Il importe de connaître les dates, les lieux et les auteurs des écrits. Une étude du milieu social et anthropologique aide à la compréhension des textes.
2. Il est aussi important de parvenir à saisir la perspective théologique de chaque livre. Cela aide à envisager la personne de Marie en tant que fille d’Israël. Les livres de l’Ancien Testament constituent les Écritures qui lui étaient familières.
3. Il importe de connaître la place et le rôle des femmes dans l’Ancien Testament pour comprendre la situation de Marie en tant que juive du premier siècle de notre ère.
4. Certains thèmes, motifs ou figures de l’Ancien Testament recevront une interprétation et une dimension mariales. Ainsi en est-il, par exemple, de la Fille de Sion, de Jérusalem, de l’Arche d’Alliance, d’Ève ou des matriarches d’Israël.
5. Certains textes du Nouveau Testament reprennent ou citent des textes de l’Ancien Testament. Une réflexion théologique sur les passages de l’Ancien Testament appliqués à Marie par les Évangiles s’impose. Le Magnificat, entre autres, comprend beaucoup de références aux Psaumes, aux Prophètes et au Pentateuque.
6. Des textes de l’Ancien Testament sont considérés comme fondamentaux dans de nombreuses études mariales. C’est le cas, par exemple, de Genèse 3,15 (la victoire de la Femme sur le Serpent), de Isaïe 7,14 (la « vierge » qui concevra), des versets du Cantique des Cantiques, ainsi que des louanges de la Sagesse dans les livres des Proverbes et de la Sagesse.
7. La littérature chrétienne des débuts, aussi bien apostolique que post-apostolique, et la littérature patristique jusqu’à et y compris Jean Damascène sont des témoins de valeur de la première pensée chrétienne sur Marie. Souvent, les auteurs concernés, théologiens et pasteurs, développent des idées et intuitions mariales basées sur l’Ancien Testament, comme celle de la « Nouvelle Ève », thème essential du premier mariologue, Irénée.
8. Les premiers conciles font référence à Marie et utilisent des textes de l’Ancien Testament pour parler d’elle. Il s’agit là du début de l’enseignement du magistère qui aboutira aux dogmes marials. Il y a quatre dogmes concernant Marie : l’Immaculée Conception, la Virginité Perpétuelle, la Maternité Divine (Theotokos) et l’Assomption. Cet enseignement part des textes du Nouveau Testament et se poursuit jusqu’à l’époque moderne, en 1950. La recherche théologique nécessaire à la présentation de ces dogmes en des termes contemporains demeure la tâche du théologien marial.
9. Les écrits rabbiniques peuvent aussi aider à la compréhension des textes de l’Ancien Testament appliqués à Marie. Ils aident l’étudiant à relire les textes à la lumière de la réflexion juive et, souvent, à en retirer des aperçus pertinents. Cela revient à découvrir ce que la Tradition transmet tant pour la communauté juive que pour la communauté chrétienne.
10. Finalement, l’apport de l’esthétique, inspirée de l’Ancien Testament et exprimée à travers la poésie, l’art, l’iconographie, la narration et le commentaire, aide les chercheurs à goûter le rôle de Marie dans la pensée judéo-chrétienne.
11. Vu qu’il y a plus de quarante références à Marie dans le Coran, une autre perspective d’étude réside dans la recherche des sources et de l’arrière-fond des textes islamiques sur Marie. Certains semblent provenir de l’Ancien Testament, d’autres du Nouveau Testament ou encore des écrits apocryphes.
12. Un autre domaine d’investigation est exploré par les quelques travaux de doctorat effectués sur les textes employés dans Lumen Gentium en référence à Marie et à l’Ancien Testament. Il convient de relire le chapitre huit de Lumen Gentium lorsqu’on commence un projet ou une recherche mariale. En lien avec cela et puisqu’il s’agit des Écritures, il est utile de relire le décret de Vatican II sur la Révélation divine. Cela offre une bonne perspective sur le lien entre Écriture et Tradition au sein de l’Église.
13. Un grand trésor marial offert à l’étude est constitué des Messes en l’honneur de la Vierge Marie. Elles comportent quantité de textes de l’Ancien Testament lus en clef mariale. Les notes introductrices et les préfaces des messes fournissent d’excellentes réflexions théologiques et pastorales sur les mystères du Christ et leur relation à Marie.
Angélus de la Toussaint
5 novembre, 2008du site:
http://www.zenit.org/article-19265?l=french
Angélus de la Toussaint
Texte intégral
ROME, Lundi 3 novembre 2008 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le texte intégral de la méditation que le pape Benoît XVI a prononcée avant la prière de l’Angélus, samedi dernier 1er novembre, en la solennité de la Toussaint.
* * *
Nous célébrons aujourd’hui avec une grande joie la fête de la Toussaint. Lorsque l’on visite un jardin botanique, on est émerveillé par la variété des plantes et des fleurs, et spontanément, on pense à l’imagination du Créateur qui a fait de la terre un merveilleux jardin. Un sentiment analogue nous saisit lorsque nous considérons le spectacle de la sainteté : le monde nous apparaît comme un « jardin », où l’Esprit de Dieu a suscité avec une imagination admirable une multitude de saints et de saintes, de tous âges et de toute condition sociale, de toute langue, peuple et culture. Chacun est différent, singulier dans sa personnalité humaine et son charisme spirituel. Mais tous ont le « sceau » de Jésus (cf. Ap 7,3) imprimé en eux, c’est-à-dire l’empreinte de son amour, témoigné par la Croix. Ils sont tous dans la joie, dans une fête sans fin, mais, comme Jésus, ils ont atteint cet objectif en passant à travers les difficultés et l’épreuve (cf. Ap 7,14), en affrontant chacun sa part de sacrifice pour participer à la gloire de la résurrection.
La solennité de la Toussaint s’est affirmée au cours du premier millénaire chrétien comme la célébration collective des martyrs. En 609 déjà, à Rome, le pape Boniface IV avait consacré le Panthéon en le dédiant à la Vierge Marie et à tous les Martyrs. Ce martyre, nous pouvons d’ailleurs le comprendre au sens large, c’est-à-dire comme l’amour sans réserve pour le Christ, un amour qui s’exprime dans le don total de soi à Dieu et à nos frères. Cet objectif spirituel, vers lequel tendent tous les baptisés, on l’atteint en suivant la voie des « béatitudes » évangéliques, que la liturgie nous montre dans la solennité d’aujourd’hui (cf. Mt 5,1-12a). C’est la voie tracée par Jésus et que les saints et les saintes se sont efforcés de parcourir, tout en étant conscients de leurs limites humaines. Au cours de leur existence terrestre en effet, ils ont été pauvres en esprit, désolés de leurs péchés, doux, affamés, et assoiffés de justice, miséricordieux, purs de cœur, artisans de paix, persécutés pour la justice. Et Dieu les a fait participer à son bonheur : ils en ont eu un avant-goût dans ce monde, et dans l’au-delà, ils en jouissent pleinement. Ils sont maintenant consolés, héritiers de la terre, rassasiés, pardonnés, ils voient Dieu dont ils sont les enfants. En un mot : « Le Royaume des Cieux est à eux » (cf. Mt 5, 3.10).
En ce jour, nous sentons se raviver en nous l’attirance vers le Ciel qui nous pousse à hâter le pas dans notre pèlerinage terrestre. Nous sentons s’allumer en nos cœurs le désir de nous unir pour toujours à la famille des saints, dont nous avons la grâce de déjà faire partie. Comme le dit un célèbre Spiritual : « Lorsque la foule de tes saints viendra, oh ! comme je voudrais, Seigneur, en faire partie ! ». Puisse cette belle aspiration être ardente chez tous les chrétiens, et les aider à surmonter chaque difficulté, chaque peur, chaque tribulation ! Mettons, chers amis, notre main dans celle de Marie, Reine de tous les saints, et laissons-nous conduire par elle vers la patrie céleste, en compagnie des esprits bienheureux « de toute nation, race, peuple et langue » (Ap 7, 9). Et unissons déjà dans la prière le souvenir de nos chers défunts que nous commémorerons demain.
APRES L’ANGELUS
Le pape a salué les fidèles en différentes langues. Voici ce qu’il a dit en français :
En ce jour de la solennité de Tous les Saints, je vous accueille avec joie, chers pèlerins de langue française, en particulier les membres de la famille de sainte Philippine Duchesne. Aujourd’hui, nous honorons la foule immense de tous ceux qui nous ont précédés et qui ont mis leur foi en Dieu, source de toute sainteté. Les saints nous invitent à vivre la joie profonde qui naît de la foi, de l’espérance et de la charité. Avec ma Bénédiction apostolique.
Père Cantalamessa sur la charité (28 janvier 2007)
5 novembre, 2008du site:
http://www.zenit.org/article-14567?l=french
« Si je n’ai pas la charité… » : Méditation du père Cantalamessa
Homélie sur la deuxième lecture du dimanche 28 janvier
ROME, Vendredi 26 janvier 2007 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le commentaire de la deuxième lecture de ce dimanche proposé par le père Raniero Cantalamessa OFM Cap, prédicateur de la Maison pontificale.
Première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens 12,31.13,1-13
Parmi les dons de Dieu, vous cherchez à obtenir ce qu’il y a de meilleur. Eh bien, je vais vous indiquer une voie supérieure à toutes les autres.
Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n’ai pas la charité, je ne suis plus qu’airain qui sonne ou cymbale qui retentit.
Quand j’aurais le don de prophétie et que je connaîtrais tous les mystères et toute la science, quand j’aurais la plénitude de la foi, une foi à transporter des montagnes, si je n’ai pas la charité, je ne suis rien.
Quand je distribuerais tous mes biens en aumônes, quand je livrerais mon corps aux flammes, si je n’ai pas la charité, cela ne me sert de rien.
La charité est longanime ; la charité est serviable ; elle n’est pas envieuse ; la charité ne fanfaronne pas, ne se gonfle pas ;
elle ne fait rien d’inconvenant, ne cherche pas son intérêt, ne s’irrite pas, ne tient pas compte du mal ;
elle ne se réjouit pas de l’injustice, mais elle met sa joie dans la vérité.
Elle excuse tout, croit tout, espère tout, supporte tout.
La charité ne passe jamais. Les prophéties ? elles disparaîtront. Les langues ? elles se tairont. La science ? elle disparaîtra.
Car partielle est notre science, partielle aussi notre prophétie.
Mais quand viendra ce qui est parfait, ce qui est partiel disparaîtra.
Lorsque j’étais enfant, je parlais en enfant, je pensais en enfant, je raisonnais en enfant ; une fois devenu homme, j’ai fait disparaître ce qui était de l’enfant.
Car nous voyons, à présent, dans un miroir, en énigme, mais alors ce sera face à face. A présent, je connais d’une manière partielle ; mais alors je connaîtrai comme je suis connu.
Maintenant donc demeurent foi, espérance, charité, ces trois choses, mais la plus grande d’entre elles, c’est la charité.
© AELF
« Si je n’ai pas la charité »
Nous consacrons notre réflexion à la deuxième lecture qui contient un message très important. Il s’agit du célèbre hymne de saint Paul à la charité. « Charité » est le terme religieux signifiant « amour ». Il s’agit donc d’un hymne à l’amour, peut-être le plus célèbre et le plus sublime ayant jamais été écrit.
Lorsque le christianisme apparut sur la scène du monde, divers auteurs avaient déjà chanté l’amour. Le plus célèbre était Platon qui avait écrit un traité entier sur ce thème. Le nom commun de l’amour était alors eros (d’où viennent nos termes « érotique » et « érotisme »). Le christianisme sentit que cet amour passionnel de recherche et de désir ne suffisait pas pour exprimer la nouveauté du concept biblique. Il évita donc complètement le terme eros et le remplaça par celui de agape, qui devrait se traduire par « amour spirituel » ou par « charité », si ce terme n’avait pas désormais acquis un sens trop restreint (faire la charité, œuvre de charité).
La principale différence entre les deux amours est la suivante : l’amour de désir, ou érotique, est exclusif ; il se consume entre deux personnes ; l’ingérence d’une troisième personne signifierait sa fin, la trahison. Parfois l’arrivée même d’un enfant parvient à mettre en crise ce type d’amour. L’amour de don, ou agape embrasse en revanche toute personne, il n’en exclut aucune, pas même l’ennemi. La formule classique du premier amour est celle que nous entendons sur les lèvres de Violetta dans la Traviata de Verdi : « Aime-moi Alfredo, aime-moi autant que je t’aime ». La formule classique de la charité est celle de Jésus qui dit : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ». Il s’agit d’un amour fait pour circuler, pour se diffuser.
Il existe une autre différence : l’amour érotique, dans sa forme la plus typique qui est l’état amoureux, ne dure pas, de par sa nature, ou ne dure qu’en changeant d’objet, c’est-à-dire en tombant successivement amoureux de différentes personnes. Saint Paul dit en revanche que la charité « demeure », que c’est même la seule chose qui demeure éternellement, et qui demeurera même lorsque la foi et l’espérance auront disparu.
Entre ces deux amours – celui de recherche et de don – il n’existe toutefois pas de séparation nette et d’opposition, mais plutôt un développement, une croissance. Le premier, l’eros est pour nous le point de départ, le deuxième, la charité est le point d’arrivée. Entre les deux existe tout un espace pour une éducation à l’amour et pour grandir dans l’amour. Prenons le cas le plus commun qui est l’amour du couple. Dans l’amour entre deux époux, au début dominera l’eros, l’attrait, le désir réciproque, la conquête de l’autre, et donc un certain égoïsme. Si, chemin faisant, cet amour ne s’efforce pas de s’enrichir d’une dimension nouvelle, faite de gratuité, de tendresse réciproque, de capacité à s’oublier pour l’autre et se projeter dans les enfants, nous savons tous comment il se terminera.
Le message de Paul est d’une grande actualité. L’ensemble du monde du spectacle et de la publicité semble s’être aujourd’hui engagé à enseigner aux jeunes que l’amour se réduit à l’eros et l’eros au sexe ; que la vie est une idylle permanente, dans un monde où tout est beau, jeune, sain, où la vieillesse et la maladie n’existent pas, et où tous peuvent dépenser autant qu’ils le désirent. Mais ceci est un mensonge colossal qui génère des attentes disproportionnées qui, déçues, provoquent des frustrations, des rébellions contre la famille et la société et ouvrent souvent la voie au crime. La parole de Dieu nous aide à faire en sorte que le sens critique ne s’éteigne pas complètement chez les personnes, face à ce qui leur est servi quotidiennement.
Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus : « Celui d’entre vous qui ne renonce pas à tous ses biens ne peut pas être mon disciple »
5 novembre, 2008du site:
http://www.levangileauquotidien.org/www/main.php?language=FR&localTime=11/05/2008#
Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus (1873-1897), carmélite, docteur de l’Église
Lettre 197 du 17/09/1896 (OC, Cerf DDB 1996, p. 552)
« Celui d’entre vous qui ne renonce pas à tous ses biens ne peut pas être mon disciple »
Ma soeur chérie, comment pouvez-vous me demander s’il vous est possible d’aimer le Bon Dieu comme je l’aime ?… Mes désirs du martyre ne sont rien, ce ne sont pas eux qui me donnent la confiance illimitée que je sens en mon coeur. Ce sont, à vrai dire, les richesses spirituelles qui rendent injuste, lorsqu’on s’y repose avec complaisance et que l’on croit qu’ils sont quelque chose de grand… Je sens bien que…ce qui plaît au Bon Dieu dans ma petite âme c’est de me voir aimer ma petitesse et ma pauvreté, c’est l’espérance aveugle que j’ai en sa miséricorde. Voilà mon seul trésor…
Ô ma soeur chérie…, comprenez que pour aimer Jésus…plus on est faible, sans désirs, ni vertus, plus on est propre aux opérations de cet Amour consumant et transformant. Le seul désir d’être victime suffit, mais il faut consentir à rester pauvre et sans force, et voilà le difficile car « Le véritable pauvre d’esprit, où le trouver ? Il faut le chercher bien loin » a dit le psalmiste. Il ne dit pas qu’il faut le chercher parmi les grandes âmes, mais « bien loin », c’est-à-dire dans la bassesse, dans le néant.
Restons donc bien loin de tout ce qui brille, aimons notre petitesse, aimons à ne rien sentir, alors nous serons pauvres d’esprit et Jésus viendra nous chercher ; si loin que nous soyons il nous transformera en flammes d’amour. Oh! que je voudrais pouvoir vous faire comprendre ce que je sens ! C’est la confiance et rien que la confiance qui doit nous conduire à l’Amour. La crainte ne conduit-elle pas à la Justice ? (À la justice sévère telle qu’on la représente aux pécheurs mais pas de cette justice que Jésus aura pour ceux qui l’aiment.) Puisque nous voyons la voie, courons ensemble. Oui, je le sens, Jésus veut nous faire les mêmes grâces, il veut nous donner gratuitement son Ciel.