Instrument de travail du synode sur la Parole de Dieu, paragraphes 16-17
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Instrument de travail du synode sur la Parole de Dieu, paragraphes 16-17
Intervention du card. André Vingt-Trois
ROME, Mardi 7 octobre 2008 (ZENIT.org
) – Dans le résumé de son intervention, centrée sur « Théologie et Saintes Ecritures », le cardinal André Vingt-Trois, président de la conférence des évêques de France, a fait référence aux paragraphes 16 et 17 de « l’instrument de travail » (Instrumentum Laboris, n. 16-17, du synode consacrés respectivement aux rapports entre « Tradition, Écritures et Magistère » et au rapport entre Ancien et Nouveau Testament : « Ancien et Nouveau Testament : une unique économie du salut ». Voici ce texte de référence du travail des évêques sur ces deux points :
Tradition, Écritures et Magistère
16. Le Concile Vatican II insiste sur l’unité d’origine et sur les nombreuses connexions entre la Traditions et les Écritures, que l’Église accueille « avec un égal sentiment de piété, avec un égal respect » (DV 9). Rappelons à ce sujet que la Parole de Dieu, devenue dans le Christ Évangile et Bonne Nouvelle (cf. Rm 1,16), et comme telle confiée à la prédication apostolique, continue sa course à travers :- en premier lieu, le flux de la Tradition vivante manifestée par «tout ce que [l’Église] est elle-même, tout ce qu’elle croit » (DV 8), comme le culte, l’enseignement, la charité, la sainteté, le martyre ;
- mais aussi les Saintes Écritures qui, par inspiration de l’Esprit Saint, dans l’immutabilité de l’écriture, conservent justement de cette Tradition vivante les éléments constitutifs et originaux : « cette Tradition sainte et la Sainte Écriture des deux Testaments sont donc comme le miroir dans lequel l’Église, pendant son pèlerinage sur terre, contemple Dieu, de qui elle reçoit tout, jusqu’à ce qu’elle soit arrivée à son terme: Le voir face à face tel qu’Il est (cf. 1 Jn 3,2) » (DV 7).
Enfin, c’est au Magistère de l’Église – qui n’est pas supérieur à la Parole de Dieu – qu’il revient « d’interpréter authentiquement la Parole de Dieu écrite ou transmise [...] puisque [...] il écoute pieusement la parole, la garde religieusement, l’explique fidèlement » (DV 10). En résumé, une vraie lecture des Écritures comme Parole de Dieu ne peut se faire qu’in Ecclesia, selon son enseignement.
Ancien et Nouveau Testament : une unique économie du salut
17. Un problème aigu que connaissent les catholiques est celui de la reconnaissance de l’Ancien Testament en tant que Parole de Dieu et, en particulier, son rapport avec le mystère du Christ et de l’Église. En raison aussi de difficultés exégétiques non résolues, on assiste à une certaine résistance devant des pages de l’Ancien Testament qui semblent incompréhensibles, et donc exposées à la sélection arbitraire, au refus. Selon la foi de l’Église, l’Ancien Testament doit être considéré comme une partie de l’unique Bible des chrétiens, partie constitutive de la Révélation et, donc, de la Parole de Dieu. D’où le besoin d’une formation urgente à la lecture chrétienne de l’Ancien Testament, en reconnaissant le rapport qui lie les deux Testaments et les valeurs permanentes de l’Ancien (cf. DV 15-16).[14]Nous sommes aidés en cela par la pratique liturgique, qui proclame toujours le texte sacré de l’Ancien Testament comme page essentielle pour une pleine compréhension du Nouveau Testament, ainsi que l’atteste Jésus lui-même dans l’épisode d’Emmaüs, où le Maître « commençant par Moïse et parcourant tous les Prophètes, [...] leur interpréta dans toutes les Écritures ce qui le concernait » (Lc 24,27). L’affirmation augustinienne « Novum in Vetere latet et in Novo Vetus patet » (le Nouveau Testament est celé dans l’Ancien, et l’Ancien est révélé dans le Nouveau)[15] est tout à fait précise. Saint Grégoire le Grand affirme : « Ce que l’Ancien Testament a promis, le Nouveau l’a fait voir ; ce que l’Ancien annonce de façon voilée, le Nouveau le proclame ouvertement comme étant actuel. Aussi l’Ancien Testament est-il la prophétie du Nouveau ; et le meilleur commentaire de l’Ancien Testament est le Nouveau Testament ».[16] Les implications pratiques de cette doctrine sont nombreuses et vitales.
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