Archive pour septembre, 2008

le voyage du Pape en Italie

9 septembre, 2008

pour le voyage du Pape en France, vous avez plus de chances de suivre une bonne chose que moi,  j’ai mettrai les discours et les homélies du pape, je me réserve principalement de les approfondissement, le meilleur des cas, il parviendrai, je suppose, après le voyage;

Le Pape Benoît en France, sur le site Vatican:

http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/travels/2008/index_francia_fr.htm

Voyage apostolique
en France à l’occasion du 150e anniversaire
des apparitions de Lourdes
(12-15 septembre 2008)

Programme
Missel pour le voyage apostolique
Galerie photographique

Rencontre avec les autorités de l’Etat à l’Elysée (Paris, 12 septembre 2008)
[Français, Italien]
Rencontre avec le monde de la culture au Collège des Bernardins (Paris, 12 septembre 2008)
[Français, Italien]
Célébration des vêpres avec le clergé, les religieuses et religieux, les séminaristes et les diacres en la cathédrale Notre-Dame (Paris, 12 septembre 2008)
[Français, Italien]
Salutation aux jeunes sur le parvis de la cathédrale Notre-Dame (Paris, 12 septembre 2008)
[Français, Italien]
Messe sur l’Esplanade des Invalides (Paris, 13 septembre 2008)
[Français, Italien]
Messe pour le 150e anniversaire des apparitions sur la prairie (Lourdes, 14 septembre 2008)
[Français, Italien]
Prière de l’Angelus Domini sur la prairie (Lourdes, 14 septembre 2008)
[Français, Italien]
Rencontre avec les évêques de France à l’Hémicycle Sainte-Bernadette (Lourdes, 14 septembre 2008)
[Français, Italien]
Conclusion de la procession eucharistique sur la prairie (Lourdes, 14 septembre 2008)
[Français, Italien]
Messe avec les malades dans la Basilique Notre-Dame du Rosaire (Lourdes, 15 septembre 2008)
[Français, Italien]
Cérémonie de départ à l’aéroport de Tarbes-Lourdes-Pyrénées (Lourdes, 15 septembre 2008)
[Français, Italien]

Benoît XVI à Cagliari, en Sardaigne : Homélie du dimanche 7 septembre

9 septembre, 2008

du site:

http://www.zenit.org/article-18734?l=french

Benoît XVI à Cagliari, en Sardaigne : Homélie du dimanche 7 septembre

Texte intégral

ROME, Lundi 8 septembre 2008 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le texte intégral de l’homélie prononcée par le pape Benoît XVI, dimanche 7 septembre, lors de la célébration qu’il a présidée sur le parvis du Sanctuaire de Notre-Dame de Bonaria, près de Cagliari, en Sardaigne.

Chers frères et sœurs !

Le plus beau spectacle qu’un peuple puisse offrir est sans aucun doute celui de sa propre foi. En ce moment, je vois concrètement une manifestation émouvante de la foi qui vous anime, et je désire immédiatement vous exprimer mon admiration pour cela. J’ai volontiers accueilli l’invitation à venir dans votre très belle île à l’occasion du centenaire de la proclamation de la « Madonna di Bonaria » comme votre principale Patronne. Aujourd’hui, en même temps que la vision merveilleuse de la nature qui nous entoure, vous m’offrez celle de la dévotion fervente que vous nourrissez envers la Très Sainte Vierge. Je vous remercie de ce beau témoignage !

Je vous salue tous avec une grande affection, à commencer par l’archevêque de Cagliari, Mgr Giuseppe Mani, président de la Conférence épiscopale sarde, que je remercie des paroles courtoises prononcées au début de la messe également au nom des autres évêques, auxquels va ma pensée cordiale, et de toute la communauté ecclésiale qui vit en Sardaigne. Je vous remercie surtout de l’engagement avec lequel vous avez voulu préparer ma visite pastorale. Je salue les autorités civiles et en particulier le maire, qui, sur l’esplanade du sanctuaire m’a adressé son salut et celui de la ville. Je salue les autres autorités présentes et je leur exprime ma reconnaissance pour la collaboration généreusement offerte à l’organisation de ma visite, ici en Sardaigne. Je désire ensuite saluer les prêtres, de manière particulière la communauté des pères mercédaires, les diacres, les religieux et les religieuses, les responsables des associations et des mouvements ecclésiaux, les jeunes et tous les fidèles, avec une pensée cordiale pour les personnes centenaires et celles qui sont unies à nous spirituellement ou à travers la radio et la télévision. Je salue de manière toute particulière les malades et les personnes qui souffrent, avec une pensée particulière pour les plus petits.

Nous sommes le Jour du Seigneur, mais – en raison de la circonstance particulière – la liturgie de la Parole nous a proposé des lectures propres aux célébrations consacrées à la Bienheureuse Vierge Marie. Il s’agit, en particulier, des textes prévus pour la fête de la Nativité de Marie, qui depuis des siècles est fixée au 8 septembre, date où, à Jérusalem, fut consacrée la basilique construite sur la maison de sainte Anne, mère de la Vierge. Ce sont des lectures qui contiennent en effet toujours la référence au mystère de la naissance. Tout d’abord, l’oracle merveilleux du prophète Michée sur Bethléem, où l’on annonce la naissance du Messie. Il descendra du roi David, de Bethléem comme lui, mais sa figure dépassera les limites de l’humain : « ses origines » – en effet, « remontent aux jours antiques », se perdent dans les époques les plus lointaines, plongent dans l’éternité ; sa grandeur parviendra « jusqu’aux extrémités du pays » et telles seront également les frontières de la paix (cf. Mi 5, 1-4a). L’avènement de ce « Consacré du Seigneur », qui marquera le début de la libération du peuple, est défini par le prophète avec une expression énigmatique : « jusqu’au temps où aura enfanté celle qui doit enfanter » (Mi 5, 2). Ainsi, la liturgie – qui est l’école privilégiée de la foi – nous enseigne à reconnaître dans la naissance de Marie une liaison directe avec celle du Messie, Fils de David.

L’Evangile, dans une page de l’apôtre Matthieu, nous a justement proposé le récit de la naissance de Jésus. L’évangéliste le fait cependant précéder par le compte-rendu de la généalogie, qu’il place au début comme un prologue. Ici aussi le rôle de Marie dans l’histoire du salut ressort dans toute son évidence : la personne de Marie est entièrement relative au Christ, en particulier à son incarnation : « Jacob engendra Joseph, l’époux de Marie, de laquelle fut engendré Jésus, que l’on appelle le Christ » (Mt 1, 16). La discontinuité qui existe dans la succession de la généalogie apparaît immédiatement : on ne lit pas « engendra », mais « Marie de laquelle fut engendré Jésus, que l’on appelle le Christ ». C’est précisément en cela que l’on saisit la beauté du dessein de Dieu, qui en respectant l’être humain, le féconde de l’intérieur, en faisant naître de l’humble Vierge de Nazareth le plus beau fruit de son œuvre créatrice et rédemptrice. L’évangéliste place ensuite sur la scène la figure de Joseph, son drame intérieur, sa foi robuste et sa rectitude exemplaire. Derrière ses pensées et ses réflexions se trouve l’amour pour Dieu et la ferme volonté de lui obéir. Mais comment ne pas sentir que le trouble et donc la prière et la décision de Joseph sont dus, dans le même temps, à l’estime et à l’amour pour sa future épouse ? La beauté de Dieu et celle de Marie sont, dans le cœur de Joseph, inséparables ; il sait qu’entre celles-ci il ne peut pas y avoir de contradiction ; il cherche en Dieu la réponse et il la trouve dans la lumière de la Parole et de l’Esprit Saint : « Voici que la Vierge concevra et elle mettra au monde un fils, auquel on donnera le nom d’Emmanuel » (Mt 1, 23; cf. Is 7, 14).

Nous pouvons ainsi, encore une fois, contempler la place que Marie occupe dans le dessein salvifique de Dieu, ce « dessein » que nous retrouvons dans la deuxième lecture, tirée de la Lettre aux Romains. L’apôtre Paul y exprime dans deux versets d’une intensité singulière la synthèse de ce qu’est l’existence humaine d’un point de vue méta-historique : une parabole du salut qui part de Dieu et qui arrive à nouveau à Dieu ; une parabole entièrement due à son amour et gouvernée par celui-ci. Il s’agit d’un dessein salvifique entièrement imprégné par la liberté divine, qui attend toutefois de la liberté humaine une contribution fondamentale : la correspondance de la créature à l’amour de son Créateur. Et c’est ici, dans cet espace de la liberté humaine, que nous percevons la présence de la Vierge Marie, sans qu’elle soit jamais nommée : en effet, Elle est dans le Christ l’anticipation et le modèle de « ceux qui aiment Dieu » (Rm 8, 28). Dans la prédestination de Jésus est inscrite la prédestination de Marie, ainsi que celle de chaque personne humaine. Dans le « me voici » du Fils trouve écho le fidèle « me voici » de la Mère (cf. He 10, 6), ainsi que le « me voici » de tous les enfants adoptifs dans le Fils, précisément de chacun de nous.

Chers amis de Cagliari et de la Sardaigne, votre peuple aussi, grâce à la foi dans le Christ et à travers la maternité spirituelle de Marie et de l’Eglise, a été appelé à s’insérer dans la « généalogie spirituelle » de l’Evangile. En Sardaigne, le christianisme n’est pas arrivé avec les épées des conquérants ou une imposition étrangère, mais il a germé du sang de martyrs qui ici ont donné leur vie comme acte d’amour envers Dieu et les hommes. C’est dans vos mines que retentit pour la première fois la Bonne Nouvelle apportée par le Pape Pontien et par le prêtre Hippolyte, ainsi que par tant d’autres frères condamnés ad metalla pour leur foi dans le Christ. Ainsi, Saturnin, Gavin, Protus et Januaire, Simplicius, Luxorius, Ephisius, Antiochius ont eux aussi été les témoins du don total au Christ comme vrai Dieu et Seigneur. Le témoignage du martyre conquit une âme fière comme celle des Sardes, instinctivement réfractaire à tout ce qui venait de la mer. De l’exemple des martyrs prit sa vigueur l’évêque Lucifer de Cagliari, qui défendit l’orthodoxie contre l’arianisme et s’opposa, avec Eusèbe de Vercelli, lui aussi de Cagliari, à la condamnation d’Athanase lors du Concile de Milan de 335, et tous les deux, Lucifer et Eusèbe furent condamnés à l’exil, un exil très dur. La Sardaigne n’a jamais été une terre d’hérésie ; son peuple a toujours manifesté une fidélité filiale au Christ et au Siège de Pierre. Oui, chers amis, au fil des invasions et des dominations, la foi dans le Christ est restée dans l’âme de vos populations comme un élément constitutif de votre identité sarde.

Après les martyrs, au Vème siècle, arrivèrent de l’Afrique romaine de nombreux évêques qui, n’ayant pas adhéré à l’hérésie arienne, durent subir l’exil. En venant dans l’île, ils apportèrent avec eux la richesse de leur foi. Ce furent plus de cent évêques qui, sous la direction de Fulgence de Ruspe, fondèrent des monastères et intensifièrent l’évangélisation. Avec les reliques glorieuses d’Augustin, ils apportèrent la richesse de leur tradition liturgique et spirituelle, dont vous conservez encore les traces. Ainsi la foi s’est toujours plus enracinée dans le cœur des fidèles, jusqu’à devenir culture et produire des fruits de sainteté. Ignazio de Láconi, Nicola de Gésturi sont les saints en qui la Sardaigne se reconnaît. La martyre Antonia Mesina, la contemplative Gabriella Sagheddu et la sœur de la charité Giuseppina Nicóli sont l’expression d’une jeunesse capable de poursuivre de grands idéaux. Cette foi simple et courageuse continue à vivre dans vos communautés, dans vos familles, où l’on respire le parfum évangélique des vertus propres à votre terre : la fidélité, la dignité, la discrétion, la sobriété, le sens du devoir.

Et ensuite, l’amour pour la Vierge. Nous sommes en effet ici, aujourd’hui, pour commémorer un grand acte de foi, que vos pères accomplirent il y a un siècle en confiant leur vie à la Mère du Christ, lorsqu’ils la choisirent comme la plus grande Patronne de l’île. Ils ne pouvaient pas encore savoir que le XXème siècle aurait été un siècle très difficile, mais ce fut certainement dans cette consécration à Marie qu’ils trouvèrent ensuite la force pour affronter les difficultés survenues, en particulier avec les deux guerres mondiales. Il ne pouvait en être qu’ainsi. Chers amis de la Sardaigne, votre île ne pouvait avoir d’autre protectrice que la Vierge. Elle est la Mère, la Fille et l’Epouse par excellence : « Sa Mama, Fiza, Isposa de su Segnore », comme vous aimez le chanter. La mère qui aime, protège, conseille, console, donne la vie, pour que la vie naisse et dure. La fille qui honore sa famille, toujours attentive aux nécessités des frères et des sœurs, attentive à rendre sa maison belle et accueillante. L’épouse, capable d’amour fidèle et patient, de sacrifice et d’espérance. En Sardaigne, 350 églises et sanctuaires sont consacrés à Marie. Un peuple de mères se reflète dans l’humble jeune fille de Nazareth, qui avec son « oui » a permis au Verbe de devenir chair.

Je sais bien que Marie est dans votre cœur. Après cent ans, nous voulons aujourd’hui la remercier pour sa protection et lui renouveler notre confiance, en reconnaissant en Elle l’« Etoile de la nouvelle évangélisation », à l’école de laquelle apprendre comment apporter le Christ Sauveur aux hommes et aux femmes de notre époque. Que Marie vous aide à apporter le Christ aux familles, petites églises domestiques et cellules de la société, ayant aujourd’hui plus que jamais besoin de confiance et de soutien, aussi bien sur le plan spirituel que social. Qu’Elle vous aide à trouver les stratégies pastorales opportunes pour faire en sorte que les jeunes, porteurs par nature d’un nouvel élan, mais souvent victimes du nihilisme diffus, assoiffés de vérité et d’idéaux précisément lorsqu’ils semblent les nier, rencontrent le Christ. Qu’Elle vous rende capables d’évangéliser le monde du travail, de l’économie, de la politique, qui a besoin d’une nouvelle génération de laïcs chrétiens engagés, capables de chercher avec compétence et rigueur morale des solutions de développement durable. Dans tous ces aspects de l’engagement chrétien vous pouvez toujours compter sur la direction et le soutien de la Sainte Vierge. Confions-nous donc à son intercession maternelle.

Marie est le port, le refuge et la protection pour le peuple sarde, qui a en lui la force du chêne. Les tempêtes s’abattent et ce chêne résiste ; les incendies font rage et celui-ci bourgeonne à nouveau ; la sécheresse survient et celui-ci vainc encore. Renouvelons donc avec joie notre consécration à une Mère aussi attentive. Les générations des Sardes, j’en suis certain, continueront à monter au sanctuaire de Bonaria pour invoquer la protection de la Vierge. Qui se confie à Notre-Dame de Bonaria, Mère miséricordieuse et puissante, ne sera jamais déçu. Que Marie, Reine de la paix et Etoile de l’espérance, intercède pour nous. Amen !

bonne nuit

9 septembre, 2008

bonne nuit dans image bon nuit, jour, dimanche etc. abutilon_megapotamicum_53f

http://www.floralimages.co.uk/index2.htm

« Il passa la nuit à prier Dieu. Le jour venu il appela ses disciples et en choisit douze

9 septembre, 2008

 du site:

http://www.levangileauquotidien.org/www/main.php?language=FR&localTime=09/09/2008#

Bienheureuse Teresa de Calcutta (1910-1997), fondatrice des Soeurs Missionnaires de la Charité
Something Beautiful for God (trad. La Joie du don, p.64)

« Il passa la nuit à prier Dieu. Le jour venu il appela ses disciples et en choisit douze »

Je crois que nos soeurs ont reçu cette communication de la joie que l’on perçoit chez beaucoup de religieux qui sans réserve se sont donnés à Dieu. Notre oeuvre n’est que l’expression de notre amour pour Dieu. Cet amour a besoin de quelqu’un pour le recevoir, et c’est ainsi que les gens que nous rencontrons nous donnent le moyen de l’exprimer.

Nous avons besoin de trouver Dieu, et ce n’est ni dans l’agitation ni dans le bruit que nous le pourrons. Dieu est l’ami du silence. Dans quel silence croissent les arbres, les fleurs et l’herbe ! Dans quel silence se meuvent les étoiles, la lune et le soleil ! N’est-ce pas notre mission de donner Dieu aux pauvres des taudis ? Non pas un Dieu mort, mais un Dieu vivant et aimant. Plus nous recevons dans la prière silencieuse, plus nous pouvons donner dans notre vie active. Nous avons besoin de silence pour être capables de toucher les âmes. L’essentiel n’est pas ce que nous disons, mais ce que Dieu nous dit et dit à travers nous. Toutes nos paroles seront vaines tant qu’elles ne viendront pas du plus intime, les paroles qui ne transmettent pas la lumière du Christ accroissent les ténèbres.

Notre progrès dans la sainteté dépend de Dieu et de nous-mêmes, de la grâce de Dieu et de notre volonté d’être saints. Il nous faut prendre l’engagement vital d’atteindre la sainteté. « Je veux être un saint » signifie : je veux me détacher de tout ce qui n’est pas Dieu, je veux dépouiller mon coeur de toutes choses créées, je veux vivre dans la pauvreté et dans le détachement, je veux renoncer à ma volonté, à mes penchants, à mes caprices et à mes goûts, et me faire le serviteur docile de la volonté de Dieu.

Nativité de la Vierge Marie

8 septembre, 2008

Nativité de la Vierge Marie dans images sacrée

http://santiebeati.it/

Saint Jean Damascène : Première homélie pour la nativité de la Vierge Marie

8 septembre, 2008

du site: 

http://missel.free.fr/Sanctoral/09/08.php#damascene1

Saint Jean Damascène 

Première homélie pour la nativité de la Vierge Marie

Neuf mois étant accomplis, Anne mit au monde une fille et l’appela du nom de Marie. Quand elle l’eut sevrée, la troisième année, Joachim et elle se rendirent au temple du Seigneur et, ayant offert au Seigneur des victimes, ils présentèrent leur petite fille Marie pour qu’elle habitât avec les vierges qui, nuit et jour, sans cesse, louaient Dieu.

Quand elle eut été amenée devant le temple du Seigneur, Marie gravit en courant les quinze marches sans se retourner pour regarder en arrière et sans regarder ses parents comme le font les petits enfants. Et cela frappa d’étonnement toute l’assistance, au point que les prêtres du Temple eux-mêmes étaient dans l’admiration.

Puisque la Vierge Marie devait naître d’Anne, la nature n’a pas osé devancer le germe béni de la grâce. Elle est restée sans fruit jusqu’à ce que la grâce eût porté le sien. En effet il s’agissait de la naissance, non d’un enfant ordinaire, mais de cette première-née d’où allait naître le premier-né de toute créature, en qui subsistent toutes chose. O bienheureux couple, Joachim et Anne ! Toute la création vous doit de la reconnaissance, car c’est en vous et par vous qu’elle offre au créateur le don qui surpasse tous les dons, je veux dire la chaste Mère qui était seule digne du Créateur.

Aujourd’hui sort de la souche de Jessé le rejeton sur lequel va s’épanouir pour le monde une fleur divine. Aujourd’hui Celui qui avait fait autrefois sortir le firmament des eaux crée sur la terre un ciel nouveau, formé d’une substance terrestre ; et ce ciel est beaucoup plus beau, beaucoup plus divin que l’autre, car c’est de lui que va naître le soleil de justice, celui qui a créé l’autre soleil….

Que de miracles se réunissent en cette enfant, que d’alliances se font en elle ! Fille de la stérilité, elle sera la virginité qui enfante. En elle se fera l’union de la divinité et de l’humanité, de l’impassibilité et de la souffrance, de la vie et de la mort, pour qu’en tout ce qui était mauvais soit vaincu par le meilleur. O fille d’Adam et Mère de Dieu ! Et tout cela a été fait pour moi, Seigneur ! Si grand était votre amour pour moi que vous avez voulu, non pas assurer mon salut par les anges ou quelque autre créature, mais restaurer par vous-même celui que vous aviez d’abord créé vous-même. C’est pourquoi je tressaille d’allégresse et je suis plein de fierté, et dans ma joie, je me tourne vers la source de ces merveilles, et emporté par les flots de mon bonheur, je prendrai la cithare de l’Esprit pour chanter les hymnes divins de cette naissance…

Aujourdhui le créateur de toutes choses, Dieu le Verbe compose un livre nouveau jailli du cœur de son Père, et quil écrit par le Saint-Esprit, qui est langue de Dieu

O fille du roi David et Mère de Dieu, Roi universel. O divin et vivant objet, dont la beauté a charmé le Dieu créateur, vous dont l’âme est toute sous laction divine et attentive à Dieu seul ; tous vos désirs sont tendus vers cela seul qui mérite qu’on le cherche, et qui est digne d’amour ; vous n’avez de colère que pour le péché et son auteur. Vous aurez une vie supérieure à la nature, mais vous ne l’aurez pas pour vous, vous qui n’avez pas été créée pour vous. Vous l’aurez consacrée tout entière à Dieu, qui vous a introduite dans le monde, afin de servir au salut du genre humain, afin d’accomplir le dessein de Dieu, I’Incarnation de son Fils et la déification du genre humain. Votre cœur se nourrira des paroles de Dieu : elles vous féconderont, comme l’olivier fertile dans la maison de Dieu, comme l’arbre planté au bord des eaux vives de l’Esprit, comme l’arbre de vie, qui a donné son fruit au temps fixé : le Dieu incarné, la vie de toutes choses. Vos pensées n’auront d’autre objet que ce qui profite à l’âme, et toute idée non seulement pernicieuse, mais inutile, vous la rejetterez avant même d’en avoir senti le goût.

Vos yeux seront toujours tournés vers le Seigneur, vers la lumière éternelle et inaccessible ; vos oreilles attentives aux paroles divines et aux sons de la harpe de l’Esprit, par qui le Verbe est venu assumer noire chair… vos narines respireront le parfum de l’époux, parfum divin dont il peut embaumer son humanité. Vos lèvres loueront le Seigneur, toujours attaché aux lèvres de Dieu. Votre bouche savourera les paroles de Dieu et jouira de leur divine suavité. Votre cœur très pur, exempt de toute tache, toujours verra le Dieu de toute pureté et brûlera de désir pour lui. Votre sein sera la demeure de celui qu’aucun lieu ne peut contenir. Votre lait nourrira Dieu, dans le petit enfant Jésus. Vous êtes la porte de Dieu, éclatante d’une perpétuelle virginité. Vos mains porteront Dieu, et vos genoux seront pour lui un trône plus sublime que celui des chérubins… Vos pieds, conduits par la lumière de la loi divine, le suivant dans une course sans détours, vous entraîneront jusqu’à la possession du Bien-Aimé. Vous êtes le temple de l’Esprit-Saint, la cité du Dieu vivant, que réjouissent les fleuves abondants, les fleuves saints de la grâce divine. Vous êtes toute belle, toute proche de Dieu ; dominant les Chérubins, plus haute que les Séraphins, très proche de Dieu lui-même.Salut, Marie, douce enfant d’Anne ; lamour à nouveau me conduit jusquà vous. Comment décrire votre démarche pleine de gravité ? votre vêtement ? le charme de votre visage ? cette sagesse que donne l’âge unie à la jeunesse du corps ? Votre vêtement fut plein de modestie, sans luxe et sans mollesse. Votre démarche grave, sans précipitation, sans heurt et sans relâchement. Votre conduite austère, tempérée par la joie, n’attirant jamais l’attention des hommes. Témoin cette crainte que vous éprouvâtes à la visite inaccoutumée de l’ange ; vous étiez soumise et docile à vos parents ; votre âme demeurait humble au milieu des plus sublimes contemplations. Une parole agréable, traduisant la douceur de l’âme. Quelle demeure eût été plus digne de Dieu ? Il est juste que toutes les générations vous proclament bienheureuse, insigne honneur du genre humain. Vous êtes la gloire du sacerdoce, lespoir des chrétiens, la plante féconde de la virginité. Par vous s’est répandu partout l’honneur de la virginité Que ceux qui vous reconnaissent pour la Mère de Dieu soient bénis, maudits ceux qui refusent…

O vous qui êtes la fille et la souveraine de Joachim et d’Anne, accueillez la prière de votre pauvre serviteur qui n’est qu’un pécheur, et qui pourtant vous aime ardemment et vous honore, qui veut trouver en vous la seule espérance de son bonheur, le guide de sa vie, la réconciliation auprès de votre Fils et le gage certain de son salut. Délivrez-moi du fardeau de mes péchés, dissipez les ténèbres amoncelées autour de mon esprit, débarrassez-moi de mon épaisse fange, réprimez les tentations, gouvernez heureusement ma vie, afin que je sois conduit par vous à la béatitude céleste, et accordez la paix au monde. A tous les fidèles de cette ville, donnez la joie parfaite et le salut éternel, par les prières de vos parents et de toute l’Eglise.

Nativité de la Vierge Marie, Saint Andre de Crete : La joie entre dans le monde

8 septembre, 2008

8 septembre

NATIVITÉ DE LA VIERGE MARIE

LITURGIE DES HEURES – OFFICES DES LECTURES – DEUXIÈME

HOMELIE DE S. ANDRE DE CRETE POUR LA NATIVITE DE LA SAINTE MERE DE DIEU (Editeur : P. Roguet)

La joie entre dans le monde

Le Christ est l’achèvement de la Loi ; car il nous éloigne de la terre, du fait même qu’il nous élève vers l’Esprit. Cet accomplissement consiste en ce que le législateur, après avoir tout déterminé, a rapporté la lettre à l’esprit, en récapitulant toutes choses en lui, en vivant d’une loi qui est la grâce. Après avoir réduit la loi en servitude, il y a joint harmonieusement la grâce. Il n’a pas mélangé ni confondu les propriétés de l’une avec celles de l’autre ; mais, d’une façon divine, il a changé ce qu’il pouvait y avoir dans la loi de pénible, de servile et de tyrannique, en ce qui est léger et libre dans la grâce. Ainsi nous ne vivons plus sous l’esclavage des éléments du monde, comme dit l’Apôtre, nous ne sommes plus asservis au joug de la lettre de la loi.

En effet, c’est en cela que consiste l’essentiel des bienfaits du Christ ; c’est là que le mystère se manifeste, que la nature est renouvelée : Dieu s’est fait homme et l’homme assumé est divinisé. Il a donc fallu que la splendide et très manifeste habitation de Dieu parmi les hommes fût précédée par une introduction à la joie, d’où découlerait pour nous le don magnifique du salut. Tel est l’objet de la fête que nous célébrons : la naissance de la Mère de Dieu inaugure le mystère qui a pour conclusion et pour terme l’union du Verbe avec la chair. ~ C’est maintenant que la Vierge vient de naître, qu’elle est allaitée, qu’elle se forme, qu’elle se prépare à être la mère du Roi universel de tous les siècles. ~

C’est alors que nous recevons du Verbe un double bienfait : il nous conduit à la Vérité, et il nous détache de la vie d’ esclavage sous la lettre de la loi. De quelle manière, par quelle voie? Sans aucun doute, parce que l’ombre s’ éloigne à l’avènement de la lumière, parce que la grâce substitue la liberté à la lettre. La fête que nous célébrons se trouve à cette frontière, car elle fait se rejoindre la vérité avec les images qui la préfiguraient, puisqu’elle substitue le nouveau à l’ancien. ~

Que toute la création chante et danse, qu’elle contribue de son mieux à la joie de ce jour. Que le ciel et la terre forment aujourd’hui une seule assemblée. Que tout ce qui est dans le monde et au-dessus du monde s’unisse dans le même concert de fête. Aujourd’hui, en effet, s’élève le sanctuaire créé où résidera le Créateur de l’univers; et une créature, par cette disposition toute nouvelle, est préparée pour offrir au Créateur une demeure sacrée.

 

Image miraculeuse de Marie fille

8 septembre, 2008

Image miraculeuse de Marie fille dans images sacrée

http://santiebeati.it/ 

« Voici que je fais toutes choses nouvelles » (Ap 21,5)

8 septembre, 2008

du site: 

http://www.levangileauquotidien.org/www/main.php?language=FR&localTime=09/08/2008#

Saint Nicolas Cabasilas (vers 1320-1363), théologien laïc grec
Homélie pour la Nativité de la Mère de Dieu, 16, 18 ; Patrologia orientalis, t. 19 (trad. Homélies mariales byzantines, p. 482s)

« Voici que je fais toutes choses nouvelles » (Ap 21,5)

Lorsque le moment fut venu pour la nature humaine de rencontrer la nature divine et de lui être unie si intimement que les deux ne formeraient qu’une seule personne, chacune d’entre elles devait nécessairement être déjà manifestée dans son intégrité. Dieu, pour sa part, s’était révélé de la manière qui convenait à Dieu ; et la Vierge est seule à mettre la nature humaine en lumière… Il semble bien que si Dieu s’est mêlé à la nature humaine non pas dès son origine mais à la fin des temps (Ga 4,4), c’est parce que, avant ce moment, cette nature n’était pas encore pleinement née, tandis que maintenant, en Marie, elle apparaît pour la première fois dans son intégrité

C’est tout cela que nous sommes venus célébrer avec éclat aujourd’hui. Le jour de la naissance de la Vierge est aussi celui de la naissance du monde entier, car ce jour a vu naître le premier être pleinement humain. Maintenant, « la terre » a vraiment « donné son fruit » (Ps 66,7), cette terre qui de tout temps n’avait produit, avec des ronces et des épines, que la corruption du péché (Gn 3,18). Maintenant le ciel sait qu’il n’a pas été bâti en vain, puisque l’humanité, pour laquelle il fut construit, voit le jour…

C’est pourquoi la création tout entière fait monter vers la Vierge une louange sans fin, toute langue chante sa gloire d’une voix unanime, tous les hommes et tous les choeurs des anges ne cessent de créer des hymnes à la Mère de Dieu. Nous aussi, nous la chantons et nous lui offrons tous ensemble notre louange… A toi seule, Vierge digne de toute louange, ainsi qu’à ton amour pour les hommes, il appartient d’apprécier le bienfait de la grâce obtenue non par nous mais par ta générosité. Choisie comme don offert à Dieu parmi toute notre race, tu as paré de beauté le reste de l’humanité. Sanctifie donc notre coeur qui a conçu les paroles que nous t’adressons, et empêche le terrain de notre âme de produire aucun mal, par la grâce et la bonté de ton Fils unique, le Seigneur Dieu et notre Sauveur Jésus Christ.

J. RUSBROCH : DE LA MÉLODIE CÉLESTE QUI RÉSONNE D’UNE SEXTUPLE VOIX.

8 septembre, 2008

du site:

http://livres-mystiques.com/partieTEXTES/Textes/index.html

J. RUSBROCH

LES SEPT DEGRÉS DE L’AMOUR

CHAPITRE XII

DE LA MÉLODIE CÉLESTE QUI RÉSONNE D’UNE SEXTUPLE VOIX.

Car notre Père céleste nous a appelés et nous a élus dans son fils très aimant, de toute éternité, et il a inscrit nos noms, par le doigt de sa charité, dans le livre de vie de la sagesse éternelle, et nous lui répondrons à lui, l’Eternel, par toutes nos facultés, avec un respect infini et un désir constant de vénération : ce qui est le commencement de tout cantique, soit de la part des anges, soit de la part des hommes justes ; et ce cantique n’aura pas de fin. Premier mode de la céleste mélodie. Mais le premier mode de la céleste mélodie, est l’amour de Dieu et du prochain ; et pour nous l’apprendre, Dieu, le Père, daigna envoyer dans le monde son fils ; et c’est lui qui nous l’a enseigné. Quiconque est inexpérimenté et ignorant de ce chant, ne pourra pas s’unir aux choeurs célestes : car celui qui n’est doué ni de la science, ni de la manière qui convient à ces choeurs, en sera toujours exclu. Le Seigneur Jésus lui-même qui nous a aimés d’un amour éternel, ayant été conçu dans le sein très pur de sa très digne mère, a chanté en esprit, gloire et honneur à Dieu son Père, et paix et bonheur à tous les hommes de bonne volonté ; et les esprits Angéliques chantèrent aussi la même cantilène, en cette même nuit où il naquit de la vierge Mère ; et la Sainte Église Catholique, non oublieuse de ce (mystère), chante en ces deux fêtes ce même cantique. Quelle est la plus haute et la plus douce voix ? En effet, aimer Dieu et le prochain pour Dieu, à cause de Dieu et en Dieu, c’est la plus haute et la plus douce voix, qui puisse se faire entendre dans le ciel et sur la terre. Quel est le chant que le Christ nous module. Mais le mode et la science de ce chant c’est le St-Esprit. Or, le Christ Jésus, qui est notre chantre suprême, notre maître et notre modérateur, a chanté dès le commencement, et il nous chantera éternellement le cantique de fidélité et d’éternelle charité ; et nous le suivrons dans cette vie et dans le choeur de la gloire de Dieu, par toute la vertu de nos forces.

1er mode : Louange de la charité.
Sans doute, la charité véritable, sincère, nullement feinte, est ce chant commun, pour lequel il importe que nous tous nous soyons habiles, si nous voulons être admis dans le choeur du royaume des cieux, avec les esprits angéliques. La charité, en effet, est au dedans la source et la racine de toutes les vertus ; mais au dehors, elle est l’ornement et la véritable manifestation de toutes les bonnes oeuvres. La charité est sa propre vie et sa propre récompense. L’exercice de l’amour ne peut errer, que le Christ lui-même, avec tous ses élus, nous a enseigné par sa vie, ses discours, ses exemples, que nous devons tous imiter, si nous voulons être sauvés et jouir avec eux de la béatitude.

2e mode : Louange de l’humilité.
Et c’est le premier mode des cantiques célestes, que l’Eternelle sagesse de Dieu enseigne, par le Saint-Esprit, à tous ses disciples qui se conforment à sa règle. Il y a ensuite une autre méthode de la céleste mélodie qui est : le mépris sincère et non simulé de soi-même, que nul ne peut relever ni diminuer, car elle est la racine, le fond sans fond de tout l’édifice spirituel, le ton et la clef de tout chant céleste, s’harmonisant merveilleusement et suavement avec toutes les vertus ; étant le manteau et l’ornement de la charité, et la voix très douce qui se fait entendre en la présence de Dieu. Ses harmonies sont si suaves, si douces, si prenantes et d’un tel attrait, qu’elles ont engagé le Fils de Dieu lui-même, qui est la sagesse éternelle, à prendre notre nature. Car, après que la Vierge très pure eut proféré ces paroles : Voici la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon votre parole : Ecce ancilla Domini, fiat mihi secundum verbum tuum ; Dieu fut à ce point vaincu, qu’il voulut remplir de son éternelle sagesse, le très humble lit nuptial de cette même Vierge très sainte ; et par cela même, celui qui est le Très Haut, bien plus, la grandeur même, se fit très petit et très humble, le Fils de Dieu s’abaissant et se faisant serviteur, et nous élevant jusqu’à la forme divine : au point de descendre et de s’humilier au-dessous de tous les mortels et, s’étant
méprisé lui-même, de nous servir jusqu’à vouloir souffrir la mort. Celui qui désire se conformer à lui et le suivre, doit nécessairement se renoncer et se mépriser, jusqu’au point de chanter ce cantique d’humilité nullement feinte et déguisée ; et il faut aussi qu’il désire et qu’il aime être ignoré, méprisé, et rejeté au-dessous de tous les mortels. Car l’humilité n’est troublée ni par la prospérité, ni par l’adversité, ni par la joie, ni par la tristesse, par l’honneur ou l’ignominie, ni par rien de ce qui n’est pas elle. Elle est le don très excellent, et le très bel ornement que Dieu donne à l’âme qui aime s’abaisser. Elle est enfin la plénitude de toute grâce et de tous les dons ; et quiconque reste et se complait en elle, ne fait qu’un avec elle, et trouve la paix éternelle. 3e mode : Le troisième mode de la céleste mélodie, c’est lorsque nous renonçons à la volonté propre, et aussi à toute propriété ; et nous soumettons avec résignation notre nature à la gracieuse volonté de Dieu, prêts à supporter tout ce qui dépendra de sa volonté. Et bien que, en ces choses, la nature souffre et se plaigne, en portant la croix et en suivant le Christ jusqu’à la mort, l’esprit cependant se réjouit, en faisant un sacrifice si volontaire. Et bien que la nature, quand nous sommes affligés et accablés, pleure et geigne, après cela, nous exulterons dans la gloire de Dieu, lorsque le Seigneur Jésus essuiera toutes les larmes de nos yeux ; et nous montrera qu’il nous a achetés de son Père par son sang précieux, et qu’il a payé notre (dette) et satisfait (à sa justice) par sa mort ; lorsque nous chanterons avec lui par la souffrance volontaire, la chansonnette émérite, qui convient à la nature humaine, et non à la nature angélique ; et que pour la grandeur et la multitude de nos labeurs, de nos tourments et de nos souffrances, l’honneur, la gloire et la récompense seront infinis. Et le Christ jouera le rôle de chantre et d’intonateur ; et il chantera avant nous, parce qu’il est le prince (l’instigateur) de toute souffrance volontaire et libre, qui ait jamais été tolérée par amour, pour la gloire de Dieu ; et sa voix est claire et très belle et d’un son très agréable, et il est très expert dans les chants célestes ; il connaît bien les tons, les modulations
et les variétés des chants. Et nous chanterons tous ensemble avec lui, et nous ferons entendre des actions de grâce et des louanges à Dieu le Père céleste, qui nous l’a envoyé. Car il fallait que le Christ souffrît et qu’il entrât ainsi dans sa gloire : Luc XXIV 26 oportuit Christum pati, et ita intrare in gloriam suam ; et ainsi, nous-mêmes nous devons souffrir librement, afin de nous rendre semblables à lui, et de le suivre dans sa gloire et celle de son Père, avec lequel il ne fait qu’un dans la même jouissance du Saint Esprit, où nous tous, nous chanterons au nom de notre Seigneur Jésus-Christ, chacun spécialement en son esprit, suivant le mérite d’un chacun et sa dignité auprès de Dieu. 4e mode : Suit de là le quatrième mode des chants célestes, le plus intime, le plus excellent et le plus élevé, se consumer en la louange de Dieu. Comment Dieu est avare et libéral : Notre Père céleste est avare et libéral : Car il donne libéralement à ses bien aimés, qui s’élèvent en esprit et marchent en sa présence, sa grâce, ses dons et ses présents ; et à son tour, il exige de chacun qu’il lui rende grâce, qu’il le loue et s’acquitte des bonnes oeuvres, en tant que chacun a été comblé extérieurement ou intérieurement par Dieu. Car la grâce de Dieu n’est pas donnée en vain et inutilement

Si nous la prenons en considération, elle se répand continuellement sur nous, et elle nous comble de ce dont nous avons besoin ; et à son tour, elle nous réclame tout ce que nous sommes capables de donner ; et dans ces deux actes, toutes les vertus sont exercées et cultivées.

Comment Dieu est l’avarice et la libéralité même.
Et au-dessus de toutes les actions et de tous les exercices des vertus, notre Père céleste manifeste spécialement à ceux qui lui sont chers, en donnant et en exigeant, non seulement qu’il est libéral et avare, mais qu’il est l’avarice et la libéralité même, car il veut se donner tout entier et tout ce qu’il est à nous ; et il demande, à son tour, que nous nous donnions à lui entièrement et tout ce que nous sommes ; et ainsi, son esprit et sa volonté est, que nous soyons entièrement siens et qu’il soit entièrement nôtre, chacun toutefois restant ce qu’il est. Car nous ne pouvons pas en effet devenir Dieu, mais nous sommes unis à Dieu par un moyen (medium), et sans moyen (absque medio).

Que nous sommes unis à Dieu par un moyen.
Nous lui sommes unis par sa grâce, et nos bonnes oeuvres ; et par un mutuel amour ; c’est-à-dire, par sa grâce et nos vertus, lui-même vit en nous et nous en lui : nous lui sommes soumis et obéissants ; et pour cela, d’une seule volonté avec lui, en tout bien. Son esprit et sa grâce opèrent toutes nos bonnes oeuvres, même plus particulièrement que nous-mêmes. Sa grâce en nous, et notre charité envers lui, est une oeuvre à laquelle nous contribuons ensemble. Et, en vérité, notre amour envers lui-même est une action très élevée et très excellente, que nous pouvons éprouver entre Dieu et nous. L’esprit de Dieu exige de notre esprit, que nous aimions Dieu, et que nous lui témoignions nos louanges et nos actions de grâce, en raison de sa grandeur et de sa sublimité ; mais en cela, tous les esprits d’amour, au ciel et sur la terre, sont impuissants, car ils s’épuisent eux-mêmes et ils consument tous leurs forces, devant l’infinie et l’immense hauteur du Dieu tout puissant. Et c’est le moyen (de communication) le plus noble et le plus élevé entre Dieu et nous ; et ici la grâce de Dieu avec toutes les vertus seperfectionne et se consomme. Or, au-dessus de ce moyen, au-dessus de la grâce et de toutes les vertus, nous sommes unis à Dieu sans moyen. Si toutefois nous gravons profondément l’image de Dieu dans notre âme, et par là nous sommes unis à Dieu sans moyen, nous ne devenons pas Dieu, mais nous gardons toujours sa ressemblance, et lui-même vit en nous et nous en lui par sa grâce et nos bonnes oeuvres. Ainsi donc nous sommes unis à Dieu en dehors du moyen, au-dessus de toutes les vertus, dès que nous portons son image dans les plus hautes régions de notre essence créée. Mais cependant nous restons toujours en nous mê mes, unis et semblables à lui, soit par sa grâce, soit par notre vie vertueuse. Et par ce pacte nous demeurons éternellement semblables à Dieu, dans la
grâce et dans la gloire ; et au-dessus de la ressemblance, nous sommes un avec lui, notre éternel idéal et notre exemplaire. Et cette unité de vie ou cette union avec Dieu est dans notre essence, et nous ne pouvons la saisir et la comprendre. Elle prélude à toutes nos puissances, et réclame de nous que nous soyons un avec Dieu, sans moyen. Mais cela nous ne pouvons pas le faire. Nous suivons donc Dieu dans un certain repos de notre essence. Et, dans ce repos, l’esprit du Seigneur avec tous ses dons se complait et pénètre de sa grâce et de ses dons toutes nos puissances, et réclame de nous l’amour, la louange, l’action de grâce ; et lui-même habite dans notre essence, il exige de nous le repos (la quiétude) et que nous lui soyons unis au-dessus de toutes les vertus. Le jeu intime de l’amour. Ce qui fait que nous ne pouvons rester en nous avec les actes bons, ni au-dessus de nous avec Dieu, dans le repos. Et c’est là le jeu intime de l’amour. Car l’esprit du Seigneur agit sans cesse et il veut que nous aussi nous agissions toujours, et que nous lui soyons semblables. Et cette paix, cette jouissance du Père, du Fils et de tous leurs bien-aimés, est la même dans l’éternel repos. Or la jouissance est supérieure à nos actes, et nous ne pouvons la saisir et la comprendre, et nos actions sont toujours au-dessous de la jouissance, et nous ne pouvons les amener à la jouissance. Nous défaillons toujours dans l’action, et nous ne pouvons en effet aimer Dieu suffisamment. Mais dans la jouissance, c’est assez et il nous suffit, et nous sommes là ce que nous voulons.

Et c’est là le quatrième mode des chants célestes, le plus excellent et le plus élevé de tous ceux qui se font entendre dans les cieux et sur la terre. Mais il faut savoir que ni Dieu, ni les anges, ni les âmes des bienheureux, ne chantent avec des voix corporelles, puisque ce sont des esprits, et qu’ils n’ont ni bouche, ni oreilles, ni langue, ni gosier, avec lesquels ils puissent chanter. Néanmoins, l’écriture divine affirme que Dieu, avant de prendre la nature humaine, parla de diverses manières avec des paroles sensibles, à Abraham, à Moïse, aux
Patriarches et aux Prophètes. Et la Sainte Eglise déclare que les Anges chantent sans fin : Saint, Saint, Saint est le Seigneur Dieu des armées : Apoc. IV-8 Sanctus, Sanctus, Sanctus, Dominus Deus Sabaoth. Luc. 1-26 De même l’Archange Gabriel apporta la nouvelle à la Vierge très sainte, qu’elle enfanterait le Fils de Dieu par la vertu du St-Esprit. L’on dit aussi que les anges enlevèrent au ciel, avec des cantiques, l’âme du bienheureux évêque Martin. Enfin la très sainte Marie Magdeleine se repaissait tous les jours des cantiques des anges. Les bons et les mauvais esprits et les âmes dépouillées de corps, peuvent donc, avec la permission de Dieu, apparaître aux hommes sous n’importe quelle forme ; mais cela n’est nullement nécessaire dans la vie éternelle. Combien grande la gloire et la béatitude de la vie future. Là, en effet, nous contemplerons, de la manière que nous le voudrons et comme nous le désirerons, de nos yeux intellectuels, la gloire en commun de Dieu, des anges, et des saints, et les récompenses et la gloire d’un chacun en particulier. Mais au jour du jugement dernier, après que, par la vertu du Seigneur Jésus, nous serons ressuscités avec nos corps glorieux, nos mêmes corps seront comme une neige très blanche et très pure, plus resplendissants et plus lumineux que le soleil, et transparents comme le cristal. Et chacun aura ses signes, ses marques particulières d’honneur et de gloire, suivant les multiples manières par lesquelles il aura enduré, volontairement et librement, les peines du martyre, où les autres afflictions et douleurs, pour l’honneur de Dieu. Car chaque chose aura son rang et sa récompense, comme le décidera l’éternelle sagesse de Dieu, et suivant l’excellence et la noblesse de nos bonnes oeuvres. De quelle manière Notre Sauveur doit chanter éternellement le Cantique. Et le Christ Jésus, notre chantre, celui sur lequel nous devons nous guider, chantera de sa voix glorieuse et suave, l’éternel cantique, à savoir : l’hymne d’honneur et de louange à son très saint Père céleste ; et nous tous nous continuerons, pour le poursuivre éternellement, le même cantique dans l’allégresse de nos âmes et avec des voix
harmonieuses. Mais la joie et la gloire de nos âmes rejaillira sur nos sens, et par eux pénètrera tous nos membres, et nous nous
contemplerons mutuellement avec des yeux (illuminés) de gloire, et nous entendrons la louange de notre Dieu, et nous la proclamerons, et nous la chanterons de nos voix jamais défaillantes. Et le Christ Jésus nous servira, et nous montrera sa face resplendissante et son corps glorieux, avec ses stigmates d’amour et de fidélité ; et de même nous contemplerons tous les corps glorieux, et tous les signes de
l’amour avec lesquels ils servirent Dieu, depuis le commencement du monde ; et toute notre vie sensible intérieure et extérieure sera remplie de la gloire de Dieu, et nos coeurs pleins de vie brûleront d’un ardent amour envers Dieu et tous les saints ; toutes les puissances de nos âmes seront remplies de gloire, ornées des dons de Dieu, et de toutes les vertus qui ont été réalisées depuis le commencement. Et audessus de toutes ces choses nous serons absorbés, en esprit, dans la gloire incompréhensible de Dieu, qui n’a ni fond, ni borne, ni mesure ; et nous en jouirons éternellement avec Dieu.

Choeur des hommes, choeur des anges.
Mais le Christ dans l’humaine nature dirigera le choeur de droite, à savoir : celui qui est le plus élevé et le plus illustre de tous ceux qui ont été créés par Dieu ; et à ce choeur appartiendront tous ceux dans lesquels il vit, et qui vivent en lui. L’autre choeur est assigné aux esprits angéliques. Car bien qu’ils soient d’une nature plus excellente et supérieure, cependant nous sommes comblés de dons plus sublimes, dans le Christ Jésus avec lequel nous ne sommes qu’un. Et c’est pourquoi, le Christ Jésus sera le Pontife suprême, entre les choeurs des anges et des hommes, devant le trône de la Toute-Puissance de Dieu ; et il renouvellera, pour les offrir à nouveau, tous les sacrifices qui ont été offerts en tout temps, soit par les anges, soit par les hommes ; ils seront renouvelés sans fin pour la gloire de Dieu, et ils resteront fixés éternellement.

Ainsi nos corps et nos sens avec lesquels nous servons Dieu, seront remplis, de gloire et de béatitude, comme le corps du Christ avec lequel il a servi Dieu, et nous, est glorieux ; et les esprits de notre âme seront glorieux, avec lesquels nous servons Dieu maintenant et pour toute l’éternité, et nous rendrons louange et gloire, comme l’âme du Christ et les anges et tous les esprits qui aiment et louent Dieu, en lui rendant grâces, sont bienheureux et glorieux. Enfin, par le Christ, nous l’emporterons sur tous en esprit et en Dieu, et nous serons un avec lui, jouissant avec lui de l’éternelle béatitude. Mais c’est assez parler du cinquième degré de notre échelle céleste.

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