Les Archanges
27 septembre, 2008(Je sais que ce n’est pas important, mais lundi est mon nom-jour: Saint Gabriel Archange)
« I 3 Arcangeli con Tobia » (Uffizi, Firenze) di Francesco Botticini (1446-1497)
(Je sais que ce n’est pas important, mais lundi est mon nom-jour: Saint Gabriel Archange)
« I 3 Arcangeli con Tobia » (Uffizi, Firenze) di Francesco Botticini (1446-1497)
commentaire du site « Bible service à les lectures de la messe de demain, lien:
http://www.bible-service.net/site/378.html
Ézéchiel 18,25-28
Suite au prophète Jérémie, le prophète Ézéchiel développe la notion de la responsabilité personnelle face à Dieu. Jusqu’à présent la foi d’Israël était collective. Dans le cadre de la théologie de l’Alliance, Israël méditait et célébrait les relations de Dieu avec son peuple. Quand il y avait des événements graves comme l’invasion du pays par les troupes ennemies, la prise de Jérusalem ou la destruction du Temple il les interprétait comme une juste punition de Dieu contre un peuple qui n’avait pas respecté les clauses de l’Alliance.
Mais les gens disaient : » La génération de nos pères et celle d’avant était au moins aussi coupable que nous. Pourquoi la punition est-elle tombée sur nous ? Est-il normal que les dents des enfants soient agacés parce que leurs parents ont mangé des raisins verts ? Dieu n’est pas juste. » Le prophète Ézéchiel invite son auditoire à ne pas éluder ses propres responsabilités et à ne pas rejeter les fautes sur la génération précédente.
Et il pousse la réflexion plus loin en abordant la responsabilité personnelle de chaque croyant. Que chacun se regarde lui-même avant de s’en prendre à Dieu. Personnel ne veut pas dire individuel. On ne vit pas sa foi tout seul. Le prophète invite à la vie fraternelle. Que chacun pratique » le droit et la justice « .
Philipppiens 2,1-11
Paul vient d’exhorter la communauté de Philippes à mener une vie digne du Christ et à tenir bon dans la foi malgré les épreuves. De même que lui, du fond de sa prison, témoigne de l’Évangile, les Philippiens doivent s’engager personnellement et accepter les souffrances inhérentes à la proclamation du Christ. Toute leur existence doit devenir témoignage de leur amour pour leur Seigneur. C’est ainsi que les sentiments d’unité, de compassion, d’humilité, de respect qui doivent les habiter ne prennent leur véritable sens que dans la contemplation du mystère du Christ mort sur la croix et ressuscité, exalté à la droite de Dieu.
L’hymne, une confession de foi sans doute antérieure à Paul, met en lumière le mouvement de dépossession de soi du Fils par amour pour son Père et le mouvement d’élévation que le Père donne au Fils en reconnaissance de cet amour qui ramène à lui toute l’humanité.
C’est dans le comportement du Christ vis-à-vis de son Père, exemplaire pour les croyants, que les rapports au sein de la communauté trouvent leur sens et leur fondement.
Psaume 24
Les mots » voies « , » route » et » chemin » ainsi que les verbes » enseigner » et » diriger » encadrent le texte. Un croyant demande à Dieu de lui indiquer la bonne route afin de marcher droit sur les chemins de la vie. L’enseignement qu’il souhaite n’est pas quelque chose d’abstrait mais une sagesse pratique qui lui permet d’échapper aux pièges du mal. Le Dieu en qui il met sa confiance est le Dieu qui sauve. Bien qu’il se reconnaisse pécheur, il demande à Dieu de ne pas l’oublier. Il en appelle à sa » tendresse » et à son » amour » qui sont » de toujours « . Il évoque sa bonté et sa droiture, deux autres caractéristiques divines.
Matthieu 21,28-32
À l’approche de la passion, Jésus s’adresse à l’aristocratie religieuse et laïque du Temple qui complote contre lui pour le faire mourir. À l’aide d’une parabole, il leur pose une question limpide à laquelle les interlocuteurs répondent aisément. Comme d’habitude, la parabole est habilement composée. Elle montre l’insolence du premier fils qui s’oppose à son père : » Je ne veux pas « . Et l’obséquiosité du second : » Oui, Seigneur « . Il est rare qu’on parle ainsi à son père. Or le premier fils se repent. Il ne change pas simplement d’avis, mais entreprend une démarche de conversion qui se traduit en actes. Le second fils, au contraire, montre qu’il n’aime son Seigneur de père qu’en parole. Ses actes dévoilent ses vraies relations avec son père. Il ne l’aime pas.
Les interlocuteurs de Jésus, qui ont répondu correctement à sa question, se sentent-ils concernés par la parabole ? Peut-être pas. Jésus entreprend alors d’éclairer leur comportement avec des paroles qui font mouche. Il dévoile leur attachement factice à Dieu qui contraste avec la démarche sincère des pécheurs. Ceux-ci ne se considèrent pas comme des justes mais ils se laissent ajuster par Dieu. Dieu leur donne la première place dans son Royaume, au détriment des chefs du peuple qui pratiquent une religion de façade. On comprend la stupeur et la fureur des interlocuteurs de Jésus. Ils feront tout pour se débarrasser de lui. Le prophète a dit la vérité, il doit être exécuté, comme dit la chanson.
du site:
http://www.zenit.org/article-18898?l=french
Audience du mercredi 24 septembre : saint Paul et les apôtres
Texte intégral
ROME, Mercredi 24 septembre 2008 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le texte intégral de la catéchèse prononcée ce mercredi par le pape Benoît XVI au cours de l’audience générale, place Saint-Pierre.
* * *
Chers frères et soeurs
Je voudrais parler aujourd’hui des relations entre saint Paul et les Apôtres qui l’avaient précédé à la suite de Jésus. Ces relations furent toujours marquées par un profond respect et par une franchise qui, chez saint Paul, dérive de la défense de la vérité de l’Evangile. Même s’il était, dans les faits, contemporain de Jésus de Nazareth, il n’eut jamais l’occasion de le rencontrer, au cours de sa vie publique. C’est pourquoi, après avoir été foudroyé sur le chemin de Damas, il ressentit le besoin de consulter les premiers disciples du Maître, qui avaient été choisis par Lui pour en porter l’Evangile jusqu’aux extrémités de la terre.
Dans la Lettre aux Galates, Paul rédige un compte-rendu important sur les contacts entretenus avec plusieurs des Douze : avant tout avec Pierre qui avait été choisi comme Kephas, le terme araméen qui signifie le roc sur lequel on édifiait l’Eglise (cf. Ga 1, 18), avec Jacques, « le frère du Seigneur » (cf. Ga 1, 19), et avec Jean (cf. Ga 2, 9): Paul n’hésite pas à les reconnaître comme « les colonnes » de l’Eglise. La rencontre avec Céphas (Pierre), qui eut lieu à Jérusalem, est particulièrement significative : Paul resta chez lui pendant 15 jours pour « le consulter » (cf. Ga 1, 19), c’est-à-dire pour être informé sur la vie terrestre du Ressuscité, qui l’avait « saisi » sur la route de Damas et qui était en train de lui changer l’existence, de manière radicale : de persécuteur à l’égard de l’Eglise de Dieu, il était devenu évangélisateur de cette foi dans le Messie crucifié et Fils de Dieu, que par le passé il avait cherché à détruire (cf. Ga 1, 23).
Quel genre d’informations Paul obtint-il sur Jésus Christ pendant les trois années qui suivirent la rencontre de Damas ? Dans la première Lettre aux Corinthiens nous pouvons noter deux passages, que Paul a découverts à Jérusalem, et qui avaient déjà été formulés comme éléments centraux de la tradition chrétienne, tradition constitutive. Il les transmet verbalement, tels qu’il les a reçus, avec une formule très solennelle : « Je vous ai transmis ceci, que j’ai moi-même reçu ». Il insiste sur la fidélité à ce qu’il a lui-même reçu et qu’il transmet fidèlement aux nouveaux chrétiens. Ce sont des éléments constitutifs et qui concernent l’Eucharistie et la Résurrection ; il s’agit de passages déjà formulés dans les années trente. Nous arrivons ainsi à la mort, la sépulture au cśur de la terre et la résurrection de Jésus (cf. 1 Co 15, 3-4). Prenons l’un et l’autre. Les paroles de Jésus au cours de la Dernière Cène (cf. 1 Co 11, 23-25) sont réellement pour Paul le centre de la vie de l’Eglise : l’Eglise s’édifie à partir de ce centre, en devenant ainsi elle-même. Outre ce centre eucharistique, dans lequel naît toujours à nouveau l’Eglise – également pour toute la théologie de saint Paul, pour toute sa pensée – ces paroles ont eu une profonde répercussion sur la relation personnelle de Paul avec Jésus. D’une part, elles attestent que l’Eucharistie éclaire la malédiction de la croix, la transformant en bénédiction (Ga 3, 13-14) et, de l’autre, elles expliquent la portée de la mort et de la résurrection de Jésus. Dans ses Lettres, le « pour vous » de l’institution eucharistique devient le « pour moi » (Ga 2, 20), personnalisant, sachant qu’en ce « vous » il était lui-même connu et aimé de Jésus, et d’autre part « pour tous » (2 Co 5, 14) : ce « pour vous » devient « pour moi » et « pour l’Eglise (Ep 5, 25) », c’est-à-dire également « pour tous » du sacrifice expiatoire de la croix (cf. Rm 3, 25). A partir de l’Eucharistie et dans celle-ci, l’Eglise s’édifie et se reconnaît comme « Corps du Christ » (1 Co 12, 27), nourri chaque jour par la puissance de l’Esprit du Ressuscité.
L’autre texte sur la Résurrection nous transmet à nouveau la même formule de fidélité. Saint Paul écrit : « Avant tout, je vous ai transmis ceci, que j’ai moi-même reçu : le Christ est mort pour nos péchés conformément aux Ecritures, et il a été mis au tombeau ; il est ressuscité le troisième jour conformément aux Ecritures, et il est apparu à Pierre, puis aux Douze » (1 Co 15, 3-5). Dans cette tradition transmise à Paul revient également ce « pour nos péchés », qui met l’accent sur le don que Jésus a fait de lui-même au Père, pour nous libérer des péchés et de la mort. De ce don de soi, Paul tirera les expressions les plus captivantes et fascinantes de notre relation avec le Christ : « Celui qui n’a pas connu le péché, Dieu l’a pour nous identifié au péché des hommes, afin que, grâce à lui, nous soyons identifiés à la justice de Dieu » (2 Co 5, 21) ; « Vous connaissez en effet la générosité de notre Seigneur Jésus Christ : lui qui est riche, il est devenu pauvre à cause de vous, pour que vous deveniez riches par sa pauvreté » (2 Co 8, 9). Il vaut la peine de rappeler le commentaire par lequel celui qui était alors un moine augustin, Martin Luther, accompagnait ces expressions paradoxales de Paul : « Tel est le mystère grandiose de la grâce divine envers les pécheurs : que par un admirable échange nos péchés ne sont plus les nôtres, mais du Christ, et la justice du Christ n’est plus du Christ, mais la nôtre » (Commentaire sur les Psaumes de 1513-1515). Et ainsi nous sommes sauvés.
Dans le kerygma original, transmis de bouche à oreille, il faut souligner l’usage du verbe « il est ressuscité », au lieu de « il fut ressuscité » qu’il aurait été plus logique d’utiliser, en continuité avec « il mourut.. et fut enseveli ». La forme verbale est choisie pour souligner que la résurrection du Christ influence jusqu’à l’heure actuelle l’existence des croyants : nous pouvons le traduire par « il est ressuscité et continue à vivre » dans l’Eucharistie et dans l’Eglise. Ainsi toutes les Ecritures rendent témoignage de la mort et de la résurrection du Christ car – comme l’écrira Ugo di San Vittore – « toute la divine Ecriture constitue un unique livre et cet unique livre est le Christ, car toute l’Ecriture parle du Christ et trouve dans le Christ son accomplissement » (De arca Noe, 2, 8). Si saint Ambroise de Milan peut dire que « dans l’Ecriture nous lisons le Christ », c’est parce que l’Eglise des origines a relu toutes les Ecritures d’Israël en partant du Christ et en revenant à Lui.
L’énumération des apparitions du Ressuscité à Céphas, aux Douze, à plus de cinq cent frères et à Jacques se termine par la mention de l’apparition personnelle, reçue par Paul sur le chemin de Damas : « Et en tout dernier lieu, il est même apparu à l’avorton que je suis » (1 Co 15, 8). Ayant persécuté l’Eglise de Dieu, il exprime dans cette confession son indignité à être considéré apôtre, au même niveau que ceux qui l’ont précédé : mais la grâce de Dieu en lui n’a pas été vaine (1 Co 15, 10). C’est pourquoi l’affirmation puissante de la grâce divine unit Paul aux premiers témoins de la résurrection du Christ : « Bref, qu’il s’agisse de moi ou des autres, voilà notre message, et voilà notre foi » (1 Co 15, 11). L’identité et le caractère unique de l’Evangile sont importants : aussi bien eux que moi prêchons la même foi, le même Evangile de Jésus Christ mort et ressuscité qui se donne dans la Très Sainte Eucharistie.
L’importance qu’il confère à cette Tradition vivante de l’Eglise, qu’il transmet à ses communautés, démontre à quel point est erronée la vision de ceux qui attribuent à Paul l’invention du christianisme : avant de porter l’évangile de Jésus Christ, son Seigneur, il l’a rencontré sur le chemin de Damas et il l’a fréquenté dans l’Eglise, en observant sa vie chez les Douze et chez ceux qui l’ont suivi sur les routes de la Galilée. Dans les prochaines catéchèses, nous aurons l’opportunité d’approfondir les contributions que Paul a apportées à l’Eglise des origines ; mais la mission reçue par le Ressuscité en vue d’évangéliser les païens a besoin d’être confirmée et garantie par ceux qui lui donnèrent leur main droite, ainsi qu’à Barnabé, en signe d’approbation de leur apostolat et de leur évangélisation et d’accueil dans l’unique communion de l’Eglise du Christ (cf. Ga 2, 9). On comprend alors que l’expression « nous avons compris le Christ à la manière humaine » ( 2 Co 5, 16) ne signifie pas que son existence terrestre ait eu une faible importance pour notre maturation dans la foi, mais qu’à partir du moment de sa Résurrection, notre façon de nous rapporter à Lui se transforme. Il est, en même temps, le Fils de Dieu, « né de la race de David ; selon l’Esprit qui sanctifie, il a été établi dans sa puissance de Fils de Dieu par sa résurrection d’entre les morts, lui, Jésus Christ, notre Seigneur », comme le rappellera Paul au début de la Lettre aux Romains (1, 3-4).
Plus nous cherchons à nous mettre dans les traces de Jésus de Nazareth sur les routes de la Galilée, plus nous pouvons comprendre qu’il a pris en charge notre humanité, la partageant en tout, hormis le péché. Notre foi ne naît pas d’un mythe, ni d’une idée, mais bien de la rencontre avec le Ressuscité, dans la vie de l’Eglise.
Puis le pape a proposé une synthèse de sa catéchèse, en français :
Chers Frères et Sśurs,
Les rapports entre saint Paul et les Apôtres qui ont suivi Jésus, ont toujours été marqués par le respect et par cette franchise avec laquelle saint Paul défendait la vérité de l’Évangile. Bien que contemporain de Jésus de Nazareth, il ne l’a jamais rencontré durant sa vie terrestre. C’est pourquoi, après la rencontre foudroyante du chemin de Damas, il a éprouvé le besoin de consulter les premiers disciples du Maître, choisis par Lui pour aller porter l’Évangile jusqu’aux limites du monde. Afin de s’informer sur la vie publique de Jésus, il vient à Jérusalem rencontrer Pierre, Jacques et Jean, « les colonnes de l’Église ».
Parmi tous les éléments qu’il recueille, les paroles de la Cène ont un impact important sur sa relation avec Jésus Christ, car, d’une part, elles montrent que l’Eucharistie éclaire la malédiction de la Croix, faisant d’elle une bénédiction, et, d’autre part, elles expliquent la portée de la mort et de la résurrection de Jésus. Paul accorde beaucoup d’importance à la Tradition vivante de l’Église. Avant d’annoncer lui-même Jésus Christ, son Seigneur, il l’a rencontré sur le chemin de Damas et il l’a fréquenté dans l’Église, regardant les Douze et ceux qui l’ont suivi sur les routes de Galilée vivre de sa vie. Notre foi ne naît pas d’un mythe, ni d’une idée, mais bien d’une rencontre avec le Ressuscité, dans la vie de l’Église.
Je suis heureux de vous accueillir, chers pèlerins francophones, en particulier les pèlerins du Diocèse de Chartres avec leur Évêque Monseigneur Michel Pansard, ainsi que les pèlerins du Diocèse de Tournai, avec leur Évêque Monseigneur Guy Harpigny. A la suite de saint Paul, prions afin que le Seigneur envoie beaucoup d’ouvriers apostoliques dans sa vigne. Avec ma Bénédiction Apostolique.
Cranberry raccolto nel New Jersey.
Photo by Keith Weller. Foto di Keith Weller.
du site:
http://www.levangileauquotidien.org/www/main.php?language=FR&localTime=09/27/2008#
Cardinal Joseph Ratzinger [Pape Benoît XVI]
Sermons Carême 1981, n°3 (trad. Au commencement, Fayard 1986, p. 64)
« Le fils de l’homme va être livré aux mains des hommes »
Quand les soldats romains eurent flagellé Jésus, couronné d’épines et revêtu d’un manteau de dérision, ils l’ont ramené à Pilate. Ce militaire au coeur dur a été apparemment bouleversé à la vue de cet homme détruit, brisé. Il l’a présenté à la foule, l’invitant à la pitié, en déclarant : « Idou ho anthropos ; Ecce homo » que nous traduisons habituellement par « Voici l’homme ! » (Jn 19,5) Mais cela veut dire plus exactement en grec : « Voyez, ceci est l’homme ! » Dans la bouche de Pilate, ces mots étaient ceux d’un cynique qui voulait dire : « Nous nous glorifions d’être des hommes, mais maintenant, regardez donc, le voilà, ce ver de terre, c’est l’homme ! Qu’il est méprisable, qu’il est petit ! » Dans ces mots cyniques, l’évangéliste Jean a tout de même reconnu des paroles prophétiques qu’il a transmises à la chrétienté.
Oui, Pilate a raison quand il dit : « Voyez, ceci est l’homme ! » En lui, en Jésus Christ, nous pouvons lire ce qu’est l’homme, le projet de Dieu, et quel traitement nous lui réservons. En Jésus déchiré, nous pouvons voir combien l’homme peut être cruel, petit et mesquin. En lui, nous pouvons lire l’histoire de la haine de l’homme et celle du péché. Mais en lui, en son amour qui souffre pour nous, nous pouvons voir encore davantage la réponse de Dieu : Oui, ceci est l’homme, que Dieu a aimé jusqu’à la poussière, que Dieu a aimé au point de le suivre jusqu’à l’ultime souffrance de la mort. Jusque dans le dernier abaissement, il reste l’appelé de Dieu, le frère de Jésus Christ, appelé à prendre part à l’amour éternel de Dieu.
La question « Qu’est-ce que l’homme ? » trouve sa réponse dans l’imitation de Jésus Christ. En mettant nos pas dans les siens, nous pouvons apprendre jour après jour ce qu’est l’homme, dans la patience de l’amour et de la souffrance avec Jésus Christ, et devenir ainsi des hommes. Ainsi, nous voulons lever les yeux vers celui que Pilate, que l’Église nous présentent. L’homme, c’est Lui. Prions-le afin qu’il nous apprenne à devenir véritablement des hommes, à être des hommes.
du site:
http://spiritualite-chretienne.com/anges/ange-gardien/ref-07.html
« Mémoires d’un Ange Gardien »
Abbé G. Chardon
Clermont-Ferrand, Librairie Catholique, 1868.
Chapitre L : La Corbeille
Quand, matin et soir, les membres de la famille étaient à genoux, ne formant qu’une âme et qu’un cś
ur, pour prier Dieu, nous étions, nous aussi, prosternés en adoration (1).
Nous unissions nos accents à ce beau mélange de voix graves et enfantines. Aucun ne manquait à la pieuse couronne. L’ange même de celui qui dormait dans son berceau se joignait à nous et priait pour son petit frère (2).
Les démons cherchaient à troubler le saint exercice. Ils venaient se poser sur la tête, sur la bouche, sur les yeux de nos amis. C’était alors, ou la fatigue, ou le sommeil, ou le dégoût, ou de folles imaginations qui arrêtaient l’action du cśur. Nous chassions les tentateurs et la ferveur reparaissait (3).
Nous recueillions avec un grand soin les prières. Elles étaient pour nous comme des fleurs qui naissaient dans l’âme et s’épanouissaient au dehors par la parole. Nous en formions une corbeille.
Celles qui n’avaient été effeuillées par aucune distraction, ni souillées par aucun sentiment profane, celles qui étaient fraîches et pures, intactes et complètes, obtenaient la place d’honneur.
Pour relever l’éclat de ces fleurs cueillies dans les vallées de l’exil, nous en empruntions de plus riches aux jardins de la patrie. Les fleurs du ciel venaient se marier aux fleurs de la terre et leur communiquaient leurs émanations et leurs beautés (4).
Comblés des biens de la gloire, nous n’avions rien à demander pour nous. Avec quelle joie nous demandions pour ceux qui nous étaient chers ! Nous éprouvions un égal besoin de louer en notre nom et de prier au nom de nos frères. Leurs infirmités, leurs douleurs, leurs périls devenaient notre partage. Par un échange touchant, l’amour nous donnait leurs misères et leur conférait nos privilèges.
Embellie par notre ferveur et soutenue par nos mains, la corbeille était acceptée, comme venant de nos amis, et leur obtenait les faveurs qu’ils désiraient (5).
Quand, trois fois le jour et plus souvent, ils se tournaient vers Marie et la saluaient par les paroles de Gabriel, à nous de recueillir les pieux Ave et de les offrir.
Marie s’inclinait avec l’expression d’un tendre amour. Elle retrouvait pour cette ambassade venue de la terre le sourire qu’elle eut jadis pour celle du ciel. Elle accueillait l’humble enfant, comme elle accueillit le glorieux archange. Son émotion était celle qu’elle éprouva au jour où il lui fut annoncé qu’elle allait être la mère de son Dieu.
1. Saint Nil, De la prière. – Louis de Blois, Appendice de la Vie ascétique.
2. Saint Bernard, Méditations, chap. VI.
3. Saint Thomas de Villeneuve, Sur les Anges. – Vie de saint Macaire d’Egypte, Boll.
4. Saint Jean Climaque, Echelle du ciel.
5. Saint Thomas de Villeneuve, Sur les Anges. – Vies de sainte Dorothée, de saint Arrigius, de saint Annowaredh, Boll.