du site:
http://www.levangileauquotidien.org/www/main.php?language=FR&localTime=09/12/2008#
Saint Cyrille d’Alexandrie (380-444), évêque, docteur de l’Église
Commentaire sur l’évangile de Luc, 6 ; PG 72, 601 (trad. Delhougne, Les Pères commentent, p. 402 rev.)
Le disciple bien formé sera comme son maître
« Le disciple n’est pas au-dessus de son maître. Il sera parfait s’il est comme son maître ». Les bienheureux disciples étaient destinés à devenir les guides et les maîtres spirituels de la terre entière. Ils devaient donc faire preuve, plus que les autres, d’une ferveur remarquable, être familiarisés avec la manière de vivre selon l’Evangile et entraînés à pratiquer toute oeuvre bonne. Ils auraient à transmettre à ceux qu’ils instruiraient la doctrine exacte, salutaire et strictement conforme à la vérité, après l’avoir d’abord contemplée eux-mêmes et avoir laissé la lumière divine éclairer leur intelligence. Sans quoi, ils seraient des aveugles conduisant d’autres aveugles. Car ceux qui sont plongés dans les ténèbres de l’ignorance ne peuvent pas conduire à la connaissance de la vérité les hommes souffrant de cette même ignorance. Le voudraient-ils d’ailleurs, qu’ils tomberaient tous ensemble dans l’abîme de leurs tendances mauvaises.
C’est pourquoi le Seigneur a voulu arrêter le penchant à la vantardise que l’on trouve chez tant de gens, et les dissuader de rivaliser avec leurs maîtres pour surpasser leur réputation. Il leur a dit : « Le disciple n’est pas au-dessus de son maître ». Même s’il arrive à certains d’atteindre un degré de vertu égal à celui de leurs prédécesseurs, ils devront surtout imiter leur modestie. Paul nous en donne la preuve quand il dit : « Montrez-vous mes imitateurs, comme je le suis moi-même du Christ » (1Co 11,1).
Cela étant, pourquoi juges-tu, alors que le Maître ne juge pas encore ? Car il n’est pas venu juger le monde (Jn 12,47), mais lui faire grâce… « Si je ne juge pas, dit-il, ne juge pas non plus, toi qui es mon disciple. Il se peut que tu sois plus coupable que celui que tu juges… Qu’as-tu à regarder la paille dans l’oeil de ton frère ? »