Archive pour juillet, 2008

Rencontre avec Jacques Fontaine, l’initiateur de la Bible sur le terrain

20 juillet, 2008

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Rencontre avec Jacques Fontaine, l’initiateur de la Bible sur le terrain

Par Agnès Staes

ROME, Vendredi 18 juillet 2008 (ZENIT.org) – A l’occasion du 60e anniversaire de l’ordination sacerdotale du P. Jacques Fontaine, dominicain français, ce 18 juillet 2008, Agnès Staes propose, dans les colonnes de « Un écho d’Israël », cette rencontre avec l’initiateur de la fameuse « Bible sur le terrain » (BST). « Tanti auguri, Père Jacques ! », comme disent les Romains.

Chaque semaine, en effet, Agnès Staes a ce qu’elle appelle « la chance de lire avec une ou deux autres personnes la Bible en hébreu avec le père Jacques Fontaine, dominicain ». Il s’agit d’une lecture suivie,

à haute voix, qui permet d’entendre la « musique » du texte, ce qui forme l’ « oreille » et donne l’intuition de ce dont il s’agit, avant même parfois de pouvoir traduire mot à mot. Les étudiants passés à Jérusalem qui ont eu ce même privilège ne souhaitent qu’une chose : transmettre à leur tour cette façon unique de lire l’Ecriture Sainte.

Né à Roubaix il y a 86 ans, le P. Fontaine est une figure bien connue à Jérusalem. Il a plusieurs cordes à son arc.

« J’ai rejoint les 4 premiers à Jaffa » confie-t-il à Agnès Staes, « c’était Yohanan Elihaï, Jean Roger (mort en 1979), Joseph Stiassny (mort en 2007) et Bruno Hussar (mort en 1996). Nous sommes montés ensemble à Jérusalem. Nous nous sommes installés chez les Lazaristes, rue Agron. » C’était en 1960.

Ainsi, il a participé à la fondation de la maison Saint-Isaïe et fut le premier compagnon du père Bruno Hussar, également dominicain, qui fonda par la suite Nevé Shalom. Deux ans plus tard, le père Marcel Dubois, dominicain lui aussi (mort en 2007), les rejoignit ; c’est lui qui aida le père Jacques, qui avait été très malade en France, à trouver sa place. Le trio souhaitait « assurer une présence chrétienne dans le milieu israélien, aider les catholiques de langue hébraïque et commencer des études juives ».Le p

ère Jacques étudia l’hébreu dans un oulpan – école d’hébreu pour les nouveaux immigrés – , fréquenta l’université hébraïque. Après la guerre des Six jours, il fit l’École des guides, puis commença à explorer le pays, la Bible en main. Par la suite, son emploi du temps se répartit en deux temps : l’été, il était sur la route, d’abord avec une jeep à huit places, puis deux et trois jeeps, et avec l’évolution du pays, de la demande… ce sera en bus. Ce sera l’initiative de « la Bible sur le terrain » qui prendra naissance. L’hiver, avec un petit groupe qui pouvait compter jusqu’à 10 personnes, c’était la lecture de la Bible en hébreu, 5 heures par jour, avec une liturgie associée. « A force de répétition dit-il régulièrement, le vocabulaire entre et on se met à penser comme la Bible ».

Le sigle « BST » résumait les deux : « Bible sur le terrain » en été et « Bible sous terre » en hiver. Il fit avec Abouna Schmueloff, né à Méa Shéarim et devenu curé melkite de Jish (Gush Halav), un enregistrement de toute la Bible en hébreu, ce qui permet aux gens de l’entendre (l’écouter) et de se la mettre dans l’oreille. Ces cassettes ont fait le tour du monde !

Après plus de 40 ans avec le P. Fontaine, cette expérience de la « Bible sur le terrain », la BST, continue aujourd’hui avec l’aide du diocèse de Paris, notamment le P. Henri de Villefranche et le P. Michel Gueguen. Mais laissons le P. Jacques nous en parler.

Agnès Staes – Père Jacques, quelle a été votre intuition pour fonder la Bible sur le terrain ?

P. Jacques Fontaine - Je n’étais pas capable comme Marcel de faire de la philosophie, alors je me suis lancé dans la Bible. Marcel est parti enseigner la philosophie à l’université, Bruno a fondé Neve Shalom et moi j’ai fait l’école des guides. J’ai même reçu le 2ème prix de Teddy Kollek à l’école des guides ! Assez rapidement j’en ai eu marre des programmes des agences. Avec la maison St Isaïe, nous avions une certaine autonomie.

Agnès Staes – « La terre sainte est plus intéressante que les lieux saints », c’est un peu votre adage ?

P. Jacques Fontaine - Oui, dans les lieux saints, les gens qui arrivent pour la première fois sont un peu paralysés par d’autres choses que l’essentiel : les vêtements (couleurs, formes des chapeaux), les bougies, les heures où certains hurlent pour faire connaître qu’ils sont bien là. Alors j’ai repris l’idée des pères de l’Eglise : revenir à la Bible. C’est la Terre Sainte qui est intéressante.

Agnès Staes – Comment avez-vous pensé à la Bible sur le terrain ?

P. Jacques Fontaine - C’est un parcours qui s’est fait à force de répétition. Après la guerre des Six jours, nous étions comme dans l’euphorie. Avec la jeep nous pouvions circuler depuis Sharm el Cheikh jusqu’à l’Hermon en passant par la Judée-Samarie par des pistes non macadamisées. J’ai commencé avec Jacques Bernard, un bon mécanicien, dans la jeep, et nous lisions les textes proposés par les lieux. Petit à petit s’est mis en place une visite de la Terre sainte qui retrace la pédagogie divine. Dieu prend les hommes où ils en sont et les fait cheminer jusqu’à la plénitude des temps. On se joint au cortège que nous raconte l’épître aux Hébreux. C’est la procession des croyants depuis Abraham… qui se mettent en route par la foi vers la cité dont Dieu est l’architecte et le fondateur.

Au début, je faisais 4 circuits par an, en jeep d’abord. Puis les frontières se rétrécissant, les circuits ont été conçus avec de plus en plus de marche. Je voulais aussi que ceux qui n’avaient pas beaucoup d’argent puissent aussi y participer, nous logions à la belle étoile, entre Pâques et Soukkot la pluie est inexistante ici.

Agnès Staes – Comment avez-vous trouvé votre pédagogie ?

P. Jacques Fontaine - Pour moi, il y avait une triple progression. La première était la découverte du pays, de la géographie. C’est un si petit pays avec tellement de contraste. Si vous allez de l’Hermon où en mai, juin vous pouvez encore trouver de la neige, à la Méditerranée, en passant par la mer Morte, le lieu le plus bas du monde, en traversant le désert puis la Galilée, que de diversité !

La seconde progression est l’histoire sainte expérimentée. Mon but était de faire expérimenter aux gens que l’histoire sainte (ce qu’on appelle l’Economie du salut) est notre propre histoire. Au nom du Père était dans le désert, au nom du Fils en Galilée et au nom du Saint Esprit à Jérusalem. Tout se concentre à Jérusalem pour rejaillir sur l’universel.

La troisième progression est celle d’un groupe qui se laisse recréer par la Parole de Dieu. Au cours des jours qui passent, les partages devenaient de plus en plus riches, chacun étant appelé à s’exprimer. Bien souvent, même après, les groupes continuaient de cheminer ensemble, de vivre leur expérience au rythme de la liturgie.

Agnès Staes – Qu’est ce qui était essentiel pour vous ?

P. Jacques Fontaine - La découverte du pays nous amenait de la mer Rouge au mont Hermon dans la Bible. Deux montagnes où se passe une théophanie sont essentielles : la théophanie au Sinaï, et celle de la Transfiguration. Sur ces deux montagnes, la Parole retentit et ça rebondit à Jérusalem, lieu que Dieu a choisi pour faire habiter son Nom.

On lisait l’histoire sainte dans son ensemble. Grâce au père Congar qui m’a fait connaître le théologien O.Cullman, j’ai découvert une chose qui me parait essentielle. L’histoire sainte est comparable au cœur humain qui fonctionne par systole et diastole. Toute l’humanité se désagrège et après cela se contracte. Je vous explique : au retour de Babylone, ça se rétrécit, on ne parle plus que de la tribu de Juda, et cela se concentre à Jérusalem. Deux titres prophétiques vont apparaître, le serviteur d’Isaïe en particulier le serviteur souffrant d’Is 52.13-53.12 et le Fils de l’homme dans Dn 6-7. On ne sait pas trop si c’est une collectivité ou une personnalité. Jésus s’est approprié ces deux noms. Tout se contracte en la personne de Jésus qui concentre en sa personne la nature divine et la nature humaine. A partir de Jésus se déclenche la diastole, c’est très important pour notre foi chrétienne, le voile se déchire quand le Christ meurt sur la croix. L’épître aux Hébreux s’étend là-dessus. Jésus obtient le pardon des péchés, non comme le Grand Prêtre qui devait revenir chaque année, mais une fois pour toute. Jésus est le point de départ d’une nouvelle création. Cela se déclenche à la Pentecôte : tout est à vous, vous êtes au Christ et le Christ est à Dieu. C’est l’étape de la diastole : le monde se récapitule, tout se récapitule dans le Christ qui accomplit les Ecritures au centre de l’histoire. Se déclenche alors la prédication des Ecritures : celui que vous avez transpercé, Dieu l’a ressuscité, nous en sommes témoins. Ceux qui croient sont incorporés au Christ par le baptême dans le corps mystique du Christ qui s’étend jusqu’à la plénitude des temps.

Agnès Staes – C’est presque un cours de théologie que vous nous faites ?

P. Jacques Fontaine - En fait, le pèlerinage progressait dans la prise de conscience de cela. En 15 jours, la proximité avec la Parole, l’histoire sainte, et notre appartenance à cette histoire, recentraient la vie de chacun. Chaque jour se construit sur le précédent et prépare le suivant jusqu’à ce qu’on arrive à ce gros point d’interrogation, c’est-à-dire à la cuvette de Jérusalem où des montagnes l’entourent. Là on attend quelque chose qui ne peut que descendre du ciel. On se réunit alors dans la contemplation d’un mystère et d’une attente. Tout cela est inscrit dans le paysage. On s’intéresse au mystère de Jérusalem, on communie dans ce mystère de l’attente. La Promenade (Hass Sherover), d’où l’on a une vue panoramique de la ville de David, du Temple et du Mont des Oliviers, mériterait de devenir un lieu saint pour tout le monde.

C’est ainsi que l’on découvre le dessein de Dieu qui est notre histoire, notre histoire personnelle et l’histoire de l’Eglise.

Après cela, on partait de Jérusalem sans jamais la quitter. Les gens avaient découvert que cette histoire était la leur, ils avaient trouvé des compagnons de route, David, Jérémie, Zacharie … et avec eux ils s’acheminaient vers la cité dont Dieu est le fondateur et l’architecte.

An Australian Aboriginal man

17 juillet, 2008

An Australian Aboriginal man dans images

An Australian Aboriginal man embraces Pope Benedict XVI in Sydney, July 17, 2008.
REUTERS/Osservatore Romano/Pool (AUSTRALIA)

http://news.yahoo.com/nphotos/Papacy-and-Vatican-Pope-Benedict-XVI/ss/events/wl/033002pope/im:/080717/ids_photos_wl/r1475607787.jpg/;_ylt=AjkWQBx.hDWlT3gpzaqR8UJgWscF

JMJ 2008 – Discours de Benoît XVI aux jeunes (jeudi 17 juillet)

17 juillet, 2008

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Discours de Benoît XVI aux jeunes (jeudi 17 juillet)

ROME, Jeudi 17 juillet 2008 (ZENIT.org

) – Nous publions ci-dessous le discours que le pape Benoît XVI a prononcé ce jeudi, lors de sa première rencontre avec les jeunes rassemblés à Sydney pour les XXIIIème Journées mondiales de la jeunesse.

FÊTE DE L’ACCUEIL DES JEUNES

DISCOURS DU SAINT-PÈRE BENOÎT XVI

Barangaroo, Sydney
Jeudi 17 juillet 2008

Chers amis,

Quelle joie de pouvoir vous saluer ici, à Barangaroo, sur le rivage de la magnifique baie de Sydney, avec son célèbre pont et le théâtre de l’Opéra. Beaucoup d’entre vous êtes de ce pays, venant de l’intérieur ou des dynamiques communautés multiculturelles des villes d’Australie. D’autres parmi vous, arrivent des îles éparpillées dans l’Océanie, d’autres encore viennent de l’Asie, du Moyen Orient, de l’Afrique et des Amériques. Un certain nombre d’entre vous, à la vérité, est arrivé d’aussi loin que moi, de l’Europe ! Quelque soit le pays dont nous provenons, nous voici finalement ici, à Sydney ! Et nous sommes présents dans ce monde qui est le nôtre comme famille de Dieu, comme disciples du Christ, confirmés par son Esprit pour être les témoins de son amour et de sa vérité devant tous.Je d

ésire tout d’abord remercier les Anciens des Aborigènes qui m’ont donné la bienvenue avant mon embarquement sur le bateau à la Rose Bay. Je suis profondément ému de me trouver sur votre terre, connaissant toutes les souffrances et les injustices qu’elle a supportées, mais conscient aussi du redressement et de l’espérance, actuellement en cours, dont tous les citoyens australiens peuvent être fort justement fiers. Aux jeunes indigènes – aborigènes et habitants des Îles du Détroit de Torres -, et aux jeunes des Tokelau, j’exprime mes remerciements pour leur touchante manifestation de bienvenue. Par votre intermédiaire, j’adresse mes salutations cordiales à vos peuples.

Monsieur le Cardinal Pell et Monseigneur l’Archevêque Wilson : je vous remercie de vos chaleureuses paroles de bienvenue. Je sais que vos sentiments trouvent un écho dans le cœur des jeunes réunis ici, ce soir, et je vous en remercie donc tous. J’ai sous les yeux une image vibrante de l’Église universelle. La diversité des nations et des cultures dont vous provenez montre que véritablement la Bonne Nouvelle du Christ est pour tous et pour chacun ; elle a atteint les extrémités de la terre. Et cependant, je sais aussi qu’un bon nombre parmi vous est encore à la recherche d’une patrie spirituelle. Quelques-uns d’entre vous – et ils sont tout à fait les bienvenus parmi nous – ne sont pas catholiques ni chrétiens. D’autres, peut-être, se tiennent aux frontières de la vie de leur paroisse et de l’Église. Je désire leur offrir mes encouragements : approchez-vous des bras pleins d’amour du Christ ; reconnaissez en l’Église votre maison ! Personne n’est obligé de rester à l’extérieur, car depuis le jour de la Pentecôte, l’Église est une et universelle.Ce soir, je d

ésire aussi associer ceux qui ne sont pas présents au milieu de nous. Je pense spécialement aux malades ou aux handicapés mentaux, aux jeunes qui sont en prison, à ceux qui connaissent des situations difficiles en marge de nos sociétés et à ceux qui, pour une raison ou une autre se sentent loin de l’Église. À chacun, je dis : Jésus est proche de toi ! Fais l’expérience de son étreinte qui guérit, de sa compassion et de sa miséricorde !

Il y a presque deux mille ans, les Apôtres, réunis à l’étage de la maison, avec Marie (cf. Ac 1, 14) et avec quelques femmes fidèles, furent remplis de l’Esprit Saint (cf. Ac 2, 4). En cet instant extraordinaire, qui manifesta la naissance de l’Église, le trouble et la peur qui avaient saisi les Disciples du Christ, se sont transformées en une vigoureuse conviction, et en une prise de conscience d’un objectif. Ils se sentirent poussés à parler de leur rencontre avec Jésus ressuscité, que désormais, ils appelaient affectueusement le Seigneur. À bien des égards, les Apôtres étaient des personnes ordinaires. Aucun d’eux ne pouvait prétendre qu’il était un disciple parfait. Ils n’avaient pas su reconnaître le Christ (cf. Lc 24, 13-32), ils avaient dû rougir de leur ambition (cf. Lc 22, 24-27), ils l’avaient même renié (cf. Lc 22, 54-62). Et pourtant, quand ils furent remplis de l’Esprit Saint, ils furent transpercés par la vérité de l’Évangile du Christ et ils se sentirent poussés à le proclamer sans crainte. Rassurés, ils s’écrièrent : repentez-vous, faites-vous baptiser, recevez l’Esprit Saint (cf. Ac 2, 37-38) ! Fondée sur l’enseignement des Apôtres et y adhérant, rompant le pain et priant (cf. Ac 2, 42), la jeune communauté chrétienne se leva pour s’opposer à la perversité de la culture qui l’entourait (cf. Ac 2, 40), pour prendre soin de ses propres membres (cf. Ac 2, 44-47), pour défendre sa foi en Jésus face aux oppositions (cf. Ac, 4, 33) et pour guérir les malades (cf. Ac 5, 12-16). Et, obéissant au commandement du Christ lui-même, ils partirent, rendant témoignage à la plus grande histoire de tous les temps : que Dieu s’est fait l’un de nous, que le divin est entré dans l’histoire humaine pour la transformer, et que nous sommes appelés à nous immerger dans l’amour salvifique du Christ qui triomphe du mal et de la mort. Dans son célèbre discours à l’aréopage, saint Paul introduisit ainsi le message : Dieu donne toute chose à chacun, y compris le souffle et la vie, afin que toutes les Nations puissent le chercher, si jamais, marchant à tâtons, elles arrivent à le trouver. En effet, il n’est pas loin de chacun de nous, puisque en lui il nous est donné de vivre, de nous mouvoir, d’exister (cf. Ac 17, 25-28).Depuis lors, des hommes et des femmes se sont mis en route pour raconter la m

ême aventure, rendant témoignage à l’amour et à la vérité du Christ et prenant part à la mission de l’Église. Aujourd’hui, nous pensons à ces pionniers – prêtres, religieuses, religieux – qui sont arrivés sur ces rivages et dans d’autres parties du Pacifique, venant d’Irlande, de France, de Grande-Bretagne et d’autres régions d’Europe. Pour la plupart, ils étaient jeunes, quelques-uns n’avaient même pas vingt ans, et lorsqu’ils prirent congé pour toujours de leurs parents, de leurs frères et sœurs, de leurs amis, ils savaient bien qu’il leur aurait été improbable de revenir chez eux. Leurs vies furent un témoignage chrétien dépourvu de tout intérêt égoïste. Ils devinrent d’humbles mais tenaces constructeurs d’une grande partie de l’héritage social et spirituel qui, de nos jours encore, est porteur de bonté, de compassion et de finalité pour ces nations. Et ils furent capables d’inspirer une autre génération. Il nous vient immédiatement à l’esprit la foi qui a soutenu la bienheureuse Mary MacKillop dans sa forte détermination à éduquer les pauvres en particulier, et le bienheureux Peter To Rot, ferme dans sa conviction que celui qui est à la tête d’une communauté doit toujours se référer à l’Évangile. Pensez aussi à vos grands-parents et à vos parents, qui furent vos premiers maîtres dans la foi ! Eux aussi ont fait d’innombrables sacrifices de temps et d’énergie par amour pour vous. Avec le soutien des prêtres et des enseignants de votre paroisse, ils ont le devoir, pas toujours facile mais hautement gratifiant, de vous guider vers tout ce qui est bon et vrai, par leur exemple personnel, par leur manière d’enseigner et de vivre la foi chrétienne.

Aujourd’hui, c’est mon tour. Certains peuvent avoir l’impression d’être arrivés à l’extrémité du monde ! Pour les personnes de votre âge, de toute façon, chaque vol aérien est une perspective attrayante. Mais, pour moi, ce vol a été dans une certaine mesure cause d’appréhensions. Pourtant, d’en haut, la vue de notre planète fut quelque chose de vraiment magnifique. Le miroitement de la Méditerranée, la magnificence du désert nord africain, la forêt luxuriante de l’Asie, l’immensité de l’Océan Pacifique, l’horizon sur la ligne duquel le soleil se lève et se couche, la splendeur majestueuse de la beauté naturelle de l’Australie, dont j’ai pu jouir au cours des deux derniers jours ; tout cela suscite un profond sentiment de crainte révérencielle. C’est comme si nous capturions de rapides images sur l’histoire de la création racontée dans la Genèse : la lumière et les ténèbres, le soleil et la lune, les eaux, la terre et les créatures vivantes. Tout cela est « bon » aux yeux de Dieu (cf. Gn 1, 1-2, 4). Plongés dans une telle beauté, comment ne pas faire écho aux paroles du Psalmiste quand il loue le Créateur : « Qu’il est grand ton nom par toute la terre » (Ps 8, 2) ? Mais il y a bien plus encore, quelque chose que, du ciel, il nous est difficile de percevoir : des hommes et des femmes cr

éés rien que moins à l’image et à la ressemblance de Dieu (cf. Gn 1, 26). Au cœur de la merveille de la création, nous nous trouvons, vous et moi, la famille humaine « couronnée de gloire et d’honneur » (cf. Ps 8, 6). Quelle merveille ! Avec le psalmiste, nous murmurons : « Qu’est-ce que l’homme pour que tu penses à lui ? » (cf. Ps 8, 5). Introduits dans le silence, pleins de reconnaissance et par la puissance de la sainteté, nous réfléchissons.

Que découvrons-nous ? Peut-être à contrecœur arrivons-nous à admettre que des plaies marquent aussi la surface de la terre : l’érosion, la déforestation, le gaspillage des ressources minérales et marines et ce, pour alimenter un besoin de consommation insatiable. Certains d’entre vous proviennent d’îles-États, dont l’existence elle-même est menacée par l’élévation du niveau des eaux ; d’autres viennent de nations qui souffrent des effets dévastateurs de la sécheresse. La merveilleuse création de Dieu est parfois vécue comme une réalité quasi hostile pour ses gardiens, et même comme quelque chose de dangereux. Comment ce qui est « bon » peut-il apparaître aussi menaçant ?Il y a plus. Que dire de l’homme, sommet de la cr

éation de Dieu ? Chaque jour, nous touchons du doigt le génie des conquêtes humaines. Des progrès des sciences médicales et de l’application intelligente de la technologie à la créativité exprimée dans les arts, la qualité et la satisfaction de la vie des gens s’améliorent constamment de nombreuses manières. Vous êtes vous aussi sans cesse prêts à accueillir les innombrables opportunités qui vous sont offertes. Certains d’entre vous excellent dans les études, dans le sport, dans la musique ou dans la danse et le théâtre, d’autres parmi vous ont un sens aigu de la justice sociale et de l’éthique, et beaucoup d’entre vous s’engagent pour un temps de service et de volontariat. Nous tous, jeunes et vieux, nous connaissons des moments où la bonté naturelle de la personne humaine – perceptible, par exemple, à travers le geste d’un petit enfant ou l’ouverture au pardon d’un adulte – nous remplit profondément de joie et de gratitude.

Toutefois, ces moments ne durent pas longtemps. Réfléchissons donc encore. Nous découvrons que non seulement le milieu naturel, mais aussi le milieu social – l’habitat que nous nous créons nous-mêmes – a ses cicatrices ; ce sont des blessures qui montrent que quelque chose ne va pas. Là aussi dans nos vies personnelles et dans nos communautés, nous pouvons rencontrer des hostilités, parfois même dangereuses ; comme un poison qui menace de corroder ce qui est bon, de remanier ce que nous sommes et de nous détourner du but pour lequel nous avons été créés. Les exemples ne manquent pas, vous le savez bien. Parmi les plus évidents, se trouvent l’abus d’alcool et de drogue, l’exaltation de la violence et la dégradation de la sexualité, qui sont souvent présentés par la télévision et par internet comme un divertissement. Je me demande comment peut-on expliquer aux personnes qui sont réellement victimes de violences et d’abus sexuels que ces tragédies, reproduites sous forme virtuelle, doivent être considérées comme un simple « divertissement » !Il y a aussi quelque chose de sinistre qui d

écoule du fait que la liberté et la tolérance sont très souvent séparées de la vérité. Cela est alimenté par l’idée, largement diffusée aujourd’hui, qu’aucune vérité absolue ne peut guider nos vies. Le relativisme, en donnant une valeur quasi indistincte à toute chose, a rendu l’« expérience » plus importante que tout. En réalité, les expériences, sans tenir compte de ce qui est bon et vrai, peuvent conduire non pas à une liberté authentique, mais au contraire, à une confusion morale ou intellectuelle, à un affaiblissement des principes, à la perte de la propre estime, et même au désespoir.

Chers amis, la vie n’est pas réglée par le hasard, elle n’est pas accidentelle. Votre existence personnelle a été voulue par Dieu, bénie par Lui et il lui a été donné un but (cf. Gn 1, 28) ! La vie n’est pas une simple succession de faits et d’expériences, même si de tels événements peuvent être utiles. Elle est une recherche de ce qui est vrai, bien et beau. C’est précisément en vue de tels objectifs que nous accomplissons nos choix, que nous exerçons notre liberté et en cela, c’est-à-dire en ce qui est vrai, bien et beau, nous trouvons le bonheur et la joie. Ne vous laissez pas tromper par ceux qui voient en vous de simples consommateurs sur un marché offrants de multiples possibilités, où le choix en lui-même devient le bien, la nouveauté se fait passer pour beauté, l’expérience subjective remplace la vérité.Le Christ offre davantage ! Bien plus, il offre tout ! Seulement Lui, qui est la V

érité, peut être le chemin et donc aussi la Vie. Ainsi, le « chemin », que les Apôtres portèrent jusqu’aux extrêmes limites de la terre, est la vie en Christ. C’est la vie de l’Église. Et l’entrée dans cette vie, dans la vie chrétienne, se fait par le Baptême.

Ce soir, je désire donc rappeler brièvement quelques aspects de notre compréhension du Baptême, avant de parler, demain, de l’Esprit Saint. Le jour de votre Baptême, Dieu vous a introduits dans sa sainteté (cf. 2 Pt 1, 4). Vous avez été adoptés comme fils et filles du Père et vous avez été incorporés en Christ. Vous êtes devenus la demeure de son Esprit (cf. 1 Co 6, 19). C’est pourquoi, vers la fin du rite du Baptême, le prêtre s’est tourné vers vos parents et vers les participants, et, en vous appelant par votre nom, il a dit : « Tu es devenu une créature nouvelle » (Rite du Baptême, 99).Chers amis, chez vous,

à l’école, à l’université, sur vos lieux de travail et de détente, rappelez-vous que vous êtes des créatures nouvelles ! En tant que chrétiens, vous vivez dans ce monde tout en sachant que Dieu a un visage humain – Jésus Christ – le « chemin » qui satisfait toute aspiration humaine, et la « vie », de laquelle nous sommes appelés à rendre témoignage, en marchant toujours dans sa lumière (cf. ibidem, 100). Être témoin n’est pas une tâche facile. Beaucoup prétendent aujourd’hui que Dieu doit être laissé de côté et que la religion et la foi, acceptables sur le plan individuel, doivent être, ou exclues de la vie publique, ou utilisées uniquement pour poursuivre des objectifs pragmatiques limités. Cette vision sécularisée tente d’expliquer la vie humaine et de modeler la société en se référant peu ou sans se référer du tout au Créateur. Il est présenté comme une force neutre, impartiale et respectueuse de chacun. En réalité, comme toute idéologie, le sécularisme impose une vision globale. Si la présence de Dieu est insignifiante dans la vie publique, alors la société pourra être modelée d’après une image dépourvue de Dieu. Mais quand Dieu est éclipsé, notre capacité de reconnaître l’ordre naturel, le but et le « bien » commence à s’évanouir. Ce qui avec ostentation a été promus comme conquête de l’intelligence humaine, s’est bien vite manifesté comme folie, avidité et exploitation égoïste. C’est ainsi que nous nous sommes rendu toujours plus compte qu’il est nécessaire d’être humbles face à la complexité délicate du monde de Dieu.

Et que dire de notre milieu social ? Sommes-nous également attentifs aux avertissements qui nous sont lancés parce que nous avons tournés le dos à la structure morale dont Dieu a doté l’humanité (cf. Message pour la Journée Mondiale de la Paix 2007, 8) ? Savons-nous reconnaître que la dignité innée de tout individu s’appuie sur son identité la plus profonde, étant image du Créateur, et que, par conséquent, les droits humains sont universels et se basent sur la loi naturelle, et qu’ils ne dépendent ni des négociations ni de la condescendance, et bien moins encore des compromis ? C’est ainsi que nous sommes amenés à réfléchir sur la place qu’occupent dans nos sociétés les indigents, les personnes âgées, les immigrés, les sans-voix. Comment se fait-il que la violence domestique tourmenter tant de mères et d’enfants ? Comment se fait-il que l’espace humain, le plus beau et le plus sacré qu’est le sein maternel, soit devenu un lieu de violence indicible ?

Chers amis, la création de Dieu est unique et elle est bonne. Les préoccupations au sujet de la non-violence, du développement durable, de la justice et de la paix, de la protection de notre environnement sont d’une importance vitale pour l’humanité. Tout cela, cependant, ne peut être compris sans une profonde réflexion sur la dignité innée de toute vie humaine, de la conception jusqu’à la mort naturelle, dignité qui est conférée par Dieu lui-même et qui est, par conséquent, inviolable. Notre monde en a assez de l’avidité, de l’exploitation et de la division, de l’ennui des fausses idoles et des réponses partielles, ainsi que des fausses promesses. Notre cœur et notre esprit aspirent à une vision de la vie où règne l’amour, où les dons sont partagés, où l’unité se construit, où la liberté trouve sa propre signification dans la vérité, et où l’identité se trouve dans une communion respectueuse. C’est là l’œuvre de l’Esprit Saint ! C’est là l’espérance qu’offre l’Évangile de Jésus Christ ! C’est pour rendre témoignage à cette réalité que vous avez été recréés par le Baptême et affermis par les dons de l’Esprit, reçus à la Confirmation. Voilà le message que, de Sydney, vous portez au monde !

Bonne nuit (photo mienne de ce matin)

17 juillet, 2008

Bonne nuit (photo mienne de ce matin) dans image bon nuit, jour, dimanche etc.
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« Apprenez de moi, car je suis doux et humble de coeur, et vous trouverez le repos »

17 juillet, 2008

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Saint Silouane (1866-1938), moine orthodoxe
Ecrits (trad. Eds Présence 1975, p. 285)

« Apprenez de moi, car je suis doux et humble de coeur, et vous trouverez le repos »

Le Seigneur aime les hommes, mais il permet que des épreuves les frappent. Ainsi, ils peuvent reconnaître leur impuissance et s’humilier, et, grâce à leur humilité, recevoir le Saint Esprit. Et avec le Saint Esprit, tout va bien, tout est plein de joie… Celui qui vit dans l’humilité sera content dans tout ce qui peut lui arriver, parce que le Seigneur est sa richesse et sa joie ; tous les hommes s’étonneront de la beauté de son âme.

Tu dis : « Ma vie est pleine de souffrances ». Mais je te répondrai, ou plutôt c’est le Seigneur lui-même qui te dit : « Sois humble, et tu verras que tes épreuves se changeront en repos », à tel point que tu t’étonneras toi-même et que tu te diras : « Pourquoi donc étais-je autrefois si tourmenté et affligé ? » Maintenant tu es heureux parce que tu es devenu humble et que la grâce divine est venue ; maintenant, quand bien même tu serais seul dans la pauvreté, la joie ne te quittera pas, car tu as dans l’âme cette paix dont le Seigneur a dit : « Je vous donne ma paix » (Jn 14,27). C’est ainsi que le Seigneur donne la paix à toute âme humble.

Madonna del Carmelo

16 juillet, 2008

Madonna del Carmelo dans images sacrée

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Pour le premier ministre australien, foi et raison sont de « grands partenaires »

16 juillet, 2008

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Pour le premier ministre australien, foi et raison sont de « grands partenaires »

Il accueille les jeunes en Australie

ROME, Mercredi 16 juillet 2008 (ZENIT.org) – Le premier ministre australien a accueilli mardi les jeunes qui participent à la JMJ dans son pays. Il a affirmé que la foi et la raison ont été de « grands partenaires » dans l’histoire et le seront encore à l’avenir.

Le premier ministre Kevin Rudd s’est adressé aux jeunes rassemblés pour les 23èmes Journées mondiales de la jeunesse avant la messe d’ouverture présidée par le cardinal George Pell, hier mardi.

« L’Australie souhaite la bienvenue aux jeunes du monde à Sydney. L’Australie accueille les jeunes du monde pour cette célébration de la foi et cette célébration de la vie. En tant que premier ministre de l’Australie je vous accueille, de quelque pays, chemin, continent que vous veniez », a-t-il dit.

Vous êtes « la lumière du monde à un moment où il y a tant de ténèbres », a-t-il dit aux jeunes.

« Trop souvent, au cours de l’histoire, quand les jeunes ont voyagé en grands nombres vers d’autres régions du monde, ils l’ont fait à cause de la guerre. Mais vous êtes ici aujourd’hui en tant que pèlerins de paix », a-t-il ajouté.

Le premier ministre a également évoqué le rôle de la foi dans le monde d’aujourd’hui et dans l’histoire.

« Certains disent qu’il n’y a pas de place pour la foi dans le XXIème siècle. Je dis qu’ils se trompent. Certains prétendent que la foi est l’ennemie de la raison. Je dis qu’ils se trompent également. Car la foi et la raison ont été de grands partenaires dans notre histoire humaine et le seront dans notre avenir humain, riche en humanité, riche en progrès scientifique », a-t-il déclaré.

« Certains ne parlent que de ce qui ne va pas dans le christianisme et dans l’Eglise, moi je dis qu’il faut aussi parler de ce qui est bien dans le christianisme et dans l’Eglise », a-t-il ajouté.

Le premier ministre a observé que c’est l’Eglise qui a lancé les premières écoles et les hôpitaux pour les pauvres. « Et je dis que le christianisme a été une force décisive pour le bien dans le monde ».

« L’Australie est une terre de grande liberté, une terre possédant de nombreuses cultures, de nombreuses fois », a poursuivi Kevin Rudd.

« Mais aussi une terre profondément marquée par l’héritage chrétien de cette nation et fier de cet héritage et de son avenir chrétien. Et dans le cadre de ce grand héritage chrétien, nous honorons profondément le grand héritage catholique de l’Australie aussi », a-t-il dit.

Le catholicisme est actuellement la tradition religieuse possédant le plus grand nombre d’adhérents en Australie, avec environ 26% de ses 20 millions d’habitants.

« Vous venez ici en jeunes pèlerins du monde », a ajouté Kevin Rudd. « En tant que premier ministre de l’Australie, je vous dis que vous êtes des invités bienvenus dans notre pays. Puisse chacun de vous être enrichi par le temps passé au milieu de nous en Australie tout comme vous enrichissez l’Australie par votre séjour chez nous. Bienvenue en Australie ! » a-t-il conclu.

bonne nuit

16 juillet, 2008

bonne nuit dans image bon nuit, jour, dimanche etc.

http://www.morguefile.com/archive/index.php?MORGUEFILE=cg5mfmq6hfehcircmuj8bevb27&search_log=true&terms=sunflower

Il y a le texte du Message du Pape aux jeunes à l’occasion de la XXIIeIe journée de la jeunesse, je mets le lien

16 juillet, 2008

http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/messages/youth/documents/hf_ben-xvi_mes_20070720_youth_fr.html

MESSAGE DU PAPE BENOÎT XVI
AUX JEUNES DU MONDE À L’OCCASION
DE LA XXIIIe JOURNÉE MONDIALE DE LA JEUNESSE, 2008

«Vous allez recevoir une force,
celle du Saint-Esprit qui viendra sur vous.
Alors vous serez mes témoins» (Ac 1, 8)


 

« Personne ne connaît le Père, sinon le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler »

16 juillet, 2008

du site: 

http://www.levangileauquotidien.org/www/main.php?language=FR&localTime=07/16/2008#

Jean Tauler (vers 1300-1361), dominicain à Strasbourg
Sermon 29 (trad. Cerf 1991, p. 214)

« Personne ne connaît le Père, sinon le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler »

Il nous est impossible de trouver des termes appropriés pour parler de la glorieuse Trinité, et cependant il faut bien en dire quelque chose… Il est absolument impossible à toute intelligence de comprendre comment la haute et essentielle unité est unité simple quant à l’essence, et triple quant aux Personnes, comment les Personnes se distinguent, comment le Père engendre son Fils, comment le Fils procède du Père et demeure cependant en lui ; et comment, de la connaissance qui sort de lui, jaillit un torrent d’amour inexprimable qui est le Saint Esprit ; comment ces épanchements merveilleux refluent dans l’ineffable complaisance de la Trinité en elle-même et dans la jouissance que la Trinité a d’elle-même et dans une unité essentielle… Mieux vaut sentir tout cela que d’avoir à l’exposer…

Cette Trinité, nous devons la considérer en nous-mêmes, nous rendre compte comment nous sommes vraiment faits à son image (Gn 1,26), car on trouve dans l’âme, en son état naturel, la propre image de Dieu, image vraie, nette, quoiqu’elle n’ait pas cependant toute la noblesse de l’objet qu’elle représente. Les savants disent qu’elle réside dans les facultés supérieures de l’âme, dans la mémoire, l’intelligence, la volonté… Mais d’autres maîtres disent, et cette opinion est de beaucoup supérieure, que l’image de la Trinité résiderait dans le plus intime, au plus secret, dans le tréfonds de l’âme… C’est sûrement dans ce fond de l’âme que le Père du ciel engendre son Fils unique… Si quelqu’un veut sentir cela, qu’il se tourne vers l’intérieur, bien au-dessus de toute l’activité de ses facultés extérieures et intérieures, au-dessus des images et de tout ce qui lui a jamais été apporté du dehors, et qu’il se plonge et s’écoule dans le fond de son âme. La puissance du Père vient alors, et le Père appelle l’homme en lui-même par son Fils unique, et tout comme le Fils naît du Père et reflue dans le Père, ainsi l’homme lui aussi, dans le Fils, naît du Père et reflue dans le Père avec le Fils, devenant un avec lui. Le Saint Esprit se répand alors dans une charité et une joie inexprimables et débordantes. Il inonde et il pénètre le fond de l’homme avec ses dons aimables

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