Archive pour le 2 juillet, 2008
Jean Damascène (v.650-v.749) à la Vierge Marie
2 juillet, 2008du site:
http://spiritualite-chretienne.com/marie/priere_2.html#ancien
O Vierge Marie, si vous êtes irritée, c’est contre le péché et l’auteur du péché.
Vous aurez une vie supérieure à la nature, mais vous ne vivrez pas pour vous, car ce n’est pas pour vous que vous êtes née. Cette vie, vous la consacrerez tout entière à Dieu, car c’est Lui qui vous a introduite dans le monde, pour servir au salut du genre humain, pour accomplir le plan de Dieu , c’est-à-dire l’Incarnation de votre Fils et notre déification.
Votre cœur se nourrira des paroles de Dieu : elles vous féconderont comme l’olivier fertile dans la maison de Dieu, comme l’arbre planté au bord des eaux vives de l’Esprit, comme l’arbre de vie qui a donné son fruit au moment prédit : le Dieu incarné, la vie de toutes choses….
Votre cœur très pur, exempt de toute souillure, contemplera toujours le Dieu de toute pureté et brûlera de désir pour lui.
Votre sein sera la demeure de Celui qu’aucun lieu ne peut contenir. Votre lait, dans le petit enfant Jésus, nourrira Dieu. Vous êtes la porte de Dieu, éclatante d’une perpétuelle virginité. Vos mains porteront Dieu ; vos genoux seront pour lui un trône plus sublime que celui des Chérubins….
Vous êtes le temple du Saint-Esprit, la cité de Dieu vivant, que réjouissent les fleuves abondants de la grâce divine. Vous êtes toute belle, toute proche de Dieu, plus haute que les Chérubins et les Séraphins, très proche de Dieu lui-même.
Salut, Marie, douce enfant d’Anne ! De nouveau l’amour m’amène jusqu’à vous. Comment pourrai-je décrire votre démarche pleine de sérieux, votre vêtement ; le charme de votre visage, cette sagesse que donne l’âge unie à la jeunesse du corps ?
Votre vêtement était plein de modestie, sans luxe comme sans mollesse. Votre démarche était grave, sans précipitation comme sans nonchalance. Votre conduite était austère, quoique tempérée par la joie, mais n’attirant jamais l’attention des hommes. Ce qui le prouve, c’est votre crainte devant la visite inattendue de l’ange. Vous étiez soumise et docile à tes parents. Votre âme restait humble au milieu des contemplations les plus sublimes. Votre parole était agréable, car elle traduisait la douceur de votre âme.
Quelle demeure aurait été plus digne de Dieu ? Il est juste que toutes les générations vous proclament bienheureuse, remarquable honneur du genre humain. Vous êtes la gloire du sacerdoce, l’espoir des chrétiens, la plante féconde de la virginité. C’est par vous que l’honneur de la virginité s’est partout répandu. Que soient bénis ceux qui vous reconnaissent pour la Mère de Dieu, maudits ceux qui ne le veulent pas.
Jean Damascène (v.650-v.749)
par Sandro Magister : Année Paulinienne: Le rêve œcuménique de Benoît XVI
2 juillet, 2008du site:
http://chiesa.espresso.repubblica.it/articolo/205564?fr=y
Année Paulinienne: Le rêve œcuménique de Benoît XVI
Avec le patriarche de Constantinople, le successeur de Pierre a lancé une année jubilaire spéciale consacrée à l’autre grand apôtre, Paul. Son objectif declaré: « créer l’unité de la ‘catholica’, l’Eglise formée de juifs et de païens, l’Eglise de tous les peuples »
par Sandro Magister
ROMA, le 2 juillet 2008 – Sur la photo, Benoît XVI et Bartholomée Ier, le patriarche de Constantinople, prient devant la tombe de l’apôtre Paul, sous le maître-autel de la basilique romaine de Saint-Paul-hors-les-Murs. C’est la veille de la solennité de saint Pierre et saint Paul. Benoît XVI et Bartholomée Ier ont également inauguré ensemble une année jubilaire spécialement consacrée à l’apôtre Paul.
L’Année Paulinienne a débuté le 28 juin et elle s’achèvera le 29 juin 2009. Elle a lieu à l’occasion du bimillénaire de la naissance de l’apôtre, que les historiens situent entre 7 et 10 après J.-C.
Benoît XVI a annoncé cette année jubilaire spéciale pour la première fois il y a un an, le 28 juin 2007. Voici comment il a expliqué l’évènement aux fidèles réunis place Saint-Pierre, avant l’Angélus de la fête de saint Pierre et saint Paul de cette année:
« Ce jubilé spécial aura Rome pour centre de gravité, en particulier la basilique de Saint-Paul-hors-les-Murs et le quartier des Trois Fontaines, lieu du martyre. Mais il impliquera l’Eglise toute entière, à partir de Tarse, la ville où Paul est né, et les autres lieux pauliniens qui constituent des buts de pèlerinage, en Turquie mais aussi en Terre Sainte et à l’île de Malte où l’Apôtre a débarqué suite à un naufrage et où il a semé la graine féconde de l’Evangile.
« En réalité, l’optique de l’Année Paulinienne ne peut être qu’universelle, car saint Paul a été par excellence l’apôtre de ceux qui étaient le plus ‘éloignés’ par rapport aux juifs et qui ‘grâce au sang du Christ’ sont devenus ‘les proches’ (cf. Eph 2,13). C’est pourquoi aujourd’hui encore, dans un monde devenu plus ‘petit’, mais où beaucoup de gens n’ont pas encore rencontré le Seigneur Jésus, le jubilé de saint Paul invite tous les chrétiens à être des missionnaires de l’Evangile.
« A cette dimension missionnaire, il faut toujours associer celle de l’unité, représentée par saint Pierre, le ‘rocher’ sur lequel Jésus-Christ a bâti son Eglise. Comme le souligne la liturgie, les charismes des deux grands apôtres sont complémentaires pour la constitution de l’unique Peuple de Dieu, et les chrétiens ne peuvent pas réellement témoigner du Christ s’ils ne sont pas unis ».
* * *
Universel et œcuménique. Pour une Eglise qui est « catholica » et « una ». Voilà la double optique que l’évêque de Rome et le patriarche de Constantinople ont voulu donner à l’Année Paulinienne, lancée conjointement par l’Eglise de Rome et l’Eglise d’Orient. Au cours de la messe célébrée le jour de saint Pierre et saint Paul, les deux successeurs des apôtres sont entrés ensemble dans la basilique Saint-Pierre. Ensemble, ils sont montés à l’autel, précédés par un diacre latin et un diacre orthodoxe qui portaient l’Evangile. Ensemble, ils ont écouté l’Evangile chanté en latin et en grec. Ensemble, ils ont prononcé l’homélie – le patriarche le premier, puis le pape. Ensemble ils ont récité le Credo, le Symbole de Nicée-Constantinople dans la version d’origine en grec, comme le veut la liturgie des Eglises byzantines. Ils se sont donné le baiser de paix et à la fin ils ont béni ensemble les fidèles. Après près de mille ans de schisme entre Orient et Occident, une liturgie placée aussi visiblement sous le signe de l’unité a été célébrée par l’évêque de Rome et le patriarche de Constantinople.
Pour le moment, les rapports avec les communautés protestantes restent davantage dans l’ombre. Mais l’Année Paulinienne peut être aussi riche de sens dans le dialogue avec les protestants. Les grands penseurs de la Réforme – de Luther et Calvin à Karl Barth, Rudolph Bultmann et Paul Tillich – ont élaboré leur pensée principalement à partir de la Lettre de saint Paul aux Romains.
La contribution que l’Année Paulinienne pourra apporter au dialogue avec les juifs n’est pas moins significative. Paul était juif, c’était un rabbin de stricte observance. Puis il est tombé, ébloui par le Christ, sur la route de Damas. Pour lui, sa conversion au Ressuscité n’a jamais constitué une rupture avec sa foi d’origine et la promesse de Dieu à Abraham ainsi que l’Alliance du Sinaï n’ont toujours fait qu’un avec l’alliance « nouvelle et éternelle » scellée par le sang de Jésus. Dans son livre « Jésus de Nazareth », Joseph Ratzinger a écrit des pages remarquables sur cette unité entre l’Ancien et le Nouveau Testament.
On trouvera ci-dessous l’homélie prononcée par Benoît XVI le 28 juin 2008 à la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs, la veille de la fête de saint Pierre et saint Paul, pendant les vêpres. Le pape y répond aux questions suivantes: qui était Paul? Que me dit-il aujourd’hui?
Plus bas, on trouvera les liens vers la double homélie du pape et du patriarche de Constantinople, prononcée lors de la messe de la fête de saint Pierre et saint Paul, vers d’autres textes de Benoît XVI sur l’apôtre Paul et vers d’autres informations relatives à l’Année Paulinienne.
« Qui était Paul? Et que me dit-il aujourd’hui? »
par Benoît XVI
Chers frères et sœurs, nous voici réunis près de la tombe de saint Paul, né il y a deux mille ans à Tarse, en Cilicie, dans ce qui est aujourd’hui la Turquie.
Qui était ce Paul? Au temple de Jérusalem, face à la foule agitée qui veut le tuer, il se présente en ces mots: « Je suis Juif. Né à Tarse en Cilicie, j’ai cependant été élevé ici dans cette ville [de Jérusalem] » et c’est aux pieds de Gamaliel que j’ai été formé à l’exacte observance de la loi de nos pères et j’étais rempli du zèle de Dieu… » (Ac 22,3).
A la fin de son cheminement, il dira de lui-même: « J’ai été établi… docteur des païens, dans la foi et la vérité » (1 Tm 2,7; cf. 2 Tm 1,11). Docteur des païens, apôtre et héraut de Jésus-Christ, c’est ainsi qu’il se définit en revoyant le cours de sa vie passée.
Pour autant, son regard ne se tourne pas que vers le passé. Docteur des païens: cette expression s’ouvre vers l’avenir, vers tous les peuples et toutes les générations. Pour nous, Paul n’est pas une figure du passé, que nous célébrons avec vénération. C’est aussi notre maître, l’apôtre et le héraut de Jésus-Christ.
Nous ne sommes donc pas réunis pour méditer une histoire passée, définitivement dépassée. C’est aujourd’hui que Paul veut nous parler. Voilà pourquoi j’ai voulu lancer cette Année Paulinienne. Pour que nous l’écoutions et qu’il nous enseigne, aujourd’hui, en tant que maître, la « foi et la vérité« , où s’enracinent les raisons de l’unité des disciples du Christ.
Dans cette perspective, à l’occasion des deux mille ans de la naissance de l’Apôtre, j’ai voulu allumer une Flamme Paulinienne spéciale, qui restera allumée pendant une année entière dans un brasier spécial placé sous le portique à quatre arcades de la basilique [de Saint-Paul-hors-les-Murs].
Pour donner de la solennité à cet anniversaire, j’ai également inauguré la Porte Paulinienne par laquelle je suis entré dans la basilique, accompagné par le patriarche de Constantinople [...] et par d’autres autorités religieuses. Je me réjouis profondément du caractère particulièrement œcuménique du lancement de l’Année Paulienne, dû à la présence de nombreux délégués et représentants d’autres Eglises et communautés ecclésiales, que j’accueille à cœur ouvert. [...]
* * *
Nous sommes donc réunis ici pour méditer sur le grand Apôtre des peuples. Pour savoir qui il était, mais surtout qui il est et ce qu’il nous dit.
Aujourd’hui, alors que nous inaugurons l’Année Paulinienne, je voudrais choisir dans le riche témoignage du Nouveau Testament trois textes, qui révèlent sa physionomie intérieure et la spécificité de son caractère.
Dans la Lettre aux Galates, il nous a livré une profession de foi très personnelle, où il ouvre son cœur aux lecteurs de tous les temps et révèle le moteur le plus intime de sa vie. « Je vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m’a aimé et s’est livré pour moi » (Gal 2,20).
Toute l’action de Paul part de là. Sa foi est l’expérience d’être aimé de Jésus-Christ de manière tout à fait personnelle. C’est la conscience du fait que le Christ a affronté la mort non pas pour quelque chose d’anonyme mais par amour pour lui, Paul, et que, en tant que Ressuscité, Il l’aime toujours et s’est donc donné pour lui. La foi de Paul, c’est d’être frappé par l’amour de Jésus-Christ, un amour qui le bouleverse jusqu’au fond de lui-même et le transforme. Sa foi n’est pas une théorie, une opinion sur Dieu et sur le monde. C’est l’impact de l’amour de Dieu sur son cœur. Ainsi, cette même foi est l’amour pour Jésus-Christ.
Paul est souvent présenté comme un homme combatif qui manie les mots comme des épées. De fait, il a bataillé ferme pendant sa vie d’apôtre. Il n’a pas cherché une harmonie superficielle. Dans sa première lettre, adressée aux Thessaloniciens, il dit lui-même: « Nous avons prêché en toute confiance devant vous l’Evangile de Dieu, au milieu d’une lutte pénible… Jamais non plus, vous le savez, nous n’avons eu un mot de flatterie » (1 Th 2, 2.5).
Il avait une trop haute opinion de la vérité pour accepter de la sacrifier en vue d’une victoire superficielle. Paul estimait que la vérité qu’il avait connue en rencontrant le Ressuscité valait bien le combat, la persécution et la souffrance. Ce qui le motivait le plus profondément, néanmoins, c’était l’amour de Jésus-Christ et le désir de transmettre cet amour à d’autres personnes. Paul a été marqué par un grand amour, qui explique à lui seul toute son action et sa souffrance. Les concepts fondateurs de son annonce ne peuvent être compris que dans cette optique.
Concentrons-nous sur un de ses mots-clés: la liberté. Ayant éprouvé que le Christ l’aimait totalement, il avait ouvert les yeux sur la vérité et sur le chemin de l’existence humaine; cette expérience englobait tout. Paul était libre en tant qu’homme aimé de Dieu, capable, en vertu de Dieu, d’aimer avec Lui. Cet amour est désormais la « loi » de sa vie et, justement pour cette raison, c’est la liberté de sa vie. C’est la responsabilité de l’amour qui le fait parler et agir. Liberté et responsabilité sont ici indissociables. Paul est libre précisément parce qu’il est dans la responsabilité de l’amour; il vit totalement dans la responsabilité de cet amour et ne prend pas la liberté comme prétexte à l’abus et à l’égoïsme précisément parce qu’il aime. C’est dans le même esprit qu’Augustin a formulé la phrase devenue célèbre par la suite: « Dilige et quod vis fac » (Tract. in 1 Jo 7 ,7-8), aime et fais ce que tu veux. Celui qui aime le Christ comme Paul l’a aimé peut vraiment faire ce qu’il veut, car son amour est uni à la volonté du Christ et donc à la volonté de Dieu; parce que sa volonté est enracinée dans la vérité et parce que sa volonté n’est plus simplement sa volonté propre, arbitre du je autonome, mais qu’elle est intégrée à la liberté de Dieu, qui lui montre le chemin à suivre.
* * *
Dans cette recherche de la physionomie intérieure de saint Paul, je voudrais rappeler maintenant ce que le Christ ressuscité lui a dit sur la route de Damas. Le Seigneur lui demande d’abord: « Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu? » Paul demandant: « Qui es-tu, ô Seigneur? », le Christ répond « Je suis Jésus que tu persécutes » (Ac 9, 4s). En persécutant l’Eglise, Paul persécute Jésus lui-même. « Tu me persécutes ». Jésus s’identifie à l’Eglise comme un sujet unique.
Dans cette exclamation du Ressuscité, qui a transformé la vie de Saul, se concentre finalement toute la doctrine sur l’Eglise comme Corps du Christ. Le Christ ne s’est pas retiré dans le ciel, en laissant sur terre une foule de disciples qui font progresser « sa cause ». L’Eglise n’est pas une association qui cherche à promouvoir une certaine cause. Ce n’est pas d’une cause qu’il s’agit, mais de la personne de Jésus-Christ qui même ressuscité est resté « chair ».. Il est fait « de chair et d’os » (Lc 24, 39), comme le Ressuscité l’affirme aux disciples qui l’avaient pris pour un fantôme. Il a un corps. Il est présent en personne dans son Eglise, « Chef et Corps » forment un unique sujet, dira Augustin. « Ne savez-vous pas que vos corps sont des membres du Christ? », écrit Paul aux Corinthiens (1 Cor 6,15). Et d’ajouter: comme, selon le livre de la Genèse, l’homme et la femme deviennent une seule chair, de même le Christ devient un seul esprit avec les siens, c’est-à-dire un unique sujet dans le monde nouveau de la résurrection (cf. 1 Cor 6,16 ss).
Dans tout cela transparaît le mystère eucharistique, où le Christ donne continuellement son Corps et fait de nous son Corps: « Le pain que nous rompons n’est-il pas communion au corps du Christ? Puisqu’il n’y a qu’un pain, à nous tous, nous ne formons qu’un corps, bien que nous soyons nombreux, car tous nous avons part à ce pain unique » (1 Cor 10,16s). Nous recevons ces mots aujourd’hui, non seulement de Paul mais du Seigneur lui-même: Comment avez-vous pu lacérer mon Corps? Devant le visage du Seigneur, ces mots deviennent en même temps une demande urgente: Fais-nous sortir de toutes ces divisions. Fais qu’aujourd’hui devienne à nouveau réalité. Il n’y a qu’un seul pain, nous ne formons donc qu’un seul corps, même si nous sommes nombreux. Pour Paul, le passage sur l’Eglise comme Corps du Christ n’est pas une comparaison quelconque. Cela va bien au-delà. « Pourquoi me persécutes-tu? » Le Christ nous attire continuellement dans son Corps, il construit son Corps à partir du centre eucharistique, qui est pour Paul le centre de l’existence chrétienne, en vertu duquel tous, comme aussi chacun de nous, peuvent l’expérimenter de manière tout à fait personnelle: Il m’a aimé et il s’est donné pour moi.
* * *
Je voudrais conclure par l’une des dernières phrases de saint Paul. Il est en prison, il va mourir et il exhorte Timothée. « Souffre avec moi pour l’Evangile », dit l’apôtre à son disciple (2 Tm 1,8).
Cette phrase, qui est comme un testament à la fin du parcours de l’apôtre, nous renvoie au début de sa mission. Alors que, après sa rencontre avec le Ressuscité, Paul se trouvait, aveugle, chez lui à Damas, Ananie fut chargé d’aller trouver le persécuteur redouté et de lui imposer les mains pour lui rendre la vue. Ayant objecté que ce Saul était un dangereux persécuteur des chrétiens, Ananie reçut cette réponse: Cet homme doit porter mon nom devant les peuples et les rois; « moi-même je lui montrerai tout ce qu’il lui faudra souffrir pour mon nom » (Ac 9,15 s). La charge d’annoncer le Christ et l’appel à souffrir pour lui sont indissociablement liés. L’appel à instruire les peuples est à la fois et intrinsèquement un appel à souffrir en communion avec le Christ qui nous a rachetés par sa Passion.
Dans un monde où le mensonge est puissant, la vérité se paie par la souffrance. Celui qui veut éviter la souffrance, l’éloigner de soi, éloigne la vie elle-même et sa grandeur; il ne peut pas être un serviteur de la vérité et donc un serviteur de la foi. Il n’y a pas d’amour sans souffrance, sans la souffrance de renoncer à soi-même, de transformer et purifier le moi pour obtenir la vraie liberté. Là où il n’y a rien qui mérite que l’on souffre, la vie elle-même perd sa valeur. L’Eucharistie – centre de notre christianisme – est fondée sur le sacrifice de Jésus pour nous, elle est née de la souffrance de l’amour, qui a trouvé son sommet dans la Croix. Nous vivons de cet amour qui se donne. Il nous donne le courage et la force de souffrir avec le Christ et pour Lui dans ce monde, en sachant que c’est bien ainsi que notre vie devient grande, mûre et vraie.
A la lumière de toutes les lettres de saint Paul, nous voyons comment s’est accomplie, au cours de son cheminement de docteur des païens, la prophétie faite à Ananie au moment de l’appel: « Je lui montrerai tout ce qu’il lui faudra souffrir pour mon nom ». Sa souffrance le rend crédible en tant que maître de vérité, qui ne cherche pas son intérêt, sa gloire, sa satisfaction personnelle, mais s’engage pour Celui qui nous a aimés et s’est donné pour nous tous.
Maintenant remercions le Seigneur qui a appelé Paul et en a fait une lumière pour les païens, un maître pour nous tous, et prions-le: Aujourd’hui aussi, donne-nous des témoins de ta résurrection, touchés par ton amour et capables de porter à notre temps la lumière de l’Evangile. Saint Paul, priez pour nous! Amen.
bonne nuit
2 juillet, 2008Fly Orchid FloralImages
Protected by a Creative Commons Licence. Anthophyta
Flowering plants
Ophrys insectifera
Orchid family
Orchidaceae
http://www.floralimages.co.uk/index2.htm
La libération des captifs
2 juillet, 2008du site:
http://www.levangileauquotidien.org/www/main.php?language=FR&localTime=07/02/2008#
Saint Jean Chrysostome (vers 345-407), évêque d’Antioche puis de Constantinople, docteur de l’Église
Homélie sur le mot cimetière et sur la croix
La libération des captifs
En ce jour Jésus Christ est entré en conquérant dans les abîmes des enfers. En ce jour « il a brisé les portes d’airain, il a rompu les verrous de fer », comme le dit Isaïe (45,2). Remarquez ces expressions. Il ne dit pas qu’il « a ouvert » les portes d’airain, ni qu’il les a enlevées, mais qu’il les « a brisées », pour faire comprendre qu’il n’y a plus de prison, pour dire que Jésus a anéanti ce séjour des captifs. Une prison où il n’y a plus ni portes ni verrous ne peut plus retenir de prisonniers. Ces portes que le Christ a brisées, qui pourrait les rétablir ? Ces verrous qu’il a rompus, quel homme pourrait les remettre ?
Quand les princes de la terre relâchent des détenus en envoyant des lettres de grâce, ils laissent subsister les portes et les gardes de la prison, pour montrer à ceux qui sortent qu’ils peuvent y rentrer encore, eux ou d’autres. Le Christ n’agit pas de la sorte. En brisant les portes d’airain, il témoigne qu’il n’y a plus de captivité, plus de mort.
Pourquoi des portes « d’airain » ? Parce que la mort était impitoyable, inflexible, dure comme le diamant. Jamais pendant tous les siècles avant Jésus Christ, jamais aucun de ses captifs n’avait pu lui échapper, jusqu’au jour où le Souverain du ciel est descendu dans l’abîme pour lui arracher ses victimes.