Archive pour juin, 2008
Porter de beaux fruits
25 juin, 2008du site:
http://www.levangileauquotidien.org/www/main.php?language=FR&localTime=06/25/2008#
Jean Tauler (vers 1300-1361), dominicain à Strasbourg
Sermon 7 (trad. Cerf 1991, p. 54)
Porter de beaux fruits
Dans une vigne, on retourne la terre autour des pieds de vigne et on sarcle les mauvaises herbes. L’homme aussi doit se sarcler, profondément attentif à ce qu’il pourrait y avoir encore à arracher dans le fond de son être, pour que le Soleil divin puisse s’en approcher plus immédiatement et y briller. Si tu laisses la force d’en haut faire son oeuvre…, le soleil devient éclatant, il darde ses rayons brûlants sur les fruits et les rend de plus en plus transparents. La douceur s’y fixe toujours davantage, les peaux qui les enveloppent deviennent très minces. Ainsi en va-t-il dans le domaine spirituel. Les obstacles intermédiaires deviennent finalement si ténus qu’on reçoit sans cesse les touches divines de tout près. Aussi souvent et aussitôt qu’on se tourne vers lui, on trouve toujours à l’intérieur le divin Soleil brillant avec beaucoup plus d’éclat que tous les soleils qui ont jamais brillé au firmament. Et ainsi tout dans l’homme est déifié à tel point qu’il ne ressent, ne goûte et ne connaît rien aussi vraiment que Dieu, d’une connaissance foncière, et cette connaissance surpasse de beaucoup le mode de connaissance de notre raison.
Enfin on arrache les feuilles des sarments pour que le soleil puisse se répandre sur les fruits sans rencontrer aucun obstacle. Il en est de même chez ces hommes : tout intermédiaire tombe et ils reçoivent tout d’une façon immédiate. Voici que tombent prières, représentations des saints, pratiques de dévotion, exercices. Mais que l’homme se garde pourtant de rejeter ces pratiques avant qu’elles ne tombent d’elles-mêmes. A ce degré alors, le fruit devient si indiciblement doux qu’aucun raisonnement ne peut le comprendre… On ne fait plus qu’un avec la douceur divine, si bien que notre être est tout pénétré de l’Etre divin et qu’il s’y perd comme une goutte d’eau dans un grand fût de vin… Ici les bonnes intentions, l’humilité, ne sont plus qu’une simplicité, un mystère si essentiellement paisible qu’on en peut à peine prendre conscience.
Père Cantalamessa: Nativité de saint Jean-Baptiste
25 juin, 2008l’homélie de Père Cantalamessa est de la fête du 2007 par conséquent les lectures ne correspondent pas, de quelque manière la signification de la fête est la même , du site:
http://www.cantalamessa.org/fr/omelieView.php?id=100
Y A-T-IL UN SALUT POUR LES ENFANTS MORTS SANS BAPTÊME ?
Nativité de saint Jean-Baptiste
C – 2007-06-24 >Luc 1, 57-66.80
On célèbre cette année la fête de la Nativité de saint Jean-Baptiste à la place du XIIe dimanche du temps ordinaire. Il s’agit d’une fête très ancienne qui remonte au IVème siècle. Pourquoi la date du 24 juin ? Lorsque l’ange annonça la naissance du Christ à Marie, il lui dit qu’Elizabeth, sa parente, était au sixième mois. Jean-Baptiste devait donc naître six mois avant Jésus et la chronologie était ainsi respectée (la date du 24 au lieu du 25 juin est due à la manière dont calculaient les anciens, non en jour mais en calende, ide, et none). Ces dates ont naturellement une valeur liturgique et symbolique et non historique. Nous ne connaissons ni le jour ni l’année exacte de la naissance de Jésus et par conséquent, pas plus de Jean-Baptiste. Mais que cela change-t-il ? L’important pour la foi est le fait qu’il soit né et non quand il est né.
Le culte de Jean-Baptiste se diffusa rapidement et celui-ci devint l’un des saints auquel sont consacrées le plus d’églises dans le monde. Vingt-trois papes prirent son nom. Au dernier d’entre eux, le pape Jean XXIII, on a appliqué la phrase du quatrième Evangile qui dit du Baptiste : « Il y eut un homme envoyé de Dieu ; son nom était Jean ». Peu de personnes savent que les noms des sept notes de musique (do, ré, mi, fa, sol, la, si, do) ont un lien avec Jean- Baptiste. Elles sont tirées de la première syllabe des sept vers de la première strophe de l’hymne liturgique composé en honneur de Jean-Baptiste.
L’Evangile parle du choix du nom de Jean. Mais ce que disent la première lecture et l’antienne du psaume de la fête est également important. La première lecture, du livre d’Isaïe, dit : « J’étais encore dans le sein maternel quand le Seigneur m’a appelé ; j’étais encore dans les entrailles de ma mère quand il a prononcé mon nom. Il a fait de ma bouche une épée tranchante, il m’a protégé par l’ombre de sa main ; il a fait de moi sa flèche préférée, il m’a serré dans son carquois ». L’antienne du psaume revient sur le fait que Dieu nous connaît depuis le sein maternel : « C’est toi qui as créé mes reins, qui m’as tissé dans le sein de ma mère… J’étais encore inachevé, tu me voyais ».
Nous avons une idée très réductive et juridique de la personne, qui engendre une grande confusion dans le débat sur l’avortement. Il semble qu’un enfant acquière la dignité de personne au moment où les autorités humaines la lui reconnaissent. Pour la Bible, une personne est celle qui est connue de Dieu et que Dieu appelle par son nom ; et Dieu, nous est-il dit, nous connaît depuis le sein maternel, il nous voyait alors que nous étions « encore inachevés », dans le sein maternel. La science nous dit que l’embryon renferme tout l’homme en devenir, projeté dans les plus infimes détails ; la foi ajoute qu’il ne s’agit pas uniquement d’un projet inconscient de la nature mais d’un projet d’amour du Créateur. La mission de Jean-Baptiste est entièrement tracée avant sa naissance : « Toi aussi, petit enfant, tu seras appelé prophète du Très-Haut ; car tu marcheras devant le Seigneur, pour lui préparer les voies ».
L’Eglise a estimé que Jean-Baptiste a déjà été sanctifié dans le sein maternel, par la présence du Christ ; c’est pour cette raison qu’elle célèbre la fête de sa naissance. Ceci nous donne l’occasion d’évoquer une question délicate, qui a pris aujourd’hui une importance particulière à cause des millions d’enfants qui, surtout en raison de la diffusion effrayante de l’avortement, meurent sans avoir reçu le baptême. Que dire de ces enfants ? Sont-ils eux aussi d’une certaine manière sanctifiés dans le sein maternel ? Il y a-t-il un salut pour eux ?
Sans hésiter je réponds : bien sûr que le salut existe pour eux. Jésus ressuscité dit également d’eux : « Laissez venir à moi les petits enfants ». L’idée selon laquelle les enfants non baptisés étaient destinés aux Limbes, un lieu intermédiaire dans lequel on ne souffre pas mais dans lequel on ne jouit pas non plus de la vision de Dieu, s’est répandue à partir du Moyen-âge. Mais il s’agit d’une idée qui n’a jamais été définie comme vérité de foi de l’Eglise. Il s’agissait d’une hypothèse des théologiens qu’à la lumière du développement de la conscience chrétienne et de la compréhension des Ecritures, nous ne pouvons plus maintenir.
Cette opinion, que j’exprimai, il y a quelque temps, dans l’un de ces commentaires de l’Evangile, fut l’objet de réactions diverses. Certains exprimèrent de la reconnaissance pour cette prise de position qui leur ôtait un poids sur le cœur, d’autres me reprochèrent de donner trop de poids à la doctrine traditionnelle et de diminuer ainsi l’importance du baptême. La discussion est aujourd’hui close car récemment, la Commission théologique internationale, qui travaille pour la congrégation pour la Doctrine de la foi a publié un document affirmant précisément cela.
Il me semble utile de revenir sur ce thème à la lumière de cet important document pour expliquer certaines des raisons qui ont conduit l’Eglise à tirer cette conclusion. Jésus a institué les sacrements comme moyens ordinaires pour le salut. Ceux-ci sont donc nécessaires et celui qui, alors qu’il peut les recevoir, les refuse contre sa conscience ou les néglige, compromet sérieusement son salut éternel. Mais Dieu ne s’est pas lié à ces moyens. Il peut sauver également à travers des chemins extraordinaires, lorsque la personne, sans aucune faute de sa part, est privée du baptême. Il l’a fait par exemple avec les Saints Innocents, morts eux aussi sans baptême. L’Eglise a toujours admis la possibilité d’un baptême de désir et d’un baptême de sang, et tant de ces enfants ont vraiment connu un baptême de sang, même s’il est de nature différente…
Je ne crois pas que la clarification de l’Eglise encourage l’avortement ; si c’était le cas, ce serait véritablement tragique et il faudrait se préoccuper sérieusement, non pas du salut des enfants non baptisés mais de celui des parents baptisés. Ce serait se moquer de Dieu. Cette déclaration donnera en revanche un peu de soulagement aux croyants qui, comme chacun, s’interrogent, effarés, sur le sort atroce de tant d’enfants dans le monde aujourd’hui.
Revenons maintenant à Jean-Baptiste et à la fête de dimanche. Lorsqu’il annonça à Zacharie la naissance de son fils, l’ange lui dit : « Ta femme Elizabeth t’enfantera un fils, et tu l’appelleras du nom de Jean. Tu auras joie et allégresse, et beaucoup se réjouiront de sa naissance » (Lc 1, 13-14). Beaucoup en effet se sont réjouis de sa naissance, et vingt siècles plus tard, nous continuons à parler de cet enfant.
Je voudrais faire de ces paroles également un souhait pour tous les pères et les mères qui, comme Elizabeth et Zacharie, vivent le moment de l’attente ou de la naissance d’un enfant : puissiez-vous également éprouver de la joie et de l’allégresse pour l’enfant que Dieu vous a confié et vous réjouir de sa naissance toute votre vie et pour l’éternité !
L’encyclique de Paul VI, Humanae vitae, plus actuelle que jamais
25 juin, 2008http://www.zenit.org/article-18285?l=french
L’encyclique de Paul VI, Humanae vitae, plus actuelle que jamais
Elle est à la base de toute la réflexion morale du magistère sur les enjeux éthiques
ROME, Mardi 24 juin 2008 (ZENIT.org) – Il y a 40 ans, Paul VI publiait son encyclique Humanae Vitae. Contestée et incomprise au moment de sa publication, cette encyclique semble pourtant contenir un message très important pour la société actuelle. Zenit a demandé à Pierre-Olivier Arduin, directeur de la commission bioéthique du diocèse de Fréjus-Toulon, d’analyser ce message.
Pierre-Olivier Arduin est également chroniqueur société pour La Nef et directeur des études du master bioéthique Jérôme Lejeune, www.iplh.fr. Il a publié La bioéthique et l’embryon, avec une préface de Mgr Rey, aux Editions de l’Emmanuel, en 2007.
Zenit – En recevant les participants d’un congrès international promu par l’Université du Latran à l’occasion du 40e anniversaire de la publication d’Humanae vitae, Benoît XVI a rappelé qu’elle est apparue à l’époque comme « un signe de contradiction ». Comment expliquez-vous l’hostilité dont elle a fait l’objet dès sa promulgation ?
P.-O. Arduin - Evelyne Sullerot, féministe historique et fondatrice du Planning familial en France, reconnaissait il y a peu de temps que « la véritable révolution de Mai 68 fut la dissociation de la sexualité et de la procréation ». La tempête contestataire de cette époque porta en effet au pinacle la libération sexuelle conduisant à une régression inédite des rapports entre l’homme et la femme à la pure corporéité. La pilule contraceptive sera le redoutable instrument technique qui rendra effective l’idéologie en marche. Résultat : la femme fut réduite à sa génitalité dans un assujettissement sans précédent. Les acquis intellectuels de la révolution sexuelle et la recherche pharmaceutique se renforcèrent mutuellement jusqu’à entraîner une déflagration telle, qu’elle « marqua la vie de générations entières » selon l’analyse de Benoît XVI. Or, en mettant le doigt sur la différence anthropologique fondamentale qui existe entre la contraception et le recours aux rythmes périodiques du cycle féminin, ce que Benoît XVI appelle « le respect des temps de la personne aimée », Humanae vitae heurte de plein fouet le modèle subversif de sexualité comme consommation. Les tenants de la révolution ne pardonneront pas à Paul VI d’avoir contrecarré leur projet.
Zenit – Concrètement, qui s’est rebellé contre cette Encyclique ?
P.-O. Arduin - Des scientifiques catholiques de renom se sont rebellés lorsque Paul VI a rendu publique son Encyclique le 25 juillet 2008. Parmi eux se trouvaient les pionniers du mouvement bioéthique né au même moment aux Etats-Unis. Daniel Callahan, fondateur du Hastings Center, une des institutions phares de la bioéthique américaine, publiera dès 1969 un brûlot à l’encontre des thèses d’Humanae vitae. Même réquisitoire chez André Hellegers – qui fut vice-président de la commission pontificale sur la régulation des naissances de 1964 à 1966 -, à l’origine de la fameuse école de Georgetown qui domine aujourd’hui sans partage les discussions bioéthiques à l’échelle de la planète. Principe d’autonomie de l’individu, refus d’une vérité morale objective, théorie du moindre mal, relativisme éthique en sont les soubassements intellectuels. La nouvelle discipline bioéthique s’est construite dès le début dans une attitude de confrontation avec l’enseignement de l’Eglise telle une vaste hérésie postmoderne qui dissout les principes de la loi morale naturelle. D’où la prolifération actuelle de recommandations, résolutions ou législations attentatoires au mariage et à la vie humaine.
Zenit – Beaucoup ont reproché à Paul VI de favoriser l’avortement en n’autorisant pas la contraception. Que leur répondez-vous ?
P.-O. Arduin - On accuse en effet Humanae vitae d’avoir acculé les parents à faire le choix immoral de l’avortement alors que la conception d’un enfant non désiré aurait pu être évitée par une pratique contraceptive. Les faits eux-mêmes contredisent cette objection. La France est en effet championne du monde du recours à la pilule tandis que l’avortement est excessivement élevé au point d’inquiéter les responsables publics : 211.000 avortements pour 768.000 naissances, soit un enfant à naître sur 5. Les observateurs n’hésitent plus à parler de norme médicale contraceptive contraignante tant l’exigence de planification et de maîtrise toute-puissante de la fécondité est forte. Conséquence : cette propension quasi irrésistible à recourir à l’avortement comme « rattrapage contraceptif » en cas de grossesse non prévue. La mentalité contraceptive, en refusant comme un mal absolu l’enfant non programmé, est le terreau culturel qui permet à l’avortement de se répandre inexorablement. Il devient la solution idéale et le moyen le plus efficace pour finaliser son projet « contraceptif ». Benoît XVI montre dans son discours que la communauté des hommes s’enferme ainsi dans un « cercle d’égoïsme asphyxiant ». Seul un « amour qui sait penser et choisir en pleine liberté, sans se laisser conditionner outre mesure par l’éventuel sacrifice demandé » est capable d’accueillir la vie. A l’encontre d’une culture qui rejette l’enfant, Humanae vitae fait le choix de l’amour et de la responsabilité à l’égard de la vie, nous dit le Saint-Père. C’est la clé de lecture de l’encyclique !
Zenit – Aujourd’hui, on semble redécouvrir la force prophétique d’Humanae vitae. Pourquoi ?
P.-O. Arduin - Sur le plan doctrinal, Humanae vitae apparaît comme l’acte fondateur de toute la réflexion morale du magistère sur les enjeux éthiques modernes. En approfondissant la nature du lien indissoluble entre les deux significations de l’acte conjugal, union et procréation, Humanae vitae porte en germe les développements prodigieux de la théologie du corps de Jean-Paul II et annonce l’Instruction Donum vitae sur la fécondation in vitro. Concernant l’aspect scientifique, les recherches des docteurs Billings sur les méthodes de régulation naturelle des naissances ont confirmé de manière fulgurante l’analyse de Paul VI. La pilule, désormais rangée dans les cancérigènes de type I, enregistre des taux d’échec qui inquiètent les pouvoirs public. Si elle pollue le corps des femmes, des études révèlent que son rejet massif dans les eaux usées modifient de proche en proche les écosystèmes eux-mêmes. Quant aux conséquences annoncées par Paul VI sur la société elle-même, nous les avons aujourd’hui sous les yeux : explosion de la pornographie et des violences sexuelles, épidémie des divorces avec un mariage sur deux qui se brise en Europe. Humanae vitae n’a jamais été aussi actuelle pour comprendre notre époque et porter remède à ses dérives dramatiques. De fait, nombreux sont ceux qui en redécouvrent la portée prophétique. L’avenir est plus que jamais ouvert pour faire sien ce trésor magistériel.
Zenit – Selon vous, que peut-on faire, concrètement, pour favoriser cette redécouverte ?
P.-O. Arduin - Benoît XVI nous donne lui-même la réponse dans la conclusion de son magnifique discours célébrant le 40e anniversaire d’Humanae vitae : « L’urgence de la formation, à laquelle je fais souvent référence, voit dans le thème de la vie l’un de ses thèmes privilégiés. Je souhaite vraiment que l’on réserve notamment aux jeunes une attention toute particulière, afin qu’ils puissent apprendre le véritable sens de l’amour et se préparent pour cela avec une éducation adaptée à la sexualité ». Le Saint-Père nous convie sans retard à un réarmement intellectuel des jeunes générations. La session d’études qu’organise du 11 au 14 juillet la Famille missionnaire de Notre-Dame dans leur maison de Sens est à ce titre providentielle pour tous ceux qui souhaitent approfondir cet enseignement et devenir à leur tour d’authentiques apôtres capables de le rayonner. Benoît XVI nous demande également de ne pas avoir peur de mettre les acteurs politiques devant leurs responsabilités : « Fournir de fausses illusions dans le domaine de l’amour (…) et de la sexualité ne fait pas honneur à une société qui se réclame des principes de liberté et de démocratie ». Humanae vitae est pour la cité des hommes, son patrimoine intellectuel est pour tous !
bonne nuit
24 juin, 2008« Toi, petit enfant, on t’appellera prophète du Très-haut, car tu marcheras devant le Seigneur pour lui préparer le chemin » (Lc 1,76)
24 juin, 2008du site:
http://www.levangileauquotidien.org/www/main.php?language=FR&localTime=06/24/2008#
Bienheureux Guerric d’Igny (v.1080-1157), abbé cistercien
Sermon 1 pour Saint Jean Baptiste, §2 (trad. Brésard, 2000 ans C, p.284)
« Toi, petit enfant, on t’appellera prophète du Très-haut, car tu marcheras devant le Seigneur pour lui préparer le chemin » (Lc 1,76)
C’est à bon droit que la naissance de cet enfant fut pour beaucoup une cause de joie : elle le reste aujourd’hui. Donné à ses parents dans leur vieillesse, il venait prêcher à un monde vieillissant la grâce d’une nouvelle naissance. Il est bon que l’Église fête solennellement cette nativité, fruit merveilleux de la grâce, dont s’émerveille la nature.
Quant à moi, cette lampe destinée à éclairer le monde (Jn 5,35), m’apporte par sa naissance une joie nouvelle, car c’est grâce à elle que j’ai reconnu la vraie Lumière qui luit dans les ténèbres mais que les ténèbres n’ont pas reçue (Jn 1,5.9). Oui, la naissance de cet enfant m’apporte une joie indicible, puisqu’il est pour le monde source de si grands biens. Lui le premier instruit l’Église, commence à la former par la pénitence, la prépare par le baptême, et quand il l’a ainsi préparée, la remet au Christ et l’unit à lui (Jn 3,29). Il lui apprend à vivre dans la sobriété, et par l’exemple de sa propre mort, lui donne la force de mourir avec courage. Par tout cela, il prépare au Seigneur un peuple parfait (Lc 1,17).
Clôture du Congrès eucharistique de Québec : Homélie de Benoît XVI
23 juin, 2008du site:
http://www.zenit.org/article-18271?l=french
Clôture du Congrès eucharistique de Québec : Homélie de Benoît XVI
Prononcée depuis Rome, dimanche 22 juin
ROME, Lundi 23 juin 2008 (ZENIT.org
) – Nous publions ci-dessous le texte intégral de l’homélie de la messe de clôture du Congrès eucharistique international de Québec, prononcée depuis Rome par le pape Benoît XVI, dimanche 22 juin à 18 heures.
[en français]
Messieurs les Cardinaux,
Excellences,
Chers Frères et Sœurs,
Alors que vous êtes réunis pour le quarante-neuvième Congrès eucharistique international, je suis heureux de vous rejoindre par le moyen de la télévision et de m’associer ainsi à votre prière. Je voudrais tout d’abord saluer Monsieur le Cardinal Marc Ouellet, Archevêque de Québec, et Monsieur le Cardinal Jozef Tomko, Envoyé spécial pour le Congrès, ainsi que tous les cardinaux et évêques présents. J’adresse aussi mes salutations cordiales aux personnalités de la société civile qui ont tenu à prendre part à la liturgie. Ma pensée affectueuse rejoint les prêtres, les diacres et tous les fidèles présents, de même que tous les catholique du Québec, de l’ensemble du Canada et des autres continents. Je n’oublie pas que votre pays célèbre cette année le quatre centième anniversaire de sa fondation. C’est une occasion pour que chacun se rappelle les valeurs qui ont animé les pionniers et les missionnaires dans votre pays.
« L’Eucharistie, don de Dieu pour la vie du monde », tel est le thème choisi pour ce nouveau Congrès eucharistique international. L’Eucharistie est notre plus beau trésor. Elle est le sacrement par excellence; elle nous introduit par avance dans la vie éternelle; elle contient tout le mystère de notre salut; elle est la source et le sommet de l’action et de la vie de l’Église, comme le rappelait le Concile Vatican II (Sacrosanctum Concilium, n. 8). Il est donc particulièrement important que les pasteurs et les fidèles s’attachent en permanence à approfondir ce grand sacrement. Chacun pourra ainsi affermir sa foi et remplir toujours mieux sa mission dans l’Église et dans le monde, se rappelant qu’il y a une fécondité de l’Eucharistie dans sa vie personnelle, dans la vie de l’Église et du monde. L’Esprit de vérité témoigne dans vos cœurs; témoignez, vous aussi, du Christ devant les hommes, comme le dit l’antienne de l’alléluia de cette Messe. La participation à l’Eucharistie n’éloigne donc pas de nos contemporains, au contraire, parce qu’elle est l’expression par excellence de l’amour de Dieu, elle nous appelle à nous engager avec tous nos frères pour faire face aux défis présents et pour faire de la planète un lieu où il fait bon vivre. Pour cela, il nous faut sans cesse lutter pour que toute personne soit respectée depuis sa conception jusqu’à sa mort naturelle, que nos sociétés riches accueillent les plus pauvres et leur redonnent toute leur dignité, que toute personne puisse se nourrir et faire vivre sa famille, que la paix et la justice rayonnent dans tous les continents. Tels sont quelques défis qui doivent mobiliser tous nos contemporains et pour lesquels les chrétiens doivent puiser leur force dans le mystère eucharistique.
[en anglais]
« Le Mystère de la Foi » : c’est ce que nous proclamons à chaque messe. Je voudrais que chacun s’engage à étudier ce grand mystère, spécialement en relisant et en étudiant, individuellement et en groupe, le texte du Concile sur la liturgie Sacrosanctum Concilium, pour témoigner courageusement de ce mystère. Chaque personne parviendra ainsi à mieux saisir le sens de chacun des aspects de l’Eucharistie, en comprenant sa profondeur et en la vivant avec une plus grande intensité. Chaque phrase, chaque geste, a sa signification et cache un mystère. J’espère de tout cœur que ce congrès servira d’appel aux fidèles à prendre un tel engagement pour le renouvellement de la catéchèse eucharistique, afin qu’eux-mêmes deviennent pleinement conscients de ce qu’est l’Eucharistie et enseignent à leur tour aux enfants et aux jeunes à reconnaître le mystère central de la foi et à construire leur vie autour de ce mystère. J’encourage spécialement les prêtres à accorder l’honneur qui lui est dû au rite eucharistique, et je demande à tous les fidèles de respecter le rôle de chaque individu, aussi bien le prêtre que le laïc, dans l’action eucharistique. La liturgie ne nous appartient pas : c’est le trésor de l’Eglise.
A travers la réception de l’Eucharistie et l’adoration du Saint-Sacrement nous voulons approfondir notre communion, la préparer et la prolonger. Elles nous permettent aussi d’entrer en communion avec le Christ, et à travers lui avec toute la Trinité, afin de devenir ce que nous recevons et de vivre en communion avec l’Eglise. C’est en recevant le Corps du Christ que nous recevons la force « d’unité avec Dieu et les uns avec les autres » (Saint Cyrille d’Alexandrie, In Ioannis Evangelium, 11, 11 ; cf. Saint Augustin, Sermo 577). Nous ne devons jamais oublier que l’Eglise est construite autour du Christ et que, comme l’ont affirmé saint Augustin, saint Thomas d’Aquin et saint Albert Le Grand, à la suite de saint Paul (cf. 1 Co 10, 17), l’Eucharistie est le sacrement de l’unité de l’Eglise car nous formons tous un seul corps dont le Seigneur est la tête. Nous devons sans cesse revenir à la Dernière Cène, le jeudi saint, où un gage du mystère de notre rédemption sur la Croix, nous a été donné. La Dernière Cène est le lieu de l’Eglise naissante, le sein contenant l’Eglise de tous les temps. Dans l’Eucharistie, le sacrifice du Christ est constamment renouvelé, la Pentecôte est constamment renouvelée. Puissiez-vous tous prendre toujours plus profondément conscience de l’importance de l’Eucharistie du dimanche, car le dimanche, premier jour de la semaine, est le jour où nous honorons le Christ, le jour où nous recevons la force de vivre chaque jour le don de Dieu.
[en français]
Je voudrais aussi inviter les pasteurs et les fidèles à une attention renouvelée à leur préparation à la réception de l’Eucharistie. Malgré notre faiblesse et notre péché, le Christ veut faire en nous sa demeure, lui demandant la guérison. Pour cela, il nous faut faire tout ce qui est en notre pouvoir pour le recevoir dans un cœur pur, en retrouvant sans cesse, par le sacrement du pardon, la pureté que le péché a entaché, «mettant en accord notre âme et notre voix», selon l’invitation du Concile (cf. Sacrosanctum Concilium, n. 11). En effet, le péché, surtout le péché grave, s’oppose à l’action de la grâce eucharistique en nous. D’autre part, ceux qui ne peuvent pas communier en raison de leur situation trouveront cependant dans une communion de désir et dans la participation à l’Eucharistie une force et une efficacité salvatrice.
L’Eucharistie a une place toute spéciale dans la vie des saints. Rendons grâce à Dieu pour l’histoire de sainteté du Québec et du Canada, qui a contribué à la vie missionnaire de l’Église. Votre pays honore particulièrement ses martyrs canadiens, Jean de Brébeuf, Isaac Jogues et leurs compagnons, qui ont su donner leur vie pour le Christ, s’associant ainsi à son sacrifice sur la Croix. Ils appartiennent à la génération des hommes et des femmes qui ont fondé et développé l’Église au Canada, avec Marguerite Bourgeoys, Marguerite d’Youville, Marie de l’Incarnation, Marie-Catherine de Saint-Augustin, Mgr François de Laval, fondateur du premier diocèse en Amérique du Nord, Dina Bélanger et Kateri Tekakwitha. Mettez-vous à leur école; comme eux, soyez sans crainte; Dieu vous accompagne et vous protège; faites de chaque jour une offrande à la gloire de Dieu le Père et prenez votre part dans la construction du monde, vous souvenant avec fierté de votre héritage religieux et de son rayonnement social et culturel, et prenant soin de répandre autour de vous les valeurs morales et spirituelles qui nous viennent du Seigneur.L’Eucharistie n’est pas qu’un repas entre amis. Elle est myst
ère d’alliance. «Les prières et les rites du sacrifice eucharistique font sans cesse revivre devant les yeux de notre âme, au fil du cycle liturgique, toute l’histoire du salut, et nous en font pénétrer toujours davantage la signification» (S. Thérèse-Bénédicte de la Croix, [Edith Stein], Wege zur inneren Stille Aschaffenburg, 1987, p. 67). Nous sommes appelés à entrer dans ce mystère d’alliance en conformant chaque jour davantage notre vie au don reçu dans l’Eucharistie. Elle a un caractère sacré, comme le rappelle le Concile Vatican II: «Toute célébration liturgique, en tant qu’œuvre du Christ prêtre et de son Corps qui est l’Église, est l’action sacrée par excellence, dont nulle autre action de l’Église n’égale l’efficacité au même titre et au même degré» (Sacrosanctum Concilium, n. 7). D’une certaine manière, elle est une «liturgie céleste», anticipation du banquet dans le Royaume éternel, annonçant la mort et la résurrection du Christ, jusqu’à ce qu’il vienne (cf. 1 Co 11, 26).
Pour que jamais le peuple de Dieu manque de ministres pour lui donner le Corps du Christ, il nous faut demander au Seigneur de faire à son Église le don de nouveaux prêtres. Je vous invite aussi à transmettre l’appel au sacerdoce aux jeunes garçons, pour qu’ils acceptent avec joie et sans peur de répondre au Christ. Ils ne seront pas déçus. Que les familles soient le lieu primordial et le berceau des vocations.
Avant de terminer, c’est avec joie que je vous annonce le rendez-vous du prochain Congrès eucharistique international. Il se tiendra à Dublin en Irlande, en 2012. Je demande au Seigneur de vous faire découvrir à chacun la profondeur et la grandeur du mystère de la foi. Que le Christ, présent dans l’Eucharistie, et l’Esprit Saint, invoqué sur le pain et le vin, vous accompagnent sur votre route quotidienne et dans votre mission. Qu’à l’image de la Vierge Marie, vous soyez disponible à l’œuvre de Dieu en vous. Vous confiant à l’intercession de Notre-Dame, de sainte Anne, patronne du Québec, et de tous les saints de votre terre, je vous accorde à tous une affectueuse Bénédiction apostolique, ainsi qu’à toutes les personnes présentes, venues des différents pays du monde.
[En anglais]
Chers amis, alors que cet événement important dans la vie de l’Eglise touche à sa fin, je vous invite tous à vous joindre à moi pour prier pour le succès du prochain Congrès eucharistique international qui aura lieu en 2012 dans la ville de Dublin ! Je profite de cette occasion pour saluer chaleureusement le peuple d’Irlande, alors qu’il se prépare à accueillir ce rassemblement ecclésial. Je suis sûr qu’avec tous les participants au prochain Congrès, ils y verront une source de renouveau spirituel durable.
bonne nuit
23 juin, 2008« Qu’as-tu à regarder la paille dans l’oeil de ton frère ? »
23 juin, 2008du site:
http://www.levangileauquotidien.org/www/main.php?language=FR&localTime=06/23/2008#
Saint Jean Climaque (vers 575-vers 650), moine au Mont Sinaï
L’Echelle sainte, 10ème degré (trad. Bellefontaine 1978, coll. SO 24, p. 138 rev.)
« Qu’as-tu à regarder la paille dans l’oeil de ton frère ? »
J’ai entendu certains parler en mal de leur prochain, et je les ai repris. Pour se défendre, ces ouvriers du mal ont répliqué : « C’est par charité et par sollicitude que nous parlons ainsi ! » Mais je leur ai répondu : Cessez de pratiquer une pareille charité, sinon vous accuseriez de mensonge celui qui dit : « Qui dénigre en secret son prochain, celui-là je le repousse » (Ps 100,5). Si tu l’aimes, comme tu le dis, prie en secret pour lui, et ne te moque pas de cet homme. C’est cette manière d’aimer qui plaît au Seigneur ; ne perds pas cela de vue, et tu veilleras très soigneusement à ne pas juger les pécheurs. Judas était du nombre des apôtres et le larron faisait partie des malfaiteurs, mais quel changement étonnant en un instant !…
Réponds donc à celui qui te dit du mal de son prochain : « Arrête, frère ! Je tombe moi-même chaque jour dans des fautes plus graves ; dès lors, comment pourrais-je condamner celui-ci ? » Tu obtiendras ainsi un double profit : tu te guériras toi-même et tu guériras ton prochain. Ne pas juger est un raccourci qui conduit au pardon des péchés si cette parole est vraie : « Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés »… Certains ont commis de grandes fautes à la vue de tous, mais ils ont accompli en secret de plus grands actes de vertu. Ainsi leurs détracteurs se sont-ils trompés en ne s’attachant qu’à la fumée sans voir le soleil…
Les censeurs hâtifs et sévères tombent dans cette illusion parce qu’ils ne gardent pas le souvenir et le souci constant de leurs propres péchés… Juger les autres, c’est usurper sans honte une prérogative divine ; les condamner, c’est ruiner notre propre âme… Comme un bon vendangeur mange les raisins mûrs et ne cueille pas les raisins verts, de même, un esprit bienveillant et sensé note soigneusement toutes les vertus qu’il voit dans les autres ; mais c’est l’insensé qui scrute les fautes et les déficiences.
Le soir en ta Présence
23 juin, 2008du site:
http://users.skynet.be/prier/textes/PR1419.HTM
Le soir en ta Présence
Auteur : Emmanuel Lafont
Comme il est bon, Père,
de laisser le soir, mon corps et mon coeur
se détendre en ta Présence…
Je me prosterne devant Toi et je T’adore,
Toi, en qui je peux tout aimer,
ma tête dans le creux de mes mains,
courbée jusqu’au sol même.
Je Te sens me porter, m’apaiser, je me blottis en Toi.
Je retrouve la tendresse et la simplicité de l’enfance.
Aussi librement qu’un enfant, les yeux fermés,
je déroule le jour passé, son lot de présences,
d’amitiés échangées, de travail accompli.
Et je Te dis : merci !
Je laisse aller ce qui n’est pas venu de Toi,
ténèbres qui s’évanouissent dans la nuit.
J’espère en ta miséricorde.
Et puis, je prépare demain,
où Tu m’appelleras, je le sais,
à Te voir et à Te dire, à Te louer et à T’annoncer.
Alors, je sens ta Paix m’envelopper peu à peu.
Je n’ai même pas peur de m’endormir en Te priant !
Je sais ton bonheur, Père infiniment bon,
du sommeil où je ne peux plus distinguer
le Notre Père du Je vous salue.