Mgr Fouad Twal: « Je veux semer la joie de vivre »
l’article est très plus long si vous voulez le lire tout, je l’ai interrompu sur le site,:
http://www.custodia.org/spip.php?article3170
Mgr Fouad Twal: « Je veux semer la joie de vivre »
CTS News
Le 22 juin, Mgr Fouad Twal sera intronisé nouveau Patriarche latin de Jérusalem. Formé à Rome dans la diplomatie vaticane, puis appelé à revenir à la vie pastorale comme archevêque de Tunis, le futur Patriarche de Jérusalem veut mettre l’accent sur les fondements spirituels de la vie chrétienne, et spécialement la joie, celle de vivre dans le Christ. Pour Mgr Twal en effet, c’est avant tout la qualité de la vie évangélique qui donnera à l’Eglise de Terre Sainte de ne pas être écrasée par la croix qu’elle porte, et d’aller de l’avant.
Messo on line il domenica 15 giugno 2008 a 00h00
Qui
êtes-vous, Mgr Twal?
Je suis le numéro 5 d’une famille de 9 enfants, de la famille Twal de Jordanie. J’ai fait mes études au séminaire de Beit Jala, puis j’ai travaillé cinq ans au Patriarcat comme vicaire avant d’être envoyé à Rome pour faire mes études en Droit canon et en Droit international à l’Université pontificale du Latran.
La Secrétairerie d’Etat m’a repéré et a pensé que je pourrais rendre service. Elle a donc demandé au Patriarche Beltritti s’il voulait bien détacher le jeune prêtre que j’étais, pour l’intégrer à l’Académie pontificale ecclésiastique [1]. J’y ai passé deux années de spécialisation. J’étais l’unique arabe de l’Académie, et tous me regardaient de façon un peu « spéciale ». Un jour ils m’ont demandé : « Comment êtes-vous arrivé ici? » En plaisantant, j’ai répondu : « Peut-être a-t-on pensé que je possédais un puits de pétrole?… »
Où vous a mené cette carrière diplomatique au service du Saint-Siège?
J’ai commencé en 1976 comme Chargé d’Affaires en Amérique centrale, au Honduras. Je ne savais pas le moindre mot d’espagnol. Mais c’était justement une des raisons pour lesquelles j’avais été envoyé là-bas: apprendre la langue. J’y ai passé six ans. Ce fut une belle expérience, parfois difficile cependant. J’avais en charge la Nonciature du Honduras. Dans le même temps, Mgr Pietro Sambi était Chargé d’Affaires au Nicaragua [2] .Au Honduras, parall
èlement à mes fonctions, j’ai rendu service dans la paroisse la plus pauvre du pays, mais vraiment belle. Je me souviens de ma première messe en espagnol. Elle était un peu catastrophique, du fait de la langue. A la fin, une vieille dame vient me voir et me demande « ¿Eres turco ? Tu es turc ? » « Non, non, je suis arabe. » En effet, en Amérique centrale, on appelait « los Turcos » tous les Arabes originaires du Moyen-Orient, parce qu’ils arrivaient autrefois avec des documents ottomans.
J’ai également accompagné la communauté arabe d’origine palestinienne, célébrant pour eux baptêmes, mariages et funérailles.Malgr
é la charge diplomatique, je n’ai jamais coupé avec la vie pastorale. J’aime le contact avec les gens.
Après le Honduras?Ce fut le retour au Vatican,
à la Secrétairerie d’État, de 1982 à 1985, où l’on m’a confié la charge des 19 pays africains francophones. La Secrétairerie d’État, ce fut pour moi une belle expérience de l’universalité de l’Église. Les problèmes du monde entier aboutissent là. Le Saint-Siège essaie ensuite d’apporter des réponses et des solutions. Pendant ces trois années, j’ai pu expérimenter la sagesse du Saint-Siège et sa patience. Rien n’est urgent. Rien. Les dossiers peuvent bien arriver estampillés « Urgent », ils sont étudiés dans le calme, en profondeur.
J’ai fait la connaissance de beaucoup de personnes du monde entier, d’Afrique bien sûr, mais aussi des pays arabes. J’ai également rencontré des présidents étrangers. Cela m’a vraiment ouvert à la dimension mondiale et universelle de l’Église.De l
à j’ai été nommé au Caire. Le Vatican voyait Le Caire comme une capitale susceptible de réunir le monde arabe, le continent africain et l’Europe. Mais nous sommes en 1985, et du fait de la visite de Sadate en Israël (en 1977), presque tous les pays arabes boycottent encore plus ou moins l’Égypte. Cette situation politique n’a pas permis à la Nonciature du Caire de jouer le rôle que le Saint-Siège espérait lui voir jouer dans les pays arabes.
Vous voilà de retour dans le monde arabe ?Non, parce que j
’ai ensuite été nommé en Allemagne, en 1988. J’ai découvert dans ce pays une Eglise forte, vraiment forte, riche et fière d’elle-même, et en même temps une Eglise extrêmement généreuse. J’ai pu exercer mon allemand en participant à la vie pastorale d’une petite paroisse proche de la Nonciature. Après deux ans et demi, en 1990, nouveau départ pour l’Amérique latine, avec cette fois comme destination le Pérou. À Lima, il y avait des milliers et des milliers d’Arabes palestiniens de Beit Jala, de Beit Sahour, de Bethléem. Et j’étais très content d’être leur curé. J’ai vraiment aimé faire de la pastorale avec eux, être à leur côté tant à l’église qu’au club palestinien où avaient lieu toutes sortes d’activités sportives, culturelles, etc. J’ai gardé des liens avec un grand nombre d’entre eux, et quand ils viennent en Palestine visiter leur famille, ils passent me saluer. L’évêque de Lima me disait : « Mais comment va-t-on faire après votre départ pour cette communauté ? » En effet, j’étais déjà Conseiller de la Nonciature.
Vous étiez donc promis à un poste de Nonce ?
Oui, ce devait être l’étape suivante. Mais c’est alors, en 1992, qu’arrive de Rome cette nouvelle : le Saint-Père m’a nommé évêque de Tunis. Il m’a nommé, mais en même temps il me demande mon avis. Là, je n’ai pas compris. J’étais sur le point d’être nommé Nonce. Mon nom circulait pour la Nonciature du Koweït, qui devait être séparée de la Nonciature d’Irak après la Guerre du Golfe. Je n’ai pas compris pourquoi, après toutes ces années passées au service diplomatique, on me faisait revenir au service pastoral, mais je me suis dit qu’il fallait accepter de ne pas comprendre, et j’ai dit oui. Plus tard, j’ai compris le dessein du Saint-Siège : pastoral et politique. Pastoral : il y avait un poste vacant à Tunis depuis deux ou trois ans, et un diocèse doit avoir un évêque ; politique, car le Saint-Siège voulait un évêque arabe sur un siège où tant d’évêques français s’étaient succédés [3] . De plus, la Prélature de Tunisie faisait toujours partie de l’Église française d’outre mer, alors que le pays était devenu indépendant en 1956. Le Saint-Siège voulait donc y installer un évêque arabe, parlant la même langue et ayant la même tradition culturelle. On m’avait parlé d’une mission de trois, quatre ans. Et j’y suis resté treize ans. J’ai fait venir huit communautés religieuses, apportant du sang neuf. Nous avons beaucoup travaillé, restaurant la cathédrale, toutes les églises, couvents et maisons. Avant mon départ, le gouvernement a restitué l’église de Djerba, prise durant la guerre d’indépendance, pour le service des fidèles.
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