Archive pour le 15 juin, 2008
saint Abbé Colomban – Pape Benoît, Audience général du mercredi 11 juin
15 juin, 2008du site:
http://www.zenit.org/article-18181?l=french
Audience générale du mercredi 11 juin
Texte intégral
ROME, Mercredi 11 juin 2008 (ZENIT.org
) – Nous publions ci-dessous le texte intégral de la catéchèse que le pape Benoît XVI a donnée au cours de l’audience générale, ce mercredi, place Saint-Pierre.
Chers frères et sœurs,
Aujourd’hui, je voudrais parler du saint Abbé Colomban, l’Irlandais le plus célèbre du bas Moyen-Age : il peut à juste titre être appelé un saint « européen », parce que comme moine, missionnaire et écrivain, il a travaillé dans divers pays de l’Europe occidentale. Avec les Irlandais de son époque, il était conscient de l’unité culturelle de l’Europe. Dans une de ses lettres, écrite vers l’an 600 et adressée au Pape Grégoire le Grand, on trouve pour la première fois l’expression « totius Europae – de toute l’Europe », avec une référence à la présence de l’Eglise sur le continent (cf. Epistula I, 1).Colomban
était né vers 543 dans la province de Leinster, dans le sud-est de l’Irlande. Eduqué chez lui par d’excellents maîtres qui l’orientèrent vers l’étude des arts libéraux, il se laissa ensuite conduire par l’abbé Sinell de la communauté de Cluain-Inis, dans le nord de l’Irlande, où il put approfondir l’étude des Saintes Ecritures. A l’âge de vingt ans environ, il entra dans le monastère de Bangor dans le nord-est de l’île, où se trouvait l’abbé Comgall, un moine très célèbre pour sa vertu et sa rigueur ascétique. En pleine harmonie avec son abbé, Colomban pratiqua avec zèle la discipline sévère du monastère, en menant une vie de prière, d’ascèse et d’études. Il y fut également ordonné prêtre. La vie à Bangor et l’exemple de l’abbé influèrent sur la conception du monachisme que Colomban mûrit avec le temps et répandit ensuite au cours de sa vie.
A l’âge d’environ cinquante ans, suivant l’idéal ascétique typiquement irlandais de la « peregrinatio pro Christo », c’est-à-dire de se faire pèlerin pour le Christ, Colomban quitta l’île pour entreprendre avec douze compagnons une œuvre missionnaire sur le continent européen. En effet, nous devons avoir à l’esprit que la migration de peuples du nord et de l’est avait fait retomber dans le paganisme des régions entières déjà christianisées. Autour de l’an 590, le petit groupe de missionnaires accosta sur la côte bretonne. Accueillis avec bienveillance par le roi des Francs d’Austrasie (la France actuelle), ils demandèrent uniquement une parcelle de terre inculte. Ils obtinrent l’antique forteresse romane d’Annegray, en ruine et abandonnée, désormais recouverte par la forêt. Habitués à une vie de privation extrême, les moines réussirent en quelques mois à construire le premier monastère sur les ruines. Ainsi, leur réévangélisation commença a avoir lieu tout d’abord à travers le témoignage de leur vie. En même temps que la nouvelle culture de la terre, commença également une nouvelle culture des âmes. La renommée de ces religieux étrangers qui, en vivant de prière et dans une grande austérité, construisaient des maisons et défrichaient la terre, se répandit très rapidement en attirant des pèlerins et des pénitents. Beaucoup de jeunes demandaient à être accueillis dans la communauté monastique pour vivre, à leur manière, cette vie exemplaire qui renouvelle la culture de la terre et des âmes. Très vite la fondation d’un second monastère fut nécessaire. Il fut édifié à quelques kilomètres de distance, sur les ruines d’une antique ville thermale, Luxeuil. Le monastère allait ensuite devenir le centre du rayonnement monastique et missionnaire de tradition irlandaise sur le continent européen. Un troisième monastère fut érigé à Fontaine, à une heure de route plus au nord.Colomban v
écut pendant environ vingt ans à Luxeuil. C’est là que le saint écrivit pour ses disciples la Regula monachorum – qui fut pendant un certain temps plus répandue en Europe que celle de saint Benoît – , qui trace l’image idéale du moine. C’est la seule règle monastique irlandaise ancienne aujourd’hui en notre possession. Il la compléta avec la Regula coenobialis, une sorte de code pénal pour les infractions des moines, avec des punitions assez surprenantes pour la sensibilité moderne, et qui ne s’expliquent que par la mentalité de l’époque et du contexte. Avec une autre œuvre célèbre intitulée De poenitentiarum misura taxanda, écrite également à Luxeuil, Colomban introduisit sur le continent la confession et la pénitence privées et répétées ; elle fut appelée la pénitence « tarifée » en raison de la proportion entre la gravité du péché et le type de pénitence imposée par le confesseur. Ces nouveautés éveillèrent le soupçon des évêques de la région, un soupçon qui se transforma en hostilité lorsque Colomban eut le courage de les critiquer ouvertement en raison des mœurs de certains d’entre eux. L’occasion saisie pour manifester ce différend fut la dispute sur la date de Pâques : l’Irlande suivait en effet la tradition orientale en opposition avec la tradition romaine. Le moine irlandais fut convoqué en 603 à Chalon-sur-Saône pour rendre compte devant un synode de ses habitudes relatives à la pénitence et à la Pâque. Au lieu de se présenter au synode, il envoya une lettre dans laquelle il minimisait la question en invitant les Pères synodaux à discuter non seulement du problème de la date de Pâques, un problème mineur selon lui, « mais également de toutes les règles canoniques nécessaires que beaucoup – chose plus grave – ne respectent pas » (cf. Epistula II, 1). Dans le même temps, il écrivit au Pape Boniface IV – comme quelques années plus tôt, il s’était adressé à Grégoire le Grand (cf. Epistula I) – pour défendre la tradition irlandaise (cf. Epistula III).
Intransigeant comme il l’était sur toute question morale, Colomban entra par la suite en conflit avec la maison royale, parce qu’il avait reproché avec dureté au roi Théodoric ses relations adultérines. Il en naquit un réseau d’intrigues et de manœuvres au niveau personnel, religieux et politique qui, en l’an 610, se traduisit par un décret d’expulsion de Luxeuil contre Colomban et tous les moines d’origine irlandaise, qui furent condamnés à un exil définitif. Ils furent escortés jusqu’à la mer et embarqués aux frais de la cour vers l’Irlande. Mais le navire s’échoua non loin de la plage et le capitaine, y voyant un signe du ciel, renonça à l’entreprise et, de peur d’être maudit par Dieu, ramena les moines sur la terre ferme. Ceux-ci au lieu de rentrer à Luxeuil, décidèrent d’entamer une nouvelle œuvre d’évangélisation. Ils s’embarquèrent sur le Rhin et remontèrent le fleuve. Après une première étape à Tuggen près du lac de Zurich, ils se rendirent dans la région de Bregenz près du lac de Constance pour évangéliser les Alamans.Mais peu de temps apr
ès, Colomban, à cause d’événements politiques peu favorables à son œuvre, décida de traverser les Alpes avec la plupart de ses disciples. Seul un moine du nom de Gallus demeura ; à partir de son monastère se développera ensuite la célèbre abbaye de Saint-Gall, en Suisse. Arrivé en Italie, Colomban trouva un accueil bienveillant auprès de la cour royale lombarde, mais il dut immédiatement affronter de grandes difficultés : la vie de l’Eglise était déchirée par l’hérésie arienne qui prévalait encore chez les Lombards et par un schisme qui avait éloigné la majeure partie des Eglises d’Italie du nord de la communion avec l’Evêque de Rome. Colomban prit place avec autorité dans ce contexte, en écrivant un libelle contre l’arianisme et une lettre à Boniface IV pour le convaincre d’accomplir quelques pas décisifs en vue d’un rétablissement de l’unité (cf. Epistula V). Lorsque le roi des Lombards, en 612 ou 613, lui assigna un terrain à Bobbio, dans la vallée de la Trebbia, Colomban fonda un nouveau monastère qui allait par la suite devenir un centre de culture comparable à celui très célèbre de Montecassino. C’est là qu’il finit ses jours : il mourut le 23 novembre 615 et c’est à cette date qu’il est fêté dans le rite romain jusqu’à nos jours.
Le message de saint Colomban se concentre sur un ferme rappel à la conversion et au détachement des biens terrestres en vue de l’héritage éternel. Avec sa vie ascétique et son comportement sans compromis face à la corruption des puissants, il évoque la figure sévère de saint Jean Baptiste. Son austérité, toutefois, n’est jamais une fin en soi, mais ce n’est que le moyen de s’ouvrir librement à l’amour de Dieu et de répondre avec tout son être aux dons reçus de Lui, en reconstruisant ainsi en lui l’image de Dieu, en défrichant dans le même temps la terre et en renouvelant la société humaine. Je cite ses Instructiones : « Si l’homme utilise correctement cette faculté que Dieu a accordée à son âme, alors il sera semblable à Dieu. Rappelons-nous que nous devons lui rendre tous les dons qu’il a déposés en nous lorsque nous étions dans la condition originelle. Il nous a enseigné la manière de le faire avec ses commandements. Le premier d’entre eux est celui d’aimer le Seigneur de tout notre cœur, parce qu’il nous a aimés lui le premier, depuis le commencement des temps, avant même que nous venions à la lumière de ce monde » (cf. Instr. XI). Ces paroles, le saint irlandais les incarna réellement dans sa propre vie. Homme de grande culture – il écrivit également des poésies en latin et un livre de grammaire -, il se révéla riche de dons de grâce. Il fut un inlassable bâtisseur de monastères ainsi qu’un prédicateur pénitentiel intransigeant, en dépensant toute son énergie pour nourrir les racines chrétiennes de l’Europe en train de naître. Avec son énergie spirituelle, avec sa foi, avec son amour pour Dieu et pour le prochain, il devint réellement un des Pères de l’Europe : il nous montre encore aujourd’hui où sont les racines desquelles peut renaître notre Europe.
Puis le pape a proposé une synthèse de sa catéchèse, en français :
Chers Frères et Sœurs,
Saint Colomban, moine irlandais, est un des saints les plus connus du Moyen-Âge, au point d’être appelé un saint «européen». En effet, il a travaillé dans divers pays d’Europe occidentale, conscient de l’unité culturelle de l’Europe. Né aux alentours de 543 en Irlande, il eut les meilleurs maîtres. Vers vingt ans, il entre au monastère de Bangor, où il mène une vie de prière, d’ascèse et d’étude, et où il sera ordonné prêtre. Aux environs de cinquante ans, il quitte son monastère, entreprenant, avec une douzaine de compagnons, une mission sur le continent européen. Vers 590, il fonde successivement trois monastères: Annegray, Luxeuil et Fontaine. La vie du petit groupe attire de nombreux jeunes. C’est à Luxeuil, où il vécut presque vint ans, qu’il écrivit la Règle des moines. Il introduisit la confession privée, avec pénitence «tarifée» donnée par le confesseur. Intransigeant sur les questions morales, il entre en conflit avec le roi Théodoric, et, en 610, il est expulsé de Luxeuil, avec ses moines irlandais; après des difficultés de navigation, ils rejoignirent la région du lac de Constance, évangélisant les Allemands. Puis il parvint en Italie ; il y découvrit une Église divisée par l’arianisme. Il écrivit donc un libelle contre l’arianisme et une lettre au Pape Boniface IV, pour le convaincre de s’engager sur la voie de l’unité. Le message central de saint Colomban est un appel à la conversion.
Je suis heureux de vous saluer, chers pèlerins francophones, notamment vous les jeunes de Noisy-le-Grand et de Bayonne. Avec ma Bénédiction apostolique.
Traduction réalisée par Zenit
Entre le cardinal Jean-Marie Aaron Lustiger et moi, l’histoire d’une amitié judéo-chrétienne
15 juin, 2008du site:
http://www.cardinalrating.com/cardinal_54__article_5977.htm
Entre le cardinal Jean-Marie Aaron Lustiger et moi, l’histoire d’une amitié judéo-chrétienne
Aug 12, 2007
Par Alain Goldmann, Grand rabbin du Consistoire israélite de Paris.
(Le Figaro, 11 août 2007) La disparition, cette semaine, du cardinal Lustiger, archevêque émérite de Paris, m’a soudainement ramené plus de vingt-cinq ans en arrière. En effet, lors de sa nomination au diocèse de Paris en février 1981, le plus important du catholicisme français, alors que je venais à peine de prendre mes fonctions de grand rabbin de Paris, nous nous sommes vus pour la première fois. En effet, dès sa prise de fonctions, nous avons pu nous rencontrer dans les locaux du Consistoire israélite de Paris. Mgr Lustiger venait rendre une visite au nouveau grand rabbin de France, René-Samuel Sirat. Elle faisait suite à celle que le prédécesseur de ce dernier, le grand rabbin Jacob Kaplan, avait effectuée quelques mois auparavant auprès du cardinal Marty, auquel le nouvel archevêque venait de succéder. Le caractère protocolaire de cette rencontre interconfessionnelle fut très courtois. Cependant, une certaine gêne de part et d’autre pouvait être perçue.
Il est vrai que la nomination de Mgr Lustiger à un poste aussi sensible et en vue que le sien pouvait alors soulever bien des questions. Quelles étaient les pensées secrètes du pape Jean-Paul II, en décidant de procéder à une telle nomination ? Un évêque revendiquant une double filiation spirituelle, désigné pour exercer son ministère près de la communauté juive la plus importante et la plus organisée du continent européen, la seconde après les juifs russes encore sous le joug du communisme : cela pouvait paraître surprenant, voire provocateur. Devrais-je rappeler ici le gros titre d’un journal du soir, commentant cette nomination, se référant à la prise de position sans équivoque du grand rabbin Kaplan, peu suspect de mauvaises intentions envers le monde chrétien ? L’article en question portait le titre suivant : « On ne peut être juif et chrétien à la fois. » C’était évidemment une réponse à la position personnelle clairement annoncée du nouvel archevêque. Bien entendu, au fil des ans, les relations personnelles de toutes les parties concernées ont beaucoup évolué pour une meilleure compréhension entre les autorités juives et chrétiennes. À différentes reprises, des communiqués communs ont pu être élaborés pour répondre à tel ou tel fait de société.
À la sortie de la rencontre que je viens de mentionner, j’ai pu, en raccompagnant l’éminent visiteur, lui faire part de mes sentiments personnels. Nous avions effectivement quelques points communs. Ses parents juifs, venus de Pologne, s’étaient installés à Paris où devait naître leur fils. Les miens, également originaires de cette région, s’étaient, presque à la même époque, installés à Strasbourg où je suis né. Cela dit, étant donné que tous deux nous avions connu les années noires de l’occupation allemande en France, lui, avec la déportation de sa mère, moi-même avec celle d’un grand nombre de personnes proches de ma famille, nous avons pu échanger quelques propos sur nos souffrances respectives. Cela a sans doute contribué à notre rapprochement personnel.
Depuis cette première rencontre et durant le quart de siècle où il resta en charge du diocèse de Paris, avec toutes les obligations qui furent les siennes, les activités multiples et harassantes qu’il sut mener, nous avons tout de même eu bien des occasions de nous revoir, et d’avoir des échanges toujours aussi riches. Nos regards presque de connivence en disaient long sur la qualité profonde et respectueuse de nos relations personnelles.
De façon unanime, il a été fait mention ces derniers jours de la part prépondérante prise par le cardinal pour renforcer les liens entre les représentants de nos deux croyances. Sans doute, les relations exceptionnelles qu’il entretenait avec le pape Jean-Paul II y ont contribué pour une large part. J’ai pu à différentes reprises en mesurer l’efficacité. En premier lieu, lorsque le monde juif, surpris et choqué, avait appris l’existence du carmel d’Auschwitz. Je suis alors intervenu comme d’autres responsables juifs, pour que les carmélites soient déplacées vers un autre lieu, moins symbolique de la souffrance indicible du peuple juif. Le cardinal m’a d’abord écrit pour m’assurer qu’il entreprendrait avec d’autres de ses collègues toutes les démarches possibles afin que nos craintes soient dissipées. Quelques mois plus tard, le transfert de ce carmel eut lieu, montrant bien combien le monde chrétien avait compris nos inquiétudes. En d’autres occasions encore, nous échangions des courriers pour nous entretenir de questions susceptibles de nous rapprocher davantage encore. Le thème général tournait toujours autour de la notion de paix.
Telles sont les impressions que je garde de toutes ces années où nous avons pu nous rencontrer et nous apprécier. Je rappellerai ici ce qu’il écrivait dans une interview parue dans Tribune juive du 4 septembre 1981. Parlant de nos deux religions, il disait : « Dans le monde d’aujourd’hui, nous nous retrouvons partenaires dans un témoignage commun. » Depuis, il n’a jamais varié. Sur ce plan, nos deux chemins se sont souvent rencontrés. J’en garde un souvenir ému, regrettant seulement de n’avoir pu le revoir une dernière fois avant son départ vers l’au-delà
« Attendre ensemble », histoire d’une amitié entre un catholique et un juif
15 juin, 2008du site:
http://www.zenit.org/article-18200?l=french
« Attendre ensemble », histoire d’une amitié entre un catholique et un juif
Un livre sur comment l’amitié peut vaincre la mort et réaliser la paix
ROME, Vendredi 13 juin 2008 (ZENIT.org) – Plus l’amitié entre les hommes sera le reflet de l’amour de Dieu, plus elle sera capable de vaincre la mort et de consolider la paix.
C’est le message qui ressort clairement du livre « Aspettare insieme », (« Attendre ensemble ») (publié en italien aux Editions Marietti), qui raconte le parcours de deux jeunes amis sur le chemin de la connaissance de Dieu. L’un est Américain d’origine irlandaise, Jonah Lynch, e l’autre Français avec des racines juives, David Gritz.Les deux gar
çons se rencontrent à la McGill université de Montréal, l’un joue de la guitare, l’autre du violon. Recherchant tous deux la vérité, ils discutent de tout : amour, femmes, littérature, vie, justice, beauté.
Dans une lettre qu’il lui envoie de Paris au printemps 98, David demande à Jonah « Mais peut-on atteindre les étoiles ? ».D’un point de vue religieux, Jonah a perdu la foi que ses parents lui ont transmise, alors que David, de p
ère juif et de mère catholique non pratiquants, est agnostique. Mais plus ils deviennent amis et plus ils se rapprochent du Seigneur.
Grâce à la communauté Communion et Libération Jonah entre au séminaire et David trouve dans l’éthique de la Torah, lue avec les yeux de Levinas, une pensée universelle.Ainsi David, ayant achev
é ses études en sciences politiques, choisit d’aller à Jérusalem pour écrire un mémoire sur la Tour de Babel et le pluralisme politique.
Cet été-là Jonah est aux Etats-Unis et travaille avec des prêtres missionnaires de la Fraternité Saint-Charles-Borromée. En repassant à Montréal, il reçoit un coup de téléphone des parents de David : David a été tué, déchiqueté par une bombe terroriste dans la cafétéria de l’université à Jérusalem. Jonah
écrit dans l’introduction de son livre « ma toute première pensée, irréfléchie, a été : maintenant il voit. Maintenant il voit la vérité. Puis les larmes m’ont inondé, six années d’amitié défilant dans mon esprit ».
C’est pour donner un sens à sa peine, inconsolable, due à la perte d’un ami cher, et pour trouver l’espérance dans la conscience dictée par la foi, que Jonah Lynch a choisi de publier ce livre. Selon Jonah Lynch, qui s’est entre temps dipl
ômé en astrophysique avant de devenir prêtre en 2006 et aujourd’hui occuper le poste de sous-directeur au séminaire de la fraternité sacerdotale des missionnaires de Saint Charles Borromée, « cette amitié, jamais interrompue, peut devenir un motif d’espérance pour tout un peuple ».
Dans la postface du livre, le P. Massimo Camisasca, supérieur général de la Fraternité, ajoute : « la mort de David ne peut laisser indifférent ».
« La division qui est née autour de Jérusalem est comme une épée plantée dans notre âme et devient une supplication pour que tous les yeux s’ouvrent ».
Avec cet ouvrage, Jonah entend donner raison à l’espérance, car « dans une terre convoitée et déchiquetée par les divisions, l’amitié entre un catholique et un juif, est le simple témoignage qu’il existe bien un voie qui porte à la paix ».
A ce propos le père américain écrit dans sa préface « Je veux décrire une amitié » pour donner un peu de raison à ma grande espérance ».
« On a beau avoir des frères, et de beaucoup les aimer, cela n’élimine pas la nécessité d’avoir un ami. Pour vivre entre frères, il faut avoir un ami, même si celui-ci est loin », écrit le théologien russe Pavel Florenskij, mort en martyr dans le camp de concentration soviétique des îles Solovki.
« Avoir un ami permet de vivre le drame de cette vie sans réductions ou fuites » conclut Jonah. « C’est un compagnon de route, même quand il n’est pas physiquement présent. C’est une présence qui vainc toutes les distances ».
Antonio Gaspari
Traduit de l’italien par Isabelle Cousturié
bonne nuit
15 juin, 2008« Proclamez que le Royaume des cieux est tout proche »
15 juin, 2008du site:
http://www.levangileauquotidien.org/www/main.php?language=FR&localTime=06/15/2008#
Concile Vatican II
Constitution dogmatique sur l’Eglise, « Lumen Gentium », 3-5
« Proclamez que le Royaume des cieux est tout proche »
Le Christ, afin d’accomplir la volonté du Père, a inauguré ici-bas le Royaume des cieux ; il nous a révélé le mystère du Père et, par son obéissance, a opéré la rédemption. L’Eglise, qui est le Royaume du Christ déjà présent sous une forme mystérieuse, croît visiblement dans le monde grâce à la puissance de Dieu. Ce commencement et cette croissance sont signifiés par le sang et l’eau qui sortent du côté de Jésus crucifié et annoncés par les paroles du Seigneur concernant sa mort en croix : « Quand je serai élevé de terre, j’attirerai tout à moi »…
Le mystère de la sainte Eglise se manifeste dans sa fondation. Le Seigneur Jésus, en effet, a inauguré son Eglise en prêchant la Bonne Nouvelle, c’est-à-dire la venue du Royaume de Dieu promis depuis des siècles dans les Ecritures : « Les temps sont accomplis, le Royaume de Dieu est proche ». Ce Royaume de Dieu apparaît aux hommes dans la parole, les oeuvres et la présence du Christ. La parole du Seigneur est comparée au grain semé dans un champ : ceux qui l’écoutent avec foi et s’agrègent au petit troupeau du Christ ont accueilli le Royaume lui-même. Puis la semence, par sa propre force, germe et se développe jusqu’au temps de la moisson. De même les miracles de Jésus sont une preuve que le Royaume est véritablement venu sur terre : « Si c’est par le doigt de Dieu que je chasse les démons, c’est donc que le Royaume de Dieu est déjà survenu pour vous ». Mais, avant tout, le Royaume se manifeste dans la personne même du Christ, Fils de Dieu et Fils de l’homme, qui est venu « pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude ».
Et quand Jésus, après avoir souffert la mort en croix pour les hommes, a été ressuscité, il est apparu établi comme Seigneur et Christ, comme Prêtre éternel, et il a répandu en ses disciples l’Esprit promis par le Père. Dès lors, l’Eglise pourvue des dons de son Fondateur et attachée à ses préceptes de charité, d’humilité et d’abnégation, reçoit la mission d’annoncer et d’instaurer en toutes les nations le Royaume du Christ et de Dieu dont, sur terre, elle constitue le germe et le commencement. Dans l’intervalle, à mesure qu’elle grandit, elle aspire à l’accomplissement du Royaume, elle espère et souhaite de toutes ses forces être unie à son Roi dans la gloire.
(Références bibliques: Jn 19,34 ; Jn 12,32 ; Mc 1,15 ; Mt 4,17 ; Mc 4,14 ; Lc 12,32 ; Mc 4,26-29 ; Lc 11,20 ; Mc 10,45 ; Ac 2,36 ; Hé 5,6 ; Ac 2,33)