Archive pour mai, 2008

Le Corps et le Sang du Christ année A – Jean 6, 51-58

25 mai, 2008

du site:

http://www.stignace.net/homelies/stsacrementA.htm 

Le Corps et le Sang du Christ année A

St Sacrement A

Jean 6, 51-58

Père Philippe Lécrivain, jésuite. Professeur au Centre Sèvres

En ce dimanche où nous sommes invités à accomplir une démarche responsable, les textes de la liturgie de ce jour, nous invitent à un autre discernement. Les questions qu’ils nous posent sont simples : Qu’est-ce qui nourrit nos vies ? De quoi avons-nous besoin pour grandir ? Quelle est la nourriture indispensable pour qu’une personne ou une société poursuive sa route en bonne santé ?

Les droits fondamentaux parlent de nourriture et d’eau propre, de soins et d’éducation, de respect et de sécurité. Mais nombreux sont les hommes, les femmes et les enfants qui n’ont pas accès à ce minimum. En France même, le nombre de ceux qui ne mangent pas à leur faim, qui se trouvent entassés dans des hôtels insalubres ou qui ne trouvent pas la sécurité, ce nombre, loin de diminuer, augmente.
En réalité, il semblerait que nous sommes devenus incapables de donner une consistance réelle à nos paroles et à nos convictions. Ces paroles et ces convictions ne nourrissent plus ou, du moins, ne nourrissent pas assez. Si bien que ce que nous déclarons nécessaire à la vie ressemble davantage à de la paille que le vent emporte.

Donner sa vie, ses forces, son intelligence, pour permettre au monde de grandir, de se fortifier, de se construire. Donner sa vie, comme on donne du pain à un enfant, à un travailleur fatigué ou un voyageur égaré. Donner sa vie pour le monde. Tout le monde. La parole du Christ n’est pas un propos creux.
Quand Jésus demande à ses auditeurs de comprendre qui il est et ce qu’il fait, il leur a déjà donné de cette nourriture qui leur manquait tant : l’assurance d’être aimé de Dieu et la guérison de leurs paralysies intérieures. Sa présence au milieu d’eux est comparable à une eau qui n’épuise jamais les ressources de la confiance.

Ceux qui écoutent le Seigneur ont fait cette expérience fondatrice. Ils savent que ce que le Christ leur offre, c’est bien plus que la manne au désert. Car lui-même est don en vue de la vie éternelle, la vie avec le Père. En lui se manifeste la générosité du premier commencement : la gratuité de la vie pour une plénitude de communion.
« Comment cet homme-là peut-il nous donner sa chair à manger ? » En mettant cette question, sur les lèvres de ceux qui écoutent Jésus mais se heurtent à un langage dont ils ne perçoivent guère le double sens, l’évangéliste Jean nous invite à progresser.

Aujourd’hui, grâce aux exégètes, nous le savons mieux : la « chair » n’est pas l’aspect matériel de la vie humaine opposé à un principe spirituel. Au contraire, cette notion évoque la totalité de la réalité de l’homme et son insertion dans la création.
Le pain que Jésus nous donne, c’est son humanité, avec ses possibilités et ses limites. Ce qui veut dire que la foi seule perçoit la présence divine là où les yeux de la chair voient le scandale de l’ordinaire.

Le Christ nous demande de le recevoir comme un don du ciel afin qu’à notre tour, nous puissions accomplir la vocation qui nous est adressée. Ce qu’il nous donne est vraiment nourriture, c’est-à-dire une réalité que nous pouvons intégrer pleinement dans nos existences qui, à travers cette assimilation, s’en trouvent fortifiées.
Transformés, relevés de la fatigue des travaux et des jours, soulagés du poids du péché, nous devenons les témoins d’une autre Alliance. Témoins et partenaires. Car la vie donnée jusqu’à la croix et reprise dans la force de l’Esprit ouvre à jamais une brèche dans les impasses de nos infidélités. Nous en sommes sauvés. Et nous sommes envoyés avec le Christ.
Chaque eucharistie nous le rappelle… Il est vraiment très grand, ce mystère de foi, ce mystère d’amour !

Saint Simeon Stylite

24 mai, 2008

Saint Simeon Stylite dans images sacrée

http://santiebeati.it/

aujourd’hui (aussi) : Saint Simeon Stylite

24 mai, 2008

du site:

http://www.encyclopedie-universelle.com/saint-simeon-stylite.html

SAINT SIMEON STYLITE

390-459

Eléments de biographie

L’article ci-dessous est extrait (et traduit) de la page web suivante :

http://www.saintbarbara.org/about/icons/symeon.html 

Saint Simeon est né vers 390 (fêté le 5 janvier), dans un village de Sissa (Sis, Sisan) aux frontières de la Syrie et de la Cilicie Quand il fut un jeune garçon, ses parents, très dévots, l’envoyèrent dans le désert pour trouver des pâturages pour leurs moutons. Un jour, alors que la neige tombait si drue qu’on ne voyait rien, le jeune garçon est entré dans une église et entendit ces mots : Bénis sont ceux qui pleurent, bénis sont les doux, bénis ceux qui ont le coeur pur… ainsi que le reste des Béatitudes (Matthieu 5). Ayant découvert ce qu’il devait faire pour accomplir les commandements du Christ, Simeon abandonna sa famille et ses attaches temporelles et entra dans un monastère voisin où il resta pendant deux ans. Alors, comme il voulut mener une vie plus ascétique, il entra au Monastère de Teledea près d’Antioche, où le moine Heliodore (Heliodorus) dirigeait plus de quatre-vingts frères, dans une grande sagesse et une stricte observance à la fois. Siméon passa dix ans de sa vie en ce couvent, atteignant dès les premiers temps de son séjour un degré d’ascétisme des plus élevés. Tandis que les autres moines mangeait un jour sur deux, Simeon prenait un repas maigre…une fois par semaine. Si grand était son désir de souffrir pour Jésus Christ qu’il portait une ceinture de feuilles de palmier sous ses vêtements, si fermement attaché qu’elle lui pénétrait la chair. Observant que ses forces étaient peu communément supérieures à celui des hommes, les moines le prenaient pour modèle, sans avoir la capacité de s’en approcher. Les anciens du Monastère lui demandèrent alors un jour d’avoir la bonté de les quitter. Siméon s’installa alors dans la partie la plus sauvage de la montagne voisine et, trouvant un endroit bien sec, y descendit y demeurant en chantant les éloges de Dieu, nuit et jour. Après cinq jours, les moines de Teleda s’affligèrent de l’avoir conduit au loin et ont voulu le rappeler à eux, ce qui leur coûta une longue recherche.

Simeon s’en revint au au monastère, mais guère longtemps, cherchant quelque chose au-delà de la mesure ordinaire. Il s’en fut à un village appelé Telanissos, où il trouva une petite maison isolée. Là il resta dans une complète solitude pendant trois ans, travaillant constamment pour acquérir de célestes vertus. Comme Moïse, Elie et Jésus, il a voulu passer quarante jours de jeûne parfait donc il a demandé à son ami Blassus de murer l’entrée de sa cellule.Ce dernier accepta la requête de l’athlète de Christ à la seule condition qu’il prenne avec lui un morceau de pain et de l’eau, quand il serait réduit à cette dernière extrémité. À la fin des quarante jours, Blassus est entré à la cellule pleine d’inquiétude. Il a trouvé le pain et l’eau là où il les avait laissés, le saint étant couché immobile par terre, trop faible pour prononcer un seul mot. Il regagna cependant miraculeusement quelques forces et, se fortifiant par l’expérience, Siméon passa ensuite chaque moment de jeûne sans manger, debout la plupart du temps et avec une vivacité incomparable d’esprit.

Après avoir passé trois ans dans sa cellule, Siméon s’en était allé au sommet d’une montagne et s’était lui-même lié à une lourde chaîne jusqu’à ce que Meletius, un évêque de pays de l’Église d’Antioche, qui lui avait dit que la volonté d’un homme éclairé par la raison doit se montrer plus fort que n’importe quelle chaîne. Cet argument convainquit Siméon, qui savait que la lutte ascétique était digne de respect seulement si l’image de Dieu est retrouvée de cette manière en nous, de façon originale. Il obéit à l’Évêque et brisa alors ses chaînes. De grands vers étaient apparus des blessures faites par la chaîne, montrant clairement que la patience du saint avait été égale à celle des martyrs, et si possible, plus grande encore, car il s’était soumis à ces tourments de son propre chef, par amour pour le Christ.

par Sandro Magister : Les Jeux Olympiques de la foi. La Chine disqualifie la Vierge de Sheshan

24 mai, 2008

du site:

http://chiesa.espresso.repubblica.it/articolo/202641?fr=y

Les Jeux Olympiques de la foi. La Chine disqualifie la Vierge de Sheshan

Les pèlerinages vers le plus important sanctuaire marial de Chine seront interdits. Le jour même de la prière fixée par le pape. Un livre du sinologue Bernardo Cervellera met à nu les contradictions du régime, à la veille des Jeux Olympiques de Pékin

par Sandro Magister


ROMA, le 22 mai 2008 Cest en mai, dans deux jours, quaura lieu la première des journées annuelles de prière pour lEglise de Chine que Benoît XVI a instituées il y a un an, dans une lettre aux catholiques chinois.

Traditionnellement, tous les 24 mai, des milliers de catholiques de la Chine toute entière se rendent en pèlerinage au sanctuaire de Sheshan, consacré à Marie aide des chrétiens et situé sur une colline verdoyante à 50 km au sud de Shanghai (photo).

Au moins 200 000 fidèles étaient prévus pour les festivités de cette année, plus qu’à laccoutumée. Mais il nen sera pas ainsi. Et pas seulement à cause du terrible séisme qui a fait récemment dinnombrables victimes dans le Sichuan et provoqué des difficultés dans tout le pays.

Les principaux obstacles au pèlerinage ont été dressés délibérément par les autorités chinoises et en particulier par lAssociation patriotique qui contrôle la vie religieuse.

Il a été interdit aux diocèses les plus proches du sanctuaire ceux de Shanghai, Wenzhou et Ningbo dorganiser des visites collectives de fidèles. Pendant tout le mois de mai, les hôtels et les auberges de jeunesse des environs du sanctuaire nont pas le droit daccueillir des pèlerins catholiques. Les visites individuelles ne sont permises qu’à ceux qui à leurs risques et périls se font enregistrer auprès du diocèse de Shanghai et demandent lautorisation.

Dans une directive en cinq points, lAssociation patriotique a ordonné à tous les diocèses de norganiser des dévotions mariales que dans leur territoire respectif, sans venir à Sheshan. Cette directive a été cosignée par le Conseil des évêques chinois, un organisme fantoche non reconnu par le Saint-Siège. Un des points contient les intentions de prière: pour la paix, pour le pape, pour la réussite des Jeux Olympiques et pour un bon résultat des athlètes chinois.

Ces dernières intentions relèvent de la farce. Il savère en effet que les Jeux à venir ne signifient pas pour la Chine plus despace pour la liberté religieuse mais plutôt un durcissement des contrôles, pour des raisons de sécurité“.

Depuis les révoltes tibétaines, en particulier, tout regroupement de personnes même autour dun sanctuaire marial est considéré par les autorités chinoises comme un danger potentiel. Il est découragé ou empêché.

En outre, certains dirigeants chinois veulent faire obstacle à la journée de prière voulue par le pape précisément parce quelle renforcerait lunité au sein de lEglise chinoise, entre catholiques reconnus officiellement et catholiques clandestins et entre tous ceux-là et lEglise de Rome.

La situation générale de la Chine à la veille des JO a fait lobjet dun livre à paraître dans quelques jours en Italie, écrit par le père Bernardo Cervellera, de lInstitut pontifical des missions étrangères, grand expert en la matière. Intitulé Il rovescio delle medaglie, il est édité chez Ancora.

Le père Cervellera est aussi le directeur-fondateur de lagence de presse en ligne Asia News, très bien informée sur la Chine.

Voici un extrait du chapitre 7 de son livre, consacré aux religions:

« Une grande soif de Dieu »

par Bernardo Cervellera

Les Jeux de Pékin 2008 se dérouleront sous le signe de lharmonie et de la liberté pour toutes les religions: cest ce quassure Ye Xiaowen, directeur de ladministration d’état pour les affaires religieuses, le ministère chargé de mettre en œuvre la politique religieuse de la Chine. []

Au village olympique, en effet, un centre destiné aux offices religieux est en construction, au milieu des stades et des résidences. Il répondra aux besoins des athlètes, en fonction des convictions religieuses de chacun. Des lieux de prière seront affectés aux bouddhistes, aux hindouistes, aux chrétiens, aux juifs et aux musulmans. []

On a pourtant limpression que cette grande ouverture aux croyances religieuses des invités olympiques nest quune belle façade, une vaste campagne dimage visant à montrer que la Chine du XXIe siècle ne viole pas les droits de lhomme et les droits religieux. Tout du moins dans le village olympique.

Car les règles ne sont pas les mêmes à lintérieur de lenceinte olympique et dans le reste du pays. Au village olympique, toutes les religions sont autorisées, mais, en Chine, il ny en a que cinq qui soient reconnues officiellement: bouddhisme, taoïsme, islam, christianisme protestant, catholicisme.

Dautres communautés religieuses présentes sur le territoire chinois comme les chrétiens orthodoxes, les juifs, les hindouistes, les bahaïs nont pas de lieu de culte et ne peuvent pas en avoir car le gouvernement ne les reconnaît pas.

En 2007, à plusieurs reprises, le patriarche de Moscou a reproché au gouvernement de Pékin de ne pas accorder la liberté totale à lEglise orthodoxe chinoise et de ne pas la reconnaître, alors quelle est présente dans le pays depuis 300 ans. Pour les grandes occasions, comme Noël ou Pâques, les fidèles qui sont environ 13 000 doivent utiliser les locaux de lambassade russe à Pékin. Le métropolite gréco-orthodoxe de Hong Kong, Nikitas Lulias, a critiqué les autorités chinoises pour les mêmes raisons.

De même pour les juifs. Présents depuis des siècles, ils ont été expulsés par le maoïsme qui a confisqué leurs biens et plusieurs synagogues.

Depuis longtemps, le grand rabbin dIsraël a demandé au gouvernement chinois la réouverture au culte de la synagogue de Shanghai, la Ohel Rachel. Sans réponse.

A lheure actuelle, les juifs de Chine quelques milliers sont tolérés pourvu quils pratiquent leur religion avec discrétion et sans impliquer de Chinois. []

Ceux qui pensaient que les Jeux Olympiques seraient loccasion pour la Chine de goûter à la liberté religieuse telle quelle est pratiquée dans presque toute la communauté internationale doivent se faire une raison: ce sera au reste du monde dexpérimenter le contrôle religieux made in China.

En Chine, la liberté religieuse (ou mieux, de culte) nest accordée aux communautés religieuses reconnues que si elles pratiquent leur foi au sein de structures autorisées par le gouvernement, avec du personnel et des activités sous contrôle et en acceptant d’être supervisées par les Associations Patriotiques (AP). Conséquence ridicule de cette immixtion entre lEtat et lEglise: ce sont des membres du Parti la majorité des secrétaires des Associations patriotiques sont athées qui gèrent la vie spirituelle des fidèles en leur indiquant comment doivent se dérouler les rites, quels livres éditer, qui a droit à la vocation sacerdotale, qui peut devenir prêtre ou leader dune communauté, quelles jeunes femmes peuvent entrer au couvent. Ce contrôle nest pas neutre. Il vise à étouffer peu à peu les religions. []

Conséquence plus dramatique: quiconque ne se soumet pas au contrôle des AP se voit interdire toute activité religieuse. S’il sobstine, il est envoyé en prison pour action illégale et traité comme un délinquant ordinaire. []

A lapproche des Jeux, alors que le gouvernement affirme tant et plus quils se tiendront dans le respect total de la liberté religieuse, la police de plusieurs régions a procédé à des rafles qui ont fait disparaître différents leaders de communautés clandestines.

Chez les catholiques [] le fait le plus grave est la mort de Mgr Jean Han Dingxian, l’évêque clandestin de Yongnian. Soumis à un régime disolement par la police depuis deux ans, le prélat, qui a passé au moins 35 ans en prison, est mort à lhôpital le 9 septembre 2007. Sa famille a été contactée peu avant quil ne meure. Quelques heures à peine après son décès, qui a eu lieu à 11 heures du soir, sa dépouille a été immédiatement incinérée et ensevelie dans un cimetière public, sans que sa famille, des fidèles et des prêtres aient pu le voir, lui dire adieu ou le bénir. Selon certains catholiques du diocèse, la police voulait dissimuler des preuves, peut-être de tortures.

La communauté internationale a souvent condamné la Chine en raison de lusage de la torture par la police. Manfred Nowak, rapporteur spécial de lOnu sur la torture, a confirmé dans son rapport de 2006 le recours fréquent à la torture dans toute la Chine, demandant la libération immédiate des personnes emprisonnées pour avoir exercé leur droit à la liberté religieuse ou à la parole. []

Le régime sacharne surtout sur les protestants. Le gouvernement central craint en effet que, pendant les Jeux Olympiques de Pékin, des affrontements ou des manifestations religieuses, spécialement de la part de chrétiens protestants, n’échappent au contrôle de la police. Pour deux raisons.

Tout dabord parce que, depuis deux ans déjà, des milliers de protestants de différents pays se préparent à évangéliser la Chine à grande échelle en profitant du grand nombre de visas distribués à loccasion des Jeux.

Terrifiée par cette idée, la Chine a déjà expulsé en 2007 plus de cent personnalités protestantes étrangères, venant des Etats-Unis, de Corée du Sud, de Singapour, du Canada, dAustralie et dIsraël. Nom de code de lopération policière: Typhon n° 5. Objectif: prévenir les activités missionnaires de chrétiens étrangers avant les Jeux Olympiques de Pékin en août 2008. []

Autre raison de cet acharnement: parmi les chrétiens, les protestants constituent le groupe le plus nombreux et le moins contrôlable. Selon les statistiques officielles, il y a 16 millions de protestants chinois. Toutes les dénominations sont regroupées dans le Mouvement des trois autonomies (MTA) qui à linstar de lAssociation patriotique des catholiques contrôle leur obéissance au parti. Mais, grâce à une large évangélisation financée par des groupes, résolus et puissants, basés aux Etats-Unis, en Corée et en Australie, la population protestante dépasse les 50 millions (certaines estimations parlent de 80 millions). Face à ce déséquilibre entre chrétiens reconnus et non reconnus (clandestins), contrôlés ou non-contrôlés, le gouvernement réagit durement et exige désormais que les communautés souterraines soient intégrées au sein du MTA, ou que la communauté elle-même disparaisse. []

Il y a plusieurs raisons à lacharnement du Parti contre les religions, en particulier les catholiques et les protestants.

Elles sont bien sûr dordre idéologique état athée, religions opium du peuple, etc. mais également alimentées par la peur de voir grandir linfluence des religions dans les événements mondiaux. Exemple: en août et septembre 2007, les moines bouddhistes birmans ont été à lorigine des manifestations contre la vie chère, pour la démocratie, contre la junte au pouvoir. Puis il y a eu les Philippines, où lEglise catholique exige que le gouvernement respecte la vie, lenvironnement, les droits des travailleurs. Quelques années auparavant, les pressions exercées par les catholiques polonais et le pape Jean-Paul II avaient mis le communisme soviétique en difficulté et contribué à la chute du mur de Berlin.

Pékin redoute quune alliance ne se crée entre les forces religieuses et les déçus de la société chinoise, formant ainsi une masse innombrable et incontrôlable.

En outre, la crédibilité du Parti na jamais été aussi faible, alors que les religions gagnent toujours plus de terrain.

Une étude menée par deux professeurs de lUniversité normale de Shanghai, Tong Shijun et Liu Zhongyu, montre quil y a en Chine au moins 300 millions de croyants, trois fois plus que ce questimait le gouvernement il y a quelques années. Le rapport souligne que cest le christianisme qui a le plus progressé: 12% des croyants, cest-à-dire 40 millions de personnes, se déclarent disciples du Christ. En 2005, Pékin estimait le nombre de chrétiens à 16 millions, alors quils étaient toujours selon le gouvernement un peu plus de 10 millions à la fin des années 90. []

Ces données confirment les nombreux témoignages d’évêques chrétiens qui parlent dune grande soif de Dieu dans le peuple chinois, après des décennies de matérialisme marxiste et des siècles de matérialisme confucéen.

Ce qui est stupéfiant, cest que cette nouvelle recherche religieuse secoue aussi le Parti. Selon des données publiées par Epoch Times (12 novembre 2005), au moins 20 des 60 millions de cadres du Parti croient en une religion. Parce quils sont fatigués du matérialisme qui ne donne pas de joie ou dégoûtés par la corruption et limmoralité de nombreux cadres qui affament la population pour profiter de leurs privilèges.

Selon des statistiques secrètes de la Commission disciplinaire du Parti parvenues en Occident, 12 millions de cadres participent à des activités religieuses en ville. De manière régulière pour cinq millions dentre eux. En milieu rural, quatre millions de membres du Parti participent régulièrement à des activités religieuses. []

Pour faire face à cette vague religieuse qui déferle dans ses rangs, le Parti communiste chinois a lancé il y a plus de quatre ans une campagne pour diffuser lathéisme en utilisant la radio, la télévision, Internet, des séminaires universitaires. En 2006, le Parti a débloqué 30 millions de dollars pour financer une campagne de remise à lhonneur du marxisme.

Ces dernières années, pour enrayer la croissance des protestants et des catholiques, le gouvernement a aussi lancé une campagne en faveur des religions non-occidentales: bouddhisme, taoïsme et confucianisme (ce dernier étant plutôt une philosophie morale quune religion).

A la mi-avril 2007, le gouvernement a versé un million de dollars pour financer dans deux villes, Xian et Hong Kong, un congrès destiné à promouvoir l’étude du Daodejing, le livre fondamental du taoïsme. Ont participé Liu Yandong, du Comité central du Parti, Xu Jialu, vice-président de lAssemblée nationale du peuple et Ye Xiaowen, directeur de ladministration d’état pour les affaires religieuses.

Le gouvernement a également sponsorisé le congrès du World Buddhist Forum, qui a eu lieu du 13 au 16 avril 2006. Interrogé à propos de cet événement par lagence officielle Xinhua, Ye Xiaowen a déclaré: le bouddhisme peut apporter une contribution particulière à la société harmonieuse car sa conception de lharmonie est plus proche de la vision chinoise En tant que pays responsable, la Chine a sa vision et une politique précise de promotion de lharmonie mondiale. Le pouvoir religieux est lune des forces sociales dont la Chine peut recevoir lappui.

Enfin, depuis 2002 le gouvernement a engagé 10 milliards de dollars pour remettre à lhonneur les enseignements de Confucius, en Chine et dans le monde, à travers les « Instituts Confucius ». Lobjectif est de montrer à la culture mondiale un visage connu, en réponse à la crise que traversent en Chine la moralité et les valeurs spirituelles.

Autre intérêt de lopération: la philosophie de Confucius si méprisé par Mao Zedong prône surtout la piété filiale, lobéissance aux autorités, le sacrifice en faveur du clan: des valeurs importantes dans la Chine individualiste daujourdhui, qui tente d’échapper à la massification mais aussi à l’étreinte du contrôle par le Parti, perçu comme un « padre-padrone ».

De même le généreux soutien apporté au bouddhisme et au taoïsme chinois sexplique par le fait que ces deux religions diffusent un credo qui a comme idéal le détachement de la société, la non-action, sans jamais remettre le pouvoir en question.

En tout cas, une partie des membres du Parti reste convaincue que les religions, toutes les religions, peuvent contribuer à lharmonie sociale, à la stabilité et au développement. Cest pourquoi il convient de ne pas freiner leur développement et de permettre même aux membres du Parti de participer aux activités religieuses. [...]

Puisquil y a en Chine une recherche religieuse si forte et une persécution aussi systématique, on comprend que beaucoup de groupes religieux dans le monde veuillent profiter des Jeux Olympiques pour forcer la Chine à adoucir son contrôle sur les religions et utiliser aussi cette période pour lancer de nouvelles opérations d’évangélisation. [...]

Ce qui est sûr, cest que toutes ces activités vont mettre à dure épreuve le système chinois de sécurité et sa tentative disoler les Jeux, oasis de liberté, du reste de la vie de la Chine, immense prison à ciel ouvert.

Voilà pourquoi le geste le plus significatif que pourrait faire Pékin pour annoncer à la communauté internationale que la Chine est parvenue à maturité serait de libérer tous ceux qui sont emprisonnés pour des raisons de conscience ou des motifs religieux.

LE MANTEAU DE L’APÔTRE PAUL

24 mai, 2008

extrait du site:

http://www.bibliquest.org/

LE MANTEAU DE L’APÔTRE PAUL

2 Timothée 4:13

1 Le verset et le contexte

«Quand tu viendras, apporte le manteau que jai laissé en Troade, chez Carpus, et les livres, spécialement les parchemins» (2 Tim. 4:13). Telle était la dernière recommandation du grand apôtre Paul, prisonnier, à son enfant Timothée, au sujet de ses circonstances personnelles. Ce ne sont que quelques mots, qui semblent navoir aucune importance, mais, certainement, ne nest pas sans motif quils nous ont été conservés, bien que la théologie moderne déclare quil est impossible de considérer de telles paroles comme inspirées et comme données de Dieu. Pour le simple croyant, il vaut la peine, même avec de telles expressions, qui semblent navoir eu de valeur que pour le moment dalors, de sarrêter, et den rechercher la signification et le but pour lui-même et pour son temps. Elles acquièrent souvent alors une portée tout à fait inattendue, une profondeur et une plénitude qui montrent leur valeur pour tous les temps.

Il semble à l’écrivain de ces lignes quil en est de même du passage cité plus haut ; oui, il pense que le manteau et les livres de lapôtre Paul peuvent nous donner mainte instruction utile pour le jour actuel.Jetons d

abord un coup doeil sur les circonstances où se trouvait ce fidèle serviteur de Dieu, ainsi que sur tout l’état de loeuvre du Seigneur en ces jours-là. Le chemin et le service du «vase d’élection», que le Seigneur avait appelé dune manière si remarquable «pour porter son nom devant les nations et les rois et les fils dIsraël», tendait à sa fin. En lisant la seconde épître à Timothée, nous avons limpression quun sérieux solennel reposait sur l’âme de lapôtre. Il éprouvait la vérité de cette parole quun serviteur nest pas plus grand que son maître. Il était traité comme les «balayures» du monde. Mais bientôt il devait quitter cette terre, pour être toujours auprès de Jésus dans le paradis de Dieu. Son esprit est donc rempli du «royaume céleste», où la couronne est prête pour lui, quand le combat sera fini.

Paul est tout seul. Lhomme autrefois si estimé et si considéré, qui était assis aux pieds de Gamaliel (ce qui était un privilège particulier), avait renoncé à tout à cause de lexcellence de Jésus Christ, et avait considéré toutes choses comme une perte et des ordures. Il était devenu pauvre en regard de tout ce que ce monde considère comme des biens ; il avait enduré la faim et la soif, le froid et la nudité, la honte et la persécution, à la suite de son Seigneur ; et maintenant, à la fin de sa vie, à la porte de sa patrie, pour ainsi dire, nous le trouvons de nouveau dans la pauvreté. La demande de son manteau et lexhortation à Timothée de venir avant lhiver, où il aurait peut-être un besoin particulier de ce vêtement, semblent faire allusion à son dénuement.

Cependant, malgré sa triste situation, aucun mot de mécontentement n’échappe à sa plume ; ce qui lui arrivait n’était certes, pour lui, rien dinconnu ni dinaccoutumé. Il navait jamais compté trouver sur la terre une position agréable. À la fin de sa première lettre, qui ne peut avoir été écrite que peu dannées avant la seconde, il dit : «La piété avec le contentement desprit est un grand gain. Car nous navons rien apporté dans le monde, et il est évident que nous nen pouvons rien emporter. Mais ayant la nourriture et de quoi nous couvrir, nous serons satisfaits» (1 Tim. 6:6-7). Comme nous lavons dit, peut-être lapôtre manquait-il en ce moment de cette dernière chose ; cest pourquoi il demande son manteau. En tout cas, il navait pas seulement exhorté et enseigné les autres, mais aussi, comme un véritable exemple pour le troupeau de Christ, il avait vécu ce quil prêchait, et ce à quoi il exhortait. Par aucune parole, il ne désire un changement dans sa situation. Il ne nomme que le manteau, les livres et les parchemins ; ses désirs personnels ne vont pas plus loin.

A duck with ducklings on the bank, bonne nuit

24 mai, 2008

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http://www.publicdomainpictures.net/browse-category.php?s=17&page=40

« Laissez les enfants venir à moi…, car le Royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemblent

24 mai, 2008

du site: 

http://www.levangileauquotidien.org/www/main.php?language=FR&localTime=05/24/2008#

Hermas (2ème siècle)
Le Pasteur, parabole 9, 24.29 (trad. coll. Icthus, vol.1, p. 230 rev.; cf SC 53, p.341)

« Laissez les enfants venir à moi…, car le Royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemblent »

Le Pasteur m’a montré une montagne où les herbes étaient vertes et riantes ; tout était florissant, et des troupeaux et des oiseaux y trouvaient leur nourriture. Il m’a dit : « Les croyants venus d’ici ont toujours été simples, innocents, heureux, sans aucun ressentiment les uns contre les autres, mais au contraire toujours contents des serviteurs de Dieu. Revêtus du saint esprit des vierges, pleins de compassion pour tous les hommes, ils ont subvenu, à la sueur de leur front, aux besoins de tous leurs semblables, sans murmure ni hésitation. Voyant leur simplicité et toute leur candeur enfantine, le Seigneur a fait prospérer tout le travail de leurs mains et a béni toutes leurs entreprises… A vous tous qui agissez ainsi, restez tels que vous êtes et votre prospérité ne disparaîtra jamais »…

Puis il m’a montré une belle montagne toute blanche : « Ici les croyants ressemblent aux tout petits enfants qui n’ont pas la moindre idée du mal ; comme eux, ils n’ont jamais su ce que c’est que la méchanceté, mais ils ont toujours gardé l’innocence de leur enfance. Ces hommes iront sûrement habiter dans le Royaume de Dieu, car ils n’ont pas violé les commandements de Dieu, mais ils ont persévéré tous les jours de leur vie dans la candeur et les sentiments de leur enfance. Vous tous qui persévérez dans cette voie et serez « comme des petits enfants », sans malice, vous serez glorifiés plus que tous les autres, car tous les petits enfants sont glorieux devant Dieu et les premiers à ses yeux. Bienheureux donc vous qui repousserez la malice pour vous revêtir de l’innocence ; les premiers de tous, vous vivrez pour Dieu.

Le « Notre Père » de sainte Mechtilde pour les âmes du purgatoire

24 mai, 2008

du site: 

http://www.missa.org/pr.php#marie_generalissime

Le « Notre Père » de sainte Mechtilde pour les âmes du purgatoire

Prière que Notre-Seigneur a enseignée à Ste Mechtilde, lors d’une apparition. A chaque fois que Ste Mechtilde récitait cette prière, elle voyait des légions d’âmes du Purgatoire monter au Ciel.

Notre Père qui êtes aux cieux
Je vous en prie,
ô Père Céleste, pardonnez aux âmes du Purgatoire, car elles ne vous ont pas aimé ni rendu tout l’honneur qui vous est dû, à vous, leur Seigneur et Père, qui par pure grâce, les avez adoptées comme vos enfants; mais au contraire, elles vous ont, à cause de leurs péchés, chassé de leur coeur où
vous vouliez pourtant toujours habiter.
En r
éparation de ces fautes, je vous offre l’amour et la vénération que votre Fils incarné vous a témoignés tout au long de sa vie terrestre, et je vous offre toutes les actions de pénitence et de satisfaction qu’Il a accomplies et par lesquelles Il a effacé et expié les péché
des hommes. Ainsi soit-il.

Que votre Nom soit sanctifié
Je vous supplie,
ô Père très bon, pardonnez aux âmes du Purgatoire, car elles n’ont pas toujours honoré dignement votre saint nom, mais elles l’ont souvent prononcé en vain et elles se sont rendues indignes du nom de chrétien par leur vie de péché
s.
En r
éparation de ces fautes qu’elles ont commises, je vous offre tout l’honneur que votre Fils bien-aimé a rendu à
votre nom par ses paroles et par ses actes, tout au long de sa vie terrestre. Ainsi soit-il.

Que votre volonté soit faite sur la terre comme au ciel
Je vous en prie,
ô Père très bon, pardonnez aux âmes du Purgatoire, car elles n’ont pas toujours soumis leur volonté à la vôtre, elles n’ont pas cherché à accomplir votre volonté en toute chose, et même elles ont souvent vécu et agi en ne faisant que leur volonté
.
En r
éparation de leur désobéissance, je vous offre la parfaite conformité du coeur plein d’amour de votre divin Fils avec votre sainte volonté et la soumission la plus profonde qu’ll vous témoigna en vous obéissant jusqu’à
sa mort sur la croix. Ainsi soit-il.

Donnez-nous aujourd’hui notre pain quotidien
Je vous en prie,
ô Père très bon, pardonnez aux âmes du Purgatoire, car elles n’ont pas toujours reçu le saint Sacrement de l’Eucharistie avec assez de désir, mais elles l’ont souvent reçu sans recueillement ni amour, ou même indignement, ou encore elles ont même négligé
de le recevoir.
En r
éparation de toutes ces fautes qu’elles ont commises, je vous offre l’éminente sainteté et le grand recueillement de Notre-Seigneur Jé
sus-Christ, votre divin Fils, ainsi que l’ardent amour avec lesquels Il nous a fait cet incomparable don. Ainsi soit-il.

Pardonnez-nous nos offenses, comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés
Je vous en prie,
ô Père très bon, pardonnez aux âmes du Purgatoire toutes les fautes dont elles se sont rendu coupables en succombant aux sept péchés capitaux, et aussi en n’ayant pas voulu, ni aimer, ni pardonner à
leurs ennemis.
En r
éparation de tous ces péchés, je vous offre la prière pleine d’amour que votre divin Fils vous a adressée en faveur des ses ennemis lorsqu’il é
tait sur la croix. Ainsi soit-il.

Et ne nous laissez pas succomber à la tentation
Je vous en prie,
ô Père très bon, pardonnez aux âmes du Purgatoire, car trop souvent elles n’ont pas résisté aux tentations et aux passions, mais elles ont suivi l’ennemi de tout bien et se sont abandonné
es aux convoitises de la chair.
En r
éparation de tous ces péchés aux multiples formes, dont elles se sont rendu coupables, je vous offre la glorieuse victoire que Notre-Seigneur Jésus-Christ a remportée sur le monde ainsi que sa vie très sainte, son travail et ses peines, sa souffrance et sa mort trè
s cruelles. Ainsi soit-il.

Mais délivrez-nous du mal
et de tous ch
âtiments en vertu des mérites de votre Fils bien-aimé et conduisez-nous, ainsi que les âmes du Purgatoire, dans votre Royaume de gloire éternelle qui s’identifie à vous. Ainsi soit-il.

« CORPUS DOMINI » AVEC PAPE BENOÎT – MESSE A SAN GIOVANNI IN LATERANO ET PROCESSION

23 mai, 2008

« CORPUS DOMINI » AVEC PAPE BENOÎT – MESSE A SAN GIOVANNI IN LATERANO ET PROCESSION 

comme vous connaissez à Rome ce jeudi il-y-a la messe et la procession avec le Pape, et, vu que je suis à Rome, et de Rome, je suis allée, dois dire que soit la messe a été beaucoup participée, plus que dans les ans passés, maintenant de beaucoup d’ans, de tous ils répondaient et chantaient, tous y sommes échangés la paix, comme dans une Église, le pré d’en face la Basilique est devenu vraiment un’ assemblée ; ensuite les procession, nous étions beaucoup de personne pendant la parcours de San Giovanni à Saint Maria Majeure pour la procession et nous sommes devenus toujours de plus, étranger, beaucoup qui, peut-être, n’avaient pas participé à la messe ont ensuite fait les procession, ils était même beaucoup d’allemands, mais même français, beaucoup d’hommes, beaucoup de jeunes ; arrivés à la fin, c’est-à-dire sur la Place devant la Basilique de Saint Maria Majeure, – c’est-à-dire beaucoup, comme moi, ne sont pas réussis à entrer, mais même de la route on voyait bien la Basilique et on participait bien – à la fin à nous avons chanté le « Salve Regina », dans latin, la voix du chœur a été très haute et sans fausse note – sans trop – nous avons chanté tous, a été beau ; 

j’espère que vite il y aura la traduction en français dell’ ; homélie du Pape;

pour le moment je vous donne deux photo:

 dans Pape Benoit

Pope Benedict XVI takes part in a candlelit Corpus Domini procession between the basilicas San Giovanni in Laterano and Santa Maria Maggiore in Rome May 22, 2008.
REUTERS/Alessandro Bianchi (ITALY)

photo: 

 http://news.yahoo.com

Jésus Visage de la miséricorde du Père. Au fil de l’évangile selon St Luc. » par Benoît Nouvel

23 mai, 2008

du site: 

http://bcrpau.free.fr/index.php/content/view/96/56/

Jésus Visage de la miséricorde du Père. Au fil de l’évangile selon St Luc. » par Benoît Nouvel

17-05-2007 JESUS VISAGE DE LA MISERICORDE DU PERE
Au fil des pages de l’évangile selon St Luc 
 

Conférence donnée le lundi 4 mai 2007 à Ste Thérèse de Pau

par Benoît Nouvel

« Des épaules voûtées par l’inquiétude, mais courbées aussi en un geste de tendresse. Un visage grave, des mains qui se posent avec douceur sur un fils perdu et retrouvé ». Paul Baudiquey, en contemplant le tableau de Rembrandt sur le retour du Prodigue, dit que « C’est le premier portrait « grandeur nature » pour lequel Dieu lui-même ait jamais pris la pose (…) C’est en contemplant ce tableau que j’entends le mieux la parabole, que j’entre plus avant dans les chemins de la miséricorde. ».

Entrer dans les chemins de la miséricorde, nous donner à voir le Visage du Père qui se révèle dans celui du Fils, telle est la Bonne Nouvelle offerte par Saint-Luc. Au fil des pages de son évangile, vous qui l’avez parcouru tout au long de cette année, certaines scènes restent gravées dans nos mémoires : ce fils perdu et retrouvé, bien sûr ; ce bon samaritain, ému de compassion pour l’homme tombé aux mains des brigands, le Christ touché par les larmes d’une veuve ou attablé avec les pauvres et les pécheurs.

A l’arrière-plan de ces scènes de lumière, on peut distinguer d’autres personnages aux regards soupçonneux, fermés à la misère de leurs frères. De l’annonce joyeuse de la miséricorde attendue par Israël au pardon donné par le Christ en croix, l’évangile de Luc déploie un chemin de pâque. La miséricorde de Dieu se manifeste dans une histoire faite d’ombres et de lumières, notre histoire de pécheurs. Jusqu’à ses dernières paroles, remplies de confiance et de bonté, sur la croix. Le sommet de la révélation de l’amour miséricordieux.

è

Avec vous, au fil des pages de l’Evangile de Luc, je voudrais parcourir ce chemin de Miséricorde, contempler ce Visage de tendresse. J’ai retenu sept passages :

  • le Christ enfant, éclat de la miséricorde du Père, chanté par Zacharie et Marie

  • Jésus touché par la veuve de Naïn et qui rend la vie à son fils

  • Jésus invité chez Simon, accueillant la pécheresse pardonnée et aimante (c’était votre troisième texte pour une réunion de groupe)

  • puis Jésus qui raconte à un légiste la Parabole du Bon Samaritain

  • aux pharisiens et aux scribes, la ou les trois Paraboles de la Miséricorde (le récit du Fils perdu et retrouvé était votre cinquième texte pour une réunion de groupe)

  • la rencontre entre Jésus et Zachée

  • les trois dernières paroles de Jésus sur la croix

1. « Il a fait éclater sa Miséricorde » : Benedictus et Magnificat (1,46-55 ; 67-79) Le Seigneur a « fait éclater sa miséricorde » (1,58). Voilà la bonne nouvelle qui se propage dès les premières pages de l’Evangile, et fait naître la joie. Le mot « miséricorde » revient avec insistance, et le plus souvent, ce sont les témoins de l’incarnation qui la chantent.
C’est l’accomplissement d’une longue histoire, « l’alliance sainte » dont parle Zacharie, où Dieu n’a cessé de manifester sa miséricorde. Le fameux « hésed », mot hébreu qui parcourt toute la Bible.

Psaume 118,1 : « Rendez grâce au seigneur car il est bon, car éternel est son amour ! »
Psaume 136,1 : « Eternel est son amour ! » « Sa fidélité est pour toujours ! ».

L’autre mot hébreu, « rahamîm », suggère le sentiment d’amour bienveillant qui provient des entrailles mêmes de Dieu : un Dieu qui porte l’humanité en ses entrailles comme une mère, ou comme le père de la parabole accueille le fils prodigue en son sein. Un amour infini, viscéral, déployé tout au long de l’histoire biblique et qui s’incarne, à la plénitude des temps, dans les entrailles de deux femmes : Elizabeth la stérile ; et surtout Marie, qui va concevoir et enfanter « le Seigneur sauve ». Des entrailles de miséricorde de notre Dieu advient pour le monde une nouveauté absolue : un enfant nous est né, un sauveur nous est donné. Il sera le visage de la miséricorde infinie du Père. Du Dieu qui n’est qu’Amour, ce Dieu dont Thérèse de l’enfant Jésus disait : «Je ne puis craindre un Dieu qui s’est fait pour moi si petit… je l’aime!… car Il n’est qu’amour et miséricorde!» ; ce « Dieu fondu en charité » comme aimait à le dire Saint-Michel Garicoïts que nous fêterons demain.

Ecoutons des extraits de ces deux chants, que la liturgie nous propose matin et soir, celui d’un homme Zacharie, le père de Jean-Baptiste, celui d’une femme, Marie, mère de Jésus. Nous le ferons en faisant résonner différentes traductions.

Le Bénédictus, Lc 1, 68-79:

Zacharie chante l’action de Dieu dans l’histoire ; évoquant la visite de Jésus Sauveur, lumière d’en haut, et Jean-Baptiste, précurseur et prophète, venu préparer ses chemins.

Ecoutons d’abord la traduction littérale de l’ensemble :

Béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël, parce qu’il visité son peuple, accompli sa libération (68) (…)
Il a manifesté sa miséricorde envers nos pères et s’est rappelé de son alliance sainte (72) (…
)
Pour donner à son peuple la connaissance du Salut dans le pardon des péchés
(77)
Grâce aux entrailles de miséricorde de notre Dieu
(78)
par lesquelles nous visitera l’astre levant venu d’en haut (78) (…
)
Pour guider nos pas sur le chemin de la Paix » (79)

Arrêtons-nous sur les différentes traductions où se trouvent le mot miséricorde : – au v.72 :

FBJ « Ainsi fait-il miséricorde à nos pères, ainsi se souvient-il de son alliance sainte »
TOB « Il a montré sa bonté envers nos pères et s’est rappelé son alliance sainte »

BLit « amour qu’il montre envers nos pères, mémoire de son alliance sainte »

- au v.78 :

FBJ
« grâce aux sentiments de miséricorde de notre Dieu, dans lesquels nous a visités l’Astre d’en haut »
TOB « C’est l’effet de la bonté profonde de notre Dieu: grâce à elle nous a visités l’astre levant venu d’en haut »
.
BLit « grâce à la tendresse, à l’amour de notre Dieu, quand nous visite l’astre d’en haut »

Le Magnificat, Lc 1,50.54 :

Dans ce chant qui est « pour ainsi dire le portrait de son âme, entièrement brodé des fils de l’Ecriture Sainte », Marie chante le Seigneur qui est le sujet de tous les verbes. Il est désigné comme Sauveur (v.47), Puissant, Saint (v.49) et Miséricordieux (v.50.54)

Ecoutons le dans son entier, dans la traduction liturgique :Mon âme exalte le Seigneur,
exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur !

Il s’est penché sur son humble servante ;
désormais, tous les âges me diront bienheureuse.

Le Puissant fit pour moi des merveilles ;
Saint est son nom !

Son amour s’étend d’âge en âge
sur ceux qui le craignent.

Déployant la force de son bras, il disperse les superbes.
Il renverse les puissants de leur trônes, il élève les humbles.

Il comble de biens les affamés,
renvoie les riches les mains vides.

Il relève Israël son serviteur, il se souvient de son amour,
de la promesse faite à nos pères, en faveur d’Abraham et de sa race, à jamais.

Ecoutons maintenant les versets où se trouvent le mot miséricorde : – v.50 :
FBJ « sa miséricorde s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent. »

TOB « Sa bonté s’étend de génération en génération sur ceux qui le craignent. »

BLit « Son amour s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent. »

- v.54 :
FBJ « Il est venu en aide à Israël, son serviteur, se souvenant de sa miséricorde »

TOB « Il est venu en aide à Israël son serviteur en souvenir de sa bonté »

BLit « Il relève Israël son serviteur, il se souvient de son amour »

C’était la nouvelle que se transmettait déjà l’entourage d’Elizabeth après l’annonce de la naissance inespérée de Jean-Baptiste : Lc 1,58

FBJ Ses voisins et ses proches apprirent que le Seigneur avait fait éclater sa miséricorde à son égard, et ils s’en réjouissaient avec elle.
TOB Ses voisins et ses parents apprirent que le Seigneur l’avait comblée de sa bonté et ils se réjouissaient avec elle.

Une invitation pour nous aussi à chanter la miséricorde de Dieu matin et soir. « Misericordias Domini, in aeternum cantabo », dit le psaume 88 ou le refrain de Taizé, que Jean-Paul II aimait aussi à reprendre.

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