Archive pour mai, 2008

« En ce temps déjà, le centuple »

27 mai, 2008

du site: 

http://www.levangileauquotidien.org/www/main.php?language=FR&localTime=05/27/2008#

Saint Bernard (1091-1153), moine cistercien et docteur de l’Église
Sermon 37 sur le Cantique des Cantiques

« En ce temps déjà, le centuple »

« Semez dans la justice, dit le Seigneur, et récoltez l’espérance de la vie ». Il ne vous renvoie pas au dernier jour, où tout vous sera donné réellement et non plus en espérance ; il parle du présent. Certes, notre joie sera grande, notre allégresse infinie, lorsque commencera la vraie vie. Mais déjà l’espérance d’une si grande joie ne peut pas être sans joie. « Réjouissez-vous dans l’espérance », dit l’apôtre Paul (Rm 12,12). Et David ne dit pas qu’il sera dans la joie, mais qu’il y a été le jour où il a espéré entrer dans la maison du Seigneur (Ps 121,1). Il ne possédait pas encore la vie, mais déjà il avait moissonné l’espérance de la vie. Et il faisait l’expérience de la vérité de l’Ecriture qui dit que non seulement la récompense mais « l’espérance des justes est pleine de joie » (Pr 10,28). Cette joie est produite dans l’âme de celui qui a semé pour la justice, par la conviction qu’il a que ses péchés sont pardonnés…

Quiconque parmi vous, après les commencements amers de la conversion, a le bonheur de se voir soulagé par l’espérance des biens qu’il attend…a récolté dès maintenant le fruit de ses larmes. Il a vu Dieu et l’a entendu dire : « Donnez-lui les fruits de ses oeuvres » (Pr 31,31). Comment celui qui a « goûté et vu combien le Seigneur est doux » (Ps 33,9) n’aurait-il pas vu Dieu ? Le Seigneur Jésus paraît bien doux à celui qui reçoit de lui non seulement la rémission de ses fautes, mais encore le don de sainteté et, mieux encore, la promesse de la vie éternelle. Heureux celui qui a déjà fait une aussi belle moisson… Le prophète dit vrai : « Ceux qui sèment dans les larmes récolteront dans la joie » (Ps 125,5)… Aucun profit ni honneur terrestre ne nous paraîtra au-dessus de notre espérance et de cette joie d’espérer, désormais profondément enracinée dans nos coeurs : « L’espérance ne trompe pas, car l’amour de Dieu a été répandu dans nos coeurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné » (Rm 5,5).

LE CIEL ET SES HABITANTS

27 mai, 2008

du site: 

http://456-bible.123-bible.com/livres1/moody_ciel.htm#Chapitre_2

LE CIEL ET SES HABITANTS

Aucun habitant ne dira : Je suis malade. Le peuple de Jérusalem reçoit le pardon de ses iniquités. (Esaïe 33:24.)

Ceux qui vivront dans le ciel formeront une société choisie ; l’Ecriture ne laisse aucun doute à cet égard. Ce monde a plusieurs genres d’aristocraties, mais là-haut il n’y aura que celle de la sainteté. Le plus humble sur la terre sera le plus élevé dans le paradis : « Ainsi parle le Très-Haut, dont la demeure est éternelle et dont le nom est saint : J’habite dans les lieux élevés et dans la sainteté, mais je suis avec l’homme contrit et humilié. » (Esa 47) Impossible de s’exprimer plus clairement ! Quiconque n’a pas un coeur contrit et humble, n’habitera jamais dans le lieu saint et élevé où Dieu demeure.

Ce qui doit rendre aux chrétiens le ciel désirable , c’est de savoir qu’ils y trouveront le Seigneur ainsi que tous leurs bien-aimés. Qu’est-ce qui rend la maison paternelle si attrayante? Est-ce parce qu’elle est belle? parce qu’elle est entourée de fraîches pelouses ou de beaux arbres ? parce qu’elle est ornée de superbes tableaux et meublée avec luxe ? Non ! ce qui la rend chère, c’est que nos bien-aimés y habitent.

Je me souviens, après une absence, d’être revenu chez moi pour voir ma vénérée mère. Je voulais lui faire une surprise et je me glissai furtivement dans la maison à son insu. Je parcourus toutes les chambres, mais je ne trouvai pas ma bien-aimée mère : Où est-elle? demandai-je à l’un des membres de la famille. On me répondit qu’elle était partie et, dès ce moment, ma vieille demeure n’eut plus de charme pour moi. C’était la présence de cette mère qui me la rendait si agréable ; c’est la présence de ceux que nous aimons qui embellit notre intérieur ; elle embellira aussi pour nous le ciel. Christ est dans le ciel, le Père y est aussi ; un grand, grand nombre de ceux qui nous ont été chers ici-bas y sont, et bientôt nous y serons avec eux.

Nous voyons dans Matthieu 18:10, que les anges s’y trouvent : « Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits ! est-il écrit, car je vous dis que leurs anges dans les cieux voient continuellement la face de mon Père qui est dans les cieux. »

« Leurs anges voient la face de mon Père ! »

Nous serons en bonne compagnie là-haut, non seulement avec ceux qui ont été rachetés, mais aussi avec ceux qui n’ont jamais été perdus, qui n’ont jamais connu le péché, qui ne savent ce qu’est la désobéissance et qui ont obéi depuis le jour de la création.

Dans Luc 1, nous lisons que Zacharie mit en doute la parole de l’ange Gabriel, descendu du ciel tout exprès pour lui dire que le précurseur du Messie naîtrait de lui. Alors l’ange répondit à ce doute par cette déclaration : « Je suis Gabriel qui me tiens en la présence de Dieu ! » C’est glorieux de pouvoir affirmer cela !

On a dit que trois choses nous surprendraient à notre entrée dans le ciel: d’abord d’y rencontrer bien des gens que nous ne nous attendions nullement à trouver là; en second lieu, de ne pas en voir d’autres que nous pensions y trouver ; et enfin, ce qui nous étonnera le plus, de nous y trouver nous-même.

Une pauvre femme disait un jour à Rowland Hill que le chemin qui conduit au ciel était court, simple et facile. Trois pas seulement : sortir de soi, être en Christ, entrer dans la gloire. Mais la route est plus courte encore : sortir de soi et être en Christ, c’est vivre déjà là-haut. De même qu’un homme mort ne pourrait hériter d’une propriété, aussi une âme morte ne saurait hériter du ciel ; il faut donc que nos âmes soient tout d’abord ressuscitées avec Christ.

Quant aux chrétiens que nous espérons rencontrer dans les cieux, nous voyons, d’après l’Ecriture, qu’ils seront de goûts et de caractères divers. Il n’y a pas là-haut une seule demeure, mais plusieurs demeures ; pas une seule porte, mais plusieurs : trois au nord, trois à l’est, trois à l’ouest et trois au midi. Les pèlerins lassés y entreront revenant de diverses écoles théologiques, ayant appartenu à des Eglises opposées, à des positions sociales différentes, ayant des caractères dissemblables, des manières diverses d’exprimer leur foi et leurs espérances, et convertis par des moyens variés, par différents textes des Ecritures. Ils se rencontreront tous ensemble , « non sans surprise, » sur les bords du fleuve de vie. Sur les rives de ce fleuve; ils trouveront un arbre portant douze fruits, non pas continuellement des fruits de même espèce, mais douze espèces de fruits appropriés aux- besoins de chacun; il y en aura pour ceux qui ont souffert avec patience, pour ceux qui ont activement travaillé, pour les esprits raisonneurs humbles et sanctifiés, pour ceux des justes arrivés enfin à la perfection. Les feuilles de cet arbre ne seront pas pour la guérison d’une seule Eglise et d’un seul peuple, mais de toutes les nations et pour ceux-là mêmes qui, parmi ces nations, ont le moins entendu parler du Seigneur, mais dont les coeurs affamés et altérés de justice, auront besoin d’être rassasiés.

Un de nos éminents théologiens contemporains raconte ce fait : « Lorsque j’étais un jeune garçon, je me représentais le ciel sous la forme d’une cité brillante entourée de murs, avec des dômes et des clochers, et qui n’avait pour habitants que des anges vêtus de blanc, de vrais étrangers pour moi. A cette époque je perdis un petit frère et, dès lors, je me figurais que le ciel était toujours la même grande ville avec des murs, des dômes et des clochers , où habitaient une multitude d’anges inconnus avec le cher petit camarade que je connaissais si bien. Puis, un autre de mes frères mourut; puis des amis dont le nombre s’accrut considérablement dans le ciel. Mais ce ne fut que lorsque j’eus envoyé un de mes propres enfants à Dieu, son Père céleste, que je compris un peu mieux ce qu’était ce séjour béni. Un second partit, ensuite un troisième, puis un quatrième et, dès lors, j’eus tant d’êtres chers là-haut , que je ne pensai plus aux murs, aux dômes ni aux clochers, mais à ceux qui habitaient la cité céleste. Et maintenant, un si grand nombre de mes bien-aimés y sont montés, qu’il me semble parfois que j’en ai plus là-haut que sur la terre. »

je m’arrête ici, mais le teste continue

bonne nuit

26 mai, 2008

bonne nuit dans image bon nuit, jour, dimanche etc. b19nature_animals_land099

http://www.imageafter.com/category.php?offset=168&category=nature_animals_land&search=search

« Mais alors, qui peut être sauvé ? »

26 mai, 2008

du site: 

http://www.levangileauquotidien.org/www/main.php?language=FR&localTime=05/26/2008#

Saint Jean Chrysostome (vers 345-407), évêque d’Antioche puis de Constantinople, docteur de l’Église
Homélie sur le débiteur de dix mille talents, 3 ; PG 51, 21 (trad. Delhougne, Les Pères commentent, p. 297)

« Mais alors, qui peut être sauvé ? »

En réponse à la question que lui posait un homme riche, Jésus avait révélé comment on peut parvenir à la vie éternelle. Mais l’idée de devoir abandonner ses richesses a rendu cet homme tout triste et il est parti. Alors Jésus a déclaré : « Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le Royaume de Dieu ». À son tour, Pierre s’approche de Jésus, lui qui s’est dépouillé de tout en renonçant à son métier et à sa barque, qui ne possède même plus un hameçon. Et il pose cette question à Jésus : « Mais alors, qui peut être sauvé ? »

Remarque à la fois la réserve et le zèle de ce disciple. Il n’a pas dit : « Tu ordonnes l’impossible, ce commandement est trop difficile, cette loi est trop exigeante ». Il n’est pas non plus resté silencieux. Mais, sans manquer de respect et montrant combien il était attentif aux autres, il a dit : « Mais alors, qui peut être sauvé ? » C’est qu’avant même d’être pasteur, il en avait l’âme ; avant d’être investi de l’autorité…, il se préoccupait déjà de la terre entière. Un homme riche aurait probablement demandé cela par intérêt, par souci de sa situation personnelle et sans penser aux autres. Mais Pierre, qui était pauvre, ne peut pas être soupçonné d’avoir posé sa question pour des motifs pareils. C’est le signe qu’il se préoccupait du salut des autres, et qu’il désirait apprendre de son Maître comment on y parvient.

D’où la réponse encourageante du Christ : « Pour les hommes, cela est impossible, mais pas pour Dieu ». Il veut dire : « Ne pensez pas que je vous laisse à l’abandon. Moi-même, je vous assisterai dans une affaire aussi importante, et je rendrai facile et aisé ce qui est difficile ».

Michel Hubaut : Marie de tous nos désirs et de toutes nos espérances

26 mai, 2008

du site: 

http://www.spiritualite2000.com/page.php?idpage=1874&chronique=Priere

Marie de tous nos désirs et de toutes nos espérances

Michel Hubaut

Je te salue Marie,
m
ère de tous nos désirs d’être heureux.
Tu es la terre qui dit oui
à
la vie.
Tu es l’humanit
é qui consent à
Dieu.
Tu es le fruit des promesses du pass
é
et l’avenir de notre pré
sent.
Tu es la foi qui accueille l’impr
é
visible,
tu es la foi qui accueille l’invisible.

Je te salue Marie,
m
ère de toutes nos recherches de ce Dieu imprévu.
Du Temple o
ù tu le perds, au Calvaire où
il est pendu
sa route te semble folle.
Tu es chacun de nous qui cherche J
é
sus,
sans bien comprendre sa vie et ses paroles.
Tu es la m
ère des obscurité
s de la foi,
toi qui observes tous les
évé
nements dans ton coeur,
creuses et m
édites tous nos «pourquoi?
»
et qui fais confiance en l’avenir de Dieu, ton Seigneur. Je te salue Marie,
m

ère de toutes nos souffrances.
Tu es la femme debout au pied de l’homme crucifi
é
,
tu es la m
è
re de tous ceux qui pleurent
l’innocence massacr
ée et le prisonnier torturé
.

Je te salue Marie,
m
ère de Jésus et du disciple qui a cru.
Tu es la m
ère des hommes et de l’É
glise,
tu es au carrefour de l’histoire du salut
que Dieu invente depuis Abraham et Mo
ï
se. Je te salue Marie,
m

ère de toutes nos pentecôtes.
Tu es, avec les ap
ôtres, l’É
glise qui prie
et accueille les dons du Saint-Esprit.
Je te salue Marie,
m
ère de toutes nos espérances.
Tu es l’
é
toile radieuse d’un peuple
en marche vers Dieu.
Tu es l’annonce de l’humanit
é transfiguré
e,
tu es la r
éussite de la cré
ation
que Dieu a faite pour son
éternité.

le « Corpus Domini »

25 mai, 2008

le

http://santiebeati.it/

La Liturgie céleste (Benoît XVI, Jean Hani, Frank-Duquesne)

25 mai, 2008

Cet article je le doit traduire pour mon Blog Saint Paul apôtre, je le mets sur ce Blog parce que est, oui, du Pape Benoît, mais, aussi, l’étude sur la « La Liturgie céleste », extrait da le livre L’Esprit de la liturgie (de « Joseph Ratzinger ») se livre c’est, pour moi, une d’étude plus profonde, plus admirable, je l’ai lis et relis plusieurs fois,

du site:

http://www.sombreval.com/La-Liturgie-celeste-Benoit-XVI,-Jean-Hani,-Frank-Duquesne-_a652.html

La Liturgie céleste (Benoît XVI, Jean Hani, Frank-Duquesne)

Un des grands mérites du théologien Joseph Ratzinger est d’avoir redécouvert la notion éminemment biblique de «liturgie céleste», ancrée dans l’Ecriture sacrée mais perdue de vue par de nombreux catholiques qui, pour la plupart, ont cessé de voir dans la liturgie un «mystère, une réalité cachée en Dieu» pour reprendre les mots mêmes du pape. Il est à prévoir que, dans les années à venir, elle prenne une place plus importante dans l’enseignement magistériel de l’Eglise. Pour Benoît XVI, la liturgie doit être comprise comme liturgie céleste. Nous lisons dans le rapport établi par le cardinal Scola avant la réunion générale du Synode des Evêques sur l’Eucharistie (octobre 2005) ceci : Dans l’action eucharistique, la liturgie terrestre est intimement unie à la liturgie céleste». Cette conception peut être inférée de nombreux textes bibliques (nous y reviendrons), de prières eucharistiques de l’ancien et du nouveau missel mais aussi d’Encycliques (Mediator Dei) et de documents conciliaires (Sacrosanctum Concilium 8 : «dans la liturgie terrestre, nous participons par un avant-goût à cette liturgie céleste qui se célèbre dans la sainte cité de Jérusalem…»).
Dans L’Esprit de la Liturgie, le pape note que
«la théologie chrétienne du culte, à la suite de Jean-Baptiste, a reconnu dans le Christ l’Agneau donné par Dieu, que l’Apocalypse présente, à la fois vivant et sacrifié , comme le centre de la liturgie céleste». Benoît XVI conclut que par le sacrifice du Christ, préfiguré par les sacrifices lévitiques, «cette liturgie est maintenant présente au milieu du monde», historiquement, effectivement, par le sacrifice du calvaire, accompli une fois pour toutes au Golgotha, et hinc et nunc par le canal de la messe. Plus loin, précisant sa pensée, il écrit : «La liturgie chrétienne nous donne accès à la liturgie céleste, par la médiation de signes terrestres que le Rédempteur nous a donnés comme gages du monde à venir»
.

Le Sacrifice du Christ est un fait qui relève de l’histoire mais qui appartient aussi au monde éternel et transcendant. C’est une réalité intemporelle manifestée dans le cadre du temps La Nouvelle Alliance, signifiée par le déchirement du voile du temple, a été fondée par le sacrifice du Golgotha mais celui-ci tire son sens, sa portée, son efficace du sacrifice offert par le Christ-Verbe, hors de l’espace du temps, donc «avant même la création du monde », dans les cieux, « par son éternel (et immuable) esprit» (Hebr, 9:14 ; 13:9). Autrement dit : «dès avant la création du monde» et du temps, donc éternellement, le Christ «a été désigné», indiqué au sein de la Trinité, vu par le Père et montré à l’Esprit, «comme l’Agneau sans tache et sans défaut», «autant dire immolé» (1 Pierre, 1:19-20 ; Apoc, 5:7). De telles affirmations sont récurrentes dans le magnifique Via Crucis d’Albert Frank-Duquesne, aujourd’hui presque introuvable. De même le Père Boulgakov, dans son Verbe incarné résume cette doctrine par une formule riche d’intuitions mystiques : «La Croix de la voie terrestre réalise la Croix de la kénose céleste». Le sacrifice de la Croix, en effet, «n’est pas seulement un événement terrestre se situant dans le cadre de la vie humaine, mais aussi un événement céleste accompli dans les profondeurs de la Divinité même : la kénose du Dieu-Verbe» (sur la kénose crucigène du Verbe je vous renvoie à mon article sur l’Apocalypse).
Toute r
éflexion sur les sacrifices doit prendre en compte cet aspect métaphysique du problème. On ne comprend rien à la messe si l’on s’en tient à une représentation strictement temporelle du drame salvifique. Comme l’écrit Jean Hani, «le fondement métaphysique du sacrifice, c’est le sacrifice éternel de Dieu». Dans sa Divine Liturgie, publié en 1981, ce même Jean Hani a exposé des vues très profondes sur la liturgie céleste à laquelle, comme j’ai écrit dans un article récent, nos offices offrent un «débouché» sur le plan de la «chair». Il insiste sur la nécessité d’adopter un point de vue métaphysique, dégagé de la temporalité, pour comprendre comment à chaque messe peut se reproduire le sacrifice du Golgotha et surtout comment celui-ci réfracte le sacrifice céleste du Verbe. Il cite ce passage de M. Olier, fondateur du premier séminaire français, qui, au XVIIe siècle, rapprochait déjà la messe de la liturgie céleste : «Pour faire entendre le mystère du très saint sacrifice de la messe, il faut savoir que ce sacrifice est le sacrifice du ciel il y a un sacrifice dans le Paradis, lequel, en même temps, est offert en la terre, et il est différent en cela seulement qu’il se présente ici-bas sous les voiles». M. Olier se référait pour corroborer son propos à cette grande scène entrevue par saint Jean dans son Apocalypse : l’Agneau égorgé, mais vivant, sur un trône, les vingt-quatre Vieillards l’adorant en jouant de la Cithare et en brûlant de l’encens, et les multitudes d’anges ainsi que toutes les cré
atures chantant les louanges de l’Agneau (Apo, 5:6-14).
Suivent des d
éveloppements très intéressants, incontournables, où Jean Hani s’emploie à réfuter l’objection selon laquelle cette conception «métaphysique» tendrait à «déréaliser» la liturgie terrestre : «Cette façon de comprendre le sacrifice de la messe, écrit-il, n’est pas une théorie personnelle qui n’engagerait que les théologiens dont nous parlons. Elle est attestée par les plus anciennes liturgies où nous trouvons des prières telles que celle-ci : Elevez vos regards vers les réalités célestes et contemplez les mystères actuellement célébrés : les séraphins, dans une crainte respectueuse, se tiennent devant le Trône de gloire du Christ, chantant les louanges du Corps offert, du Calice mélangé. Et ici-bas le peuple implore, le prêtre supplie et demande miséricorde pour le monde entier (Prière après la consécration à la messe assyro-chaldéenne)»
.

En dehors des textes bibliques mentionnés ci-dessus, l’idée du sacrifice céleste se retrouve dans l’épitre aux Hébreux où saint Paul affirme que le Christ, lors de son Ascension, est monté au ciel pour y être le suprême Pontife (Hébr, 6:1 ; 20:20).
La cons
écration de la messe, dans cette perspective, doit être regardée comme «la manifestation visible d’un acte éternel». La suite de son analyse rappelle certaines lignes superbes de Frank-Duquesne sur la messe, considéré
e sous son double aspect : temporel et intemporel, visible et invisible.

Citons d’abord Jean Hani pour qui l’intelligence du symbolisme conditionne celle de la liturgie :
« La messe a son prototype dans le sacrifice céleste de l’Agneau décrit par l’Apocalypse. Il est vain d’objecter comme le font certains d’un point de vue profane, que cette façon de concevoir les choses, n’est qu’une projection de la liturgie terrestre, qu’on s’imagine se dérouler ainsi dans le ciel. Pour le spirituel, en effet, c’est l’inverse qui est vrai, car il sait que la liturgie visible n’est que la réfraction symbolique, dans le plan de la corporéité sur lequel l’homme se meut pendant l’existence terrestre, de la réalité invisible d’En-haut, de même que la musique n’est que l’expression approximative, comme l’a écrit Marcel de Corte, d’un silence essentiel. Les textes de l’écriture que nous avons cités nous décrivent sous une forme sensible une réalité spirituelle et nous présentent dans un déroulement temporel quelque chose qui, en réalité, n’a jamais cessé d’exister et appartient à l’éternité. Ce qui ressort d’un autre passage, essentiel, de l’Apocalypse, où nous lisons que l’agneau est immolé dès le commencement (Apo.13:8) et également d’un passage de saint Pierre disant que le Christ est l’Agneau sans défaut et sans tache ; celui qui, prédestiné dès avant la création du monde, a été manifesté pour nous en ces derniers temps (1 Pi, 1:19), termes qui rejoignent l’enseignement de saint Paul sur le mystère caché depuis l’origine”»
.

Citons maintenant ces quelque lignes du grand écrivain catholique Albert Frank-Duquesne, tirées de Via Crucis (publié quelques mois avant sa mort en 1955) :
« Le sacrifice offert ici-bas au Calvaire, l’unique oblation, suffisante à réparer la faute universelle et les fautes de chacun, cette offrande terrestre qui réverbéra sur le Golgotha, par voie d’identifiante analogie, le parfait holocauste offert par l’éternel esprit de l’Agneau autant dire immolé dès avant la création du monde, le Christ le présente, dans l’immobile Maintenant de la Divinité, en guise de Liturgie céleste à la gloire du Père. Nous-mêmes, attirés en-haut par Celui qui S’est élevé de terre dans les cieux, tout en “évoquant, en re-présentant, en rendant mystiquement présente cette Vie sacrifiée du Médiateur, tout en nous associant ici-bas comme des ombres à l’Eucharistie-modèle célébrée là-haut, nous signifions, notifions efficacement, exprimons en concepts, paroles et gestes symboliques c’est-à-dire tout chargés de réalité mystérieuse ce que le Christ accomplit sur la Croix, parce que la Crucifixion est elle-même, avec la Cène dont elle est inséparable, la première Messe, la manifestation terrestre du Sacrifice in aeternum. Si le Christ eucharistique descend parmi nous, c’est parce que nous-mêmes, attirés par l’Elevé de terre, d’ores et déjà siégeons avec Lui, en Lui, dans les cieux, la Messe réalisant inchoativement et mystiquement notre parution avec le Christ, notre vie, dans la gloire. Aller à la Messe, c’est donc se tenir, avec Marie et Jean, aux pieds de la Croix, après avoir pris part au banquet d’adieux. Aller à la Messe, cette pieuse corvée, c’est figurer à la table des Douze, c’est se nourrir du Pain céleste, je ne dis pas : recevoir en soi Jésus-Christ, L’héberger, L’avoir en soi comme un contenu dans un contenant, mais Le recevoir comme nourriture, en tant qu’aliment pour la vie divine, éternelle, et plutôt être présent au Christ que de Le posséder, bref : devenir, sinon le Christ Lui-même, du moins une seule plante, un seul esprit avec Lui, être rendu conforme au Christ, l’Esprit-Saint réalisant en nous l’image du Fils, et l’Eucharistie servant, sur ce plan d’incarnation, à
nous L’inoculer.
Mais il y a plus : comme Sa
ül avait approuvé le meurtre d’Étienne en acceptant le dépôt, par les assassins du Protomartyr, de leurs vêtements à ses pieds, ainsi, la manducation du Christ eucharistique est celle d’une Victime sacrifiée ; nos actions de grâces après la Communion, au lieu de s’absorber dans la gratitude et la joie d’avoir en soi le Christ, feraient peut-être mieux de L’offrir en nous au Père, Lui, comme crucifié satisfactoire et ressuscité, comme victime propitiatoire, et de nous offrir nous-mêmes, filii in Filio, comme suffisamment identifiés à l’Agneau par l’adhé
sion vitale qu’exprime la manducation de sa chair.

Sources :

L’Esprit de la liturgie de Joseph Ratzinger
Le Verbe incarn
é
de Serge Boulgakov
Via Crucis d’Albert Frank-Duquesne
La Divine liturgie de Jean Hani. A propos de ce livre, Jean Borella
écrit : « Avec La divine liturgie Jean Hani aborde ce qui est le sommet de l’Activité divine, de la théurgie au sens étymologique de ce terme, c’est-à-dire la réalisation sacramentelle de la dramaturgie salvatrice du Christ. C’est pourquoi cet ouvrage (Trédaniel, 1981) revêt une importance exceptionnelle et devrait figurer dans la bibliothèque de tout chrétien. Car nous ne saurions nous dispenser de comprendre ce qui se passe à la messe dominicale, centre et sommet de la vie du chrétien. En écrivant ce livre, Jean Hani, qui connaît directement la liturgie catholique orientale, renoue avec la tradition grecque et russe des laïcs liturgistes, tels Nicolas Cabasilas et Gogol. Toutefois il ne se contente pas de nous informer sur certains rites propres aux églises syriennes, copte, maronite, etc. Il prend en compte également les rites de la liturgie romaine. Sur la symbolique de tous les gestes de cette dramaturgie sacrée, de toutes ses paroles, de toutes les pièces du mobilier liturgique (autel, chandeliers, linges, encens, chants, cloches, vêtements sacerdotaux, etc.), il n’existe rien de plus juste et de plus profond. Disons le clairement, nous sommes convaincu que la vie tout entière de la chrétienté est suspendue à l’accomplissement exact du rite de la messe. Plaise au ciel que ce livre béni serve à la restauration du culte catholique !»


Dimanche 27 Janvier 2008

Sombreval

Pape Benoît: Solennité du « Corpus Domini », ou Fête Dieu

25 mai, 2008

du site:
http://www.zenit.org/article-18044?l=french

Dans l’Eucharistie, la « force de la révolution chrétienne », déclare Benoît XVI

Solennité du « Corpus Domini », ou Fête Dieu

ROME, Vendredi 23 mai 2008 (ZENIT.org) – Dans l’Eucharistie se trouve la « force de la révolution chrétienne », la « plus profonde de l’histoire humaine », qui donne à l’homme une « vraie liberté », déclare Benoît XVI.

Le pape a présidé jeudi soir en la basilique Saint-Jean du Latran la messe de la solennité du Saint-Sacrement ou « Fête Dieu », qui se fête dans beaucoup de pays (dont l’Italie et la France) dimanche prochain. Il a ensuite présidé la traditionnelle procession eucharistique jusqu’à Sainte-Marie Majeure (cf. Zenit du 13 mai 2008).

Benoît XVI a expliqué la force de l’Eucharistie à partir des trois attitudes suggérées par la célébration : se rassembler, pour l’Eucharistie, marcher, dans la procession, adorer, avant la bénédiction finale.

Le rassemblement dans le Christ

Le pape a souligné la dimension « publique » et non « ésotérique » de l’eucharistie : « L’Eucharistie, a-t-il dit, ne peut jamais être un simple fait privé, réservé à des personnes qui se sont choisies par affinité ou amitié. L’Eucharistie est un culte public, qui n’a rien d’ésotérique ou d’exclusif. Ici aussi ce soir, ce n’est pas nous qui avons choisi de nous rencontrer, nous sommes venus et nous nous retrouvons les uns à côté des autres, avec une foi commune, appelés à devenir un unique corps en partageant l’unique Pain qui est le Christ. Nous sommes unis au-delà de nos différences de nationalités, de profession, de milieu social, d’idées politiques : nous nous ouvrons les uns aux autres pour devenir une seule chose à partir de Lui ».

Le pape a donc recommandé aux catholiques que les « tentations récurrentes de particularisme, même de bonne foi, n’aillent pas en sens inverse ».

En revanche, il les a invités à marcher avec le Seigneur qui, disait-il, « nous libère de nos paralysies, nous fait nous relever » pour avancer.

Le Christ marche avec les chrétiens« L’Eucharistie, expliquait Benoît XVI, est le Sacrement du Dieu qui ne nous laisse pas seuls sur le chemin, mais se place à nos côtés, et nous indique la direction. En effet, il ne suffit pas d’avancer, il faut voir ce vers quoi l’on va ! Le « progrès » ne suffit pas, sans critères de référence. Et si l’on court en dehors du chemin, on risque de finir dans un précipice ou de toute façon de s’éloigner plus rapidement de l’objectif. Dieu nous a créés libres, mais il ne nous a pas laissés seuls : il s’est fait lui-même « chemin » et il est venu marcher avec nous, afin que notre liberté ait aussi le critère pour discerner le bon chemin ».

L’adoration, remède aux idolâtries« Adorer le Dieu de Jésus Christ, qui, par amour s’est fait pain rompu, soulignait ensuite le pape, est le remède le plus valide et radical contre les idolâtries d’hier et d’aujourd’hui. S’agenouiller devant l’Eucharistie est une profession de liberté : qui s’incline devant Jésus ne peut et ne doit pas se prosterner devant aucun autre pouvoir terrestre, si fort fût-il. Nous, chrétiens, nous ne nous agenouillons que devant le Saint-Sacrement, parce que nous savons et nous croyons qu’en lui l’unique vrai Dieu est présent, lui qui a créé le monde et l’a tant aimé qu’il lui a donné son Fils unique ».

« Nous nous prosternons devant un Dieu qui le premier s’est incliné vers l’homme comme un bon Samaritain, pour le secourir et lui redonner la vie », a insisté le pape.

« Adorer le Corps du Christ veut dire croire qu’en lui, dans ce morceau de pain, il y a réellement le Christ, qui donne un vrai sens à la vie, à l’immense univers et à la créature la plus petite, à toute l’histoire humaine comme à la plus brève existence. L’adoration est prière qui prolonge la célébration et la communion eucharistique et dans laquelle l’âme continue à se nourrir : à se nourrir d’amour, de vérité, de paix ; se nourrit d’espérance, parce que Celui devant lequel nous nous prosternons ne nous juge pas, ne nous écrase pas, mais nous libère et nous transforme ».

Anita S. Bourdin

bonne fête du Corpus Domini

25 mai, 2008

bonne  fête du Corpus Domini dans image bon nuit, jour, dimanche etc.

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L’Eucharistie, lien entre la première création et la nouvelle création

25 mai, 2008

du site:

http://www.levangileauquotidien.org/www/main.php?language=FR&localTime=05/25/2008#

Pape Benoît XVI
Sacramentum caritatis, 92 (trad. DC 2377 1/4/07, p. 341 © Libreria Editrice Vaticana)

L’Eucharistie, lien entre la première création et la nouvelle création

Pour développer une spiritualité eucharistique profonde, capable aussi de peser significativement sur le tissu social, il est nécessaire que le peuple chrétien, qui rend grâce par l’eucharistie, ait conscience de le faire au nom de la création tout entière, aspirant ainsi à la sanctification du monde et travaillant intensément à cette fin… La liturgie elle-même nous éduque à tout cela quand, durant la présentation des dons, le prêtre adresse à Dieu une prière de bénédiction et de demande en relation avec le pain et le vin, « fruit de la terre », « de la vigne » et du « travail des hommes ». Par ces paroles, en plus d’impliquer dans l’offrande à Dieu toute l’activité et l’effort humains, le rite nous pousse à considérer la terre comme création de Dieu, qui produit pour nous ce dont nous avons besoin pour notre subsistance.

La terre n’est pas une réalité neutre, une simple matière à utiliser indifféremment selon l’instinct humain. Elle se place au coeur même du bon dessein de Dieu, par lequel nous sommes tous appelés à être fils et filles dans l’unique Fils de Dieu, Jésus Christ (Ep 1,4-12). Les légitimes préoccupations concernant les conditions écologiques de la création en de nombreuses parties du monde trouvent des points d’appui dans la perspective de l’espérance chrétienne, qui nous engage à oeuvrer de manière responsable pour la sauvegarde de la création.

Dans la relation entre l’eucharistie et le cosmos, en effet, nous découvrons l’unité du dessein de Dieu et nous sommes portés à saisir la profonde relation entre la création et la « nouvelle création », inaugurée dans la résurrection du Christ, nouvel Adam. Nous y participons déjà maintenant en vertu du baptême (Col 2,12s) ; ainsi, pour notre vie chrétienne nourrie de l’eucharistie, s’ouvre la perspective du monde nouveau, du ciel nouveau et de la terre nouvelle, où la Jérusalem nouvelle descend du ciel, de chez Dieu, « toute prête, comme une fiancée parée pour son époux » (Ap 21,2).

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