Pape Benoît: Solennité du « Corpus Domini », ou Fête Dieu

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Dans l’Eucharistie, la « force de la révolution chrétienne », déclare Benoît XVI

Solennité du « Corpus Domini », ou Fête Dieu

ROME, Vendredi 23 mai 2008 (ZENIT.org) – Dans l’Eucharistie se trouve la « force de la révolution chrétienne », la « plus profonde de l’histoire humaine », qui donne à l’homme une « vraie liberté », déclare Benoît XVI.

Le pape a présidé jeudi soir en la basilique Saint-Jean du Latran la messe de la solennité du Saint-Sacrement ou « Fête Dieu », qui se fête dans beaucoup de pays (dont l’Italie et la France) dimanche prochain. Il a ensuite présidé la traditionnelle procession eucharistique jusqu’à Sainte-Marie Majeure (cf. Zenit du 13 mai 2008).

Benoît XVI a expliqué la force de l’Eucharistie à partir des trois attitudes suggérées par la célébration : se rassembler, pour l’Eucharistie, marcher, dans la procession, adorer, avant la bénédiction finale.

Le rassemblement dans le Christ

Le pape a souligné la dimension « publique » et non « ésotérique » de l’eucharistie : « L’Eucharistie, a-t-il dit, ne peut jamais être un simple fait privé, réservé à des personnes qui se sont choisies par affinité ou amitié. L’Eucharistie est un culte public, qui n’a rien d’ésotérique ou d’exclusif. Ici aussi ce soir, ce n’est pas nous qui avons choisi de nous rencontrer, nous sommes venus et nous nous retrouvons les uns à côté des autres, avec une foi commune, appelés à devenir un unique corps en partageant l’unique Pain qui est le Christ. Nous sommes unis au-delà de nos différences de nationalités, de profession, de milieu social, d’idées politiques : nous nous ouvrons les uns aux autres pour devenir une seule chose à partir de Lui ».

Le pape a donc recommandé aux catholiques que les « tentations récurrentes de particularisme, même de bonne foi, n’aillent pas en sens inverse ».

En revanche, il les a invités à marcher avec le Seigneur qui, disait-il, « nous libère de nos paralysies, nous fait nous relever » pour avancer.

Le Christ marche avec les chrétiens« L’Eucharistie, expliquait Benoît XVI, est le Sacrement du Dieu qui ne nous laisse pas seuls sur le chemin, mais se place à nos côtés, et nous indique la direction. En effet, il ne suffit pas d’avancer, il faut voir ce vers quoi l’on va ! Le « progrès » ne suffit pas, sans critères de référence. Et si l’on court en dehors du chemin, on risque de finir dans un précipice ou de toute façon de s’éloigner plus rapidement de l’objectif. Dieu nous a créés libres, mais il ne nous a pas laissés seuls : il s’est fait lui-même « chemin » et il est venu marcher avec nous, afin que notre liberté ait aussi le critère pour discerner le bon chemin ».

L’adoration, remède aux idolâtries« Adorer le Dieu de Jésus Christ, qui, par amour s’est fait pain rompu, soulignait ensuite le pape, est le remède le plus valide et radical contre les idolâtries d’hier et d’aujourd’hui. S’agenouiller devant l’Eucharistie est une profession de liberté : qui s’incline devant Jésus ne peut et ne doit pas se prosterner devant aucun autre pouvoir terrestre, si fort fût-il. Nous, chrétiens, nous ne nous agenouillons que devant le Saint-Sacrement, parce que nous savons et nous croyons qu’en lui l’unique vrai Dieu est présent, lui qui a créé le monde et l’a tant aimé qu’il lui a donné son Fils unique ».

« Nous nous prosternons devant un Dieu qui le premier s’est incliné vers l’homme comme un bon Samaritain, pour le secourir et lui redonner la vie », a insisté le pape.

« Adorer le Corps du Christ veut dire croire qu’en lui, dans ce morceau de pain, il y a réellement le Christ, qui donne un vrai sens à la vie, à l’immense univers et à la créature la plus petite, à toute l’histoire humaine comme à la plus brève existence. L’adoration est prière qui prolonge la célébration et la communion eucharistique et dans laquelle l’âme continue à se nourrir : à se nourrir d’amour, de vérité, de paix ; se nourrit d’espérance, parce que Celui devant lequel nous nous prosternons ne nous juge pas, ne nous écrase pas, mais nous libère et nous transforme ».

Anita S. Bourdin

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