« Et le cœur du peuple se découragea en chemin »

du site:

http://www.bibliquest.org/PF/PF-at04-Le_coeur_du_peuple_se_decouragea_ME1942.htm

« Et le cœur du peuple se découragea en chemin »

Nombres 21:4

Paul Fuzier

Table des matières :

1 Découragement à la fin du chemin

2 Ressources du commencement

3 Discipline pour ramener les cœurs

4 Application au temps actuel

4.1 Les raisons du découragement

4.2 Les ressources contre le découragement

Les sous-titres ont été ajoutés par Bibliquest. ME 1942 p. 322

1 Découragement à la fin du chemin

La scène de Nombres 21:4-9 a souvent illustré la présentation de l’Évangile. Le Seigneur lui-même a dit à Nicodème : « Comme Moïse éleva le serpent dans le désert, ainsi il faut que le fils de lhomme soit élevé, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais quil ait la vie éternelle » (Jean 3:14-15). Mais nous désirerions considérer ce récit à un autre point de vue, en faisant une application aux circonstances du croyant. Dams le livre des Nombres nous voyons le peuple dIsraël en marche et en lutte au milieu du désert. Cest le livre du désert et, à ce titre, il est rempli dinstructions pour nous, pèlerins en voyage au travers du désert de ce monde. 1 Corinthiens 10, qui fait aussi allusion à cette scène, nous rappelle que « toutes ces choses leur arrivèrent comme types et elles ont été écrites pour nous servir davertissement, à nous que les fins des siècles ont atteints ».

À quel moment du voyage le cœur du peuple se décourage-t-il en chemin ? Tout à la fin ! En route depuis trente-neuf ans, ils étaient à la veille datteindre enfin le pays de la promesse. Le but si proche aurait dû être un stimulant pour eux. Tout au contraire, ils sont découragés Pourquoi cela ? « Il ny a pas de pain et il ny a pas deau et notre âme est dégoûtée de ce pain misérable ». Sanas doute, cheminer dans un désert aride sans pain et sans eau, ce serait bien décourageant, car il serait impossible darriver au bout du voyage. Mais Celui qui les a mis en route na-t-il pas fourni toutes les ressources nécessaires ? Comment les choses se sont-elles passées quand il a fallu « sortir vers le désert » ?

2 Ressources du commencement

Au chap. 15 de lExode, nous voyons le peuple se mettre en chemin, après avoir traversé la Mer Rouge. Tout aussitôt, l’Éternel leur donne la manne (chap. 16) et leau du Rocher (chapitre 17). Il pourvoit à tout nourriture et rafraîchissement dès les premiers pas dans le désert. Quelle saveur a cette nourriture excellente : « le goût dun gâteau au miel » ! La douceur en est éprouvée et conduit le peuple à jouir du repos, le sabbat lui étant donné non comme un commandement de la loi dont il nest pas encore question mais comme un privilège, sur le pied de la rédemption accomplie (Deut. 5:15). Comment parler de repos à ce peuple tout au début de son voyage ? oui, il pourra en jouir au milieu des sables brûlants du désert, sil se nourrit chaque jour de la manne. Puis, leau coule du rocher qui a été frappé une fois, source de rafraîchissement toujours nouvelle.

Ces ressources ne sont-elles plus là au terme du pèlerinage ? Elles sont les mêmes ! Elles nont jamais manqué et le peuple vient encore une fois de lexpérimenter à Meriba où les eaux ont coulé abondamment du rocher bien que Moïse lait frappé, et par deux fois, au lieu de lui parler (Nomb. 20:7-13). Mais le peuple ne sempare pas de ces ressources, suffisantes pour aller jusquau bout ; il nen jouit plus parce quil ny trouve plus la nourriture de son âme. Aussi, le cœur découragé, il parle contre Dieu et contre Moïse. Il en arrive à ce point parce quil a abandonné les ressources divines ou na pas su les apprécier à leur juste valeur. Sérieux enseignement pour tous les temps !

3 Discipline pour ramener les cœurs

L’Éternel envoie alors les serpents. Cest la conséquence de leur état, mais aussi cest pour en manifester la cause. Cest un châtiment de Dieu, agissant dans son gouvernement, mais en même temps, semble-t-il, un effet de sa grâce ; car il veut ramener les cœurs vers Lui et, pour cela, il est nécessaire que dabord Il conduise le peuple à discerner la véritable cause des murmures et du découragement. Tout cela, cest l’œuvre de lennemi, « le serpent ancien » (Apoc. 20:2), celui qui dès le commencement a conduit lhomme à douter de Dieu et de son amour. Nest-ce pas le but de toute discipline de nous amener à discerner et à juger la cause profonde de notre état, la racine du mal ? Par son moyen, dans le cœur et la conscience, un travail est produit qui conduit à dire : « Nous avons péché ». Cest le chemin de la restauration et de la bénédiction. Par la prière, le cœur se tourne ensuite vers Dieu. Dieu répondra certainement, mais comment le fera-t-Il ? Va-t-Il retirer sa main, ôter les serpents ? Non, Il a par devers lui quelque chose de plus excellent encore. Il présente un objet aux regards de la foi et quiconque le regardera vivra. Sur celui qui le regardera lennemi aura perdu son pouvoir. Triomphe de la foi !

Alors le peuple peut se remettre en route. Nous le voyons aller, dans les versets qui suivent, d’étape en étape, de victoire en victoire. Il nest plus question maintenant de découragement et de murmures : Israël chante un cantique ! Cest la joie et lallégresse. « Monte, puits ! » : une source précieuse de rafraîchissement est là pour ceux qui ont considéré lobjet placé devant eux !

4 Application au temps actuel

4.1 Les raisons du découragement

Quelle illustration des choses qui nous concernent ! Nous aussi, nous sommes arrivés au terme du voyage, tout à la veille dentrer dans la Canaan céleste. Nest-il pas vrai que, si près du but, nous sommes souvent découragés ? Nest-il pas vrai quil y a tant de choses qui nous conduisent ainsi à murmurer, dans les temps actuels surtout ? Et cela, parce que nous perdons de vue que les ressources de notre Dieu pour le temps du pèlerinage demeurent les mêmes jusqu’à la fin : la manne type de Celui qui a dit : « Moi je suis le pain de vie. Celui qui vient à Moi naura jamais faim ; et celui qui croit en Moi naura jamais soif » (Jean 6:35) et leau du rocher, type du Saint Esprit. Christ nest plus la nourriture qui rassasie nos âmes, le Saint Esprit nest plus cette « fontaine deau jaillissant en vie éternelle », puissance intérieure qui nous rafraîchit et nous conduit à exprimer adoration et reconnaissance. Sans doute, nul noserait parler de « pain misérable », mais narrive-t-il pas que notre vie pratique traduise ce que taisent nos lèvres ? Pas de pain, pas deau ! Pas de repos non plus. Nous nen jouissons pas, non parce que nous sommes dans un monde agité et inquiet, mais parce que nous ne nous nourrissons pas de Christ chaque jour. Ce sont alors le découragement et les murmures, car les deux vont généralement de pair. Tel est le résultat du travail de lennemi qui a voilé à nos yeux la personne adorable de Celui en qui nous avons tout, qui a entravé en nous la libre action du Saint Esprit.

4.2 Les ressources contre le découragement

Notre Dieu nous aime trop pour nous laisser dans cet état. Il permet alors l’épreuve qui nous conduira à discerner lactivité de ladversaire. Mais surtout Il la dispense pour nous ramener à Lui en nous présentant Christ comme tout à nouveau. Le chemin du recouvrement cest quand, dans lhumiliation et le jugement de nous-mêmes, nous pouvons dire : « Nous avons péché ». Peut-être Dieu n’éloignera-t-Il pas ce quIl a dû envoyer en discipline et puis lennemi, le serpent ancien, sera toujours là. Mais Il présentera un objet, une Personne aux regards de notre foi.

Pas de pain ? Contemplez Christ, nourrissez-vous de Lui. Quiconque le regardera vivra. « Celui qui mangera ce pain vivra éternellement » (Jean 6:58). Cest le pain qui donne la vie et qui en est aussi laliment chez tous ceux qui la possèdent.Pas d

eau ? Voyez Celui qui a été frappé à la croix. « Si quelquun a soif, quil vienne à Moi et quil boive. Celui qui croit en Moi, selon ce qua dit l’Écriture, des fleuves deau vive couleront de son ventre (Or il disait cela de lEsprit quallaient recevoir ceux qui croyaient en lui ; car lEsprit n’était pas encore, parce que Jésus navait pas encore été glorifié) » (Jean 7:37-39).

Découragés ? « Courons avec patience la course qui est devant nous, fixant les yeux sur Jésus, le Chef et le consommateur de la foi, lequel, à cause de la joie qui était devant lui, a enduré la croix, ayant méprisé la honte, et est assis à la droite du trône de Dieu. Car considérez Celui qui a enduré une telle contradiction de la part des pécheurs contre lui-même, afin que vous ne soyez pas las, étant découragés dans vos âmes » (Héb. 12:1-3).Nous pourrons alors reprendre la route pour les derniers pas du voyage. Si près darriver, il y aura pourtant encore des luttes et des combats, mais la victoire est assurée pour la foi. Cest une foi triomphante ! Murmures et découragement feront place à lallégresse et à la joie. Le cantique s’élèvera, au milieu du désert aride : « Monte, puits ! » Et nos âmes désaltérées jouiront de Celui qui sera notre bonheur pour l’éternité.

Laisser un commentaire