« Tous nous les entendons proclamer dans nos langues les merveilles de Dieu » (Ac 2,11)
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Cardinal Joseph Ratzinger [Pape Benoît XVI]
Retraite Vatican 1983 (trad. Le Ressuscité, DDB 1986, p.146)
« Tous nous les entendons proclamer dans nos langues les merveilles de Dieu » (Ac 2,11)
Le jour de la Pentecôte révèle la catholicité de l’Église, son universalité. L’Esprit Saint manifeste sa présence par le don des langues. Il renouvelle ainsi, mais en l’inversant, l’événement de Babel (Gn 11), cette expression de l’orgueil des hommes qui veulent devenir comme Dieu et construire par leurs propres forces, c’est-à-dire sans Dieu, un pont vers le ciel, la tour de Babel. Cet orgueil provoque les divisions dans le monde et dresse les murs de la séparation. À cause de l’orgueil, l’homme reconnaît seulement sa propre intelligence, sa propre volonté, son propre coeur ; de ce fait, il n’est plus capable ni de comprendre le langage des autres, ni d’entendre la voix de Dieu.
L’Esprit Saint, l’amour divin, comprend et fait comprendre les langues ; il crée l’unité dans la diversité. Ainsi, dès son premier jour, l’Eglise parle en toutes les langues. Elle est d’emblée catholique, universelle. Le pont entre ciel et terre existe bien : c’est la croix qui est ce pont, et l’amour du Seigneur a construit ce pont. La construction de ce pont dépasse les possibilités de la technique. La visée de Babel devait et doit échouer ; seul l’amour incarné de Dieu pouvait répondre à pareille visée…
L’Église est catholique dès le premier instant de son existence ; elle embrasse toutes les langues. Le signe des langues exprime un aspect très important d’une ecclésiologie fidèle à l’Écriture : l’Eglise universelle précède les Églises particulières, l’unité vient avant les parties. L’Église universelle n’est pas une fusion secondaire des Eglises locales ; c’est l’Eglise universelle, catholique, qui engendre les Églises particulières, et celles-ci ne peuvent pas demeurer des Églises qu’en communion avec la catholicité. Par ailleurs, la catholicité exige la multiplicité des langues, la mise en commun et l’harmonisation des richesses de l’humanité dans l’amour du Crucifié.
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