Archive pour le 11 mai, 2008

Pentecôte

11 mai, 2008

Pentecôte dans images sacrée

http://www.biblia.org/pentecoste.html

par Sandro Magister : Quand les turbans iraniens rendent hommage au pasteur de Rome

11 mai, 2008

par Sandro Magister : Quand les turbans iraniens rendent hommage au pasteur de Rome dans Sandro Magister

du site:

http://chiesa.espresso.repubblica.it/articolo/200742?fr=y

Quand les turbans iraniens rendent hommage au pasteur de Rome

Une rencontre de deux jours, au Vatican, entre experts du christianisme et de lislam chiite. Comme dans les disputes du Moyen âge. Sur le sujet de prédilection de Joseph Ratzinger: foi et raison. Les étranges ouvertures du président iranien Ahmadinejad

par Sandro Magister

ROMA, le 7 mai 2008

La lettre des 138, avec ses suites, nest ni la seule ni la principale piste de dialogue entre lEglise catholique et lislam. Le Vatican travaille sur plusieurs terrains et avec des interlocuteurs différents.

La dernière rencontre avec des représentants musulmans a eu lieu au Vatican. La délégation était composée de huit membres de lIslamic Culture and Relations Organization de Téhéran. Cest donc lislam chiite qui était représenté; son centre de gravité se trouve en Iran mais il est présent dans beaucoup dautres pays, formant ainsi de 12% à 15% de la communauté musulmane mondiale.

La rencontre a débuté le lundi 28 avril et sest achevée le mercredi 30 par une entrevue avec Benoît XVI dans une salle contiguë à celle des audiences générales. Dans un communiqué, le Saint-Siège a déclaré que le pape sest dit particulièrement satisfait du choix du sujet.

Et pour cause: le sujet, Foi et raison dans le christianisme et dans lislam, est lun des préférés de Benoît XVI.

Il sarticulait autour de trois axes, présentés lun après lautre par un représentant catholique et un représentant musulman:

1. Foi et raison: quelle relation?, avec, du côté catholique, Vittorio Possenti, professeur de philosophie politique à lUniversité de Venise et membre de lAcadémie pontificale des sciences sociales;

2. Théologie/Kalam comme enquête sur la rationalité de la foi, avec, du côté catholique, Piero Coda, professeur de théologie à lUniversité pontificale du Latran et président de lAssociation théologique italienne;

3. Foi et raison face au phénomène de la violence, avec, du côté catholique, le jésuite Michel Fédou, théologien et historien de lEglise, du Centre Sèvres à Paris.

En plus de ces trois rapporteurs, la délégation catholique comprenait Ramzi Garmou, archevêque chaldéen de Téhéran; Pier Luigi Celata, archevêque secrétaire du conseil pontifical pour le dialogue interreligieux; Khaled Akasheh, chef du bureau pour lislam dans ce même conseil; Ilaria Morali, professeur de théologie dogmatique à lUniversité pontificale grégorienne et spécialiste des relations non-chrétiennes.

La rencontre a été présidée conjointement par le cardinal Jean-Louis Tauran, président du conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, et par Mahdi Mostafavi, président de lIslamic Culture and Relations Organization de Téhéran.

Mostafavi est un Seyyed, cest-à-dire un descendant direct du prophète Mahomet. Jusqu’à il y a deux ans, il a été vice-ministre des Affaires étrangères à Téhéran. Avant de repartir pour lIran, il a déclaré au quotidien de Rome il Riformista:

Je vois le président Ahmadinejad au moins deux fois par semaine. Les valeurs spirituelles et morales sont fondamentales dans nos choix gouvernementaux et je suis son conseiller spirituel.

Ces quelques mots montrent combien la délégation iranienne était haut placée et étroitement liée au leadership dAhmadinejad, qui représente laile la plus dure du régime khomeyniste, la plus hostile à lOccident et la plus déterminée à refuser à Israël le droit dexister.

Il faut toutefois rappeler que le régime de Téhéran s’était distingué par sa modération lors de lexplosion de violence qui avait fait suite au discours de Benoît XVI à Ratisbonne. Depuis de nombreuses années, lislam chiite iranien devance lislam sunnite dans ses rapports avec lEglise de Rome, sur le plan religieux, culturel et politique. Après avoir rencontré, le 6 avril dernier, le nouveau nonce apostolique en Iran, larchevêque Jean-Paul Gobel, le président Ahmadinejad a défini le Vatican comme une force positive pour la paix et la justice dans le monde. Ou plutôt, pour les intérêts iraniens, un allié potentiel contre les pressions des Etats-Unis et des pays européens.

La rencontre de ces jours derniers est la sixième de la série. La prochaine aura lieu dici deux ans à Téhéran et sera précédée dune rencontre préparatoire.

Cela ne veut pas dire que lEglise de Rome se montre docile lors de ces rencontres. Le 3 novembre 2005, le professeur Possenti, lun des rapporteurs de la dernière rencontre, avait signé un appel contre le président iranien Ahmadinejad à cause des déclarations anti-israéliennes de ce dernier. Un sit-in de protestation avait suivi devant lambassade dIran à Rome.

Même absence de complaisance chez Ilaria Morali, qui faisait également partie de la délégation catholique lors de la dernière rencontre. Selon elle, le dialogue entre lEglise catholique et les religions non-chrétiennes doit sinspirer des deux documents de 1964 qui ont indiqué pour la première fois la conduite à tenir: lencyclique de Paul VI Ecclesiam Suam et la constitution conciliaire Lumen Gentium. Les religions non-chrétiennes ne figurent comme voie de salut dans aucun des deux documents. Seul Jésus-Christ est le sauveur de lhumanité toute entière, comme la souligné en 2000 la déclaration Dominus Iesus. Le dialogue est donc avant tout missionnaire, il a pour but de poursuivre le colloquium salutis instauré par Dieu dans le Christ avec lhumanité. Ce nest que secondairement quil cherche un terrain d’entente éthique et culturelle, pour une cohabitation plus pacifique

Le 17 avril dernier, à Washington, Benoît XVI sexprimait devant quelque 200 représentants de religions non-chrétiennes. Il a confirmé ce qui précède par ces mots sans équivoque:

« Les chrétiens proposent Jésus de Nazareth. [...] Cest Lui que nous portons au forum du dialogue interreligieux. L’ardent désir de suivre ses traces pousse les chrétiens à ouvrir leurs esprits et leurs cœurs au dialogue.

Dans le discours quil a lu à ses interlocuteurs musulmans, le professeur Possenti a interprété la rencontre dAssise pour la paix (27 novembre 1986) selon le point de vue christologique suivant:

La rencontre était centrée sur lincompatibilité de lEvangile avec la violence. Celui qui est mort sur la croix est une victime et pas un bourreau. La passion de Jésus révèle la violence que renfermaient les religions païennes: elle provoque une révolution qui est aujourdhui irrépressible. Elle propose licône du Serviteur souffrant par amour, le symbole de lamour non-violent, donné“.

En ce qui concerne le rapport entre la religion et la violence, Possenti a déclaré:

La violence doit être laïcisée et attribuée à lhomme, non à Dieu.

A la fin de la rencontre du 28 au 30 avril, les deux délégations se sont mises daccord sur sept points, résumés dans un communiqué en ces termes:

Premièrement: foi et raison sont toutes deux des dons de Dieu à lhumanité.

Deuxièmement: foi et raison ne sopposent pas; même si dans certains cas la foi peut être au-dessus de la raison, elle ne lui est jamais contraire.

Troisièmement: foi et raison sont intrinsèquement non-violentes. Ni la raison ni la foi ne devraient être utilisées pour perpétrer la violence; malheureusement, dans certains cas, elles ont toutes les deux été mal utilisées dans le but de perpétrer la violence. Quoi quil en soit, ces événements ne peuvent faire douter ni de la raison ni de la foi.

Quatrièmement: les deux parties ont décidé de coopérer encore plus pour favoriser une religiosité authentique, en particulier la spiritualité pour promouvoir le respect des symboles sacrés et des valeurs morales.

Cinquièmement: chrétiens et musulmans devraient dépasser le stade de la tolérance, en acceptant les différences, en restant conscients de ce quils ont en commun et en rendant grâce à Dieu pour cela. Ils sont appelés à se respecter mutuellement et donc à condamner la dérision des croyances religieuses.

Sixièmement: il faudrait éviter les généralisations quand on parle de religions. Les différences entre les confessions au sein du christianisme et de lislam et la diversité des contextes historiques sont des facteurs importants à prendre en compte.

Septièmement: on ne peut pas juger les traditions religieuses sur la base dun seul verset ou passage présent dans lun ou lautre livre sacré. Il convient davoir une vision globale et une méthode herméneutique adaptée pour les comprendre correctement.

Outre Seyyed Mahdi Mostafavi, la délégation musulmane était composée de quatre chercheurs possédant le titre de hodjatoleslam: Mohammad Jafar Elmi, de lIslamic College for Advanced Studies de Londres; Hamid Parsania, professeur de philosophie et de mystique à Qom et recteur de luniversité Baqir al-Ulum; Mahdi Khamoushi; Mohammed Masjedjamei. Etaient aussi présents Rasoul Rasoulipour, doyen de la faculté d’études humanistes de luniversité de Tarbiat Moallem; Mohsen Daneshmand, membre du corps diplomatique, et Abdolrahim Gavahi.

Les huit représentants chiites ont offert à Benoît XVI un exemplaire du Coran. Lagence officielle iranienne ISNA a rapporté que le pape la défini comme un livre précieux et quil a évoqué le sujet de la rencontre en ces termes:

Foi et raison sont les deux choses dont le monde a besoin, aujourdhui plus que par le passé, et il est de notre devoir de satisfaire ce besoin de la société“.

bonne nuit

11 mai, 2008

bonne nuit dans image bon nuit, jour, dimanche etc. magnolia_copeland_court

Magnolia sprengeri ‘Copeland Court’

http://www.ubcbotanicalgarden.org/potd/2006/04/

« Tous nous les entendons proclamer dans nos langues les merveilles de Dieu » (Ac 2,11)

11 mai, 2008

du site: 

http://www.levangileauquotidien.org/www/main.php?language=FR&localTime=05/11/2008#

Cardinal Joseph Ratzinger [Pape Benoît XVI]
Retraite Vatican 1983 (trad. Le Ressuscité, DDB 1986, p.146)

« Tous nous les entendons proclamer dans nos langues les merveilles de Dieu » (Ac 2,11)

Le jour de la Pentecôte révèle la catholicité de l’Église, son universalité. L’Esprit Saint manifeste sa présence par le don des langues. Il renouvelle ainsi, mais en l’inversant, l’événement de Babel (Gn 11), cette expression de l’orgueil des hommes qui veulent devenir comme Dieu et construire par leurs propres forces, c’est-à-dire sans Dieu, un pont vers le ciel, la tour de Babel. Cet orgueil provoque les divisions dans le monde et dresse les murs de la séparation. À cause de l’orgueil, l’homme reconnaît seulement sa propre intelligence, sa propre volonté, son propre coeur ; de ce fait, il n’est plus capable ni de comprendre le langage des autres, ni d’entendre la voix de Dieu.

L’Esprit Saint, l’amour divin, comprend et fait comprendre les langues ; il crée l’unité dans la diversité. Ainsi, dès son premier jour, l’Eglise parle en toutes les langues. Elle est d’emblée catholique, universelle. Le pont entre ciel et terre existe bien : c’est la croix qui est ce pont, et l’amour du Seigneur a construit ce pont. La construction de ce pont dépasse les possibilités de la technique. La visée de Babel devait et doit échouer ; seul l’amour incarné de Dieu pouvait répondre à pareille visée…

L’Église est catholique dès le premier instant de son existence ; elle embrasse toutes les langues. Le signe des langues exprime un aspect très important d’une ecclésiologie fidèle à l’Écriture : l’Eglise universelle précède les Églises particulières, l’unité vient avant les parties. L’Église universelle n’est pas une fusion secondaire des Eglises locales ; c’est l’Eglise universelle, catholique, qui engendre les Églises particulières, et celles-ci ne peuvent pas demeurer des Églises qu’en communion avec la catholicité. Par ailleurs, la catholicité exige la multiplicité des langues, la mise en commun et l’harmonisation des richesses de l’humanité dans l’amour du Crucifié.