Saint Pierre Nolasco (sur mon calendrier d’aujourd’hui)
6 mai, 2008Saint Pierre Nolasco
Carcassone, Francia, 1180 circa – 13 maggio 1249
voir aussi:
http://fr.encarta.msn.com/encyclopedia_741535365/Pierre_Nolasque_saint.html
Saint Pierre Nolasco
Carcassone, Francia, 1180 circa – 13 maggio 1249
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http://fr.encarta.msn.com/encyclopedia_741535365/Pierre_Nolasque_saint.html
L’OSSERVATORE ROMANO
Edition hebdomadaire en langue française 6 mai 2008, LIEN
http://www.vatican.va/news_services/or/or_fra/index.html
du site:
http://chiesa.espresso.repubblica.it/articolo/200122?fr=y
Un problème américain: faut-il ou non donner la communion aux hommes et femmes politiques catholiques pro avortement?
La polémique fait rage aux Etats-Unis après que Nancy Pelosi, John Kerry, Ted Kennedy et Rudy Giuliani ont communié au cours des messes pontificales. Le cardinal Egan condamne fermement l’ancien maire de New York. Les thèses de Joseph Ratzinger sur cette question
par Sandro Magister
ROMA, le 2 mai 2008
– Comme après chacun de ses voyages, Benoît XVI, de retour à Rome, a consacré sa première audience publique à sa visite aux Etats-Unis.
Le pape est revenu sur toutes les étapes de son voyage, en témoignant à nouveau de sa grande sympathie à l’égard du pays qu’il a visité:
“… un grand pays qui, dès le début, a été édifié sur la base d’une heureuse association de principes religieux, éthiques et politiques et qui constitue encore maintenant un exemple solide de saine laïcité, où la dimension religieuse, dans la diversité de ses expressions, est non seulement tolérée mais aussi valorisée en tant qu’‘âme‘ de la nation et garantie fondamentale des droits et des devoirs de l’homme“.
Cependant, le voyage de Benoît XVI n’a pas donné lieu qu’à cette réflexion. Une semaine après le retour du pape à Rome, un contrecoup bruyant et inattendu a éclaté aux Etats-Unis.
Le motif: des hommes et femmes politiques catholiques “pro choice“, c’est-à-dire favorables à l’avortement libre, ont communié pendant les messes pontificales.
A Washington, lors de la messe au Nationals Park, Nancy Pelosi, présidente de la chambre, et les sénateurs John Kerry, Edward Kennedy et Christopher Dodd ont reçu la communion. A New York, l’ancien maire de la ville Rudolph Giuliani a fait de même au cours de la messe à la cathédrale Saint-Patrick. Leur geste a été rapporté par les médias car certains d’entre eux l’avaient annoncé.
Pendant quelques jours, ces communions d’hommes politiques “pro choice“ n’ont pas provoqué de réactions particulières. Le silence a été rompu par le commentaire de Robert Novak, un chroniqueur conservateur combatif, paru le 28 avril dans le “Washington Post“.
Novak souligne que les cinq personnes en question ont reçu la communion non pas du pape mais du nonce apostolique aux Etats-Unis, l’archevêque Pietro Sambi. Il rappelle qu’en 2004 Joseph Ratzinger, alors cardinal, a écrit que les hommes politiques catholiques “pro choice“ ne doivent pas recevoir la communion. S’appuyant sur des “sources vaticanes“ anonymes, Novak ajoute que Ratzinger, devenu pape, n’a pas changé d’avis. Et de conclure que le geste des cinq “reflète la désobéissance à Benoît XVI des archevêques de New York et Washington“, leurs protecteurs.
Quelques heures après la parution de l’article de Novak dans le “Washington Post“, l’un des deux archevêques mis en cause, le cardinal de New York, Edward Egan, a diffusé le communiqué suivant:
“L’Eglise catholique enseigne clairement que l’avortement est une grave offense à la volonté de Dieu. Quand j’étais archevêque de New York, j’ai répété cet enseignement dans mes sermons, mes articles, mes discours et mes interviews, sans aucune hésitation ni compromis. Pour cette raison, lorsque je suis devenu archevêque de New York et que Rudolph Giuliani était maire de New York, nous avons convenu qu’il ne recevrait pas l’eucharistie à cause de ses positions pro avortement bien connues. Je regrette profondément que Rudolph Giuliani ait reçu l’eucharistie pendant la visite du pape à New York. Je vais essayer de le rencontrer pour l’inviter à continuer de respecter notre accord“.
Peu après, le porte-parole de Giuliani, Sunny Mindel, répondait ainsi au communiqué d’Egan:
“Le maire Rudy Giuliani désire bien sûr rencontrer le cardinal Egan. Comme il l’a déjà dit, la foi du maire Giuliani est un sujet profondément personnel qui doit rester confidentiel“.
Cet échange entre le cardinal et l’ancien maire de New York a remis en évidence une question qui agite depuis des années l’Eglise catholique américaine. La dernière crise remonte à l’été 2004, à l’occasion des dernières élections présidentielles.
Cette année-là, le candidat démocrate à la Maison Blanche était le catholique “pro choice“ John Kerry. L’archevêque de Saint-Louis, Raymond Burke, a refusé de lui donner la communion, mais d’autres évêques ont agi autrement.
Début juin 2004, le cardinal Ratzinger a envoyé de Rome une note comportant des indications précises sur la question au cardinal Theodore E. McCarrick, archevêque de Washington et chef de la commission pour la “domestic policy“ de la conférence des évêques des Etats-Unis.
La note était confidentielle mais elle a été diffusée dans son intégralité par www.chiesa.
La voici reproduite à nouveau ci-dessous. Sa thèse est sans équivoque: pas de communion eucharistique pour les hommes politiques catholiques qui font systématiquement campagne pour l’avortement
Mais les évêques des Etats-Unis, réunis en assemblée générale, avaient voté à la majorité que c’était à chaque évêque de décider s’il fallait donner ou non la communion aux hommes politiques catholiques pro avortement. Le cardinal Ratzinger ne s’était pas opposé à cette façon d’appliquer la norme, écrivant même qu’il considérait ce choix comme “very much in harmony“ avec ses indications.
George Bush ayant été réélu à la Maison Blanche, la question est tombée aux oubliettes. Elle n’a même pas ressurgi dans la campagne actuelle pour les prochaines élections présidentielles, aucun des candidats n’étant catholique.
Maintenant que l’affaire fait à nouveau du bruit, on a le sentiment que les évêques des Etats-Unis ont adopté une ligne plus stricte. Le cardinal Egan a marqué un point, en ne se contentant pas de rappeler des principes généraux mais en critiquant directement un homme politique connu, allant même jusqu’à l’accuser d’avoir violé un accord confidentiel qui les liait.
Ces questions ne se posent même pas en Europe et en Italie. Le fait que des hommes politiques catholiques “pro choice“ communient ne suscite pas de réactions particulières. Leur choix est donné à la conscience personnelle.
Le fait qu’aux Etats-Unis, en revanche, la question soit aussi sensible est un autre signe de la diversité du paysage politico-religieux de part et d’autre de l’Atlantique: une diversité soulignée plusieurs fois par Benoît XVI au cours de son voyage et après, lors de l’audience du mercredi 30 avril.
Aux Etats-Unis, la religion est une affaire publique, beaucoup plus et bien autrement qu’en Europe. Avec les conséquences que cela implique.
__________
Etre digne de recevoir la sainte communion. Principes généraux
par Joseph Ratzinger, juin 2004
1. Se présenter pour recevoir la sainte communion devrait être une décision réfléchie, fondée sur un jugement raisonné permettant de savoir si l’on est digne de communier selon les critères objectifs de l’Eglise. Il faut se poser des questions comme “Suis-je en pleine communion avec l’Eglise catholique? Suis-je coupable d’un péché grave? Ai-je encouru des peines (comme une excommunication ou une interdiction) qui m’interdisent de recevoir la sainte communion? Me suis-je préparé en jeûnant depuis une heure au moins?“. Le fait de se présenter sans réflexion à recevoir la sainte communion, simplement parce que l’on est présent à la messe, est un abus qui doit être corrigé (cf. l’instruction “Redemptoris Sacramentum“, n° 81, 83).
2. L’Eglise enseigne que l’avortement ou l’euthanasie sont des péchés graves. L’encyclique “Evangelium Vitae“, se référant à des décisions de justice ou à des lois civiles autorisant ou encourageant l’avortement ou l’euthanasie, établit qu’il existe “une obligation importante et précise de s’y opposer par l’objection de conscience. […] Dans le cas d’une loi intrinsèquement injuste, comme celle qui admet l’avortement ou l’euthanasie, il n’est jamais licite de s’y conformer, ni de participer à une campagne d’opinion en faveur d’une telle loi, ni de voter pour elle“ (n. 73). Les chrétiens “sont appelés, en vertu d’un grave devoir de conscience, à ne pas apporter leur collaboration formelle aux pratiques qui, bien qu’admises par la législation civile, sont en opposition avec la Loi de Dieu. En effet, du point de vue moral, il n’est jamais licite de coopérer formellement au mal. […] Cette coopération ne peut jamais être justifiée en invoquant le respect de la liberté d’autrui ni en prenant appui sur le fait que la loi civile la prévoit et la requiert“ (n. 74).
3. Les questions morales n’ont pas toutes le même poids moral que l’avortement ou l’euthanasie. Par exemple, si un catholique était en désaccord avec le Saint-Père sur l’application de la peine capitale ou sur la décision de faire la guerre, il ne serait pas considéré pour cette raison comme indigne de se présenter pour recevoir la sainte communion. L’Eglise exhorte les autorités civiles à rechercher la paix et non la guerre et à faire preuve de modération et de miséricorde dans l’application d’une peine aux criminels. Toutefois, il peut être permis de prendre les armes pour repousser un agresseur ou d’avoir recours à la peine capitale. Les catholiques peuvent légitimement avoir des opinions différentes sur la guerre ou la peine de mort, mais en aucun cas sur l’avortement et l’euthanasie.
4. Indépendamment du jugement que chacun porte sur sa propre dignité à se présenter pour recevoir la sainte eucharistie, le ministre de la sainte communion peut se trouver dans une situation où il doit refuser de distribuer la sainte communion à quelqu’un, comme dans les cas d’excommunication déclarée, d’interdit déclaré ou de persistance obstinée dans un péché grave manifeste (cf. can. 915).
5. Concernant les péchés graves d’avortement ou d’euthanasie, lorsque la coopération formelle d’une personne devient manifeste (comprendre: lorsqu’un homme politique catholique fait systématiquement campagne pour l’avortement et l’euthanasie et vote des lois permissives sur ces sujets), son pasteur devrait le rencontrer, lui expliquer l’enseignement de l’Eglise, l’informer qu’il ne doit pas se présenter à la sainte communion tant qu’il n’aura pas mis fin à sa situation objective de péché, sans quoi l’eucharistie lui sera refusée.
6. Au cas où “ces mesures préventives n’auraient pas eu d’effet ou n’auraient pas été possibles“ et si la personne en question, faisant preuve d’obstination, se présente malgré tout pour recevoir la sainte eucharistie, “le ministre de la sainte communion doit refuser de la lui donner (cf. la déclaration du conseil pontifical pour l’interprétation des textes législatifs, “Sainte communion et catholiques divorcés et remariés civilement“, 2000, n° 3-4). Cette décision n’est à proprement parler ni une sanction ni une peine. Le ministre de la sainte communion ne formule pas non plus un jugement sur la faute subjective de la personne; il réagit plutôt à l’indignité publique de cette personne à recevoir la sainte communion, en raison d’une situation objective de péché.
[N.B. Un catholique serait coupable de coopération formelle au mal – et donc indigne de se présenter à la sainte communion – s’il votait délibérément pour un candidat en raison même des positions permissives de celui-ci sur l’avortement et/ou l’euthanasie. Quand un catholique ne partage pas la position d’un candidat en faveur de l’avortement et/ou de l’euthanasie mais vote pour lui pour d’autres raisons, cette coopération, considérée comme matériellement indirecte, peut être permise pour des raisons convenables.]
du site:
BENOÎT XVI
AUDIENCE GÉNÉRALE
Mercredi 14 février 2007
Les femmes au service de l’Evangile
Chers frères et sœurs,
Nous sommes parvenus aujourd’hui au terme de notre parcours parmi les témoins des débuts du christianisme que mentionnent les écrits néo-testamentaires. Et au cours de la dernière étape de ce premier parcours, nous consacrerons notre attention aux nombreuses figures de femmes qui ont accompli un rôle efficace et précieux dans la diffusion de l’Evangile. Leur témoignage ne peut être oublié, conformément à ce que Jésus lui-même dit de la femme qui lui versa de huile sur la tête, peu avant la Passion: « En vérité, je vous le dis, partout où sera proclamé cet Evangile, dans le monde entier, on redira aussi, à sa mémoire, ce qu’elle vient de faire » (Mt 26, 13; Mc 14, 9). Le Seigneur veut que ces témoins de l’Evangile, ces figures qui ont apporté une contribution afin de faire croître la foi en Lui, soient connues et que leur mémoire soit vivante dans l’Eglise. Sur le plan historique, nous pouvons distinguer le rôle des femmes dans le christianisme des origines, au cours de la vie terrestre de Jésus et au cours des événements de la première génération chrétienne.
Bien sûr, comme nous le savons, Jésus choisit parmi ses disciples douze hommes comme Pères de la nouvelle Israël; il les choisit pour « être ses compagnons et pour les envoyer prêcher » (Mc 3, 14-15). Ce fait est évident mais, outre les Douze, piliers de l’Eglise, pères du nouveau Peuple de Dieu, de nombreuses femmes sont également choisies au nombre des disciples. Je n’évoquerai que très brièvement celles qui se trouvent sur le chemin de Jésus lui-même, en commençant par la prophétesse Anne (cf. Lc 2, 36-38) jusqu’à la Samaritaine (cf. Jn 4, 1-39), à la femme syrophénicienne (cf. Mc 7, 24-30), à l’hémorroïsse (cf. Mt 9, 20-22) et à la pécheresse pardonnée (cf. Lc 7, 36-50). Je ne me réfère pas non plus aux protagonistes de certaines paraboles efficaces, par exemple la femme qui fait le pain (Mt 13, 33), la femme qui perd une drachme (Lc 15, 8-10), la veuve qui importune le juge (Lc 18, 1-8). Les femmes qui ont joué un rôle actif dans le cadre de la mission de Jésus sont plus importantes pour notre réflexion. En premier lieu, ma pensée se tourne naturellement vers la Vierge Marie, qui à travers sa foi et son oeuvre maternelle, collabora de façon unique à notre Rédemption, au point qu’Elisabeth put la proclamer « bénie entre les femmes » (Lc 1, 42), en ajoutant « bienheureuse celle qui a cru » (Lc 1, 45). Devenue disciple du Fils, Marie manifesta à Cana une entière confiance en Lui (cf. Jn 2, 5) et le suivit jusque sous la Croix, où elle reçut de Lui une mission maternelle pour tous ses disciples de tout temps, représentés par Jean (cf. Jn 19, 25-27). Viennent ensuite diff
érentes femmes qui, à titre divers, gravitent autour de la figure de Jésus en ayant des fonctions de responsabilité. Un exemple éloquent est représenté par les femmes qui suivaient Jésus pour l’assister de leurs biens, et dont Luc nous transmet certains noms: Marie de Magdala, Jeanne, Suzanne et « plusieurs autres » (cf. Lc 8, 2-3). Puis, les Evangiles nous informent que les femmes, à la différence des Douze, n’abandonnèrent pas Jésus à l’heure de la Passion (cf. Mt 27, 56.61; Mc 15, 40). Parmi elles ressort en particulier Marie-Madeleine, qui non seulement assista à la Passion, mais fut également la première à témoigner et à annoncer le Ressuscité (cf. 20, 1. 11-18). C’est précisément à Marie de Magdala que saint Thomas d’Aquin réserve le qualificatif particulier d’ »apôtre des apôtres » (apostolorum apostola), lui consacrant ce beau commentaire: « De même qu’une femme avait annoncé au premier homme des paroles de mort, ainsi, une femme annonça en premier aux apôtres des paroles de vie » (Super Ioannem, ed. Cai, 2519).
Dans le domaine de l’Eglise des débuts également, la présence des femmes n’est absolument pas secondaire. Nous n’insistons pas sur les quatre filles non nommées du « diacre » Philippe, résidant à Cesarée Marittime, et toutes dotées, comme nous le dit saint Luc, du « don de prophétie », c’est-à-dire de la faculté d’intervenir publiquement sous l’action de l’Esprit Saint (cf. Ac 21, 9). La brièveté de l’information ne nous permet pas de déductions plus précises. Nous devons plutôt à saint Paul une plus ample documentation sur la dignité et sur le rôle ecclésial de la femme. Il part du principe fondamental selon lequel pour les baptisés, non seulement « il n’y a ni Juif ni Grec, il n’y a ni esclave ni homme libre », mais également « il n’y a ni homme ni femme ». La raison est que « tous vous ne faites qu’un dans le Christ Jésus » (Ga 3, 28), c’est-à-dire que tous sont unis par la même dignité fondamentale, bien que chacun soit doté de fonctions spécifiques (cf. 1 Co 12, 27-30). L’apôtre admet comme quelque chose de normal que dans la communauté chrétienne, la femme puisse « prophétiser » (1 Co 11, 5), c’est-à-dire se prononcer ouvertement sous l’influence de l’Esprit, du moment que cela soit pour l’édification de la communauté et fait avec dignité. C’est pourquoi la célèbre exhortation suivante, à ce que « les femmes gardent le silence dans les assemblées » (1 Co 14, 34) doit être plutôt relativisée. Nous laissons aux exégètes le problème, très débattu, qui en découle, de la relation apparemment contradictoire, entre la première affirmation – les femmes peuvent prophétiser dans l’assemblée – et la seconde – les femmes ne peuvent pas parler. Ce n’est pas ici qu’il doit être débattu. Mercredi dernier nous avons déjà rencontré la figure de Prisca ou Priscille, femme d’Aquilas, qui dans deux cas, de manière surprenante, est mentionnée avant son mari (cf. Ac 18, 18; Rm 16, 3): l’une et l’autre sont cependant explicitement qualifiés par Paul comme ses sun-ergoús « collaborateurs » (Rm 16, 3). Certains autres faits ne peuvent pas
être négligés. Il faut prendre acte, par exemple, que la brève Lettre à Philémon est en réalité également adressée par Paul à une femme appelée « Apphia » (cf. Ph 2). Des traductions latines et syriaques du texte grec ajoutent à ce nom « Apphia », l’appellation de « soror carissima » (ibid.), et l’on doit dire que dans la communauté de Colosse, celle-ci devait occuper une place importante; quoi qu’il en soit, c’est l’unique femme mentionnée par Paul parmi les destinataires d’une de ses lettres. Ailleurs, l’Apôtre mentionne une certaine « Phébée », qualifiée comme diákonos de l’Eglise de Cencrées, petite ville portuaire située à l’est de Corinthe (cf. Rm 16, 1-2). Bien que le titre, à cette époque, n’ait pas encore de valeur ministérielle spécifique de type hiérarchique, il exprime un véritable exercice de responsabilité de la part de cette femme en faveur de cette communauté chrétienne. Paul recommande de la recevoir cordialement et de l’assister « en toute affaire où elle ait besoin », puis il ajoute: « car elle a pris soin de beaucoup de gens, et de moi aussi ». Dans le même contexte épistolaire, l’Apôtre rappelle avec des accents délicats d’autres noms de femmes: une certaine Marie, puis Tryphène, Tryphose et la « très chère » Persis, en plus de Julie, dont il écrit ouvertement qu’elles se sont « donné beaucoup de peine dans le Seigneur » ou « qui se donnent de la peine dans le Seigneur » (Rm 16, 6.12a.12b.15), soulignant ainsi leur profond engagement ecclésial. Dans l’Eglise de Philippes se distinguèrent ensuite deux femmes appelées « Evodie et Syntykhé » (Ph 4, 2): le rappel que Paul fait de leur concorde réciproque laisse entendre que les deux femmes assuraient une fonction importante au sein de cette communauté.
En somme, l’histoire du christianisme aurait eu un développement bien différent s’il n’y avait pas eu le généreux apport de nombreuses femmes. C’est pourquoi, comme l’écrivit mon cher prédécesseur Jean-Paul II dans la Lettre apostolique Mulieris dignitatem, « L’Eglise rend grâce pour toutes les femmes et pour chacune d’elles… L’Eglise rend grâce pour toutes les manifestations du « génie » féminin apparues au cours de l’histoire, dans tous les peuples et dans toutes les nations; elle rend grâce pour tous les charismes dont l’Esprit Saint a doté les femmes dans l’histoire du Peuple de Dieu, pour toutes les victoires remportées grâce à leur foi, à leur espérance et à leur amour: elle rend grâce pour tous les fruits de la sainteté féminine » (n. 31). Comme on le voit, l’éloge concerne les femmes au cours de l’histoire de l’Eglise et il est exprimé au nom de la communauté ecclésiale tout entière. Nous nous unissons nous aussi à cette appréciation en rendant grâce au Seigneur, car Il conduit son Eglise, génération après génération, en s’appuyant indistinctement sur des hommes et des femmes, qui savent faire fructifier leur foi et leur baptême pour le bien du Corps ecclésial tout entier, pour la plus grande gloire de Dieu.
du site:
http://www.levangileauquotidien.org/www/main.php?language=FR&localTime=05/06/2008#
Saint Irénée de Lyon (vers 130-vers 208), évêque, théologien et martyr
Contre les hérésies, IV, 14 (trad. SC 100, p. 537 rev.)
« Ainsi…il donnera la vie éternelle à tous ceux que tu lui as donnés »
Au commencement ce n’était pas parce qu’il avait besoin de l’homme que Dieu a modelé Adam, mais pour avoir quelqu’un en qui déposer ses bienfaits. Car non seulement avant Adam, mais avant même la création, le Verbe glorifiait le Père, tout en demeurant en lui, et il était glorifié par le Père, comme il le dit lui-même : « Père, glorifie-moi de la gloire que j’avais auprès de toi avant le commencement du monde ». Ce n’était pas davantage parce qu’il avait besoin de notre service qu’il nous a commandé de le suivre, mais pour nous procurer le salut. Car suivre le Sauveur c’est avoir part au salut, comme suivre la lumière c’est avoir part à la lumière.
Lorsque des hommes sont dans la lumière, ce ne sont pas eux qui illuminent la lumière et la font resplendir, mais ils sont illuminés et rendus resplendissants par elle ; loin de lui apporter quoi que ce soit, ils bénéficient de la lumière et en sont illuminés. Ainsi en va-t-il du service envers Dieu ; notre service n’apporte rien à Dieu, car Dieu n’a pas besoin du service des hommes ; mais, à ceux qui le servent et qui le suivent, Dieu donne la vie, l’incorruptibilité et la gloire éternelle…
Si Dieu sollicite le service des hommes, c’est pour pouvoir, lui qui est bon et miséricordieux, accorder ses bienfaits à ceux qui persévèrent dans son service. Car, si Dieu n’a besoin de rien, l’homme a besoin de la communion de Dieu. La gloire de l’homme, c’est de persévérer dans le service de Dieu. C’est pourquoi le Seigneur disait à ses disciples : « Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, mais moi qui vous ai choisis » (Jn 15,16). Il indiquait par là que ce n’étaient pas eux qui le glorifiaient en le suivant, mais que, pour avoir suivi le Fils de Dieu, ils étaient glorifiés par lui. « Père, je veux que là où je suis, eux aussi soient avec moi, afin qu’ils contemplent ma gloire » (Jn 17,24
du site:
http://www.prayer-meditation.eu/spip.php?article130
Sainte Thérèse 31 mai 1897
L’abandon est le fruit délicieux de l’amour
Il est sur cette terre Un Arbre merveilleux Sa racine, ô mystère ! Se trouve dans les Cieux…
Jamais sous son ombrage Rien ne saurait blesser Là sans craindre l’orage On peut se reposer.
De cet Arbre ineffable L’Amour voilà le nom, Et son fruit délectable S’appelle l’Abandon.Ce fruit dès cette vie Me donne le bonheur Mon âme est réjouie Par sa divine odeur.
Ce fruit quand je le touche Me paraît un trésor Le portant à ma bouche Il m’est plus doux encor.Il me donne en ce monde Un océan de paix En cette paix profonde Je repose à jamais.
Seul l’Abandon me livre En tes bras, ô Jésus C’est lui qui me fait vivre De la vie des Elus.A toi je m’abandonne O mon Divin Epoux Et je n’ambitionne Que ton regard si doux.
Moi je veux te sourire M’endormant sur ton cœur Je veux encore te redire Que je t’aime, Seigneur !Comme la pâquerette Au calice vermeil Moi petite fleurette Je m’entrouve au soleil.
Mon doux Soleil de vie O mon Aimable Roi C’est ta Divine Hostie Petite comme moi…
De sa Céleste Flamme Le lumineux rayon Fait naître dans mon âme Le parfait Abandon.
Toutes les créatures Peuvent me délaisser Je saurai sans murmures Près de toi m’en passerEt si tu me délaisses O mon Divin Trésor Privée de tes caresses Je veux sourire encor.
En Paix je veux attendre Doux Jésus ton retour Et sans jamais suspendre Mes cantiques d’amour.Non, rien ne m’inquiète Rien ne peut me troubler Plus haut que l’alouette Mon âme sait voler.
Au-dessus des nuages Le Ciel est toujours bleu On touche les rivages Où règne le Bon Dieu.
J’attends en paix la gloire Du céleste séjour Car je trouve au Ciboire Le doux fruit de l’Amour !