« Seigneur, montre-nous le Père et cela nous suffit »
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Saint Hilaire (vers 315-367), évêque de Poitiers, docteur de l’Église
De la Trinité, 7, 34-36 (trad. DDB 1981, t. 2, p.103 rev. ; cf Bresard, 2000 ans A, p.140)
« Seigneur, montre-nous le Père et cela nous suffit »
Jésus dit : « Si vous me connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père. Dès maintenant vous le connaissez et vous l’avez vu ». On voit l’homme Jésus Christ. Les apôtres ont devant les yeux son aspect extérieur, c’est-à-dire sa nature d’homme, alors que Dieu, affranchi de toute chair n’est pas reconnaissable dans un misérable corps charnel. Comment se fait-il donc que le connaître soit aussi connaître le Père ?
Ces paroles inattendues troublent l’apôtre Philippe…; la faiblesse de son esprit humain ne lui permet pas de comprendre une affirmation si étrange… Alors, avec l’impétuosité que permettaient sa familiarité et sa fidélité d’apôtre, il interroge son Maître : « Seigneur, montre-nous le Père et cela nous suffit ! »… Ce n’est pas qu’il désire contempler le Père de ses yeux physiques, mais il demande à comprendre celui qu’il voit de ses yeux. Car voyant le Fils sous sa forme humaine, il ne comprend pas comment, de ce fait, il avait vu le Père…
Le Seigneur lui répond donc : « Voilà si longtemps que je suis avec vous, et tu ne me connais pas, Philippe ? » Il lui reproche d’ignorer qui il était… Pourquoi ne l’avait-on pas reconnu, lui qu’ils avaient si longtemps cherché ? C’est que pour le reconnaître, il fallait reconnaître que la divinité, la nature du Père, était en lui. En effet, toutes les oeuvres qu’il avait faites étaient le propre de Dieu : marcher sur les eaux, commander aux vents, accomplir des choses impossibles à comprendre, telles que changer l’eau en vin ou multiplier les pains…, mettre en fuite les démons, chasser les maladies, porter remède aux infirmités du corps, corriger les handicaps de naissance, remettre les péchés, rendre la vie aux morts. Voilà tout ce qu’avait fait son corps de chair, et tout cela lui permet de se proclamer Fils de Dieu. De là son reproche et sa plainte : à travers la réalité mystérieuse de sa naissance humaine, on n’a pas perçu la nature divine qui accomplissait ces miracles par cette nature humaine assumée par le Fils.
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