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L’OSSERVATORE ROMANO 27 avril 2008 – l’occasion du centième anniversaire du « Frat »,
27 avril, 2008osservatore romano 27 avril 2008
deuxième article
A Monsieur le Cardinal
André VINGT-TROIS
Archevêque de Paris,
Président de la Conférence
des Evêques de France
A l’intention des jeunes rassemblés à Lourdes,
du 22 au 27 avril, à l’occasion du centième anniversaire du « Frat »,
organisé par les diocèses de l’Ile-de-France.
San François et Pierre & Paul
27 avril, 2008du site:
http://poursaintfrancois.free.fr/index.php?option=com_content&task=view&id=63&Itemid=104
San François et Pierre & Paul
Comment, Saint François et frère Massée posèrent sur une pierre, près d’une fontaine, le pain qu’ils avaient mendié, et saint François loua fort la pauvreté; comment il pria ensuite Dieu, saint Pierre et saint Paul, de lui faire aimer la sainte pauvreté, et il lui apparurent saint Pierre et saint Paul.
L’admirable serviteur et imitateur de Christ Messire saint François, pour se conformer parfaitement en toute chose au Christ, qui selon ce que dit l’Évangile, envoya ses disciples deux à deux dans toutes les villes et tous les lieux où il devait aller, après qu’il eut, à l’exemple du Christ, réuni douze compagnons, les envoya de même par le monde prêcher deux à deux. Et pour leur donner l’exemple de la vrai obéissance, il commença d’abord par aller lui-même, à l’exemple du Christ qui commença par agir avant d’enseigner. Ayant donc assigné à ses compagnons les autres parties du monde, il prit frère Massée pour compagnon et s’achemina vers la province de France.
Un jour qu’ils étaient parvenus très affamés dans un village, ils allèrent, selon la Règle, mendier du pain pour l’amour de Dieu; et saint François alla dans un quartier et frère Massée dans un autre. Mais parce que saint François était un homme d’aspect trop misérable et petit de taille et que par ce motif il passait pour un vil petit pauvre près de qui ne le connaissait pas, il ne recueillit que quelques bouchées et restes de pain sec; mais à frère Massée, parce qu’il était un homme grand et de belle prestance, on lui donna beaucoup de grands et bons morceaux, et des pains entiers.
Après qu’ils eurent mendié, ils se rejoignirent hors du village pour manger, dans un endroit où il y avait une belle fontaine, et à côté une belle pierre large, sur laquelle chacun d’eux posa toutes les aumônes qu’ils avaient mendiées. Et saint François, voyant que les morceaux de pain de frère Massée étaient plus nombreux, plus beaux et plus grands que les siens, témoigna d’une très grande allégresse et parla ainsi: « O frère Massée, nous ne sommes pas dignes d’un aussi grand trésor que celui-là. » et, comme il répétait plusieurs fois ces paroles, frère Massée répondit: « Père bien-aimé, comment put-on parler de trésor, là où il y a tant de pauvreté et où il manque tout ce qui est nécessaire ? Ici il n’y a ni nappe, ni couteau, ni tranchoir ni écuelle, ni maison, ni table, ni serviteur, ni servante. » Saint François dit alors: « C’est précisément cela que je tiens pour un grand trésor, qu’il n’y ait rien de préparé par l’industrie humaine; mais ce qui est ici est préparé par la divine providence, comme on le voit manifestement dans le pain mendié, dans la table de pierre si belle et dans la fontaine si limpide. Aussi je veux que nous priions Dieu de nous faire aimer de tout notre cœur le trésor si noble de la saint pauvreté qui a Dieu pour serviteur. » Ces paroles dites, après avoir prié et fait leur réfection corporelle de ces morceaux de pain et de cette eau, ils se levèrent pour s’acheminer vers la France.
Et comme ils arrivaient à une église, saint François dit à son compagnon: « Entrons dans cette église pour prier. » Et saint François s’en alla derrière l’autel, et se mit en prière; et dans cette prière il reçut de la visite de Dieu une ardeur si intense, qui embrasa tellement son âme de l’amour de la sainte pauvreté, qu’il paraissait, par l’éclat de son visage et par sa manière d’ouvrir la bouche, jeter des flammes d’amour. Et venant ainsi enflammé à son compagnon, il lui dit: « Ah ! ah ! ah ! Frère Massée, abandonne-toi à moi. » Et il parla ainsi trois fois, et la troisième fois saint François, de son souffle, souleva frère Massée dans les airs et le projeta devant lui à la distance d’une grande lance, ce dont frère Massée éprouva une très grande stupeur. Et il raconta ensuite à ses compagnons qu’ainsi soulevé et projeté par le souffle de saint François, il éprouva une telle douceur d’âme et consolation de l’Esprit Saint que jamais dans sa vie il n’en avait éprouvé de pareille.
Et cela fait, saint François dit: « Mon compagnon bien-aimé, allons à saint Pierre et à saint Paul, et prions-les de nous enseigner et de nous aider à posséder le trésor infini de la très sainte pauvreté; car elle est un trésor si précieux et si divin que nous ne sommes pas dignes de le posséder dans nos vases très vils; car c’est elle qui est cette vertu céleste, par laquelle toutes les choses terrestres et transitoires sont foulées aux pieds, et par laquelle tous les obstacles sont abattus devant l’âme pour qu’elle puisse s’unir librement au Dieu éternel. C’est elle qui est cette vertu qui permet à l’âme encore attachée à la terre, de s’entretenir dans le ciel avec les anges. C’est quelle qui accompagna le Christ sur la croix, qui fut ensevelie avec le Christ, qui ressuscita avec le Christ, qui monta au ciel avec le Christ; elle aussi qui dès cette vie, accorde aux âmes qui s’enamourent d’elle, le pouvoir de s’envoler au ciel, parce qu’elle garde les armes de la vrai humilité et de la charité. Prions donc les très saints Apôtres du Christ, qui furent des amoureux parfaits de cette perle évangélique, de nous obtenir de Notre Seigneur Jésus-Christ la grâce qu’il nous concède, par sa très sainte miséricorde, de mériter d’être de vrais amoureux, observateurs et humbles disciples de la très précieuse très aimée et évangélique pauvreté. »
Et en parlant de la sorte ils arrivèrent à Rome et entrèrent dans l’église de saint Pierre; et saint François se mit en prière dans un coin de l’église, et frère Massée dans un autre. Ils restèrent longtemps en prière avec beaucoup de larmes et de dévotion, et les très saints apôtres Pierre et Paul apparurent à saint François dans une grande splendeur et lui dirent: « Parce que tu demandes et désires d’observer ce que le Christ et les saints Apôtres ont observé, Notre Seigneur Jésus-Christ nous envoie vers toi pour t’annoncer que ta prière est exaucée, et qu’il t’est concédé par Dieu, en toute perfection, à toi et à tes disciples, le trésor de la très sainte pauvreté. Et nous t’annonçons encore de sa parce que quiconque, à ton exemple, embrassera parfaitement ce désir, est assuré de la béatitude de la vie éternelle ; et toi et tous tes disciples vous serez bénis de Dieu. » Et après ces paroles ils disparurent, laissant saint François rempli de consolation.
Il se releva de sa prière, revint vers son compagnon et lui demanda si Dieu ne lui avait rien révélé ; celui-ci lui répondit que non. Alors saint François lui dit comment les saints Apôtres lui étaient apparus et ce qu’ils lui avaient révélé. De quoi pleins de joie, il décidèrent de retourner dans le val de Spolète, renonçant au voyage de France.
À la louange du Christ. Ainsi soit-il.
Jean Chrysostome : l’Église est plus forte que le ciel.
27 avril, 2008du site:
http://www.patristique.org/article.php3?id_article=182
Jean Chrysostome : l’Église est plus forte que le ciel.
Jean est né à Antioche sur l’Oronte, au milieu du quatrième siècle. Il s’apprêtait, après ses études, à suivre une carrière de haut fonctionnaire impérial. Mais il est attiré par la vie érémitique. L’ascèse, les privations affaiblissent sa santé. Il retourne à Antioche où il est ordonné diacre en 381, puis prêtre en 386.
Brillant, Jean attire des foules nombreuses. Son éloquence lui vaudra, après sa mort, le surnom de Chrysostome, ce qui veut dire « bouche d’or ». Il est ordonné évêque de Constantinople, contre son gré, le 26 février 398.
Jean se met alors à vouloir réformer l’Église et la société. Il suscitera l’hostilité de nombreuses personnes, en particulier de Théophile d’Alexandrie et de l’impératrice Eudoxie. Les manigances de Théophile lui vaudront d’être condamné à l’exil au synode du Chêne (403). C’est à ce moment-là qu’il prononce le discours qui suit. La mobilisation de la communauté chrétienne lui vaudra cependant d’être rappelé d’exil dès le lendemain. Ce ne sera pourtant que partie remise. Jean mourra en exil le 14 septembre 407.L
’homélie qui suit comporte de très beaux passages, notamment sur la place de l’Église dans le projet de Dieu et sur la manière dont Jean concevait sa charge de pasteur de Constantinople.
es vagues sont violentes, la houle est terrible, mais nous ne craignons pas d’être engloutis par la mer, car nous sommes debout sur le roc.
Que la mer soit furieuse, elle ne peut briser ce roc ; que les flots se soulèvent, ils sont incapables d’engloutir la barque de Jésus. Que craindrions-nous ? Dites-le moi. La mort ? Pour moi, vivre, c’est le Christ, et mourir un avantage (Phi 1, 21). L’exil ? La terre appartient au Seigneur, avec tout ce qu’elle contient (Ps 23, 1). La confiscation des biens ? De même que nous n’avons rien apporté dans ce monde, de même nous ne pourrons rien emporter (1 Tim 6, 7). Les menaces du monde, je les méprise ; ses faveurs, je m’en moque. Je ne crains pas la pauvreté, je ne désire pas la richesse ; je ne crains pas la mort, je ne désire pas vivre, sinon pour vous faire progresser. C’est à cause de cela que je vous avertis de ce qui se passe, et j’exhorte votre charité à la confiance.
De fait, personne ne pourra nous séparer car ce que Dieu a uni, l’homme ne peut le séparer. En effet, il est dit de l’homme et de la femme : Aussi l’homme quittera-t-il son père et sa mère pour s’attacher à sa femme, et ils seront deux pour une seule chair. Or, ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas. (Gn 2, 24 ; Mt 19, 5-6). S’il n’est pas possible de rompre le lien conjugal, il vous est plus impossible encore de séparer l’Église de Dieu. Vous la combattez mais sans pouvoir nuire à celui que vous combattez. Quant à moi, vous ne faites qu’ajouter à ma gloire, vous dissipez vos forces dans le combat contre moi. Il est dur en effet de se rebeller contre l’aiguillon (Ac 9, 5). Vous n’en émousserez pas la pointe mais vous ensanglanterez vos pieds. C’est ainsi que les flots ne dissolvent pas le rocher, mais se dissolvent en écume contre lui.Homme ! Rien n
’est fort comme l’Église. Cesse le combat, afin de ne pas perdre ta force. N’entre pas en guerre contre le ciel. Combats-tu un homme, tu peux être vainqueur ou vaincu, mais si tu combats l’Église tu ne peux vaincre car Dieu est plus fort que toutes choses. Voudrions-nous rivaliser avec le Seigneur ? Serions-nous plus forts que lui ? (1 Co 10, 22). Ce que Dieu a établi, qui tentera de l’ébranler ? Ne connaissez-vous pas sa puissance ! Il regarde la terre et il la fait trembler (Ps 103, 32). Il ordonne et ce qui tremble est affermi. S’il a affermi la cité chancelante, à plus forte raison pourra-t-il affermir l’Église.
L’Église est plus forte que le ciel. Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront pas (Mt 24, 35). Quelles paroles ? Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église et les portes de l’enfer ne prévaudront pas contre elle (Mt 16, 18).Si vous n
’accordez pas foi au discours, croyez les faits. Que de tyrans ont voulu renverser l’Église ? Que de tortures employées pour cela : chevalets, fournaises, dents des bêtes, glaives acérés ! Et cela n’a pas abouti. Où sont les ennemis ? Ils ont été livrés au silence et à l’oubli. Et où est l’Église ? Elle brille plus que le soleil. Les oeuvres des premiers se sont éteintes, ses oeuvres à elle sont immortelles. Si lorsqu’ils étaient un petit nombre les membres de l’Église n’ont pas été vaincus, comment pourraient-ils être vaincus maintenant que la piété a rempli l’univers ?
Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront pas. Et avec raison, car l’Église est plus chère à Dieu que le ciel. Ce n’est pas le ciel qui a pris corps, mais l’Église qui a pris chair. Le ciel existe à cause de l’Église, non pas l’Église à cause du ciel. Ne soyez donc pas troublés par les événements. Faites-moi la grâce d’une foi immuable. Ne voyez-vous pas que Pierre, marchant sur les eaux, pour avoir douté un peu, fut sur le point de sombrer, non pas à cause du mouvement tumultueux des flots, mais en raison de la faiblesse de sa foi ! Sont-ce par des suffrages humains que je suis arrivé là, à la tête de cette Église ? Est-ce en effet un homme qui m’y a conduit, pour qu’un homme m’en démette ? Je ne dis pas ces choses avec orgueil, à Dieu ne plaise, ni non plus pour me vanter, mais parce que je veux affermir ce qui est ébranlé chez vous.Comme la ville avait retrouv
é le calme, le diable s’est efforcé d’ébranler l’Église. Diable impur et scélérat, tu n’as pu te rendre maître des murs et tu penses ébranler l’Église ! L’Église consisterait-elle en des murs ? Non, elle consiste en la multitude des croyants. Voici, combien de solides colonnes, liées non pas avec du fer, mais étroitement liées par la foi. Je ne veux pas dire qu’une telle multitude dépasse l’ardeur du feu, mais que, n’y eut-il qu’un unique fidèle, tu n’en viendrais pas à bout. Vois encore quelles blessures t’ont infligées les martyrs. Il est arrivé souvent qu’une tendre jeune fille, une vierge, est entrée dans l’arène. D’apparence elle était plus tendre que de la cire, et elle devenait plus ferme que le roc. Tu déchirais ses flancs, mais tu n’as pu prendre sa foi. La nature de la chair était anéantie et la puissance de la foi n’a pas abdiquée. Le corps était consumé, l’esprit revigoré. La substance était supprimée et la piété subsistait. Tu n’as pu venir à bout d’une seule femme et tu comptes l’emporter sur un peuple si nombreux ! N’entends-tu pas cette parole du Seigneur : Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux (Mt 18, 20) ? Et là où un peuple aussi nombreux est uni par le lien de la charité, le Seigneur ne serait pas présent ? J’ai sa garantie : est-ce à ma propre force que je fais confiance ? Je possède sa parole : voilà mon appui, voilà ma sécurité, voilà mon havre de paix. Que l’univers se soulève, je possède cette parole, j’en lis le texte : voilà mon rempart, voilà ma sécurité. Quel texte ? Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps (Mt 28, 20).
Le Christ est avec moi, que vais-je craindre ? Même si les flots de la mer ou la colère des puissants s’élèvent contre moi, tout cela est aussi peu de chose pour moi qu’une toile d’araignée. Et sans l’amour que j’ai pour vous, je n’aurais pas refusé de partir aujourd’hui même. Car je ne cesse de dire : Seigneur, que ta volonté soit faite (Mt 6, 10). Non pas ce que veut un tel ou un tel, mais ce que tu veux. Telle est ma tour, telle est ma pierre inébranlable, tel est mon appui immuable. Si c’est la volonté de Dieu que cela arrive, que cela arrive ! S’il me veut ici, je le bénis ; s’il m’appelle ailleurs, je le remercie.Que personne ne vous trouble. Appliquez-vous
à la prière. Le diable a fait ces choses afin d’émousser votre zèle à la prière. Mais il n’a pas réussi. Au contraire, je vous trouve plus zélés et plus ardents. Demain, je viendrai me joindre à vos prières. Là où je suis, vous êtes vous aussi. Et là où vous êtes, je suis moi aussi. Nous sommes un corps : le corps n’est pas séparé de la tête, ni la tête du corps. Serions-nous séparés par le lieu, nous serons unis par l’amour. La mort ne peut pas non plus couper cette unité. Car si le corps meurt, l’âme vit, et elle se souviendra de mon peuple. Vous êtes mes parents, comment pourrais-je vous oublier ? Vous êtes mes parents, vous êtes ma vie, vous êtes ma bonne réputation. Si vous faites des progrès, c’est mon honneur, de sorte que ma vie est une richesse déposée dans votre trésor. Je suis prêt à être immolé mille fois pour vous (et je ne vous fais aucune faveur, mais je paie simplement une dette. En effet, le bon pasteur donne sa vie pour ses brebis (Jn 10, 11)) et pour elles, il se laisserait mille fois égorger, mille fois trancher la tête. Une telle mort est pour moi le fondement de l’immortalité, ces persécutions sont pour moi une nouvelle base de sécurité. De fait, suis-je traqué à cause de la richesse, pour que j’en sois affligé, à cause de crimes, pour que j’en sois abattu ? Non, mais à cause de mon amour pour vous, puisque je fais tout pour vous garder inébranlables, pour que personne ne s’introduise dans la bergerie, pour que le troupeau demeure intact. Le motif des combats me suffit pour couronne. Que ne souffrirais-je pas pour vous ? Vous êtes mes concitoyens, vous êtes mes parents, vous êtes mes frères, vous êtes mes enfants, vous êtes mes membres, vous êtes mon corps, vous êtes ma lumière, davantage encore, vous êtes plus doux pour moi que la lumière. En effet, la lumière du soleil ne m’apporte rien de comparable à ce que m’apporte votre charité. Le soleil m’est utile à présent, mais votre charité me prépare une couronne pour l’avenir.Je vous dis ces choses à l’oreille. Qui pourrait concevoir une écoute plus bienveillante que la vôtre ? Vous avez veillé pendant un si grand nombre de jours, et rien n’a pu vous ébranler, ni la longueur du temps, ni les terreurs, ni les menaces ; vous avez généreusement triomphé de tout. Que dis-je, vous êtes devenus ce que j’ai toujours désiré : vous avez méprisez les choses temporelles, vous avez dit adieu à la terre, vous vous êtes élancés jusqu’au ciel ; vous vous êtes affranchis des liens du corps, vous luttez pour cette bienheureuse philosophie. Voilà mes couronnes, voilà la consolation, voilà le réconfort, voilà mon onction, voilà la vie, voilà le fondement de l’immortalité.
Sources :
Le texte reprend et complète la traduction partielle de la Liturgie des heures au jour de la mémoire de saint Jean Chrysostome. Le texte grec se trouve dans la patrologie de Migne (PG 52, col. 427-430).
Pape Benoît: MÉMOIRE DES MARTYRS DU XX SIÈCLE – 7 avril 2008
27 avril, 2008du site:
MÉMOIRE DES MARTYRS DU XX SIÈCLE
LITURGIE DE LA PAROLE
HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT XVI
Basilique « San Bartolomeo all’Isola Tiberina »
Lundi 7 avril 2008
Chers frères et sœurs,
Nous pouvons considérer notre rencontre dans l’antique basilique « San Bartolomeo all’Isola Tiberina » comme un pèlerinage en mémoire des martyrs du XX siècle, innombrables hommes et femmes, célèbres ou non, qui, tout au long du XX siècle, ont versé leur sang pour le Seigneur. Un pèlerinage guidé par la Parole de Dieu qui, comme lampe pour nos pas, lumière sur notre chemin (cf. Ps 119, 105), éclaire avec sa lumière la vie de chaque croyant. Ce temple fut destiné par mon bien-aimé prédécesseur Jean-Paul II à être un lieu de mémoire des martyrs du XX siècle et il fut confié à la communauté de Sant’Egidio, qui, cette année, rend grâce au Seigneur pour le quarantième anniversaire de ses débuts. Je salue avec affection Messieurs les cardinaux et les évêques qui ont voulu participer à cette liturgie. Je salue le professeur Andrea Riccardi, fondateur de la communauté de Sant’Egidio, et je le remercie pour les paroles qu’il m’a adressées; je salue le professeur Marco Impagliazzo, président de la communauté, son assistant, Mgr Matteo Zuppi, ainsi que Mgr Vincenzo Paglia, évêque de Terni-Narni-Amelia.
Dans ce lieu chargé de mémoire nous nous demandons: pourquoi nos frères et sœurs martyrs n’ont-ils pas essayé de sauver à tout prix le bien irremplaçable de la vie? Pourquoi ont-ils continué à servir l’Eglise, malgré de graves menaces et de graves intimidations? Dans cette basilique, où sont conservées les reliques de l’apôtre Bartholomée et où on vénère la dépouille mortelle de saint Adalbert, nous entendons résonner le témoignage éloquent de ceux qui, non seulement au cours du XX siècle mais depuis les débuts de l’Eglise, en vivant l’amour, ont offert à travers leur martyre leur vie au Christ. Dans l’icône placée sur l’autel majeur, qui représente quelques-uns de ces témoins de la foi, on lit les paroles de l’Apocalypse: « Ce sont ceux qui viennent de la grande épreuve » (Ap 7, 14). Au vieillard qui demande qui sont et d’où viennent ces gens vêtus de robes blanches, on répond qu’ils sont ceux qui « ont lavé leurs robes et les ont blanchies dans le sang de l’Agneau » (Ap 7, 14). C’est une réponse à première vue étrange. Mais dans le langage chiffré du Voyant de Patmos, elle fait précisément référence à la flamme pure de l’amour, qui a poussé le Christ à verser son sang pour nous. En vertu de ce sang, nous avons été purifiés. Soutenus par cette flamme, les martyrs ont également versé leur sang et se sont purifiés dans l’amour; dans l’amour du Christ qui les a rendus capables de se sacrifier à leur tour par amour. Jésus a dit: « Nul n’a plus grand amour que celui-ci: donner sa vie pour ses amis » (Jn 15, 13). Chaque témoin de la foi vit ce « plus grand » amour et, sur l’exemple du Maître divin, il est prêt à sacrifier sa vie pour le Règne de Dieu. C’est de cette manière qu’on devient amis du Christ; c’est ainsi qu’on se conforme à Lui, en acceptant le sacrifice jusqu’à l’extrême, sans poser de limites au don de l’amour et au service de la foi. En faisant une halte aupr
ès des six autels qui rappellent les chrétiens tombés sous la violence totalitaire du communisme, du nazisme, ceux tués en Amérique, en Asie et en Océanie, en Espagne et au Mexique, en Afrique, nous reparcourons idéalement de nombreuses épreuves douloureuses du siècle passé. Beaucoup sont tombés alors qu’ils accomplissaient la mission évangélisatrice de l’Eglise: leur sang s’est mélangé au sang des chrétiens autochtones à qui la foi avait été transmise. D’autres, souvent en position de minorités, ont été tués en haine de la foi. Enfin, ils sont nombreux ceux qui se sont immolés pour ne pas abandonner les indigents, les pauvres, les fidèles qui leur étaient confiés, en ne tenant pas compte des menaces et des dangers. Ce sont des évêques, des prêtres, des religieuses et des religieux, des fidèles laïcs. Il y en a tant! Le Serviteur de Dieu Jean-Paul II, pendant la célébration œcuménique jubilaire pour les nouveaux martyrs, qui s’est tenue le 7 mai 2000 au Colisée, a dit que nos frères et sœurs dans la foi constituent comme une grande fresque de l’humanité chrétienne du vingtième siècle, une fresque des Béatitudes, vécue jusqu’à l’effusion de sang. Et il avait l’habitude de répéter que le témoignage du Christ jusqu’à l’effusion du sang parle d’une voix plus forte que les divisions du passé.
C’est vrai: il semble qu’en apparence la violence, les totalitarismes, la persécution, la brutalité aveugle se révèlent plus forts, faisant taire la voix des témoins de la foi, qui peuvent humainement apparaître comme des vaincus de l’histoire. Mais Jésus ressuscité éclaire leur témoignage et nous comprenons ainsi le sens du martyre. Tertullien affirme à ce propos: « Plures efficimur quoties metimur a vobis: sanguis martyrum semen christianorum – Nous nous multiplions chaque fois que nous sommes fauchés: le sang des martyrs est un germe de nouveaux chrétiens » (Apol. 50, 13: CCL 1, 171). Dans la défaite, dans l’humiliation de ceux qui souffrent à cause de l’Evangile, une force agit que le monde ne connaît pas: « Car lorsque je suis faible – s’exclame l’apôtre Paul -, c’est alors que je suis fort » (2 Co 12, 10). C’est la force de l’amour, sans défense et victorieux même dans la défaite. C’est la force qui défie et vainc la mort.
Ce XXI siècle s’est également ouvert sous le signe du martyre. Quand les chrétiens sont vraiment levain, lumière et sel de la terre, ils deviennent également, comme cela advint pour Jésus, objet de persécutions; comme Lui, ils sont « signe de contradiction ». La coexistence fraternelle, l’amour, la foi, les choix en faveur des plus faibles et des plus pauvres, qui caractérisent l’existence de la communauté chrétienne, suscitent parfois une aversion violente. Il est alors fort utile de regarder le témoignage lumineux de celui qui nous a précédés sous le signe d’une fidélité héroïque jusqu’au martyre! Et dans cette antique basilique, grâce au soin de la communauté de Sant’Egidio, la mémoire de nombreux témoins de la foi, tombés récemment, est conservée et vénérée. Chers amis de la communauté de Sant’Egidio, en regardant ces héros de la foi, efforcez-vous également d’en imiter le courage et la persévérance au service de l’Evangile, spécialement parmi les pauvres. Soyez des constructeurs de paix et de réconciliation parmi les ennemis ou ceux qui se combattent. Nourrissez votre foi avec l’écoute et la méditation de la Parole de Dieu, avec la prière quotidienne, avec la participation active à la Messe. L’amitié authentique avec le Christ sera la source de votre amour réciproque. Soutenus par son Esprit, vous pourrez contribuer à construire un monde plus fraternel. Que la Sainte Vierge, Reine des Martyrs, vous soutienne et vous aide à être d’authentiques témoins du Christ. Amen!
voulez-vous donné une caresse à ce petit ami?
27 avril, 2008A marine iguana basking in the sun
http://animals.nationalgeographic.com/animals/reptiles/marine-iguana.html
« Je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous : c’est l’Esprit de vérité »
27 avril, 2008du site:
http://www.levangileauquotidien.org/www/main.php?language=FR&localTime=04/27/2008#
Saint Hilaire (vers 315-367), évêque de Poitiers, docteur de l’Église
La Trinité, 2, 31-35 (trad. cf DDB 1981, t.1, p. 88s et Bouchet, Lectionnaire, p. 221)
« Je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous : c’est l’Esprit de vérité »
« Dieu est esprit » dit le Seigneur à la Samaritaine…; puisque Dieu est invisible, incompréhensible et infini, ce n’est ni sur une montagne, ni dans un temple que Dieu doit être adoré (Jn 4,21-24). « Dieu est esprit » et un esprit ne peut pas être circonscrit, ni tenu en main ; par la puissance de sa nature, il est partout et n’est absent d’aucun lieu ; par tout lui-même il surabonde en toutes choses. C’est pourquoi il faut adorer dans l’Esprit Saint le Dieu qui est esprit…
L’apôtre Paul ne dit pas autre chose quand il écrit : « Le Seigneur est esprit, et là où est l’Esprit du Seigneur, là est la liberté » (2Co 3,17)… Que cessent donc les argumentations de ceux qui refusent l’Esprit. L’Esprit Saint est un, partout répandu, illuminant tous les patriarches, les prophètes et tout le choeur de ceux qui ont participé à la rédaction de la Loi. Il a inspiré Jean le Baptiste dès le sein de sa mère ; il a été répandu enfin sur les apôtres et tous les croyants pour qu’ils connaissent la vérité qui leur est donnée par grâce.
Quelle est en nous l’action de l’Esprit ? Écoutons les paroles du Seigneur lui-même : « J’ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais vous n’avez pas la force de les porter maintenant. Il vous est bon que je m’en aille, car si je m’en vais, je vous enverrai un défenseur…, l’Esprit de vérité qui vous conduira à la vérité tout entière » (Jn 16,7-13)… En ces mots nous sont révélés la volonté du donateur, ainsi que la nature et le rôle de celui qu’il nous donne. Car notre faiblesse ne nous permet pas de connaître ni le Père ni le Fils ; le mystère de l’incarnation de Dieu est difficile à comprendre. Le don de l’Esprit Saint, qui se fait notre allié par son intercession, nous illumine…
Or ce don unique qui est dans le Christ est offert en plénitude à tous. Il ne manque nulle part, mais il est donné à chacun pour autant qu’il veut le recevoir. Cet Esprit Saint demeure avec nous jusqu’à la consommation des temps, il est notre consolation dans l’attente, il est le gage des biens de l’espérance à venir, il est la lumière de nos esprits, il est la splendeur de nos âmes.
Pierre GAUTHIEZ: Les vieux clochers
27 avril, 2008du site:
http://www.biblisem.net/meditat/gauthlvc.htm
Les vieux clochers
Vieux clochers campagnards, couverts de tuiles rousses,
Clochers de nos pays, qui chantez au ciel clair,
L’hiver vous a sculptés ; les herbes et les mousses
Brodent vos chapiteaux ridés par le grand air ;
Clochers massifs, pareils aux colombiers rustiques,
Chancelants sous la brise, effrités et charmants,
Dans vos larges auvents, comme des vols mystiques,
Tourbillonne l’essor des carillons clamants ;
Sur le trouble Océan des plaines ondoyantes
Vous dressez les vaisseaux qui cinglent vers le ciel,
Et le rayonnement de tant d’âmes croyantes
Vous illumine encor d’un souffle d’irréel.
On dit qu’on trouve, ailleurs, des églises vêtues
De dentelle d’albâtre et de marbres luisants ;
Il n’est, pour les peupler, qu’un peuple de statues,
Elles n’enferment point l’âme des paysans.
Vous ne surplombez point des façades pompeuses,
L’or n’est jamais venu plaquer votre portail,
Vous ne lancez parmi les brumes radieuses
Qu’un coq étincelant dont la rouille est l’émail ;
Mais souvent, bien au fond de vos nefs en ogive,
Derrière vos autels au vermeil dédoré,
Plus d’un joyau survit, que l’artiste ravive
Dans le mystère où tant d’aïeux l’ont ignoré :
Éblouissants vitraux, clartés d’un ciel de rêve,
Pierre tombale où gît un seigneur ancien,
Bénitier ciselé, forme exquise où se rêve
Le chef-d’oeuvre d’un vieux maître parisien.
Clochers, vous rassemblez à ces pauvres grand’mères
Qui tremblent, tout le jour, dans leur sombre sarrau.
Leurs yeux se sont creusés, leurs lèvres sont amères,
Et leur étroit fantôme attriste le carreau ;
Mais, dans l’obscur recoin de leurs placards obliques,
Elles gardent parfois quelque bijou sans prix,
Présent des jours charmés, lumineuse relique
Dont la flamme scintille entre leurs doigts maigris.
Et surtout, ô mes vieux clochers d’Isle-de-France,
Vous avez tant vibré d’allégresse ou de deuil,
Vous avez enfermé tant d’ombre et d’espérance
Que le plus fier s’incline en passant votre seuil.
Pour les enterrements et pour les épousailles,
Par les froides Toussaints, par les Noëls divins,
Vous avez éveillé dans vos fortes entrailles
La cloche, voix de fer dont pas un mot n’est vain.
Et quand, vers l’heure où le bétail revient aux portes,
L’Angélus fait tinter ses rythmes solennels,
Je m’arrête, entendant l’hymne des races mortes
Qui plane avec lenteur sur les champs éternels.
Pierre GAUTHIEZ, Isle-de-France.