« Je donne ma vie pour mes brebis »
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Benoît XVI
Homélie de la Messe inaugurale de son pontificat, 24/4/05 (trad. DC 2337, p. 547, copyright © Libreria Editrice Vaticana)
« Je donne ma vie pour mes brebis »
Dans l’Orient ancien, il était d’usage que les rois se désignent eux-mêmes comme les pasteurs de leur peuple. C’était une image de leur pouvoir, une image cynique : les peuples étaient pour eux comme des brebis, dont le pasteur pouvait disposer selon son bon vouloir. Tandis que le pasteur de tous les hommes, le Dieu vivant, est devenu lui-même un agneau ; il s’est mis du côté des agneaux, de ceux qui sont méprisés et tués. C’est précisément ainsi qu’il se révèle comme le vrai pasteur : « Je suis le bon pasteur… et je donne ma vie pour mes brebis ».
Ce n’est pas le pouvoir qui rachète, mais l’amour ! C’est là le signe de Dieu : il est lui-même amour. Combien de fois désirerions-nous que Dieu se montre plus fort ! Qu’il frappe durement, qu’il terrasse le mal et qu’il crée un monde meilleur ! Toutes les idéologies du pouvoir se justifient ainsi, justifient la destruction de ce qui s’oppose au progrès et à la libération de l’humanité. Nous souffrons pour la patience de Dieu, et nous avons néanmoins tous besoin de sa patience. Le Dieu qui est devenu agneau nous dit que le monde est sauvé par le Crucifié et non par ceux qui l’ont crucifié. Le monde est racheté par la patience de Dieu et détruit par l’impatience des hommes.
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