Archive pour le 8 avril, 2008
Dieu est musique
8 avril, 2008du site:
http://www.ndweb.org/ecrit/rimaud/dieu_musique.htm
Dieu est musique
Je n’ai pas voulu créer la musique, dit Dieu,
je vous ai laissé le soin de l’inventer
pour votre joie et pour ma gloire,
afin que vous ajoutiez vous-mêmes
à la beauté du monde que je vous donne.
J’ai fait toute chose dans l’univers,
et j’ai fait aussi le bruit particulier de chaque chose.
J’ai fait la lune et le soleil
et leur muet dialogue au long des nuits et des jours.
J’ai fait les étoiles fidèles
et leur langage sans parole.
J’ai fait la terre, solide et sûre,
et le silence des sommets et celui des vallées.
J’ai fait les océans pleins de mystères
et leur mugissement innombrable
J’ai fait les sources, les ruisseaux, les rivières et les grands fleuves,
leur murmure et leur grondement.
J’ai fait la pluie si bienfaisante
et son clapotis sur les étangs, sur les feuilles et sur les toits.
J’ai fait les vents qui aiment jouer
avec les champs de blé, avec les arbres des forêts.
J’ai fait le tonnerre, le terrifiant tonnerre,
et son immense roulement à travers les nuages.
J’ai fait les animaux, chacun avec sa voix,
pour qu’ils disent le désir et la plainte,
le bonheur d’exister et la peur de la mort.
J’ai fait tous les oiseaux
et je leur ai donné la grâce de chanter.
J’ai fait les Anges aussi
qui remplissent mon ciel de leur immense louange.
Et puis je vous ai faits,
homme et femme je vous ai faits,
avec votre oreille et votre voix,
- une voix plus haute, une voix plus basse
qui peuvent l’une à l’autre s’accorder -
pour que tendant l’oreille
au rythme de votre souffle, aux battements de votre sang
et à tout être bruissant dans ce monde,
vous entendiez que tout est son
et soyez capables d’en jouir et d’en jouer.
Je vous ai faits ainsi
pour que vous fassiez de toute chose musique
et que vous-mêmes deveniez musique,
à l’image de ce que je suis. Didier Rimaud, s.j.
HOMELIE DE SAINT AUGUSTIN SUR LE PSAUME 149 : UN CHANT NOUVEAU
8 avril, 2008OFFICE DES LECTURES 8 MARS 2008-04-08
DEUXIÈME LECTURE
HOMELIE DE SAINT AUGUSTIN SUR LE PSAUME 149
Le chant nouveau.
Chantez au Seigneur un chant nouveau, sa louange est dans l’assemblée des fidèles.
Nous sommes invités à chanter au Seigneur un chant nouveau. L’homme nouveau connaît ce chant nouveau. Le chant est affaire de joie et, si nous y réfléchissons plus attentivement, il est affaire d’amour. Donc, celui qui sait aimer la vie nouvelle sait chanter le chant nouveau. Qu’est-ce que la vie nouvelle? Nous y sommes invités à cause du chant nouveau. Car tout appartient au même Royaume: l’homme nouveau, le chant nouveau, le testament nouveau. Donc l’homme nouveau chantera le chant nouveau et appartiendra au testament nouveau.
Chacun aime, mais on doit chercher quel est l’objet de cet amour. Par conséquent, on ne nous demande pas de renoncer à l’amour, mais de choisir ce que nous devons aimer. Mais que pourrons-nous choisir, si d’abord nous ne sommes choisis? Ecoutez l’Apôtre Jean:~ Nous aimons parce que Dieu lui-même nous a aimés le premier.~
Cherche comment l’homme peut aimer Dieu, et tu ne trouveras absolument rien d’autre que ceci: c’est Dieu, le premier, qui l’a aimé. Celui que nous avons aimé s’est donné lui-même, il s’est donné pour que nous ayons de quoi aimer. Qu’a-t-il donné pour que nous ayons de quoi aimer? Sachez-le plus clairement en écoutant l’Apôtre Paul, qui dit: L’amour de Dieu a été répandu dans nos coeurs. D’où cela vient-il? de nous? de qui donc? Par l’Esprit Saint qui nous a été donné.
Puisque nous avons une telle garantie, aimons Dieu de par Dieu. ~ Ecoutez cette parole plus explicite de saint Jean: Dieu est amour. Celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui. Il ne suffit pas de dire : L’amour vient de Dieu. Mais qui d’entre nous oserait dire, comme saint Jean: Dieu est amour? Celui qui a dit cela savait ce qu’il avait en lui.~
En un mot, Dieu s’offre à nous. Il nous crie: Aimez-moi et vous m’aurez en vous. Car vous ne pouvez même pas m’aimer, si vous ne m’avez pas en vous.
O mes frères! O mes fils! Enfants de l’Eglise catholique! Plantation sainte et céleste! Vous qui êtes régénérés dans le Christ et qui avez reçu la naissance d’en haut, écoutez-moi, ou plutôt écoutez Dieu par ma voix: Chantez au Seigneur un chant nouveau! Eh bien, dis-tu, je chante! Tu chantes, oui, tu chantes, je l’entends. Mais il ne faut pas que ta vie porte témoignage contre tes paroles.
Chantez avec la voix, chantez avec le Coeur, chantez avec la bouche, chantez par toute votre vie: Chantez au Seigneur un chant nouveau. Vous cherchez comment chanter celui que vous aimez? Car, sans aucun doute, tu veux chanter celui que tu aimes. Tu cherches quelles louanges lui chanter? Vous avez entendu: Chantez au Seigneur un chant nouveau. Vous cherchez où sont ses louanges? Sa louange est dans l’assemblée des fidèles. La louange de celui que l’on veut chanter, c’est le chanteur lui-même.
Vous voulez dire les louanges de Dieu? Soyez ce que vous dites. Vous êtes sa louange, si vous vivez selon le bien.
Le card. Schönborn conclut le premier congrès mondial sur la miséricorde
8 avril, 200807-04-2008, du site:
http://www.zenit.org/article-17667?l=french
Le card. Schönborn conclut le premier congrès mondial sur la miséricorde
Etre des « témoins »
ROME, Lundi 7 avril 2008 (
ZENIT.org) – Devenir « témoins » de la miséricorde divine : voilà pour le cardinal Schönborn la mission des participants du premier congrès mondial et apostolique sur la Miséricorde divine qui s’est tenu à Rome du 2 au 6 avril.
Le cardinal Christoph Schönborn a conclu le congrès lors de la célébration eucharistique en la basilique Saint-Pierre, dimanche matin.
Le succès du christianisme, faisait observer le cardinal archevêque de Vienne dans son homélie, ne se mesure pas à son influence politique, économique, ou dans l’information. La « clef de compréhension » authentique du christianisme se trouve dans le don que le Christ fait de lui-même à l’Eglise et que les chrétiens sont appelés à perpétuer, en diffusant l’amour de Dieu miséricordieux dans le monde.
Commentant le passage évangélique des disciples d’Emmaüs, le cardinal faisait observer que « nous aussi nous désirons souvent un christianisme victorieux, un succès tangible, un pouvoir terrestre du christianisme. Et nous souhaitons avec cela quelque chose de bon et de beau : que la foi chrétienne détermine la politique, l’économie, la ‘place publique’ des media. Nous considérons que ce serait une bénédiction pour nos pays. Mais les choses sont trop souvent tout à fait différentes. Ce qui domine de nombreux pays, c’est la soif de pouvoir, la corruption, les intérêts économiques ».
Comme les pèlerins d’Emmaüs, beaucoup aujourd’hui sont « déçus »… Mais ceux-ci sont disponibles à « retenir Jésus » et à l’accueillir : l’hospitalité fait partie des œuvres de miséricorde.
« L’histoire des ‘succès’ du christianisme n’est pas l’histoire de triomphes militaires ou politiques, mais ‘le triomphe’ de la miséricorde vécue. Elle seule est convaincante. Les paroles peuvent être belles, mais ce sont, justement seulement des paroles. Les actes de miséricorde sont au contraire incontestables. Et c’est là-dessus qu’un jour nous serons jugés ».
Et puis les disciples reconnaissent le Christ à la fraction du pain. Il reçoivent non pas du pain, mais ils reçoivent Jésus lui-même. C’est la « clef de compréhension » qui leur manquait : son œuvre n’était pas la victoire politique, non le pouvoir militaire, mais l’offrande de sa propre vie.
« Voilà le mandat que nous emportons de ces journées : être des témoins, dans notre vie quotidienne, de la divine miséricorde. Nous pouvons être des témoins de la divine miséricorde dans notre vie quotidienne. Nous pouvons être des témoins de la miséricorde uniquement si nous faisons nous-mêmes l’expérience de la miséricorde. Ces journées doivent nous fortifier en cela et nous en donner la force. Mais une telle force ne vient pas de nous mais du Seigneur. C’est sa miséricorde que nous devons connaître pour en témoigner ».
Anita S. Bourdin
« Ce n’est pas Moïse qui vous a donné le pain venu du ciel ; c’est mon Père qui vous donne le vrai pain venu du ciel »
8 avril, 2008du site:
http://levangileauquotidien.org/
Catéchisme de l’Eglise Catholique
§ 1337-1341
« Ce n’est pas Moïse qui vous a donné le pain venu du ciel ; c’est mon Père qui vous donne le vrai pain venu du ciel »
« Le Seigneur, ayant aimé les siens, les aima jusqu’à la fin. Sachant que l’heure était venue de partir de ce monde pour retourner à son Père, au cours d’un repas », il leur lava les pieds et leur donna le commandement de l’amour (Jn 13,1s). Pour leur laisser un gage de cet amour, pour ne jamais s’éloigner des siens et pour les rendre participants de sa Pâque, il institua l’Eucharistie comme mémorial de sa mort et de sa résurrection, et il ordonna à ses apôtres de le célébrer jusqu’à son retour, « les établissant alors prêtres du Nouveau Testament » (Concile de Trente)…
En célébrant la dernière Cène avec ses apôtres au cours du repas pascal, Jésus a donné son sens définitif à la Pâque juive. En effet, le passage de Jésus à son Père par sa mort et sa résurrection, la Pâque nouvelle, est anticipée dans la Cène et célébrée dans l’eucharistie qui accomplit la Pâque finale de l’Église dans la gloire du Royaume.
Le commandement de Jésus de répéter ses gestes et ses paroles « jusqu’à ce qu’il vienne » (1Co 11,26), ne demande pas seulement de se souvenir de Jésus et de ce qu’il a fait. Il vise la célébration liturgique, par les apôtres et leurs successeurs, du mémorial du Christ, de sa vie, de sa mort, de sa résurrection et de son intercession auprès du Père.
De la miséricorde en famille, à la compassion pour toute la création
8 avril, 200804-04-2008, du site:
http://www.zenit.org/article-17651?l=french
De la miséricorde en famille, à la compassion pour toute la création
Congrès mondial sur la miséricorde
ROME, Vendredi 4 avril 2008 (ZENIT.org) – « Lorsque tu reviens vers ton père, cours ! et serre-le dans tes bras en comptant intérieurement jusqu’à sept » : la troisième journée du premier congrès mondial et apostolique sur la miséricorde divine, héritage spirituel de Jean-Paul II, a été marquée par le témoignage d’une religieuse italienne, Sr Elvira, qui a fondé, depuis 1983, plus d’une cinquantaine de communautés du Cénacle, présentes en Italie et en Bosnie, mais aussi en France, dans le diocèse de Tarbes-Lourdes. Un évêque orthodoxe russe a ensuite témoigné de la mystique de saint Isaac de Ninive qui éprouvait de la compassion pour toute la création.
La communauté a présenté hier soir un spectacle représentant des scènes de l’Evangile, en plein air, Piazza Navona, au cœur de la Rome historique, devant l’église Sainte-Agnès dédiée à la pastorale des jeunes et à l’adoration eucharistique.
Cette association chrétienne accueille des jeunes victimes de la drogue, de l’alcool, de la dépression, qui désirent se retrouver eux-mêmes et retrouver la joie et le sens de la vie. Elle leur propose un style de vie simple, familial, par la redécouverte du travail, dans l’amitié et la prière.
Mais ce matin, avec la joie éclatante qui l’anime, sr Elvira a confié que la vie en famille, chez elle n’était pas facile, avec une maman qui était « une sainte », mais très exigeante, et un pape qui se retrouvait souvent sans travail et se comportait souvent avec violence. Il a fallu l’exercice de la miséricorde pour que les enfants cessent d’en vouloir à leur père.
Mais cette expérience de la miséricorde, sr Elvira la propose en famille. Aux jeunes qui reviennent chez eux après un séjour en communauté, elle recommande de ne pas arriver à la maison en disant un simple « salut papa ». Elle leur dit de « courir » littéralement vers leur père et de l’embrasser, « de l’étreindre fortement, en comptant intérieurement jusqu’à sept » : un remède qui inévitablement bouleverse le père et l’enfant et fait passer la réconciliation, au-delà des paroles, mieux que des mots. Il faut le faire courageusement, sans attendre, disait-elle. Sinon, après, l’occasion est manquée.
La matinée avait commencé, comme chaque jour du congrès par le chant des laudes, animées, comme la messe, présidée par Mgr Lori, évêque de Bridgeport, aux Etats-Unis, par la communauté des frères et des soeurs de l’Agneau.
La conférence principale a été donnée par le cardinal Francis Arinze, nigérian, préfet de la congrégation romaine pour le Culte divin et la Discipline des sacrements. Le cardinal Arinze, qui a ensuite rencontré les quelque 50 délégués venus de son pays, a montré comment la liturgie de l’Eglise, liturgie eucharistique ou liturgie des heures est pour le chrétien un lieu de rencontre privilégiée avec le Christ vivant et où chacun est invité à venir puiser à la source de la miséricorde divine.
Le second témoignage de la matinée a été donné par un hôte exceptionnel, l’évêque orthodoxe russe représentant du patriarcat de Moscou à Vienne et auprès de la Communauté européenne, Hilarion Alfeyev. L’évêque est un brillant théologien, professeur à Fribourg, mais aussi un musicien d’envergure, auteur notamment d’une Passion selon saint Matthieu donnée pour la première fois l’an dernier à Moscou puis à Rome, grâce au Conseil pontifical de la culture alors sous la houlette du cardinal Paul Poupard.
L’évêque Hilarion a évoqué de façon approfondie la spiritualité d’Isaac le Syrien ou « de Ninive » (VIIe s.), grand mystique, et « l’un de plus grands théologiens de la tradition orthodoxe » à partir du thème « de l’amour et de la miséricorde ».
Né dans le Qatar actuel, saint Isaac mourut au monastère de Rabban Shabour, aujourd’hui au nord du Kurdistan. Il avait été pendant quelque temps évêque de Ninive. Ermite dans le désert de Syrie et s’était rendu à Constantinople et il y avait joué un rôle important auprès de l’empereur, à une époque où la crise arienne avait laissé la ville sans monastères. Saint Isaac en restaura un grand nombre, ce qui lui valut d’être honoré comme un père des moines.
Dans un exposé dense, de plus de 15 pages, en anglais, on trouvait même quelques accents modernes, quasi « écologiques » mais d’une écologie théologique fondée sur une théologie de la Création, quasi une mystique. En effet, expliquait l’évêque, saint Isaac s’interroge sur ce qu’est un « cœur miséricordieux ». Et Isaac répond en substance que c’est un cœur à l’image et la ressemblance de la miséricorde de Dieu qui embrasse la totalité de la création. Chez Dieu, il n’y a de haine pour personne, mais seulement un amour qui embrasse tout, car chaque être crée est précieux aux yeux de Dieu qui prend soin de chaque créature, et chacun trouve en lui un Père plein d’amour.
« C’est un cœur, explique en effet saint Isaac, qui brûle pour toute la création, les hommes, les oiseaux, les animaux, les démons et pour toute chose crée. Et pour leur restauration, les yeux d’un homme de miséricorde verse des larmes abondantes. Du fait de sa miséricorde forte et véhémente, qui saisit son cœur et de sa grande compassion, son cœur s’humilie et il ne peut pas supporter d’entendre ou de voir des blessures ou la moindre tristesse dans la création. C’est pourquoi il offre continuellement des prières accompagnées de larmes même pour des bêtes sans raison, pour les ennemis de la vérité, et pour ceux qui le blessent, afin qu’ils soient protégés et obtiennent miséricorde. Et de même, il prie aussi pour la famille des reptiles, en raison de la grande compassion qui brûle démesurément dans son cœur fait à l’image de Dieu ».
Anita S. Bourdin
Regina caeli du dimanche 6 avril
8 avril, 200806-04-2008, du site:
http://www.zenit.org/article-17658?l=french
Regina caeli du dimanche 6 avril Texte intégral
ROME, Dimanche 6 avril 2008 (ZENIT.org
) – Nous publions ci-dessous le texte de la méditation que le pape Benoît XVI a prononcée à l’occasion de la prière du Regina caeli, ce dimanche, en présence des pèlerins réunis place Saint-Pierre.
AVANT LE REGINA CAELI
Chers frères et sœurs, L’évangile de ce dimanche – le troisième dimanche de Pâques – est le célèbre récit dit des « disciples d’Emmaüs (cf. Lc 24,13-35). Il parle de deux disciples du Christ qui, le jour après le sabbat, c’est-à-dire le troisième jour de sa mort, tristes et abattus, ont quitté Jérusalem en direction d’un village peu éloigné, appelé justement Emmaüs. Le long du chemin, Jésus ressuscité s’approcha d’eux, mais ils ne le reconnurent pas. Les sentant découragés, il leur expliqua, sur la base des Ecritures, que le Messie devait souffrir et mourir pour arriver à sa gloire. Entré avec eux dans la maison, il s’assit à table, bénit le pain, et le rompit, et à ce moment-là, ils le reconnurent, mais lui disparut de leur vue, en les laissant émerveillés devant ce pain rompu, nouveau signe de sa présence. Et immédiatement ils revinrent tous les deux à Jérusalem, et ils racontèrent ce qui était arrivé aux autres disciples.
La localité d’Emmaüs n’a pas été identifiée avec certitude. Il y a différentes hypothèses, et ce n’est pas sans être suggestif : cela nous fait penser qu’Emmaüs représente tout lieu, en réalité : la route qui y conduit est le chemin de tout chrétien, et même de tout homme. C’est sur nos routes que Jésus ressuscité se fait compagnon de voyage, pour rallumer dans nos cœurs la chaleur de la foi et de l’espérance, et rompre le pain de la vie éternelle. Dans la conversation des disciples avec le voyageur inconnu, on est frappé par l’expression que l’évangéliste Luc met sur les lèvres de l’un d’entre eux : « Nous espérions » (Lc 24, 21). Ce verbe au passé dit tout : Nous avons cru, nous avions suivi, nous avions espéré…, désormais tout est fini. Jésus de Nazareth aussi, lui qui s’était montré un prophète puissant en œuvres et en paroles, a échoué, et nous avons été déçus. Ce drame des disciples d’Emmaüs apparaît comme un reflet de la situation de nombreux chrétiens de notre temps. Il semble que l’espérance de la foi ait échoué. La foi même entre en crise à cause des expériences négatives qui font que nous nous sentons abandonnés par le Seigneur. Mais cette route d’Emmaüs, sur laquelle nous marchons, peut devenir un chemin de purification et de maturation de notre foi en Dieu. Aujourd’hui aussi, nous pouvons entrer en colloque avec Jésus et écouter sa Parole. Aujourd’hui aussi, il rompt le pain pour nous et se donne lui-même comme notre Pain. Et ainsi, la rencontre avec le Christ ressuscité qui est possible aujourd’hui aussi, nous donne une foi plus profonde et authentique, trempée, pour ainsi dire, au feu de l’événement pascal, une foi robuste parce qu’elle se nourrit non d’idées humaines, mais de la Parole de Dieu, et de sa présence réelle dans l’Eucharistie. Cet étonnant texte évangélique contient déjà la structure de la messe : dans la première partie, l’écoute de la Parole par les Saintes Ecritures ; dans la deuxième, la liturgie eucharistique et la communion avec le Christ présent dans le sacrement de son Corps et de son Sang. En se nourrissant à cette double table, l’Eglise s’édifie sans cesse et se renouvelle de jour en jour dans la foi, dans l’espérance et dans la charité. Par l’intercession de Marie la très sainte, nous prions afin que tout chrétien et toute communauté, en revivant l’expérience des disciples d’Emmaüs, redécouvre la grâce de la rencontre transformante avec le Seigneur ressuscité.
APRES LE REGINA CAELI
Le premier congrès mondial sur la divine miséricorde s’est conclu ce matin par la célébration de l’Eucharistie, dans la basilique Saint Pierre. Je remercie les organisateurs, en particulier le vicariat de Rome et j’adresse à tous les participants une salutation cordiale qui devient maintenant une consigne : allez et soyez des témoins de la miséricorde de Dieu, source d’espérance pour tout hommes et pour le monde entier. Que le Seigneur ressuscité soit toujours avec vous !
On célèbre aujourd’hui la Journée de l’Université catholique du Sacré-Cœur, en souvenir de la servante de Dieu Armida Barelli, co-fondatrice de l’Athénée avec le père Gemelli, et grande animatrice de la jeunesse féminine de l’Action catholique, dans la première moitié du siècle dernier. Je souhaite que cet anniversaire contribue à renouveler l’engagement de cette importante institution pour une culture catholique populaire.
Puis le pape a salué les pèlerins en différentes langues. Voici ce qu’il a dit en français :
Je vous salue, chers pèlerins francophones, venus sur la place Saint-Pierre pour la prière mariale du Regina Caeli, notamment les éducateurs et les jeunes du Collège Stanislas de Paris, dont certains préparent leur profession de foi. À l’exemple des disciples d’Emmaüs, puissiez-vous vous laisser conduire par Jésus, pour le reconnaître dans sa parole et dans l’Eucharistie, pain rompu pour que le monde ait la vie en abondance. Avec ma Bénédiction apostolique. Bon temps pascal. Je salue les nombreux membres du Mouvement des Focolari engagés comme catéchistes dans les paroisses, venus de nombreux pays du monde, et je leur présente tous mes vœux pour le service qu’ils rendent à la diffusion et l’accueil de la Parole de Dieu.
En polonais :
Je salue en particulier les organisateurs et les participants au congrès dédié à la miséricorde divine. Je souhaite que ce temps de réflexion et de prière porte des fruits de foi profonde et de confiance, afin que vous puissiez être d’authentiques témoins de la miséricorde du monde contemporain. Apportez l’espérance à tous ceux qui en ont besoin. Que Dieu vous bénisse. Allez et soyez des témoins de la miséricorde de Dieu, source d’espérance pour tout homme et pour le monde entier