La créativité artistique et musicale
La créativité artistique et musicale
1. Quelques considérations sur l’art sacré
N.B. Nous proposons ici, succinctement, quelques points de réflexion sur la question de l’art sacré. Pour un regard plus approfondi, vous pouvez consulter un dossier jaune intitulé « Quelques considérations sur l’art sacré« ..
1.1 Liturgie et art sacré
Pour Sabine de Lavergne (1990: 526), qui commente ici la pensée du Père Régamey, un dominicain très impliqué dans le renouveau de l’art sacré en France durant la période d’après-guerre, la « liturgie est l’expression visible du sacré qui s’épanouit en beauté, elle est « l’art majeur » dont les arts sacrés se font les serviteurs ». Les oeuvres d’art des lieux de culte, tout comme la musique liturgique, entrent en dialogue avec ceux qui les contemplent ou l’écoutent; elles devraient leur permettre d’entrer en résonance avec les mystères chrétiens. Plus largement, c’est d’ailleurs la fonction de tout l’art sacré chrétien, qu’il soit associé ou non à la liturgie.
1.2 La théologie de l’art sacré
La Révélation montre Dieu, qu’on ne voit pas, présent et agissant au coeur de la vie du peuple, ici bas, dans le monde visible qui est le sien. Elle le montre allant jusqu’à fouler les mêmes chemins que l’humanité lorsqu’il s’incarne en Jésus Christ. Celui-ci est l’image parfaite de Dieu et tous sont appelés à lui ressembler. L’art chrétien trouve son véritable fondement dans l’Incarnation. Si Dieu a pris chair, s’il a choisi de se rendre visible, alors l’être humain peut tenter d’inscrire dans des formes, des couleurs et des sons, cette rencontre vécue dans sa chair. Et de fait, « le Dieu fait homme, visible et incarné, est devenu la matrice de l’art religieux » (Boespflug et al., 2000: 17). « Parce que le christianisme propose de se relier à l’invisible non en refusant les formes visibles, mais dans et à travers le visible, l’image peut être considérée comme un des aspects de la vérité, et être intégrée pleinement dans les pratiques de la foi (id. p. 21).
1.3 Art et symbole
Dans les deux premiers cours de ce programme court d’études bibliques, nous avons abordé la question du symbole dans la Bible (vous pouvez accéder à ce dossier en cliquant ici). Nous avons vu que le symbole relie deux dimensions d’une même réalité. La partie visible, concrète et observable du symbole (appelée techniquement le « symbolisant ») permet d’intuitionner sa partie invisible, inobservable et mystérieuse (le « symbolisé »). Symbolisant et symbolisé ensemble permettent de reconstituer la réalité dans toute sa profondeur. La Bible, pour exprimer une expérience des réalités d’en haut, fait largement appel aux symboles.
De son côté, l’art cherche aussi à évoquer des réalités qui nous dépassent. Pas étonnant qu’il fasse aussi appel aux symboles et qu’il ait une fonction que nous pourrions décrire comme « symbolique », puisqu’il permet à partir de productions qui font appel aux sens (on peut voir et/ou toucher les oeuvres d’art, écouter la musique sacrée) de rejoindre la dimension cachée, transcendante, de ce qui est évoquée.
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