Cardinal Lustiger : « Il parlait d’abord la langue de l’humanité, ensuite celle de l’Église… »

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Jean-Marie Cardinal Lustiger † 

 

« Il parlait d’abord la langue de l’humanité, ensuite celle de l’Église… » 

 

Aug 10, 2007 

 

Tout au long de la journée d’hier, les fidèles se sont relayés devant le cercueil.

(Le Figaro, 10 août 2007) « La Mort  ne peut me garder sur la Croix. Mon corps ne peut que revivre en tes bras. Je vais vers toi mon Seigneur, dans la joie… »

Hier à l’heure de midi dans la cathédrale Notre-Dame, une foule recueillie suivait les hymnes entonnés par les membres de la chorale, vêtus d’une aube bleue. Tous étaient là pour prier devant le cercueil du cardinal Lustiger, placé devant l’autel, sur lequel avait été posée la mitre cardinalice, blanche et rouge.

Barbara, la soixantaine, les yeux rougis par l’émotion, s’est assise sur une chaise du fond, à l’écart de la foule des fidèles et de celle des touristes qui formaient comme chaque jour un flot incessant mais rigoureusement canalisé. « Le cardinal parlait d’abord la langue de l’humanité, et ensuite celle de l’Église », souligne cette enseignante en langues. « Il s’adressait aux hommes, sans prendre une posture autoritaire d’ecclésiastique. » Tout en parlant, Barbara observe les jeunes qui mitraillent la célébration en cours, téléphone portable en main. « Les jeunes venus de la base étaient une priorité pour lui. Pas seulement les dossiers internationaux géo-spirituels ! »

Des dossiers dont les fidèles pouvaient avoir un aperçu, dans l’allée centrale de la cathédrale. Des panneaux avaient été installés, chacun d’entre eux illustrant une action ou une pensée du cardinal défunt.

«Concilier les extrêmes»

Devant celui consacré à son identité juive, une jeune femme autrichienne s’étonne : « Comment pouvait-il être à la fois juif et chrétien ? » Non loin d’elle, Jean-Baptiste Barbot est plongé devant des extraits de livres du cardinal portant sur le bonheur. Ce cadre parisien, habitant de la banlieue Ouest, est venu rendre hommage, « à celui qui a su tenir la barre dans un contexte où l’Église était chahutée, après le concile Vatican II ». « Il a su ouvrir un chemin équilibré et concilier les extrêmes… »

Sur la droite de l’autel, sur les lieux même de la conversion de Paul Claudel, des lumignons brûlent par dizaines. Trois gros registres rouges de condoléances sont remplis de témoignages et des bouquets de fleurs ont été posés à même le sol. À quelques mètres du cercueil, une petite fille africaine, la tête pleine de nattes, fait tourner sa robe blanche en riant. Bouche bée, les touristes s’arrêtent devant cette cérémonie presque familiale dans leur tour quasi automatique de la cathédrale. 

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