Archive pour le 2 avril, 2008
Que pouvons-nous espérer ?
2 avril, 2008
du site:
http://www.spiritualite2000.com/page.php?idpage=366
Que pouvons-nous espérer ?
La dernière phrase de la profession de foi: J’attends la résurrection des morts et la vie du monde à venir, est la réponse de la foi chrétienne à l’espérance inscrite au cour de l’homme. Cette réponse rencontre une des grandes préoccupations de nos contemporains, et pourtant, elle apparaîtra sans doute étrange à beaucoup d’entre eux. Elle rencontre une de nos préoccupations, car elle nous ouvre une perspective d’espérance. Espérer est un sentiment humain tout à fait fondamental. Aucun homme ne peut vivre sans espérance. L’espérance est autre chose que l’optimisme, qui consiste à penser que les choses finiront bien par s’arranger. L’espérance va plus profond et plus loin.
Elle est une attente orientée vers l’avenir; elle est convaincue que la monotonie souvent pesante de la vie quotidienne, l’inégalité et l’injustice, le mal et la souffrance, n’auront pas le dernier mot et ne sont pas la fin de tout. L’espérance suppose que la réalité est ouverte sur un avenir meilleur. L’attente d’un monde nouveau reste à vrai dire ambiguë. Beaucoup d’hommes sont aujourd’hui inquiets devant les menaces qui planent sur l’avenir de l’humanité. Une espérance purement terrestre se heurte au fait de la mort. Mais l’humanité n’a jamais pu vraiment se résigner à l’évidence de la mort. Toutes les religions, d’une manière ou d’une autre, nous font entrevoir un au-delà de la mort. Cependant, la question de notre avenir n’est pas seulement une question religieuse; elle est aussi une question fondamentale de la pensée humaine. Elle est inséparable de la question du sens de notre existence: qu’est- ce qui reste, qu’est-ce qui compte vraiment, quel est le sens de la vie, du monde, de l’histoire? Pourquoi sommes-nous sur terre? La derni
ère phrase de la profession de foi apparaîtra sans doute étrange à beaucoup de nos contemporains. Quand nous y réfléchissons, elle soulève une foule de questions. La réponse à celles-ci se trouve dans la doctrine des fins dernières: la mort, le jugement, le ciel, l’enfer, le purgatoire, la résurrection des morts, le retour du Christ, le jugement dernier, la fin du monde et la nouvelle création du monde. Il suffit de prononcer ces mots pour percevoir aussitôt que la profession de foi chrétienne pose à l’homme moderne bien des problèmes. Comment concilier ces affirmations avec nos conceptions actuelles concernant l’évolution de l’univers?
Demander ce que nous pouvons espérer pour l’avenir, conduit immédiatement à demander ce que nous pouvons savoir à ce sujet. Pouvons-nous savoir quelque chose de sûr à propos d’un au-delà? N’en sommes-nous pas réduits à des hypothèses? Toutes ces affirmations ne sont-elles pas uniquement des projections de nos désirs et de nos aspirations, ou bien de vagues promesses qui nous détournent de nos responsabilités envers ce monde et nous dissuadent de trouver notre joie en ce monde? Plutôt que de réfléchir sur de telles espérances, qu’ils considèrent comme illusoires, beaucoup de nos contemporains estiment plus important de se demander ce que nous pouvons faire pour garantir et faire progresser le bonheur, la paix, la justice et la liberté en ce monde. Au lieu d’une vie nouvelle dans l’au-delà, ils espèrent une vie meilleure ici-bas. Face
à ces questions, la foi chrétienne est plus que jamais mise au défi de rendre compte devant tous les hommes de l’espérance qu’elle implique (cf. l P 3,15). A cet effet, nous devons d’abord nous assurer du fondement de l’espérance chrétienne. Le point de départ et le fondement de l’espérance chrétienne, ce n’est pas un rêve, la projection de nos désirs ou de vaines spéculations, ce n’est pas un optimisme à bon marché, ce n’est pas une position de principe ni une confiance a priori dans le progrès, dans l’évolution ou la révolution. Dans la foi, nous pouvons dire quelque chose sur notre avenir parce que cet avenir a déjà commencé en Jésus-Christ. La conviction fondamentale et le cour de la foi chrétienne, c’est que Jésus est le premier homme ressuscité d’entre les morts (cf. Rm 8,29; l Co 15,20; Col 1,18).
Le fondement et la mesure de notre espérance, c’est donc la résurrection de Jésus-Christ. Tout ce que nous pouvons dire en tant que chrétiens sur notre résurrection à la vie éternelle, n’est que le développement et le prolongement de l’affirmation fon- damentale de notre foi à propos de Jésus-Christ, de sa résurrection et de son exaltation. Puisque nous sommes unis par la foi et le baptême à Jésus-Christ et à sa mort, nous pouvons aussi espérer être unis dans l’avenir à sa résurrection (cf. Rm 6,5). Saint Augustin a parfaitement formulé ce rapport: En Jésus-Christ se trouve déjà réalisé ce qui n’est encore pour nous qu’une espérance. Ce que nous espérons, nous ne le voyons pas de nos yeux. Mais nous sommes le Corps de cette Tête dans laquelle est devenu réalité ce que attendons. D’apr
ès la Sainte Ecriture, c’est au Saint-Esprit qu’il revient d’insérer la création tout entière dans la nouvelle création qui a commencé avec Jésus-Christ, et de la mener à la glorification future. C’est la raison pour laquelle les affirmations concernant la vie du monde à venir forment la conclusion de la troisième partie de la profession de foi, qui est consacrée à l’action du Saint-Esprit. La foi en Jésus-Christ et en l’action du Saint-Esprit ne nous permet pas de faire pour ainsi dire un reportage anticipé sur ce qui se passe après la mort et de relater dès maintenant la suite des événements qui se dérouleront à la fin des temps. La Sainte Ecriture s’exprime sur ce sujet à travers des images et des symboles, qui se situent sur un autre plan que les hypothèses scientifiques parlant soit de la mort du cosmos par le froid, soit d’un univers animé de pulsations. Il faut également distinguer entre le contenu doctrinal du message biblique et les procédés littéraires utilisés par les auteurs sacrés.
La foi n’entend pas nous donner une description de la vie éternelle et du monde à venir, comme on le ferait pour des objets de ce monde; en nous faisant entrevoir le monde à venir, elle veut plutôt nous inspirer force, courage et espérance; elle veut aussi nous exhorter à la conversion, en menaçant du jugement celui qui ne se convertit pas. A partir des indications de la Sainte Ecriture, nous ne pouvons pas dire comment se passera le dernier jour, ni imaginer le ciel ou l’enfer. Les représentations artistiques du ciel et de l’enfer, du jugement dernier et de la fin des temps, ne sont pas pour autant dépourvues de toute signification. Elles peuvent et doivent nous amener à réfléchir, mais elles ne peuvent pas nous fournir une représentation objective de ce que l’oil n’a pas vu, ce que l’oreille n’a pas entendu, ce qui n’est pas monté au cour de l’homme, tout ce que Dieu a préparé pour ceux qui l’aiment (l Co 2,9).
Quand nous parlons du contenu de l’espérance chrétienne, nous devons donc avoir conscience du caractère inadéquat des mots et des images que nous utilisons. Cela n’enlève rien à la certitude de l’espérance chrétienne. Elle trouve son fondement solide dans la fidélité de Dieu.
Les évêques de France analyseront la question de la bioéthique
2 avril, 200801-04-2008, du site:
http://www.zenit.org/article-17618?l=french
Les évêques de France analyseront la question de la bioéthique
« Parole de Dieu et bioéthique »
ROME, Mardi 1er avril 2008 (
ZENIT.org) – « La Parole de Dieu et la bioéthique » : c’est le thème choisi par les évêques de France pour leur assemblée de printemps qui s’est ouverte aujourd’hui à Lourdes, en lien à la fois avec le prochain synode et la révision de la loi française.
Elle se tiendra jusqu’à vendredi, 4 avril. Le 3 avril, les évêques feront ensemble la démarche jubilaire du 150e anniversaire des apparitions, indique un communiqué de la conférence des évêques de France.Mgr Pierre d’Ornellas, responsable du groupe de travail sur la bio
éthique constitué en novembre, doit rendre compte de ses premiers travaux en vue de la révision des lois de bioéthique de 2004 prévue en 2009, souligne « Gènéthique », la synthèse de presse de la fondation Jérôme Lejeune. Les évêques s’interrogeront sur les actions et la place qu’ils souhaitent occuper dans le débat occasionné par cette révision.
Le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris et président de la Conférence des évêques de France, a ouvert les débats et les présidera. Cette session, qui se tiendra à huis clos, rassemblera plus d’une centaine d’évêques.L’Assembl
ée travaillera en particulier sur la mission des évêques à l’égard de la Parole de Dieu. Leur réflexion s’appuiera sur les expériences diocésaines de lecture personnelle et en Eglise de la Parole de Dieu et se fera en lien avec le synode des évêques prévu sur ce thème à Rome en octobre prochain.
Sont par ailleurs prévus des comptes-rendus des démarches entamées par les groupes de travail « Faire vivre nos églises » et « Indifférence religieuse et visibilité de l’Eglise ». Une séquence sur les prêtres fidei donum est également au programme : elle concernera aussi bien les prêtres étrangers en mission pastorale en France que les prêtres français en mission à l’étranger.
Jeudi 3 avril, les évêques feront ensemble la démarche proposée à tous les pèlerins pour le 150e anniversaire des apparitions de la Vierge à Bernadette : démarrant à 8h45 de l’église paroissiale de Lourdes, les évêques se rendront ensuite au « cachot » puis à l’oratoire de l’hospice. Ils concélèbreront la messe à partir de 11h15 en la basilique Notre-Dame du Rosaire. Leur démarche s’achèvera avec la prière de l’Angélus et celle du jubilé devant la Grotte.
Le pape apportera « la révolution des vertus » aux Etats-Unis
2 avril, 200802-04-2008, du site:
http://www.zenit.org/article-17621?l=french
Le pape apportera « la révolution des vertus » aux Etats-Unis
Le chevalier suprême des chevaliers de Colomb présente son dernier livre au Vatican
ROME, Mardi 2 avril 2008 (ZENIT.org
) – Lors de sa prochaine visite aux Etats-Unis, Benoît XVI apportera la « révolution des vertus », a expliqué Carl Anderson, chevalier suprême des Chevaliers de Colomb, en présentant son nouveau livre au Vatican.
« A Civilization of Love » (HarperOne, 203 pages) montre « ce que chaque catholique peut faire pour transformer le monde » à la lumière de la pensée de Jean-Paul II et de son successeur.
« Nous parlons ici d’une ‘révolution de vertus’, mais de vertus théologales, la foi, l’espérance et la charité », a-t-il expliqué dans un entretien avec Zenit.
« C’est le message que Benoît XVI a laissé avec ses deux encycliques, ‘Deus caritas est‘, qui est sur l’amour, et ‘Spe salvi‘, qui est sur la charité ».
Carl Anderson a été nommé membre du Conseil pontifical pour la famille par Benoît XVI en 2007. Il est également consulteur au Conseil pontifical pour les communications sociales depuis 2006.En vertu de ses pr
écédentes nominations par Jean-Paul II, il est aussi consulteur au Conseil pontifical justice et paix (2003) et membre du Conseil pontifical pour les laïcs (2002) et de l’Académie pontificale pour la vie (1998).
Carl Anderson est convaincu que les Américains attendent, en cette année particulière d’élections, et comme ils l’ont montré de façon très claire, un message sur « la question du changement et la demande d’espérance ; et le christianisme est une religion de changement et d’espérance ».
« Aux Etats-Unis, les effets du 11 septembre se font encore vraiment sentir et la question que je soulève et pose dans mon livre est celle-ci : quel type de peuple sommes-nous, quel type de peuple voulons-nous devenir », a-t-il expliqué.
La réponse à ces questions, selon Carl Anderson, se trouve justement dans la civilisation de l’amour.
« Dans cette civilisation, chaque personne est un enfant de Dieu. Nous avons tous une valeur intrinsèque. La bataille à laquelle nous assistons aujourd’hui est une bataille entre la culture de la mort (où les personnes sont jugées pour leur valeur économique ou sociale) et la culture de la vie », explique-t-il dans son livre.
Carl Anderson met de côté les différences religieuses pour répandre un message d’espérance à tous ceux qui sont las du désordre constant de la société moderne.
« En épousant la culture de la vie et en prenant partie pour les marginalisés et pour tous ceux qui sont considérés comme des êtres ‘inutiles’ ou un ‘fardeau’ pour la société moderne, les chrétiens peuvent changer le ton et la direction de notre culture », poursuit-il.
Carl Anderson explique que son livre essaie de dépasser le concept de « choc des civilisations », car la civilisation de l’amour n’est pas quelque chose qui appartient exclusivement aux chrétiens, et de présenter une « feuille de route qui puisse aider les chrétiens à comprendre leur rôle dans le monde ».Promouvoir cette civilisation de l’amour, explique le Chevalier supr
ême, implique que l’on protège fermement la vie et la famille.
La présentation de son livre a eu lieu en présence du cardinal James Stafford, grand pénitencier et ancien président du Conseil pontifical pour les laïcs; de Mgr Livio Melina, président de l’Institut pontifical Jean-Paul II pour les études sur le mariage et la famille à Rome ; Mgr Jean Laffitte, vice-président de l’Académie pontificale pour la vie.
Carl Anderson dirige les quelque 1,7 million de membres que compte l’Ordre des chevaliers de Colomb, la principale organisation laïque dans le monde, fondée en 1882 par le vénérable serviteur de Dieu le P. Michael McGivney à New Haven (Connecticut, Etats-Unis).
Jesús Colina
bonne nuit
2 avril, 2008« Dieu sépara la lumière et les ténèbres » (Gn 1,4)
2 avril, 2008du site:
http://levangileauquotidien.org/
Jacques de Saroug (vers 449-521), moine et évêque syrien
Hexaméron : Homélies pour le premier et le deuxième jour (trad. Sr Isabelle de la Source, Lire la Bible, Médiaspaul 1988, vol.1, p.14)
« Dieu sépara la lumière et les ténèbres » (Gn 1,4)
Pendant que les anges, dans l’étonnement, n’osaient rien demander, l’ordre de Dieu a retenti : « Que la lumière soit ! » (Gn 1,3) Et la lumière a chassé les ténèbres… Ce fut le dimanche, le premier des jours, le premier-né d’entre ses frères, le jour porteur de mystères et de symboles. Dieu avait créé deux jumeaux qui ne se ressemblaient en rien : la nuit tout obscure, et le jour si clair. La nuit était l’aînée, mais le jour l’a chassée et a pris sa place.
Ce premier jour, ce fondement de la création, ne s’est pas écoulé heure après heure ; la lumière ne s’est pas levée à l’Orient, pour se coucher à l’Occident… Elle n’a subi aucun changement, mais elle fut, selon ce qui est écrit : « Et la lumière fut ». Un jour est né ainsi, formé de nuit et de lumière ; le soir et le matin se sont succédés… Alors Dieu a retiré le premier jour et il a appelé le deuxième. Il a placé les soirs et les matins sur leurs gonds pour que tourne le grand portail qui, chaque jour, s’ouvre et se ferme.
L’istituzione dell’eucarestia
2 avril, 2008Cardinal Lustiger : « Il parlait d’abord la langue de l’humanité, ensuite celle de l’Église… »
2 avril, 2008du site:
http://www.cardinalrating.com/cardinal_54__article_5967.htm
Jean-Marie Cardinal Lustiger †
« Il parlait d’abord la langue de l’humanité, ensuite celle de l’Église… »
Aug 10, 2007
Tout au long de la journée d’hier, les fidèles se sont relayés devant le cercueil.
(Le Figaro, 10 août 2007) « La Mort ne peut me garder sur la Croix. Mon corps ne peut que revivre en tes bras. Je vais vers toi mon Seigneur, dans la joie… »
Hier à l’heure de midi dans la cathédrale Notre-Dame, une foule recueillie suivait les hymnes entonnés par les membres de la chorale, vêtus d’une aube bleue. Tous étaient là pour prier devant le cercueil du cardinal Lustiger, placé devant l’autel, sur lequel avait été posée la mitre cardinalice, blanche et rouge.
Barbara, la soixantaine, les yeux rougis par l’émotion, s’est assise sur une chaise du fond, à l’écart de la foule des fidèles et de celle des touristes qui formaient comme chaque jour un flot incessant mais rigoureusement canalisé. « Le cardinal parlait d’abord la langue de l’humanité, et ensuite celle de l’Église », souligne cette enseignante en langues. « Il s’adressait aux hommes, sans prendre une posture autoritaire d’ecclésiastique. » Tout en parlant, Barbara observe les jeunes qui mitraillent la célébration en cours, téléphone portable en main. « Les jeunes venus de la base étaient une priorité pour lui. Pas seulement les dossiers internationaux géo-spirituels ! »
Des dossiers dont les fidèles pouvaient avoir un aperçu, dans l’allée centrale de la cathédrale. Des panneaux avaient été installés, chacun d’entre eux illustrant une action ou une pensée du cardinal défunt.
«Concilier les extrêmes»
Devant celui consacré à son identité juive, une jeune femme autrichienne s’étonne : « Comment pouvait-il être à la fois juif et chrétien ? » Non loin d’elle, Jean-Baptiste Barbot est plongé devant des extraits de livres du cardinal portant sur le bonheur. Ce cadre parisien, habitant de la banlieue Ouest, est venu rendre hommage, « à celui qui a su tenir la barre dans un contexte où l’Église était chahutée, après le concile Vatican II ». « Il a su ouvrir un chemin équilibré et concilier les extrêmes… »
Sur la droite de l’autel, sur les lieux même de la conversion de Paul Claudel, des lumignons brûlent par dizaines. Trois gros registres rouges de condoléances sont remplis de témoignages et des bouquets de fleurs ont été posés à même le sol. À quelques mètres du cercueil, une petite fille africaine, la tête pleine de nattes, fait tourner sa robe blanche en riant. Bouche bée, les touristes s’arrêtent devant cette cérémonie presque familiale dans leur tour quasi automatique de la cathédrale.
par Sandro Magister : Pour le Vatican, le roi Abdallah a plus de poids que 138 intellectuels musulmans
2 avril, 2008du site:
http://chiesa.espresso.repubblica.it/articolo/195781?fr=y
Pour le Vatican, le roi Abdallah a plus de poids que 138 intellectuels musulmans
C’est ce que laisse entendre « L’Osservatore Romano », qui dialogue avec le souverain saoudien au moment même où les critiques pleuvent sur le pape pour avoir baptisé un musulman converti célèbre. Pietro De Marco répond à Aref Ali Nayed
par Sandro Magister
ROMA, le 31 mars 2008 – Le Saint-Siège a réagi de deux manières, directe et indirecte, aux accusations lancées contre Benoît XVI pour avoir baptisé le musulman converti Magdi Cristiano Alam pendant la veillée pascale – voir l’article du 28 mars de www.chiesa à ce sujet.
Le Saint-Siège a exprimé son point de vue de manière directe dans “L’Osservatore Romano“ du 25-26 mars par une note de son directeur Giovanni Maria Vian. Puis par une déclaration faite sur Radio Vatican, le 27 mars, par son directeur, le père Federico Lombardi.
Les manières indirectes dont le Saint-Siège a répondu à ces critiques, à peu près au même moment, sont encore plus intéressantes.
Là encore, c’est “L’Osservatore Romano“ qui a servi de support à ces réponses indirectes.
Le jeudi 27 mars, le journal du pape a consacré un grand article à Ramon Lull – connu en Italie sous le nom de Raimondo Lullo. Ce franciscain, qui a vécu aux XIIIe et XIVe siècles, était un grand connaisseur de la langue et de la littérature arabe. Il défendait ardemment une prédication missionnaire visant à convertir et baptiser les populations musulmanes dans les pays méditerranéens dominés par l’islam.
Le titre de l’article – signé par une spécialiste en la matière, Sara Muzzi – était éloquent: “Raimondo Lullo et le dialogue entre les religions. Si je te montre la vérité, tu finiras par la faire tienne“.
En effet, comme le montrent aussi ses livres, Lullo s’est battu pour promouvoir une prédication missionnaire pacifique, fondée entièrement sur la connaissance des deux croyances, sur la force de conviction et sur l’argumentation rationnelle de la vérité.
Deux jours plus tard, le samedi 29 mars, “L’Osservatore Romano“ a consacré deux articles à deux phases de dialogue entre l’Eglise catholique et l’islam. Ils montraient comment ce dialogue aboutit à des résultats prometteurs, au moment même où la polémique contre le baptême d’Allam par le pape faisait rage.
Le premier signe prometteur vient d’Indonésie, le plus grand pays musulman du monde. Les 8 et 9 mars, une rencontre entre représentants chrétiens et musulmans a eu lieu à Yogyakarta. Des bouddhistes et des hindouistes étaient également présents. La rencontre portait sur les moyens permettant aux religions de collaborer pour répondre aux défis de la globalisation. En outre, au moment de Pâques, à Jakarta, la capitale, 35 oulémas réputés, venant d’autant d’écoles islamiques, ont lancé un appel pour que l’instruction donnée aux jeunes musulmans se fasse de manière correcte et respectueuse, loin de toute justification de la violence. Titre de l’article: “En Indonésie, des preuves de dialogue entre chrétiens et musulmans“.
Mais, sur la même page, “L’Osservatore Romano“ mettait encore plus en évidence certains faits survenus récemment en Arabie Saoudite. L’article était intitulé: “Le roi saoudien en faveur d’une rencontre ‘avec les frères de foi‘. Abdallah, face à la crise des valeurs éthiques, ouvre le dialogue avec chrétiens et juifs“.
L’article du journal du Vatican s’ouvrait sur ces mots du roi Abdallah:
“Une pensée m’obsède depuis deux ans. Le monde souffre et cette crise a provoqué un déséquilibre de la religion, de l’éthique et de l’humanité toute entière. […] Nous avons perdu la foi dans la religion et le respect pour l’humanité. La désintégration de la famille et la diffusion de l’athéisme dans le monde sont des phénomènes effrayants que toutes les religions doivent prendre en considération et vaincre. […] C’est pourquoi j’ai eu l’idée d’inviter les autorités religieuses à exprimer leur avis sur ce qui se produit dans le monde. Si Dieu le veut, nous commencerons à organiser des rencontres avec nos frères appartenant aux religions monothéistes, entre représentants du Coran, de l’Evangile et de la Bible“.
Le journal du Vatican a ajouté que la proposition du roi Abdallah a été approuvée par les principaux intellectuels musulmans du royaume.
Mais les remarques les plus intéressantes qu’ait apportées « L’Osservatore Romano » sont les deux suivantes:
La première concerne la date de la déclaration d’Abdallah: le 24 mars, soit le lundi de Pâques pour les chrétiens.
Ce qui signifie qu’au moment même où les accusations pleuvaient sur Benoît XVI à cause du baptême d’Allam, non seulement le roi saoudien n’en a pas tenu compte, mais il s’est exprimé en des termes diamétralement opposés.
La seconde est textuellement la suivante:
“Dialogue interculturel et interreligieux; collaboration entre chrétiens, musulmans et juifs pour la promotion de la paix. Ces sujets sont ceux qui ont été abordés le 6 novembre 2007 lors de la rencontre entre Benoît XVI et le roi Abdallah, reçu en audience au Vatican avec sa suite. Au cours de cette rencontre historique – il s’agit de la première visite d’un souverain saoudien au pape – il a aussi été question de la présence positive en Arabie Saoudite de la communauté chrétienne (qui représente environ 3% d’une population presque exclusivement musulmane). Le gouvernement de Riyad a tout récemment décidé de fournir une formation complémentaire à 40 000 imams, dans le but de favoriser une interprétation plus modérée de l’islam et de décourager les extrémistes“.
Que celui qui a des oreilles pour entendre entende. Pour l’Eglise de Rome, le dialogue avec l’islam ne se réduit pas aux suites de la lettre des 138 – dont l’un des fers de lance, Aref Ali Nayed, a lancé des accusations très sévères contre le pape à cause du baptême d’Allam – mais il se développe sur plusieurs terrains, certains étant considérés comme plus prometteurs.
En ce qui concerne Benoît XVI, il est de plus en plus évident que son discours de Ratisbonne et sa décision de baptiser un musulman converti pendant la nuit de Pâques à Saint-Pierre ne sont pas des gestes de rupture. Au contraire, ils rendent intelligible et claire – pour les musulmans comme pour les chrétiens – sa volonté de dialogue telle qu’il l’avait exprimée par sa prière silencieuse dans la Mosquée Bleue d’Istanbul et lors de la chaleureuse audience accordée au roi d’Arabie Saoudite.
Pour en revenir aux critiques adressées au pape suite au baptême d’Allam – tant par des catholiques que par l’intellectuel musulman Aref Ali Nayed – voici une réponse raisonnée aux uns et à l’autre. Elle a été écrite pour www.chiesa par Pietro De Marco, professeur de sociologie de la religion à l’Université de Florence et à la Faculté théologique d’Italie Centrale:
Double réponse: aux catholiques et à Aref Ali Nayed
par Pietro De Marco
je ne peu pas mettre touts mais, comme toujours, est vraiment très intéressant