Archive pour le 29 mars, 2008

L’apparition à Marie de Magdala et les autres Marie

29 mars, 2008

L'apparition à Marie de Magdala et les autres Marie dans images sacrée

http://santiebeati.it/immagini/?mode=album&album=23600&start=0

« Heureux ceux qui croient sans avoir vu: ( Jean 20,19-31)

29 mars, 2008

du site: 

http://st-sebastien-nancy.cef.fr/spip.php?page=imprimer&id_article=51

 

« Heureux ceux qui croient sans avoir vu: ( Jean 20,19-31) 

Traditionnellement, la longue période du Temps pascal qui dure jusqu’à la Pentecôte est considérée dans l’Eglise comme une sorte de grande semaine de sept fois sept jours. La couleur blanche s’impose, comme couleur de la joie ; on met des fleurs partout ; on multiplie les Alléluia ; la communauté chrétienne est en fête. (Notons-le au passage, nous restons beaucoup plus longtemps en période pascale qu’en Carême, par exemple, et nous pouvons reconnaître là, contrairement à la caricature qu’on fait parfois du christianisme, le signe que notre foi nous invite davantage à la réjouissance qu’à l’austérité.) Alors, installons-nous posément dans cette liturgie de 50 jours, prenons le temps de la savourer, accueillons-la pour ce qu’elle est : un moyen pédagogique que l’Eglise fournit à ses enfants afin qu’ils orientent leur vie vers l’astre véritable, le Soleil du Ressuscité. 

En même temps, si une pédagogie d’une telle ampleur est déployée pour nous, c’est bien parce que notre accueil de Pâques ne va vraiment pas de soi. Reconnaissons-le : spontanément, nous ne nous orientons pas vers le Soleil du Ressuscité. Ou plutôt, si, nous nous tournons-vers lui, avec beaucoup de joie, à la faveur de telle cérémonie, de tel chant, de tel rite, nous expérimentons quel bonheur il y a de se tourner vers Jésus ressuscité Mais cette orientation ne dure pas. Notre tournesol spirituel a la tête bien faible… Nous nous le sommes peut-être déjà dit dans le secret du cœur, et, en tout cas, je l’ai beaucoup entendu au confessionnal, cette semaine : la joie de Pâques se dissipe vite. Une expérience si réjouissante de légèreté spirituelle, de libération, de joie retrouvée, d’allégresse intérieure a pu très vite redonner la place aux pesanteurs, aux médiocrités, aux incertitudes habituelles… 

Face à ce constat réaliste et bien humiliant par certains côtés, (tant mieux pour celles et ceux qui sont épargnés par cette épreuve !), je nous invite à être attentifs à la page d’Evangile de cette liturgie. On peut dire, je crois, qu’elle est adaptée à la situation… 

Nous y retrouvons cette figure bien connue de l’Apôtre Thomas. Le Christ lui enseigne une béatitude qui le concerne, lui, Thomas, bien sûr, mais qui nous rejoint profondément, nous qui vivons deux mille ans après l’événement de Pâques : « Heureux ceux qui croient sans avoir vu. » Nous n’avons rien vu de ce que Thomas voulait voir : la trace sur un vivant des marques de la Mort, comme autant de signes que la Mort a été vaincue. 

Si cette béatitude nous est adressée, si nous avons à l’accueillir comme parole d’Evangile, comme Bonne Nouvelle, c’est bien parce qu’elle ressemble aux autres Béatitudes. Comme les autres Béatitudes, elle vient heurter notre vision habituelle des choses. Elle nous confronte au paradoxe de toute vie à la suite du Christ – là où les affligés se réjouissent, où les pauvres sont heureux, les doux sont les vrais forts - 

« Heureux ceux qui croient sans avoir vu. », Cela ne veut pas dire que nous n’avons rien à voir, mais que nous ne voyons pas ce que nous aimerions voir. Ni comme nous aimerions voir. Concernant la victoire du Ressuscité, nous voudrions voir du spectaculaire, de l’éclatant, et surtout du définitif. Disons-le : nous voudrions des sensations fortes. Au contraire, le plus souvent, il nous est donné, au mieux, du discret, de l’incertain, du fugace. 

Pour revenir sur notre éventuelle déception sur la fragilité de la joie liée aux fêtes de Pâques, la béatitude adressée à Thomas veut nous inviter, à ne pas nous accrocher à la joie de Pâques , mais à laisser s’installer doucement, discrètement en nous l’expérience de Pâques. une expérience dont la joie sensible n’est qu’une manifestation passagère. 

L’expérience de Pâques, 2000 ans après, nous ne la faisons pas en touchant le corps vivant d’un homme mort trois jours auparavant. Nous la faisons en rencontrant des hommes et des femmes qui auraient toutes les raisons de monde pour être porteurs de tristesse, d’angoisse, de violence, de haine, pour avoir en eux et sur eux tous les stigmates du malheur et qui, pourtant, paradoxalement – le paradoxe des Béatitudes ! – rayonnent de paix, de vraie joie, de liberté, d’amour. 

Pour nous qui ne voyons pas apparaître Jésus Christ sorti du tombeau, ils peuvent être figures véritables du Ressuscité. Mais, voilà, est-ce que nous savons les voir, les regarder ainsi ? Est-ce que nous les laissons nous dire, de leur voix souvent blessée, brisée, des mots qui sont comme l’écho des mots de consolation que le Christ est venu dire à ses disciples enfermés dans leur maison verrouillée ? 

Oui, je le crois profondément, si la joie de Pâques nous est si vite retirée, c’est pour que nous acceptions de laisser grandir en nous, pauvrement, humblement, le désir de l’expérience de Pâques. Nous risquerions de nous enfermer sur la joie de Pâques, elle pourrait satisfaire notre rêve d’une intimité douillette avec le Christ, une intimité égoïste et finalement stérile, Le désir de l’expérience de Pâques, lui, nous force à sortir de nous-mêmes, il nous pousse à ouvrir les portes, à partir rechercher les témoins du Ressuscité, toutes celles et tous ceux qui manifestent que le malheur, le mensonge, la haine ne sont pas les plus forts. 

Demandons à notre Seigneur, à notre Dieu (comme dit Thomas) de faire l’expérience de Pâques, non pas en voyant de l’extraordinaire, mais en découvrant comment la vie la plus ordinaire, la plus obscure peut être à tout instant illuminée au Soleil du Ressuscité. 

Philippe Robert, sj

Les pleurs de Marie de Magdala

29 mars, 2008

du site: 

http://www.bible-service.net/site/415.html

 

Les pleurs de Marie de Magdala

 Jn 20
 

 

Marie de Magdala pleure et ne reconnaît pas l’homme qu’elle cherche en celui qui lui parle. Étonnant et mystérieux chapitre 20 de l’évangile de Jean ! Relisons-le, lentement, pour redécouvrir l’amour qui brûle en cette femme, et pour redécouvrir, avec elle, notre identité d’envoyé(e) par le Christ.

À la différence des évangiles synoptiques, celui de Jean aime à mettre en scène, face à Jésus le révélateur, non seulement des aveugles ou des paralytiques anonymes, mais des hommes et des femmes désignés par leur prénom : Nicodème, Lazare, Simon-Pierre, Marthe ou Marie… Il y a, dans la façon d’écrire de Jean, un art de raconter des histoires de personnages au destin à la fois complexe et inachevé. La rencontre avec Jésus produit à chaque fois, un effet décisif que le lecteur perçoit, et qu’il est conduit à prolonger en remplissant les « blancs » laissés par le narrateur. Cela se vérifie dans l’histoire de Marie de Magdala, venue au tombeau à la recherche du corps de Jésus. 

Le pur désir 

Pourquoi Marie de Magdala vient-elle seule au tombeau, tandis que la nuit s’achève, en ce premier jour d’une semaine qui a changé la face du monde ? L’habileté de l’évangéliste se manifeste par plusieurs traits. D’abord, il centre son récit sur un seul personnage : Marie de Magdala. Il connaît la tradition que rapportent les autres évangélistes selon laquelle elles étaient plusieurs à avoir fait ce déplacement, après la fin du sabbat. Il a d’ailleurs conservé une cicatrice de cette tradition dans la parole de Marie aux deux apôtres : « On a enlevé le Seigneur du tombeau et nous ne savons pas où on l’a mis. » (v. 2). Fidèle à un procédé d’écriture avec lequel le cinéma nous a familiarisés, il a fait un gros plan sur Marie de Magdala dont l’expérience humaine et spirituelle prend valeur exemplaire.

De plus, Marie n’a pas de tâche concrète à remplir, elle vient sans objectif déclaré. Dans les synoptiques au contraire les femmes ont une mission à remplir : embaumer le corps de Jésus, onction des morts pour entrer pleinement dans la paix de Dieu. Dans l’évangile de Jean, cela a été fait par Joseph d’Arimathie et Nicodème dès la descente de la croix (Jn 19,40). La venue de Marie, seule, dans une gratuité totale, ouvre un espace à la lecture. Jean construit ainsi une figure admirable, portée par le désir et l’amour absolu. Elle est ici l’amante qui veut conduire son deuil jusqu’au bout, dans une quête obstinée de la dépouille de son bien-aimé. 

L’intuition de la femme 

Habituellement les visites aux morts se déroulent dans le calme et le silence. Le temps s’arrête. L’expérience de Marie est tout autre. En voyant « que la pierre a été enlevée », au lieu d’aller au bout de sa plongée dans le monde des morts comme prévu, elle s’éloigne du tombeau et court avertir deux disciples : le corps du Seigneur a disparu, le tombeau est vide. Son mouvement devient contagieux, entraînant dans sa course Pierre et le disciple que Jésus aimait (v. 3-4). Tous les trois courent, pauvre trio humain ignorant qu’ils sont face à la Trinité divine, plus forte que la mort : le Dieu Père ressuscitant son fils par la puissance de l’Esprit. Chacun des trois retourne vers le tombeau, pour y être affronté à l’irruption de la Vie dans le monde de la mort. Marie, la première à découvrir le tombeau ouvert, sera aussi la première à rencontrer son Seigneur vivant.

Pressent-elle que l’impossible pourrait advenir ? Sa lenteur à lire les signes (y compris la présence des deux anges et celle de Jésus lui-même) laisserait entendre le contraire (v. 11-15) mais sa quête insistante fait entrevoir en elle une intuition cachée : « Il me semble que, sous le couvert de son inquiétude, quant à l’absence du corps, filtre, en elle, mais très profonde, une source. Obscure. Celle même qui tient captive pour l’instant, sa mémoire : l’idée, la vague idée, comme un oiseau aveugle, de la résurrection qui vient heurter sa préoccupation du corps disparu » (Georges Haldas).

Sa rencontre avec Jésus est étrange. Dans sa hâte de pouvoir toucher pour la dernière fois le corps du bien aimé, Marie est comme aveuglée. Elle ne voit pas les signes du mystère qui se donnent pourtant à voir : les anges qui sont habituellement les messagers de Dieu, et même Jésus qu’elle ne reconnaît pas et qu’elle prend pour un jardinier. C’est peut-être l’aveuglement de l’amour. Il faut que retentisse la voix de Jésus : « Myriam » pour qu’elle accueille enfin pleinement le mystère : « Rabbouni ! » Sa quête du cadavre peut alors prendre fin, il lui faut désormais apprendre à vivre une autre relation avec Jésus : « Ne me retiens pas » ou, plus littéralement, « Cesse de me toucher » (v. 17). 

Marie, l’une d’entre nous 

Par sa façon d’écrire, Jean accorde une place importante au lecteur et à la lectrice. Chacun peut, à partir des ouvertures du texte, se reconnaître dans l’expérience de cette femme et la prolonger. Pour ma part, j’aime voir en Marie de Magdala, la croyante idéale, éblouie par le maître dont elle a tant reçu et qu’elle a accompagné dans une fidélité sans faille. Lecteur parfois naïf des évangiles, mais en même temps restant toujours exégète marqué par la critique, je me refuse à fusionner en une seule figure toutes les Marie, en y rajoutant même la pécheresse anonyme de Luc. Il me suffit de me reconnaître dans Marie de Magdala, telle que Jean la raconte. Elle est alors pour moi, quelqu’un qui m’apprend à dépasser l’univers transitoire de la vision pour entrer résolument dans l’attitude de l’écoute. Je suis invité à m’inspirer de Marie, entrant à sa suite dans le temps de l’Église qui commence. Comme elle, qui, au matin de Pâque, a dû abandonner la relation physique avec Jésus, je suis invité à rencontrer le Seigneur dans l’obéissance à sa parole. Moi aussi il m’appelle par mon nom et m’envoie annoncer qu’il est devenu « le Prince de la Vie ». 

Alain MARCHADOUR. Article extrait des Dossiers de la Bible n° 92 (2002) : Marie Madeleine, femme et apôtre, p. 10-11 

 

 

 

 



 


Le pur désir 

 

 


 


Le pur désir 

 


 


Pourquoi Marie de Magdala vient-elle seule au tombeau, tandis que la nuit s’achève, en ce premier jour d’une semaine qui a changé la face du monde ? L’habileté de l’évangéliste se manifeste par plusieurs traits. D’abord, il centre son récit sur un seul personnage : Marie de Magdala. Il connaît la tradition que rapportent les autres évangélistes selon laquelle elles étaient plusieurs à avoir fait ce déplacement, après la fin du sabbat. Il a d’ailleurs conservé une cicatrice de cette tradition dans la parole de Marie aux deux apôtres : « On a enlevé le Seigneur du tombeau et nous ne savons pas où on l’a mis. » (v. 2). Fidèle à un procédé d’écriture avec lequel le cinéma nous a familiarisés, il a fait un gros plan sur Marie de Magdala dont l’expérience humaine et spirituelle prend valeur exemplaire.

De plus, Marie n’a pas de tâche concrète à remplir, elle vient sans objectif déclaré. Dans les synoptiques au contraire les femmes ont une mission à remplir : embaumer le corps de Jésus, onction des morts pour entrer pleinement dans la paix de Dieu. Dans l’évangile de Jean, cela a été fait par Joseph d’Arimathie et Nicodème dès la descente de la croix (Jn 19,40). La venue de Marie, seule, dans une gratuité totale, ouvre un espace à la lecture. Jean construit ainsi une figure admirable, portée par le désir et l’amour absolu. Elle est ici l’amante qui veut conduire son deuil jusqu’au bout, dans une quête obstinée de la dépouille de son bien-aimé. 

 


 


L’intuition de la femme 

 


 


Habituellement les visites aux morts se déroulent dans le calme et le silence. Le temps s’arrête. L’expérience de Marie est tout autre. En voyant « que la pierre a été enlevée », au lieu d’aller au bout de sa plongée dans le monde des morts comme prévu, elle s’éloigne du tombeau et court avertir deux disciples : le corps du Seigneur a disparu, le tombeau est vide. Son mouvement devient contagieux, entraînant dans sa course Pierre et le disciple que Jésus aimait (v. 3-4). Tous les trois courent, pauvre trio humain ignorant qu’ils sont face à la Trinité divine, plus forte que la mort : le Dieu Père ressuscitant son fils par la puissance de l’Esprit. Chacun des trois retourne vers le tombeau, pour y être affronté à l’irruption de la Vie dans le monde de la mort. Marie, la première à découvrir le tombeau ouvert, sera aussi la première à rencontrer son Seigneur vivant.

Pressent-elle que l’impossible pourrait advenir ? Sa lenteur à lire les signes (y compris la présence des deux anges et celle de Jésus lui-même) laisserait entendre le contraire (v. 11-15) mais sa quête insistante fait entrevoir en elle une intuition cachée : « Il me semble que, sous le couvert de son inquiétude, quant à l’absence du corps, filtre, en elle, mais très profonde, une source. Obscure. Celle même qui tient captive pour l’instant, sa mémoire : l’idée, la vague idée, comme un oiseau aveugle, de la résurrection qui vient heurter sa préoccupation du corps disparu » (Georges Haldas).

Sa rencontre avec Jésus est étrange. Dans sa hâte de pouvoir toucher pour la dernière fois le corps du bien aimé, Marie est comme aveuglée. Elle ne voit pas les signes du mystère qui se donnent pourtant à voir : les anges qui sont habituellement les messagers de Dieu, et même Jésus qu’elle ne reconnaît pas et qu’elle prend pour un jardinier. C’est peut-être l’aveuglement de l’amour. Il faut que retentisse la voix de Jésus : « Myriam » pour qu’elle accueille enfin pleinement le mystère : « Rabbouni ! » Sa quête du cadavre peut alors prendre fin, il lui faut désormais apprendre à vivre une autre relation avec Jésus : « Ne me retiens pas » ou, plus littéralement, « Cesse de me toucher » (v. 17). 

 


 


Marie, l’une d’entre nous 

 


 


Par sa façon d’écrire, Jean accorde une place importante au lecteur et à la lectrice. Chacun peut, à partir des ouvertures du texte, se reconnaître dans l’expérience de cette femme et la prolonger. Pour ma part, j’aime voir en Marie de Magdala, la croyante idéale, éblouie par le maître dont elle a tant reçu et qu’elle a accompagné dans une fidélité sans faille. Lecteur parfois naïf des évangiles, mais en même temps restant toujours exégète marqué par la critique, je me refuse à fusionner en une seule figure toutes les Marie, en y rajoutant même la pécheresse anonyme de Luc. Il me suffit de me reconnaître dans Marie de Magdala, telle que Jean la raconte. Elle est alors pour moi, quelqu’un qui m’apprend à dépasser l’univers transitoire de la vision pour entrer résolument dans l’attitude de l’écoute. Je suis invité à m’inspirer de Marie, entrant à sa suite dans le temps de l’Église qui commence. Comme elle, qui, au matin de Pâque, a dû abandonner la relation physique avec Jésus, je suis invité à rencontrer le Seigneur dans l’obéissance à sa parole. Moi aussi il m’appelle par mon nom et m’envoie annoncer qu’il est devenu « le Prince de la Vie ».

Alain MARCHADOUR. Article extrait des Dossiers de la Bible n° 92 (2002) : Marie Madeleine, femme et apôtre, p. 10-11 

 

bonne nuit

29 mars, 2008

bonne nuit dans image bon nuit, jour, dimanche etc. Chateau_de_Chaumont

Chateau_de_Chaumont

http://www.simonerossi.it/wallpaper_gratis/12/index.htm

« Ceux qui avaient été ses compagnons étaient dans le deuil et les larmes… Il leur dit : ‘ Allez dans le monde entier, proclamer la Bonne Nouvelle ’ »

29 mars, 2008

du site:

http://levangileauquotidien.org/

Saint Léon le Grand (?-vers 461), pape et docteur de l’Église
Sermon 58 (71), le 20e sur la Passion (trad. cf coll. Icthus v.10, p. 284 et SC 74, p. 252)
« Ceux qui avaient été ses compagnons étaient dans le deuil et les larmes… Il leur dit : ‘ Allez dans le monde entier, proclamer la Bonne Nouvelle ’ »

Ne soyons pas pris par le spectacle des choses de ce monde ; que les biens de la terre ne détournent pas nos regards du ciel. Tenons pour dépassé ce qui n’est déjà presque plus rien ; que notre esprit, attaché à ce qui doit demeurer, fixe son désir aux promesses d’éternité. Bien que nous ne sommes encore « sauvés qu’en espérance » (Rm 8,24), bien que nous portions encore une chair sujette à la corruption et à la mort, on peut bien affirmer pourtant que nous vivons hors de la chair, si nous échappons à l’emprise de ses passions. Non, nous ne méritons plus le nom de cette chair dont nous avons fait taire les appels…

Que le peuple de Dieu donc prenne conscience qu’il est « une créature nouvelle dans le Christ » (2Co 5,17). Qu’il comprenne bien qui l’a choisi, et qui il a lui-même choisi. Que l’être nouveau ne retourne pas à l’inconstance de son état ancien. Que « celui qui a mis la main à la charrue » (Lc 9,62) ne cesse de travailler, qu’il veille au grain qu’il a semé, qu’il ne se retourne pas vers ce qu’il a abandonné. Que personne ne retombe dans la déchéance d’où il s’est relevé. Et si, parce que la chair est faible, quelqu’un gît encore dans une de ses maladies, qu’il prenne la ferme résolution de guérir et de s’en relever. Telle est la voie du salut ; telle est la manière d’imiter la résurrection commencée dans le Christ… Que nos pas quittent les sables mouvants pour marcher sur la terre ferme, car il est écrit : « Le Seigneur mène les pas de l’homme et sa marche lui plaît. Quand le juste vient à tomber, il ne reste pas à terre, car le Seigneur lui tient la main » (Ps 36,23s).

Frères bien-aimés, gardez bien ces réflexions à l’esprit, non seulement pour célébrer les fêtes de Pâques, mais pour sanctifier toute votre vie.

« Ceux qui avaient été ses compagnons étaient dans le deuil et les larmes… Il leur dit : ‘ Allez dans le monde entier, proclamer la Bonne Nouvelle ’ »

29 mars, 2008

du site:

http://www.spiritualite-chretienne.com/marie/priere_2.html#Hymne

 

O Vierge Marie, si vous êtes irritée, c’est contre le péché et l’auteur du péché.
Vous aurez une vie supérieure à la nature, mais vous ne vivrez pas pour vous, car ce n’est pas pour vous que vous êtes née. Cette vie, vous la consacrerez tout entière à Dieu, car c’est Lui qui vous a introduite dans le monde, pour servir au salut du genre humain, pour accomplir le plan de Dieu , c’est-à-dire l’Incarnation de votre Fils et notre déification.
Votre cœur se nourrira des paroles de Dieu : elles vous féconderont comme l’olivier fertile dans la maison de Dieu, comme l’arbre planté au bord des eaux vives de l’Esprit, comme l’arbre de vie qui a donné son fruit au moment prédit : le Dieu incarné, la vie de toutes choses….
Votre cœur très pur, exempt de toute souillure, contemplera toujours le Dieu de toute pureté et brûlera de désir pour lui.
Votre sein sera la demeure de Celui qu’aucun lieu ne peut contenir. Votre lait, dans le petit enfant Jésus, nourrira Dieu. Vous êtes la porte de Dieu, éclatante d’une perpétuelle virginité. Vos mains porteront Dieu ; vos genoux seront pour lui un trône plus sublime que celui des Chérubins….
Vous êtes le temple du Saint-Esprit, la cité de Dieu vivant, que réjouissent les fleuves abondants de la grâce divine. Vous êtes toute belle, toute proche de Dieu, plus haute que les Chérubins et les Séraphins, très proche de Dieu lui-même.
Salut, Marie, douce enfant d’Anne ! De nouveau l’amour m’amène jusqu’à vous. Comment pourrai-je décrire votre démarche pleine de sérieux, votre vêtement ; le charme de votre visage, cette sagesse que donne l’âge unie à la jeunesse du corps ?
Votre vêtement était plein de modestie, sans luxe comme sans mollesse. Votre démarche était grave, sans précipitation comme sans nonchalance. Votre conduite était austère, quoique tempérée par la joie, mais n’attirant jamais l’attention des hommes. Ce qui le prouve, c’est votre crainte devant la visite inattendue de l’ange. Vous étiez soumise et docile à tes parents. Votre âme restait humble au milieu des contemplations les plus sublimes. Votre parole était agréable, car elle traduisait la douceur de votre âme.
Quelle demeure aurait été plus digne de Dieu ? Il est juste que toutes les générations vous proclament bienheureuse, remarquable honneur du genre humain. Vous êtes la gloire du sacerdoce, l’espoir des chrétiens, la plante féconde de la virginité. C’est par vous que l’honneur de la virginité s’est partout répandu. Que soient bénis ceux qui vous reconnaissent pour la Mère de Dieu, maudits ceux qui ne le veulent pas. 

Jean Damascène (v.650-v.749)