Archive pour le 22 mars, 2008

bonne Pâques

22 mars, 2008

bonne Pâques dans Pâques

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Messe de la dernière Cène : Homélie de Benoît XVI

22 mars, 2008

21-03-2008, du site:

http://www.zenit.org/article-17581?l=french

Messe de la dernière Cène : Homélie de Benoît XVI

ROME, Vendredi 21 mars 2008 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le texte intégral de l’homélie prononcée le Jeudi Saint par Benoît XVI au cours de la messe de la dernière Cène, dans la basilique Saint-Jean-de-Latran.

Chers frères et sœurs,Saint Jean d

ébute son récit sur la manière dont Jésus lava les pieds de ses disciples avec un langage particulièrement solennel, presque liturgique. « Avant la fête de la Pâque, Jésus, sachant que son heure était venue de passer de ce monde vers le Père, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’à la fin » (Jn 13, 1). L’« heure » de Jésus est arrivée, vers laquelle toute son œuvre était dirigée depuis le début. Jean décrit ce qui constitue le contenu de cette heure, avec deux mots : passage (metabainein, metabasis) et agape – amour. Ces deux mots s’expliquent l’un l’autre ; tous deux décrivent la Pâque de Jésus : la croix et la résurrection, la crucifixion entendue comme élévation, comme « passage » vers la gloire de Dieu, comme « passage » du monde vers le Père. Ce n’est pas comme si Jésus, après une brève visite dans le monde, repartait désormais et retournait au Père. Ce passage est une transformation. Il emporte avec lui sa chair et l’homme qu’il est. Sur la Croix, dans le don de soi-même, il se fond et se transforme en une nouvelle manière d’être, dans laquelle il est maintenant toujours avec le Père et en même temps avec les hommes. Il transforme la Croix, l’acte de mise à mort, en un acte de don, d’amour jusqu’au bout. Avec cette expression « jusqu’à la fin » Jean renvoie par anticipation à la dernière parole du Christ sur la Croix : tout est porté à son terme, « c’est achevé » (Jn 19,30). Par son amour, la Croix devient metabasis transformation de l’être homme en être participant à la gloire de Dieu. Par cette transformation il nous implique tous, en nous entraînant dans la force transformatrice de son amour au point que, dans notre être avec Lui, notre vie devient « passage », transformation. Nous recevons ainsi la rédemption, nous prenons part à l’amour éternel, une condition à laquelle nous tendons tout au long de notre existence.

Ce processus essentiel de l’heure de Jésus est représenté par le lavement des pieds dans une sorte d’acte symbolique prophétique. Dans le lavement des pieds, Jésus met en évidence à travers un geste concret ce que le grand hymne christologique de l’Epître aux Philippiens décrit comme le contenu du mystère du Christ. Jésus dépose les vêtements de sa gloire, endosse l’« étoffe » de l’humanité et se fait esclave. Il lave les pieds sales des disciples et les rend ainsi capables de partager le banquet divin auquel Il les invite. Aux purifications cultuelles et externes, qui purifient l’homme rituellement, tout en le laissant inchangé, succède le bain nouveau : Il nous rend purs par sa parole et son amour, par le don de soi. « Déjà vous êtes purs grâce à la parole que je vous ai fait entendre », dira-t-il aux disciples dans son discours sur la vigne (Jn 15,3). Toujours et encore, Il nous lave par sa parole. Oui, si nous accueillons les paroles de Jésus dans une attitude de méditation, de prière et de foi, elles développent en nous la force purificatrice. Jour après jour, nous sommes comme recouverts de salissures diverses, de paroles vides, de préjugés, d’une sagesse réduite et altérée ; une multitude de fausses vérités ou de mensonges s’infiltrent sans cesse dans notre être intérieur. Tout cela blesse et contamine notre âme, tout cela menace de nous rendre incapables de voir la vérité et le bien. Si nous accueillons les paroles de Jésus avec un cœur attentif, elles se révèlent de véritables bains, des purifications de l’âme, de l’homme intérieur. C’est à cela que nous invite l’Evangile du lavement des pieds : toujours nous laisser laver par cette eau pure, nous laisser nous rendre capables de la communion conviviale avec Dieu et nos frères. Cependant, il n’y a pas que de l’eau qui s’écoule du flanc de Jésus après le coup de lance du soldat, mais aussi du sang (Jn 19,34 ; cf. 1 Jn 5, 6.8). Jésus n’a pas seulement parlé, il ne nous a pas laissé que des mots. Il s’est offert. Il nous lave par la puissance sacrée de son sang autrement dit par le don de soi « jusqu’à la fin », jusqu’à la Croix. Sa parole est plus qu’une simple déclaration ; elle est la chair et le sang pour « la vie du monde » (Jn 6, 51). Dans le Saint Sacrement, le Seigneur s’agenouille toujours à nouveau à nos pieds et nous purifie. Prions-le afin que par le bain sacré de son amour nous soyons toujours plus profondément pénétrés et ainsi véritablement purifiés !Si nous

écoutons attentivement l’Evangile, nous relevons deux aspects différents dans l’évènement du lavement des pieds. En lavant les pieds de ses disciples, Jésus accomplit avant tout un acte simple, le don de la pureté, de la « capacité pour Dieu » qui leur est offert. Mais ce don devient ensuite un modèle, le devoir de refaire ce geste les uns pour les autres. Les Pères ont qualifié ce double aspect du lavement des pieds de sacramentum et exemplum. Sacramentum ne signifie pas dans ce contexte l’un des sept sacrements, mais le mystère du Christ dans son ensemble, de l’incarnation jusqu’à la croix et la résurrection : cet ensemble devient la force qui soigne et sanctifie, la force de transformation pour les hommes, il devient notre metabasis, notre transformation en une nouvelle forme d’être, dans notre ouverture à Dieu et dans notre communion avec Lui. Mais cet être nouveau qu’il nous donne simplement, sans que nous le méritions, doit ensuite se transformer en nous dans la dynamique d’une vie nouvelle. L’ensemble du don et de l’exemple que nous trouvons dans la péricope du lavement des pieds est caractéristique de la nature du christianisme en général. Le christianisme n’est pas une sorte de moralisme, un simple système éthique. Il n’y a, à l’origine, ni notre action ni notre capacité morale. Le christianisme est avant tout un don : Dieu se donne à nous, il ne donne pas quelque chose, mais Il se donne lui-même. Et cela n’arrive pas seulement au début, au moment de notre conversion. Il reste en permanence celui qui donne. Il nous offre en permanence ses dons. Il nous précède en permanence. De ce fait l’acte central de l’être chrétien est l’Eucharistie : la gratitude d’avoir été gratifié, la joie pour la vie nouvelle qu’Il nous donne.

Toutefois nous ne restons pas des destinataires passifs de la bonté divine. Dieu nous gratifie comme partenaires personnels et vivants. L’amour donné est la dynamique de l’« amour partagé » ; il veut être en nous une vie nouvelle à partir de Dieu. Ainsi, nous comprenons la parole, que Jésus dit à ses disciples et à nous tous, au terme du récit du lavement des pieds : « Je vous donne un commandement nouveau : vous aimer les uns les autres ; comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres » (Jn13,34). Le « commandement nouveau » ne consiste pas en une nouvelle et difficile norme qui n’existait pas jusqu’alors. La nouveauté, c’est le don qui nous introduit dans l’esprit du Christ. Si nous considérons cela, nous percevons alors combien nos vies sont souvent éloignées de cette nouveauté du Nouveau Testament ; que nous donnons si peu à l’humanité l’exemple d’aimer en communion avec son amour. Nous restons donc débiteurs à son égard de la preuve de crédibilité de la vérité chrétienne qui se démontre dans l’amour. C’est précisément pour cela que nous devons toujours prier davantage le Seigneur afin que par sa purification, il nous rende mûrs pour le nouveau commandement.Dans l’Evangile du lavement des pieds la conversation entre J

ésus et Pierre nous offre encore un autre détail de la pratique de la vie chrétienne, auquel nous voulons enfin accorder notre attention. Dans un premier temps, Pierre ne voulait pas se laisser laver les pieds par le Seigneur : ce renversement de situation, autrement dit que le maître, Jésus, lave les pieds, que le maître s’abaisse au travail de l’esclave, s’opposait totalement au respect révérencieux de Pierre pour Jésus, avec sa conception du rapport entre le maître et le disciple. « Non, tu ne me laveras pas les pieds, jamais ! » dit-il à Jésus avec toute la passion dont il était capable (Jn 13, 8). Sa conception du Messie comportait une image de majesté, de grandeur divine. Il devait apprendre toujours à nouveau que la grandeur de Dieu est différente de notre idée de grandeur ; qu’elle consiste précisément en une descente, dans l’humilité du service, dans l’amour radical jusqu’au dénuement total. Nous aussi nous devons l’apprendre encore et toujours parce que systématiquement nous désirons un Dieu de succès et non de passion, parce que nous ne sommes pas en mesure de nous rendre compte que le pasteur est venu comme un Agneau qui se donne et nous conduit ainsi vers le juste pâturage.

Lorsque le Seigneur dit à Pierre que, sans le lavement des pieds, il n’aurait plus pu le suivre, Pierre demande spontanément qu’on lui lave aussi la tête et les mains. Puis vient la parole mystérieuse de Jésus « Qui s’est baigné, n’a pas besoin de se laver, sinon les pieds » (Jn 13, 10). Jésus fait allusion au bain que ses disciples, selon les prescriptions rituelles avaient déjà pris ; et pour participer a la cène il suffisait de se laver les pieds. Il faut voir naturellement ici une signification plus profonde. A quoi fait-on allusion ? Nous ne le savons pas avec certitude. Dans tous les cas, n’oublions pas que le lavement des pieds, selon le sens de tout le chapitre, n’indique pas seulement un sacrement spécifique, mais le sacramentum Christi dans son ensemble, son service de salut, sa descente jusqu’à la croix, son amour jusqu’à la fin qui nous purifie et nous rend capables de Dieu. Par la distinction introduite ici entre le bain et le lavement des pieds, on perçoit toutefois une allusion à la vie dans la communauté des disciples, à la vie de l’Eglise. Il apparaît clairement que le bain qui nous purifie définitivement et qui ne doit pas être répété est le Baptême, l’immersion dans la mort et la résurrection du Christ, un évènement qui change notre vie profondément en nous donnant comme une nouvelle identité qui demeure, si nous ne la jetons pas comme le fit Judas. Cependant, même avec cette nouvelle identité permanente donnée par le Baptême, nous avons besoin du « lavement des pieds » pour la communion conviviale avec Jésus. De quoi s’agit-il ? Il me semble que la première Lettre de saint Jean nous donne la clef de lecture. On y lit : « Si nous disons : « Nous n’avons pas de péché« , nous nous abusons, la vérité n’est pas en nous. Si nous reconnaissons, si nous confessons nos péchés, lui, fidèle et juste, pardonnera nos péchés et nous purifiera de toute iniquité » (1, 8sq.). Nous avons besoin de ce « lavement des pieds », de ce lavement des péchés quotidiens et pour cela nous avons besoin de la confession des péchés dont parle saint Jean dans cette Lettre. Nous devons reconnaître que dans notre nouvelle identité de baptisés nous péchons également. Nous avons besoin de la confession sous la forme du sacrement de la réconciliation. Par ce sacrement le Seigneur lave toujours à nouveau nos pieds sales afin que nous puissions nous asseoir à table avec Lui. La parole rev

êt ainsi une nouvelle signification par laquelle le Seigneur élargit le sacramentum en en faisant l’exemplum, un don, un service envers les frères : « Si donc je vous ai lavé les pieds, moi le Seigneur et le Maître, vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres » (Jn 13, 14). Nous devons nous laver les pieds les uns les autres dans le service quotidien et réciproque de l’amour. Nous devons nous laver les pieds dans le sens où nous devons aussi nous pardonner les uns les autres. La dette que le Seigneur nous a remise est toujours infiniment plus grande que toutes les dettes que les autres peuvent avoir envers nous (cf. Mt 18, 21-35). C’est à cela que nous exhorte le Jeudi Saint : ne pas laisser la rancœur envers l’autre empoisonner notre âme. Il nous exhorte à purifier continuellement notre mémoire, en nous pardonnant réciproquement du fond du cœur, en nous lavant les pieds les uns les autres, afin de pouvoir nous rendre ensemble au banquet du Seigneur.

Le Jeudi Saint est un jour de gratitude et de joie pour le grand don de l’amour jusqu’à la fin que nous a fait le Seigneur. En cette heure prions le Seigneur afin que cette joie et cette gratitude deviennent en nous la force d’aimer ensemble avec son amour. Amen.

Allocution de Benoît XVI après le Chemin de Croix au Colisée

22 mars, 2008

21-03-2008, du site:

http://www.zenit.org/article-17588?l=french

Allocution de Benoît XVI après le Chemin de Croix au Colisée

Texte intégral

ROME, Vendredi 21 mars 2008 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le texte intégral de l’allocution que le pape Benoît XVI a prononcée à l’issue du Chemin de Croix qu’il a présidé ce vendredi soir, au Colisée, à Rome.

Chers frères et soeurs,Nous avons de nouveau, cette ann

ée, parcouru le chemin de croix, la via crucis, évoquant à nouveau avec foi les étapes de la Passion du Christ. Nos yeux ont revu la souffrance et l’angoisse que notre rédempteur a dû supporter à l’heure de la grande souffrance, qui a marqué le sommet de sa mission terrestre. Jésus meurt sur la croix et gît dans le sépulcre. La journée du Vendredi Saint, imprégnée de tristesse humaine et de silence religieux, se termine dans le silence de la méditation et de la prière.

En rentrant à la maison, nous aussi, comme ceux qui assistèrent au sacrifice de Jésus, nous nous frappons la poitrine, en repensant à ce qui s’est passé. Peut-on peut-être rester indifférent devant la mort du Seigneur, du Fils de Dieu ? Il s’est fait homme pour nous, pour notre salut, pour pouvoir souffrir et mourir.Fr

ères et soeurs, tournons aujourd’hui notre regard, souvent distrait par des intérêts terrestres dispersés et éphémères, vers le Christ. Arrêtons-nous pour contempler sa croix. La croix source de vie est une école de justice et de paix et patrimoine universel de pardon et de miséricorde. Elle est la preuve permanente d’un amour oblatif et infini qui a poussé Dieu à se faire homme, un homme vulnérable comme nous, jusqu’à mourir crucifié.

A travers le chemin douloureux de la croix, les hommes de tous les temps, réconciliés et sauvés par le sang du Christ, sont devenus amis de Dieu, fils du Père céleste. « Ami », c’est ainsi que Jésus appelle Judas, et il lui adresse un dernier appel dramatique à la conversion. Il nous appelle chacun « ami », car il est un véritable ami pour chacun. Nous ne réussissons malheureusement pas toujours à percevoir la profondeur de cet amour infini que Dieu nourrit pour nous, ses créatures. Pour lui, il n’y a pas de différences de races et de cultures. Jésus Christ est mort pour affranchir l’humanité tout entière de l’ignorance de Dieu, du cercle de la haine et de la violence, de l’esclavage du péché. La Croix fait de nous des frères et sœurs.Mais demandons-nous, maintenant, ce que nous avons fait de ce don. Qu’avons-nous fait de la r

évélation du visage de Dieu en Jésus Christ, de la révélation de l’amour de Dieu qui triomphe de la haine ? De nombreuses personnes, à notre époque également, ne connaissent pas Dieu et ne peuvent pas le trouver dans le Christ crucifié. Beaucoup sont à la recherche d’un amour ou d’une liberté qui exclut Dieu. Beaucoup croient ne pas avoir besoin de Dieu.

Chers amis, après avoir vécu ensemble la Passion de Jésus, laissons-nous ce soir interpeller par son sacrifice. Laissons-le mettre nos certitudes humaines en crise. Ouvrons-lui notre cœur. Jésus est la vérité qui nous rend libres d’aimer. N’ayons pas peur : en mourant, le Seigneur a détruit le péché et sauvé les pécheurs, c’est-à-dire nous tous. L’apôtre Pierre écrit : Jésus « a porté lui-même nos fautes dans son corps, afin que, morts à nos fautes, nous vivions pour la justice » (1 P 2, 24). Voilà la vérité du Vendredi Saint : sur la croix, le Rédempteur a fait de nous des fils adoptifs de Dieu, il nous a créés à son image et à sa ressemblance. Restons donc en adoration devant la croix.

O Christ, donne-nous la paix que nous cherchons, la joie à laquelle nous aspirons, l’amour qui comble notre cœur assoiffé d’infini. Nous t’en prions, ce soir, Fils de Dieu, mort pour nous sur la croix et ressuscité le troisième jour. Amen.

Après la bénédiction apostolique :

Bonne nuit à tous ! Merci de votre patience sous la pluie ! Bonne Pâque à tous !

Transcription et traduction de l’italien réalisées par Zenit