Archive pour le 20 mars, 2008

Jésus est chargé de la Croix

20 mars, 2008

Jésus est chargé de la Croix dans images sacrée 15%20ANGELICO%20CARRYING%20THE%20CROSS

Angelico_Carrying the cross Olga’s Galery Christ Carrying the Cross. c.1441. Fresco, 148 x 131. Museo di San Marco, Cell 28, Florence, Italy.

http://www.artbible.net/3JC/-Luk-23,26_Way%20to%20Calavary_Chemindu%20calvaire/index.html

Chemin de Croix aux Champs Elysée par Mgr Follo (1)

20 mars, 2008

19-03-2008, du site:
http://www.zenit.org/article-17566?l=french

Chemin de Croix aux Champs Elysée par Mgr Follo (1)  Méditations des cinq premières stations 

ROME, Mercredi 19 mars 2008 (ZENIT.org) – « Commençons le Chemin de Croix en faisant le signe de croix comme Mère Teresa de Calcutta avait l’habitude de le faire » : cette invitation de Mgr Follo donne une clef de sa méditation du Chemin de Croix. Mgr Follo invite les fidèles à se mettre à l’école de Marie, à regarder Jésus avec les yeux de sa Mère, pour comprendre la parole du Christ : « mon fardeau est léger ».

Voici en effet le texte intégral des cinq premières stations du Chemin de Croix de la paroisse de Saint-Pierre de Chaillot qui passera aux Champs Elysée, le Vendredi Saint : les méditations ont été composées par l’Observateur permanent du Saint-Siège à l’UNESCO à Paris, Mgr Francesco Follo, à la demande du curé de la paroisse Saint-Pierre de Chaillot.Commençons le Chemin de Croix en faisant le signe de croix comme Mère Teresa de Calcutta avait l’habitude de le faire :

Au nom du Père – prière,
et du Fils – pauvreté,
et du Saint-Esprit – zèle pour les âmes.
Amen – Marie.
Unissons notre Amen à celui de la Vierge Mère et accomplissons notre marche vers la Croix comme un « exode », comme un acte d’amour, de cet amour qui conduisit Jésus à Getsémani et au Calvaire pour ramener au bercail ceux qui s’étaient égarés.
Identifions-nous avec elle, notre Mère, elle qui resta debout, près de son Fils marchant vers le Calvaire pour nous sauver, nous qui, de la Croix, lui avons été donnés comme fils.
Quel supplice il y a dans le coeur de cette Mère qui voit son Fils unique s’acheminer vers la mort!
Entrons dans le coeur de cette Mère immaculée et contemplons sa douleur. Le prophète Jérémie avait écrit : « O vous tous qui passez par le chemin, regardez et voyez s’il est une douleur pareille à la douleur qui me tourmente » (Lam. 1,12).Entrons ensuite dans le coeur du Christ et étreignons avec Lui Marie, la remerciant pour son Amen. Demandons-lui qu’elle nous tienne dans son coeur très pur. Etant près d’elle, nous serons conduits face à face avec l’Amour crucifié, nous pourrons donner au Christ notre amour et recevoir l’Amour du Christ, Lui qui est « la Parole à proclamer, le Pain de Vie à manger, la Faim à nourrir, la Soif à rassasier » (Mère Teresa de Calcutta : To me, Jesus is the Word – to be spoken, the Bread of Life – to be eaten, the Hungry – to be fed, and the Thirst – to be satiated »).L‘enseignement que nous donne Jésus par sa vie atteint son point culminant dans l’événement de la Croix. Dieu s’est révélé Lui-même et, plus précisément, il a révélé son amour passionné pour nous, surtout par l’Incarnation, la Passion, la Mort et la Résurrection de son Fils. Cet amour, à ce niveau, est la plus importante des vérités révélées par le Christ. Elle constitue le noyau du Christianisme.
Quand Jésus a voulu exprimer l’amour de Dieu dans sa pointe maximale, il a dit : « Dieu a tant aimé le monde qu’il a livré (sous-entendu ‘à la mort’) son Fils unique, afin que tout homme qui croit ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle » (Jn 3,16), la vraie vie, maintenant et pour l’éternité.
« Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis » (Jn 15,13).
« Le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude » (Mt 20,28; Mc 10,45).

Avec Marie, unissons-nous à Jésus pour sauver nos frères d’exil et prions : « Garde, Seigneur, nos âmes unies pour toujours, afin qu’en ne suivant que Toi, dans ton chemin de Croix, notre dilection devienne charité » (cf. S. Augustin : « Custodi, Domine, animas nostras in perpetuo iunctas, ut te solum sequentes in via dilectio nostra caritas fieri posset »). Première Station : Jésus est condamné à mort

- Adoramus te, Christe, et benedicimus tibi
- Quia per sanctam Crucem tuam redemisti mundum

 » Voici l’Homme!  »
A
lors Pilate ordonna d’emmener Jésus pour le flageller. Les soldats tressèrent une couronne avec des épines, et la lui posèrent sur la tête ; puis ils le revêtirent d’un manteau de pourpre. Ils s’avançaient vers lui et ils disaient : « Salut, roi des Juifs! ». Et ils le giflaient. Pilate sortit de nouveau pour dire aux Juifs : « Voyez, je vous l’amène dehors, pour que vous sachiez que je ne trouve en lui aucun motif d’accusation ». Alors Jésus sortit, portant la couronne d’épines et le manteau de pourpre. Et Pilate leur dit : « Voici l’homme! ». Quand ils le virent, les chefs des prêtres et les gardes se mirent à crier : « Crucifie-le! Crucifie-le! ». Pilate leur dit : « Prenez-le vous-mêmes et crucifiez-le ; car pour moi, je ne trouve en lui aucun motif d’accusation » (Jn 19, 1-6). Voici l’Homme. Condamner le Christ, c’est déclarer l’homme coupable. Comment est-il possible de regarder l’Homme courronné d’épines, revêtu de pourpre et de crier : « Crucifie-le, crucifie-le » (Jn 19, 6) ? Pourquoi écarter Jésus et choisir Barabbas ? Pourquoi crucifier l’Amour ? Pourquoi condamner l’Amour ? Pourquoi son amour est-il vu comme une menace pour l’homme ?
Il est absurde de déclarer quelqu’un innocent et de le condamner ensuite. Ce n’est pas seulement irrationnel, c’est inhumain, même si la peur peut servir d’excuse.
Il est absurde de demander la crucifixion de l’Homme ovationné quelques jours auparavant. Ce n’est pas seulement insensé, c’est inhumain, même si l’espérance déçue est une circonstance atténuante.
Il est absurde de vouloir crucifier le Fils de l’Homme, l’élu, au nom de la loi divine. Ce n’est pas seulement contradictoire, c’est impie, amplement inhumain.
Pourquoi peut-on condamner à mort le Fils au nom du Père, en l’accusant de blasphème ? Pourquoi ne veut-on pas accueillir la révélation que Dieu est Amour, qu’il guérit notre amour, en nous enseignant l’obéissance du coeur ?

Aujourd’hui comme alors, nous avons l’excuse de la peur, de l’espérance déçue, de l’irreligiosité. Mais aujourd’hui comme alors, nous avons l’exemple de la Vierge Marie
- qui ne condamna pas les fils coupables, par amour du Fils innocent ;
- qui ne désespéra pas, restant debout près de la Croix, comme un signe d’espérance ;
- qui conserva sa piété envers son Fils et envers nous, ses fils.Prions :
Seigneur Jésus, par le mérite de ton Chemin de Croix, accompagne-nous dans notre chemin de Croix d’aujourd’hui et dans celui de chaque jour vers l’éternité. Toi qui es Dieu et qui vis et règnes sur la Croix avec le Père et l’Esprit Saint. Amen.Pater Noster…; Ave Maria…; Gloria Patri…

Stabat Mater dolorosa
Iuxta Crucem lacrimosa
Dum pendebat Filium

Deuxième Station : Jésus est chargé de sa Croix.

- Adoramus te, Christe, et benedicimus tibi
- Quia per sanctam Crucem tuam redemisti mundu
m-  » Signe de contradiction  »
« Jésus, portant lui-même sa Croix, sortit en direction du lieu dit : Le Crâne, ou Calvaire, en hébreu : Golgotha » (Jn 19,17).L‘évangéliste saint Jean dit expressément : « Jésus porta la croix par sa propre décision » (« baiulans sibi crucem »). Jésus, le Seigneur, reçoit des hommes cette Croix que, de toute éternité, il a déclaré à son divin Père être prêt à assumer, dans la plus parfaite liberté de l’amour.
Librement, avec la liberté de l’amour, Jésus reçoit la Croix comme un Roi reçoit le Sceptre. L’agneau conduit à l’abattoir porte la Croix comme un Roi porte le sceptre. « Dominus regnavit a ligno » (Ps 95, 9; cf. aussi Is 9,6) et, de cette façon, il manifeste son amour.
Qui nous séparera de l’amour du Christ ? Certes pas la Croix, par laquelle il cloue son amour dans un don plénier, gratuit, passionné d’amour envers et pour nous, ses frères en humanité. La croix était un instrument de mort honteux, infâme. Il n’était pas permis de condamner à la mort en croix un citoyen romain : c’était une manière trop infâmante de séparer un homme des autres hommes, parce qu’elle élevait son humiliation et l’éliminait en l’élevant. La Croix du Christ est un instrument de communion, c’est un sceptre avec lequel le Christ règne, lorsque, sur elle, il offre Sa vie. La Croix est portée par le Christ comme la brebis perdue est portée sur les épaules du Bon Pasteur qui, du précipice où elle était tombée, lui fait reprendre le chemin.
Alors que Jésus se met en route avec ce lourd sceptre de l’amour, une grande multitude de personnes le suit. Mais où sont-ils, en cette heure, ceux à qui il a prodigué ses bienfaits ? Pourquoi ne sont-ils pas là pour témoigner du bien reçu de Lui ? Ils ont peur et se cachent. Pourquoi ? Parce qu’ils sont ingrats. Pourquoi ne crient-ils pas comme lorsqu’ils imploraient la guérison ? Parce qu’ils ont honte et peur.
Seule Marie, Vierge et Martyre, la Mère des Douleurs, Sa Mère, la comblée de bienfaits depuis l’éternité, le suit sans honte et sans peur, même si la Croix, qui brise les épaules de son Fils, traverse son coeur comme une épée.
Si une épée traversa le coeur paternel d’Abraham, et si le Seigneur le combla de bénédiction pour ses descendants, l’épée qui traverse le coeur virginal de la Mère de Dieu se réfère au Bois de la malédiction (Dt 21,23), d’où le Père, dans le Fils, donne sa bénédiction et la promesse faite à Abraham, c’est-à-dire l’Esprit Saint (Gal 3,13.14).
La même épée du Verbe divin traverse le coeur de tous les fidèles quand, par le baptême, ils sont appelés à une existence sacrificielle devant leur Seigneur.
Le Christ, signe de contradiction, nous invite à décider si nous voulons refuser sa Croix ou bien la reconnaître, non comme un signe de condamnation, mais comme un signe d’offrande.Prions :
Dieu, Père plein de grâce et de miséricorde, aide-nous à regarder cette Mère qui, de la crêche au Calvaire, a partagé dans son coeur toutes les douleurs de son Fils, pour que nous placions notre coeur entre ces deux Coeurs sacrés qui vibrent par amour de la créature humaine, de manière à vivre et à agir dans la même charité. Par Jésus-Christ, notre Seigneur, qui, de la Croix, règne avec Toi et le Saint-Esprit. Amen.Pater noster… ; Ave Maria… ; Gloria Patri…

« Cuius animam gementem
contristatam et dolentem
pertransivit gladius »

Troisième Station : Jésus tombe pour la première fois- Adoramus te, Christe, et benedicimus tibi
- Quia per sanctam Crucem tuam redimisti mundum » La logique de l’amour  »
« Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s’il meurt, il donne beaucoup de fruit (Jn 12, 24).Jésus tombe, épuisé par la faiblesse et par la souffrance causée par nos péchés. Il trébuche, il tombe et s’affaisse sous le poids de la Croix. Qui a compassion de Lui ? Sa Mère.
Les autres, en revanche, s’acharnent avec des coups de poing et des gifles. Quelqu’un lui décoche un coup de pied et lui dit : « Lève-toi, Roi des Juifs, ne fais pas semblant de tomber pour ne pas marcher ». Un autre agace les épines de la couronne et crache sur le visage adorable de Jésus qui, pendant ce temps, prie et invoque le pardon sur ses bourreaux insensés. Pas loin de là, la Vierge Mère s’unit à sa prière de son Fils pour ses persécuteurs, même si elle ne sait pas encore qu’Il lui demandera de les prendre pour fils. Elle a compassion du Fils, elle voudrait courrir près de lui pour le relever et elle est consciente que quiconque aidera le Christ a reprendre le chemin, l’aidera ainsi à atteindre le sommet du Calvaire et à accomplir sa mission, grâce au sceptre royal de la Croix.
Le Père semble avoir abandonné le Fils, mais la Mère non. Elle ne s’éloigne pas du Fils qui, ainsi, n’est pas seul dans son offrande, dans son Chemin de Croix, Croix royale, sainte, arbre de la vie.
Sont-ce les péchés qui ont jeté à terre le divin Condamné ? Sont-ce eux qui ont décidé du poids de la Croix qu’il porte sur ses épaules ? Sont-ce les péchés qui ont provoqué sa chute ? Oui, mais pas seulement. Cet abaissement, cette kénose, ont été voulus par l’amour du Rédempteur. Donc « ayez entre vous les dispositions que l’on doit avoir dans le Christ Jésus : Lui qui était dans la condition de Dieu, il n’a pas jugé bon de revendiquer son droit d’être traité à l’égal de Dieu ; mais au contraire, il se dépouiila lui-même, en prenant la condition de serviteur (j’ajouterais : de condamné). Devenu semblable aux hommes (condamnés à mort) et reconnu comme un homme à son comportement, il s’est abaissé lui-même en devenant obéissant jusqu’à mourir, et à mourir sur une croix » (Ph 2, 6-8).
Demandons au Seigneur la grâce de comprendre la logique de cet amour de Dieu
- qui peut mettre en croix le monde et se laisse mettre lui-même en croix
- qui est réduit à rien, et qui remplit pourtant toute chose
- qui peut écraser la terre comme le marchepied de Ses pieds et se laisse pourtant écraser par un morceau de bois.
« Il est descendu Dieu, il est monté homme ; le Verbe est devenu chair pour que la chair puisse revendiquer pour elle le trône du Verbe à la droite de Dieu ; il n’était qu’une plaie, et pourtant il en coulait un parfum, il apparaissait ignoble et pourtant on reconnaissait Dieu »(S. Ambroise, Commentaire sur le Psaume CXVIII, 3,8).
Prions :
Ô Christ, toi qui tombes sous le poids de nos fautes et te relèves pour notre justification, aide-nous et aide tous ceux qui sont écrasés par le péché à se remettre sur pieds et à reprendre le chemin derrière toi, accompagnés par ta Mère que tu nous as donnée fraternellement. Toi qui, de la Croix, règnes avec le Père et l’Esprit Saint. Amen.Pater noster…; Ave Maria…; Gloria Patri…

O quam tristi et afflicta
fuit illa benedica
Mater Unigeniti

Quatrième Station : Jésus rencontre sa Mère- Adoramus te, Christe, et benedicimus tibi
- Quia per sanctam Crucem tuam redemisti mundum » La piété : familiarité amoureuse et obéissante  »
« La femme qui enfante est dans la peine parce que son heure est arrivée. Mais quand l’enfant est né, elle ne se souvient plus de son angoisse, dans la joie qu’elle éprouve dut fait qu’un être humain est né dans le monde. Vous aussi, maintenant, vous êtes dans la peine, mais je vous reverrai, et votre coeur se réjouira ; et votre votre joie, personne ne vous l’enlèvera » (Jn 16, 21-22).Le Christ aurait voulu épargner à sa mère, et à lui-même, cette rencontre chargée d’une douleur énorme. Une douleur qui dépasse en intensité toutes les autres, parce qu’elle ne regarde pas le physique, mais la sphère de leurs sentiments les plus intimes.
Mais qu’est-ce qui a poussé Marie à se frayer un chemin parmi la foule et à être encore plus près de son Fils qui va mourir ? Voulait-elle, peut-être, se substituer à lui, comme le ferait spontanément toute mère prête à mourir à la place du fils qu’elle a enfanté ? Même si l’instinct maternel aurait pu le lui suggérer, elle savait que la décision concernant la mort du Fils était irrévocable. Voulait-elle demander compassion et pitié pour son Fils, en montrant sa douleur de mère ? Elle était mue par la piété qui, dans le langage chrétien, est la familiarité amoureuse et obéissante. Nous devrions chercher à imiter, au moins un tout petit peu, cette piété, cette familiarité amoureuse et obéissante, dans nos « pratiques de piété » : dans nos prières, dans notre manière de célébrer l’Eucharistie, Sacramentum Caritatis, sacrement de la piété.
Jésus et Marie se regardent avec des yeux bouleversés de douleur. Jésus demande a sa Mère de pardonner à ceux qui sont en train de le détruire. La Mère affligée redit son fiat et cela confirme, affermit le Fils dans son geste de piété (= de familiarité amoureuse et obéissante), par lequel il obéit amoureusement au Père, pour être, amoureusement, pour toujours l’Emmanuel, le Dieu avec nous, le Dieu qui a pitié de nous, constamment.
Marie, par cette rencontre, étreint la Croix, maternellement, et se manifeste comme la Mère du Rédempteur de l’humanité.
Marie comprend que ces paroles lui sont appliquées : «  »O vous tous qui passez par le chemin, regardez et voyez s’il est une douleur pareille à la douleur qui me tourmente » (Lam 1,12).
La Mère de douleurs est
- la Mère très bonne,
- la Servante obéissante,
- la Corrédemptrice du monde.
Prions :
M
arie, Mère très bonne, toi qui as accompagné de près ton Fils dans le chemin de Croix, demande pour nous et pour toute l’humanité la grâce de la piété, de l’obéissance à l’amour de Dieu. Fais qu’en face de la souffrance, du refus, de l’épreuve même prolongée, nous ne doutions pas de la pitié de Dieu.
Seigneur Jésus, pardonne nos fautes et puisque nous n’avons pas de mérites qui pourraient nous rendre agréables à toi, fais que nous obtenions le salut par l’intercession de la Mère des douleurs. Amen.Pater noster… ; Ave Maria…; Gloria Patri…

Quae maerebat et dolebat
pia Mater, dum videbat
Nati paenas incliti
Cinquième Station : Simon de Cyrène porte la Croix avec Jésus- Adoramus te, Christe et benedicimus tibi
- Quia per sanctam Crucem tuam redimisti mundum » Le don de la Croix  »
« Et ils réquisitionnent, pour porter la croix, un passant, Simon de Cyrène, qui revenait des champs » (Mc 15, 21).Le Christ trébuche et chancèle. La foule qui suit Jésus sursaute, elle craint que le « condamné » ne puisse pas arriver au sommet du Calvaire. Les soldats décident que quelqu’un doit absolument l’aider. Mais personne n’est volontaire. La terreur de prendre la Croix, instrument de mort, et la honte d’aider un condamné bloquent ceux qui pourraient aider l’Homme-Dieu qui, à travers les soldats, demande de l’aide. L’homme ne veut pas aider l’Homme, l’homme ne veut pas collaborer avec Dieu. Et le Christ reste seul, mais continue son chemin de pardon.
Alors des païens « obligent » un paysan de Cyrène qui passe par là. Le Cyrénéen prend la Croix, à contre-coeur, parce qu’il est offensant pour la dignité d’un homme libre de porter la croix d’un condamné. Il doit subir cette contrainte et, laissant le fagot de bois qu’il rapportait de la campagne pour le foyer de sa maison, il prend le lourd morceau de bois de la Croix et se met en marche avec le Christ.
Le Rédempteur accueille cet homme sous la Croix et lui en fait don. La Croix, même prise avec réticence, transforme le sentiment hostile de Simon de Cyrène et lorsqu’il commence à l’étreindre plus volontiers, il s’aperçoit que le « joug est suave et léger » et qu’il lui confère une nouvelle dignité : celle de participer à l’oeuvre rédemptrice de l’Agneau de Dieu. En portant la Croix, il apprend la sagesse de la Croix, il apprend l’évangile de la Croix. Il comprend que la joyeuse nouvelle apportée par le Christ est Dieu lui-même
- qui « saisit et conquiert » (cf. Ac 2, 10; 6, 9; 13, 1),
- qui se fait trouver même par ceux qui ne le cherchent pas,
- qui se manifeste même à ceux qui ne se tournent pas vers lui (cf. Rm 10,20).La Vierge Marie est soulagée de voir que, finalement, un homme aide son Fils. Elle est consolée de constater qu’un homme accepte l’étreinte du Christ : une étreinte qui unit la grâce divine à l’oeuvre humaine et qui comprend les paroles de Jésus : « Celui qui veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix chaque jour et qu’il me suive. Car celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie pour moi la sauvera » (Lc 9, 23-24). Cela signifie que la vie ne finira pas sur le lieu du Crâne, ni dans une tombe, mais dans le Royaume des cieux.
Prions :
Seigneur Jésus, le long du chemin vers la mort, prends-nous avec toi comme compagnons de route. Accueille-nous dans le groupe de ceux qui t’offrent leur soutien. Imprime en nous l’esprit de Simon de Cyrène, et emmène-nous au-delà du Calvaire. Par l’intercession de ta Mère, qui est aussi la nôtre, fais que nous portions les fardeaux les uns des autres, devenant ainsi témoins de l’Evangile de la Croix, témoins de Toi, qui, de la Croix, règnes avec le Père et l’Esprit Saint. Amen.Pater noster…; Ave Maria…; Gloria Patri…

Quis est homo qui non fleret
Matrem Christi si videret
in tanto supplicio ?

[à suivre]

« Sachant que l’heure était venue…, Jésus les aima jusqu’au bout »

20 mars, 2008

du site:

http://levangileauquotidien.org/

Sainte Catherine de Sienne (1347-1380), tertiaire dominicaine, docteur de l’Église, co-patronne de l’Europe
Lettre 129 (trad. cf Bouchet, Lectionnaire, p. 417)

« Sachant que l’heure était venue…, Jésus les aima jusqu’au bout »

Soyez obéissants jusqu’à la mort, à l’exemple de l’Agneau sans tache qui a obéi à son Père jusqu’à la mort honteuse sur la croix. Songez qu’il est le chemin et la règle que vous devez suivre. Tenez-le toujours présent devant les yeux de votre esprit. Voyez combien il est obéissant, ce Verbe, la Parole de Dieu ! Il ne refuse pas de porter le fardeau des peines dont son Père l’a chargé ; au contraire, il s’élance, animé d’un grand désir. N’est-ce pas ce qu’il manifeste lors de la Cène du Jeudi saint quand il dit : « J’ai désiré d’un grand désir manger cette pâque avec vous avant de mourir » (Lc 22,15) ? Par « manger la pâque », il entend l’accomplissement de la volonté du Père et de son désir. Ne voyant presque plus de temps devant lui (il se voyait déjà à la fin, quand il devait sacrifier son corps pour nous), il exulte, se réjouit et dit avec joie : « J’ai désiré d’un grand désir ». Voilà la pâque dont il parlait, celle qui consistait à se donner lui-même en nourriture, à immoler son propre corps pour obéir au Père.

Jésus avait célébré bien d’autres pâques avec ses disciples, mais jamais celle-ci, ô indicible, douce et brûlante charité ! Tu ne penses ni à tes peines ni à ta mort ignominieuse ; si tu y avais pensé, tu n’aurais pas été si joyeux, tu ne l’aurais pas appelé une pâque. Le Verbe voit que c’est lui-même qui a été choisi, lui-même qui a reçu pour épouse toute notre humanité. On lui a demandé de nous donner son propre sang afin que la volonté de Dieu s’accomplisse en nous, afin que ce soit son sang qui nous sanctifie. Voilà bien la douce pâque qu’accepte cet agneau sans tache (cf Ex 12,5), et c’est avec un grand amour et un grand désir qu’il accomplit la volonté du Père et qu’il observe entièrement son dessein. Quel doux amour indicible !…

C’est pourquoi, mes bien-aimés, je vous prie de ne jamais redouter quoi que ce soit et de mettre toute votre confiance dans le sang du Christ crucifié… Que toute crainte servile soit bannie de votre esprit. Vous direz avec saint Paul…: Par le Christ crucifié, je peux tout, puisqu’il est en moi par désir et par amour, et il me fortifie (cf Ph 4,13;Ga 2,20). Aimez, aimez, aimez ! Par son sang, le doux agneau a fait de votre âme un rocher inébranlable.

trois jour a Paques! bonne nuit

20 mars, 2008

trois jour a Paques! bonne nuit dans image bon nuit, jour, dimanche etc.
http://santiebeati.it/index.html

Chanté dans la nuit de Pâques, l’Exultet est la proclamation de la résurrection du Christ.

20 mars, 2008

veille du Samedi Saint l’Exultet,

TEXTE FRANÇAIS

Chanté dans la nuit de Pâques, l’Exultet est la proclamation de la résurrection du Christ. 

Qu’exulte de joie dans le ciel la multitude des anges ! Chantez, serviteurs de Dieu, et que retentisse la trompette triomphale pour la victoire du grand Roi ! Réjouis-toi, ô notre terre, resplendissante d’une lumière éclatante, car il t’a prise en sa clarté et son règne a dissipé ta nuit ! Réjouis-toi, Eglise notre mère, toute remplie de sa splendeur, et que résonne l’acclamation du peuple des fils de Dieu !…

Vraiment il est juste et bon de proclamer à pleine voix ta louange, Dieu invisible, Père tout puissant, et de chanter ton Fils bien-aimé, Jésus Christ notre Seigneur. C’est lui qui a payé pour nous la dette encourue par Adam notre père, et qui a détruit en son sang la condamnation de l’ancien péché. Car voici la fête de la Pâque où l’Agneau véritable est immolé pour nous. Voici la nuit où tu as tiré de l’Egypte nos pères, les enfants d’Israël, et leur as fait passer la mer Rouge à pied sec ; nuit où le feu de la nuée lumineuse a repoussé les ténèbres du péché…

Ô nuit qui nous rend à la grâce et nous ouvre la communion des saints ; nuit où le Christ, brisant les liens de la mort, s’est relevé victorieux des enfers. Heureuse faute d’Adam qui nous a valu un tel Rédempteur ! Ô nuit qui seule a pu connaître le temps et l’heure où le Christ est sorti vivant du séjour des morts ; ô nuit dont il est écrit : « La nuit comme le jour illumine, la ténèbre autour de moi devient lumière pour ma joie » (Ps 138,12)… Ô nuit bienheureuse, où se rejoignent le ciel et la terre, où s’unissent l’homme et Dieu.

Dans la grâce de cette nuit, accueille, Père très Saint, le sacrifice du soir de cette flamme que l’Eglise t’offre par nos mains ; permets que ce cierge pascal, consacré à ton nom, brûle sans déclin en cette nuit et qu’il joigne sa clarté à celle des étoiles. Qu’il brûle encore quand ce lèvera l’astre du matin, celui qui ne connaît pas de couchant, le Christ ressuscité revenu des enfers, qui répand sur les hommes sa lumière et sa paix. Garde ton peuple, nous t’en prions, ô notre Père, dans la joie de ces fêtes pascales. Par Jésus Christ, ton Fils notre Seigneur, qui par la puissance de l’Esprit s’est relevé d’entre les morts et qui règne près de toi pour les siècles des siècles.
Amen !

TEXTE LATIN

Exultet iam angelica turba caelorum! Exultent divina mysteria, et pro tanti regis victoria tuba intonet salutaris. Gaudeat se tantis Tellus inradiata fulgoribus, et aeterni regis splendore lustrata, totius orbis se sentiat amisisse caliginem. Laetetur et Mater Ecclesia, tanti luminis adornata fulgore, et magnis populorum vocibus haec aula resultet. Quapropter adstantibus vobis, fratres carissimi, ad tam miram sancti huius luminis claritatem, una mecum, quaeso, Dei omnipotentis misericordiam invocate. Ut qui me, non meis meritis, intra levitarum numerum dignatus est adgregare, luminis sui gratia infundente, cerei huius laudem implere praecipitat. (..)

Vere qui dignum et iustum est invisibilem Deum omnipotentem Patrem, Filiumque unigenitum Dominum nostrum Iesum Christum, toto cordis ac mentis adfectu at voci ministerio personare, qui pro nobis aeterno Patri Adae debitum solvit et veteris piaculi cautionem pio cruore detersit. Haec sunt enim festa paschalium, in quibus verus ille agnus occiditur eiusque sanguis postibus consecratur. Haec nox est in qua primum patres nostros, filios Israel, educens de Aegypto, Rubrum mare sicco vestigio transire fecisti. Haec igitur nox est, quae peccatorum tenebras columnae inluminatione purgavit. Haec nox est, quae hodie per universum mundum in Christo credentes, a vitiis saeculi segregatos et caligine peccatorum, reddit gratiae, sociat sanctitati.

Haec nox est, in qua destructis vincolis mortis, Christus ab inferis victor ascendit. Nihil enim nobis nasci profuit, nisi redimi profuisset. O mira circa nos tuae pietatis dignatio! O inaestimabilis dilectio caritatis: ut servum redimeres, filius tradidisti! O certe necessarium Adae peccatum, quod Christi morte deletum est! O felix culpa, quae talem ac tantum meruit habere redemptorem! O beata nox, quae sola meruit scire tempus et horam in qua Christus ab inferis resurrexit. Haec nox est, de qua scriptum est: Et nox ut dies inluminabitur, et: Nox inluminatio mea in deliciis meis. Huius igitur sanctificatio noctis fugat scelera, culpas lavat et reddit innocentiam lapsis, maestis laetitiam; fugat odia, concordiam parat et curvat imperia.

In huius igitur noctis gratia, suscipe, sancte Pater, incensi huius sacrificium vespertinum, quod tibi in hac cerei oblatione solemni, per ministrorum manus, de operibus apum, sacrosancta reddit Ecclesia. Sed iam columnae huius praeconia novimus, quam in honore Dei rutilans ingnis accendit. Qui licet divisus in partes, mutuati luminis detrimenta non novit: alitur liquantibus ceris quas in substantiam pretiosae huius lampadis apis mater eduxit. Apis ceteris, quae subiecta sunt homini animantibus antecellit. Cum sit minima corporis parvitate, ingentes animos angusto versat in pectore, viribus imbecilla sed fortis ingenio. Haec explorata temporum vice, cum canitiem pruinosa hiberna posuerint, et glaciale senium verni temporis moderata deterserint, statim prodeundi ad laborem cura succedit; dispersaque per agros, libratis paululum pinnibus, cruribus suspensis insidunt, prati ore legere flosculos; oneratis victualibus suis, ad castra remeant, ibique aliae inaestimabili arte cellulas tenaci glutino instruunt, aliae liquantia mella stipant, aliae vertunt flores in ceram, aliae ore natos fingunt, aliae collectis et foliis nectar includunt. O vere beata et mirabilis apis, cuius nec sexum masculi violant, foetus non quessant, nec filii destruunt castitatem; sicut sancta concepit virgo Maria, virgo peperit et virgo permansit. O vere beata nox, que expoliavit Aegyptos, ditavit Hebraeos; nox in qua terrenis caelestia iunguntur. Oramus te, Domine, ut cereus iste, in honore nominis tui consecratus, ad noctis huius caliginem destruendam indeficiens persevert. In odorem suavitatis acceptus, supernis luminaribus miseatur. Flammas eius Lucifer matutinus inveniat, ille inquam Lucifer qui nescit occasum; ille qui regressus ab inferis, humano generi sereno inluxit. Precamur ergo te, Domine (…)

Chemin de Croix au Colisée : Publication des méditations du card. Zen

20 mars, 2008

le texte de la voie crucis au Colisée de cet an n’est pas encore sur le site vatican, j’espère que arrives demain au après-demain, de toute façon dès qu’il arrive je mets le link, du site:

18-03-2008, du site:

 http://www.zenit.org/article-17553?l=french

 

 Chemin de Croix au Colisée : Publication des méditations du card. Zen 

Il évoque une « purification » en vue de plus de charité

 

 

ROME, Mardi 18 mars 2008 (ZENIT.org) – Les méditations du cardinal Zen pour le Chemin de Croix du Vendredi Saint au Colisée sont déjà disponibles en italien sur le site Internet du Vatican. Elles sont également disponibles dans les librairies à Rome, en italien. 

Le cardinal archevêque de Hongkong, Joseph Zen Ze-kiun a confié au Centre télévisuel du Vatican l’exigence intérieure de charité authentique ressentie dans cette méditation de la Passion (cf. Zenit du 13 mars 2008). 

« Lorsque j’ai reçu cette invitation, j’ai compris que le Saint-Père voulait que j’apporte au Colisée la voix de la Chine. Le souvenir de la Passion de Notre Seigneur se réfère naturellement aussi aux souffrances présentes encore aujourd’hui dans l’Eglise et en Chine : beaucoup y souffrent encore pour leur foi. Le thème s’accorde avec le souvenir de la Passion de Notre Seigneur, parce que c’est encore le Seigneur qui, aujourd’hui, dans son Corps mystique, est en train de souffrir », dit-il. 

Le cardinal Zen aborde la question de la persécution de l’extérieur et de l’intérieur, en disant : « Lorsque l’on pense à la persécution, on pense aux persécutés et aux persécuteurs. Nous aussi nous sommes parmi les persécutés et parfois aussi nous sommes parmi les persécuteurs, parce que nous sommes des pécheurs. Alors, par la pensée, on élargit les prières à tous : pour ceux qui souffrent pour la foi, pour ceux qui font souffrir lesquels souvent, sont aussi victimes de nous, qui, par notre infidélité, faisons aussi partie de ce ‘mystère du mal’ ». 

Sur l’expérience de l’Eglise en Asie, le cardinal ajoute : « Nous, depuis Hongkong, nous sommes dans une position d’observation très favorable. Nous voyons beaucoup de choses, nous recevons beaucoup de messages (…). Nous, en tant que croyants, nous sommes des optimistes impénitents, et alors nous regardons le bon côté. Nous espérons vraiment que tout ce qui arrive dans le monde amène à une vision nouvelle des choses, et que notre gouvernement comprenne que la liberté religieuse, même pour l’Eglise catholique, ne nuit en rien, au contraire, c’est tout à l’avantage de notre patrie ». 

Anita S. Bourdin 

Audience générale du 19 mars : Le triduum pascal

20 mars, 2008

19-03-2008, du site:
http://www.zenit.org/article-17563?l=french
  

Audience générale du 19 mars : Le triduum pascal 

ROME, Mercredi 19 mars 2008 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le texte intégral de la catéchèse donnée par le pape Benoît XVI au cours de l’audience générale, ce mercredi, dans la salle Paul VI du Vatican.

Catéchèse de Benoît XVI

Chers frères et sœurs,

Nous sommes à la veille du Triduum pascal. Les trois prochains jours sont couramment appelés « saints » car ils nous font revivre l’événement central de notre Rédemption ; ils nous renvoient en effet au noyau essentiel de la foi chrétienne : la passion, la mort et la résurrection de Jésus Christ. Ce sont des jours que nous pourrions considérer comme un jour unique : ils constituent le cœur et le point fondamental de toute l’année liturgique comme de la vie de l’Eglise. Au terme de l’itinéraire quadragésimal, nous nous apprêtons nous aussi à entrer dans le climat même dans lequel Jésus a vécu à Jérusalem. Nous voulons réveiller en nous la mémoire vivante des souffrances que le Seigneur a endurées pour nous et nous préparer à célébrer avec joie, dimanche prochain « la vraie Pâque, que le Sang du Christ a recouverte de gloire, la Pâque lors de laquelle l’Eglise célèbre la Fête qui est à l’origine de toutes les fêtes », comme dit la préface pour le jour de Pâque dans le rite de saint Ambroise. 

Demain, Jeudi saint, l’Eglise fait mémoire de la dernière Cène au cours de laquelle le Seigneur, la veille de sa passion et de sa mort, a institué le sacrement de l’Eucharistie et celui du sacerdoce ministériel. En cette même nuit, Jésus nous a laissé le commandement nouveau « mandatum novum », le commandement de l’amour fraternel. Avant d’entrer dans le Saint Triduum, mais déjà en lien étroit avec lui, dans chaque communauté diocésaine aura lieu, demain matin, la messe chrismale, au cours de laquelle l’évêque et les prêtres du presbyterium diocésain renouvellent les promesses de l’ordination, et les huiles pour la célébration des sacrements sont bénies : l’huile des catéchumènes, l’huile des malades et le saint chrême. C’est un moment particulièrement important pour la vie de chaque communauté diocésaine qui, rassemblée autour de son pasteur, ressoude son unité et sa fidélité au Christ, unique Grand Prêtre Eternel. Le soir, au cours de la messe in Cena Domini, on fait mémoire de la dernière Cène, quand le Christ s’est donné à nous tous comme nourriture de salut, comme remède d’immortalité : c’est le mystère de l’Eucharistie, source et sommet de la vie chrétienne. Dans ce sacrement de salut, le Seigneur a offert et réalisé pour tous ceux qui croient en Lui, l’union la plus profonde possible entre notre vie et la sienne. Avec le geste humble et combien expressif du lavement des pieds, nous sommes invités à rappeler ce que le Seigneur fit à ses apôtres : en leur lavant les pieds il proclama concrètement la primauté de l’amour, l’amour qui se fait service jusqu’au don de soi, anticipant ainsi également le sacrifice suprême de sa vie qui se consumera le lendemain sur le Calvaire. Selon une belle tradition, les fidèles terminent le Jeudi saint par une veillée de prière et d’adoration eucharistique pour vivre plus profondément l’agonie de Jésus à Gethsémani. 

Le Vendredi Saint est la journée qui fait mémoire de la passion, crucifixion et mort de Jésus. Ce jour-là la liturgie de l’Eglise ne prévoit pas la célébration de la messe, mais l’assemblée chrétienne se recueille pour méditer sur le grand mystère du mal et du péché qui oppriment l’humanité, pour parcourir à nouveau, à la lumière de la Parole de Dieu et avec l’aide de gestes liturgiques émouvants, les souffrances du Seigneur qui expient ce mal. Après avoir écouté le récit de la passion du Christ, la communauté prie pour tous les besoins de l’Eglise et du monde, adore la Croix et communie, en consommant les espèces conservées lors de la messe in Cena Domini du jour précédent. Comme invitation supplémentaire pour méditer sur la passion et la mort du Rédempteur et pour exprimer l’amour et la participation des fidèles aux souffrances du Christ, la tradition chrétienne a lancé diverses manifestations de piété populaire, processions et représentations sacrées, qui visent à imprimer toujours plus profondément dans l’âme des fidèles des sentiments de vraie participation au sacrifice rédempteur du Christ. Parmi elles figure la Via Crucis, exercice pieux, qui au fil des années s’est enrichi de multiples expressions spirituelles et artistiques liées à la sensibilité des diverses cultures. Dans de nombreux pays, des sanctuaires portant le nom de « Calvaire » ont ainsi été fondés, vers lesquels on monte par un chemin escarpé qui rappelle le chemin douloureux de la Passion, pour permettre aux fidèles de participer à l’ascension du Seigneur vers le Mont de la Croix, le Mont de l’Amour jusqu’au bout. 

Le Samedi Saint est marqué par un profond silence. Les Eglises sont dépouillées et aucune liturgie particulière n’est prévue. Attendant le grand événement de la Résurrection, les croyants persévèrent avec Marie dans l’attente, en priant et en méditant. Nous avons en effet besoin d’un jour de silence pour méditer sur la réalité de la vie humaine, sur les forces du mal et sur la grande force du bien issue de la Passion et de la Résurrection du Seigneur. Une grande importance est accordée, en ce jour, à la participation au sacrement de la réconciliation, chemin indispensable pour purifier le cœur et se préparer à célébrer la Pâque, profondément renouvelés. Nous avons besoin, au moins une fois par an, de cette purification intérieure, de ce renouvellement de nous-mêmes. Ce samedi de silence, de méditation, de pardon, de réconciliation, débouche sur la Veillée pascale, qui introduit dans le dimanche le plus important de l’histoire, le dimanche de la Pâque du Christ. L’Eglise veille près du feu nouveau, béni, et médite la grande promesse, contenue dans l’Ancien et le Nouveau Testament, de la libération définitive de l’ancien esclavage du péché et de la mort. Au cœur de la nuit, le cierge pascal, symbole du Christ qui ressuscite glorieux, est allumé à partir du feu nouveau. Le Christ, lumière de l’humanité, dissipe les ténèbres du cœur et de l’esprit et illumine tout homme qui vient dans le monde. Près du cierge pascal résonne dans l’Eglise la grande annonce pascale : le Christ est vraiment ressuscité, la mort n’a plus aucun pouvoir sur Lui. Par sa mort il a vaincu le mal pour toujours et a donné à tous les hommes la vie même de Dieu. Selon une tradition antique, au cours de la Veillée pascale, les catéchumènes reçoivent le baptême, pour souligner la participation des chrétiens au mystère de la mort et de la résurrection du Christ. A partir de la magnifique nuit de Pâques, la joie, la lumière et la paix du Christ se répandent dans la vie des fidèles de chaque communauté chrétienne atteignant tous les points de l’espace et du temps. 

Chers frères et soeurs, en ces jours uniques, orientons résolument notre vie vers une adhésion généreuse et convaincue aux desseins du Père céleste ; renouvelons notre « oui » à la volonté divine comme l’a fait Jésus avec le sacrifice de la croix. Les rites suggestifs du Jeudi Saint, du Vendredi Saint, le silence riche de prière du Samedi Saint et la solennelle Veillée pascale nous offrent l’opportunité d’approfondir le sens et la valeur de notre vocation chrétienne qui naît du Mystère pascal et de la concrétiser en nous mettant fidèlement à la suite du Christ en toute circonstance, comme Il l’a fait, jusqu’au don généreux de notre vie. 

Faire mémoire des mystères du Christ signifie aussi vivre dans une adhésion profonde et solidaire au moment présent de l’histoire, convaincus que ce que nous célébrons est une réalité vivante et actuelle. Portons donc dans notre prière les faits et situations dramatiques qui ces jours-ci affectent un grand nombre de nos frères dans toutes les régions du monde. Nous savons que la haine, les divisions, la violence, n’ont jamais le dernier mot dans les événements de l’histoire. Ces jours réaniment en nous la grande espérance : le Christ crucifié est ressuscité et a vaincu le monde. L’amour est plus fort que la haine, il a vaincu et nous devons nous associer à cette victoire de l’amour. Nous devons donc repartir du Christ et travailler en communion avec Lui pour un monde fondé sur la paix, sur la justice et sur l’amour. Dans cet engagement, qui nous concerne tous, laissons-nous guider par Marie qui a accompagné son divin Fils sur le chemin de la passion et de la croix et a participé, avec la force de la foi, à l’accomplissement de son dessein salvifique. Avec ces sentiments, je vous présente d’ores et déjà mes vœux les plus cordiaux de joyeuse et sainte Pâque à vous tous, à ceux qui vous sont chers et à vos communautés. 

Puis le pape a lu le résumé de sa catéchèse, en français : 

Chers Frères et Sœurs, 

Nous allons revivre les jours appelés « saints », événement central de notre Rédemption. Ces trois jours sont le cœur de l’année liturgique et de la vie de l’Église. Le Jeudi Saint, l’Église fait mémoire de la dernière Cène, au cours de laquelle le Seigneur institua l’Eucharistie et nous donna le commandement nouveau de l’amour fraternel. Cette célébration est précédée dans tous les diocèses par la Messe chrismale, où l’Évêque et les prêtres renouvellent les promesses de leur ordination. Le Vendredi Saint, nous ferons mémoire de la passion, de la crucifixion et de la mort de Jésus. L’Église se recueille pour méditer sur le grand mystère du mal et du péché opprimant l’humanité, parcourant de nouveau, à la lumière des Écritures et des gestes liturgiques, les souffrances du Seigneur. Toutes les traditions de piété ont pour objectif d’imprimer dans l’âme des fidèles le sentiment d’une participation véritable au sacrifice rédempteur du Christ. Le Samedi Saint est marqué par un profond silence; dans l’attente de la Résurrection, avec Marie, les chrétiens persévèrent dans la prière et la méditation. Une grande importance est donnée au Sacrement de Réconciliation, chemin indispensable pour se purifier et se préparer à Pâques. La Veillée pascale nous introduit dans le dimanche le plus important de l’année: la Pâque du Christ. Dans les ténèbres, l’Église accueille la lumière et médite la promesse, contenue dans l’Écriture, de la libération définitive de l’esclavage du péché et de la mort. 

Je salue les fidèles francophones présents à cette audience, en particulier les jeunes de l’école technique de Porrentruy en Suisse et les élèves de l’ensemble scolaire Saint-Antoine de Phalsbourg. Au cours des jours saints, comme Jésus, renouvelons notre adhésion généreuse à la volonté du Père. Je vous souhaite déjà une joyeuse et sainte Pâque.

APPEL DU PAPE

Je suis avec une grande anxiété les nouvelles qui ces jours-ci nous parviennent du Tibet. Mon cœur de Père est empreint de tristesse et de douleur face à la souffrance de tant de personnes. Le mystère de la passion et de la mort de Jésus, que nous revivons en cette Semaine Sainte, nous aide à être particulièrement sensibles à leur situation. 

On ne résout pas les problèmes avec la violence, on ne fait que les aggraver. Je vous invite à vous unir à moi dans la prière. Demandons à Dieu tout-puissant, source de lumière, d’éclairer les esprits de tous et de donner à chacun de courage de choisir le chemin du dialogue et de la tolérance.