Office des Lectures : Dimanche des Rameaux

Office des Lectures du dimanche 16 mars 2008
Dimanche des Rameaux et de la Passion du Seigneur

Lecture – première:

Lettre aux Hébreux (He 10, 1-18)
Sacrifice unique et efficace

Le sacrifice du Christ « accomplit » la valeur des sacrifices anciens et instaure le culte parfait.

Ne possédant que l’esquisse des biens à venir et non l’expression même des réalités, la loi est à jamais incapable, malgré les sacrifices, toujours les mêmes, offerts chaque année indéfiniment, de mener à l’accomplissement ceux qui viennent y prendre part. Sinon, n’aurait-on pas cessé de les offrir pour la simple raison que, purifiés une bonne fois, ceux qui rendent ainsi leur culte n’auraient plus eu conscience d’aucun péché? Mais, en fait, par ces sacrifices, on remet les péchés en mémoire chaque année. Car il est impossible que du sang de taureaux et de boucs enlève les péchés. Aussi, en entrant dans le monde, le Christ dit: De sacrifice et d’offrande, tu n’as pas voulu, mais tu m’as façonné un corps. Holocaustes et sacrifices pour le péché ne t’ont pas plu. Alors j’ai dit: Me voici, car c’est bien de moi qu’il est écrit dans le rouleau du livre: Je suis venu, ô Dieu, pour faire ta volonté. Il déclare tout d’abord: Sacrifices, offrandes, holocaustes, sacrifices pour le péché, tu n’en as pas voulu, ils ne t’ont pas plu. Il s’agit là, notons-le, des offrandes prescrites par la loi. Il dit alors: Voici, je suis venu pour faire ta volonté. Il supprime le premier culte pour établir le second. C’est dans cette volonté que nous avons été sanctifiés par l’offrande du corps de Jésus Christ, faite une fois pour toutes. Et tandis que chaque prêtre se tient chaque jour debout pour remplir ses fonctions et offre fréquemment les mêmes sacrifices, qui sont à jamais incapables d’enlever les péchés, lui, par contre, après avoir offert pour les péchés un sacrifice unique, siège pour toujours à la droite de Dieu et il attend désormais que ses ennemis en soient réduits à lui servir de marchepied. Par une offrande unique, en effet, il a mené pour toujours à l’accomplissement ceux qu’il sanctifie. C’est ce que l’Esprit Saint nous atteste, lui aussi. Car après avoir dit: Voici l’alliance par laquelle je m’allierai avec eux après ces jours-là, le Seigneur a déclaré: En donnant mes lois, c’est dans leurs coeurs et dans leur pensée que je les inscrirai, et de leurs péchés et de leurs iniquités je ne me souviendrai plus. Or, là où il y a eu pardon, on ne fait plus d’offrande pour le péché.

lecture: deuxième HOMELIE DE SAINT ANDRE DE CRÉTE POUR LE DIMANCHE DES RAMEAUX

Gloire au Christ vainqueur de la mort. Venez, gravissons ensemble le mont des Oliviers; allons à la rencontre du Christ. Il revient aujourd’hui de Béthanie et il s’avance de son plein gré vers sa sainte et bienheureuse passion, afin de mener à son terme le mystère de notre salut. Il vient donc, en faisant route vers Jérusalem, lui qui est venu du ciel pour nous, alors que nous étions gisants au plus bas, afin de nous élever avec lui, comme l’explique l’Ecriture, au-dessus de toutes les puissances et de toutes les forces qui nous dominent, quel que soit leur nom. Et il vient sans ostentation et sans faste. Car, dit le prophète, il ne protestera pas, il ne criera pas, on n’entendra pas sa voix. Il sera doux et humble, il fera modestement son entrée. ~ Alors, courons avec lui qui se hâte vers sa passion , imitons ceux qui allèrent au-devant de lui. Non pas pour répandre sur son chemin, comme ils l’ont fait, des rameaux d’olivier, des vêtements ou des palmes. C’est nous-mêmes qu’il faut abaisser devant lui, autant que nous le pouvons, l’humilité du coeur et la droiture de l’esprit afin d’accueillir le Verbe qui vient, afin que Dieu trouve place en nous, lui que rien ne peut contenir. Car il se réjouit de s’être ainsi montré à nous dans toute sa douceur, lui qui est doux, lui qui monte au dessus du couchant, c’est-à-dire au-dessus de notre condition dégradée. Il est venu pour devenir notre compagnon, nous élever et nous ramener vers lui par la parole qui nous unit à Dieu. Bien que, dans cette offrande de notre nature humaine, il soit monté au sommet des cieux, à l’orient, comme dit le psaume, j’estime qu’il l’a fait en vertu de la gloire et de la divinité qui lui appartiennent. En effet, il ne devait pas y renoncer, à cause de son amour pour l’humanité, afin d’élever la nature humaine au-dessus de la terre, de gloire en gloire, et de l’emporter avec lui dans les hauteurs. C’est ainsi que nous préparerons le chemin au Christ: nous n’étendrons pas des vêtements ou des rameaux inanimés, des branches d’arbres qui vont bientôt se faner, et qui ne réjouissent le regard que peu de temps. Notre vêtement, c’est sa grâce, ou plutôt c’est lui tout entier que nous avons revêtu: Vous tous que le baptême a unis au Christ, vous avez revêtu le Christ. C’est nous-mêmes que nous devons, en guise de vêtements, déployer sous ses pas. Par notre péché, nous étions d’abord rouges comme la pourpre, mais le baptême de salut nous a nettoyés et nous sommes devenus ensuite blancs comme la laine. Au lieu de branches de palmier, il nous faut donc apporter les trophées de la victoire à celui qui a triomphé de la mort. Nous aussi, en ce jour, disons avec les enfants, en agitant les rameaux qui symbolisent notre vie : Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur, le roi d’lsraël!

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