Archive pour le 13 mars, 2008
Saint Maxime le Confesseur : « Je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs »
13 mars, 2008du site:
http://www.vatican.va/spirit/documents/spirit_20010328_massimo-confessore_fr.html
« Je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs »
« Les prédicateurs de la vérité, ceux qui sont les officiants de la grâce divine, nous ont appris, depuis le commencement et chacun à son époque jusqu’à la nôtre, que Dieu veut notre salut. Et ils nous disent que Dieu n’aime, ne désire rien davantage que de voir les hommes se tourner vers lui par une véritable conversion.
Et le Verbe divin de Dieu le Père a voulu montrer qu’un tel désir était beaucoup plus divin que tout autre. Bien plus, il est lui-même le premier et incomparable témoignage de la bonté infinie. Par un abaissement en notre faveur qui défie toute expression, il a daigné partager notre vie par l’Incarnation. Par ses actes, ses souffrances, ses paroles, adaptés à notre condition, il nous a réconciliés avec Dieu le Père, alors que nous étions des ennemis en guerre avec lui ; et alors que nous étions exilés de la vie bienheureuse, il nous y a ramenés.
En effet, il ne s’est pas contenté de guérir nos maladies par ses miracles, en prenant sur lui nos souffrances et nos faiblesses; non seulement, en acceptant la mort comme s’il y était astreint, lui qui est sans péché, il a payé notre dette et nous a libérés de nos fautes nombreuses et redoutables. En outre, il nous a instruits de mille manières pour que nous ayons une bonté pareille à la sienne et il nous a invités à un parfait amour mutuel.
C’est pourquoi il s’écriait: Je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs, pour gu’ils se convertissent. Et aussi: Ce ne sont pas les bien-portants qui ont besoin du médecin, mais les malades. Il a dit aussi qu’il était venu chercher et sauver ce qui était perdu. Et aussi qu’il avait été envoyé aux brebis perdues de la maison d’Israël. Il a encore suggéré par la parabole de la drachme perdue qu’il était venu récupérer l’effigie royale souillée par l’ordure des vices. Et il a dit encore : Vraiment, je vous le dis, on se réjouira dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit.
C’est pourquoi l’homme qui était tombé sur des bandits, qui avait été dépouillé de tous ses vêtements, et qui avait été abandonné à demi-mort, du fait de ses blessures, il l’a réconforté avec du vin, de l’huile, et lui a fait des pansements; après l’avoir mis sur sa monture, il l’a confié à une auberge et, après avoir pourvu à ses besoins, il lui promit de régler à son retour les dépenses supplémentaires. C’est pour cela encore qu’il nous montre le Père très bon se penchant vers son fils prodigue de retour, l’embrassant alors qu’il revient vers lui par la conversion, pour lui rendre toutes les parures de la gloire paternelle, sans lui faire aucun reproche pour le passé.
C’est pour cela qu’il a ramené au bercail la brebis qui avait abandonné le troupeau divin, après l’avoir trouvée errante par les montagnes et les collines; sans la chasser devant lui, sans l’épuiser de fatigue, mais en la mettant sur ses épaules, il la réintroduit miséricordieusement parrnï ses pareilles.
C’est pourquoi il a crié: Venez à moi, vous tous qui peinez sous le fardeau, dont le eceur est accablé, et moi, je vous procurerai le repos. Prenez sur vous mon joug. Ce qu’il appelle joug, ce sont les commandements, c’est une vie conforme à l’Evangile ; il appelle fardeau ce qui semble pesant dans la pénitence: Oui, dit-il, mon joug est facile à porter, et mon fardeau léger.
En outre, en montrant la justice et la bonté divines, il prescrit: Soyez saints, soyez parfaits, soyez miséricordieux comme votre Père des cieux. Et aussi : Pardonnez, et vous serez pardonnés. Et enfin: Tout ce que vous voulez que les autres fassent pour vous, faites-le aussi pour eux.«
Lettre de Saint Maxime le Confesseur
Prière
Notre Père
Dieu qui réponds à la pénitence en récompensant les justes et en pardonnant aux pécheurs, prends pitié de nous, écoute-nous: que l’aveu de nos fautes nous obtienne la grâce de ton pardon.
Préparé par l’Institut de Spiritualité:
Université Pontificale Saint Thomas d’Aquin
Audience : Cassiodore, le dialogue entre la Bible, la science et la culture
13 mars, 200812-03-2008, du site:
http://www.zenit.org/article-17509?l=french
Audience : Cassiodore, le dialogue entre la Bible, la science et la culture
Catéchèse de Benoît XVI (2)
ROME, Mercredi 12 mars 2008 (ZENIT.org) – Cassiodore était « conscient de la nécessité de ne pas perdre l’héritage humaniste de l’Antiquité », et il « était convaincu que la science et la culture profane sont utiles à la compréhension des Écritures, que les moines et les fidèles sont invités à méditer jour et nuit ».
C’est en ces termes que Benoît XVI a présenté, lors de sa catéchèse hebdomadaire, ce second auteur latin du haut Moyen Age, Marc Aurèle Cassiodore (485-580), qui était né en 485 en Calabre, « alors que l’empire romain d’Occident venait de tomber ».
Un engagement politique et culturel
« Il se consacra à la politique et à l’engagement culturel comme peu d’autres personnes dans l’Occident romain de son époque », a souligné le pape.
Le pape voit en lui un modèle de dialogue culturel : « Il fut lui aussi un modèle de rencontre culturelle, de dialogue, de réconciliation. Les événements historiques ne lui permirent pas de réaliser ses rêves politiques et culturels, qui visaient à créer une synthèse entre la tradition romaine et chrétienne de l’Italie et la nouvelle culture des Goths ».
C’est donc aux moines qu’il confia « la tâche de retrouver, conserver et transmettre à la postérité l’immense patrimoine culturel de l’Antiquité, pour qu’il ne soit pas perdu » : il fonda Vivarium, « un monastère dans lequel tout était organisé de manière à ce que le travail intellectuel des moines soit estimé comme très précieux et indispensable ».
« Les moines qui n’avaient pas de formation intellectuelle ne devaient pas s’occuper seulement du travail matériel, de l’agriculture, mais également de transcrire des manuscrits et aider ainsi à transmettre la grande culture aux générations futures », avait-il recommandé.
L’importance des Ecritures
Parmi les ouvrages de Cassiodore, le pape a cité son « De l’âme » et ses « Institutions des lettres divines ». Cassiodore y recommande notamment « la prière, nourrie par les saintes Ecritures et particulièrement par la lecture assidue des Psaumes », d’où son « Exposé sur les Psaumes ».
« La recherche de Dieu, visant à sa contemplation – note Cassiodore -, reste l’objectif permanent de la vie monastique. Il ajoute cependant que, avec l’aide de la grâce divine, on peut parvenir à une meilleure compréhension de la Parole révélée grâce à l’utilisation des conquêtes scientifiques et des instruments culturels ‘profanes’, déjà possédés par les Grecs et les Romains ».
De saint Augustin, auteur favori de Benoît XVI, il disait : « Chez Augustin il y a tellement de richesse qu’il me semble impossible de trouver quelque chose qu’il n’ait pas déjà abondamment traité ».
Il s’appuyait sur saint Jérôme, qui disait pour exhorter les moines de Vivarium : « Nous vivons, en effet, nous aussi à une époque de rencontre des cultures, du danger de la violence qui détruit les cultures, et de l’engagement nécessaire de transmettre les grandes valeurs et d’enseigner aux nouvelles générations la voie de la réconciliation et de la paix. Nous trouvons cette voie en nous orientant vers le Dieu au visage humain, le Dieu qui s’est révélé à nous dans le Christ ».
Anita S. Bourdin
Audience : Boèce, pour une synthèse de la culture et de l’Evangile
13 mars, 200812-03-2008, du site:
http://www.zenit.org/article-17510?l=french
Audience : Boèce, pour une synthèse de la culture et de l’Evangile
Catéchèse de Benoît XVI (1)
ROME, Mercredi 12 mars 2008 (ZENIT.org) – Boèce fit dialoguer l’homme avec la « philosophie éternelle », a expliqué Benoît XVI qui a consacré sa catéchèse du mercredi à deux auteurs latins du Haut Moyen Age, Boèce et Cassiodore : « deux grandes et belles figures chrétiennes ».
Boèce (480-524), expliquait le pape, « utilisa les catégories de la philosophie grecque pour proposer la foi chrétienne, ici aussi à la recherche d’une synthèse entre le patrimoine hellénistique et romain et le message évangélique ».
Le patrimoine d’une culture et l’Evangile
Boèce était devenu sénateur à l’âge de vingt-cinq ans. « Condamné à mort pour des motifs auxquels sa foi n’est pas étrangère, c’est en prison qu’il rédige son œuvre la plus connue, ‘La consolation philosophique’ où il fait dialoguer l’homme avec la philosophie éternelle ».
Benoît XVI rappelait ces données historiques : « Odoacre, roi des Erules, une ethnie germanique, s’était rebellé, mettant un terme à l’empire romain d’Occident (476), mais avait dû rapidement succomber aux Ostrogoths de Théodoric, qui pendant plusieurs décennies s’assurèrent du contrôle de la péninsule italienne ».
C’est dans ce contexte historique troublé que « Boèce s’engagea dans la politique, convaincu qu’il était possible d’harmoniser ensemble les lignes directrices de la société romaine avec les valeurs des nouveaux peuples », a expliqué le pape.
En effet, poursuivait-il, Boèce « considéra comme sa mission de réconcilier et de mettre ensemble ces deux cultures, la culture romaine classique et la culture naissante du peuple ostrogoth ».
Auteur philosophique et religieux, « il écrivit également des manuels d’arithmétique, de géométrie, de musique, d’astronomie : le tout avec l’intention de transmettre aux nouvelles générations, aux nouveaux temps, la grande culture gréco-romaine ».
« Boèce a été présenté comme le dernier représentant de la culture romaine antique et le premier des intellectuels du Moyen Age », a fait observer le pape.
Un message pour les détenus de tous les temps
Benoît XVI a rappelé que le « De consolatione philosophiae » (« La consolation philosophique »), a été rédigé « en prison pour donner un sens à sa détention injuste ».
Et d’expliquer les raisons de sa mort : « Il avait été accusé de complot contre le roi Théodoric pour avoir pris la défense d’un ami, le sénateur Albin, lors de son jugement. Mais cela était un prétexte: en réalité Théodoric, arien et barbare, soupçonnait Boèce d’éprouver de la sympathie pour l’empereur byzantin Justinien. De fait, jugé et condamné à mort, il fut exécuté le 23 octobre 524, à 44 ans seulement ».
Il « recherche la sagesse », et il apprend à « distinguer entre les biens apparents – en prison ceux-ci disparaissent – et les vrais biens, comme l’amitié authentique, qui même en prison ne disparaissent pas. Le bien le plus élevé est Dieu ».
Il discerne la tentation du « fatalisme », qui « éteint l’espérance » : « Ce n’est pas le destin qui gouverne, mais la Providence et que celle-ci a un visage », il poursuit son « dialogue avec Celui qui nous sauve », et il « conserve le sens de la beauté et de la culture et rappelle l’enseignement des grands philosophes antiques grecs et romains » et des « poètes ».
Pour lui, « la philosophie, au sens de la recherche de la véritable sagesse, est le véritable remède de l’âme », souligne encore le pape.
Boèce conclut par cette exhortation aux détenus de tous les temps: « Combattez donc les vices, consacrez-vous à une vie vertueuse orientée par l’espérance qui pousse le cœur vers le haut, jusqu’à atteindre le ciel avec les prières nourries d’humilité. L’imposition que vous avez subie peut se transformer, si vous refusez de mentir, en l’immense avantage d’avoir toujours devant les yeux le juge suprême qui voit et qui sait comment sont vraiment les choses » (Lib. V, 6: PL 63, col. 862) ».
« Chaque détenu, quel que soit le motif pour lequel il est en prison, comprend combien cette condition humaine particulière est lourde, notamment lorsqu’elle est aggravée, comme cela arriva à Boèce, par le recours à la torture », insiste le pape qui conclut : « Boèce, symbole d’un nombre immense de détenus injustement emprisonnés de tous les temps et de toutes les latitudes, est de fait une porte d’entrée objective à la contemplation du mystérieux Crucifié du Golgotha ».
Anita S. Bourdin
aujourd’hui Gabrielle n’est pas pu venir chez vous sur le Blog, alors je suis venu vous la donner bonne nuit, miaou
13 mars, 2008« Es-tu donc plus grand que notre père Abraham ? »
13 mars, 2008du site:
http://levangileauquotidien.org/
Saint Cyrille de Jérusalem (313-350), évêque de Jérusalem et docteur de l’Eglise
Catéchèses baptismales, n° 5 (trad. Brésard, 2000 ans C, p. 232)
« Es-tu donc plus grand que notre père Abraham ? »
Il y aurait beaucoup à dire sur la foi. Il nous suffira de jeter un coup d’oeil sur l’un des modèles que l’Ancien Testament nous donne, sur Abraham, puisque nous sommes ses fils par la foi. Celui-ci n’a pas été justifié seulement par les oeuvres, mais aussi par la foi. Il avait fait bien des bonnes actions, mais il n’a été appelé ami de Dieu qu’après avoir fait preuve de sa foi ; toutes ses oeuvres ont tiré leur perfection de sa foi. C’est par la foi qu’il a quitté ses parents ; c’est par la foi qu’il a laissé patrie, pays, maison. De la manière dont il a été justifié, toi aussi, deviens juste ! Par la suite, son corps est devenu incapable d’être père, car il était devenu fort âgé. Sara à qui il s’était uni, était vieille elle aussi ; ils n’avaient donc aucun espoir de postérité. Or Dieu annonce à ce vieillard qu’il deviendrait père, et la foi d’Abraham n’a pas fléchi. Considérant que son corps était déjà bien près de la mort, il ne table pourtant pas sur son impuissance physique, mais sur la puissance de celui qui avait promis, car il jugeait digne de foi celui qui lui avait fait cette promesse. C’est ainsi que de deux corps déjà marqués, en quelque sorte, par la mort, un enfant est né merveilleusement…
C’est l’exemple de la foi d’Abraham qui nous rend tous enfants d’Abraham. De quelle manière ? Les hommes considèrent comme incroyable une résurrection des morts, tout comme il est incroyable que des vieillards déjà marqués par la mort, engendrent une postérité. Mais lorsqu’on nous annonce la bonne nouvelle du Christ, crucifié sur le bois, mort et ressuscité, nous le croyons. C’est donc par la ressemblance de sa foi que nous entrons dans la filiation d’Abraham. Et alors, avec la foi, nous recevons comme lui le sceau spirituel, circoncis dans le baptême par le Saint Esprit.