Archive pour le 9 mars, 2008
Pape Benoît (2006): La communion dans le temps: la Tradition
9 mars, 2008du site:
BENOÎT XVI
AUDIENCE GÉNÉRALE
Mercredi 26 avril 2006
La communion dans le temps: la Tradition
Chers frères et soeurs,
Merci pour votre affection! Dans la nouvelle série de catéchèses, commencée depuis peu, nous cherchons à comprendre le dessein originel de l’Eglise voulue par le Seigneur, pour mieux comprendre ainsi également notre place, notre vie chrétienne, dans la grande communion de l’Eglise. Jusqu’à présent, nous avons compris que la communion ecclésiale est suscitée et soutenue par l’Esprit Saint, conservée et promue par le ministère apostolique. Et cette communion, que nous appelons Eglise, ne s’étend pas seulement à tous les croyants d’un moment historique déterminé, mais comprend également tous les temps et toutes les générations. Nous avons donc une double universalité: l’universalité synchronique – nous sommes unis avec les croyants dans toutes les parties du monde – et également une universalité dite diachronique: c’est-à-dire que tous les temps nous appartiennent, les croyants du passé et les croyants de l’avenir également forment avec nous une grande et seule communion. L’Esprit apparaît comme le garant de la présence active du mystère dans l’histoire, Celui qui en assure la réalisation au cours des siècles. Grâce au Paraclet, l’expérience du Ressuscité, faite par la communauté apostolique aux origines de l’Eglise, pourra toujours être vécue par les générations successives, dans la mesure où elle est transmise et actualisée dans la foi, dans le culte et dans la communion du Peuple de Dieu, pèlerin dans le temps. Et ainsi, à présent, au cours du temps pascal, nous vivons la rencontre avec le Ressuscité, non seulement comme un événement du passé, mais dans la communion présente de la foi, de la liturgie, de la vie de l’Eglise. C’est dans cette transmission des biens du salut, qui fait de la communauté chrétienne l’actualisation permanente, dans la force de l’Esprit, de la communion originelle, que consiste la Tradition apostolique de l’Eglise. Elle est ainsi appelée car elle est née du témoignage des Apôtres et de la communauté des disciples au temps des origines, elle a été consignée sous la direction de l’Esprit Saint dans les écrits du Nouveau Testament et dans la vie sacramentelle, dans la vie de la foi, et c’est à elle – à cette Tradition, qui est toute la réalité toujours actuelle du don de Jésus – que l’Eglise se réfère constamment comme étant son fondement et sa norme, à travers la succession ininterrompue du ministère apostolique.
Jésus, toujours dans sa vie historique, limitait sa mission à la maison d’Israël, mais faisait déjà comprendre que ce don était destiné non seulement au peuple d’Israël, mais au monde entier et à tous les temps. Le Ressuscité confie ensuite de façon explicite aux Apôtres (cf. Lc 6, 13) la tâche de faire des disciples de toutes les nations, garantissant sa présence et son aide jusqu’à la fin des temps (cf. Mt 28, 19sq). L’universalisme du salut demande, par ailleurs, que le mémorial de la Pâque soit célébré sans interruption dans l’histoire jusqu’au retour glorieux du Christ (cf. 1 Co 11, 26). Qui actualisera la présence salvifique du Seigneur Jésus à travers le ministère des Apôtres – chefs de l’Israël eschatologique (cf. Mt 19, 28) – et à travers toute la vie du peuple de la nouvelle alliance? La réponse est claire: l’Esprit Saint. Les Actes des Apôtres – en continuité avec le dessein de l’Evangile de Luc – présentent sur le vif l’interpénétration entre l’Esprit, les envoyés du Christ et la communauté qu’ils ont rassemblée. Grâce à l’action du Paraclet, les Apôtres et leurs successeurs peuvent réaliser dans le temps la mission reçue par le Ressuscité: « C’est vous qui en êtes les témoins. Et moi, je vais envoyer sur vous ce que mon Père a promis… » (Lc 24, 48sq). « Mais vous allez recevoir une force, celle du Saint-Esprit, qui viendra sur vous. Alors vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre » (Ac 1, 8). Et cette promesse, au début incroyable, s’est déjà réalisée à l’époque des Apôtres: « Quant à nous, nous sommes les témoins de tout cela, avec l’Esprit Saint, que Dieu a donné à ceux qui lui obéissent » (Ac 5, 32).
C’est donc l’Esprit lui-même qui, à travers l’imposition des mains et la prière des Apôtres, consacre et envoie les nouveaux missionnaires de l’Evangile (tel que, par exemple, dans Ac 13, 3sq. et 1 Tm 4, 14). Il est intéressant de noter que, alors que dans certains passages on dit que Paul établit les prêtres dans les Eglises (cf. Ac 14, 23), on affirme ailleurs que c’est l’Esprit qui constitue les pasteurs du troupeau (cf. Ac 20, 28). L’action de l’Esprit et celle de Paul apparaissent ainsi profondément interpénétrées. A l’heure des décisions solennelles pour la vie de l’Eglise, l’Esprit est présent pour la guider. Cette présence de l’Esprit Saint qui guide se ressent particulièrement dans le Concile de Jérusalem, dans les paroles conclusives duquel retentit l’affirmation: « L’Esprit Saint et nous-mêmes avons décidé… » (Ac 15, 28); l’Eglise croît et marche « dans la crainte du Seigneur [...] avec l’assistance de l’Esprit Saint » (Ac 9, 31). Cette actualisation permanente de la présence active de Jésus Seigneur dans son peuple, opérée par l’Esprit Saint et exprimée dans l’Eglise à travers le ministère apostolique et la communion fraternelle, est ce que l’on entend au sens théologique avec le terme Tradition: celle-ci n’est pas la simple transmission matérielle de ce qui fut donné au début aux Apôtres, mais la présence efficace du Seigneur Jésus, crucifié et ressuscité, qui accompagne et guide dans l’Esprit la communauté qu’il a rassemblée.
La Tradition est la communion des fidèles autour des pasteurs légitimes au cours de l’histoire, une communion que l’Esprit Saint alimente en assurant la liaison entre l’expérience de la foi apostolique, vécue dans la communauté originelle des disciples, et l’expérience actuelle du Christ dans son Eglise. En d’autres termes, la Tradition est la continuité organique de l’Eglise, Temple de Dieu le Père, érigé sur le fondement des Apôtres et tenu ensemble par la pierre angulaire, le Christ, à travers l’action vivifiante de l’Esprit: « Et donc, vous n’êtes plus des étrangers ni des gens de passage, vous êtes citoyens du peuple saint, membres de la famille de Dieu, car vous avez été intégrés dans la construction qui a pour fondations les Apôtres et les prophètes; et la pierre angulaire c’est le Christ Jésus lui-même. En lui, toute la construction s’élève harmonieusement pour devenir un temple saint dans le Seigneur. En lui, vous êtes, vous aussi, des éléments de la construction pour devenir par l’Esprit Saint la demeure de Dieu » (Ep 2, 19-22). Grâce à la Tradition, garantie par le ministère des Apôtres et de leurs successeurs, l’eau de la vie qui jaillit du côté du Christ et son sang salutaire rejoignent les femmes et les hommes de tous les temps. Ainsi, la Tradition est la présence permanente du Sauveur qui vient nous rencontrer, nous racheter et nous sanctifier dans l’Esprit à travers le ministère de son Eglise, à la gloire du Père.
En conclusion et en résumé, nous pouvons donc dire que la Tradition n’est pas une transmission de choses ou de paroles, une collection de choses mortes. La Tradition est le fleuve vivant qui nous relie aux origines, le fleuve vivant dans lequel les origines sont toujours présentes. Le grand fleuve qui nous conduit aux portes de l’éternité. Et étant ainsi, dans ce fleuve vivant se réalise toujours à nouveau la parole du Seigneur que nous avons entendue au début sur les lèvres du lecteur: « Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde » (Mt 28, 20).
La perte de la mémoire historique est une perte d’identité, affirme Benoît XVI
9 mars, 200807-03-2008, du site:
http://www.zenit.org/article-17468?l=french
La perte de la mémoire historique est une perte d’identité, affirme Benoît XVI
Le pape encourage les historiens
ROME, Vendredi 7 mars 2008 (ZENIT.org) – Benoît XVI encourage les études historiques et déplore une perte de la mémoire historique dans la société, qui provoque une « perte d’identité ».
Le pape Benoît XVI a reçu ce matin au Vatican les membres du Comité pontifical des Sciences historiques dont il a souligné l’importance pour construire l’avenir d’une société.Le pape a soulign
é que le manque d’intérêt pour l’histoire a pour conséquence de négliger l’analyse des événements du passé, jusqu’à « oublier des époques entières ». Selon certains plans d’étude en effet, « l’histoire commence seulement à partir des événements de la révolution française ».
Cet « oubli historique » a un prix, ajoutait le pape : « le produit d’un tel développement est uen société ignorante de son passé et donc privée de mémoire historique ».
« On voit, poursuivait le pape, la gravité d’une telle conséquence : comment la perte de la mémoire provoque chez l’individu une perte d’identité, de façon analogue ce phénomène se vérifie pour la société dans son ensemble ».
Au contraire, Benoît XVI a souligné l’importance des études historiques, qui enquêtent sur le passé de l’humanité, et celui de l’Eglise et de sa mission à différentes époques.
Il a salué la perspicacité de son prédécesseur Léon XIII, à l’origine de ce comité, car il comprenait que « les recherches et la présentation de la véritable histoire de l’Eglise ne pourraient que lui être favorables ».
« Nous n’avons pas peur de la publication des documents », disait Léon XIII, rendant accessibles les archives du Saint-Siège.
Or, aujourd’hui, disait le pape, « il ne s’agit plus d’affronter une historiographie hostile au christianisme et à l’Eglise. Aujourd’hui, c’est l’historiographie elle-même qui traverse une crise plus sérieuse » et elle « doit lutter pour sa survie dans une société imprégnée de positivisme et de matérialisme ».
« Ces deux idéologies, qui ont conduit à un enthousiasme excessif pour le progrès, qui, animé par des découvertes et des succès techniques, en dépit des expériences désastreuses du siècle dernier, déterminent la conception de la vie d’amples secteurs de la société ».
« Le passé apparaît ainsi comme l’arrière-fond ténébreux sur lequel le présent et l’avenir resplendissent des promesses d’avenir trompeuses. A ceci est aussi liée l’utopie d’un paradis sur terre, en dépit du fait que cette utopie se soit démontrée fallacieuse », expliquait le pape.
C’est pourquoi le pape a rappelé que l’Eglise a toujours encouragé une « culture historique authentique » y compris pour éclaircir à travers les siècles sa « mission complexe ».
Anita S. Bourdin
bonne nuit
9 mars, 2008« Lazare, viens dehors »
9 mars, 2008du site:
http://levangileauquotidien.org/
Saint Grégoire de Nazianze (330-390), évêque, docteur de l’Église
Sermon sur le saint baptême (trad. coll. Icthus, t. 5 p. 138s rev.)
« Lazare, viens dehors »
« Lazare, viens dehors ! » Couché dans la tombe, tu as entendu cet appel retentissant. Y a-t-il une voix plus grande que celle du Verbe ? Alors tu es sorti, toi qui étais mort, et pas seulement depuis quatre jours, mais depuis si longtemps. Tu es ressuscité avec le Christ…; tes bandelettes sont tombées. Ne retombe pas maintenant dans la mort ; ne rejoins pas ceux qui habitent les tombeaux ; ne te laisse pas étouffer par les bandelettes de tes péchés. Car pourrais-tu ressusciter une autre fois ? Pourrais-tu sortir de la mort d’ici la résurrection de tous, à la fin des temps ?…
Que l’appel du Seigneur résonne donc à tes oreilles ! Ne les ferme pas aujourd’hui à l’enseignement et aux conseils du Seigneur. Si tu étais aveugle et sans lumière en ton tombeau, ouvre les yeux pour ne pas sombrer dans le sommeil de la mort. Dans la lumière du Seigneur, contemple la lumière ; dans l’Esprit de Dieu, fixe les yeux sur le Fils. Si tu accueilles toute la Parole, tu concentres sur ton âme toute la puissance du Christ qui guérit et ressuscite… Ne crains pas de te donner du mal pour conserver la pureté de ton baptême et mets dans ton coeur les chemins qui montent vers le Seigneur. Conserve avec soin l’acte d’acquittement que tu as reçu par pure grâce…
Soyons lumière, comme les disciples l’ont appris de celui qui est la grande Lumière : « Vous êtes la lumière du monde » (Mt 5,14). Soyons des luminaires dans le monde en tenant bien haut la Parole de vie, en étant puissance de vie pour les autres. Partons à la recherche de Dieu, à la recherche de celui qui est la première et la plus pure lumière.