Archive pour le 3 mars, 2008
SAINT AUGUSTIN : SERMON POUR LA SEMAINE DE PAQUES
3 mars, 2008du site:
http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/augustin/sermons/sermons2/solpan/256.htm
SAINT AUGUSTIN
SERMON CCLVI. POUR LA SEMAINE DE PAQUES. XXVII. LA LOUANGE DIVINE.
ANALYSE. — Pour bien chanter l’Alleluia, il faut que tout en nous loue Dieu. Donc ce chant ne convient parfaitement qu’au ciel. Ne laissons pas toutefois de le répéter sur la terre : premièrement, parce que Dieu nous y délivre du mal en nous délivrant de nos penchants funestes; secondement, parce qu’il nous rendra un jour notre corps tout purifié et tout transformé; troisièmement enfin, parce qu’en permettant des épreuves il nous aide à en triompher.
1. C’est au Seigneur notre Dieu que je dois d’être présent de corps parmi vous et de chanter l’Alleluia avec votre charité. Alleluia signifiant Louez Dieu, louons le Seigneur, mes frères, louons-le par notre conduite et par nos paroles, par nos sentiments et par nos discours, par notre langage et par notre vie. Dieu ne veut aucun désaccord dans celui qui répète ce chant. Commençons donc par mettre d’accord en nous la langue avec la vie, la conscience avec les lèvres; oui , mettons d’accord nos moeurs avec nos paroles, dans la crainte que nos bonnes paroles ne rendent témoignage contre nos mauvaises moeurs. Oh ! que l’Alleluia sera heureux dans le ciel, où les anges sont le temple de Dieu. Là, que l’accord parfait en louant Dieu ! quelle allégresse assurée en le chantant ! Là encore, point de loi dans les membres pour résister à la loi de l’esprit; point de lutte dans la convoitise pour menacer la charité d’une défaite. Afin donc de pouvoir chanter alors l’Alleluia avec sécurité , chantons-le maintenant avec quelque sollicitude.
Pourquoi avec sollicitude ? Tu ne veux pas que j’en aie lorsque je lis : « La vie humaine n’est-elle pas sur la terre une épreuve (1)? » Tu ne veux pas que j’en aie lorsqu’on me crie « Veillez et priez pour que vous n’entriez point en tentation (2) ? » Tu ne veux pas que j’en aie quand les tentations sont tellement nombreuses, que la prière même nous prescrit de dire : « Pardonnez-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés ? » Hélas! nous demandons chaque jour, et chaque jour nous contractons des dettes. Tu
1. Job. VII, 1. — 2. Marc, IV, 38.
ne veux pas que j’en aie, lorsque j’implore chaque jour le pardon de mes péchés et du secours dans mes dangers? Car si je dis, en vue de mes péchés passés: « Pardonnez-nous nos offenses comme nous-mêmes pardonnons à ceux qui nous ont offensés », j’ajoute aussitôt, en vue des périls dont je suis menacé: « Ne nous induisez pas en tentation (1) ». Comment de plus le peuple chrétien est-il au sein du bonheur, puis qu’il crie avec moi: « Délivrez-nous du mal ? »
Toutefois, mes frères, au milieu même de ce mal, chantons l’Alleluia, en l’honneur de ce Dieu bon qui nous en délivre. Pourquoi regarder autour de toi en cherchant de quoi il te délivre, puisque réellement il te délivre du mal ? Ne va pas si loin, ne porte pas de tous côtés le regard de ton esprit. Rentre en toi. même, regarde-toi ; c’est en toi qu’est le mal, et Dieu te délivre de toi lorsqu’il te délivre du mal. Ecoute l’Apôtre et comprends de quel mal tu as besoin d’être délivré. « Je me complais, dit-il, dans la loi de Dieu selon l’homme intérieur ; mais je vois dans mes membres une autre loi qui résiste à la loi de mon esprit, et qui m’assujettit à la loi du péché, laquelle est ». Où est-elle? « M’assujettit à la loi du péché, laquelle est dans mes membres ». Il me semble te voir captif de je ne sais quels peuples barbares ; il me semble te voir captif de je ne sais quelles nations étrangères ou de je ne sais quels autres maîtres parmi les hommes. «Laquelle est dans mes membres ». Crie donc avec lui : « Malheureux homme que je suis ! qui me délivrera ? » De quoi? dis-le. L’un demande à être délivré du bourreau ;
1. Matt. VI, 12, 13.
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un autre , de la prison ; celui-ci, de l’esclavage chez les barbares ; celui-là, de la fièvre et de la maladie. Dites-nous, ô Apôtre, Don pas où nous pouvons être envoyés ou conduits, mais ce que nous portons avec nous, ce que nous sommes; dites donc : « Du corps de cette mort ». Du corps de cette mort ? Oui, « du corps de cette mort ».
2. Ce corps de mort, dit un autre, ne fait point partie de moi ; il est pour moi une prison provisoire, une chaîne qui me retient pur quelque temps; je suis dans ce corps de mort, je ne le suis pas. — Raisonner ainsi est un obstacle à ta délivrance. — Je suis esprit, dit-on, et non pas chair, seulement là chair me sert d’habitation; une fois donc que j’en serai sorti , n’y serai-je pas étranger ? — Voulez-vous, mes frères, que ce soit l’Apôtre ou moi qui réponde à ce raisonnement ? Mais si c’était moi, peut-être que l’indignité du ministre rejaillirait sur la valeur de la réponse. Je me tais donc. Prête avec moi l’oreille au Docteur des gentils; pour en finir,avec ton objection, écoute avec moi ce Vase d’élection. Ecoute, mais répète d’abord ce que tu viens de dire. Tu disais donc ceci: Je ne suis pas chair, mais esprit. Le corps est une prison où je gémis; une fois rompues ces chaînes et ce Cachot tombé en ruines, je suis libre et je m’échappe. La terre reste à la terre et l’esprit rentre au ciel; je m’en vais donc, je laisse ici ce qui n’est pas moi. N’est-ce pas là ce que tu disais ? — C’est bien cela. — Je ne répondrai pas; répondez, ô Apôtre, répondez, je vous en conjure. Vous avez prêché pour qu’on vous attende; vous avez écrit pour qu’on vous lise, tout nous invite à vous croire. Répétez : « Qui me délivrera du corps de cette mort ? La grâce de Dieu par Jésus-Christ Notre-Seigneur ». De quoi vous délivre-t-elle ? « Du corps de cette mort » . Mais vous n’êtes pas le corps de cette mort ? Il répond : « Ainsi par l’esprit j’obéis moi-même à la loi de Dieu , et par le corps à la loi du péché (1) ». — « Moi-même? » Comment vous-même feriez-vous des choses si différentes ? — Si j’obéis par l’esprit, c’est que j’aime; par la chair, c’est que je convoite ; il est vrai, je suis vainqueur si je ne consens pas au mal; mais je lutte, car l’ennemi me presse vigoureusement. — Mais une fois délivré de cette chair, ô Apôtre, est-il
1. Rom. VII, 22-25.
vrai que tu ne seras plus qu’un esprit ? — En face de la mort, à laquelle nul n’échappe , l’Apôtre répond : Je ne laisse pas pour toujours mon corps, je le dépose pour quelque temps. — Vous reviendrez donc dans ce corps de mort ? Mais quoi? Ecoutons plutôt ses propres paroles. Comment donc rentrerez-vous dans ce corps de mort d’où vous avez demandé à être tiré , avec un accent si religieux ? — Il est vrai , reprend-il, je rentrerai dans ce corps, mais ce ne sera plus le corps de cette mort. — Ecoute donc, ignorant, écoute,toi qui fermes l’oreille à ce qu’on te lit chaque jour ; écoute comment il rentrera dans ce corps, sans que ce corps soit le corps de cette mort. Sans doute ce ne sera pas un autre corps ; mais « il faut que, corruptible, ce corps se revête d’incorruptibilité, et que mortel, il se revête d’immortalité ». Mes frères, lorsque l’Apôtre prononçait ces mots : Ce corps corruptible, ce corps mortel, ne semblait-il pas toucher sa chair avec sa parole ? Il n’aura donc pas un autre corps. — Non, dit-il, je ne dépose pas ce corps de terre pour reprendre en place un corps aérien ou un corps éthéré. C’est le même corps que je reçois, mais il ne sera plus « de cette mort ». Il faut donc « que corruptible, ce corps » , et non pas un autre, « se revête d’incorruptibilité, et que mortel, ce corps », et non pas un autre, « se revête d’immortalité. Alors s’accomplira cette parole de l’Ecriture: « La mort a été anéantie dans sa victoire ». Chantez l’Alleluia. « Alors s’accomplira cette parole de l’Ecriture », ce cri de triomphe et non ce chant du combat : « La mort a été anéantie dans sa victoire » . Chantez l’Alleluia. « O mort, où est ton aiguillon ? » Chantez Alleluia. « Or l’aiguillon de la mort est le péché (1) ». Tu chercheras sa place, mais sans même la trouver (2).
3. Ici encore, au milieu de tant de dangers et de tentations, nous et les autres, chantons l’Alleluia. « Car Dieu est fidèle, et il ne permettra pas, est-il dit, que vous soyez tentés au-dessus de vos forces ». Ici donc, pour ce motif, répétons Alleluia. L’homme est encore coupable, mais Dieu est fidèle. Il n’est pas dit de lui qu’il ne permettra pas que vous soyez tentés, mais : « Il ne permettra pas que vous soyez tentés au-dessus de vos forces; il vous fera une issue dans la tentation, afin que
1. Cor. XV, 53-56. — 2. Ps. XXXVI, 10.
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vous puissiez persévérer (1) ». Tu es entré dans cette tentation ; Dieu te ménage une issue afin que tu ne succombes pas; afin que si la prédication te façonne, la tribulation te durcisse comme le vase du potier. Donc en y entrant, songe à cette issue, car Dieu est fidèle ; « il a veillera sur ton entrée et sur ta sortie (2)».
Or, quand ce corps sera devenu immortel et incorruptible, quand il n’y aura plus aucune tentation, attendu que le corps aura passé parla mort; pourquoi? « A cause du péché»; — « l’esprit sera plein de vie » ; pourquoi? « A cause de la justification ». Laisserons-nous donc ce corps mort? Non, écoute : « Si l’Esprit de Celui qui a ressuscité le Christ d’entre les morts habite en vous, Celui qui a ressuscité le Christ d’entre les morts vivifiera aussi vos corps mortels (3) ». Notre corps maintenant est un corps animal, il sera alors tout spirituel. Car si « le premier homme a été fait pour être une âme vivante, le dernier l’a été pour être un esprit vivifiant (4)». Voilà pourquoi « il vivifiera aussi vos corps mortels, à cause de son Esprit qui habite en vous ».
1. I Cor. X, 13. — 2. Ps. CXX, 8. — 3. Rom. VIII, 10, 11. — 4. I Cor. XV, 44, 45.
Oh ! que l’on sera heureux, que l’on sera tranquille alors en chantant l’Alleluia ! Là, point d’adversaire; et quand il n’y a point d’ennemi, on ne perd aucun ami. Là nous chanterons les louanges de Dieu. Ici encore nous les chantons; mais ici c’est au milieu de nos sollicitudes; ce sera là sans inquiétude; ici nous devons mourir, là vivre toujours; id nous n’avons que l’espérance, là la réalité;ici nous sommes en voyage, et là dans notre patrie. Maintenant donc, mes frères, chantons, non pour égayer notre repos, mais pour alléger notre travail. Chante, mais comme chanterai les voyageurs ; avance donc en même temps; charme tes fatigues en chantant, garde-toi d’aimer la paresse; chante et marche. Marche ! qu’est-ce-à-dire? Fais des progrès, mais des progrès dans le bien, car il en est, dit l’Apôtre, qui en font dans le mal (1). Tu marcheras dont en faisant des progrès ; mais que ce soit dam le bien, que ce soit dans la bonne foi, que ce soit dans les bonnes moeurs ;chante et avance, Ne t’égare pas, ne retourne pas, ne reste pas en chemin.
Tournons-nous avec un coeur pur, etc.
1. II Tim. II. 13.
Pape Benoît: commentaire a Éphésiens 1,3.7-8
3 mars, 2008du site:
BENOÎT XVI AUDIENCE GÉNÉRALE
Mercredi 6 juillet 2005
Dieu Sauveur
Lecture: Ep 1, 3.7-8
Chers frères et soeurs,
1. Nous venons d’écouter aujourd’hui non pas un psaume, mais un hymne tiré de la Lettre aux Ephésiens (cf. Ep 1, 3-14), un hymne qui revient dans la Liturgie des Vêpres de chacune des quatre semaines. Cet hymne est une prière de bénédiction adressée à Dieu le Père. Son développement vise à retracer les différentes étapes du plan de salut qui s’accomplit à travers l’oeuvre du Christ.
Au centre de la bénédiction retentit le terme grec mysterion, un terme généralement associé aux verbes de la révélation (« révéler », « connaître », « manifester »). En effet, tel est le grand projet secret que le Père avait conservé en lui-même de toute éternité (cf. v. 9) et qu’il a décidé de réaliser et de révéler « quand les temps seraient accomplis » (cf. v. 10) en Jésus Christ, son Fils. Les étapes de ce plan sont rythmées dans l’hymne par les actions salvifiques de Dieu, par le Christ, dans l’Esprit. Tout d’abord - tel est le premier acte -, le Père nous choisit de toute éternité pour que nous avancions saints et immaculés dans l’amour (cf. v. 4), ensuite il nous prédestine à devenir ses fils (cf. vv. 5-6), en outre il nous rachète et nous remet nos péchés (cf. vv. 7-8), il nous révèle pleinement le mystère du salut dans le Christ (cf. vv. 9-10), enfin, il nous donne l’héritage éternel (cf. vv. 11-12) en nous en offrant dès à présent les arrhes dans le don de l’Esprit Saint en vue de la résurrection finale (cf. vv. 13-14).
2. Les événements salvifiques qui se succèdent dans le déroulement de l’hymne sont donc multiples. Ils concernent les trois Personnes de la Très Sainte Trinité: on part du Père, qui est l’initiateur et l’artisan suprême du plan de salut; on fixe le regard sur le Fils qui réalise le dessein au sein même de l’histoire; on parvient à l’Esprit Saint, qui imprime son « sceau » à toute l’oeuvre du salut. Nous nous arrêtons à présent brièvement sur les deux premières étapes, celles de la sainteté et de la filiation (cf. vv. 4-6). Le premier geste divin, révélé et réalisé dans le Christ, est l’élection des croyants, fruit d’une initiative libre et gratuite de Dieu. Au début, donc, « dès avant la fondation du monde » (v. 4), dans l’éternité de Dieu, la grâce divine est disponible pour entrer en action. Je suis ému en méditant cette vérité: de toute éternité, nous sommes devant les yeux de Dieu et il a choisi de nous sauver. Cet appel a comme contenu notre « sainteté », un grand mot. La sainteté est la participation à la pureté de l’Etre divin. Mais nous savons que Dieu est charité. Et participer à la pureté divine signifie donc participer à la « charité » de Dieu, nous conformer à Dieu qui est « charité »: « Dieu est amour » (1 Jn 4, 8.16): telle est la vérité réconfortante qui nous fait également comprendre que la « sainteté » n’est pas une réalité éloignée de notre vie, mais dans la mesure où nous pouvons devenir des personnes qui aiment avec Dieu, nous entrons dans le mystère de la « sainteté ». L’agape devient ainsi notre réalité quotidienne. Nous sommes donc transportés sur l’horizon sacré et vital de Dieu lui-même. 3. Dans cette direction, on procède vers l’autre étape, elle aussi contemplée dans le plan divin de toute éternité: notre « prédestination » à devenir fils de Dieu. Non seulement des créatures humaines, mais qui appartiennent réellement à Dieu comme ses fils. Paul exalte ailleurs (cf. Ga 4, 5; Rm 8, 15.23) cette condition sublime de fils, qui implique et résulte de la fraternité avec le Christ, le Fils par excellence, « l’aîné d’une multitude de frères » (Rm 8, 29) et l’intimité à l’égard du Père céleste qui peut désormais être invoqué comme Abbá, auquel nous pouvons dire « père cher », dans un sentiment de véritable familiarité avec Dieu, dans une relation de spontanéité et d’amour. Nous nous trouvons donc en présence d’un don immense rendu possible par le « consentement de la volonté » divine et par la « grâce », expression lumineuse de l’amour qui sauve.
4. Nous nous en remettons à présent, en conclusion, au grand Evêque de Milan, saint Ambroise, qui dans l’une de ses lettres, commente les paroles de l’Apôtre Paul aux Ephésiens, s’arrêtant précisément sur le riche contenu de notre hymne christologique. Il souligne tout d’abord la grâce surabondante avec laquelle Dieu a fait de nous ses fils adoptifs en Jésus Christ. « Il ne faut donc pas douter que les membres soient unis à leur tête, surtout car nous avons été prédestinés dès le début à l’adoption de fils de Dieu, au moyen de Jésus Christ » (Lettre XVI à Irénée, 4: SAEMO, XIX, Milan-Rome 1988, p. 161). Le saint Evêque de Milan poursuit sa réflexion en observant: « Qui est riche, si ce n’est Dieu seul, créateur de toutes les choses? ». Et il conclut: « Mais il est surtout beaucoup plus riche de miséricorde, car il a racheté chacun et – en tant qu’auteur de la nature – il nous a transformés, nous qui selon la nature de la chair, étions fils de la colère et sujets au châtiment, afin que nous soyons des fils de la paix et de la charité » (n. 7: ibidem, p. 163).
*** Je salue cordialement les pèlerins francophones, en particulier les séminaristes du diocèse de Versailles, les groupes de jeunes, ainsi que les pèlerins d’Égypte et du Viêt-Nam. Puissiez-vous, à l’occasion de votre séjour à Rome, rendre grâce au Père, par le Fils, dans l’Esprit, lui qui vous appelle à la sainteté et qui fait de vous des fils !
bonne nuit
3 mars, 2008« Vous ne pouvez donc pas croire à moins d’avoir vu des signes ? »
3 mars, 2008du site:
http://levangileauquotidien.org/
Imitation de Jésus-Christ, traité spirituel du 15ème siècle
IV, 18 (trad. Ravinaud, Médiaspaul 1984, p. 251)
« Vous ne pouvez donc pas croire à moins d’avoir vu des signes ? »
« Celui qui scrute la majesté de Dieu sera accablé par sa gloire » (Pr 25,27 Vulg). Dieu n’a pas donné à l’homme l’intelligence suffisante pour tout connaître…; ce que l’on exige de toi, c’est une foi solide et une vie pure, et non une connaissance universelle. Si tu ne peux parfois même pas comprendre et saisir ce qui est au-dessous de toi, comment comprendrais-tu ce qui est au-dessus ? Abandonne-toi à Dieu, soumets ta raison à ta foi, et il te sera donné la lumière nécessaire.
Certains sont tentés au sujet de la foi et du saint sacrement ; il peut y avoir là une suggestion de l’ennemi. Ne te laisse donc pas assaillir par les doutes que le démon t’inspire, ni tourmenter par les pensées qu’il te suggère, mais crois à la parole de Dieu, crois à ses saints et à ses prophètes, et l’esprit mauvais s’enfuira. Il est souvent très profitable à un serviteur de Dieu de subir de telles épreuves. En effet, le diable ne tente pas les incroyants et les pécheurs, puisqu’il est sûr de les posséder ; c’est aux fidèles et aux amis de Dieu qu’il s’attaque afin de s’emparer d’eux par tous les moyens.
Continue donc d’avancer dans la voie de Dieu avec une foi simple et inébranlable ; approche-toi de lui avec un respect humble, et pour tout ce qui dépasse ton entendement, remets-t’en avec confiance à la toute-puissance de Dieu. Dieu ne trompe jamais personne, mais celui qui se fie trop à lui-même risque fort de tomber dans l’erreur. Dieu s’approche des simples, se révèle aux humbles, « donne l’intelligence aux petits » (Ps 118,130), montre le chemin aux âmes pures, mais prive de sa grâce les curieux et les orgueilleux. La raison humaine est souvent convaincue d’erreur, mais la vraie foi est infaillible. La raison et toutes ses recherches doivent se ranger derrière la foi, et non la précéder ou la combattre.