Archive pour février, 2008

« Je suis venu appeler…les pécheurs, pour qu’ils se convertissent. »

9 février, 2008

du site:

http://levangileauquotidien.org/

Richard Rolle (vers 1300-1349), ermite anglais
Le Chant d’amour, 32 (trad. SC 168, p. 357 / Orval rev.)

« Je suis venu appeler…les pécheurs, pour qu’ils se convertissent. »

Le Christ en croix appelle à grands cris… Il offre la paix, il s’adresse à toi, désireux de te voir embrasser l’amour…: Considère ceci, bien-aimé ! Moi le Créateur sans limite, j’ai épousé la chair pour être capable de naître d’une femme. Moi, Dieu, je me suis présenté aux pauvres comme leur compagnon. C’est une mère humble que j’ai choisie. C’est avec les publicains que j’ai mangé. Les pécheurs ne m’ont pas inspiré d’aversion. Les persécuteurs, je les ai supportés. J’ai fait l’expérience des fouets, et c’est « jusqu’à la mort de la croix que je me suis abaissé » (Ph 2,8). « Qu’aurais-je dû faire que je n’aie fait ? » (Is 5,4) J’ai ouvert mon côté à la lance. Mes mains et mes pieds, je les ai laissé transpercer. Ma chair ensanglantée, pourquoi ne la regardes-tu pas ? Ma tête inclinée (Jn 19,30), comment n’y prêtes-tu nulle attention ? J’ai accepté d’être compté au nombre des condamnés, et voici que, submergé de souffrances, je meurs pour toi, afin que toi, tu vives pour moi. Si tu ne fais pas grand cas de toi-même, si tu ne cherches pas à te tirer des filets de la mort, repens-toi, du moins à présent, à cause de moi qui ai répandu pour toi le baume tellement précieux de mon propre sang. Regarde-moi sur le point de mourir, et arrête-toi sur la pente du péché. Oui, cesse de pécher : tu m’as coûté si cher !

Pour toi je me suis incarné, pour toi aussi je suis né, pour toi je me suis soumis à la Loi, pour toi j’ai été baptisé, accablé d’opprobres, saisi, garrotté, couvert de crachats, moqué, flagellé, blessé, cloué à la croix, abreuvé de vinaigre, et enfin pour toi immolé. Mon côté est ouvert : saisis mon coeur. Accours, enlace mon cou : je t’offre mon baiser. Je t’ai acquis comme ma part d’héritage, en sorte que nul autre ne t’ait en sa possession. Remets-toi tout entier à moi qui me suis tout entier livré pour toi.

Marie et le petit Jesus

8 février, 2008

Marie et le petit Jesus dans images sacrée im0663b

http://www.civilization.ca/tresors/immigration/im0663bf.html

DIALOGUE DES DOUZE VIERGES SAGES

8 février, 2008

du site:

http://livres-mystiques.com/partieTEXTES/Textes/index.html

D. Jean Ruysbroeck

(il est en mistique)

DE LA VRAIE CONTEMPLATION

CHAPITRE ILES DOUZE SENTENCES SUR L’AMOUR DE JÉSUS

OU DIALOGUE DES DOUZE VIERGES SAGES

Douze vierges, un jour, devisèrent ensemble,
Des charmes infinis de Jésus, leur époux,
Dont l’insigne beauté rend les anges jaloux ;
Et, comme l’univers n’a rien qui lui ressemble,
Elles louaient l’Amour, l’Amour suave et doux.

La Première disait: Mon coeur est tout de flamme
Pour le nom adoré de Jésus, mon sauveur ;
Et, comme sa vertu réconforte mon âme,
Jamais amour humain ne sera mon vainqueur !
Jésus seul est parfait ! Jésus seul est aimable
Et sa divinité nous le rend adorable.

La Seconde disait : Oh ! que je l’aimerai,
Quand je pourrai connaître où son amour commence
Mais je l’ignore, hélas ma funeste indolence
Me prive de ses dons car je vous avouerai
Que, trop souvent coupable et toujours agitée
De mille soins divers mon âme est tourmentée.

La Troisième disait : Il vient toujours à moi
Comme un ami bien tendre, et promet à ma foi
De merveilleux joyaux, d’ineffables délices ;
Mais, je ne sais comment et par quels artifices
Il s’évade soudain, tel un hôte inconstant ;
Et je suis vainement ses lumineuses traces,
Pour le revoir encore et jouir de ses grâces. . .
Certes, il est peu sage et peut-être imprudent,
De chanter un beau jour, avant que les étoiles
Ne brillent dans un ciel tout d’azur et sans voiles,

La Quatrième disait: Il y va de l’honneur
De n’exiger pour soi, paresseuse et frivole,
Le prix du pur amour, qu’après que le labeur
Est enfin terminé… Pour ceindre l’auréole,
Il faut que tout vainqueur
Au baiser de la Gloire ait disposé son coeur…
Mais, on voit trop souvent ouvrier mercenaire,
Refusant le labeur, se plaindre du salaire.

La Cinquième disait: L’amour de mon Jésus
Me cause tant d’alarmes,
Que mon coeur et mes sens demeurent sous les larmes.
Et je ne sais à qui parler de ses abus :
J’ai beau me donner toute, il réclame sans cesse!
Occupé jour et nuit à tromper ma faiblesse,
Il fait à ma candeur mille et mille larcins,
Sans que je puisse au moins déjouer ses desseins.
Ce commerce inégal et le peu de largesse
De mon divin amant, expliquent ma détresse.

La Sixième disait : O l’étrange discours
Et la folle requête Ainsi donc, tous les jours
Notre Maître Jésus serait l’hôte prodigue ?
A cet amour sans borne il faut mettre une digue.
Femmes, vous côtoyez la route de l’erreur
Et votre langue impie offense le Seigneur.
C’est trop de liberté de sens ou de parole
Que le vrai repentir inspire votre rôle !
Car, il faut pour parler de l’amour de Jésus,
De crainte et de respect être moins dépourvus.

La Septième disait : Mon âme est affamée
De l’amour que Jésus a pour sa bien aimée !
Mais quand même j’aurais tout le trésor divin
Qu’il peut verser à flots dans une âme qui l’aime,
Il me paraîtrait vain
Et ne suffirait pas, en dehors de lui-même,
Pour apaiser ma faim.
La Mort, lente à venir, me semble nécessaire
A l’essor d’un amour que je veux satisfaire.

La Huitième disait : Oui, le Seigneur Jésus
Est l’aliment divin qu’on goûte dans la joie.
A son banquet sacré les coeurs purs sont reçus
Et, comme l’amour vrai jamais ne se fourvoie,
Ses ardents zélateurs ne seront pas déçus.
Il est mien, ce Jésus, et je suis toute sienne
Rien ne peut. empêcher que mon âme appartienne
A ce Dieu rencontré par un heureux hasard.

Comme on ouvre une noix, je l’ouvris sans retard :
Il faut être bien fou pour dédaigner l’amande !
Cachée à l’oeil profane, elle est douce et gourmande :
Elle fait des élus les délices sans fin ;
Et c’est elle qui peut satisfaire leur faim.
Or, je veux sans détour vous dévoiler mon âme :
Si j’avais tout pouvoir que comporte ma flamme,
Jésus serait lui seul mon Seigneur et mon Dieu ;
Tant il fait bon servir son amour en tout lieu,
Et boire à son calice est, le meilleur dictame.

La Neuvième disait : Que l’amour de Jésus,
Hélas ! me laisse seule !.. Il me faut à toute heure
Marcher en des chemins qui me sont inconnus ;
Tout me trompe et me leurre ;
Des douceurs de jadis rien ne me reste plus
C’est comme une gageure
Un état si pénible est pour moi plein d’ennui
Jésus m’a pris mon coeur et bien loin s’est enfui

La Dixième disait : Que l’amour est suave
De mon Seigneur Jésus, dont je reste l’esclave!
Il pénètre mon âme et me donne à goûter
Son vin délicieux… Ma coupe est toute pleine
Dieu bon ! puis-je sans perdre haleine,
Vers de plus hauts sommets tendre encore et monter,
Lorsque toute ravie en ta face sereine
L’âme boit à longs traits ce breuvage de reine,
Est-il d’autres amours qui puissent l’enchanter ?

La Onzième disait : Que désirer encore ?
Ne suis-je point perdue en celui que j’adore,
Et dont l’attrait fait seul le bonheur des élus ?
Ne suis-je point plongée en l’insondable abîme,
Où l’on goûte avec Dieu la paix la plus intime ;
Et dont l’âme ne revient plus ?

La Douzième disait – Quel bien ne puis-je faire ?
Ma volonté s’émeut : Il faut la satisfaire ?
Car l’amour ne saurait demeurer inactif…
L’amant de la vertu la pratique sans cesse
Et, loin des passions, toujours contemplatif,
Il adore sans fin la divine sagesse :
Puis, son âme se plonge en l’essence de Dieu
Et dans ce bain d’amour qui procure l’ivresse,
Il goûte le bonheur, en tout temps, en tout lieu,
Dans l’état de quiétude où l’âme satisfaite
Mène la vie heureuse, ineffable et parfaite.

Et les Vierges chantaient en l’extase d’amour :
Quand l’Amour nous presse,
Publions sans cesse,
En de doux accords,
Ses divins transports
Chantons le mystère,
Qui voile à nos yeux
L’ Amour sur la terre
Et le montre aux cieux !
Oh ! comme il nous aima notre Père céleste,
Qui, des hauteurs des cieux, fit descendre son fils,
Pour guérir les humains de la mortelle peste,
Et, par la mort d’un Dieu, rouvrir le Paradis !
Vivons à notre tour, comme vécut lui-même
Ce divin Rédempteur d’où viennent tous les dons
Il mettra sur nos fronts
L’éternel diadème ;
Afin que, par les pleurs,
Arrivés à la gloire
Et guéris des douleurs,
Nous chantions la victoire
De l’Agneau, Fils de Dieu,

Mort pour briser nos fers et occir la mort même
Du sublime géant qui ravit de ce lieu
Vers les divins sommets, l’âme éprise qui l’aime.

Car. Kasper: « Le respect des différences religieuses », pour un « vrai dialogue »

8 février, 2008

07-02-2008, du site:

http://www.zenit.org/article-17237?l=french

 

« Le respect des différences religieuses », pour un « vrai dialogue »

Par le cardinal Kasper

ROME, Jeudi 7 février 2008 (ZENIT.org) – « Maintenant il y a du respect, et plus le mépris », constate le cardinal Kasper à propos des relations entre le judaïsme et l’Eglise catholique. Il souhaite que le dialogue se poursuive, mais sans se cacher les « différences théologiques ».

A l’occasion de la modification apportée par Benoît XVI au missel de Jean XXIII pour la prière du Vendredi saint en faveur du Peuple juif, et des réactions qu’elle a suscitées, le cardinal Walter Kasper, président de la Commission pour les rapports religieux avec le judaïsme, a donné quelques précisions aujourd’hui au micro de Radio Vatican.

Une partie de la prière (cf. Zenit du 6 février 2008) évoque le salut pour Israël et la connaissance de Jésus Sauveur.

« L’histoire avec les Juifs est complexe et difficile et c’est pourquoi il y a toujours des sensibilités particulières. La prière qui existait dans le rite – extraordinaire – était un peu offensante parce qu’elle parlait d’aveuglement. Le Saint-Père a voulu enlever ce point, mais il a aussi voulu souligner la différence spécifique existant entre nous et le judaïsme », a expliqué le cardinal Kasper.

« Nous avons beaucoup en commun, ajoutait-il immédiatement : Abraham, les Pères, les Patriarches, Moïse… Jésus aussi était juif, et sa mère, Marie aussi était une femme juive. Nous avons beaucoup en commun, cependant, il y a une différence spécifique : Jésus est le Christ, ce qui veut dire Messie, le Fils de Dieu, et cette différence ne peut être cachée. Le Saint-Père a voulu dire : oui, Jésus est le sauveur de tous les hommes, y compris les Juifs. C’est ce qu’il dit dans sa prière. Le pacte d’Alliance avec le Peuple d’Israël est encore valide, parce que Jésus Christ l’a convalidé par sa mort. Mais si cette prière parle de la « conversion » des Juifs, cela ne veut pas dire que nous ayons l’intention de faire « mission » : en effet, le pape cite la Lettre de saint Paul aux Romains, au chapitre 11 : Paul dit que « nous espérons que quand la plénitude des nations sera entrée dans l’Eglise, Israël tout entier aussi sera sauvé ». C’est une espérance eschatologique.Cela ne veut pas dire que maintenant nous allons partir en mission : nous devons rendre témoignage de notre foi, c’est clair. Mais je veux dire ceci : par le passé, souvent, le langage était fait de mépris, comme l’a dit Jules Isaac, un Juif très connu. Mais aujourdhui, il y a le respect, dans la diversité qui existe entre nous. Maintenant il y a du respect, et plus le mépris ».

« Un dialogue, a ajouté le cardinal Kasper, suppose toujours que l’on respecte la position de l’autre. Nous respectons l’identité des Juifs, ils doivent respecter la nôtre, que nous ne pouvons pas cacher. Le dialogue se fonde justement sur cette diversité : sur ce que nous avons en commun et sur les différences. Et je ne vois pas cela comme un obstacle mais plutôt comme un défi pour un vrai dialogue théologique ».

Anita S. Bourdin

 

Une culture sans Dieu devient une culture contre l’être humain, déclare Benoît XVI

8 février, 2008

07-02-2008, du site:

http://www.zenit.org/article-17238?l=french

Une culture sans Dieu devient une culture contre l’être humain, déclare Benoît XVI

Campagne de « fraternité » de l’Eglise brésilienne

ROME, Jeudi 7 février 2008 (ZENIT.org) – Une culture sans Dieu devient une culture contre l’être humain, avertit Benoît XVI.

Comme chaque année, le pape Benoît XVI a adressé un message à la conférence des évêques du Brésil, en la personne de son président, l’archevêque de Mariana, Mgr Geraldo Lyrio Rocha, à l’occasion de la campagne de « fraternité » de carême de l’Eglise brésilienne.

Le thème de cette campagne 2008 est : « Fraternité et défense de la vie. Choisis donc la vie ».

« Les chemins tracés par une culture sans Dieu et sans ses commandements ou même contre Dieu » finissent par être une culture « contre l’être humain et contre le bien des peuples latino-américains », a fait observer le pape.

Le carême, rappelle le pape, est « un temps de conversion pour tous les chrétiens, au sens de rechercher une fidélité encore plus grande à Dieu créateur de la vie ».

Citant l’encyclique de Jean-Paul II consacrée à ce thème, Evangelium Vitae, Benoît XVI déplore qu’une « mentalité individualiste et hédoniste » et « une conception distordue de la science » aient provoqué « de nouvelle violations de la vie, en particulier par l’avortement et l’euthanasie ».

« Toutes les menaces contre la vie doivent être combattues », encourage la pape, citant la constitution conciliaire Gaudium et Spes qui condamne « tout ce qui s’oppose à la vie, ou viole l’intégrité de la personne humaine et sa dignité ».

Plus encore, de tels actes, souligne le pape « polluent qui les commet », plus encore que ceux qui les subissent, car ils offensent grandement l’honneur dû au Créateur.

Le pape émet le vœu que les organismes de la société civile « soient solidaires de la volonté populaire qui, dans sa majorité, refuse toutes les formes contraires aux exigences éthiques de justice et de respect de la vie humaine, de son commencement à son terme naturel ».

Anita S. Bourdin

Bonne nuit

8 février, 2008

Bonne nuit dans image bon nuit, jour, dimanche etc.

Pontellia

http://www.freefoto.com/browse/15-05-0?ffid=15-05-0

« Alors ils jeûneront »

8 février, 2008

du site:

http://levangileauquotidien.org/

Saint Pierre Chrysologue (vers 406-450), évêque de Ravenne, docteur de l’Église
Homélie sur la prière, le jeûne et l’aumône ; PL 52, 320 (trad. bréviaire rev.)

« Alors ils jeûneront »

Il y a trois actes, mes frères, en lesquels la foi se tient, la piété consiste, la vertu se maintient : la prière, le jeûne, la miséricorde. La prière frappe à la porte, le jeûne obtient, la miséricorde reçoit. Prière, miséricorde, jeûne, les trois ne font qu’un et se donnent mutuellement la vie. En effet, le jeûne est l’âme de la prière et la miséricorde est la vie du jeûne. Que personne ne les divise ; les trois ne peuvent pas se séparer. Celui qui en pratique seulement un ou deux, celui-là n’a rien. Donc, celui qui prie doit jeûner, et celui qui jeûne doit avoir pitié. Qu’il écoute l’homme qui demande et qui en demandant souhaite être écouté ; celui qui ne refuse pas d’entendre les autres lorsqu’on le supplie, celui-là se fait entendre de Dieu.

Celui qui pratique le jeûne doit comprendre le jeûne, c’est-à-dire il doit sympathiser avec l’homme qui a faim, s’il veut que Dieu sympathise avec sa propre faim. Celui qui espère obtenir miséricorde doit faire miséricorde ; celui qui veut bénéficier de la bonté doit la pratiquer ; celui qui veut qu’on lui donne doit donner… Sois donc la norme de la miséricorde à ton égard : si tu veux qu’on te fasse miséricorde de telle façon, selon telle mesure, avec telle promptitude, fais toi-même miséricorde aux autres, avec la même promptitude, la même mesure, de la même façon.

Donc la prière, la miséricorde, le jeûne doivent former un seul parrainage pour nous recommander à Dieu, doivent former un seul plaidoyer, une seule prière en notre faveur sous cette triple forme

« Cherchez le Seigneur, vous tous, les humbles du pays qui faites sa volonté » (Sophonie 2,3)

7 février, 2008

http://www.evangile-et-peinture.org/index.php?op=edito

PETITE HISTOIRE DU CAREME

7 février, 2008

du site de l’Eglise Orthodoxe d’Estonie:

http://www.orthodoxa.org/FR/orthodoxie/traditions/histoireCareme.htm

PETITE HISTOIRE DU CAREME

Aux premiers temps du christianisme, les fidèles de Jésus continuaient d’observer les pratiques religieuses juives, le repos du sabbat, la prière au Temple. Ils constituèrent cependant une communauté de culte, qui se marquait par la cérémonie du baptême, donné au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, suivie d’une profession de foi. S’ils célébraient encore les grandes fêtes de la religion juive, la Pâque, la Pentecôte, ils leur donnaient une signification nouvelle : il ne s’agissait plus seulement du rappel des événements de l’Ancien Testament, mais aussi de la commémoration de la passion et de la résurrection du Christ, et de la descente du Saint-Esprit sur les Apôtres. Les premiers chrétiens suivaient les dates des fêtes juives. Puis des interrogations se firent jour : devait-on garder, pour la fête chrétienne de Pâques, la date et les rites de la Pâque juive ? Jusqu’au 4ème siècle, les différentes Eglises hésitèrent. Dans les Eglises d’Asie Mineure, certaines rejetèrent, d’autres gardèrent le rite de l’agneau pascal. L’Eglise d’Antioche s’en rapporta à la détermination juive pour fixer la résurrection au dimanche qui suivait la Pâque juive, tandis que les chrétiens d’Alexandrie se livrèrent à de savants calculs astronomiques et placèrent Pâques après l’équinoxe de printemps.
Bien que célébrée à des dates différentes, la fête de Pâques est pour toute Eglise chrétienne la fête des fêtes, celle sur laquelle se base la foi, et elle est précédée d’une longue préparation : le carême, ou  » quarantaine « , en souvenir des quarante jours passés par Jésus dans le désert.
La pratique du carême remonte aux premiers siècles du christianisme, mais a subi beaucoup de fluctuations. Il semble établi qu’au second siècle, au temps de saint Irénée, évêque de Lyon, ce jeûne était très court, un ou deux jours, sans prendre aucune nourriture. A Alexandrie, au milieu du 3ème siècle, on jeûnait toute la Semaine sainte. Les premières traces du carême ou quarantaine se trouvent au 4ème siècle, dans un canon du concile de Nicée. Ce temps était dévolu à la préparation de la fête, mais surtout à celle des catéchumènes, qui étaient baptisés à Pâques. A la fin du 4ème siècle, l’Eglise de Jérusalem respectait les quarante jours de jeûne par un carême de huit semaines, pendant lesquelles on ne jeûnait ni le samedi ni le dimanche. A la même époque, en Egypte, et au 5ème siècle à Rome, puis en Gaule, on jeûnait le samedi, et le carême était de six semaines. Pendant toute cette période, les fidèles ne prenaient qu’un repas par jour, composé de pain, de légumes, et d’eau, certains se contentaient simplement de pain et d’eau. Pendant la Semaine sainte, l’abstinence était plus rigoureuse encore : le Vendredi saint et le Samedi, on ne prenait aucune nourriture. Selon les Eglises, l’heure de ce repas différait. Comme le carême de six semaines ne correspondait pas à quarante jours, on avança, au 7ème siècle, au mercredi de la semaine précédente, le mercredi des Cendres actuel, le premier jour d’abstinence. En même temps, les trois dimanches précédant le Carême, la Septuagésime, la Sexagésime et la Quinquagésime, furent inclus dans la préparation de Pâques, qui commençait ainsi neuf semaines avant la fête. C’était beaucoup exiger et, petit à petit, l’abstinence perdit de sa rigueur. L’obligation de ne manger que le soir était maintenue, mais dès le 8ème siècle, on permit à certaines personnes délicates et fragiles de prendre œufs, laitages, poisson et même vin. Au 12ème siècle, le repas fut avancé à trois heures puis à midi, au 13ème siècle. S’ensuivit donc, autorisée, une  » collation du soir « . Au 17ème siècle, la discipline du jeûne s’adoucit encore et les théologiens autorisèrent les potages, les laitages et les petits poissons. Les cuisiniers rivalisèrent d’ingéniosité pour proposer aux tables royales des menus tout aussi copieux que d’ordinaire, en trouvant des arrangements avec les ordonnances de la religion.
Depuis 1949, l’Eglise catholique ne prescrit le jeûne que le mercredi des Cendres et le Vendredi saint. Deux jours de célébration de la mort : le rappel de notre propre mort à venir, puisque le jour du mercredi des Cendres le prêtre officiant bénit les cendres des rameaux de l’année précédente et trace avec elles sur le front de chaque assistant une croix en lui rappelant que « l’homme est poussière et retournera en poussière « , et le Vendredi saint, anniversaire de la mort de Jésus sur la croix.
Dans la liturgie orthodoxe, une préparation à l’entrée en carême se déroule pendant cinq dimanches consécutifs, chacun d’eux étant consacré, avec un évangile particulier, à un aspect fondamental du repentir. Pendant la quatrième semaine, l’abstinence de viande est prescrite par l’Eglise. Le cinquième dimanche est appelé dimanche du Pardon, chacun demande pardon à son voisin avant que tous demandent ensemble pardon à Dieu.
 » L’impression générale des offices est celle d’une  » radieuse tristesse « . Quelqu’un qui, même avec une connaissance réduite de la vie liturgique, entrerait à l’église durant un des offices de Carême, comprendrait presque tout de suite, j’en suis sûr, cette expression assez paradoxale. D’une part, une sorte de calme tristesse imprègne l’office, les vêtements sont de couleur sombre, les offices sont plus longs et plus monotones qu’à l’ordinaire, il n’y a presque pas de mouvement. Puis la monotonie et la tristesse de l’office prennent pour nous une toute autre signification. Une beauté intérieure les illumine, comme un rayon de soleil matinal qui commence à éclairer la cime de la montagne, alors que la vallée est encore plongée dans l’obscurité. Cette joie secrète et douce nous est communiquée par les longs alleluia et par toute la tonalité des offices de Carême. Ce qui nous paraissait d’abord monotonie s’avère à présent être la paix  » (Alexandre Schmemann, Le Grand Carême).
Le temps du carême n’est pas consacré au souvenir de la Passion, ce n’est qu’à partir du dimanche des Rameaux, qui ouvre la Semaine sainte, que les textes rappellent la fin du Christ sur la terre et sa résurrection.

pour la carême Saint Augustin

7 février, 2008

pour la carême je mets quelques pas du « Discours sur la Montagne » de Saint Augustin, naturellement ces pas suivent pas la liturgie du jour, toutefois je pense qu’ils peuvent servir de toute façon pour une bonne préparation au temps de la carême, du site:

http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/augustin/comecr2/montagne.htm#_Toc38109192

EXPLICATION DU SERMON SUR LA MONTAGNE

CHAPITRE VII. LA GLOIRE DE DIEU, FIN DE TOUTES NOS OEUVRES.

18. « Qu’ainsi votre lumière luise devant les hommes, afin qu’ils voient vos bonnes oeuvres et qu’ils glorifient votre Père qui est dans les cieux. » S’il eût seulement dit: « Qu’ainsi votre lumière luise devant les hommes, afin qu’ils voient vos bonnes oeuvres, » il eût semblé donner pour but les louanges des hommes, que recherchent les hypocrites, et ceux qui ambitionnent les honneurs et poursuivent la plus vaine des gloires. C’est contre ceux-là qu’il est écrit : « Si je plaisais encore aux hommes, je ne serais point serviteur du Christ (2) ; » et par le prophète : « Ceux qui plaisent aux hommes ont été confondus, parce que Dieu les a réduits à rien; » et encore: « Dieu a brisé les os de ceux qui plaisent aux hommes (3); » et par Paul : « Ne devenons pas avides d’une vaine gloire (4); » et par ce même Paul : « Or que chacun s’éprouve, et alors il trouvera sa gloire en lui-même et non dans un autre (5). » Le Sauveur ne s’est donc pas contenté de dire: « Afin qu’ils voient vos bonnes oeuvres; » mais il a ajouté: « Et qu’ils glorifient votre Père qui est dans les cieux; » afin que, tout en obtenant les suffrages

1 I Cor. IX, 26, 27. 2 Gal. I, 10. 3 Ps. LII, 6. 4 Gal. V, 26. 5 Ib . VI, 4.

de ses semblables par ses bonnes oeuvres, l’homme cependant ne place pas là son but final, mais rapporte tout à Dieu et ne cherche dans l’approbation des hommes que la gloire de Dieu. Car c’est l’avantage même des ceux qui décernent des éloges, de les rapporter à Dieu et non à l’homme; comme le Seigneur le fit voir à l’occasion de celui que l’on portait, de ce paralytique qu’il guérit et dans lequel la foule admirait sa puissance, comme il est écrit: « Et la multitude fut saisie de crainte et rendit gloire à Dieu, qui a donné une telle puissance aux hommes (1). . Paul, l’imitateur du Christ, nous dit aussi : « Seulement elles (les églises) avaient ouï dire : Celui qui autrefois nous persécutait annonce maintenant la foi qu’il s’efforçait alors de détruire ; et elles glorifiaient Dieu à mon sujet (2). »

19. Après avoir ainsi exhorté ses auditeurs à se préparer à tout souffrir pour la vérité et la justice et à ne point cacher les biens qu’ils devaient recevoir, mais à s’instruire dans l’intention bienveillante d’enseigner les autres, en rapportant toutes leurs bonnes oeuvres, non à leur propre gloire, mais à celle de Dieu : après cela, dis-je, le Seigneur commence à les éclairer et à leur apprendre ce qu’ils doivent enseigner; c’est comme s’ils lui eussent demandé: Nous sommes prêts à tout souffrir pour votre nom, à ne point cacher votre doctrine: mais quelle est donc cette doctrine que vous nous défendez de cacher, et pour laquelle vous nous ordonnez de tout souffrir? Allez-vous donc contredire ce qui est écrit dans la loi ? Non, leur répond-il : « Ne pensez pas que je dois abolit la Loi et les prophètes; je ne suis pas venu les abolir, mais les accomplir. »

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