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Traité de Tertullien sur la prière : L’offrande spirituelle.
28 février, 200828 Février 2008
Liturgie des Heures – Office de Lecture
deuxième lecture
Traité de Tertullien sur la prière
L’offrande spirituelle.
La prière est le sacrifice spirituel qui a supprimé les anciens sacrifices. A quoi bon, dit le Seigneur, m’offrir tant de sacrifices? Les holocaustes de béliers, la graisse des veaux, j’en suis rassasié. Le sang des taureaux, des agneaux et des boucs, je n’en veux plus. Qui donc vous a demandé de m’apporter tout cela?
Ce que Dieu réclame, l’Evangile nous l’enseigne. L’heure vient, dit Jésus, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et vérité. En effet, Dieu est Esprit, et c’est pourquoi il cherche de tels adorateurs.
Nous sommes les vrais adorateurs et les vrais sacrificateurs. En priant dans l’Esprit, c’est par l’Esprit que nous offrons en sacrifice la prière, victime qui revient à Dieu, qui lui plaît, qu’il a recherchée, qu’ il s’est destinée.
C’est elle, offerte de tout cœur, nourrie de la foi, guérie par la vérité, gardée parfaite par l’innocence, purifiée par la chasteté, couronnée par l’amour, c’est elle, la prière, que nous devons conduire jusqu’à l’autel de Dieu, avec la procession des bonnes œuvres, parmi les psaumes et les hymnes; c’est elle qui obtiendra tout de Dieu en notre faveur.
En effet, qu’est-ce que Dieu peut refuser à la prière qui procède de l’esprit et de la vérité, lui qui l’exige? Les grandes preuves de son efficacité, nous les lisons, nous les entendons, nous les croyons!
La prière de jadis délivrait du feu, des bêtes, de la famine, et pourtant elle n’avait pas reçu du Christ sa perfection.
D’ailleurs combien la prière chrétienne est plus amplement efficace! Elle ne place pas au milieu de la fournaise un ange porteur de rosée ; elle ne ferme pas les gueules des lions; elle n’apporte pas aux affamés le repas des moissonneurs. Elle n’écarte aucune souffrance par un bienfait particulier: elle forme par la patience ceux qui pâtissent, qui souffrent et qui s’affligent, elle développe la grâce par son efficacité pour que la foi sache ce qu’elle peut obtenir du Seigneur, en comprenant qu’elle souffre pour le nom de Dieu.
Autrefois la prière infligeait des calamités, mettait en déroute les armées ennemies, arrêtait les bienfaits de la pluie, mais maintenant la prière de justice détourne toute colère divine, monte la garde en faveur des ennemis, supplie pour les persécuteurs. Est-il étonnant qu’elle ait su obtenir de force les eaux du ciel, puisqu’elle a pu en faire tomber le feu? C’est la prière seule qui triomphe de Dieu; mais le Christ n’a pas voulu qu’elle produise aucun mal, toute la vertu qu’il lui a conférée est pour le bien.
Aussi tout ce qu’elle sait faire, c’est rappeler les âmes des défunts du chemin qui conduit droit à la mort, fortifier les faibles, guérir les malades, délivrer les possédés, ouvrir les prisons, défaire les chaînes des innocents. C’est elle encore qui lave les fautes, repousse les tentations, arrête les persécutions, réconforte les timides, adoucit les magnanimes, guide les voyageurs, apaise les flots, paralyse les bandits, nourrit les pauvres, modère les riches, relève ceux qui sont tombés, retient ceux qui trébuchent, raffermit ceux qui restent debout.
Tous les anges prient, toutes les créatures prient; les bêtes domestiques et les bêtes sauvages fléchissent les genoux, et, lorsqu’elles sortent de leurs étables ou de leurs repaires, elles regardent vers le ciel, non sans motif, en faisant frémir leur souffle, chacune à sa manière. Quant aux oiseaux, lorsqu’ils se lèvent, ils se dirigent vers le ciel et ils étendent leurs ailes, comme nous étendons les mains, en forme de croix, et ils font entendre ce qui apparaît comme une prière.
Que dire encore sur la fonction de la prière? Le Seigneur lui-même a prié, à qui soient honneur et puissance pour les siècles des siècles.
SUR L’ ÈVANGILE DE JEAN (Chap. VIII,12.) JÉSUS, LUMIÈRE DE VIE.
28 février, 2008du site:
http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/augustin/jean/tr31-40/tr34.htm
SAINT AUGUSTIN
SUR L’ ÈVANGILE DE JEAN (Chap. VIII,12.) JÉSUS, LUMIÈRE DE VIE.
TRENTE-QUATRIÈME TRAITÉ.
SUR CE PASSAGE « JE SUIS LA LUMIÈRE DU MONDE CELUI QUI ME SUIT NE MARCHE PAS DANS LES TÈNÈBRES, MAIS IL AURA LA LUMIÈRE DE LA VIE ». (Chap. VIII, 12.)
JÉSUS, LUMIÈRE DE VIE.
[ce texte est la suite de celui-là postée hier]
6. Vous voyez, mes frères, si vous avez des yeux intérieurs, vous voyez à quelle lumière le Seigneur fait allusion quand il dit : « Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres ». Suis l’astre du jour, et voyons si tu ne marcheras pas dans les ténèbres. Voilà qu’il se lève et s’avance vers toi; il dirige sa course vers l’Occident: pour toi, tu veux marcher peut-être vers l’Orient. Si tu ne suis pas une route toute différente, tout opposée à celle qu’il suit lui-même, il est indubitable qu’à marcher dans le même sens, tu feras fausse route, et qu’au lieu [571] d’aller à l’Orient, tu iras à l’Occident. Sur terre, tu te tromperas en le prenant pour guide; il en sera de même du navigateur qui réglera sur lui sa course à travers l’Océan. Si, au contraire, tu as formé le dessein de te diriger dans le même sens que le soleil, et d’aller, comme lui, vers l’Occident, il nous sera facile de voir, après son coucher, situ ne marches pas dans les ténèbres. Remarque-le, en effet: il te quittera lors même que tu ne voudrais pas le quitter ; il te laissera en arrière, pour fournir sa course et obéir aux ordres de celui à qui il est forcément soumis. Quoiqu’il n’apparût point aux yeux de tous, à cause du nuage de sa chair qui leur voilait ses rayons, Notre-Seigneur Jésus-Christ éclairait toutes choses par la puissance de sa sagesse. Ton Dieu est partout tout entier, et si tu ne te sépares point de lui, jamais ce soleil éternel ne se couchera pour toi.
7. Aussi, dit-il, « celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de vie ». Ce qu’il a promis ne se réalisera, comme l’indiquent ses paroles, que dans l’avenir; car il ne dit pas: Cet homme a la lumière de vie, mais: « il aura la lumière de vie ». Toutefois, il ne dit pas non plus : Celui qui me suivra, mais : «Celui qui me suit ». Ce que nous devons faire, il nous faut, d’après ses expressions, l’accomplir dès maintenant; mais il nous donne à entendre que la récompense par lui promise à nos mérites ne nous sera accordée que plus tard. « Celui qui me suit aura la lumière de vie ». Aujourd’hui, on le suit : on jouira, plus tard, de la lumière : aujourd’hui, on le suit par la foi ; dans le siècle futur, on possédera la lumière en la voyant à découvert. « Pendant que nous habitons dans ce corps, mous marchons hors du Seigneur; car nous n’allons vers lui que par la foi, et nous ne le voyons pas encore à découvert (1)». Quand le verrons-nous face à face? Lorsque nous aurons la lumière de vie, lorsque nous serons parvenus à la vision intuitive, et que la nuit du temps présent se sera écoulée. De ce jour qui doit se lever plus tard, il a été dit : « Dès le matin, je paraîtrai en votre présence, et nous contemplerai (2) ». Qu’est-ce à dire « Dès le matin? » Quand la nuit de cette vie terrestre sera écoulée, lorsque nous n’aurons plus à redouter aucune tentation, après que
1. II Cor. V, 6, 7. — 3. Ps. V, 5.
nous aurons triomphé de ce lion qui tourne autour de nous pendant la nuit, en rugissant et en cherchant une victime qu’il puisse dévorer (1). « Dès le matin je paraîtrai en votre présence, et je vous contemplerai ». Maintenant, mes frères, qu’avons-nous de mieux à faire pour le moment, si ce n’est ce que dit encore le Psalmiste : « Toutes les nuits, ma couche sera baignée de mes pleurs, et mon lit arrosé de mes larmes (2) ». Je pleurerai, dit-il, pendant toutes les nuits ; le désir de voir venir le jour me consumera. Dieu en connaît l’ardeur; car, ailleurs, le Roi-Prophète lui dit encore : « Seigneur, tous mes désirs sont en votre présence et les désirs de mon coeur ne vous sont point cachés (3) ». Si tu désires de l’or, on peut s’en apercevoir ; car les recherches que tu en feras seront manifestes pour tous ceux qui te verront. Désires-tu du froment? Tu exprimes certainement à quelqu’un les pensées de ton âme ; tu lui fais connaître l’objet de tes désirs. Mais si tu souhaites posséder Dieu, en est-il un autre que Dieu pour le savoir? Tu demandes la possession de Dieu, comme tu demandes du pain, de l’eau, de l’or, de l’argent, du froment; mais à qui demandes-tu de le voir et de le posséder, sinon à lui-même? C’est à celui qui a promis la possession de lui-même, qu’on demande de le posséder. Que ton âme donne de l’ampleur à ses aspirations ; qu’elle s’étende en quelque sorte, pour essayer de contenir ce que l’oeil n’a point vu, ce que l’oreille n’a point entendu, ce que le coeur de l’homme n’a jamais compris (4). Il est possible de le désirer, d’en faire l’objet de ses plus ardentes aspirations et de ses soupirs; y penser dignement, l’expliquer par des paroles, jamais.
8. Mes frères, le Sauveur a donc dit ces quelques mots : « Je suis la lumière du monde ; celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de vie » ; et par là il n voulu, d’une part, nous donner un précepte, et, de l’autre, nous faire une promesse. Aussi devons-nous accomplir ses ordres, afin de ne point désirer impudemnment la réalisation de ses promesses ; afin qu’il ne nous dise pas, lorsqu’il viendra nous juger : As-tu fait ce que j’ai commandé, pour avoir le droit de me demander ce que je t’ai promis? Seigneur, notre Dieu, que m’avez-vous donc ordonné? — De me suivre. N’as-tu pas
1. I Pierre, V, 8. — 2. Ps. VI,7. — 3. Id. XXXVII, 10.— 4. I Cor. II, 9.
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demandé comment tu pourrais agir pour vivre de cette vie dont il a été dit : « En vous est la source de la vie ? » Un jeune homme a reçu cette réponse : « Va, vends tout ce que tu possèdes et donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans te ciel ; puis, viens et suis-moi ». Ce jeune homme s’éloigna, la tristesse dans le coeur, mais il ne suivit pas le Sauveur ; il désirait recevoir les leçons d’un bon maître: pour cela, il interrogea le souverain Docteur, mais il en méprisa les enseignements ; il s’en retourna plein de tristesse, parce qu’il était enchaîné par ses convoitises: il s’en retourna tout triste, parce qu’il portait sur ses épaules une énorme besace remplie d’avarice (1). Il marchait péniblement et suait: son conseiller voulut lui faire ôter sa besace, mais il s’imagina devoir plutôt abandonner un tel maître que le suivre. Le Sauveur, par son Evangile, a dit hautement à tous les hommes : « Venez à moi, vous tous qui êtes chargés et qui souffrez, et je vous soulagerai. Prenez mon joug sur vous, et apprenez de moi que je suis doux et humble de coeur (2) ». Depuis ce moment, combien d’hommes, après avoir entendu ces paroles de l’Evangile, ont mis en pratique ce que n’a pas fait ce riche, même après en avoir entendu le précepte tomber des lèvres du divin Maître ! A nous donc, maintenant, d’agir et de suivre Jésus-Christ ; brisons les fers qui nous empêchent de marcher sur ses traces. Mais qui pourra nous débarrasser de telles entraves, sinon celui à qui le Prophète a dit: « Vous avez rom pu mes chaînes (3) ». Et encore, dans un autre psaume : « Le Seigneur délie les captifs, le Seigneur redresse ceux qui sont courbés (4) ».
9. Et ces hommes débarrassés de leurs biens, et ces hommes redressés, que suivent-ils, sinon la lumière qui leur adresse ces paroles : « Je suis la lumière du monde : celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres? » Parce que le Seigneur éclaire les aveugles. Mes frères, ils voient donc maintenant la lumière, ceux qui possèdent le collyre de la foi. Le Sauveur mêla d’abord sa salive avec de la poussière, puis il se servit de ce mélange pour frotter les yeux de l’aveugle-né (5). Par la faute d’Adam, nous sommes nés aveugles, et il faut que la
1. Matth. XIX, 16-22. — 2. Id. XI, 28, 29. — 3. Ps. CXV, 16.— 4. Id. CXLV, 8. — 5. Jean, IX, 6,
lumière du Sauveur vienne nous éclairer. Il a mêlé de la salive avec de la terre, car « le Verbe s’est fait chair, et il a habité parmi nous (1)». Il a mêlé de la salive avec de la terre; aussi avait-il été dit d’avance : « La vérité est sortie du sein de ta terre (2) ». Le Sauveur a dit lui-même : « Je suis la voie, la vérité et la vie (3)». Nous jouirons de la vérité, lorsque nous verrons Dieu face à face; parce qu’il nous le promet. Y aurait-il, en effet, un homme assez audacieux pour espérer ce que Dieu n’aurait daigné ni promettre ni donner? Nous verrons Dieu face à face: l’Apôtre l’a dit: « Aujourd’hui, je ne connais le Seigneur qu’imparfaitement, en énigme, comme dans un miroir : alors, je le verrai face à face (4)». L’apôtre saint Jean s’est exprimé de la même manière dans une de ses épîtres : « Mes bien-aimés, nous sommes maintenant les enfants de Dieu, mais ce que nous serons un jour ne paraît pas encore. Nous savons que, quand il viendra dans sa gloire, nous serons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu’il est (5)». Voilà une bien grande promesse. Si tu aimes Dieu, suis-le donc. — Je l’aime, me dis-tu; mais par quel chemin le suivrai-je? — Si le Seigneur ton Dieu t’avait dit : Je suis la vérité et la vie, dès lors que la vérité et la vie seraient l’objet de tes plus ardents désirs, tu ferais évidemment tous tes efforts pour trouver le chemin qui pourrait t’y conduire; tu te dirais à toi-même : La vérité et la vie, ce sont de bien grandes choses : si seulement mon âme pouvait trouver le moyen d’y parvenir! Tu cherches ce moyen ? Ecoute le Sauveur, voici sa première parole : « Je suis la voie ». Avant de t’apprendre où tu dois le suivre, il t’indique le chemin : « Je suis la voie ». Où te conduira-t-elle? « Et la vérité et la vie ». Il t’enseigne d’abord par quelle route tu dois marcher, puis à quel but tu parviendras. Je suis la voie, je suis la vérité, je suis la vie. En tant qu’il demeure dans le Père, il est la vérité et la vie; il est la voie, parce qu’il s’est revêtu de notre humanité. On ne te dit pas : Fatigue-toi à chercher le chemin qui te mènera à la vérité et à la vie: non, ce n’est pas là ce qu’on te dit. Paresseux, lève-toi; la voie elle-même s’est approchée de toi, elle t’a fait sortir du sommeil où tu
1. Jean, I, 14. — 2. Ps. LXXXLV, 12. — 3. Jean, XIV, 6. — 4. I Cor. XIII, 12. — 5. I Jean, III, 2.
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étais plongé, si toutefois elle t’a éveillé. Lève-toi et marche. Peut-être cherches-tu à marcher sans le pouvoir, parce que tu as mal aux pieds? Pourquoi tes pieds sont-ils si sensibles? L’avarice les aurait-elle forcés à courir en des sentiers pierreux? Mais le Verbe de Dieu a guéri même les boiteux. Mes pieds, dis-tu, sont en bon état, mais c’est le chemin que je ne vois pas. Le Sauveur a aussi éclairé les aveugles.
10. Tout cela est l’effet de la foi, et elle l’opère en nous pendant que nous vivons de telle vie terrestre, et que nous voyageons ici-bas, loin du Seigneur; mais lorsque nous lurons parcouru toute l’étendue du chemin, et que nous serons arrivés dans la patrie, y aura-t-il pour nous un motif plus puissant de joie, une source de bonheur plus féconde? Non, parce qu’une tranquillité sans pareille y sera notre partage, parce que l’homme n’y éprouvera aucune contrariété. Il nous est, maintenant, mes frères, bien difficile de l’avoir pas à combattre. Dieu nous appelle à la concorde. Il nous ordonne d’avoir la paix avec nos semblables : tel doit être le but de nos efforts; c’est de ce côté qu’il nous, faut tendre par tous les moyens possibles : par là nous parviendrons un jour à la paix la plus complète. Quoi qu’il en soit, nous en sommes aujourd’hui à lutter le plus souvent même avec ceux à qui nous voulons faire du bien. Celui-ci est égaré, tu veux le ramener dans le bon chemin : il te résiste, tu entres en discussion avec lui. S’il est païen, tu attaques le culte des idoles et des démons ; s’il est hérétique, tu bats en brêche les autres erreurs, qui procèdent du diable; si c’est un mauvais catholique, qui ne veut pas mener une bonne conduite, tu fais la guerre aux penchants désordonnés du coeur de ton frère : il habite avec toi la même maison, et il cherche des voies détournées; aussi t’échauffes-tu à le ramener au bien, afin de pouvoir rendre, à son sujet,au souverain Maître de l’un et de l’autre, un compte satisfaisant. Quelle nécessité se présente de toutes parts de lutter avec nos semblables! Bien souvent, accablé de tristesse, on se dit à soi-même : Pourquoi faut-il que je rencontre autant de contradicteurs, et que je supporte des gens qui me rendent le mal pour le bien? Je veux travailler à les sauver, et ils veulent périr; ma vie se consume à lutter avec eux ; la paix m’est étrangère; de plus, ceux que je devrais compter au nombre de mes amis s’ils voulaient faire attention au bien que je veux leur procurer, j’en fais des ennemis acharnés. Pourquoi souffrir ainsi? Je me retournerai vers moi, je serai à moi seul, j’invoquerai mon Dieu. Rentre en toi-même, tu y trouveras encore la guerre; et si tu as commencé à suivre le Sauveur, tu rencontreras encore des combats. — Quelle lutte m’attend au-dedans de moi? — La chair a des désirs contraires à ceux de l’esprit, et l’esprit en a de contraires à ceux de la chair (1). Te voilà seul avec toi, n’ayant rien à souffrir de la part de personne, mais tu ressens dans tes membres une loi tout opposée à celle de ton esprit, et qui te retient captif sous la loi du péché à laquelle tes membres obéissent. Elève donc la voix : du milieu de cette lutte intérieure, crie vers le Seigneur demande-lui de te rendre la paix : « Malheureux homme que je suis, qui me délivrera du corps de cette mort? La grâce de Dieu, par Jésus-Christ Notre-Seigneur (2)». Parce que, dit le Sauveur, «celui qui me suit ne marchera point « dans les ténèbres; mais il aura la lumière de vie ». Quand sera fini le combat, alors succédera l’immortalité, car « la mort sera le dernier ennemi détruit ». Et de quelle paix jouira-t-on en ce moment? « Il faut que ce corps corruptible soit revêtu d’incorruptibilité, et que ce corps mortel soit revêtu d’immortalité (3) ». Pour parvenir à ce séjour où nous jouirons plus tard de la réalité, suivons aujourd’hui, par nos espérances, celui qui nous a dit : « Je suis la lumière du monde : celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de vie».
1. Galat. V, 17. — 2. Rom. VII, 23-25.— 3. I Cor. XV, 26, 53.
bonne nuit
28 février, 2008
Brugmansia suaveolens
http://www.ubcbotanicalgarden.org/potd/2008/02/brugmansia_suaveolens.php#002454
« Celui qui ne rassemble pas avec moi, disperse »
28 février, 2008du site:
http://levangileauquotidien.org/
Saint Syméon le Nouveau Théologien (v.949-1022), moine orthodoxe
Catéchèse 27 (trad. Orval, ; cf. SC 113, p. 127)
« Celui qui ne rassemble pas avec moi, disperse »
Ton Maître ne se fâche pas sous la raillerie ; et toi, tu t’énerves ? Lui supporte crachats, gifles, coups de fouet ; et toi tu ne peux pas accepter une parole dure ? Lui accueille la croix, une mort déshonorante, la torture des clous ; et toi tu n’acceptes pas de remplir les services les moins honorables ? Et comment deviendras-tu participant de sa gloire (1P 5,1) si tu n’acceptes pas de devenir participant de sa mort déshonorante ? Vraiment, c’est en vain que tu as abandonné les richesses, si tu ne veux pas prendre la croix, comme il l’a lui-même ordonné avec sa parole de vérité. « Vends ce que tu as et donne-le aux pauvres », prescrit le Christ au jeune homme ainsi qu’à nous-mêmes ; « Prends ta croix », « viens et suis-moi » (Mt 19,21.16,24). Toi, tu as bien partagé tes richesses, mais sans accepter de prendre la croix c’est-à-dire de supporter vaillamment l’assaut de toutes les épreuves ; tu t’es égaré sur le chemin de la vie et t’es séparé, pour ton malheur, de ton très doux Dieu et Maître.Je vous en prie, mes frères, observons tous les commandements du Christ, supportons jusqu’à la mort, pour l’amour du Royaume des cieux, les épreuves qui nous assaillent afin de communier à la gloire de Jésus, d’avoir part à la vie éternelle et d’hériter de la jouissance de biens indicibles, dans le Christ Jésus notre Seigneur.