Archive pour le 23 février, 2008

La Samaritaine

23 février, 2008

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catholique-rouen.cef.fr/spip.php?article659. Le Christ, deux Apôtres et la Femme de Samarie au puits. Verre gravé, doré et peint. Section du Moyen Âge au Metropolitan museum de New York. | 14 VERRE GRAVE LA SAMARITAINE NY.jpg
http://www.artbible.net/3JC/-Joh-04,01_Samaritan_Woman_Femme_Samaritaine/slides/14%20VERRE%20GRAVE%20LA%20SAMARITAINE%20NY.html

Auteur : Olivier Clément : Gloire du visage, gloire du regard

23 février, 2008

du site:

http://users.skynet.be/prier/textes/PR0927.HTM

Gloire du visage, gloire du regard
Auteur : Olivier Clément

Dans mon enfance, je n’avais jamais entendu parler
ni de Dieu, ni du Christ.
Dans mon éducation, le mystère n’avait pas de place.
Pourtant, très tôt, les visages me hantaient.
Je sentais obscurément que
quelque chose d’autre habitait en eux :
d’où venaient-ils ?
d’où venait la lumière qui, par instants, les transfigure
et les faits si beaux qu’on a envie de pleurer..
Le reste de l’univers m’apparaissait
de plus en plus impersonnel, glacial,
plus froid que la clarté qui tombe des étoiles.

A seize ans, on est capable
des plus profonds désespoirs de sa vie :
j’avais résolu de me tuer.
(Le démon de nos coeurs s’appelle  »à quoi bon »).
Pétrifié par l’absence intérieure
qui faisait de moi un  »mort vivant »,
je suis monté dans le car qui devait me ramener en ville.
Et j’ai senti tout à coup, qu’on me regardait:
quand on est vraiment regardé, ça se pressent;
ça fait comme une brûlure,
ou comme une main posée sur l’épaule.
Une petite fille – de 4 ou 5 ans- me regardait.
Je ne l’avais jamais vue, je ne l’ai jamais revue.
Elle me regardait avec la douce insistance
- pleine de pudeur et de gravité -
de ceux qui comprennent sans qu’il soit besoin de rien dire.
Elle m’a souri…
Et ce sourire a effacé le drame, il l’a balayé.
Au sens le plus fort du mot, il m’a  »sauvé la vie ».
J’ai compris que la lumière venue de ces yeux-là
ne pouvait pas mentir;
elle était plus réelle et plus vaste que l’océan des peines
elle parlait plus haut que l’aveugle silence
du ciel noyé d’étoiles.
L’océan intérieur de ces yeux-là était plus réel que la mort.
Et leur promesse était de celles
qui sont faites pour être tenues.
Il devenait urgent de …vivre.

dimanche III de carême, P. Raniero Cantalamessa: La Samaritaine, ou de la vie éternelle

23 février, 2008

P. Raniero Cantalamessa, ofmcap

du site:

http://www.cantalamessa.org/fr/omelieView.php?id=270

Dimanche 24 février
A – 2008-02-24

La Samaritaine, ou de la vie éternelle

Jean 4, 5-42

Dans l’Evangile de ce dimanche, Jésus fait une proposition radicale à la Samaritaine et à tous ceux qui, d’une certaine manière, se reconnaissent dans ce qu’elle vit : chercher une autre « eau », donner un sens nouveau et un nouvel horizon à leur vie. Un horizon éternel ! « L’eau que je lui donnerai deviendra en lui source jaillissante pour la vie éternelle ». Le mot éternité est un mot tombé en « désuétude ». Il est devenu une sorte de tabou pour l’homme moderne. On se dit que cette pensée peut détourner les gens de leur engagement historique et concret à changer le monde, que c’est un moyen de s’évader, une manière de « gaspiller au ciel les trésors destinés à la terre », comme le disait Hegel.Mais quel en est le résultat ? La vie, la souffrance humaine, tout devient immensément plus absurde. On a perdu la mesure. Sans le contrepoids de l’éternité, toute souffrance, tout sacrifice, apparaît absurde, démesuré, ils nous « déséquilibrent », nous jettent à terre. Saint Paul a écrit : « Car la légère tribulation d’un instant nous prépare, jusqu’à l’excès, une masse éternelle de gloire ». Par rapport à l’éternité de la gloire, le poids de la peine lui semble « léger » (lui qui dans la vie a tant souffert !) précisément parce qu’il est momentané (« d’un instant »). Il ajoute : « les choses visibles en effet n’ont qu’un temps, les invisibles sont éternelles » (2 Co 4, 17-18).

Le philosophe Miguel de Unamuno (qui était pourtant un penseur « laïc »), répondait en ces termes à un ami qui lui reprochait sa recherche d’éternité, comme s’il y voyait de l’orgueil et de la présomption : « Je ne dis pas que nous méritons un au-delà, et que la logique nous le démontre, je dis que nous en avons besoin, que nous le méritions ou pas, c’est tout. Je dis que ce qui passe ne me satisfait pas, que j’ai soif d’éternité, et que sans cela, tout m’est indifférent. Sans cette éternité, il n’y a plus aucune joie de vivre… C’est trop facile de dire : ‘Il suffit de vivre, il suffit de se contenter de cette vie’. Et ceux qui ne s’en contentent pas ? » Ce n’est pas celui qui désire l’éternité qui prouve ne pas aimer la vie, mais celui qui ne la désire pas, dans la mesure où il se résigne aussi facilement à la pensée que celle-ci doive prendre fin.

L’Eglise, mais aussi la société, aurait beaucoup à gagner à redécouvrir le sens de l’éternité. Cela l’aiderait à retrouver un équilibre, à relativiser les choses, à ne pas tomber dans le désespoir face aux injustices et à la souffrance qui existent dans le monde – tout en les combattant -, à vivre de manière moins frénétique.
Toute personne a, dans sa vie, à un moment donné, une intuition de l’éternité, une sensation, même si celle-ci est confuse… Il faut veiller à ne pas chercher l’expérience de l’infini dans la drogue, dans le sexe effréné et dans d’autres choses, porteuses, en définitive, uniquement de désillusion et de mort. « Tout homme qui boit de cette eau aura encore soif », dit Jésus à la Samaritaine. Il faut chercher l’infini vers le haut, et non vers le bas ; au-delà de la raison, non pas en deçà, dans l’ébriété irrationnelle.

Il est clair qu’il ne suffit pas de savoir que l’éternité existe, il faut aussi savoir comment l’atteindre. Il faut se demander, comme le jeune homme riche de l’Evangile : « Maître, que dois-je faire pour avoir la vie éternelle ? ». Dans le poème « L’Infini », Leopardi parle d’une haie qui « dérobe au regard tant de pans de l’extrême horizon ». Que représente pour nous cette « haie »? L’obstacle qui nous empêche de porter notre regard vers l’extrême horizon, l’horizon éternel ? Ce jour-là, la Samaritaine comprit que quelque chose devait changer dans sa vie si elle voulait obtenir la « vie éternelle », car nous la retrouvons peu après transformée, en train d’évangéliser, racontant à tous, sans complexe, ce que Jésus lui a dit.

bonne nuit

23 février, 2008

bonne nuit dans image bon nuit, jour, dimanche etc. rosmarinus_officinalis_trusty

Rosmarinus officinalis ‘Trusty’

http://www.ubcbotanicalgarden.org/potd/2005/12/

« Ici, je meurs de faim ! Je vais retourner chez mon père »

23 février, 2008

du site: 

http://levangileauquotidien.org/

Saint André de Crète (660-740), moine et évêque
Grand canon de la liturgie orthodoxe pour le carême, 1ère ode (trad. Clément, DDB 1982, p. 111s)

« Ici, je meurs de faim ! Je vais retourner chez mon père »

Par où commencer à pleurer les oeuvres de ma vie ?
Quels seront les premiers accents de ce chant de deuil ?
Accorde-moi, ô Christ, dans ta miséricorde, le pardon de mes péchés…

Tel le potier pétrissant l’argile,
tu m’as donné, mon Créateur, chair et os, souffle et vie.
Seigneur qui m’as créé, mon juge et mon Sauveur,
aujourd’hui ramène-moi vers toi.

O mon Sauveur, devant toi je confesse mes fautes.
Je suis tombé sous les coups de l’Ennemi,
Voici les plaies dont mes pensées meurtrières,
comme des brigands, ont meurtri mon âme et mon corps (Lc 10,30s).

J’ai péché, Sauveur, mais je sais que tu aimes l’homme.
C’est ta tendresse qui nous châtie
et ta miséricorde est ardente.
Tu me vois pleurer et tu viens à moi
comme le Père accueille le fils prodigue.

Dès ma jeunesse, ô mon Sauveur, j’ai méprisé tes commandements.
J’ai passé ma vie dans les passions et l’inconscience.
Je crie vers toi : avant que vienne la mort,
sauve-moi…

Dans le vide j’ai dissipé le patrimoine de mon âme.
Je n’ai pas les fruits de la ferveur, et j’ai faim.
Je crie : Père, plein de tendresse, viens à moi,
prends moi dans ta miséricorde.

Celui que les voleurs ont assailli (Lc 10,30s),
c’est moi au milieu de l’égarement de mes pensées.
Elles me frappent, elles me blessent.
Mais penche-toi sur moi, Christ Sauveur, et guéris-moi.

Le prêtre me vit et se détourna.
Le lévite me vit, nu et souffrant, mais passa outre.
Mais toi, Jésus né de Marie,
Tu t’arrêtes et tu me secours…

Je me jette à tes pieds, Jésus,
j’ai péché contre ton amour.
Décharge-moi de ce fardeau trop lourd
et dans ta miséricorde, accueille-moi.

N’entre pas eu jugement avec moi,
ne dévoile pas mes actions,
ne scrute pas motifs et désirs.
Mais dans ta compassion, ô Tout Puissant,
ferme les yeux sur mes fautes et sauve-moi.

Voici le temps du repentir. Je viens à toi.
Décharge-moi du lourd fardeau de mes péchés
et, dans ta tendresse, donne-moi les larmes du repentir.